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Les flèches de Cupidon | Ashanaï

Invité
Dim 11 Nov 2018, 09:49

Vise bien
Vise juste

1570 - Mois 8


B
eaucoup d’obligations sont imposées au Régent de Topaze. Outre la diplomatie pure et dure, les papiers administratifs et les décisions à prendre concernant le peuple, il y a aussi un certain besoin de démonstration. Il fallait que je me montre au peuple pour me familiariser avec eux, mais aussi pour me faire bien voir et pour que le peuple m’aime en retour. Car, qu’on se le dise, un roi, un empereur ou un régent n’est rien sans son peuple. Si le peuple l’exècre, son règne ne sera que de courte durée. Assassinat ou coup d’état – se soldant bien souvent par un assassinat – si le peuple rejetait ma gouvernance, je risquerai d’avoir chaud aux fesses. Autant dire que dans ces moments-là, le passage d’ombre serait parfait pour fuir rapidement. Le seul souci c’est que je ne pouvais pas laisser mes servants qui sont venus de Turquoise avec moi, et éventuellement – je dis bien, éventuellement – Dayle qui risquerait potentiellement d’avoir également des retombées. Ceci fait beaucoup d’adverbe long.

C
’est pourquoi je me devais de participer à l’une des traditions de Topaze : la chasse. Même si nous étions en petit comité – c’est-à-dire moi et deux généraux – cela ne passa cependant pas inaperçu. C’était l’effet voulu de toute manière, que le peuple sache que je me pliais à leur coutume, que j’essayais de me les approprier et de les apprécier. J’osais simplement espérer que je pourrais instaurer de nouvelles coutumes, ou plutôt habitudes, notamment en ce qui concerne le gout pour la fête. Je me voyais mal rester dans un pays aussi austère et peu enclin à l’engouement que Topaze. Donc j’avais tout intérêt à changer progressivement les mentalités. Peut-être réussirais-je également à abolir le patriarcalisme ? (Ce mot n’existe pas, mais chut). J’en doutais fortement, du moins, peut-être pas avec ma génération. Nous verrons bien, de toute façon.

M
e voilà donc en compagnie de deux généraux de l’armée Topazienne dans une forêt du royaume. Topaze était connu et reconnu pour sa production de bois, donc il est normal de retrouver des forêts denses un peu partout sur le territoire. Néanmoins, cela restait moins dense, moins grand, moins étendu et moins dangereux que les forêts Turquaises. Je me souvenais de bon nombre de fois où je m’étais fais remonter les bretelles – peut-être même était-ce les seuls moments où je me faisais disputer – car je voulais aller dans la forêt de Turquoise pour visiter, chasser, ou cueillir des plantes. J’avais d’ailleurs du mal à comprendre cette phobie typiquement Turquaise concernant cette forêt. Je ne me considérais pas, de base, comme quelqu’un d’excessivement courageux – quand je peux éviter un conflit, une bataille, je l’évite – néanmoins la forêt de Turquoise était plus fascinante qu’inquiétante, à mes yeux.

M
algré le fait que je préférai éviter les batailles, chasser ne me dérangeait pas. Il fallait bien manger, de toute façon, et lors d’une chasse il y avait bien moins de possibilités de se faire tuer par un adversaire. Ainsi armé de mon fidèle arc et de mes flèches à plume, nous nous enfoncions toujours plus profondément dans la forêt, le plus silencieusement possible guettant le moindre bruit et les moindres traces d’animal sauvage. Car tirer sur des oiseaux, ce n’était pas ce que je préférais dans la vie. J’aimais plus pouvoir tirer sur des gros animaux sauvages, comme des ours ou des loups. Les généraux et moi-même étions séparés de plusieurs mètres pour pouvoir sonder plus de terrain. J’avais encoché une flèche à mon arc, prêt à tirer, tous mes sens aux aguets…

« Un félin ! » s’écria un des généraux, me faisant sursauter.

J
e me dirigeais alors tout de suite dans sa direction pour constater les traces de pattes d’un félin. J’étais plutôt surpris je devais dire, car les fauves ne circulaient pas vraiment dans les forêts Topaziennes. C’était généralement plus des loups ou des ours, mais le général-pisteur était formel : c’était des traces de félin, qui semblait également être assez gros. La surprise céda bien rapidement à une froide détermination : on ne pouvait pas laisser un félin dans ces terres, il pourrait attaquer les villageois. Surtout s’il est seul, avec les autres animaux sauvages, il risquerait de bien vite se tourner vers la populace, et on se retrouverait avec un problème. Cependant, s’il est seul, ce ne serait potentiellement pas un problème de le chasser…

J
e fus tiré de ma réflexion lorsqu’on entendit un rugissement typiquement félin à notre gauche, puis une masse se mit à courir pour nous fuir dans les hauts buissons. Quand je repenserai à cette scène-là, plus tard, je me dirais que j’ai été bien fou, bien présomptueux, mais aussi totalement suicidaire. Pourquoi ? Tout simplement car je me suis lancé à sa poursuite, sans attendre l’avis des généraux, sans même attendre qu’ils me suivent dans ma course. Je n’avais qu’une idée : mettre un terme à la vie de ce félin. Le souci, c’est qu’il courait vite, et je n’étais qu’un humain. Je n’avais pas envie de faire appel à mes chats d’ombre pour pister l’animal, pour une rare fois, il fallait que ce soit de mon fait, et entièrement de mon fait ! Alors je courrais à en perdre haleine, tentant de suivre la piste laissée par le félin… pour finalement me retrouver perdu. Plus de pistes, j’avais bifurqué à de nombreuses reprises, ainsi je ne me souvenais plus par où je devais aller pour rejoindre mes généraux. Ils devaient être sur mes traces… sans doute.

R
eprenant mon souffle, je guettais le moindre bruit dans la flore, tournant et retournant sur moi-même dans des mouvements lents et souples. Puis, soudain, des buissons bougèrent : un animal était certainement passé par là ! Doucement, je m’approchais, faisant le moins de bruit possible, contrôlant ma respiration… lorsque je vis un bout de peau de guépard – un guépard ici ! – je tirais sans sommation et sans prendre le temps d’analyser la situation. La flèche fit mouche. Mais le cri de douleur qui en sortit avait plus l’air humain que félin…

B
andant une autre flèche, je sortis des broussailles lentement pour m’approcher de l’animal blessé. Quelle ne fut pas ma surprise… lorsqu’au lieu de trouver un guépard, ce fut une pardusse ! Je reconnus très rapidement les traits pardusses de la femme couchée à terre : traits humanoïdes avec un corps de félin. Et ma flèche sortant de sa fesse gauche. Je devais bien avouer que j’étais plus que surpris. Je ne savais pas comment réagir. Alors, pendant plusieurs longues minutes de silence, je l’observais avec des yeux éberlués, mon arc bandait la menaçant de la pointe. Je ne bougeais pas d’un millimètre. Je buguais, littéralement, face à la situation. Il se passa bien plusieurs minutes, avant que finalement ne sorte…

« Oups. » On peut dire que je faisais preuve de beaucoup de verbe et d’éloquence, actuellement. « Eh bien… » Je me rendis alors compte que je la menaçais toujours de mon arc, et je le détendis bien rapidement, pour le passer dans mon dos avant de lever les mains en signe de paix. « Je vous pris de m’excuser ! Je chassais un félin, je me suis fourvoyé… » Mes excuses étaient des plus sincères. Je lui souris d’un sourire qui signifiait que je ne lui voulais aucun mal. Je pris même le temps de la détailler rapidement, et ce que je vis ne me déplut pas. « Je ne m’y connais pas trop en guérison mais… je peux vous aider avec cette flèche ? »

‹c› Vanka
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Dim 11 Nov 2018, 11:50


Topaze était un royaume bien étrange qui n’avait jusque-là reçu que les critiques des membres de la compagnie avec qui Ashanaï voyageait. Leurs aventures les avaient malheureusement menés vers cette contrée hostile aux femmes. Ils n’étaient pas censés y rester très longtemps, ce n’était qu’un passage à travers la forêt qui les mènerait vers les territoires nordiques. C’était ça ou traverser le froid mordant des neiges éternelles sur une distance bien trop longue. La troupe avait cependant décidé d’éviter autant que faire ce peu les villages et autres bourgades afin que ses membres féminins n’aient pas à souffrir des discours topaziens sur la place de la femme en société. Après tout, la saison chaude était bien présente et malgré leur proximité avec les montagnes glacées dormir à la belle étoile n’était pas désagréable.

Pour le moment, il n’était pas question de dormir. Arlan avait rendez-vous dans un village afin de refaire leur provision et de s’équiper. Le reste de la troupe avait eu le choix de l’accompagner ou non. En temps normal Ash aurait sauté sur l’occasion, mais les conseils du reste du groupe lui firent comprendre qu’il était sans doute préférable de rester sous le couvert des arbres. Dès lors, la jeune aventurière avait décidé de chasser. C’était un exercice appréciable qui permettrait de ramener de quoi manger pour le soir. Si elle trouvait du gros gibier, elle pourrait même laisser Arlan en revendre. Pas que la troupe avait réellement besoin d’argent, mais elle voulait apporter sa participation à la vie de groupe.

Simplement armée d’un arc elle partit donc sur la piste du gibier de Topaze. Elle repéra quelques traces d’ours, mais n’y prêta pas plus attention. Si elle tombait sur une de ces énormes bêtes, elle serait assez rapide pour fuir. Il n’était après tout pas question de tuer une telle bête, surtout lorsqu’elle n’était qu’une invitée sur le territoire. Chassant autant qu’elle profiter du calme de la forêt elle abattit sans trop de difficultés quelques oiseaux qu’elle attacha à la ceinture prévue à cet effet.

Soudain, un bruit dans les fourrés attira son attention et elle perçut un petit rongeur passait juste entre ses pattes. Elle ne réfléchit pas et lâcha son arc pour sauter sur la pauvre créature. Un coup de griffe rapide eut raison du rongeur innocent qui serait très apprécié au repas du soir. La pardusse ramassa sa prise et commença à se relever quand une douleur traversa son arrière-train, la faisant chuter au sol alors que son arc allait choir un peu plus loin.

–  Aiiiiiiië, ne put-elle s’empêcher de lâcher alors que sa main allait instinctivement sur sa fesse pour comprendre ce qui venait de se produire. Mais… c’est une flèche ? Marmonna-t-elle sans bien comprendre pourquoi elle se retrouvait avec une flèche dans le fessier.

Un bruit sur le côté la fit tourner la tête alors qu’elle s’apprêter à se relever, toutes griffes dehors. Si l'on en voulait à sa vie, elle allait la défendre chèrement, même avec une flèche dans la fesse. Elle feula lorsqu’un homme aux habits princiers s’approcha, la tenant en joug de son arme. Tout son pelage se hérissa lui donnant l’air d’être plus massive que ce qu’elle était en réalité. Que se passait-il ? Elle ne le savait rien du tout et le simple « oups » qui franchit les lèvres de son agresseur ne l’aida pas du tout à mettre un sens sur ce qui se passait.

L’homme se mit alors en mouvement, baissant son arc et levant les mains ce qui eut pour effet de calmer la pardusse qui arrêta de montrer les crocs et rétracta ses griffes. A priori la menace était passée même si elle ne comprenait toujours pas comment une flèche s’était retrouvée là. L’homme s’excusa comme s’il lui avait juste écrasé la queue avant de lui proposer son aide.

–  La retirer pourrait être une bonne idée pour commencer…

Agacée ? Ash l’était un peu, ce qui était sans doute normal. Personne n’aimait se faire tirer dessus.

–  Vous ne devez pas être très bon chasseur… les couleurs des lynxs sont plus ternes, moins orangés…

C’était une évidence pourtant, elle n’avait rien à voir avec les lynxs qui était plus à même de se balader à Topaze. Vraiment, un jaguar ou un guépard n’irait pas jusqu’ici, ils étaient beaucoup plus au sud ! Du moins, c’est ce qu’Ash avait pu apprendre lorsqu’enfant elle se passionnait pour ses créatures qui lui ressemblait tant.

–  Mais vous pourrez dire que vous avez réussi à toucher un félin... d’une certaine manière.

Moqueuse, elle l’était peut-être un peu, mais elle avait gagné ce droit quand il lui avait tiré dans l’arrière-train. Avait-elle conscience d’être face au régent de ce royaume ? Absolument pas.

–  Et si c’est par magie que vous voulez me guérir, laissez tomber, ça ne marchera pas, laissa-t-elle tomber en grognant légèrement.

C’était le problème d’être insensible à la magie, on l’était aussi pour se faire guérir. Bah, ce n’était pas très grave, mais Ash était tout de même contrariée de ne pas avoir été plus prudente et de ne pas avoir entendu la flèche pour l’esquiver avant que celle-ci ne la touche. Parce que vraiment, il était clair que tout cela n’aurait jamais dû arriver.
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Sam 17 Nov 2018, 15:18

Vise bien
Vise juste

1570 - Mois 8


A
baisser mon arc et mes flèches fasse à un Pardusse blessé et prêt à se défendre n’était peut-être pas la meilleure idée du siècle. Cependant, je ne voulais pas qu’elle se méprenne sur mes intentions : je n’étais pas là pour la chasser, la tuer, ou autre. J’osais simplement espérer qu’avec cet acte de « reddition » en quelque sorte, elle comprenne et par le même fait, cesse de me menacer de ses crocs et ses griffes. Qui, je devais bien l’avouer, me mettaient un peu mal à l’aise. Je n’avais pas très envie de me retrouver couvert de blessures. Surtout que les félins avaient souvent tendance à blesser là où ça faisait mal – mon visage, par exemple ! Que serais-je avec un visage balafré ? Défiguré, enlaidi ! Non, non, non, ce n’était clairement pas le projet d’avenir que j’envisageais. Aussi, c’était donc bel et bien idiot de baisser mes armes. Mais il faut croire que j’aimais prendre des risques ? Surtout que la Pardusse n’était pas laide…

F
ort heureusement, la jeune femme comprit mon message et fit donc de même. Plus de crocs, plus de griffes. Je soupirais intérieurement de soulagement bien que je n’en laissais rien paraître. Cela m’aurait rendu plus débile que je ne le suis actuellement de montrer ma pseudo-peur alors que c’est moi qui avais attaqué le premier. Oui, complètement idiot… J’entendais déjà Dayle se moquer de moi… Repoussant cette idée aussi loin que possible, je n’avais de toute façon pas très envie que cet incident s’ébruite trop. Et puis je pourrais toujours tourner la chose en ma faveur, si jamais… bref. Je m’excusais donc auprès de la Pardusse et quêtait sa réaction. Qui ne tarda pas.

I
rritée, oui, elle l’était. Cela se sentait dans son ton, dans son regard. Je crus même déceler des poils qui se hérissaient ici et là, mais je n’osais trop attarder mon regard sur son corps. Elle pourrait là aussi se méprendre sur ce que je pouvais penser – enfin, peut-être pas en fait, mais je préférais les garder secrets le plus longtemps possible. Surtout que la situation n’engageait pas en ma faveur. En tous les cas, elle semblait assez réceptive à ce que je l’aide avec cette flèche, non sans me donner une certaine leçon concernant la faune et de se moquer de moi. J’étais piqué au vif, tout simplement car elle avait raison sur certains points : j’étais un bien piètre chasseur. J’étais très doué pour traquer des humains, pour tirer à l’arc – la flèche pointant de son fessier en était la preuve – mais en ce qui concernait la chasse… c’était une toute autre affaire. Mais j’étais bien obligé de m’adapter à mon environnement, donc…

« Commençons par enlever la flèche… » répondis-je, un brin irrité moi aussi tout en me forçant à sourire – ce qui ne donna qu’un rictus maladroit. Je m’approchais donc doucement de la Pardusse tout en sortant un tissu d’une de mes poches, tissu que je gardais justement au cas où je serais blessé, puis je m’accroupis auprès de la jeune femme. « Permettez que je vous touche. » Car en effet, l’endroit de la flèche allait induire un contact de ma main à ses fesses. Toujours avec prudence donc, je posais une main tenant le tissu sur la fesse en entourant l’endroit de la plaie, puis une autre sur la hampe de la flèche. « Je compte jusqu’à trois ! Un ! » Je retirais la flèche d’un coup sec avant de presser rapidement la plaie avec mon tissu. Au vu de la taille de mon tissu et de la circonférence à bander, je ne pourrais pas faire de garrot. « Vous pouvez presser vous-mêmes avec votre main désormais. » Puis, je m’éloignais légèrement avant de m’assoir par terre. « Je me nomme Shay, je suis le nouveau régent de ce royaume, et vous avez raison de dire que je ne suis pas bon chasseur. Je ne suis arrivé qu’il y a peu, je dois encore m’habituer aux coutumes et à la physionomie du territoire… » Et aux températures. « Dans tous les cas, je ne possède pas de magie de guérison, je parlais plus en terme de plantes médicinales. Au château, nous avons des guérisseurs magiques mais également des guérisseurs utilisant les plantes pour soigner. Je peux vous porter jusqu’à là bas, si vous le voulez. » Je penchais la tête de côté tout en la regardant, puis je lui offris mon plus beau sourire charmeur. « Je ne puis vous laisser dans cet état, laissez-moi vous aider jusqu’au bout ! Cela nous permettrait de faire plus amples connaissances… » Je suis quelque de curieux, et cette Pardusse m’intriguait. L’irritation première partie – il faut dire que j’avais une très grande capacité pour éliminer de mon esprit les éléments honteux et irritables – j’avais véritablement envie de pouvoir la connaître… bibliquement parlant, bien entendu.

‹c› Vanka
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Sam 17 Nov 2018, 16:12

L’homme était également irrité et Ash n’eut aucun du mal à le percevoir que ce soit dans sa posture ou le ton de sa phrase. Pourquoi l’était-il ? Après tout, ce n’était pas lui qui avait une flèche dans le popotin. Les piques de la pardusse l’avaient peut-être un peu touché ce qui amusait cette dernière. Au moins, elle n’était pas la seule à être humiliée dans l’histoire ! Le chasseur aux habits nobles s’approcha avant de lui demander son autorisation pour la toucher ce qu’elle fit sans aucune hésitation. L’aventurière n’était pas farouche sur ce genre de détail même si ses parents avaient tenté de lui apprendre la décence. Elle n’était aucunement troublée qu’il doive ainsi la toucher. Le contraire aurait d’ailleurs été idiot à ses yeux. Elle avait besoin d’être soignée si elle ne voulait pas se balader à vie dans cette posture peu agréable et la solution la plus simple était quand même qu’il l’aide. Lorsqu’il retira la flèche à un plutôt qu’à trois la pardusse feula de douleur avant de prendre la suite quant à la compression de la plaie.

Ash ne savait pas à quoi ressembler la blessure, mais elle savait qu’il faudrait qu’elle la désinfecte. Sa mère, mais également Arlan et d’autres avaient toujours mis un point d’honneur à ce qu’elle se soigne correctement étant donné que la magie ne l’atteignait pas. Trop de gens étaient morts d’infection pour donner suite à des blessures non soignées. Or, Ash n’avait aucune envie de mourir à cause d’une flèche dans la fesse parce qu’un idiot l’avait confondu avec un félin. L’homme s’était assis face à elle. Ahah, il pouvait s’asseoir, lui. Ash quant à elle se mit debout en grimaçant, ce n’était franchement pas très agréable. Il se présenta alors, il était Shay, le… QUOI ? Le régent du royaume ? Sérieusement. Une expression franchement surprise se peignit sur le visage de la pardusse. Elle qui voulait être discrète avait, semble-t-il, raté son coup. Elle était cependant étonnée, pour le moment le chasseur n’avait fait aucune mention au fait qu’elle soit une femme alors, à moins qu’il n’ait pas remarqué son sexe, ce qui était possible vu qu’il l’avait bien confondu avec un animal, on lui avait dépeint une facette de Topaze un peu trop mauvaise.

En tout cas, ce fameux régent accepta le fait qu’il n’était pas bon chasseur avant de dire qu’il était nouveau ici. Il gouvernait donc une terre ou il était nouveau ? C’était un peu étrange quand même, mais bon, Ash n’y connaissait rien en politique. Elle savait juste que dans la confrérie les royaumes étaient dirigés par des régents eux-mêmes sous la coupe du roi de Jade. Finalement, il lui proposa de venir au château… à son château du coup pour la guérir ?

D’accord, Ash était sans voix là. Bouche bée, elle regardait l’homme comme s’il venait de se transformer en limace. Un instant elle se gratta la tête, pensive. Elle avait fichtrement envie de visiter un château et elle était curieuse vis-à-vis de cet homme qui ne ressemblait pas du tout à la description qu’on lui avait fait des hommes de Topaze. De plus, elle avait envie de comprendre comment quelqu’un de nouveau pouvait être dirigeant dans le coin. Et enfin, une toute petite partie d’elle se disait qu’elle allait peut-être faire une découverte intéressante ou trouver dans l’homme un potentiel contrat pour la Compagnie. L’hésitation continua quelques secondes durant lesquelles elle dévisagea l’homme. Il n’avait pas l’air méchant, il n’avait pas l’air de mentir et elle ne risquait pas grand-chose.

Hummmm… C’est d’accord si votre château n’est pas trop loin, je dois rejoindre mes compagnons pour la nuit sinon ils vont me chercher.

Oui, elle préférait prévenir tout de même. Elle n’avait aucune envie que toute la troupe se lance à sa recherche alors qu’elle visitait juste un château. Peut-être qu’Arlan allait la sermonner pour cela, mais l’envie de découvrir était bien trop grande. Avec difficulté l’aventurière ramassa son arc ainsi que le gibier qu’elle avait abattu jusque-là qu’elle brandit en direction du régent.

Dans ce cas vous pourrez prendre cela, comme ça vous pourrez faire croire que vous avez réussir à abattre quelques choses d’autres… enfin quelques choses de comestibles…

Un sourire sur les lèvres dévoilant ses crocs, on pouvait clairement sentir que l’aventurière taquiner gentiment le régent. Était-ce une bonne idée ? Franchement pas, mais elle n’était pas habituée à côtoyer des gens de la haute société et elle voyait en cet homme un humain avant de voir son titre de noblesse. Peut-être qu’elle finirait emprisonnée pour ça, mais il fallait bien prendre des risques dans la vie. Elle avait encore quelques questions en tête, mais se retint pour le moment, se doutant que les réponses viendraient très rapidement.
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Jeu 22 Nov 2018, 12:35

Vise bien
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1570 - Mois 8


L
a jeune femme sembla choquée par mes révélations. Je ne saurais dire si je devais être vexé ou non. Ma foi, il faut dire que dans la situation actuelle, il est vrai que je n’avais pas l’air d’un Régent. Néanmoins j’avais osé espérer que ma beauté peu commune – voir extraordinaire – lui aurait mit la puce à l’oreille comme quoi je n’étais pas quelqu’un d’ordinaire. Je n’étais pas un simple chasseur, un simple soldat, ou un simple bas peuple. J’avais quand même un statut, et mes vêtements ainsi que ma prestance aurait du être des indicateurs sur ma personne. Aussi, je préférais ne rien montrer de mon désarroi et de mon interrogation. Tout simplement car, ne sachant trop comment réagir à sa propre surprise, je voulais éviter tout accrochage et tout débordement en lui remontant les bretelles. Car le fait est que j’avais commis une erreur en lui envoyant cette flèche dans la fesse, et bien que la mentalité topazienne serait plus du genre à lui dire « c’est ta faute et pas celle de Shay », je préférais éviter qu’elle n’essaie de me manipuler ou de m’extorquer de l’argent en compensation. Alors je devais me la jouer fine et rester aimable.

L
a Pardusse ne se présenta pas. Je m’étais présenté, mais elle n’en avait pas fait de même. Je grognais intérieurement, souriais extérieurement. On ne lui avait donc pas appris les règles de bienséance ? Je me relevais, puisqu’elle en avait fait de même. Je préférais me dire qu’elle manquait d’éducation plutôt que d’y voir un manque de respect. Avec mon titre, elle aurait du ne serait-ce que faire une révérence tout en se présentant à son tour. Si des personnes nous voyaient, sachant qu’en plus c’était une femme, elle risquait d’être embêter… et j’étais moi-même ennuyé. Lorsque je n’étais que prince, je pouvais passer outre les manques de respect du à mon rang étant donné que mon royaume était aux mains de l’Empire – Fal. Mais maintenant que j’étais régent, j’étais moins souple sur ces choses là, sauf peut-être avec les membres de l’ordre de Jade étant donné que j’ai été moi-même un Chevalier. De la préférence ? Totalement, même si je n’appréciais pas non plus toutes les personnes de l’ordre. Xiufei, pour n’en citer qu’un.

E
n tout les cas, la jeune femme accepta mon invitation, et j’éliminais bien rapidement ma frustration pour éviter que cela ne se voie. Elle acceptait donc, et disait même avoir des compagnons. Ce n’était donc pas une femme seule en voyage à Topaze – ce n’était pas non plus une topazienne, bien que là son attitude seule aurait suffit à me mettre la puce à l’oreille sur son origine. J’enregistrais discrètement l’information dans un coin de mon esprit. Il allait falloir que je me renseigne sur ce groupe. Des chasseurs ? Des mercenaires ? Je n’avais pas très envie d’avoir ce genre de crapule dans mon royaume… bien entendu elle ne le dirait pas clairement. J’allais devoir tenter de la manipuler un peu, de la séduire même. Mais elle ne s’arrêta pas là, et son geste me surprit clairement. Cela pouvait se lire sur mon visage plus clairement qu’un bouton déshonorant au milieu du front. Elle me tendit son gibier pour que je ne perde pas la face envers mes soldats… c’était un acte particulièrement noble de sa part. Beaucoup d’autres m’auraient simplement laissé me démerder avec ma bêtise tout en remuant le couteau dans la plaie. Même sa taquinerie, je ne le pris pas mal tant son geste était empreint de gentillesse. Alors, la surprise passée, je me saisis du gibier tout en lui offrant mon plus beau sourire charmeur.

«
Les femmes sont comestibles… mais d’une toute autre manière. » Le tout, suivit d’un clin d’œil. Pour une rare fois – oui, rare – je me permettais de faire un commentaire légèrement – oui, légèrement – déplacé. De toute façon, comme elle-même ne faisait guère preuve de respect envers mon statut, je pouvais me le permettre. « Patientez un instant ici je vous pris. »

E
t de ce pas, avec mon arc et mes flèches, je lui tournais le dos et partit dans les broussailles. J’avais eu le temps de repérer les lieux étant donné que j’avais été positionné quelques temps au même endroit, donc je me savais apte à pouvoir revenir. Je lui avais demandé de patienter et étais parti, tout simplement car j’avais entendu des éclats de voix lointains – ceux de mes hommes me cherchant, sans doute. Alors je me suis dirigé rapidement dans leur direction. Je ne mis pas bien longtemps à les retrouver, puisqu’ils n’étaient pas vraiment discret.

«
Majesté ! s’écria un soldat au bord de la panique.
– Tout va bien ? demandais-je en fronçant les sourcils.
– Oui… nous étions inquiets.
– Oh ! Je vous pris de me pardonner, j’ai agis sans réfléchir.
– L’avez-vous attrapé ? s’enquit un autre soldat.
– Attrapé… ?
– Le félin!
– Ah ! Non, il m’a échappé. J’ai abattu ceci cependant, dis-je en montrant le gibier, leur arrachant des hochements de tête appréciateurs. Je vais devoir retourner au château, par méprise j’ai blessé une personne. Je l’emmène se faire soigner.
– Nous vous accompagnons !
– Non. Vous devez traquer ce félin. Il est bien trop près des villages et du château, cela pourrait être problématique.
– Oui, vous avez raison. »

N
ous échangeâmes des poignées de mains viriles, je leur donnais mon gibier pour être lester d’un poids, et je retournais en direction de la Pardusse. J’avais soigneusement évité de dire que c’était une femme de peur que les soldats ne me méprisent pour cet excès de zèle envers le sexe féminin. Pire ! Qu’ils refusent que je l’emmène au château pour la faire soigner. Je ne connaissais pas encore assez bien mes soldats – cette partie de chasse avait également pour but de me rapprocher d’eux (c’est raté mais bon) – alors je préférais ne pas trop leur confier ce que je faisais et ce que je pensais. De retour auprès de la blessée, je lui souris à nouveau tout en passant son arc autour du mien.

«
Excusez-moi de vous avoir fait attendre ! » commençais-je, toujours courtois. Puis, sans crier gare et d’un geste vif et rapide, je la pris dans mes bras telle une princesse, en veillant bien cependant à ce que ma main ne soit pas trop proche de son postérieur. « Pour éviter d’aggraver votre blessure et pour aller plus vite ! » Passons sous silence qu’elle ne faisait pas son poids… mais j’étais un homme fort, j’allais survivre. J’espère. « En route pour le château ! » D’un pas qui se voulait assurer et rapide, je me dirigeais alors vers le château, une direction différente de celle que j’avais prise pour aller à la rencontre de mes soldats. « Cela ne devrait pas être long. Avant que nous arrivions, pouvez-vous me donner votre nom ? Je suis curieux, j’ai rarement rencontré de Pardusse. Vous êtes sur Enkidiev depuis toujours ? Qu’est-ce qui vous a amené à Topaze avec vos compagnons ? Ce sont des Pardusses également ? »

C
’était beaucoup de questions, mais il faut dire qu’elle avait éveillé ma curiosité. Ce n’était pas un mensonge, le fait que je n’avais que rarement vu de Pardusse, et du coup encore moins les rencontrer. Ils n’étaient pas spécialement communs sur Enkidiev, même si un Pardusse était dans l’ordre de Jade actuellement. Cependant, avant qu’elle ne réponde à mes questions, je la devançais en reprenant la parole.

«
Quand nous serons au château, vous devrez marcher seule. Restez près de moi et éviter de parler aux hommes. Je vous amènerai directement vers des soigneurs. Ne leur parlez pas également, attendez qu’ils aient fini pour que je puisse vous rejoindre. Après cela, je me porterai garant de votre sécurité et nous ferons ce que vous voulez ! »


‹c› Vanka
Anonymous
Invité
Invité
Invité
Sam 24 Nov 2018, 07:26

Le régent accepta de bon cœur le gibier tendu par la pardusse. Ce n’était pas une si grande perte pour cette dernière et elle était ravie de voir que cela plaisait à l’humain. Il était tout de même préférable de se faire bien voir par le maître des lieux. Il lui répondit d’ailleurs sur un ton aussi amical accompagné d’un clin d’œil qui fit rire la jeune aventurière. Comprenait-elle cette réflexion quelque peu déplacée ? Oui et non. Elle avait vu des gens flirter dans l’auberge de ses parents et les sous-entendus salaces y étaient légion. Cependant, il fallait bien avouer qu’au vu de sa race toute particulière les prétendants n’étaient pas nombreux. De plus, il fallait dire que trouver l’amour n’était pas dans ses ambitions premières. Elle s’amusa donc simplement de cette remarque, se laissant prendre à ce jeu amusant alors qu’il lui demandait de patienter.

La pardusse en profita pour toucher sa blessure. Elle était douloureuse, mais elle allait vite s’en remettre, elle ne s’inquiétait pas. Curieuse, elle concentra son attention sur l’endroit où le noble était parti. Son ouïe féline lui permettait de percevoir de nombreux sons, dont ceux des pas de plusieurs hommes. La conversation parvint à ses oreilles. Il n’y avait rien d’inquiétant. Le régent semblait simplement avoir retrouvé ses hommes et les envoyait traquer le félin de ses lieux. Ash espérait qu’il arriverait à s’échapper. Si elle ne communiquait pas à proprement parler avec les prédateurs, elle avait un respect instinctif pour eux et il ne lui viendrait pas à l’idée d’en abattre.

L’homme revint bientôt et Ash se demanda tout de même comment elle ne l’avait pas entendu venir la fois précédente. Il s’excusa avec grande politesse avant de prendre son arc et de… la soulever. Pardon ? L’expression de surprise revint rapidement sur le visage de la pardusse. Décidément cet homme n’était pas comme les autres personnes qu’elle avait pu côtoyer. Habituellement, si sa race ne dérangeait pas vraiment, les gens gardaient tout de même une certaine distance. Il n’y avait rien de cela avec ce noble qui la traitait comme n’importe qui. C’était quelque chose d’agréable d’une certaine manière. Elle se sentait bien en sa compagnie malgré leur différence notable de rang.

Amusée, la pardusse se laissa donc porter de la sorte en riant. Ce n’était pas tous les jours qu’on pouvait être soulevé par un régent. Quand elle allait raconter ça au groupe, ils n’en reviendraient pas. L’homme la questionna alors sur son nom. Ah. Oui. Dans sa surprise de se retrouver face au maître du royaume elle avait perdu toute politesse et avait complètement oublié de se présenter. Si elle avait pu rougir, elle l’aurait fait, mais sous son pelage il fallait dire que rien de tout cela n’était très visible. Il lui posa également tout un tas de questions qui montrait clairement son intérêt pour elle avant de la mettre en garde sur leur arrivée au château. C’était d’un coup beaucoup plus ressemblant à ce qu’elle avait entendu sur Topaze.

Ah… heu.. c’est compris répondit-elle légèrement troublée par toutes ses indications données sur un ton bien plus sérieux. J’étais tellement surprise de votre titre que j’ai oublié de me présenter. Je m’appelle Ashanaï, mais vous pouvez m’appeler Ash. Jusqu’aussi loin que je me souvienne j’ai toujours vécu sur Enkidiev, j’ai été élevé par des humains à Émeraude.

Ash appréciait se souvenir de ses parents. Il lui manquait parfois, mais elle était heureuse du choix qu’elle avait fait et serait ravie de leur conter toutes ses aventures la prochaine fois qu’elle passerait à l’auberge. Pour le reste, elle n’avait aucun souci à révéler son identité ou même sa vie. Emeraude n’était pas en guerre avec Topaze et elle n’était qu’une citoyenne sans intérêt. Elle n’avait absolument rien à craindre de son point de vue. Un sourire revenu sur sa figure, elle continua, décidant de rassurer l’homme sur l’identité de ses compagnons. Elle n’était pas dupe, elle avait senti son intérêt lorsqu’elle avait parlé de son groupe.

Ne vous inquiétez pas il n’y a pas une horde de pardusse prête à débarquer dans votre royaume, je suis la seule de ma race. Nous sommes un petit groupe d’aventuriers de passage pour nous rendre vers les territoires nordiques, nous ne devrions pas rester longtemps et vous n’entendez pas parler de nous.

Ce n’était là que la stricte vérité. La compagnie n’était pas du genre à faire parler d’elle et il n’y avait rien à craindre.

Bientôt, ils arrivèrent en vue du château et Shay la déposa au sol. La douleur était toujours présente, mais Ash marcha tant bien que mal en sa compagnie. L’ambiance avait complètement changeait et elle sentait que le régent n’était pas beaucoup plus à l’aise qu’elle. Étonnant n’est-ce pas pour lui qui était le maître des lieux. Comme il lui avait demandait, elle ne parla à personne et évita de croiser le moindre regard. Son poil pourtant s’était légèrement hérissé. Elle ne se sentait plus à l’aise du tout. Il y avait des regards différents de ceux auquel elle était habituée. Ce n’était peut-être pas une si bonne idée de sortir à découvert et peut être aurait-elle du rester à couvert de la forêt ?

Quoi qu’il en soit, Shay l’amena vers des soigneurs à qui elle n’adressa pas la parole comme cela lui avait été demandé. Très rapidement, on lui fit un bandage digne de ce nom et on plaça quelques baumes pour que rien ne s’infecte. Puis, sans lui adresser le moindre mot, on la ramena vers Shay. C’était comme… rassurant de voir un visage plus ou moins amical après être passé entre des mains qui n’était certes pas hostile, mais pas très amical non plus. Lorsque la pardusse fut seule avec le régent, elle osa de nouveau croiser son regard et sourire.

Je hum… Je vous remercie pour les soins… mais… je me demandais…, elle hésita une seconde de plus, ne sachant pas si elle devait ou non poser sa question, puis finalement, elle se lança, elle n’aimait pas rester sans réponse. Pourquoi un tel traitement envers moi ? Enfin pas votre aide, mais… le fait de ne pas parler, les regards… Je sais que Topaze est un royaume… hum… particulier… mais vous en êtes le régent et vous ne semblez pas pareil… alors hum… pourquoi ?

Ash avait des notions basiques de politique, mais aucun moyen de savoir que Shay était nouveau en ce lieu. De plus, il lui semblait que les rois, régents ou gouverneurs avaient tout pouvoir ou presque sur leur royaume, alors pourquoi conserver une tradition que lui-même ne semblait pas appliquer ? C’était incompréhensible pour la pardusse et quand elle ne comprenait pas, elle demandait, c’était aussi simple que cela.
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Lun 03 Déc 2018, 08:54

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1570 - Mois 8


L
à où beaucoup de femmes se seraient insurger de mon acte – et par beaucoup de femmes je sous-entends Dayle, c’était 100 femmes à elle toute seule (et ce n’était pas un compliment) – la Pardusse s’amusa du fait que je la prenais dans mes bras. Un bon point, je suppose ? Cela supposait beaucoup de choses sur sa personnalité, notamment le fait qu’elle soit du genre bon vivant, sans prise de tête. Une qualité que j’appréciais, notamment chez les femmes, car je détestais me prendre la tête. Encore plus avec les femmes. Dans un sens, bien que je ne me sente pas misogyne, j’avais quelques traits de caractères qui correspondaient bien à la mentalité Topazienne. Il faut dire que, par certains côtés, j’étais misogyne… à cause de ma mère. Je n’étais pas misogyne à cause de ma mère, et je l’étais aussi à cause d’elle. Je m’explique ? Ok. Ma mère a cette tendance à tout vouloir me faire, tout vouloir me mâcher pour me le foutre dans le bec. Là est le point misogyne. Le fait que je ne le sois pas… bah c’est que quand ma mère donnait un ordre, valait mieux obéir.

N
éanmoins, mes indications sur comment elle devait se comporter une fois arrivée au château la refroidit bien rapidement. Je ne pouvais que la comprendre, mon ton sérieux et mes paroles assez froides étaient sortis de nulle part. Il y avait de quoi être troublé ! Néanmoins, je n’avais pu passer à côté de ces détails. Si la jeune femme – du nom d’Ashanaï puisqu’elle venait de se présenter – se comportait avec les personnes du château comme elle se comportait avec moi, les soldats risquaient de la mettre aux cachots pour outrage. Topazienne ou non, elle n’y échapperait pas. Donc je préférais la prévenir, au moins jusqu’au moment où je la prendrais sous mon aile, qu’elle ne fasse pas de bévue qui pourrait lui faire défaut. Ce serait regrettable… m’enfin, passons. Elle sembla avoir compris, c’était l’essentiel. Elle s’appelait donc Ashanaï. Bien que je ne le montre pas, le fait qu’elle dise être surprise par mon titre me perturbait. Je ne devais pas donner l’impression d’être un régent… d’être un dirigeant plutôt. C’était assez dérangeant comme idée. J’avais peur de lui poser la question. Honnête comme elle semblait être, elle allait sûrement me dire quelque chose qui allait heurter ma sensibilité. Et mon égo. Surtout mon égo, en fait.

E
n tout les cas, je fus quelque peu déçu. Déçu ? Oui, déçu. J’avais osé espérer qu’elle m’en dise plus sur la patrie des Pardusses, sur le monde derrière les volcans. J’avais osé espérer que sa bande soit des Pardusses que je pourrais adopter. Oui bon un Pardusse ne s’adopte pas, sauf si c’est un esclave comme avec Tim. Mais l’idée de pouvoir adopter des bébés pardusses pour en faire des mascottes étaient tentantes… bien que je serais indéniablement mal regardé par les autres membres de cette communauté bien à elle. Malgré tout, je gardais ma déception pour moi, et de toute façon j’étais quand même un peu rassuré sur le fait qu’il n’y avait pas de meutes de pardusses dans mes terres. Le fait qu’ils se dirigent vers les terres nordiques attisa tout de même ma curiosité, puisque c’était des terres désolées et surtout, froides, alors je me demandais bien ce qu’ils pouvaient bien vouloir y faire…

C
ependant, je ne posais pas plus de questions pour le moment. Je préférais me concentrer sur la marche et aussi pour pouvoir la maintenir dans mes bras… car il fallait bien avouer qu’elle pesait son poids et qu’un instant d’inattention pourrait me faire malencontreusement lâcher prise. Fort heureusement nous arrivâmes bien vite en vu du château. Je me suis assuré discrètement qu’il n’y avait pas de gardes aux alentours avant de sortir de la lisière de la forêt pour déposer Ashanaï au sol. Puis, je pris les devants de la marche pour la diriger vers l’infirmerie du château. Je marchais assez lentement pour la ménager, mais avec un rythme quand même soutenu pour qu’on arrive à bon port le plus rapidement possible. Il faut dire que nous n’étions pas spécialement discret et notre petite balade dans le château fut rapidement accompagné de regard curieux, circonspect et incompréhensible, sans oublier quelques chuchotements de la part des servantes qui, bien qu’elles ne me regardaient pas directement dans les yeux, devaient certainement parler de notre duo improbable. Je sentais que Dayle ne serait pas ignorante très longtemps sur le fait que j’avais ramené une Pardusse dans le château… mais j’étais régent moi aussi donc je faisais ce que je voulais.

A
rrivé à l’infirmerie, je fis signe à Ash d’attendre à l’entrée tandis que je fonçais m’entretenir avec le chef médecin. Je lui expliquais rapidement et sans trop de détails la situation tout en lui ordonnant subtilement de soigner la pardusse. Content, il ne l’était pas c’était certain. Cependant il obtempéra et amena la jeune femme sur un lit pour se faire soigner. En attendant, j’attendais devant la porte de l’infirmerie pour laisser un peu d’intimité, et surtout pour éviter de devoir voir à intervalle régulier le regard dédaigneux du chef médecin à mon encontre. Visiblement, soigner une femme n’était clairement pas dans ses prérogatives… mais avec Dayle en régence et des chevalières habitant dans les ailes du château, il allait devoir rapidement mettre de l’eau dans son vin.

T
rès vite, plus vite que je ne l’aurais cru, Ashanaï fut ramener auprès de moi. Je fis un bref signe de remerciement de la tête au médecin qui m’ignora royalement. Je ne pris pas la mouche – enfin si un peu mais chut – pour focaliser mon attention sur Ashanaï qui me sourit, à qui je souris en retour. Lorsqu’elle reprit la parole, je l’écoutais attentivement. Des questions tout à fait légitimes, qui me fit élargir mon sourire, légèrement amusé.

«
Si vous le pouvez on peut marcher en même temps que l’on parle ! » commençais-je alors d’une voix posée. « Je pourrais vous faire visiter en même temps que je réponds à vos questions. » Je tendis le bras dans une direction pour l’encourager à commencer à marcher à mes côtés. « Je suis le régent de ce royaume grâce à mon mariage avec Dayle. Je suis… une pièce rapportée, si je puis dire. » Je me permettais d’employer des termes peu flatteurs et peu élégants puisque je n’étais pas face à de la noblesse ou de la royauté. « A la base, je suis le prince héritier du royaume de Fal, qui est aux mains de l’Empire. J’ose espérer que la Confrérie saura le reprendre pour que mes futurs enfants avec la régente puissent avoir une légitimité dessus. Je ne suis donc effectivement pas pareil que la plupart des topaziens. Je n’ai pas été élevé dans leur mentalité et n’ai donc pas le même rapport envers les femmes. » Mon regard croisa celui d’un soldat qui passait près de nous, semblant juger le fait que je parlais si familièrement avec une femme. « Cela ne plait pas à tout le monde, mais c’est ainsi. Après tout ils ont été endoctriné dans cette mentalité depuis des générations, alors qu’un régent, même s’il vient d’un autre royaume, parle d’égal à égal avec une femme peut choquer. Je n’ai pas encore fait mes preuves. Je ne suis marié à Dayle, et donc régent de ce royaume, que depuis… quelques semaines. Ce doit être pour cela aussi. » Je tournais alors la tête vers Ashanaï. « Je n’ai pas l’intention de changer pour autant ! Je pars du principe que c’est du donnant-donnant. Le royaume doit se mouler à ces régents et les régents doivent se mouler aux royaumes. Sans pour autant devoir changer. » C’est tout un concept difficile, et je devais bien avouer que cela m’irritait plus qu’autre chose. Etre roi était quelque chose qui demandait tellement de travail… moi qui pensais que je serais pénard avec 36 femmes pour me tenir compagnie et s’occuper de moi tandis que je laisserai tout le côté administratif aux conseillers. Mais… ça ne marchait pas comme ça dans la vie. Bien dommage. « Et toi, tu es dans une troupe d’humains donc. Des nomades ? » Des assassins ? « Vous êtes en quête de quelques choses ? » Un trésor, de l’argent ? « Pourquoi vous dirigez-vous vers les terres nordiques ? J’ai entendu dire qu’il n’y avait rien là-bas, en plus d’y faire un froid tel qu’un blizzard nous transforme en statut de glace. Que souhaitez-vous faire à Topaze ? Du marchandage ? Pour vous préparer à votre expédition. Excusez ma curiosité, j’ai tendance à trop en faire. Vous voulez faire quelque chose en particulier au château ? »


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Mar 04 Déc 2018, 14:52


Une petite marche ? Son postérieur lui faisait encore mal, mais elle n’allait pas se laisser abattre pour autant. Elle accepta donc cette proposition, elle n’allait quand même pas louper l’occasion de visiter un château. Ainsi donc, le régent n’était pas issu de ce royaume, mais c’était juste marié. C’était des choses de la noblesse, semblait-il ? Se marier sans amour pour… elle ne savait pas vraiment quoi en fait. Elle ne s’était jamais intéressée à ce genre de question. Elle en connaissait les très grandes lignes et ça s’arrêtait là. Il était donc le prince héritier de Fal qui n’était plus aux mains de la confrérie… Donc il était le prince héritier d’un vide ? Et il voulait reprendre ce royaume ? Franchement, la guerre n’intéressait absolument pas la pardusse. Ces histoires d’allégeances, de territoire, de royaume, ça ne rimait à rien du tout.

Elle écouta cependant attentivement le régent tentant de comprendre comment un peuple pouvait trouver opportun de se faire gouverner par quelqu’un qui n’était pas issu de sa branche. D’accord, c’était normal, ça avait toujours été ainsi que ce soit à Émeraude ou ailleurs, mais ça ne faisait quand même pas sens pour la jeune aventurière. C’était normal, mais absolument pas logique dans sa tête et comme pour beaucoup d’autres choses elle avait vraiment besoin d’explication. Elle n’en avait jamais demandé plus tôt parce que ça n’était pas venu sur le tapis. Mais là, devant ce régent, de nombreuses questions se posaient.

Tout en écoutant, la pardusse observait les couloirs avec curiosité. Il y avait de nombreuses richesses ici, c’était rutilant, mais est-ce qu’Ash trouvait cela beau ? Pas vraiment à vrai dire. Trop tape à l’œil peut-être ? La richesse n’était de toute façon pas quelques choses qui attiraient la pardusse et ce n’est clairement pas avec un œil cupide qu’elle regardait tout cela. Si l’homme espérait l’impressionner par sa richesse, c’était clairement raté. En tout cas, Shay ne comptait pas changer parce qu’il avait atterri dans un royaume contraire à son éducation ce qui était surement une bonne chose, aux yeux de la pardusse du moins.

Après ces petites explications, il commença à lui poser un bon nombre de questions montrant clairement qu’il était aussi curieux à son propos qu’elle pouvait l’être envers lui. Il en revint donc à son fameux groupe et à leur quête à vrai dire ça ressemblait un peu à un interrogatoire et Ash n’était pas dupe, elle savait qu’il était préférable de répondre correctement, car si leur rencontre se déroulait bien elle était face à un homme qui pouvait la faire enfermer. Cependant, il du bien se rendre compte de sa précipitation puisqu’il lui demanda bientôt si elle voulait faire quelques choses de particulier au château.

Hum… À vrai dire, je n’ai jamais visité de château avant… Enfin, pas de château habité du moins ! Vous avez des salles au trésor pleines de pièges ? Mais j’imagine que je ne suis pas censé voir ça bien sûr… Alors, ce que vous trouverez intéressant à voir ! Après tout, vous devez savoir ce qui pourra m’éblouir ! répondit-elle tout simplement avant de répondre pour répondre aux questions de l’homme. Quant à mon groupe nous somme membre de la Compagnie des Chercheurs, nous cherchons des artefacts magiques, des vestiges du passé, de l’histoire du monde. Il s’avère qu’il y a beaucoup de château abandonné, de lieux mystiques et d’antre oublié. On dit que les morts garderaient certains lieux protégés par des magies anciennes ! Quant à notre présence ici et bien, c’est juste sur le passage, mais nous comptons bien nous ravitailler avant d’arriver dans le froid !

Ashanaï était comme toujours parfaitement sincère. Elle n’avait absolument rien à cacher. Son groupe ne faisait rien d’illégal et n’était pas affilié à un quelconque royaume. Ils allaient chercher des choses pour leur compte ou pour les autres, c’était tout.

Si vous êtes régent vous devez vous plier à des règles qui ne sont pas les vôtres alors que vous êtes censé représenter la loi non ? Ce n’est pas étrange ? Vous ne pouvez pas juste dire aux gens de penser autrement ? Non, j’imagine que non bien sûr… Mais ce n’est pas étrange de diriger un peuple que vous ne connaissez pas ? Et vos enfants ils seront héritiers de Topaze et de Fal ? C’est quand même vraiment éloigné non ? C’est compliqué quand même tous ces royaumes, ces dirigeants, ces conflits… Heu… Je ne devrais probablement pas dire ça n’est-ce pas ? C’est juste que c’est… difficile à comprendre tout ça pour quelqu’un comme moi… Ce n’est pas très… logique ? Enfin, c’est votre monde et je ne veux pas vous offenser simplement… je ne comprends pas, termina-t-elle sur un ton un peu plus calme.

C’était à peu près le résumé de tout ça. Elle ne comprenait absolument pas comment la royauté ou les régences fonctionnaient. Il y avait un chef qui dirigeait, ça, c’était normal. Ils léguaient leur bien à leurs enfants, c’était aussi à peu près logique. Pour le reste, les mariages arrangés, l’argent, la puissance, la guerre, c’était bien au-delà de la réflexion de Ash. Elle, elle se contentait d’une vie simple avec des plaisirs simples et était bien contente de ne pas être dans ce monde de noblesse.
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Dim 16 Déc 2018, 16:41

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1570 - Mois 8


J
e la bombardais de questions. J’espérais ne pas être trop… trop curieux. De toute manière, il était évident que cela cachait une certaine « inquiétude » vis-à-vis de son groupe, de ce qu’il était. Je n’avais pas été assez discret. Il faut dire que dans l’engouement d’avoir rencontrer une pardusse, j’en oubliais mon attitude de politicien – à savoir un être dont on ne saurait deviner les arrières pensés. Ou alors, les supposer sans en être assuré. De toute façon, admettons elle prenait mal mes questions de part une éventuelle nature d’assassin, je ne risquais rien – ou presque. Je savais mes chats d’ombre non loin de moi, nous suivant en étant bien caché dans les ombres des couloirs et dans ma propre ombre. De plus, nous étions à Topaze, un royaume très militarisé. On ne pouvait passer dans un couloir sans voir un duo de soldats zoner. Si elle tentait quelque chose… elle se ferait tuer, assurément. Et sans état d’âme, puisque c’était une femme.

E
n tout les cas, elle commença par répondre à ma dernière question : à savoir, ce qu’elle voulait faire. Visiter le château visiblement. Sa remarque sur les salles au trésor pleine de pièges m’arracha un sourire amusé. En effet, je doute que ce soit une bonne idée de lui montrer cela… surtout que je ne lui faisais pas suffisamment confiance pour cela. Même si ce n’est pas une mercenaire – puisqu’elle me le confirma par la suite – je ne pouvais mettre la richesse de Topaze en péril simplement pour impressionner une pardusse. Qu’est-ce que je pouvais lui montrer ? Le salon de chasse… n’était clairement pas une bonne idée avec les têtes d’animaux au mur. La salle de torture n’était pas non plus une bonne entrée en matière – sauf si elle était sadomaso, mais je préférais éviter de lui poser la question. Déjà car je n’avais pas envie de le savoir… ensuite car on venait à peine de se rencontrer. Ceci dit, avec Dayle, même lors d’une première rencontre, je ne me serais pas gêné… mais avec Dayle c’était différent.

A
insi, elle et son groupe faisaient partie de la compagnie des chercheurs… groupe nomade de recherche d’artéfacts en tout genre. Pour quoi en faire ? Les revendre ? Les garder ? En faire l’historique ? Tout ça à la fois ? Je devais avouer que chercher des artéfacts pour en retracer l’histoire et en faire des récits ne m’intéressaient guère, cela ne m’empêchait pas d’admirer ces personnes qui vouaient leur vie au voyage et aux découvertes. C’est un style de vie comme un autre, qui ne me correspondait pas – j’étais beaucoup trop casanier – mais qui semblait être parfait pour un pardusse. Un félin devait bouger non ? En tout cas, je ne remettais pas sa parole en doute. De toute façon, elle ne me dirait pas si elle était là pour me voler ou pour me tuer. Alors autant la croire… tout en gardant un doute bien caché, ce malgré qu’elle semblait sincère. Après tout, tout bon manipulateur peut avoir un visage sincère avec des paroles mensongères.

A
shanaï embraya rapidement sur des questions à mon sujet… sur ma régence. C’était vraisemblablement un domaine qui lui faisait défaut : la connaissance sur le monde de la royauté et de la noblesse. Compliqué. Oui, c’était réellement compliqué de comprendre ce genre de choses lorsqu’on n’y baignait pas depuis l’enfance. Je réfléchis quelques instants… marchant lentement pour ménager la jolie fesse de la pardusse, l’entrainant vers l’une des plus hautes tours du château. Car j’avais finalement fait mon choix sur l’endroit à visiter en premier. Un endroit un peu bateau, qui en soit n’est ni riche, ni impressionnant, mais un endroit que j’aimais bien aller quand même.

«
Topaze a une histoire complexe de base. Au début, si je ne me trompe pas, Dayle, l’actuelle régente, n’était pas censée gouverner ce royaume non plus. Et, comme vous le savez, une femme dirigeante d’un royaume patriarcal comme Topaze, c’est mal vu. Alors il fallait la marier. C’est moi qui fut choisit. Etant de sang royal, même si je n’ai pas de royaume à diriger, j’ai quand même reçu une éducation princière pour pouvoir gouverner un jour. Ainsi, j’ai été un choix indiscutable pour être le régent de Topaze. » Oui, indiscutable, évidemment. « Ce n’est pas simple. Lorsqu’un prince d’un royaume se retrouve à diriger un autre royaume. On ne connait pas le peuple… il faut se plier à leur mentalité, leur façon d’être. Tout simplement car je suis un « étranger », donc je ne peux pas plier le peuple à ma volonté puisque sur ce point, je n’ai pas de légitimité. Par contre… » Je m’arrêtais un instant pour saluer de la tête un duo de soldat qui passa près de nous. Puis je repris, d’une voix un peu plus basse. « Une mentalité peut changer avec le temps. Il faut juste être patient… et prendre des mesures douces. Lorsque j’aurais gagné leur confiance, lorsque j’aurais fais mes preuves en tant que régent, j’aurais plus de libertés, plus de possibilités d’action. Aussi, diriger un royaume n’est pas que se plier au peuple. Il y a maintes facettes, toutes plus compliquées les unes que les autres. Quant à mes enfants, mon premier né sera héritier de Topaze, mon second sera héritier de Fal. »

J
’avais parlé avec force et assurance concernant mes futurs enfants. Tout simplement car il serait évident que j’aurais au minimum deux enfants avec Dayle – si un jour elle se laisse toucher. Pendant un bref instant, vraiment très bref, qui ne dura même pas un millième de seconde, je songeais au viol. Mais c’était bien trop dégradant, bien trop horrifiant, bien trop humiliant. Jamais je ne m’abaisserai à la violer, même si elle se refuse à moi… dans le pire des cas, je prendrais une maîtresse et ferait des bâtards, qui au moins, pourront hériter de Fal. Nous étions en train de monter un escalier en colimaçon lorsque je m’arrêtais, songeur.

«
Parfois j’envie les personnes au style de vie simple. » Puis je repris mon ascension. En de rares moments, lorsque la paperasse et le poids des responsabilités me tombaient dessus, j’enviais les personnes à la vie simple. J’aurais pu être un simple chevalier de Jade qui profiterait de bonnes chaires chaque soir différentes, abusant d’alcool et d’autres vices. Et d’un autre côté, j’aimais bien aussi pouvoir diriger. A vrai dire, si j’étais resté dans l’ordre de Jade, j’aurais eu certainement des vues sur le grade de Chef. « Si vous voulez de l’aide pour monter l’escalier n’hésitez pas. Nous sommes seuls. En tout cas pensez bien à bien vous couvrir, des gens sont morts de froid en allant dans les terres nordiques ! On dit qu’il existe un blizzard si glacial qu’un coup de vent et on se transforme en glaçon. » Vrai ou faux, je ne saurais dire, mais je n’irais pas le vérifier par moi-même… je tenais à la chaleur. « En tant que Chercheurs, vous n’avez pas essayé d’aller voir au-delà des volcans ? Vous n’avez jamais essayé de trouver le pays des pardusses pour en apprendre plus sur vos origines ? Que faites vous avec les artéfacts que vous trouvez ? Vous entretenez une sorte de recueil avec l’histoire du monde ? Ce serait intéressant de pouvoir le lire si tel livre existe. Ah ! » m’exclamais-je alors en arrivant à la fin de cet escalier interminable.

N
ous arrivâmes donc sur une plateforme de plusieurs mètres sans murs, avec simplement des poutrelles pour soutenir le toit bombé. Nous étions à plusieurs mètres du sol puisque c’était la tour la plus haute du château. D’ici, et ce malgré que la température a bien chuté, nous avions une vue imprenable sur la forêt d’un côté, sur les villages proches du château de l’autre. On pouvait même distinguer les chaines de montagne enveloppées dans la brume loin derrière la forêt. Cette plateforme était munie d’une énorme cloche censée être utiliser pour sonner l’alarme en cas de danger. C’était calme, sans le bruit des êtres vivants, sans le tumulte de la vie en bas. On pouvait voir des oiseaux passer, les Topaziens s’affairaient dans le village tel des milliers de fourmis, les feuilles des arbres s’agitant par le passage de tel ou tel animal.

«
J’aime bien venir ici. C’est reposant. Ça me permet d’avoir les idées claires lorsque je dois prendre une décision. Là bas, » dis-je en m’approchant d’un bord, une main sur une poutrelle, l’autre désignant une direction. « Il y a un lac. Les femmes peuvent y accéder. Il y fait toujours bon ,tiède, grâce à de grandes collines faisant barrage au vent. C’est agréable également. » Je me tus quelques instants, soudain gêné. « Bon, ce n’est pas très impressionnant… mais c’est ce qui m’était venu en tête ! On peut aller ailleurs bien entendu. Il y a pas mal de salles au château… par exemple la salle d’arme avec une incroyable collection. La salle d’entrainement où on pourra observer certains des meilleurs soldats s’afférer. Ou tout autre endroit. »


‹c› Vanka
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Dim 23 Déc 2018, 05:32


Attentive, Ash écoutait le régent lui parler du royaume de Topaze et de son histoire. Si la pardusse n’était pas une érudite dans l’âme elle restait intéressée par ce genre de sujet, d’autant plus quand cela venait en réponse à ses questions. Shay avait donc atterri ici uniquement parce qu’une femme dirigeante seule aurait été mal vue. Il était donc là par… chance d’une certaine manière. Sinon, il aurait continué à vivre sa vie sans royaume. Quelle était d’ailleurs la vie d’un prince sans royaume ? Il n’y a rien à diriger ?  La pardusse rangea cette question dans un coin de sa tête, préférant écouter le reste des explications du noble plutôt que de l’interrompre. Il expliquait d’ailleurs qu’en tant qu’étranger il devait obtenir une certaine légitimité et que s’il voulait changer les mentalités de son nouveau peuple, il devrait y aller en douceur, en prenant son temps.

Ash inclina la tête en souriant, démontrant sa compréhension et son acceptation de ce fait. Après tout, s’il débarquait en voulant tout imposer, il était logique que cela ne soit pas très bien vu. Qu’il soit le roi ou pas n’y changeait pas grand-chose. Personne n’avait envie de voir un inconnu vous dicter votre conduite. Pour ses enfants, il ne semblait y avoir aucun doute dans sa voix. Pourtant, cela impliquait de nouvelles questions pour Ash. Est-ce que l’un ne serait pas jaloux de l’autre ? Peut-être, mais c’était de toute façon toujours ainsi dans la noblesse.

Oui bien sûr, si la confrérie reprenait Fal votre famille serait en possession de deux territoires, ce serait avantageux, j’imagine, lança-t-elle pour conclure les propos du prince avant de continuer sa marche dans les escaliers.

C’était un peu douloureux, mais il fallait avouer que les guérisseurs avaient été plus efficaces qu’aimables et que cela était tout à fait supportable. Heureusement d’ailleurs sinon elle aurait été bien embêtée pour la suite de son aventure. La pardusse se tenait cependant à la rampe et était reconnaissante au régent de marcher assez doucement pour la ménager. Un instant, il s’arrêta même, lançant une phrase avant de partir sur un autre sujet. L’aventurière resta perplexe quant à cette affirmation et se contenta de répondre à la suite.

Heu… non ça va merci, dit-elle poliment avant de sourire lorsqu’il évoqua le froid des territoires nordiques. Je crois être équipé contre le froid, mais je prends vos conseils très au sérieux ! C’est la première fois que je me rends là-bas et une fourrure supplémentaire pourrait être utile, répondit-elle en souriant joyeusement, laissant de côté sa perplexité précédente. J’ai visité les territoires au-delà de Béryl, mais pas très loin et je n’ai pas eu la chance de rencontrer des pardusses là-bas. Mais j’ai confiance, j’aurais bien des occasions d’y retourner et si ce n’est pas le cas alors j’irais seul lorsque j’aurais assez d’expériences ! Je veux en savoir plus sur mon peuple d’origine et peut-être comprendre ce que je faisais abandonner à Béryl. Quant à ce qu’on trouve et bien ça dépend. Nous gardons certains d’entre eux, mais souvent nous sommes envoyés par un mandataire alors nous lui rapportons simplement. Arlan écrit plusieurs recueils. L’un d’entre eux recense les artefacts et leurs propriétés, mais aussi les sortilèges et protections rencontrés pour les obtenir. Il écrit aussi beaucoup de choses sur l’histoire du monde et surtout des elfes. Ce n’est pas l’histoire du monde, mais c’est des bouts d’histoire ancienne. Comme beaucoup de monde, il cherche à ouvrir de nouveau les portes de la tour de cristal. Il pense que là-bas il pourrait trouver un portail pour se rendre sur la terre natale des elfes.

Là encore, Ash n’avait aucun souci à parler de tout cela. Il n’y avait rien de secret dans les buts de la Compagnie et dans sa manière de fonctionner. Quant à découvrir l’entrée de la tour c’était quelques choses de relativement commun parmi les gens s’intéressant à la magie.

Quoi qu’il en soit, ils étaient arrivés depuis quelques secondes déjà en haut de la tour et Ash s’était avancée pour admirer la vue. Bien évidemment, elle n’avait pas vraiment conscience de la baisse de température, son pelage la protégeant contre ce désagrément. S’appuyant contre une poutre elle observa le paysage. Elle prit une grande bouffée d’air. Elle appréciait prendre de la hauteur ainsi et pouvoir tout observer. Son regard perçant pouvait aller bien plus loin que celui des humains et voir beaucoup plus précisément. Le régent reprit la parole expliquant qu’il appréciait ce lieu avant de décrire un lac plus loin.

Les choses n’ont pas besoin d’être impressionnantes pour être agréable… Et je préfère éviter la salle d’entraînement… j’aurais sans doute beaucoup trop envie de prendre part au combat et… je ne crois pas que ce soit une bonne chose n’est-ce pas ? Une femme a-t-elle le droit de s’y rendre ? D’ailleurs si vous précisez que le lac là-bas est autorisé aux femmes ça veut dire qu’il y a certains endroits dans la nature qui leur sont interdits… c’est… étrange. Je commence à comprendre pourquoi les autres préféraient rester sous le couvert de la forêt.

Ash s’avança un peu plus sans craindre le vent ou le vide. Curieuse elle observait le royaume qui se découvrait devant elle. Ses yeux jaunes fixaient ce qu’on pouvait deviner être des topaziens en plein travail. Elle aimait pouvoir ainsi observer les autres sans qu’ils puissent se douter de quoi que ce soit. Elle reconnut sans mal la forêt d’où elle venait et voyait bien les chaînes de montagnes au loin. C’était calme, agréable. Un soupire d’aisance échappa de sa bouche alors qu’un sourire satisfait illuminait son visage.

Je n’aimerais pas être à votre place. Devoir me marier sans amour, avoir des enfants au destin déjà tracé avant même leur naissance, devoir respecter toutes ses règles… Avoir tous ses regards tournés vers moi en permanence… Et puis… avoir autant de gens sous ma responsabilité… savoir que leur destin peut basculer pour une simple décision… Ce doit être encore plus compliqué quand on vient d’ailleurs, comme vous, il y a tant de chose à prouver et tant d’attente de vos.. sujets…   , Ash secoua la tête observant tous les villageois qui mener leur vie quotidienne. Non, vraiment je préfère la vie d’aventurière c’est beaucoup plus simple et au moins je suis libre…

Un écho à ce qu’il avait dit en grimpant les escaliers ? Peut-être. Elle avait simplement songé à cela en observant ce royaume. En comprenant que toutes ses terres appartenaient à l’homme qui se tenait à côté d’elle et qu’il en était responsable. Comme il était responsable du destin de tous les gens qui la foulés. C’était un fardeau qu’elle n’avait aucune envie de porter, un fardeau qui devait être fatigant à la longue.
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Dim 30 Déc 2018, 13:06

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1570 - Mois 8


A
vantageux d’avoir deux royaumes en sa possession… j’imagine que oui. Il n’y avait qu’à voir la confrérie se pavanant avec ses 3 royaumes et l’Empire qui ne cessait de grossir et de monter en puissance grâce à ses colonies. Il était certain que si les Tanieths avaient été seuls sur leur île désertique, ils n’auraient pas survécu bien longtemps. Donc oui, avoir plusieurs royaumes sous sa coupe étaient avantageux. Le souci était que Fal et Topaze étaient bien trop éloignés. A moins bien sûr qu’un phénomène cosmique magique improbable et illogique ne survienne pour rapprocher géographiquement ses deux pays, il allait indéniablement être difficile de pouvoir diriger deux royaumes éloignés. M’enfin, de toute manière, je n’avais pas pour ambition de diriger deux royaumes ou de fonder une espèce de 4ème allégeance, même si en soi mon idée s’en rapprochait un peu. Mes futurs enfants, les futurs dirigeants de Topaze et de Fal, décideront à eux-seuls ce qu’ils comptaient faire. S’allier à la Confrérie, rentrer dans l’Alliance, coopérer avec l’Empire… ou faire cavalier seul. Ce dernier point était tout de même plus alléchant que le reste, même s’il était vrai que plusieurs royaumes ensembles étaient toujours plus forts que naviguer en solitaire. Alors je décidais de ne pas vraiment répondre à sa remarque. Tout simplement car je ne saurais quoi répondre. Affirmer ? Oui, mais ce n’est pas vraiment ce que j’avais en tête. Et je n’avais pas spécialement envie de dévoiler mes plans à une parfaite inconnue qui partirait sans doute prochainement pour les terres glacées du Grand Nord. Autant garder encore un peu pour moi mes quelques idées, trouver des personnes de confiance, et monter un plan.

N
ous montions donc les escaliers à pas lents pour ménager le derrière de la jeune pardusse, ne sachant pas si elle avait mal ou non. J’avais mainte fois entendu dire que les félins n’étaient pas des êtres qui se plaignaient souvent, en particulier de la douleur. Ils pouvaient souffrir mais ne pas du tout le montrer, par fierté sans doute. Est-ce le cas d’Ashanaï lorsqu’elle me disait qu’elle allait bien ? Je restais sceptique. Une blessure, quel quelle soit, se devait de se reposer pour guérir. Je n’aurais peut-être pas du l’emmener en périple aussi tôt après l’opération des guérisseurs ? La regardant du coin de l’œil, je l’observais se mouvoir non sans s’aider de la rampe. Elle semblait aller relativement bien je devais bien l’avouer, mais un incident ne prévenait pas alors valait mieux rester sur ses gardes. Sa plaie pouvait se rouvrir… et empirer. Alors je préférais maintenir une allure peu soutenue, histoire de ne pas aggraver la situation.

L
a pardusse enchaina rapidement sur son périple vers les Terres Nordiques. Sa remarque sur son équipement naturel contre le froid ne put que me faire sourire. Il était vrai qu’avec sa fourrure, elle ne devait pas avoir froid souvent, néanmoins un pays comme Topaze avait une température bien différente du Grand Nord, si elle ne restait pas sur ses gardes et ne prévoyaient pas de fourrures supplémentaires, elle risquait d’être surprise et de mourir prématurément. Non pas que je me souciais vraiment de sa vie, après tout, nous nous ne connaissions pas assez pour être véritablement inquiet, mais j’osais espérer qu’elle survive assez longtemps pour que l’on se revoit. En d’autres circonstances qu’une flèche dans une partie grasse de son anatomie, si possible. Mettant ceci de côté, je me concentrais sur ses paroles suivantes lorsqu’elle me parla des terres inconnues au-delà de Béryl. Visiblement, connaître ses origines et son peuple était un but indéniable dans l’esprit d’Ashanaï, à savoir quand elle le réalisera… sûrement qu’en tant que voyageuse libre comme l’air, cela serait plus facile pour elle d’aller découvrir les mondes d’ailleurs et de répondre à ses questions. De mon côté, je n’avais guère de questions sur mes origines… enfin, si ce n’est que j’ai toujours eu envie d’aller découvrir Fal, de connaître Fal et d’y vivre. Chose qui n’arrivera sûrement pas de mon vivant… avec mon statut, je ne pouvais guère m’y aventurer, et encore moins y vivre sous la coupe de l’Empire.

E
lle me parla ensuite des reliques que son groupe et elle trouvaient et ramassaient. Je commençais à mieux comprendre ce qu’ils faisaient dans la vie – avoir des mandataires leur permettaient d’avoir de l’argent qui rentre et donc de pouvoir vivre avec un minimum de décence, à savoir vêtement, couchette, éventuellement moyen de locomotion, et un petit reste pour acheter de la nourriture en cas de pénurie s’ils se trouvaient dans un endroit où ils ne pouvaient pas chasser. Cet Arlan en particulier attisa ma curiosité. J’avais ouïe dire que plusieurs personnes ou groupes de personnes cherchaient la tour des Mages pour diverses raisons, donc certaines étaient pour simplement la détruire. Pourquoi Arlan souhaitait aller sur la terre natale des Elfes ? La question me brûlait les lèvres, mais peut-être est-ce un sujet trop personnel pour être aborder. Peut-être même Ashanaï ne le savait-elle pas ? En tout les cas, j’avais véritablement envie de pouvoir rencontrer cet homme. Une rencontre qui serait indéniablement intéressante. S’il partait pour les terres nordiques avant que je puisse lui parler, ce serait sans doute la seule et unique opportunité que j’aurais eu… triste.

N
ous étions arrivés sur la plateforme désirée, la plus haute tour du château avec vue imprenable. La température ayant baissée, je me suis un peu plus emmitouflé dans ma cape pour préserver ma propre chaleur tandis que j’observais Ashanaï du coin de l’œil. Elle ne semblait pas avoir le vertige ni ne semblait atteinte par la baisse de degrés – en même temps avec sa fourrure… pendant un bref instant, l’envie me prit de me blottir contre elle, mais je doutais que ce soit quelque chose d’approprié. Déjà du fait de ma position, et aussi car je ne la connaissais que depuis peu, ce serait malvenu de ma part. Elle reprit alors la parole, me rassurant sur le fait qu’elle appréciait tout de même l’endroit que je lui faisais visiter. Sa mention à la salle d’entrainement attisa là encore ma curiosité, mais je préférais ne pas ne pas y venir tout de suite puisqu’elle enchaina sur les femmes et leur droit à Topaze. Je détournais les yeux pour regarder le monde grouillant en bas, quelque peu pensif. Il n’est pas bon naître femme à Topaze… pour beaucoup de choses. Ashanaï étant une femme, elle devait certainement être informée de ce genre de chose afin d’éviter de se retrouver en mauvaise position. Cependant, réfléchissant un peu trop, je ratais le coche et la voilà reprenant la parole… pour parler de ma position. Je ne pus m’empêcher d’avoir un sourire à la fois triste et nostalgique pendant qu’elle parlait. Poussant un soupire, je m’assaillais au bord de la passerelle, les jambes dans la vide et les bras en arrière, le regard tourné vers le ciel bleu.

«
Il y a des bons côtés. J’ai été formé à ce genre de choses depuis toujours alors… cela ne me semble pas être une si mauvaise chose. Et puis, Dayle n’était pas désagréable à regarder, je n’aurais pas à me forcer pour faire des enfants. » J’aurais certainement pu me passer de ce dernier commentaire, ceci dit… « Il faut bien que des personnes se chargent de diriger. Bien qu’il m’arrive de penser à vouloir avoir une vie simple sans responsabilité, je trouve quand même du plaisir à ce que je fais. Je me sens utile. » J’haussais les épaules avec nonchalance. « J’imagine que ce n’est pas une vie donnée à tout le monde ! Pareillement pour la vie d’avanturier. » Je tournais alors la tête vers Ashanaï avec une lueur curieuse dans le regard. « Vous cherchez aussi la tour des Mages dans un but précis ? Outre le but d’Arlan. Est-ce possible de le rencontrer avant que vous ne partiez pour le Grand Nord ? Une simple rencontre de courtoisie agrémenté de curiosité sur ce qu’il fait. Vous êtes une combattante ? A main nue – enfin à griffes nues – ou avec des armes ? » Je claquais alors des doigts, et mes trois chats d’ombre se formèrent dans mon dos, miaulant et s’étirant avant de se diriger vers Ashanaï pour sentir son odeur et savoir si elle était un potentiel danger. « Il serait intéressant d’un combat entre mes chats d’ombre et un véritable Pardusse. Sous cette forme ils sont inoffensifs, mais ils ont une forme bien plus dangereuse… enfin, ce n’est qu’une proposition, sachant que vous êtes encore blessée, nous pouvons reporter à un autre jour, quand vous repasserez à Topaze. Enfin, si cela vous intéresse. » Mon regard se perdit à nouveau vers l’extérieur, balançant mes jambes avec l’insouciance d’un enfant. « Les femmes sont inférieures aux hommes dans ce pays. C’est bien dommage. De ce fait, il y a effectivement des endroits où elles sont prohibées, et des métiers qu’elles n’ont pas le droit d’exercer. Cependant, comme nous sommes affiliés à Jade, nous avons parfois la visite des Chevaliers de Jade, et donc de femmes Chevalières. Alors elles ont le droit d’aller dans des endroits où les femmes Topaziennes n’ont pas le droit. Je pourrais vous faire entrer dans la salle d’entrainement. » Je pris alors une profonde inspiration, me rassasiant de l’air pur et frais de cet étage céleste. « Voulez-vous qu’on aille ailleurs ou souhaitez-vous rester encore un peu ici ? »



‹c› Vanka
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Mer 09 Jan 2019, 12:01

Sans s’encombrer de l’étiquette, Ash prit place près du régent. Elle ne s’assit pas complètement sur les fesses, mais choisie une position de côté permettant ainsi de ne pas empirer sa blessure. C’était une position qui aurait pu paraître précaire pour de nombreuses personnes, ainsi sans équilibre près aussi proche du vide, mais Ash ne montrait aucun signe d’inquiétude. Son regard ne quittait pas l’étendue devant elle. D’aussi haut, Topaze semblait être un royaume agréable, forestier, mais montagneux il ne devait pas manquer de ressource naturelle ni de gibier. Si certains pouvaient penser qu’elle était perdue dans ses pensées, il n’en était rien. Une de ses oreilles était complètement tournée vers Shay, ne perdant pas une miette de ce qu’il avait à lui dire.  

Ainsi donc, il n’y avait pas que de mauvais côté à être dirigeant. Bien évidemment, elle s’en doutait. C’était une place agréable où on ne manquait de rien. Nombre de paysans devaient rêver de pouvoir se réveiller bien au chaud et de pouvoir manger à leur faim sans craindre de ne rien avoir à souper le soir venu. Comme il le disait si bien, il avait de toute façon été formé à cela toute sa vie alors ce devait être normal n’est-ce pas ? Quelle tristesse cependant de ne pas pouvoir choisir son destin. Il évoqua son épouse et Ash tourna un regard quelque peu surpris vers lui. Elle ne s’attendait pas vraiment à ce qu’un dirigeant parle aussi crument de sa femme. Certes, elle avait compris depuis le début de leur rencontre que Shay était loin d’être un noble pompeux comme certains portraits qu’on lui avait dépeints, mais elle était plus susceptible d’entendre cela dans une auberge après quelques verres que dans un château en compagnie d’un régent. Quoi qu’il en soit il n’avait pas tort sur le reste. Il fallait bien des gens pour diriger et elle était heureuse que ce ne soit pas elle. Tant mieux si cela lui plaisait à lui.  

Il laissa ce sujet de côté pour se focaliser sur elle et sur ses aventures. Ce n’était pas très étonnant aux vues des sujets qu’elle avait évoqués plus tôt. Ash était habituée à ce que sa vie amène des questionnements très variés. Il était intéressé par une rencontre avec Arlan ? Très franchement, la pardusse n’avait aucune idée de si cela était ou non possible. L’elfe n’était jamais contre des rencontres, mais il les retarder parfois. D’un autre côté il s’agissait là du régent dans le royaume duquel il se trouvait et il était sans doute difficile de refuser ? Ça ne l’arrangerait sans doute pas, mais cela pouvait donner une mission intéressante peut-être ? Quoi qu’il en soit la pardusse sentait qu’elle allait se faire réprimander pour s’être fait remarquer, une fois de plus. Il continua ensuite de la questionner sur sa façon de combattre avant de faire apparaître trois chats d’ombres qui atterrirent irrémédiablement le regard de la pardusse.  

Ses oreilles et sa queue se dressèrent de curiosité alors que ses pupilles s’arrondissaient d’émerveillement. Elle n’avait pas encore eu l’occasion une telle magie, car elle n’était pas dupe, il s’agissait bien de magie, mais appréciait beaucoup cette dernière. Instinctivement, elle dirigea sa main vers les créatures d’ombres en souriant alors que le régent continuer a parlé. Les chats pouvaient combattre sous une autre forme que celle-ci ? La curiosité de l’aventurière était piquée au vif et elle continua d’observer les chats, jouant avec sa main pour jauger de leur réaction. Était-ce Shay qui contrôlait tout cela ou les réactions étaient-elles naturelles ? Dans un cas, il avait dû passer de long moment à observer les chats aux vues de la réalité de leurs comportements, dans l’autre c’était très étonnant, enfin pour ce qu’elle savait de la magie. Pour être certaine d’elle, Ash joua encore un peu alors que Shay avait détourné le regard. De toute évidence il ne semblait pas vraiment conscient de ce que faisaient les chats, ou alors il était très doué.  

Quoi qu’il en soit Shay reprit la parole, cette fois pour lui détailler un peu plus la place des femmes à Topaze. Elles n’avaient pas le droit d’exercer certains métiers comme Ash avait pu l’entendre. Cependant, lorsque des femmes chevalières se présentaient elle était exempte de se comporter comme les Topaziennes. C’était sans doute une bonne chose même si la pardusse était bien consciente que cela ne s’appliquait pas à toutes les étrangères. Mais pouvait-elle vraiment le reprocher ? Elle était censée s’adapter aux coutumes des royaumes qu’elle traversait même si elles ne les comprenaient pas ou n’était pas d’accord avec celles-ci.  

Nous pouvons rester ici un moment encore même si je ne devais sans doute pas tarder à rentrer au camp, surtout si vous voulez que je demande à Arlan de venir ici vous rencontrer. Il ne pourra sans doute pas refuser une rencontre avec une personne de votre importance commença-t-elle en souriant, légèrement amusée  pour ce qui est de la tour, je suis simplement curieuse de voir ce qu’il y a dedans, mais je n’y cherche rien de particulier. C’est simplement une aventure de plus !

Rien de plus qu’une aventure n’est-ce pas ? Elle ne cherchait en effet rien de particulier et été bien plus intéressé par le chemin plutôt que par la destination. Elle reporta alors son attention sur les chats ombreux.

Ils ont leur propre vie n’est-ce pas ? Vous ne contrôlez pas chacun de leurs mouvements ? Je pourrais voir la forme plus dangereuse ? Ils peuvent réellement blesser, j’imagine, c’est intéressant... et pratique aussi. Ils existent réellement avec une conscience propre comme des élémentaires où ce n’est qu’une puissante illusion ? Non, ça ne peut pas être des illusions sinon je ne les verrais pas... C’est donc forcément autre chose... Hum... intéressant... Je me demande s’ils peuvent me blesser... Parce qu’ils sont magiques, mais je peux les voir donc ils existent d’une certaine manière argrrr...  

La pardusse arrivait parfois à oublier l’existence de son pouvoir. Elle avait après tout été élevée avec peu de magie l’entourant et dès lors sa particularité n’avait aucun impact. Elle avait cependant au cours des derniers mois pu observer la magie et l’absence d’effet sur elle. Or, le cas de Shay était intéressant et elle se demandait vraiment si elle pouvait être touchée par une telle illusion qui n’en était pas vraiment une ou non. Après s’être pris la tête entre les pattes pour réfléchir elle se ressaisit et se mit debout, braquant un regard déterminé vers le régent.  

Il n’y a qu’un seul moyen de savoir cela ! J’accepte un combat contre vos chats ! Je combats principalement avec mes griffes même si je sais manier quelques armes, mais j’ai encore beaucoup des choses à apprendre puisque je n’ai pas vraiment reçu de formation militaire.  

Cela répondait au moins à une des questions. Quant au reste et bien il était temps pour Ash de voir comment les chats de son interlocuteur fonctionné et de se livrer à un petit combat. Ce n’était évidemment pas raisonnable étant donné sa blessure et de son aventure à venir, mais... Ash n’avait jamais été raisonnable.
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Mer 16 Jan 2019, 14:05

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1570 - Mois 8


A
shanaï s’était assise à mes côtés pour mieux apprécier la vue tout en écoutant mes paroles. Choses que je pouvais constater grâce à ses oreilles se mouvant dans ma direction face à mes éclats de voix. C’était reposant je devais bien l’avouer, d’avoir une discussion avec une personne sans avoir peur que cette personne ne juge ce qu’on dit, sans avoir à faire de faux semblants, sans devoir parler de politique ou autre. Ashanaï était quelqu’un de simple, une non-topazienne qui s’en fichait certainement de mes projets pour le royaume ou pour mon avenir en général. Je n’avais pas à me forcer ce qui, je devais bien l’avouer, me permettait de souffler un peu. Avec toutes les obligations qui m’incombaient désormais, toutes les rencontres et débats politiques sans oublier mes accrochages avec Dayle – tout faisait que par moment, je manquais de m’étouffer. Alors prendre l’air en hauteur sans que personne ne vienne nous interrompre et avec une personne simple, c’était parfait.

M
es chats d’ombre intriguèrent indéniablement la pardusse. Au début je devais bien avouer avoir eut peur d’un rejet, certains chats n’appréciant pas la compagnie d’autres chats. Sauf que les chats d’ombre n’avaient pas l’odeur des chats, vu que c’était des ombres. Ils avaient leur réaction et leur manière, mais pas leur odeur – et encore moins leur gout. Si Ashanaï en écrasait un avec violence, il retournerait simplement sous forme d’ombre. De plus, Ashanaï n’était pas un chat, mais un pardusse, peut-être que les pardusses ne réagissaient pas vraiment comme des chats face à leur congénère ? Je ne saurais dire, je n’avais guère étudier leur comportement puisqu’il n’y en avait pas des masses sur le continent, et le peu qu’il y avait n’en savait pas grand-chose. En tout cas, elle se mit à jouer avec l’un d’entre eux : Ahm, qui était d’humeur joueur aujourd’hui. Stram préférait rester en retrait, assis sur son postérieur à juger son monde, tandis que Grahm se frottait contre mon dos en attente de mon attention. Ahm tentait donc d’attraper la patte d’Ashanaï tel un chaton découvrant un nouveau jouet, ce qui était indéniablement… trop mignon.

A
la fin de mes tirades, la jeune femme se décida à prendre la parole. Elle voulait donc plutôt rester en hauteur. Personnellement, je commençais à avoir un peu froid, d’ailleurs j’avais la chair de poule, mais je préférais rien en montrer. De toute façon ce n’est pas comme si nous allions rester indéfiniment sur ce promontoire, surtout qu’elle n’allait certainement pas tarder à rejoindre son camp. Je fronçais légèrement les sourcils lorsqu’elle mentionna Arlan. Son « sans doute » me laissait dire que le jeune homme n’était pas du genre à visiter le peuple. Si c’était un monarque qui lui demandait de venir il se sentirait plus obligé qu’honoré de pouvoir avoir une entrevue avec moi. Je ne sais pas si je devais donc l’encourager à aller chercher Arlan ou au contraire laisser tomber. Je ne voulais pas qu’elle se prenne les possibles foudres du jeune homme s’il venait à contrecœur au château. Peut-être même n’avait-il pas envie de partager ses écrits ? Surtout que cela risquerait de prendre du temps, surtout si je lui demandais de me le prêter. Il ne voudra certainement pas partir sans. Et je ne saurais dire s’il serait enclin à ce que mes scripts en face une copie. Combien avait-il de libres ? 1 ? 2 ? C’était vraiment intriguant. Est-ce que je me laisse tenter ? Hm.

L
a pardusse enchaina en parlant de mes créations. Et sur le coup, bien que je comprenne ses questions, je ne comprenais pas la logique dans ses paroles. Non, vraiment, même en y réfléchissant à fond, je ne comprenais pas pourquoi elle se demandait si mes chats pouvaient blesser… ni pourquoi elle disait que si c’était une illusion, elle ne pourrait pas les voir. Le principe d’une illusion c’est d’être vu non ? Pour pouvoir tromper l’œil des autres justement. Elle avait peut-être un souci avec la magie ? Même si elle disait chercher la tour simplement pour l’aventure, peut-être la cherchait-elle également pour trouver des réponses sur la magie ? Ou alors c’était moi qui me posait trop de questions, mais c’était tellement étrange comme raisonnement que mon cerveau boguait complètement. J’étais même resté plusieurs secondes la bouche entrouverte en une expression d’indécision la plus totale. Cependant, elle ne sembla pas le remarquer puisqu’elle finit par accepter un combat contre mes chats. C’est d’ailleurs ce qui me permit de me reboot. Je me secouais de la tête au pied, la langue légèrement pâteuse car j’avais soif. Je mis un petit temps avant de retrouver l’usage de la parole.

«
Euh… oui. » commençais-je avec peu de conviction avant de me reprendre complètement. « Enfin, oui, bien sûr, ce serait intéressant ! Hm, il faudrait voir s’il y a du monde dans la salle d’entrainement, car il nous faudra de la place. Peut-être plus dans la forêt du coup ? Ce serait sûrement un avantage pour vous ! » Je me relevais alors Grahm posait sur mon épaule comme si de rien était tandis qu’Ahm rejoignait Stram. « Je n’ai pas bien compris ce que vous vouliez dire par rapport à la magie… pouvoir la voir ou la toucher… mais en tout cas non je ne contrôle pas leur mouvement. Je peux les contrôler et même voir à travers leurs yeux vu qu’en somme ils sont une partie de mon essence magique, donc une partie de moi, mais la majorité du temps ils sont simplement indépendants. On peut les voir comme des élémentaires, même si je peux quand même les contrôler par moment ! »

J
e me dirigeais ensuite vers les escaliers en faisant signe à Ashanaï de me suivre. Ahm et Stram nous suivirent à la trace tandis que Grahm ronronnait contre mon cou, sa queue se balançant légèrement dans mon dos, peu décidé à faire usage de ses jambes. Comme c’était des ombres, ils ne pesaient pas grand-chose sur la balance, donc cela ne me dérangeait pas plus que ça qu’il soit sur mon épaule. Je savais qu’il était là car je sentais son poils sur ma peau et ses ronrons apaisants.

«
Concernant Arlan, je suis à la fois curieux et indécis. Vous n’avez certainement restés que peu de temps sur le royaume et j’aimerais bien pouvoir avoir une lecture de ses écrits… potentiellement les copier s’il est d’accord – contre rémunération pour ses droits d’auteur bien entendu. Mais cela risque de prendre du temps, et au vu de ce que vous me dites, il ne semble pas être le genre de personnages à rendre visite au monde. Je vous laisse décider s’il est possible et utile de l’amener au château ou non ! » finis-je sur le ton de la plaisanterie.

L
a descente de la tour fut indéniablement plus rapide et plus facile que la montée. En un rien de temps nous étions arrivés en bas, alors qu’il m’a semblé que la montée avait duré des heures. J’en avais même oublié la blessure d’Ashanaï. Je ne m’en souvenus qu’au moment où nous atteignîmes le rez-de-chaussée. Je m’arrêtais devant les escaliers avant de me tourner en direction de la pardusse avec la mine soucieuse.

«
Vous n’avez pas trop mal, cela ira ? Même pour le combat, si vous sentez que vous aurez trop mal nous pouvons toujours reporter à une autre fois. Par là, » dis-je en désignant une direction du doigt. « Commençons par aller jeter un œil à la salle d’entrainement. »

A
près m’être assuré qu’elle allait bien je me mis alors en direction de la salle d’entrainement. La journée était déjà bien entamée, il y avait moins de mouvements dans les couloirs si ce n’est les serviteurs qui s’affairaient à préparer le repas du soir pour les résidents du palais. Il y avait toujours à intervalle régulier des soldats à certaines portes ainsi que des duos de soldats faisant leur ronde. Cependant, Ashanaï passait un peu plus inaperçu qu’au début – chose assez étrange d’ailleurs. Ne voulant pas que nous marchions en silence – cela avait tendance à me mettre mal à l’aise – je décidais de reprendre la parole.

«
Je me demande, les pardusses agissent comme des chats ? Enfin, comme des humains-chats, ou est-ce qu’il y a des choses qui diffèrent ? Par exemple dans la « société » des chats, les mâles sont généralement les dominants. Il y en a aussi beaucoup qui n’apprécie pas la compagnie d’autres chats. Je me suis posé la question lorsque j’avais créé mes chats d’ombre mais comme ce ne sont pas des vrais chats ils n’ont pas totalement le même comportement, quand même. Et… est-il possible d’en savoir plus sur ce que vous disiez tout à l’heure en parlant de la magie ? Si vous le désirez bien entendu. D’ailleurs, pour notre combat, n’hésitez pas à griffer ma création, elle ne ressent pas de douleur puisqu’elle n’est pas réellement vivante. Il faudra juste que je fasse attention à ne pas trop vous blesser. »

‹c› Vanka


Dernière édition par Shay le Ven 25 Jan 2019, 06:09, édité 1 fois
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Mer 16 Jan 2019, 16:37


Perdu dans ses réflexions, Ash n’avait pas remarqué la surprise du régent. Elle s’en rendit cependant compte quand il reprit la parole. Il fallait dire qu’elle avait dû passer pour une folle à réfléchir à voix haute de la sorte. Shay sembla lui aussi réfléchir quant au meilleur endroit ou faire ce fameux duel avant d’expliquer un peu plus en détail comment fonctionnait son pouvoir. Lorsqu’il commença à se diriger vers les escaliers, elle le suivit non sans avoir jeté un dernier coup d’œil au paysage. Avec amusement elle observa les chats prendre la suite de leur maître. Il évoqua une fois de plus Arlan, tout en descendant elle répondit avant d’arriver en bas de la tour.

Je lui demanderait de venir et d’amener ses livres avec lui. Il aime partager son savoir alors il viendra sans doute. Attention à vous cependant, quand il commence à parler il est parfois difficile de l’arrêter. Pour les copies il faudra lui demander, j’imagine, ce sera plus simple.

Après tout, ils n’étaient pas si pressés que cela. La troupe faisait parfois des détours et Arlan pourrait peut-être tirer quelques choses d’intéressantes d’une telle rencontre. De plus, il était toujours bénéfique pour la compagnie d’avoir de bonnes relations avec les gouverneurs des royaumes qu’ils étaient amenés à traverser. Lorsqu’ils arrivèrent en bas, souris lorsqu’il s’inquiéta une fois de plus pour elle.

Ça ira, j’ai une bonne constitution et vos soigneurs ont bien fait leur boulot, mais je vous préviendrai s’il y a un problème.

La pardusse continua à suivre le régent. Ici, elle était de nouveau sujette au regard des soldats et des servants, mais cela n’était pas tellement pesant. Ils l’observaient un moment avant de retourner à leurs affaires. Shay repris bientôt la parole sous les oreilles attentives d’Ash. Un sourire amusé s’imprima sur son visage quand elle l’entendit parler des potentiels points communs entre les chats et les pardusses. D’autres auraient pu s’offusquer, mais l’aventurière n’était pas comme cela.

Oh oui, pour la magie… hé bien… j’y suis insensible tout simplement. Enfin de ce que j’ai pu constater jusque-là. Je ne sais pas à quel point j’y suis ou non insensible. Il y a des choses qui semblent fonctionner, comme quand on me balance un rayon de feu ou vos chats et il y a d’autres choses qui ne fonctionnent pas comme la guérison magique. Alors je ne sais pas jusqu’à quel point vos chats fonctionnent avec moi… ou pas, expliqua la pardusse sans aucun complexe avant de reprendre. Je ne sais pas vraiment comment vivent les pardusses dans les territoires inconnus des quelques informations que j’ai eu ils vivent en communauté et sont plutôt soudés… Donc pas vraiment comme les chats qui sont plus solitaires. Pour le reste et bien… je n’ai pas de soucis à voir d’autres pardusses, ni de chats, ni des prédateurs d’ailleurs. C’est plutôt même le contraire, j’ai tendance à … hum… comprendre ? les félins. Enfin, pas complètement, mais je m’en sens proche sans pour autant en avoir les particularités. Bref, pour répondre à la question je crois que les pardusses et les chats ne fonctionnent pas vraiment de la même manière. Mais je peux me tromper après tout j’ai été élevé comme n’importe quel humain déclara-t-elle en haussant les épaules signe qu’elle n’était pas vraiment certaine d’elle. Comment créez-vous vos chats ? Comment cela s’est développé ? C’est tout de même particulier non ? J’imagine que ce n’est pas la seule création que vous pouvez faire, mais pourquoi choisir d’avoir des chats qui vous suivent ? Ils peuvent s’éloigner de vous ? Vous pouvez les envoyer au loin pour pouvoir espionner ? Mais dans ce cas ce serait plus pratique s’ils s’agissaient d’oiseau non ?  

Question légitime après tout non ? Pourquoi un régent voudrait avoir trois chats le suivant ? Ça n’avait pas d’intérêt réel sauf être mignon, mais un régent n’était pas censé être mignon ?  
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Sam 26 Jan 2019, 09:26

Vise bien
Vise juste

1570 - Mois 8


A
shanaï semblait… confiante ? Je ne saurais dire le terme exact, mais il semblerait que le fait de faire venir Arlan avec ses bouquins au château ne lui déplaisait pas. Ou du moins, ne la dérangeait pas. J’osais espérer qu’elle n’aurait pas de problèmes des suites de nos échanges tout de même, bien qu’en ma présence le peuple la laissait tranquille, j’avais un peu peur qu’une fois seule, elle se fasse légèrement… bousculer. Néanmoins, lorsqu’elle m’assura qu’elle n’avait pas mal à sa blessure, au moins elle pourra se défendre. Enfin, pas trop non plus, si elle créait un incident de moyenne ampleur je risquerai de devoir la sanctionner. Après tout, je ne pourrais pas laisser passer ça aux yeux du peuple… même si c’était une étrangère. En tout cas, nous pûmes continuer notre marche et notre discussion sans encombre de la part des serviteurs et des soldats, chose parfaitement appréciable.

L
a magie. Apparemment, la pardusse y était insensible. Du moins pour certains aspects. Je réfléchissais un instant à ce qu’elle venait de dire. J’avais peut-être une théorie à ce sujet, je ne sais guère si elle s’était déjà faite cette réflexion, néanmoins je préférais la garder pour moi pour le moment, surtout car elle enchainait sur autre chose. A savoir : les chats et les pardusses. J’avais eu peur que ma question ne la froisse, après tout je ne savais pas trop si les Pardusses aimaient être comparés à des gros chats duveteux et humanisés. Visiblement, cela ne semblait pas déranger Ashanaï qui parla sans complexe. De ce qu’elle m’en disait, il n’y avait grossièrement que l’apparence qui pouvait rappeler celle d’un chat – ou d’un quelconque autre félin – puisqu’au niveau social, les Pardusses étaient plus soudés que les chats qui préfèrent généralement être en solitaire. C’était une information tout de même intéressante. Cependant, sa dernière remarque me laissa perplexe. En effet, si elle avait été élevé par des humains, elle a donc prit pas mal de leur, hm, caractéristique ? Non ? Alors peut-être que son ressenti vis-à-vis des félins n’était pas quelque chose d’absolu pour les Pardusses ? Le mystère restait entier. Mais je me voyais mal faire une excursion au-delà de l’immense chaîne de montagne pour aller vérifier ses dires auprès de villages Pardusses. Déjà car je ne sais guère comment je serais reçu, et ensuite car je ne pouvais pas abandonner un royaume. Même si ledit royaume est un pays froid avec un peuple austère et des règles idiotes sur les différences hommes/femmes, je tenais à mes responsabilités, ce qui dénotaient de quand j’étais encore Chevalier de Jade où j’étais plus… hm… paresseux ? On va dire ça.

P
ar la suite, Ashanaï me posa des questions sur mes chats. Des questions qui m’ont déjà été posé à l’époque, par mon ancien et défunt maître Guiren. Sur le coup, penser à lui fit passer une petite ombre sur mon visage avec un petit pincement au cœur. Sa mort m’avait beaucoup attristé, et malgré toutes ces années, j’en avais encore quelques effets. Mais je repris bien rapidement un air décontracté et jovial, préférant mettre ces souvenirs de côté pour le moment.

«
A vrai dire, je n’ai pas spécialement d’explication pour le fait d’avoir créer des chats plutôt que des oiseaux ou tout autre animal. Lorsque j’eus l’idée de créer des formes d’ombre, c’est la première chose qui m’était venu à l’esprit, et lorsque j’essaye de faire d’autres formes, cela m’est plus compliqué… à croire que je suis plus lié à des chats qu’à d’autres animaux. Ce peut être une explication. Un peu comme un animal totem, on ne peut pas le changer vu qu’il fait parti de nous. » J’haussais les épaules, ne pouvant en dire tellement plus sur le pourquoi du comment, ce qui arracha un petit couinement de Grahm sur mon épaule. Inconsciemment, je le gratouillais un instant. « Je ne peux pas leur faire faire de grandes distances. Hm, si je ne dis pas de bêtises, ils ne peuvent aller que jusqu’à un certain périmètre, à savoir jusqu’aux limites des jardins du château. Ce qui est déjà pas mal, de mon point de vu. »

J
e m’arrêtais alors en plein milieu d’un couloir. Il n’y avait que très peu de passage dans ce couloir-ci, certainement que les rondes avaient déjà été faites avant que nous arrivions. Là, je me tournais vers Ashanaï avec un sourire espiègle. Je me saisis de sa main avec délicatesse, au cas où mon geste serait mal interprété et qu’elle ne panique je préférais me montrer lent et délicat, avant de reprendre la parole.

« Ce n’est pas la seule chose que je peux faire ! Si vous me permettez… »

J
e l’entrainais vers moi alors que je me dirigeais vers l’ombre du mur. Tenant fermement sa main, je l’encourageais à avoir confiance en moi d’un sourire rassurant avant de plonger dans l’ombre avec elle. Nous atterrîmes quelques secondes plus tard dans le couloir ouvert sur la salle d’entrainement. Bien que cela ne dura que quelques secondes, lors d’une première fois cela peut paraître des heures dans l’espace d’ombre. C’était parfaitement déroutant, et généralement la personne se sent vaseux et désarçonné pendant quelques instants, voir même avec un léger mal de tête. Après tout, être dans l’espace d’ombre, c’est avoir la sensation de bouger à grande vitesse et en même temps de stagner, ce qui est parfaitement perturbant pour une première fois.

«
Les sensations d’étourdissement sont normales au début. Je crois bien que ce n’est qu’au bout de la 3ème fois que le passager ne ressent plus d’effets secondaires. » Sourire éclatant. Je fis un tour d’horizon de la salle d’entrainement, puisque le couloir aux multiples ouvertures offrait un bon panorama de la salle. Il n’y avait pour une rare fois personne, ce qui était tout à notre chance, mais qui ne durerait certainement pas indéfiniment. « Vous pouvez vous appuyer sur moi un instant si vous le voulez. » Nous n’étions pas à la caserne militaire de Topaze, mais dans la salle d’entrainement du château. Plus petite, moins spacieuse, elle était de ce fait moins souvent habité par les soldats, préférant bien souvent aller dans la caserne où il y avait plus de possibilités d’entrainement. « En attendant que les effets s’estompent… J’ai peut-être une théorie sur vous et la magie. Peut-être que lorsque la magie est appliquée directement sur vous, elle ne fonctionne pas, comme la télépathie, la guérison magique. Tandis que si cela passe par une forme physique intermédiaire, comme les rayons de feu ou les chats d’ombre, vu que ce n’est pas directement appliquée sur vous, vous y êtes sensibles. Enfin, ce n’est qu’une théorie. » Je l’entrainais donc dans la salle d’entrainement. Grahm sauta de mon épaule pour rejoindre les deux autres, attendant sagement que je les transforme en tigre à dent de sabre d’ombre pour le combat… ce qui ne saurait tarder. Me concentrant, je condensais les chats d’ombre pour former d’abord un tigre de 70 cm, avant de le grossir en condensant les ombres proches jusqu’à ce qu’il atteigne un bon mètre 50 de hauteur. Je pouvais le grossir encore, mais je préférais m’abstenir, après tout, ce n’était qu’un combat amical. Sous la forme de tigre, il avait ses instincts de prédateur couplé à ma propre volonté. C’était un mélange entre ma manipulation et le côté sauvage de l’animal. « Quand vous êtes prêtes… et si vous êtes toujours partante ! Je vous laisse prendre les devants. Si cela ne dérange pas, j’aimerai si possible que le combat ne dure pas trop longtemps, vu que je crois comprendre que vous avez à faire vous aussi auprès de votre groupe. »

‹c› Vanka
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