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Un oiseau en cage - Pv: Aquila & Samaël

Invité
Sam 27 Oct 2018, 13:08
[An 1570 – mois 7]

Le bal de Zénor touchait à sa fin. Après avoir remercié ses hôtes pour cette belle soirée, il prit congé, ne manquant pas au passage de s’excuser de son absence à venir auprès de son épouse. Bon sang ce calvaire touche finalement à sa fin. Pourtant, et ce malgré l’heure déjà tardive, l’empereur avait encore une affaire à régler. Depuis plusieurs heures déjà, Aquila avait été mise aux fers, sous la surveillance directe de la chevalière Xylra. En compagnie de Jahël, le souverain d’Irianeth prit la direction des geôles. Bien moins grandes que celles de Pikay, elles demeuraient très sécurisées, largement de quoi garder la mercenaire captive. Arrivé à destination, il vit la femme ailée avait été enfermée dans une petite cellule pourvu uniquement d’un lit. Conformément aux directives de Cybard, l’on avait fait apporter une chaise en bois pour y assoir la prisonnière.


Elle faisait peine à voir, affalée ainsi avec les ailes brisées. S’il était vrai que l’empereur avait vu bien des choses déplaisantes durant sa vie, cela n’en rendait pas le spectacle plus appréciable pour autant. Malgré son attitude, l’ancien général ne lui en tenait pas rigueur. La situation avait échappé à son contrôle et il s’en sentait responsable. Autrement dit, l’état d’Aquila était de son fait. C’était ainsi qu’il voyait les choses.


« Chevalière Xylra, je vous remercie d’avoir gardé cette prisonnière à l’oeil. Vous pouvez disposer à présent. Allez m’attendre dehors, ser Jahël et vous. Ne vous en faites pas, j’ai la situation en main. »


Le ton de l’empereur était grave, de sorte que ses subordonnés ne cherchent à discuter ses ordres. Il ne voulait pas hausser le ton avec eux. Par chance, ils ne cherchèrent pas à discuter et quittèrent la pièce en silence. Lorsque la porte claqua, Cybard regard sa captive en soupirant.


« Franchement, t’es pas croyable. » dit-il en secouant la tête de droite à gauche.


Maintenant qu’ils étaient seuls, il n’avait plus besoin de la vouvoyer. Après tout, il n’avait plus à parler comme l’empereur et elle n’avait rien d’une noble dame. Le tutoiement lui irait parfaitement. À pas lents, il avança en arc de cercle pour se retrouver derrière elle. Ses ailes brisées par Jahël lui soulevèrent le coeur. Bien que cela ait été nécessaire, il n’aimait pas la voir ainsi. Tout comme Zero, c’était une Qucspasseribus et la voir ainsi ne lui faisait aucunement plaisir. C’était comme de voir ce qui pourrait arriver à sa propre épouse si quelqu’un venait à l’attaquer. Lentement, il posa sa main droite sur l’une de ses ailes qu’il se mit à caresser avec tendresse. Presque sans la toucher, il laissait ses doigts la parcourir, ne s’arrêtant que quand il sentit son corps réagir, signe qu’il venait certainement de lui faire mal.


« Mon bel oiseau, vois dans quel état tu m’a obligé à te mettre. »


Se raclant la gorge, le souverain se remit face à elle. Debout pendant qu’elle était contrainte de rester assise, il avait une position dominante sur elle. Mains sur les hanches, il la regarda un instant sans rien dire.


« Ce qui est fait est fait. Maintenant, j’attends de toi des réponses. Qui étais-tu venu assassiner ? »  


Nul besoin d’en demander plus pour le moment, ni non plus de la menacer. Si cela était nécessaire, cela se ferait rapidement. Brandir les outils avant de parler lui semblait stupide, qui plus est il avait tout son temps.





Dernière édition par Cybard le Ven 02 Nov 2018, 10:36, édité 1 fois
Anonymous
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Lun 29 Oct 2018, 17:00
Aquila ne s’était jamais retrouvée dans des cachots avant cette soirée-là ! Soirée festive définitivement terminée pour elle qui, assise dans cette petite cellule, n’était pas prête de pouvoir assister à la fin de la soirée, ni aux soirées organisées dans les autres parties du monde. Non pas que cela l’intéressait particulièrement, de toute façon ! Tout cela n’avait été que purement professionnel, et la Quscpasseribus ne voyait pas  ce qu’elle pouvait bien faire dans une soirée comme celle-ci si son travail ne l’y amenait pas. Enfin, sa mission du soir, avortée bien avant qu’elle ne puisse commencer, ne l’avait pas menée vers de beaux chemins bordés de richesse, loin de là. Elle était plutôt coincée dans un tunnel humide et sombre dont le sol était jonché de quelques déchets dû, certainement, à d’ancien locataire des lieux. Assise sur une chaise en bois, le dos courbé, Aquila ne payait pas de mine. Ses ailes la faisaient souffrir, en effet, elle se refusait à bouger, préférant éviter un élan de douleur violent qui l’empêcherait de réfléchir. Et la jeune femme ne devait surtout pas perdre la clarté de son esprit. Elle savait très bien ce qui l’attendait, connaissait le futur interrogateur qui ne devrait d’ailleurs pas tarder à venir, et devait par conséquent, être prête pour chacune de ses interrogations. Oh, elle n’avait nullement l’envie de faciliter les affaires de l’empereur, après tout, celui-ci s’était permis de l’attaquer pour nulle autre raison que l’honneur tout relatif de l’un de ses chevaliers, et Aquila ne voyait pas en quoi elle lui devait quelque chose. Elle avait été sage, il avait rompu sa promesse de ne pas lui faire de mal, autrement dit : elle n’était pas dans de bonnes conditions pour coopérer, et peut-importe ce que cela impliquerait pour cette nuit déjà bien entamée.

Aquila était donc silencieuse – elle s’était un peu amusée avec sa deuxième nounou de la soirée, et était allée assez loin pour s’être lassée. La chevalière était intéressante, quoiqu’un peu jeune et, semble-t-il, un peu trop naïve à son goût. Le pire était à venir.

D’ailleurs, n’était-ce pas sa voix, qu’elle entendait ? « Ne vous en faites pas, j’ai la situation en main. » C’était bien lui. Si sûr de sa personne. Un petit sourire étira les lèvres de la mercenaire avant de rapidement s’effacer. Des ailes brisées ne voulait rien dire. Aquila souffrait, bien évidemment, mais elle supportait la douleur comme peu de personne en était capable. En réalisant le moins de mouvement possible, en concentrant ses pensées sur autre chose, la jeune femme remettait sa douleur au second plan et parvenait ainsi à penser clairement. Aussi, le regret qu’elle pensait déceler dans les mots de l’empereur ne lui inspirait qu’un haussement d’épaule désintéressé qu’elle se retint cependant de faire le moindre geste. Seules ses prunelles bleues bougeaient afin de suivre l’empereur qui se permis de toucher du bout des doigts ses ailes blessées. Aquila supportait difficilement lorsque quelqu’un lui touchait ses ailes, celles-ci réagissaient bien trop au contact des choses et être qui l’entourait. Si cela s’avérait absolument nécessaire pour la bonne navigation aérienne, l’effet était tout autre lorsqu’on les lui touchaient dans ce contexte de prisonnière et geôlier. Tout son corps se sentit au toucher de l’empereur et lui rappela le mauvais état dans lequel il était. Toujours silencieuse, elle laissait Cybard faire son petit cinéma, avant qu’il ne pose finalement sa question.

Aquila, sans bouger autre chose que sa tête, releva son regard vers celui du souverain, qu’elle détailla longuement de pousser un long soupire et de siffler d’une voix pourtant calme : « Secret professionnel. »  Et évidemment qu’elle n’allait pas donner aussi facilement le nom de sa cible. Elle ne voulait guère le voir davantage gardé qu’il ne l’avait été en début de soirée – bien involontairement, il fallait l’avouer. Et Aquila, même dans cette position bien désagréable, n’était pas prête à briser cette relation de confiance et d’efficacité qu’elle avait avec son client. Après tout, que lui offrait l’empereur en échange ? Pas grand-chose, visiblement, et la mercenaire ne faisait rien contre rien, hormis quand son paternel divin se mêlait de la partie. Autant dire que non, Aquila ne comptait pas répondre à l’empereur. « Je ne savait pas que vous aviez un si joli pouvoir.. » dit-elle alors « .. tout comme votre chevalier. » ajouta-t-elle, dans une grimace. « Quant à la troisième... » Elle poussa un petit soupir. « Avec une telle puissance magique, peu de gens doivent être en mesure de vous résister. » supposa-t-elle, ne connaissant que trois chevaliers sur tous les membres de l’ordre. Etait-elle impressionnée ? Assez, mais pas effrayée, ni même encline à coopérer. Aquila n’avait pas pour réputation de faciliter les choses, encore moins sous la pression d’une tête couronnée venue régler cette affaire dans un cachot aussi minable que celui-ci. « Je vous remercie d’être venue me rendre visite.» Dommage qu’ils ne parlaient pas le même langage.
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Mar 30 Oct 2018, 13:14

Des inepties, rien de de plus que de vulgaires palabres sans intérêt. Aquila ne semblait pas prête à coopérer avec son geôlier. C’était tout à son honneur, malheureusement, Cybard n’avait aucune envie de jouer à ce petit jeu toute la nuit. Avant de perdre inéluctablement son sang-froid, il soupir fronçant les sourcils. Bon sang qu’elle peut m’agacer. Je vais me le faire si ça continue... Mains sur les hanches, il la toisait tel l’ancien militaire qu’il était.


« Content que ces pouvoirs te plaisent. Tu n’es cependant pas sans ignorer que les choses ne sont pas aussi simples. Si la puissance brute suffisait à dominer le monde, la politique n’existerait pas. Qu’importe... » conclut-il en secouant la tête de droite à gauche avec agacement.


D’un pas, il s’avança vers elle. Déterminé à obtenir des réponses, il affichait son exaspération derrière sa barbe hirsute. Dans un grognement, l’empereur attrapa la mâchoire de sa captive sans la moindre délicatesse. La serrant de plus en plus fort, il compressait joues et dents pour la contraindre au silence. Son visage plus proche qu’auparavant, il plongea son regard dans le sien, sans pour autant qu’elle ne cherche à le fuir, ce n’était pas son genre.


« Maintenant écoute moi bien, Aquila, je n’ai pas toute la nuit à te consacrer. Dis toi bien que tu n’as que deux options: sortir d’ici sur tes deux jambes ou dans quatre planches de bois. Tu n’auras rien d’autre et je suis le seul à pouvoir décider de ton sort. D’un simple claquement de doigt, dit-il en joignant le geste à la parole, je peux te renvoyer à la boue. »


Les traits déformés par la colère de voir cette stupide femme oiseau lui résister, Cybard la relâcha en s’écartant. Pourtant, bien loin de lui l’idée de la laisser respirer. Elle avait décidé de garder le silence ? Grand bien lui fasse, mais il ne comptait pas respecter cette décision bien sagement. Tournant autour de la mercenaire, il fit craquer ses doigts. Quand il posa les mains sur ses ailes, le contact s’avéra bien moins délicat qu’auparavant. Avec force et précision, il vint briser quelques os qui avaient été épargnés par la magie du chevalier Jahël.


« Le silence ne t’apportera que la souffrance. Te voir la subir ne me fera pas plaisir. Mais crois moi, tu vas parler, tôt ou tard... »


Alors qu’il lâchait l’aile droite, l’empereur laissa ses mains dévier vers sa voisine. Avec une grimace, il refit la même action. Entendre les os craquer sous ses doigts lui donna un horrible frisson glacé dans le dos. Il n’aimait pas cela, il détestait torturer cette femme mais il n’avait pas le choix. Personne ne pouvait impunément lui résister ou tenter de cacher un tel secret. Assassiner un de mes sujets lors des fêtes de Parandar ? Et puis quoi encore !


« Donne moi son nom !!! » lui hurla-t-il aux oreilles.


Les mains toujours posées sur les ailes brisées de la mercenaire, il tremblait légèrement de devoir agir ainsi. Pourtant, il estimait qu’au vu de la douleur qu’elle devait ressentir, Aquila ne s’en rendrait pas compte. Comment le pourrait-elle après tout ?



Anonymous
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Mar 30 Oct 2018, 16:10
Jouer avec les nerfs de son geôlier n’était certainement pas la meilleur chose à faire. Et, en même temps, depuis quand Aquila faisait-elle ce qu’elle était bon de faire ? Plus depuis longtemps, en tout cas. Elle ignorait sa sœur complètement, la reniait presque, ne voyait plus les autres membres de sa famille, ou de son espèce, hormis lorsqu’elle en avait le besoin, ce qui était tout de même rarement le cas. Seul son père parvenait à la mener vers une sorte de raison malsaine que la jeune femme n’était tout simplement pas capable d’ignorer. Heureusement pour elle, l’empereur n’était pas aussi effrayant ou impressionnant que son divin paternel. Cependant, comparer un simple mortel et un dieu n’avait rien de très intelligent, aussi la jeune femme laissa-t-elle passer cette information aussi vite qu’elle était venue, pour se concentrer sur l’empereur. Ses gestes, sa façon de parler, son regard, qu’elle ne voyait que lorsque ses prunelles croisaient les siennes. Une chose était sûre, il n’était pas plus ravie qu’elle d’être là, voire moins. Et non, elle n’ignorait pas que les choses étaient toujours plus compliquées qu’elles n’y paraissaient, et ce même si son savoir en politique laissait parfois à désirer – après tout, elle ne serait pas là, à utiliser de sa force magique à tout bout de champs si elle était à même de négocier plus efficacement qu’un marchand de petits pois. Aquila n’était pas une femme de politique, et toute cette subtilité lui faisait bien souvent défaut. De toute façon, ce n’était pas ce qu’on attendait d’elle, alors elle s’en moquait bien, et laissait donc aux grands de ce monde le loisir de discuter si cela leur faisait plaisir.

Sauf que Cybard semblait bien plus déterminé que cela, et tout sa diplomatie semblait l’attendre avec les deux chevaliers qu’il avait renvoyés hors des cachots. Si la poigne puissante de l’ancien général ne permettait pas à Aquila de dire un mot, le regard bleu de la jeune femme ne se détourna guère de celui de l’homme, et ne trahissait en rien un embarras ou une peur quelconque de ce qui pourrait arriver par la suite. Les menaces du souverain étaient pourtant claires et ne méritaient aucune discutions. Soit elle parlait, soit elle mourrait. Si jeune, cela serait dommage, il fallait bien l’avouer. Et d’un côté, il était possible que, en mourant tout de suite, la magicienne soit enfin libre de l’emprise de son père. Futur sur lequel elle n’avait pas son mot à dire, peut-être fallait-il faire des concession plus rapidement.. Après tout, il ne s’agissait que d’un contrat, sur des dizaines ! Elle pouvait bien l’abandonner, être libérer, et l’honorer bien plus tard. Qui l’en empêchait ? En ce moment, tout. Mais la jeune femme le savait, elle n’allait pas passer sa vie dans ce cachot. A quoi servirait-elle, ici ? Du potentiel de perdu, rien de plus. Elle préférait mourir.

Le craquement d’os épargnés de ses ailes et la douleurs qui s’en suivie lui tirèrent non seulement un grognement plaintif, mais aussi l’envie soudaine de raconter ce qu’elle savait. Ses muscles de son dos et de ses ailes se raidirent tous instantanément avant la seconde action de Cybard, qui se détourna de l’aile droite pour la gauche, ou la même chose se reproduisit, violente et douloureuse. La douleur d’ailleurs, lui engourdissait ses ailes, et les paroles hurlées de l’ancien chevalier résonnèrent dans son esprit comme un marteau sur les parois de son crâne. La Quscpasseribus souffrait, indéniablement. Elle restait pourtant immobile, incapable de bouger d’un centimètre de peur d’augmenter la douleur qui vrillait tous ses sens et sa volonté. La douleur physique, elle pouvait endurer, mais lorsqu’il s’agissait de ses ailes, la mercenaire se décidait plus facilement. Peut-être qu’elle et lui parlait le même langage, finalement ? Ou peut-être simplement, que Cybard savait trouver les mots, ou les gestes, pour la convaincre de parler.

Immobile, Aquila laissa toutefois tomber sa tête en avant. Rompant l’équilibre qu’elle avait trouvé sur cette chaise en bois sur laquelle on l’avait assise, la Quscpasseribus dû avancer de quelques centimètres l’un de ses pieds. Silencieuse, le temps de remettre ses idées en place en relarguant autant qu’elle le pouvait cette souffrance qui lui déchirait le dos et ses ailes, la mercenaire se décida alors, dans un râle de souffrance, à parler. « Il n’était pas question de tuer qui que ce soit. » soupira-t-elle. « Simplement de l’enlever pour le ramener à mes clients. Un certain Ser Eoghan, un riche bourgeois venu d’Émeraude alors que.. arg.. » Elle s’arrêta un instant et ferma les yeux, la douleur était bien trop vive pour qu’elle parvienne efficacement à la mettre au second plan. Elle pris alors de nouveau quelques secondes avant de reprendre ses explications – qui différaient légèrement de ce qu’elle avait bien put raconter plus tôt, mais l’heure n’était plus aux mensonges, n’est-ce pas ? « Le reste de sa famille a rejoins la confrérie. » Elle grogna, le regard toujours rivé sur le sol de sa cellule. « Je n’en sais pas plus. Ça ne m’intéresse pas. » Et la traîtrise dans tout cela ? La jeune femme n’en savait rien, elle avait simplement essayer de se justifier. Un traître n’avait aucun droit, qu’importe le pays ou il se trouvait. Elle devait bien avouer, cependant, que les circonstances étaient assez étrange. Toute une famille décide de quitter l’alliance – il y avait sûrement là une question de magie ! - et seul l’un de ses membres se rend sur les terres d’Irianeth, y prospérant comme si rien n’était étrange. « Une histoire de famille, certainement. » ajouta-t-elle cependant, dans un soupir qui en disant long. Elle avait avoué ce qu’elle savait, il allait pouvoir la laisser partir, n’est-ce pas ? « Repartir sur mes deux jambes ne m’intéresse pas. Voler, c’est bien plus grisant. » soupira-t-elle, et, dans le même temps, un frisson la parcouru du haut de son crâne jusqu’au bout de ses ailes. Elle retint à peine un nouveau grognement. Bon sang ! Cela lui faisait un mal de chien !! Et ce n'était rien avec ce que lui préparait son père : la fille du dieu de la discorde ne craque pas, peu importe le sujet.
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Jeu 01 Nov 2018, 10:17

Ser Eoghan ? Inconnu au bataillon. Cybard ne se rappelait pas le connaitre et a en croire les dires de la mercenaire, cela faisait sens. Si l’homme était bien un membre récent de l’empire, qu’il soit inconnu à son dirigeait était logique. Si tant est qu’elle dise la vérité à présent, il devait s’agir d’affaires familiales dont l’ancien général n’avait que faire. Pourtant, il commençait à voir rouge. Elle avait parlé de trahison ? Mensonges selon ses propres paroles. Comment pouvait-elle être si bête ? Sans rien dire, l’homme croisa les bras et pencha la tête en la regardant.


« En quoi un bourgeois originaire représenterait un traitre ma patrie ? Ne répondez pas, ajouta-t-il rapidement. Si vous m’avez dit la vérité, vous aviez menti précédemment et sachez que si je suis venu ici, c’était dans l’espoir de démêler le vrai du faux concernant la loyauté de mon sujet que vous remettiez en question. Vous m’êtes inutile à présent. »


Bras croisés, il laissa sa main droite remonter vers son menton pour y frotter sa barbe. Que faire d’elle à présent ? Difficile d’oublier ses mensonges, son manque de respect et son agression. Il fallait bien reconnaitre que cela commençait à faire beaucoup. Bien trop pour qu’il ne puisse la laisser partir en faisant mine de rien. Que faire, que faire ? Plongé dans cette réflexion, il se mit à tourner autour d’elle à pas lents. La torturer n’avait plus vraiment de sens maintenant qu’elle avait parlé. Cependant, pouvait-il affirmer qu’elle disait la vérité ? Il n’en savait rien.


« Supposons que je sois dans un bon jour et que je décide de tirer un trait sur ce mensonge, il reste un problème. Vous avez publiquement attenté à ma vie. Non ! Taisez vous, la coupa-t-il avant qu’elle ne puisse rétorquer quoique ce soit. Je sais bien que votre attaque ne servait qu’à me faire tomber ou bien me désarmer. MOI, je le sais, en revanche, mes loyaux sujets n’ont pas tous notre connaissance de la magie. À leurs yeux, vous avez résisté à votre arrestation avant de chercher à tuer l’empereur. Je ne peux pas vous laisser partir comme ça. »


L’air navré, l’empereur tira son épée hors de son fourreau et la posa contre le cou d’Aquila. Son tranchant vint frotter sa peau jusqu’à faire couler quelques goutes de son sang. La poigne de Cybard était forte sur le manche de son arme et il n’offrait à la mercenaire rien de plus qu’un regard sombre et déterminé. Lentement, il déplaça la pointe de sa lame pour venir la poser contre sa poitrine, là où son coeur se trouvait.


« Moi, Cybard, souverain légitime de l’Empire d’Irianeth et de ses colonies, vous condamne, Aquila, à mort. Avez-vous des dernières paroles ou une ultime volonté à exprimer ? »


Froid et impassible, l’ancien chevalier se rendit compte qu’il avait recommencé à la vouvoyer depuis quelques temps, signe qu’il n’était plus en colère. Il avait reprit le contrôle de lui même et était fin prêt à s’occuper du cas de cette femme ailée.



Anonymous
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Jeu 01 Nov 2018, 11:24
Evidemment que non, l’empereur ne pouvait connaître personnellement tous ses sujets. Heureusement pour ces derniers, d’ailleurs. Être connu de Cybard, ne vous rendait que reconnaissable et pour certain, cela pouvait poser problème. L’exemple merveilleux qu’avait Aquila était elle-même. Si le souverain de l’avait pas reconnut, elle ne serait probablement pas là, dans cet état pathétique, à commencer doucement, mais sûrement, à avoir peur pour sa vie. Elle avait dit tout ce qu’elle savait à l’homme, toute la vérité qu’elle possédait. Et si cette dernière différait légèrement  de ce qu’elle avait dit quelques heures plus tôt, il fallait aussi tout remettre dans son contexte. Cybard n’aurait certainement pas été aussi indulgent si elle était venue enlever – et non tuer – l’un de ses sujets pour aucune raison. Elle avait essayer de mettre de son côté l’empereur, et si elle était parvenu à insinuer le doute dans l’esprit du souverain, tout cela semblait être bien loin derrière elle. Comment avait-elle put se tromper aussi puissamment ? Elle n’aurait, tout d’abord, jamais dû entrer dans cette salle de balle. Manipuler l’esprit de quelques soldats étaient une chose, celui de l’empereur lui même en était une autre. Il était magique, entouré, protéger, Aquila était seule et n’avait pas la maîtrise magique nécessaire pour manipuler n’importe quel esprit, pour son plus grand malheur.

Car Aquila était en bien mauvaise posture, et ce mauvais pressentiment qu’elle avait se justifiait de plus en plus avec les paroles du souverains. Des « Vous m’êtes inutile à présent. » ou « Il reste un problème ». Tout cela ne rendait pas Aquila joyeuse, loin de là. Elle n’était pas encore sortie d’ici, et allait devoir faire preuve de subtilité pour retrouver sa liberté, ou ne serait-ce qu’une pâle illusion. « Vous avez publiquement attenté à ma vie. » ajouta-t-il, le ton montant. La mercenaire cependant, n’en avait jamais eut l’intention, et s’apprêta à protester de vive voix, avant qu’il ne l’incite au silence. Elle grogna, la colère se mélangeant à la douleur qui lui vrillait les ailes, alors qu’il continuait son discours, prenant excuse de ses sujets pour justifier la suite.. Décidément, tout cela ne plaisait en rien à la jeune femme.. « Je ne peux pas vous laisser partir comme ça. » Et tout se mit en place dans l’esprit de la maître-magicienne, malgré la douleur, malgré tout. Elle compris, et l’épée qu’il tira de son fourreau lui confirma. Oh, il avait l’intention de la tuer, de l’exécuter, sans plus de considération. Etait-il sérieux ? La goutte de sang qui glissa le long du coup si blanc de la jeune femme ne laissait aucun doute à cette dernière, et les mots de la tête couronnée lui firent l’effet d’une bombe. « ..vous condamne, Aquila, à mort. »

Un nouveau frémissement la gagna et se propagea jusqu'au bout de ses ailes. Tout un tas de choses lui venaient en tête. L’envie d’utiliser ses pouvoirs montaient toujours plus, mais ce n’était pas possible. La chevalière s’en était assurée avant le début de cet entretien avec l’empereur. Lumbrice, jura-t-elle, dans son esprit. Elle ne pouvait pas dire ce qu’elle voulait. Sa vie ne tenait qu’à un fils, ce n’était guère le moment de toucher la sensibilité du souverain, ce n’était pas non plus le moment de laisser éclater une colère toute justifier, qui viendrait sceller son destin à jamais. « Il n’est peut-être pas nécessaire d’en arriver là. » souffla-t-elle, tentant tant bien que mal de garder son sang-froid, malgré la situation dans laquelle elle se trouvait. « Le gâchis serait honteux. Songez à ce que nous pourrions faire, vous et moi. » suggéra-t-elle, tandis que son regard bleu passait de l’épée à son détenteur. «  Moi pour … vous. » Les mots lui coûtaient, mais, elle n’avait pas le choix. Si elle souhaiter voler un jour, elle devait faire un sacrifice, et si cela voulait dire offrir ses services à l’empereur d’Irianeth, elle n’avait pas d’autre choix. C’était toujours mieux que le roi d’Emeraude, en tout cas, aussi riche pouvait-il être. La proposition était lancée, elle n’irait pas jusqu’à le supplier, pour l’instant, les cartes étaient entre les mains du souverain. Il la connaissait, il savait de quoi elle était capable. Et cela pouvait causer la perte de la mercenaire, ou son salut.  



Dernière édition par Aquila le Jeu 01 Nov 2018, 13:38, édité 1 fois
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Jeu 01 Nov 2018, 11:57

Comme prévu, le poisson avait mordu à l’hameçon. Toute provocatrice qu’elle était, la jeune femme restait humaine et comme tout le monde elle craignait la mort. Seuls les fous n’en avaient pas peur et Cybard n’avait aucune estime ou sympathie pour ses gens. Visiblement, Aquila était prête à donner d’elle même pour espérer vivre encore un peu. Très bien, parfait même. Pourtant, l’empereur ne pouvait se permettre d'abdiquer si rapidement. Il était sur la bonne voie et sentait qu’en poussant le jeu un peu plus loin, il pourrait obtenir exactement ce qu’il désirait.


« Les belles promesses n’engagent que ceux qui y croient. Me prenez-vous pour un imbécile ? »


Pas spécialement plus aimable que les secondes précédentes, Cybard avança lentement la main. Avec force et précision, il fit entrer la pointe de sa lame à travers l’étoffe des vêtements de la femme ailée. Elle n’arrêta son chemin qu’après avoir entaillé sa peau.


« La loyauté acquise sous la contrainte ne vaut rien. » affirma-t-il en serrant les dents.


Avec attention, il avança légèrement l’épée de sorte à la faire souffrir, mais pas assez pour cela soit mortel. Elle allait avoir mal, certes, mais elle resterait en vie à n’en pas douter. Du mieux qu’il le pouvait, Cybard s’efforçait de ne pas trembler, à la fois pour éviter de la tuer pas inadvertance mais aussi pour qu’elle ne remarque pas à quel point il détestait la faire souffrir.


« Comment pourrais-je accorder ma confiance à une mercenaire que j’aurai préalablement torturé et menacé de mort ? Seul un fou serait assez bête pour croire qu’elle passerait simplement l’éponge et le servirait ensuite. Ce n’est pas mon cas, laissa tomber l’empereur. Si nous en avons terminé... »


Terminer sa phrases n’était pas nécessaire, Cybard estimant qu’elle comprendrait parfaitement ce qu’il voulait dire. Les traits toujours aussi neutre malgré ce qu’il était en train de faire, il lui offrit un dernier regard lourd de sens. Quels seraient ses prochains mots ? Quelle pirouette utiliserait-elle pour s’en sortir à présent ?



Anonymous
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Jeu 01 Nov 2018, 17:49
Aquila, y croyait, dur comme fer. Elle espérait, de tout son corps – son cœur n’était bon qu’à approvisionner ses muscles en sang, rien de plus – avoir convaincu le souverain. La jeune femme sentait l’envie de vivre de chacune de ses cellules, de chacune de ses plumes. Elle ne voulait pas mourir, c’était un fait. Pas maintenant, sûrement jamais. Elle avait tant de chose à voir, tant de chose à faire. Ce n’était pas son heure, ni son temps, encore moins son destin, elle en était persuadée. Tout ce qu’elle avait déjà fait et appris ne pouvait tout simplement pas l’avoir conduit ici pour que tout s’arrête. Elle était trop jeune, pour mourir, même de la main d’un empereur. Il pourrait la tuer, si l’envie lui prenait, dans une vingtaine d’année, mais pas tout de suite. Et les mots de l’homme, son regard, le ton de sa voix ne trahissait qu’une chose : il n’était pas convaincu. Aquila devait bien l’admettre, il était bien plus indulgent qu’elle n’en aurait été capable. A sa place de geôlier, une fois la discussion terminée, l’épée aurait fait son travail et un mort aurait été ajouté à son palmarès. Heureusement pour elle, l’empereur n’était pas comme elle. Il lui avait laissé une chance, mince, certes, mais ne c’était pas rien. Et elle l’avait saisi, par peur de mourir. Jusqu’où serait-elle capable d’aller pour ne pas perdre la vie durant cette nuit ? La jeune femme n’avait pas envie de savoir. Elle voulait que tout cela s’arrête, vite.

« Me prenez-vous pour un imbécile ? » lui demanda-t-il alors, avant d’enfoncer doucement son épée au niveau de son cœur. L’étoffe de sa robe, pourtant si belle, laissa la lame passer, et lorsque cette dernière s’arrêta, un filet fin de sang coula le long de la peau d’Aquila, tâchant sa tenue de quelques gouttes vermillons. Tout ça pour un simple petit bourgeois sans famille... La jeune femme s’en voulait presque. Cette soirée n’aurait pas dû se terminer de cette manière. Et la loyauté que réclamait Cybard, Aquila ne pouvait pas la lui donner, il avait raison. Elle ne connaissait ce qu’il recherchait. La loyauté pure et dure comme celle qui lui donnait aveuglément ses chevaliers ne faisait pas partie du vocabulaire de la jeune femme. Cette dernière connaissait le pouvoir de l’argent – qui lui retournait l’esprit, mais aussi et seulement l’autorité divine. Rien de plus. La jeune femme était une hors la loi, sans aucune allégeance autre que la monnaie. Jamais elle ne pourrait pardonner à Cybard d’avoir tenté de la tuer… Et pourtant. Pourtant, elle était prête à tout pour ne pas mourir ce soir. Et, tandis que l’homme continua d’appuyer son épée sur son cœur, assez fort pour déclencher une nouvelle douleur difficilement supportable, mais pas assez pour la tuer, un frisson parcouru la jeune femme et, une voix d’outre-sombre rocailleuse lui souffla à l’oreille. *On n’épargne pas quelqu’un qui supplie.* La lame s’enfonçait doucement dans la poitrine de la jeune femme, et cette dernière, rappelée à l’ordre par une volonté divine, ne pouvait décemment pas céder, pas complètement. « Vouuus.. » commença-t-elle, avant de s’arrêter, prise dans la douleur.. « A quoi cela vous avance-t-il ? » Une petite pause.  « Vos sujets vous obéissent.. » Nouveau silence. « .. Ils vous respecte. » Elle reprit son souffle, allait-elle y arriver, ou allait-il la tuer avant ? « Soyez raisonnable.. Lai.. Laissez-moi quelques temps et vous ne regretterez pas de m’avoir épargnée. » Son regard bleu était plongé dans celui du souverain. A l’aube de sa mort, l’esprit de la jeune femme était pourtant claire, elle pouvait dire merci à son père. « Vous me tuerez si mes services ne sont pas à votre goût.. » souffla-t-elle finalement, jouant sa dernière carte. Sa magie n’était plus là, son père n’avait pas l’autorisation d’intervenir, elle était morte dans la seconde si l’homme ne se décidait pas. En espérant que le vin qu’il avait bu lors de sa soirée ne l’empêchait pas de réfléchir de manière intelligente sinon, elle rejoindrait les plaines de lumières, et trouverait tous les mots nécessaires pour le traiter d’imbécile.
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Jeu 01 Nov 2018, 19:15

Face à la réaction de la mercenaire, l’empereur se contenta d’afficher un infime et bref sourire. Soupirant quelques longues secondes, il retira lentement son arme du corps d’Aquila. Avec désinvolture, il essuya le sang qui si trouvait en frottant le pointe contre ses joues. Il était hors de question de salir son fourreau. Croisant ses bras, il continuait de la toiser, bien amusé de sa réaction. Ainsi donc elle avait plus de courage et jugeote qu’il ne l’aurait pensé de prime abord. C’était une bonne chose après tout. Fallait-il lui faire confiance ? Non, en aucun cas. Pourtant, allait-il l’utiliser ? Bien sûr que oui. S’il était évident que jamais il n’accorderai de crédit à ses paroles, il allait tout de même chercher à en faire son instrument. Cette femme avait de la ressource et il savait parfaitement comment il voulait l’exploiter.


« Je ne vais pas perdre mon temps à vous menacer vainement. Aussi, me contenterais-je simplement de vous dire que si à l’avenir vous venez à me trahir, vous souffrirez d’un sort plus amer que la mort elle même. Si une telle chose arrive, vous repenserez à cette soirée avec nostalgie, soyez en sûre. »


Considérant que le temps des actes forts était passé, Cybard rangea son arme en silence. Aquila était sienne à présent, et si elle faisait la bêtise de lui planter un couteau dans le dos, il s’occuperait personnellement de son cas. Ceci étant, il avait une autre idée en tête pour le moment. En tant que mercenaire et femme indépendante d’Enkidiev, cette demoiselle avait de la ressource et possédait des talents et dons que l’empereur recherchait activement.


« Très bien. À partir de ce jour, et en échange de votre survie, je vous annonce que vous travaillez pour l’empire. Comme je remets en cause l'existence même de votre loyauté, je vous préviens d’avance que vous serez payée pour les services que vous rendrez. En aucun cas vous ne serez mon esclave. Si votre loyauté n’est acquise à personne, elle est assurément à louer. »


Rompant le contact avec le regard azur de la jeune femme, le souverain regarda autour de lui sans véritable but, plus pour réfléchir qu’autre chose. Il savait ce qu’il voulait lui demander. Même si la politique lui échappait, il avait déjà quelques idées derrière la tête et ne comptait pas les abandonner. Afin de les réaliser, cette jeune femme semblait un miracle tout droit venu du ciel.


« Que connaissez-vous de Béryl ? » demanda finalement Cybard.



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Ven 02 Nov 2018, 09:23
Un long soupir quitta les poumons de la jeune femme à l’instant même ou l’épée du souverain la libéra.    La douleur était là, puissante, inégalable.. Entre ses ailes et cette blessure à l’arme blanche, la quscpasseribus ne savait ou donner de la tête, et pourtant, ces idées étaient claires. Bien plus claires qu’il y a quelques minutes ou elles ne concernaient que sa mort possible voire même inévitable. Et pourtant, son cœur battait encore, ses poumons se remplissaient – difficilement, certes – toujours d’air. Elle retint un petit grognement lorsque Cybard essuya son épée sur ses joues. Il était bien un soldat, un vrai. Aucun raffinement, aucune subtilité. Avait-il d’autres idées de la sorte ? La maître magicienne espérait bien que non, elle avait eut assez d’émotions pour une vie entière – c’était dire ! - et n’était pas certaine de pouvoir en prendre davantage. Les menaces qu’il proféra alors n’inquiétait déjà plus la mercenaire. Elle n’avait aucunement l’intérêt de lui donner l’opportunité de les exécuter. Et ce que l’homme lui apprit par la suite ne fit que la conforter dans son idée. S’il était question de travailler pour l’empire contre une rémunération, l’idée de tuer son principal gagne pain ne lui viendrait pas à l’idée. La jeune femme était parfois ce qu’elle était, mais elle était loin d’être stupide. La seule chose qui pourrait changer la balance, serait une envie meurtrière de son père, mais lui non plus n’avait pas cet intérêt. Pas tout de suite, probablement jamais.

Le regard de la mercenaire était revenu à son état original : fier et déterminé, ses prunelles bleus brillaient plus que jamais, soulagées d’être encore vivantes. Elles soutenaient le regard de la tête couronnée sans ciller, attendant la suite des évènements. Travailler pour l’empire, cela en jetait pas mal. L’empire. Si la maître-magicienne avait eut une notion quelconque d’allégeance, sûrement aurait-elle mis ses capacités de manière volontaire  au service de l’empire depuis longtemps. L’Alliance manquait drastiquement d’ouverture d’esprit concernant la magie, quant à la confrérie, Aquila avait toujours, quoiqu’il arrive, besoin d’une certaine indépendance. Évidemment, celle-ci était toute relative avec les évènements de ce soir, mais circonstance oblige, l’important était de respirer encore. Il fallait avoir le sens des priorités, et si elle était au service de Cybard à partir de maintenant, le souverain ne pouvait pas non plus surveiller chacune de ses plumes à chaque minute du jour ou de la nuit. Ce n’était tout simplement pas réalisable. Il allait devoir, d’une certaine manière, lui faire confiance. Et cette idée, loin de déranger la jeune rescapée, l’amusait presque. De bien meilleur humeur, malgré son état général, Aquila laissa le souverain réfléchir quelques instants. Après tout, elle était toujours prisonnière, en l’état, et ne souhaitait guère rappeler à Cybard qu’il avait une merveilleuse occasion pour la tuer.

Et puis, une question, simple, sans une syllabe plus haute que les autres. Comptaient-il vraiment discuter comme ça ? N’y avait-il pas plus agréable ? Un repas par exemple ou au moins une coupe de vin, voire un verre de lait – elle n’était clairement pas en état de boire quoique ce soit d’alcoolisé. Elle n’était pas en état de quoique ce soit, d’ailleurs, et ce serait bien passé de cet enchaînement sur le royaume le moins bien fréquenté du continent. « Béryl ? » demanda-t-elle. Béryl. « Un petit paradis pour les hors-là-loi. La seule chose qui soit possible de craindre la-bas, c’est un assassin plus doué que vous. La famille royale n’est pas présente et les soldats y sont en nombre bien restreint pour ne serait-ce que tenter de remettre de l’ordre. » expliqua-t-elle, avant de se redresser légèrement, dans une petite grimace de douleur. « Il y a une petite guerre qui dure depuis un certain temps entre les deux principales guildes du pays. Mais j’avoue ne pas y mettre les pieds de manière régulière, il se peut que les choses aient changé. » avoua-t-elle, ne s’étendant guère sur le pourquoi elle n’y allait que très peu. La dernière guilde dont elle faisait partie lui avait bien fait comprendre qu’elle n’était plus la bienvenue, et puisque la jeune mercenaire n’avait pas d’intérêt professionnel à s’y rendre, son camp de base était ailleurs. Il fallait dire, qu’à Béryl, une mercenaire travaillant en solitaire ne plaisait ni ne durait très longtemps. Et si la jeune femme ne craignait pas grand-chose, elle connaissait la capacité des mercenaires à s’entendre pour battre un ennemi commun. « C’est un bon gros chaos, cependant capable de s’organiser en un temps très court. » ajouta-t-elle, avant de lever difficilement une épaule pour se gratter la joue sur laquelle son sang commençait déjà a sécher. « Vous savez, je pourrais très bien vous raconter tout cela autour d’un repas ou, tout du moins, dans un contexte un peu moins... macabre. » suggéra-t-elle, planta son regard bleu dans celui de l’empereur. Il était vrai quoi, maintenant qu’il était décidé à ne plus la tuer, il pouvait bien continuer sur sa lancer. Un petit repas, un petit magicien et hopeuh là, Aquila était prête à reprendre du service !
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Ven 02 Nov 2018, 10:35

Les réponses d’Aquila coïncidaient avec ce que l’empereur connaissait de Béryl. En d’autres termes, en plus de confirmer ce qu’il savait déjà, elle venait de lui prouver qu’elle connaissait l’endroit. Cela signifiait qu’il allait effectivement pouvoir lui trouver une utilité et il s’en réjouissait. En tant que mercenaire, elle allait pouvoir accomplir certaines tâches dont un membre de son armée serait bien incapable. C’était en cela qu’elle avait de l’intérêt. Bras croisés, Cybard ne put s’empêcher de rigoler gentiment quand elle lui fit comprendre qu’elle apprécierait grandement de pouvoir sortir d’ici et avaler un repas décent. Décidément, elle avait toujours le mot pour rire cette femme ailée.


« Allons, ne soyez pas idiote. Nous sommes en passe de parvenir à un accord, il est vrai, mais vous ne pouvez en aucun cas sortir d’ici. Faut-il que je vous rappelle votre récent coup d’éclat. Personne ne comprendrait qu’on vous libère, encore moins pour allez vous bâfrer aux frais de la couronne. » ironisa Cybard.


Relâchant les bras il alla se mettre dans le dos de la femme et posa une main sur ses fers. De l’autre, il s’empara de la clé que lui avait remise la chevalière Xylra. Sans plus de cérémonie, il les retira des poignets meurtris de la mercenaire. Si elle ne pouvait sortir d’ici, il n’était plus nécessaire pour autant de la garder enchainée de la sorte. De toute manière, que pourrait-elle faire ? Rien du tout et ils le savaient tous les deux. Approchant de la porte, il toqua à deux reprises pour qu’on lui ouvre. Avant de sortir, il lança un dernier regard amusé vers Aquila.


« Considérez cette nuit passée ici comme votre châtiment. Après tout, la paille de cette geôle vaut mieux que le tranchant de mon épée. Du moins pour vous... »


Une fois sorti, l’empereur s’assura que l’on referme la porte derrière lui. Hors de question que la jeune femme ne puisse s’enfuir durant la nuit à venir. Il préférait la voir mourir de ses mains plutôt que de la laisser partir si facilement. Face à lui, ses deux chevaliers attendaient leurs ordres.


« Ser Jahël, je vous laisse prendre en charge la garde assurant la protection de l’impératrice. Quant à vous, restez ici pour surveiller la prisonnière. N’hésitez pas à utiliser fréquemment de votre pouvoir pour la priver des siens, expliqua-t-il d’une voix assez faible pour qu’Aquila n’entendre rien. Je reviendrai demain au matin pour lui parler. Veillez à ce qu’elle ait de quoi boire mais ne la nourrissez pas. Quand je reviendrai, je veux que vous ayez fait venir dans cette geôle une table et deux chaises. Ce sera tout, bonne soirée à vous deux. » conclut Cybard avec impassibilité.


Le reste de la nuit s’avéra tranquille et malgré les évènements de la soirée, l’empereur n’eut aucun mal à dormir convenablement. Lorsque vint le petit matin, domestiques et serfs en tous genres vinrent l’aider à faire sa toilette et s’habiller. C’était une coutume qu’il détestait plus que tout mais il n’avait pas encore eut le courage de l’abolir et la subissait avec abnégation. Pour le moment du moins...


Afin de faire honneur à ses hôtes, Cybard accepta de partager le petit-déjeuner en leur compagnie. Le couple impérial et les gouverneurs de Zénor passèrent ainsi une petite heure à manger et converser. Cela était la moindre des choses, estimait l’ancien général. Après tout, quel genre d’invité refuserait de rompre les pain avec ses hôtes ? Cela serait faire preuve d’un manque de respect innommable. Finalement, Cybard prit la direction des geôles. Arrivé à destination, il salua Xylra et lui demanda un bref rapport, apprenant ainsi que rien de notable n’était advenu de la nuit. Conformément à ses ordres, le chevalier Samaël avait été fait mandé. Propre sur lui, il avait attendu la venue de son souverain en compagnie de la chevalière rousse.


« Ravi de vous voir, Ser. Je vous expliquerai la raison de votre présence dans peu de temps. »


Avant de rentrer dans la cellule, Cybard attendit que les domestiques à qui il avait parlé dans les cuisines n’arrivent. À leur arrivé, il fit ouvrir les portes de geôle et y pénétra. Sans un mot, les servants posèrent sur la table en bois une corbeille de fruits, une assiette de viande séchée avec un peu de fromage et deux pichets, l’un rempli de lait, l’autre de jus d’orange. Sans grande cérémonie, l’empereur entra et fit fermer la porte derrière lui. Prenant place sur l’une des chaises, il fit signe au chevalier de s’assoir à son tour. Quand tout le petit monde se retrouva attablé, Cybard s’empara du pomme qu’il croqua. Il n’avait pas très faim, aussi ce simple fruit suffirait.


« Bonjour Aquila. Je vous présente ser Samaël, chevalier d’Irianeth. Si nous parvenons à un accord, il sera chargé de veiller sur vous. De vous surveiller serait plus exact à vrai dire. Mangez je vous prie. » ordonna-t-il finalement en faisant signe à la jeune femme avec la pomme qu’il tenait dans la main.  





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Samaël
Lun 05 Nov 2018, 08:09
Depuis qu’il était devenu chevalier, Sam n’avait jamais beaucoup aimé qu’on lui donne des ordres, et encore moins qu’on le fasse mander au petit matin après une nuit que les circonstances avaient déjà rendue bien trop courte à son goût. Le bal donné la veille en l’honneur du couple impérial s’était éternisé sur la longueur, comme la plupart des cérémonies organisées pour exhiber la gloire étincelante de l’Empire. Il avait, certes, bien fini par se retirer dans son auberge – un petit établissement chaleureux et sans prétention qui offrait une vue dégagée sur la mer – mais à une heure défiant toute  concurrence. C’était de sa faute, sans doute ; il n’aurait pas dû faire cette excursion nocturne sur la plage avec Daug, après la fête, les pieds dans l’eau. Cependant, Sam avait toujours eu un faible pour le bruit des vagues et les longues balades avec son chien. Il avait pu jouir de quelques heures de sommeil dérisoires avant qu’un serviteur ne vienne toquer à sa porte, fraîchement débarqué du château, non loin de son propre lieu de résidence. Les grognements d’ours mal léché de Sam avaient sûrement donné quelques frissons au jeune coursier, mais très vite, le chevalier avait hoché la tête, signifiant qu’il ferait ce qu’on lui demandait, c’est à dire, rencontrer l’Empereur dans les geôles du château, dans les plus brefs délais. Non, il n’aimait décidément pas qu’on lui donne des ordres, et encore moins qu’on le réveille aux aurores, mais après tout, qui pouvait se permettre de refuser quoi que ce soit à l’Empereur ? N’importe qui avec un minimum de jugeote se doutait bien qu’on ne faisait pas ce genre de chose, au sein d’un Empire, simple question de bon sens… Il s’était rapidement rendu aux bains communs, espérant que l’eau chaude efface tout air grognon de son visage. Passer et repasser les doigts dans ses cheveux noirs pour les laver avait finalement réussi à le détendre et le mettre de meilleure humeur. Une fois certain qu’on aurait rien à redire sur l'impeccabilité de son allure - précaution qu’il ne prenait qu’en présence de personnalités « importantes », lui-même très peu porté sur les vêtements -, il prit la direction du lieu de rendez-vous.
Au fond des geôles, Sam trouva Xylra, en poste devant une cellule. La prisonnière en question était la même femme oiseau qu’il avait manqué de faire tomber la veille, dont les ailes pendaient toujours piteusement dans son dos, trop abîmées pour ne pas la faire souffrir le martyr. Elle était toujours dans sa robe de bal bleue, qu’une discrète tâche rouge sombre maculait au niveau de la poitrine. Ses longs cheveux blancs étaient emmêlés et la pâleur grisâtre de son teint avait quelque-chose de foncièrement inquiétant. Quoi, on l’avait laissée là toute la nuit ? Dans cet état ? Pourquoi ? Prenant sur lui, Sam garda un visage neutre et échangea quelques mots avec Xylra, dans cherchant n’importe quel moyen pour détacher les yeux de la jeune femme ailée. Tout cela ne lui plaisait pas mais il n’avait pas toutes les cartes en main pour juger de la situation. Ce n’était pas le moment de se révolter des conditions de détention d’une prisonnière, il fallait bien que ses passions rebellent la mettent en veilleuse.
De fait, lorsque l’Empereur pénétra dans les geôles, son visage était neutre, professionnel, et il salua Cybard solennellement, avec les égards dus à son rang. Que pouvait-il faire pour son altesse ? La réponse tomberait très vite, s’il en croyait l’homme .  Il attendit l’arrivée de serviteurs, les bras chargés de nourriture et boissons pour les faire entrer tous deux dans la cellule de la prisonnière. Tout comme l’Empereur, il prit place sur une chaise, jaugeant les victuailles disposées devant lui, il décida que cela ne lui était pas adressé. Il n’avait pas faim du tout, de toutes façons. Il préférait encore s’assurer que la jeune femme croque dans quelque chose, des fruits, de la viande, n’importe quoi… Dans son état, elle ne pouvait pas se permettre de jeûner, il fallait au moins qu’elle se désaltère correctement. C’était plus fort que lui, son regard en revenait invariablement à son visage, à ses yeux bleus. Sa curiosité était piquée à vif. Une pomme entamée dans la main, Cybard éclaira partiellement sa lanterne. La demoiselle s’appelait Aquila. Bon, d’accord. Et qu’avait-elle bien pu faire pour en arriver là où elle était ? Aucune réponse, le néant, en bref, le complet mystère. Ce manque d’informations le laissa sur sa faim. Qu’attendait-on de lui, au juste ? La réponse vint rapidement de la bouche de l’Empereur. Sa mission était de veiller sur la femme ailée, ou plutôt, de la surveiller – ce qui faisait, l’air de rien, une énorme différence. Sam fronça légèrement les sourcils. Ça n’était pas tout à fait le genre de mission dont il avait l’habitude. Les chevaliers étaient des officiers de haut rang, c’était habituellement le genre de tâche qu’ils déléguaient pour se consacrer à plus important. Et puis quoi ? C’était bien joli de lui demander surveiller, mais pour quoi faire ? Et où ? L’homme semblait ménager son suspense, et s’il n’en montra rien, cela ne manqua pas d’agacer Sam. Ce n’était pourtant pas si compliqué d’aller droit au but…

- Puis-je demander dans quel contexte je suis supposé exercer cette tâche ?

Et c’était, à peu de choses prêts, les premiers mots qu’il décrochait depuis l’arrivée de Cybard. Parandar lui en soit témoin, il n’était vraiment pas du matin...


Dernière édition par Samaël le Mer 09 Jan 2019, 19:27, édité 1 fois
Samaël
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Rôle : Chevalier d'Irianeth

Plus sur le personnage
Âge: 53 ans (début L6)
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Lun 05 Nov 2018, 16:51
Aquila jeta un regard noir au souverain. Elle n’aimait pas le ton qu’il employait. Elle n’aimait pas les mots qu’ils utilisaient. Encore moins le fait qu’il rigole à ses mots. La mercenaire n’était pas dans une bonne situation et ne semblait pas pouvoir y faire grand-chose. A trop jouer avec le feu, on s’y brûle les ailes. Il lui restait cependant un minimum de dignité et s’appréciait guère le fait qu’on se moque d’elle, peu importe le rang du coupable, empereur ou pas, Aquila estimait qu’il pouvait avoir un minimum de respect – ahum – pour une prisonnière qui, semblait-il – selon les mots même de Cybard – était à présent à son service. Qu’en avait-il à faire de l’avis de ses sujets ? Décidemment, la jeune femme n’enviait pas les grands de ce monde. S’ils passaient leur vie à devoir satisfaire tous leurs sujets, il n’était pas étonnant de les voir avec l’absence totale de cheveux sur le caillou. Enfin, elle n’était pas en mesure de parlementer, et se contenta donc d’un petit grognement, et d’un soupire lorsque les fers qui l’entravaient se détachèrent enfin. Elle ramena ses mains devant, et se massa quelques secondes ses poignets meurtris. La liberté n’était pas encore acquise, mais elle s’en approchait doucement, surement. Elle le sentait. Elle sentait ses ailes aussi, meurtris, cassées, incapable de bouger, ne la gênant plus qu’autre chose. Dans ces moments-là, la jeune femme préfèrerait en être dépourvus. Ces ailes étaient, malgré tous leurs atouts, sa plus grande faiblesse. Preuve étant, lorsque Cybard la quitta, la laissant seule dans ce maudit trou à rat, elle resta assise sur sa chaise, ne sachant pas s’il était prudent de bouger, ou s’il ne fallait-il pas mieux rester assise là, le dos droit, immobile.

L’immobilité avait de cela de vrai que la douleur restait constante et finissait purement et simplement pas endormir toutes les parties touchées. Après quelques heures d’immobilité parfaite – son ancien maître Bronn avait lui avait appris quelques techniques pour rester parfaitement immobile et se reposer – Aquila tomba malgré elle en avant. L’équilibre briser, la jeune femme se retrouve paumes contre terre. Ses ailes l’avaient accompagnées dans sa chute et la douleur était telle qu’elle dû rester quelques longues et douloureuses minutes ainsi, le temps de laisser le tout s’équilibrer de nouveau, pour retrouver une position un peu plus – ou pas ! – confortable. Lorsqu’elle se sentit prête, elle se redressa, et retrouva sa chaise en bois. L’action fût effectuée rapidement, et quelques insultes en latin sortirent sans qu’elle ne puisse rien y faire de ses lèvres. Les quelques heures qui la séparaient encore de l’aurore – bien qu’elle ne fût pas capable de dire ou en était son cher ami lumineux – aka, le soleil – la jeune mercenaire somnola. Ses pensées s’embrouillèrent entre la réalité et ses songes. Ces derniers la guidait vers ce fameux jour, dans la forêt de Turquoise où elle avait, sans aucune cérémonie, mis fin aux jours de celui qui lui avait tout appris.  Tout se mélangeait et, lorsque ses rêves devenaient majoritaires, elle manqua plusieurs fois de retomber en avant. L’erreur avait été commise une fois cependant, et elle resta ainsi jusqu’à ce que la porte de sa cellule s’ouvre sur Cybard et l’un de ses chevaliers.

Le regard bleu de la mercenaire, fatigué et terne, reconnut assez vite l’homme inconnu. N’était-ce pas lui qui lui avait épargné une chute ridicule en la rattrapant par la taille ? Elle releva la tête, et ses cheveux blancs dégagèrent son visage. Elle l’observa plus attentivement, ignorant presqu’un empereur était là, lui aussi. Elle se demanda un instant s’il était vraiment grand ou si l’effet était dû au fait qu’elle était assise. « Pardonnez-moi de ne pas me lever. » s’excusa-t-elle, ironique, alors que son regard passa rapidement du chevalier à son souverain avant de se reposer sur lui. Il était bien bâti, avec un regard bicolor qui ne manquait pas d’être original et.. était-ce un épi qu’il avait là où ? Non, la jeune femme se trompait surement. Le manque de sucre, le manque de sommeil et le manque de confort. Sans oublier cette douleur constante qui sévissait dans son dos et qui lui picotait la poitrine au niveau du cœur, ou le sang qui avait coulé était parfaitement sec. Elle faisait peine à voir, nul doute la dessus, et, n’y pouvant rien y faire, elle s’y était résignée. Il ne fallait pas s’évertuer à perdre de l’énergie lorsque les choses ne pouvaient pas être changées. Et, dans l’état dans lequel elle était, mieux valait conserver le peu d’énergie qui lui restait. D’autant que le souverain voulait trouver un accord. Ce dernier était, pour la jeune femme, tout trouvé. Ils en avaient « discuté » la veille. Il la payait, elle lui obéissait ou elle mourrait. Voilà. Que voulait-il rajouter de plus. Et qu’on lui donne une nouvelle nounou, cela, elle s’en moquait. Au moins Cybard avait-il choisi quelqu’un d’un peu plus présentable et agréable à regarder que ces autres chevaliers dont il avait défendu l’honneur la veille même. Et puis le chevalier demanda des précisions. Aquila reporta son attention sur lui – les nombreuses victuailles qui se trouvaient sur la table ne l’intéressait pas. Penchant sa tête sur le côté, adressa un joli sourire – forcé, mais joli – au chevalier, et laissa tomber, dans un souffle. « Béryl. » Et oui, pourquoi l’empereur lui aurait-il poser cette question la veille, si ce n’était pas ce qui l’intéressait ? Elle n’en savait rien. Elle savait seulement qu’elle voulait en finir rapidement. Elle souffrait, voulait dormir pendant deux ou trois jours, et repartir gagner sa vie. Et sir Ser Samaël voulait l’accompagner, elle ne dirait certainement pas. Elle doutait cependant de sa capacité à résister à la pègre de Béryl.
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Sam 24 Nov 2018, 12:46

À mesure que les secondes passaient, l’index gauche de l’empereur se mit à taper frénétiquement contre la table en bois. Son exaspération grandissait à vue d’oeil. Aucun des deux ne mangeait et la jeune femme se permettait de parler sans y avoir été invitée. Ne pouvait-elle tout simplement pas apprendre à connaitre sa place et accepter bien gentiment la faveur qu’il lui faisait. Silencieux, Cybard serra les dents en restant muet un peu moins d’une minute. Quand il décida de s’exprimer, son doigt cessa de remuer et il força la poigne sur sa pomme.


« Je vous ai demandé de manger, rien de plus. Ne m’obligez pas à me relever. » la menaça le souverain sur un ton agacé.


De sa main gauche, Cybard poussa vers elle le plateau de viande séchée en la foudroyant du regard. Il valait mieux pour qu’elle commence à obéir. Elle était à présent son employée et l’ancien général ne savait supporter les soldats récalcitrants. Détournant le regard d’elle, il pivota sur sa chaise pour regarder Samaël en croquant dans sa pomme. L’empereur se souvenait de son père et il espérait de tout son coeur que le jeune homme serait en mesure de combler ses attentes.


« La jeune femme que voici est une mercenaire. Hier soir, lors du bal, elle a tenté de s’en prendre à l’un de nos convives. L’ayant reconnu je suis venu à sa rencontre et bien peu de temps après elle s’en ait pris à ma personne. Les chevaliers Jahël et Xylra ainsi que moi même l’avons par la suite appréhendé, énonça-t-il en premier lieu, afin qu’il puisse saisir les tenants et aboutissants. S’en est suivi, disons une discussion, entre elle et moi durant laquelle j’ai obtenu que son allégeance revienne à présent à l’Empire. Je souhaite l’envoyer en mission et c’est là que vous intervenez. »


Il n’était nul besoin de faire preuve de manières, il s’agissait d’une requête qui devrait rester secrète et il avait confiance en Samaël pour la mener à bien. Du moins, il espérait ne pas placer sa confiance en lui à tord. Malheureusement, il allait devoir attendre bien sagement pour savoir ce dont il retournait.


« Comme l’a souligné Aquila, votre destination ne sera autre que Béryl. J’attends de vous que vous serviez d’émissaires et éclaireurs pour l’empire en ces contrées. En temps que mon représentant, Ser Samaël, vous l’accompagnerez et profiterez de sa connaissance du terrain et ses relations pour entamer le début d’une entente entre la couronne impériale et les guildes du nord. Concentrez vos efforts sur les groupes les plus puissants et importants ayant le contrôle des terres jouxtant la frontière jadoise, expliqua Cybard en recommençant à taper du doigt. Si vous avez des questions, je vous écoute. »  







Dernière édition par Cybard le Sam 26 Jan 2019, 08:32, édité 1 fois
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Samaël
Mer 09 Jan 2019, 20:34

Il posa les yeux sur la jeune femme ailée. Un seul mot avait franchi ses lèvres : Béryl. L'étonnement passa comme un voile sur le visage du chevalier, aussitôt arrivé, aussitôt remplacé par une expression plus neutre. L'homme n'en demeurait pas moins surpris. Que diable iraient-ils donc faire à... Béryl ? Il n'y avait rien là-bas, sinon des montages et... ah oui... des bandits notoires. Pas grand chose, juste les pires de leur espèce et une société - si toutefois on pouvait parler de société dans le cadre de Béryl - basée sur la violence et la loi du plus fort. Un havre de paix, en somme.
La jeune femme avait soufflé le mot plus qu'elle ne l'avait prononcé. Elle était visiblement en peine et quelque-part, Sam continuait de s'en offusquer. On ne pouvait pas non plus dire qu'elle y mettait du sien. Refuser de manger était tout sauf une idée pertinente lorsqu'on était à ce point... déplumée ? D'accord. Mauvais jeu de mots. Pour autant, il ne trouva pas de terme plus adéquat et remercia silencieusement l'Empereur de lui ordonner sans plus de courtoisie d'avaler quelque-chose. Peut-être était-ce ce qu'il fallait. Il n'en était pas sûr, mais enfin, il n'y avait rien à perdre à essayer. Lui-même ne se décidait pas à piocher dans les victuailles. Aller à Béryl... Encourir une mort certaine... Aucune raison dans tout cela de perdre l'appétit, pas vrai ? Sam n'avait jamais été un trouillard, mais il se montrait toujours pragmatique. Si l'idée d'aller faire une petite balade au pays des égorgeurs et des repris de justice de tous poil avait presque quelque-chose d'exaltant, il n'en demeurait pas moins qu'un seul orteil posé sur ce territoire était un orteil qu'on prenait le risque de perdre. Pour tout dire, il tenait assez à ses pieds, et c'est bien malgré lui que son foutu goût (du suicide) de l’extrême le poussa à écouter la suite avec des yeux brillants. Comme ceux d'un gamin s'imaginant jouer au pirate, oui. Alors que sa tête était mise à pris de Fal jusqu'à Rubis. Et que Béryl grouillait de chasseurs de prime. Bravo, Sammy, tu sais ce qui est bon pour toi... Et pourtant il continuait d'écouter, plus attentif que jamais.
C'est sans surprise que Cybard annonça que la jeune femme encagée, celle-là même qui devait sérieusement commencer à trouver cette discussion on ne peut plus pénible, était en fait une mercenaire. Sam leva un sourcil en apprenant qu'elle s'était attaqué à un convive durant le bal, avant de s'en prendre, ni plus ni moins qu'à l'Empereur lui-même. Il avait beau retourner les phrases dans son esprit, chercher la logique derrière un tel agissement, il ne pouvait s'empêcher de trouver la chose... stupide. Il n'y avait pas d'autre mot. Attaquer l'Empereur durant une cérémonie en son honneur ? Un Empereur escorté par deux chevaliers de première fraîcheur ? Autant se jeter à l'eau lestée d'une ancre à chaque cheville. Et puis d'ailleurs, combien de temps était-il resté dehors pour manquer autant d’avènements à la chaîne ? Il lui semblait pourtant n'avoir pris l'air que quelques minutes, dix tout au plus...
S'il lisait la suite entre les lignes, la demoiselle avait obtenu sa grâce en monnayant ses services envers l'Empire. Enfin une décision qui faisait sens, même si cela revenait à devenir le chien-chien de l'Empereur. L'homme n'était pas du genre à laisser filer une proie une fois qu'il l'avait harponnée dans ses filets. Elle venait probablement d'en prendre à perpétuité, mais tout valait mieux que l'exécution publique, n'est-ce pas ?
Les mots passèrent à leur tour les lèvres de Cybard et Sam sût son sort scellé. Il partait donc pour Béryl. Il se voyait déjà expliquer la chose à Ylvä, et son écuyère écarquiller les yeux comme si elle était un bébé chiot qu'il abandonnait sur le bord de la route. Il allait devoir s’organiser, confier son éducation à d'autres, le temps de son voyage... Uthred la prendrait sûrement sous son aile, s'il promettait de lui rapporter de bonnes bouteilles de vin sur le chemin du retour. Bien sûr, s'il mourrait dans les montagnes, le doyen serait fort lésé. Sam n'était pas certain que les plaines de lumières disposent de vignobles.
Le visage toujours serein, il continuait d'écouter le point express sur sa... leur mission, puisqu'il emportait avec lui la femme oiseau, dont le nom n'était maintenant plus un grand mystère. Elle s'appelait Aquila, s'il ne se trompait pas. Il le voyait écrit avec un Q, mais hésitait pour un K. A-qui-la. Oui, définitivement un Q. S'il comprenait parfaitement, tout leur plan reposait sur la connaissance du terrain de la jeune femme, ses contacts et la bonne foi qu'elle mettrait à ne pas lui tendre mille et un traquenards pour se libérer à la barbare de son engagement envers l'Empereur. Sam n'était pas tout à fait sûr d'apprécier ce plan... Son rôle serait quant à lui de servir d'émissaire, de rencontrer les grandes puissances locales, de préférence, à la lisière de Jade, et d'entamer le dialogue. Beau programme. Risqué. Suicidaire. Par les dieux, pourquoi ne pouvait-il pas se résoudre à détester l'idée de partir à Béryl avec une mercenaire totalement inconnue qui pouvait lui planter un couteau dans le dos à tout moment de la mission ? D'accord, Aquila n'avait pas un physique des plus impressionnants, mais pour demeurer toujours en vie malgré son secteur d'activité, la demoiselle devait bien avoir quelques atouts dans sa manche. Il lui jeta un regard en biais, l'imaginant provoquer des tornades par son seul souffle ou activer ses yeux lasers. Aucune piste n'était à écarter, sinon celle de l'invulnérabilité - ses ailes étaient là pour en témoigner.
Au fond, Sam réalisa qu'il n'avait pas une question sur cette mission à venir. A bien y réfléchir, il en avait mille. Comment faire confiance à Aquila ? Quelles étaient ses chances de survie ? Est-ce que l'Ordre lui consacrerait tout de même une cérémonie mortuaire sans avoir retrouvé son corps ? Pouvait-il exiger une prime de risque ? Devait-il organiser des adieux émouvants avec Ylvä ?

- Je voudrais simplement être certain de bien saisir l'objectif derrière cette mission. Tout l'intérêt est de gagner un pied à terre à côté de Jade, c'est bien cela ? Ce serait un pas de plus vers la conquête du royaume et l'annexion de la Confrérie.

Un pas définitivement irréalisable. Il allait y passer. Et peut-être Aquila avec lui. Mais que disait ce proverbe débile déjà ? La chance sourit aux audacieux... Eh bien, à ce niveau d'audace, la chance ne pouvait que lui sourire.
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