Le chant de la cigale fusait dans l’air, donnant l’impression à qui se trouvait dans ces contrées sauvages que l’air était encore plus lourd et chargé d’humidité que d’usuel. Le soleil était haut dans le ciel, réchauffant les feuilles vert tendre des arbres environnants. La brise était faible, mais chaque souffle était une bénédiction de la nature. Malgré tout, la faune et la flore étaient en ébullition, appréciant les conditions estivales particulièrement favorables à une nourriture abondante. Uthann marchait lentement à travers les plantes fournies qui longeaient la rivière, décidé à rejoindre le cours d’eau pour se désaltérer et se rafraîchir. Enjambant une branche d’arbre arrachée, l’elfe esquissa un bref sourire en coin alors qu’il entendit les bruissements de la rivière à proximité. Ah comme cette simple vision était exquise! Il avait si chaud! D’ailleurs, sa longue chevelure remontée sur sa tête avec une petite lanière de cuir en une queue de cheval maladroite ainsi que la sueur ruisselant sur son corps basané témoignait bien de son léger inconfort face à la chaleur. Le sauvageon jeta un regard circulaire aux environs, puis considéra que l’endroit était suffisamment sécuritaire pour qu’il puisse s’y prélasser un peu.
Le torrent de la large rivière était rapide, mais au vu de la canicule qui perdurait depuis plusieurs jours, le niveau d’eau avait été amoindri. Ainsi, lorsqu’il enfonça ses jambes dans le liquide bienfaiteur, Somandil ne fut pas surpris de constater qu’il en avait à la hauteur des hanches, au plus creux. Avec un soupir de satisfaction, il enfonça ses mains dans le torrent et porta l’eau claire à sa bouche pour étancher sa soif. Voilà qui était tellement agréable! Le contraste entre la chaleur lourde de l’air ambiant et de la fraîcheur de la rivière le fit frissonner malgré lui. Sans attendre davantage, l’elfe se laissa tomber à la renverse, éclaboussant les environs sans la moindre gêne. Son corps entier était submergé et il se laissa bercer, quelques instants, par les flots qui le poussaient un peu dans le sens du courant. Uthann reprit pied, puis se redressa, s’ébrouant comme un animal, une mine satisfaite au visage.
Sur le rivage, à l’opposé d’où il se tenait, il pouvait voir une famille de sangliers qui se désaltéraient, puis plus loin, des moineaux piaillaient en ébouriffant leur plumage parmi la rocaille détrempée. Quelques canards clapotaient dans une zone plus calme de la rivière et une grosse tortue se prélassait au soleil, un peu plus loin. Assurément, la faune entière profitait de ce moment de répit, appréciant la proximité bienfaitrice de la rivière par ces temps caniculaires. L’elfe forestier avait l’impression que même les prédateurs n’avaient pas la moindre envie de chasser, tant l’ambiance était écrasante. Pour sa part, il profiterait peut-être du moment présent pour tenter d’attraper une truite ou deux, lorsque l’appétit se ferait sentir. Son regard acier scruta la surface réfléchissante de l’eau, puis il se mit naturellement à marcher sur le fond rocailleux de la rivière, progressant dans le sens du courant, un air serein au visage. Des papillons voltigeaient au-dessus de sa tête, se dirigeant vers un arbuste rustique aux immenses fleurs rosées. Pendant un bref instant, il suivit leur molle trajectoire du regard, fasciné par le jaune lumineux de leurs ailes délicates.
Après ce bref moment d’égarement, Somandil ramena son attention devant lui, puis esquissa un nouveau sourire qu’il repéra une dénivellation importante du terrain. Il ne s’était pas trompé! Il y avait bel et bien une chute, à l’horizon! Excité comme un puceron, le jeune homme se mit à courir, luttant contre la résistance de l’eau pour progresser rapidement. À son souvenir, tout au bas de la chute d’eau se trouvait un petit lagon paisible où le courant était plutôt calme. Au bout d’un moment, il arriva aux limites de la pente abrupte et observa le liquide bienfaiteur qui s’affalait tout en bas en un torrent régulier. Le vrombissement de le la chute se répercutait sur les arbres environnants, bruit constant, mais tout de même apaisant. Sortant de la rivière, Uthann marcha sur la rocaille et la boue bordant le cours d’eau, puis se pencha un peu vers l’avant pour évaluer la distance qui le séparait avec le niveau plus bas du territoire. Ce n’était pas si haut! Et puis, l’eau claire du lagon laissait entendre qu’aucune entrave ne pouvait le blesser s’il osait se jeter tout en bas. Un sourire amusé se glissa sur ses lèvres. Le sauvageon se recula de quelques pas, puis se mit à courir avant de se jeter dans le vide avec un cri de joie.
Un grand splash se fit entendre et son corps se submergea dans les flots. L’elfe étendit ses jambes et toucha le fond un peu glaiseux du lagon avant de se propulser vers le haut. Certes, ce remous occasionné par sa présence embrouilla peu les flots, mais il n’en avait que faire! Uthann nagea joyeusement ici et là, éclaboussant les environs avec les mouvements de ses bras et de ses jambes. Son petit manège perdura de longues minutes alors qu’il appréciait simplement le moment présent. D’ailleurs, les chauds rayons du soleil heurtant la surface de l’eau effectuaient de magnifiques arcs lumineux lorsque l’elfe était submergé par les flots. Il apprécia ce spectacle aquatique un instant avant de sortir sa tête de la surface, histoire de prendre une grande lampée d’air. Au bout d’un moment, le sauvageon se dirigea vers la rive, puis s’ébroua à nouveau avant de tordre sa tignasse marron qui pendait derrière lui. Repérant un rocher de bonne taille, Somandil se dirigea vers ce dernier, puis se prélassa sur la surface chaude, laissant l’astre lumineux dorer sa peau.
Peut-être était-ce la légère brise ou alors le vrombissement constant de la chute ou alors la chaleur des rayons… mais il sentait son corps s’engourdir de bien-être. Ses paupières étaient lourdes et il poussa un long soupir de contentement. Uthann était sur le point d’assoupir quand un craquement s’éleva au point de le faire tiquer. Hmmm? Il ouvrit une paupière, mais ne bougea pas d’un iota, tendant l’oreille prudemment. Le chant des oiseaux avait cessé. Quelque chose n’appartenant pas à cet univers approchait, assurément. Un autre craquement, plus près cette fois, se fit sentir. Vif comme une flèche, le sauvageon se redressa en position assise et dans une simple torsion du corps, se retrouva en position accroupie. Son regard perçant scruta la végétation devant lui alors que tous ses sens étaient en alerte. Les bruissements continuèrent se rapprocher, signe que quelque chose se dirigeait vers lui. Un écureuil sortit des fourrés et détala vers un érable, sur lequel il grimpa prestement.
Bien qu’il s’agissait d’une vision tout à fait banale, Somandil y vit un indice flagrant qu’il devait lui aussi s’éclipser. Rapidement, il se redressa en position latérale, puis nota la pente ardue qui se trouvait à sa gauche. Il lui suffisait de grimper rapidement les rochers et il pourrait surplomber les environs du lagon, lui permettant ainsi d’assouvir sa curiosité débordante tout en évitant les ennuis. Ni une, ni deux, Uthann effectua un bond impressionnant et ses pieds s’enfoncèrent dans la boue bercée par l’eau. Il détala comme un lièvre, puis entama sa progression des rochers bordant la chute d’eau, atteignant rapidement le sommet avec l’agilité d’un singe. Sans demander son reste, il se rua près de l’arbre le plus près, puis s’accroupit disparaissant complètement aux yeux de quiconque.
Bercé par sa curiosité légendaire, l’elfe étira son cou et jeta un coup d’œil tout en bas, constatant avec surprise qu’un bipède sortait des fourrés pour s’approcher du lagon à son tour. Plus élancée que la majorité de ceux qu’il côtoyait, cette personne semblait arborer des courbes typiques aux femmes. Enfin… il se rappelait en avoir vu une ou deux dans sa vie, en ne tenant pas compte de sa propre mère qu’il n’avait pas vue depuis plus de cent ans. Visiblement, cette dernière semblait également subir la chaleur environnante, puisque sa chevelure semblait surmonter sa tête et qu’elle profitait du lagon pour se rafraîchir un peu. Elle… Elle était seule? Ou pas? Se mordillant la lèvre inférieure, Somandil jeta un regard dans les environs. Tout autour de l’inconnue trônait le calme plat, laissant sous-entendre qu’elle n’était pas accompagnée. Certes, ça ne voulait rien dire… mais bon.
Lentement, Uthann se rapprocha du rebord de la pente abrupte et vit malgré lui qu’elle semblait déposer des vivres au sol, près d’elle. Cette simple vision poussa son estomac à gronder, lui rappelant qu’il crevait la dalle, tout compte fait. Certes, il lui suffisait de s’éloigner et de se repaître en chassant ou en pêchant… Mais la nourriture était juste là… sous son nez… Et puis, allez savoir pourquoi, il craignait qu’elle – la femelle – ne soit plus là s’il quittait les lieux. Il avait envie de l’observer un peu… Il croisait si peu d’inconnu de sexe féminin dans sa vie…
Somandil se passa une main dans sa chevelure, puis prit une grande inspiration. Son instinct primaire lui dictait de partir, que le jeu n’en valait pas la chandelle. Pourtant, il était là, comme un idiot, à descendre lentement la pente et à s’accrocher aux immenses rochers. Heureusement qu’il se savait invisible, car autrement, il aurait été facilement repérable! De plus, le vrombissement intense de la chute couvrait le bruit potentiel de ses pas, ce qui était une chance en soi. Mais pourquoi agissait-il en inconsidéré, tout à coup? Ne savait-il pas que les bipèdes étaient dangereux? Était-il ignorant à ce point? Mais la couleur de sa peau… elle était… assurément différente, non? Pour dire vrai, il n’avait jamais vu de teinte semblable auparavant. Son regard était rivé sur elle, hypnotisé par son apparence si différente! La seule fois qu’il avait vu une couleur semblable dans sa vie… c’était sur les pétales d’une fleur des champs. Est-ce qu’elle sentait les fleurs? Il se le demandait.
Ses pas se posèrent prudemment au sol, à la même hauteur que la jeune femelle qui semblait nettoyer ses mains dans l’eau paisible du lagon forestier. Ses vivres étaient déposés derrière elle, dépassant légèrement d’un sac ouvert. Reniflant l’air, Uthann pouvait percevoir un effluve étrange. Son regard se porta sur une meule de fromage qui se trouvait près d’un morceau de pain. Certes, il ne connaissait ni l’un, ni l’autre de ces aliments, mais l’odeur était beaucoup trop appétissante. Accroupi, il se rapprocha doucement, étirant ses membres dans un mouvement calculé pour émettre le moins de bruit possible. Sa main se referma furtivement sur le fromage et l’elfe voulut le rapprocher de lui, mais la propriétaire légitime des vivres se retourna naturellement, ayant terminé sa besogne. Assurément, elle vit l’aliment bouger par une force invisible… et elle réagit promptement. Zut!! Le sauvageon sursauta, échappa le fromage et se redressa prestement, faisant grincer la rocaille sous ses pas. Dans sa crainte soudaine (et puisque son contrôle magique n’effleurait en rien la perfection) et sa surprise, l’elfe réapparut soudainement sous le regard de son interlocutrice qui, visiblement, n’était pas prête à se laisser intimider!
Leur regard se rencontra un instant et le cœur d’Uthann battait la chamade. Une fois la stupéfaction passée, il agrippa rapidement le fromage, puis tourna les talons pour détaler en direction de la forêt!
RUN FOR YOU LIFE, YOU IDIOT!
Invité
Invité
Invité
Mer 09 Jan 2019, 02:44
«Hot summer And awkward escape!.»
Elle était épuisée et frôlait presque le coup de chaleur. Si elle avait été en mesure de retirer d’avantages de vêtements sur sa personne, sans doute l’aurait-elle fait. Elle portait sa longue chevelure obscure en un chignon au-dessus de sa tête et son sac, tout comme son bouclier devenu tous deux lourds depuis un bon moment semblaient vouloir lui décrocher les épaules. Elle avait une vilaine blessure à la cuisse et avait choisi d’en protéger l’ouverture avec un tissus qu’elle enroula sur la plaie le temps qu’elle trouve un endroit adéquat pour se poser un peu. Ce n’était pas vraiment le temps d’être aux prises, de surcroit avec une fièvre trahissant une infection.
L’origine de sa blessure? Une petite altercation pour un échange qui avait mal tourné. Elle espérait franchement que Duncan ne lui en veuille pas trop et qu’il comprenne que les clients avec qui ils avaient à faire avaient tenté de leur faire un coup foireux. En effet, ceux-ci n’était pas inconnu pour le groupe de Mercenaire et avaient, selon les dires de Duncan, fait souvent à faire avec eux. Seul bémol? Ceux-ci n’avaient pas trop apprécié la petite augmentation de tarifs et c’est un peu trop confiant –sans doute- que le Mercenaire avait envoyé sa nouvelle recrue récolter le magot. D’un autre côté, peut-être était-ce une bonne chose que ce fut elle, aller savoir. Sa capacité à avoir noté très tôt que quelque chose clochait sans même connaître le groupe lui avait peut-être sauvé la vie… Et qui sais quoi d’autre encore. Elle avait bien remarquée à quel point on l'avait lorgné.
Izékielle avait donc pris la fuite dans la Forêt Interdite. Un endroit étrange où elle se sentait de plus en plus, ironiquement, en sécurité plus elle passait du temps sur le continent vert. Beaucoup n’auraient pas s’aventurer et surtout, il était très aisé d’y perdre ses poursuivant, tout comme soi-même et… Voilà un petit problème supplémentaire auquel elle devait faire face: Elle était perdue. Enfin, elle avait à peu près une idée d’où elle était et à peu près une idée par où elle devait aller, mais elle restait plongé dans l’incertitude. Elle comptait trouver au moins un point d’eau pour se désaltérer et nettoyer sa plaie. Ce reposer un peu puis, elle comptait tout simplement prendre l’apparence de sa métamorphose volatile pour ne serait-ce que se repérer, même si elle comptait bien foutre le camp sans réellement demandé son reste.
Elle ne connaissait pas du tout cette zone de la Forêt Interdite. Passant par le territoire de Turquoise, elle n’avait qu’effleurer ses abords quelques jours plus tôt, mais n’était jamais aller aussi loin. Au moins, ses poursuivants, superstitieux avaient jugé plus prudent de la considéré suicidaire et donc morte en la voyant disparaitre entre les arbres après tout, avec la frêle allure qu’elle avait, elle ne ferait pas long feu.
C’est en avançant péniblement –et trop bruyamment à son goût-, que la jeune demi-midjin pu repérer de ses oreilles fines le ruissellement timide d’une source d’eau à plusieurs mètres d’où elle se trouvait. Affichant aussitôt un sourire satisfait, suivit d’un soupir de soulagement, l’ancienne Seccyeth n’accéléra pas sa cadence, mais était habité d’une lueur d’enthousiasme dans ses pas. Prudente malgré tout, elle observait les environs en apparaissant à cette magnifique création des Dieux qu’était cette source aquatique. Sans trop attendre, elle avait laissé tomber son sac à bandoulière sur le sol et c’était dirigée vers l’eau pour y tremper ses mains, puis y prendre quelques bonnes gorgée par la suite, se servant de celles-ci comme récipient. Chose faite, elle s’éclaboussa un peu la figure et se fit violence pour ne pas se jeter dans l’eau toute vêtue. Elle préférait retirer ses vêtements prudemment, surtout afin de ne pas endommager d’avantage sa blessure, puis de rincer et refermer le tout au besoin –ce qu’elle soupçonnait d’avoir besoin- et ensuite pour finir, pouvoir profiter de la source qui s’offrait à elle afin de se purifier. Ce foutu coup d’épée aurait pu, littéralement l’amputée si elle n’avait pas été rapide et agile contre ses assaillants.
C’est en se retournant vers ses effets personnels que son cœur fit un bond dans sa poitrine en apercevant sa précieuse meule de fromage qui… Flottait dans les airs vers des fourrés. Peut-être que si elle ne connaissait pas le monde de la magie, qu’elle aurait eu peu. Peut-être aurait-elle pensé à autre chose, mais son cerveau, tournant à vive allure, retrouvant son esprit d’alerte compris le subterfuge et il était hors de question qu’on ne lui vole ce fromage! Surtout en vue de l’étant dans lequel elle se trouvait, ne sachant pas réellement la gravité de sa plaie. Pourrait-elle ne serait-ce que chasser, si elle en avait besoin? Surtout que dans sa route, elle n’avait croisé que quelques baies, toutes toxiques de surcroit ou simplement des étrangères lesquelles elle n’osait se risquer. Si elle connaissait très bien la faune et la flore d’Irianeth, elle n’était pas si stupide pour prétendre tout connaître sur Enkidiev, encore moins dans cette Forêt qui pouvait rapidement s’avérer à devenir un tombeau.
-HEY!!
S’exclama-t-elle, outrée et d’une voix qui se voulait menaçante. La meule tomba au sol et au même moment, un homme apparut soudainement sous ses yeux. Un peu surprise –et visiblement lui aussi-, Izékielle s’élança du mieux qu’elle le pouvait en sa direction tout en laissant échapper un grognement de frustration. Ni une, ni deux, Ce qui semblait être un Elfe… Sauvage -?- Pris la poudre d’escampette, non sans avoir agrippé de nouveau SA nourriture et fuir à travers les arbres.
-REVIENS ICI SALOPARD!
Totalement furax plus qu’intrigué sur l’inconnu, voir méfiante pour l’heure, la jeune renégat de l’Empire s’élança bien entendu à ses trousses, chargeant rageusement ses mains d’arcs électrique avec la ferme intention de le griller sur place si elle en avait l’occasion. Sauf que voilà. Elle en avait oublié la blessure à la jambe et le poids soudain et trop assuré sur celle-ci lui vrilla les tripes et, à peine eut-elle fait quelques pas à travers les arbres qu’elle s’écroula bien malgré elle non sans laissé échapper une plainte douloureuse.
Évidemment, elle releva vivement la tête, cherchant de ses prunelles disparates à travers les arbres la présence du voleur sauvage ,mais ne s’attendait franchement pas à grand-chose. Celui-ci était sans doute bien loin déjà… Joie. Ce n’était assurément pas une bonne journée pour exister aujourd’hui, visiblement. Les arcs électriques ayant disparue de ses paumes, Izékielle se redressa en position assise non sans grimacer et avisa sa jambe qui, de mauvaise humeur en vue de sa chute saignait de plus belle. Génial. En plus de tout ça, elle allait attirer les prédateurs à des kilomètres à la ronde. La Seccyeth se redressa en s’efforçant de boitiller le moins possible, maugréant quelques propos inaudibles assurément dirigé vers le sauvage qui devait déjà être bien loin. D’ailleurs, sondant les environs, elle pouvait en effet affirmer la chose.
De nouveau seule, elle se dirigea vers ses effets afin de s’assurer qu’il ne manquait rien d’autre. Puis, décidée à ne plus perdre de temps en ces lieux et sa douleur de nouveau vive, elle s’empressa de s’occuper de celle-ci, choisissant l’option de déchirer le tissus au haut de sa cuisse afin d’éviter une douleur supplémentaire. La plaie était suffisamment profonde pour avoir atteint l’intérieur de ses chairs, littéralement, mais au moins, elle avait dans son sac tout ce qu’il fallait pour éviter le pire du moins, elle l’espérait. Fouillant dans son sac, elle en retira une pommade qu’elle avait préparé elle-même avant son voyage, pour ensuite réaliser qu’elle devait de nouveau se lever afin de nettoyer le tout. Poussant un soupir, la jeune demi-midjin s’activa et cette fois, agrippa ses choses avant de sautiller sur un pied jusqu’aux abords du petit lagon. De là, elle n’avait qu’à étirer la main et y ceuillir le liquide qu’elle laissa couler sur sa blessure non sans serrer des dents. Elle n’avait jamais été très tolérante à la douleurs, mais sa vie dangereuse la portait, malheureusement à ce genre de risque.
Nettoyant sa plaie, elle ne pouvait s’empêcher de songer à cet inconnu étrange qui l’avait volé. Était-il seul? Y en avait-il d’autres, avec lui? Après tout, elle ne savait rien à son sujet, si ce n’était que ses mouvements n’avaient rien, avouons-le, de ne serait-ce qu’un simple paysan. Un petit bruit sourds se fit entendre juste derrière elle, ce qui fit en sorte qu’elle se retourna, agrippant rapidement son Arakh, choisissant une position défensive en vue de sa position un peu trop vulnérable. Rien. Scrutant l’obscurité des arbres, il ne fut pas bien long qu’elle cherche à sonder les environs tandis que son regard coulait sur le sol. Au même moment où elle réalisait l’identité de l’objet, elle comprit aussi que l’Elfe était… Revenu? Pourquoi? La narguer? L’attaquer? Ramassant le morceau de sa meule de fromage au sol, elle se contenta de la tapoter pour en retirer la verdure et la rangea dans son sac, sans trop porté attention. Elle n’allait pas cracher sur de la nourriture… Attendez… SA nourriture.
-Je sais que tu es là…
Fit-elle, fronçant les sourcils, fixant l’endroit où se trouvait sans le moindre doute le voleur de meule qui visiblement, s’amusait à la lui balancer… Pourtant? Rien. Aucune réponse, aucun mouvement. C’était à s’en demander si la chaleur et/ou la perte de sang, mêlé à la fatigue ne commençait pas à lui taper sur la tête…
********************
Les minutes, puis les heures avaient passé et plus aucune trace, si ce n’était que cette présence qu’elle ressentait magiquement dans les environs. Trop fatiguée pour oser se déplacer, Izékielle avait ramassé ses effets après avoir terminé ses besognes, puis avait trouvé un arbre qui ne lui donnerait pas trop de mal à grimper afin de peut-être, pouvoir s’y reposer ou du moins, reposer sa jambe. Elle avait visiblement fini par s’assoupir bien malgré elle, puisque lorsqu’elle ouvrit les yeux, le soleil se couchait et l’obscurité gagnait la Forêt. Enfin, ce ne fut pas ce qu’elle remarqua tout de suite non. Ce qu’elle remarqua, fut deux prunelles couleurs acier qui la fixaient tandis qu’elle avait la forte impression qu’on… La reniflait? Poussant une exclamation surprise bien malgré elle, la jeune mercenaire eu comme premier réflexe de pousser ce qui se trouvait devant elle soit, le sauvageon qui, évitant agilement sa motion en se reculant, lui fit perdre l’équilibre.
Une seconde exclamation s’échappa de ses lèvres et elle senti son corps quitter l’appui de l’arbre pour flotter dans le vide et tomber. Elle s’attendait bien entendu à un choc plutôt dur, carrément sur un membre dans le pire scénario et donc, entre autre d’avoir aussi et sans doute le souffle coupé un petit moment après tout, pour quelqu’un qui avait souvent connu les airs, les chutes avaient fait partie de son quotidien un bon moment sauf que cette fois? Rien. Et se n’était assurément pas avec les écailles de Mirage qu’elle venait d’entrer en contact…
Il courait et courait, son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Est-ce qu’elle le poursuivait encore?! Il avait entendu son cri et ses pas qui s’élançaient à sa suite. Toutefois, la petite Fleur Fleue faisait preuve de bien peu d’endurance puisque rapidement, sa progression diminua et elle s’affala de tout son long, laissant échapper une plainte de douleur qui résonna en écho sur les arbres environnants. Sans trop savoir pourquoi, Somandil s’arrêta un moment et jeta un regard par-dessus son épaule. Elle… elle semblait mal en point. Est-ce que c’était du sang, qu’il percevait? Assurément. Cette odeur était beaucoup trop caractéristique pour qu’il puisse se tromper sur le sujet! Bah! Ça ne le regardait pas! Il avait son butin, c’était tout ce qui comptait! Sans demander son reste, Uthann se remit à filer, s’enfonçant plus profondément dans la forêt, heureux d’avoir pu s’en sortir indemne. Au bout d’un moment, il contourna un immense conifère, puis s’arrêta enfin, réalisant que sa poursuivante avait jeté l’éponge. Reprenant son souffle, l’elfe sauvage jeta un regard sur l’aliment odorant qu’il avait entre les mains, puis esquissa un sourire. Ça avait l’air réellement délicieux!!
Il observa la surface de l’objet, puis le retourna sous tous ses angles, tentant d’identifier ce qu’il tenait entre ses doigts. Assurément, ça devait être rassasiant, puisque la petite Fleur Bleue avait semblé être mécontente de s’en faire délester. D’ailleurs, ses pensées vagabondèrent bien malgré lui en direction de l’étrange femelle alors qu’il portait instinctivement le fromage à sa bouche pour en prendre une bouchée. OH WOW! Il ne se rappelait pas avoir déjà goûté à un truc du genre! Les yeux grands ouverts, il poussa un soupir de satisfaction, puis prit une grande croquée de la meule, mastiquant avec passion ce véritable gourmet. Il comprenait pourquoi la petite Fleur Bleue semblait tant y tenir! D’ailleurs, il se remémora à quel point elle s’était écrasée rapidement au sol et avait geint d’une douleur assurément non feinte.
Une deuxième bouchée fut prise à même le fromage. Han!! Il ne savait pas s’il arriverait à s’arrêter tant c’était délicieux!
Mais la femelle azurée… elle semblait si faible maintenant qu’il y réfléchissait un peu. Et cette odeur de sang qui avait envahi ses narines… Elle était probablement blessée. Le rythme avec lequel il engouffrait son encas diminua jusqu’à ce qu’il n’en reste que le quart, entre ses mains. Il aurait pu aisément finir ce casse-croûte. En une seule bouchée, même! Mais il sentait une drôle de sensation grimper au creux de son ventre. Est-ce qu’il allait vomir? Ou alors déféquer dans un coin…? Il n’en savait trop rien. Soudainement, il se demanda si cette nourriture était réellement faite pour lui. Et la sensation grimpa et grimpa… malaisante, le coinçant aux tripes avec une poigne désagréable. Il… il n’aimait pas ça! Plus il pensait à la petite Fleur Bleue, plus il ressentait le tout avec tellement de force… Jetant un regard autour de lui, Uthann chercha comment soulager ce sentiment fort désagréable qu’il ressentait.
Et il venait de découvrir ce qu’était la culpabilité…
Sans trop s’en rendre compte, il chigna. Il… Il avait cette cuisante sensation qu’il devait revenir sur ses pas. C’était totalement insensé!! La base même de la survie ne lui dictait-elle pas de fuir comme s’il n’y avait plus de lendemain? Le peu de jugeote dont la nature l’avait doté semblait maintenant totalement envolée, aussi rapidement que le départ précipité d’un moineau poursuivi par un faucon. Malgré tout, il tourna les talons, puis s’élança dans la forêt, revenant sur ses pas sans la moindre difficulté. Il fallait dire ses traces étaient fraîches et son passage avait été tout sauf subtil (du moins, pour un œil expérimenté comme le sien). Au bout d’un moment, le sauvageon put percevoir le vrombissement typique de la chute d’eau, décidant alors de ralentir sa cadence. Sous le couvert de l’invisibilité, il s’approcha lentement, comme précédemment, avant de finalement s’accroupir près des buissons pour jeter un coup d’œil vers le lagon. Elle… Elle était là! Installée près de l’eau cristalline du cours d’eau à éponger une cuisse découverte qui semblait, à vue de nez, assez mal en point. Assurément, un peu de repos et un estomac plein ne seraient pas de trop pour l’aider à se remettre sur pied! Et puis, il fallait être honnête : avec sa maladresse de plus tôt, Uthann doutait qu’elle puisse chasser par elle-même, puisque les animaux l’entendraient venir à des kilomètres à la ronde. Ouais… il devait lui rendre ce qui lui appartenait. Faute d’avoir la capacité de régurgiter son repas comme les volatiles, il songea au fait que les restants de nourriture qu’il avait entre les mains étaient beaucoup mieux que rien du tout. Profitant donc du fait qu’elle avait le dos tourné, l’elfe balança le morceau de fromage restant près d’elle, puis recula de quelques pas, de peur qu’elle ne perçoive sa présence. Ah! Il se sentait maintenant beaucoup mieux. Finalement, peut-être que la nourriture de la Fleur Bleue n’était RÉELLEMENT pas faite pour lui.
Et il venait de découvrir ce qu’était une bonne action…
Prenant une bonne inspiration et bombant le torse, comme s’il était fier de lui, Uthann se figea néanmoins sur place lorsqu’il entendit la voix de la Fleur Bleue l’interpeller, même s’il n’arrivait pas à saisir un traître mot de son charabia. Assurément, ça lui était destiné, car il n’avait perçu aucune présence à ses côtés… Ou alors elle discutait avec les plantes… peut-être était-ce une faculté découlant de son étrange épiderme? Dans tous les cas, il préféra rester un peu dans les environs, terriblement curieux à l’idée d’en apprendre davantage sur elle…
***************************
Le crépuscule avait fini par envahir la forêt Interdite et ses environs, plongeant la faune et la flore dans une noirceur bienfaisante chargée d’humidité, mais de fraîcheur, également. La petite Fleur Bleue avait décidé de rassembler ses effets et de grimper – difficilement – à un arbre, histoire de se tenir hors de portée des prédateurs pendant son sommeil. Judicieuse idée. Elle avait au moins un instinct de survie développé! Patient, Uthann attendit qu’elle s’installe, puis resta sur place encore un petit moment, juste pour s’assurer qu’elle était réellement assoupie. C’était le moment ou jamais de jeter un coup d’œil d’un peu plus près! Les yeux rivés sur l’objet de sa curiosité, Somandil s’approcha prudemment, puis grimpa à sa suite avec l’agilité d’un singe. Au bout de quelques instants, il fut à la hauteur de la femelle et eut enfin tout le luxe de l’observer de plus près. Son accoutrement était curieux et elle semblait aussi délicate qu’un papillon. Pendant un bref instant, Uthann l’analysa sans trop oser s’approcher. Puis, il décida d’étancher l’étendue de sa curiosité d’un peu plus près. Il étira le cou, puis renifla la peau de cette dernière… un peu étonné de réaliser qu’elle ne sentait en rien la fleur. C’était… décevant même. Peut-être goûtait-elle les bleuets?
Toutefois (et encore une chance, en fait…), le sauvageon n’eut en rien le temps d’ouvrir la bouche et d’étirer la langue que les yeux de la Fleur Bleue s’ouvrirent, manquant de le faire mourir d’un arrêt cardiaque. D’ailleurs, elle semblait aussi surprise que lui, puisqu’elle poussa un cri de stupeur! Elle frappa instinctivement devant elle, mais Uthann fut plus rapide, esquivant habilement l’assaut maladroit (découlant probablement d’une fatigue monumentale). Dans son élan, la Fleur Bleue bascula vers le vide et laissa échapper une nouvelle plainte de stupeur alors qu’elle chutait vers le sol. Fort heureusement, Somandil avait des réflexes étonnants! Il fallait dire qu’il s’était souvent écrasé en bas de son perchoir, par le passé, après un réveil intempestif! Il avait donc dû développer une certaine rapidité d’exécution pour éviter de se casser le cou! Ainsi, il tendit rapidement le bras, agrippant la cheville de la femelle au passage, puis se saisit de la branche sous lui de sa main opposée pour éviter qu’il ne chute avec elle! L’improbable duo se suspendit un moment dans le vide, jusqu’à ce que la blessée ne réalise enfin qu’elle était pendue par sa jambe endolorie. Un air désolé au visage, le sauvageon la fit balancer légèrement au bout de son bras, histoire qu’elle puisse s’agripper à la ramure la plus près, puis relâcha sa poigne avant de se hisser lui-même sur son perchoir sans la moindre difficulté. D’où il était, il surplombait la femelle qui, visiblement, ne savait pas trop comment agir avec lui.
Ils se fixèrent un moment, puis l’elfe sauvage remarqua qu’elle semblait vouloir retourner sur la terre ferme. Peut-être avait-elle faim? Si ça se trouvait, il pouvait lui donner un coup de main… Pourquoi? Il n’en savait rien. Par altruisme… Parce que son fromage était délicieux… Parce qu’il trouvait que sa jambe sentait toujours le sang et qu’il croyait qu’elle aurait du mal à s’en sortir… Parce qu’il avait déjà aidé un cerf pour moins que ça. BREF. Agilement, le sauvageon bascula de branche en branche et en moins de deux, il fut au sol, devant la Fleur Bleue qui semblait vouloir lui jeter un coup d’œil agacé. Faute de pouvoir s’exprimer verbalement, Uthann tendit la main et pointa la cuisse meurtrie de la femelle. Elle devait se reposer pour éviter que sa jambe n’empire. Évidemment, il ne lui vint jamais à l’esprit que c’était peut-être SA présence à LUI qui dérangeait profondément… Alors il se contenta de basculer la tête sur le côté, tentant de comprendre une situation qui le dépassait assurément. Un grondement se fit entendre, lourde plainte découlant d’un estomac vide. Pas le sien, apparemment. N’avait-elle rien à manger? Hum…
Le sauvageon se détourna d’elle, puis s’éloigna tranquillement songeant à partir en chasse pour ramener quelque chose à la Fleur Bleue. La voix de la femelle retentit derrière lui, l’interpellant dans un langage qu’il ne saisissait pas. Malgré tout, il se retourna sur lui-même, lui jetant un regard. Elle semblait tiraillée par une curiosité débordante, elle aussi. Il ne lui suffisait que d’observer pour trouver des réponses à ses questions insolites… du moins, c’est comme ça qu’il se débrouillait toujours. Levant une main, Somandil tapota son propre estomac, puis la Fleur Bleue. Pour toute réponse, il agrippa sa lance qui était fixée dans son dos, puis se détourna à nouveau. Au plus simple, il pouvait toujours pêcher en harponnant quelques truites de rivière. À cette heure-ci, elles étaient moins sur le qui-vive et la tranquillité rendait l’activité plus aisée. Somandil marcha vers la rivière, relevant un bref instant la tête alors qu’il repéra quelques ombres qui virevoltaient dans une trajectoire un peu chaotique, au-dessus de leurs têtes. Les arbres, juste au-dessus d’eux, grouillaient de chauve-souris, dévorant les insectes environnants. Il fallait dire qu’il y avait là une quantité surprenante de lucioles! Les bestioles éclatantes s’élevaient tout autour d’eux alors qu’ils bousculaient la végétation environnante sur leur passage.
Uthann marcha sur la grève de la rive quand une main s’enroulant autour de son bras, destinée à attirer son attention. Aussi vif que l’éclair, il donna un coup avec son épaule, se libérant de ce contact qui l’avait surpris. Il dévisagea la Fleur Bleue un instant, peu habitué à se faire toucher. Uthann détailla son interlocutrice, ne comprenant fichtrement rien à ce qu’elle tentait de lui dire. Puis, elle se détourna, soucieuse de s’enfoncer dans la forêt sans qu’il n’ait aucune idée pourquoi. Mais… Mais… elle ne connaissait pas le coin, pas vrai? C’était une mauvaise idée de se diriger par là! Elle approchait dangereusement du territoire d’une meute de loups qui avaient élus domicile dans ces bois. Devait-il la laisser faire? Uthann se mordilla la lèvre inférieure, puis rangea sa lance dans son dos. Il courut en sa direction, puis se planta devant elle pour lui barrer la route. Il secoua vivement de la tête, histoire de lui faire comprendre qu’il s’agissait d’une mauvaise idée, mais assurément, la compréhension mutuelle n’était pas une alliée. Il manquait trop de détails à son dialogue non verbal pour qu’elle puisse réellement en saisir toute la portée.
La femelle voulut le contourner, mais se figea rapidement sous le bruit d’un craquement. Que…? L’elfe sauvage pivota sur lui-même pour scruter les bois de son regard acier… mais ne perçut aucun mouvement. Il leva le menton vers le ciel et réalisa que les chauves-souris s’étaient calmées… Mauvais signe. Lentement, il leva sa main droite et plaqua deux doigts sur sa propre bouche, intimant le silence à la jeune femme qui, assurément, comprenait cette indication. Parfois, la nuit, de drôles de créatures émergeaient au sein de la forêt Interdite. Des monstres qu’ils valaient mieux éviter. Le sauvageon fit signe à son interlocutrice de le suivre, puis s’élança prudemment vers les pierres de la chute. Il y avait une alcôve derrière le torrent d’eau, une petite grotte qui leur permettrait de se dissimuler à la vue de la créature qui rôdait assurément dans les environs. Une grimace fut perçue au visage de la Fleur Bleue, laissant comprendre à Somandil que sa jambe la faisait énormément souffrir. Et pourtant, elle allait devoir ronger son mal, car il était primordial qu’ils rejoignent cette cascade.
L’elfe jeta des regards inquiets dans les environs, trouvant que la faune était beaucoup trop silencieuse. C’était de plus en plus mauvais comme signe! Il voulut presser la jeune femme, mais l’odeur du sang envahissait à nouveau ses narines, démonstration flagrante d’une plaie ouverte. Bon… Il pouvait quitter les lieux et la laisser à son triste sort… mais il avait du mal avec cette idée. Sans lui laisser la chance de répliquer quoi que ce soit, l’être sylvestre agrippa le bras de la femme bleutée à son tour, puis pivota sur lui-même. Sans plus de ménagement, il la poussa à grimper sur son dos, puis détala dans la forêt en direction de la cascade. Des cliquetis étranges se faisaient entendre derrière eux, démonstration flagrante que ses doutes étaient fondées. Ces créatures insectes n’aimaient pas l’eau. Ils seraient en sécurité près de la chute. Un couinement se fit entendre, strident et en rien normal. Le ou les monstres avaient repéré la jeune femme à l’odeur de sa plaie et bien que les deux compatriotes ne puissent les voir en vue de l’obscurité envahissante, ils pouvaient très bien percevoir leurs mouvements à travers la faune.
Le cœur d’Uthann se débattait en fou alors qu’il gardait le cap vers la rivière, la Fleur Bleue toujours sur son dos. Il tentait tant bien que mal de ne pas s’attarder au fait qu’ils étaient poursuivis, préférant garder sa concentration sur la route devant lui. Toutefois, il pouvait sentir que son fardeau était tendu, dans son dos. Assurément, elle espérait qu’il accélère la cadence!! Il faisait ce qu’il pouvait! Les pas d’Uthann heurtaient le sol, enjambant les obstacles et sautant par-dessus une immense branche d’arbre cassée. Puis, au bout d’un moment, ils jaillirent en dehors de la végétation et l’elfe sauvage se rua vers la chute d’eau, ses pieds éclaboussant les environs alors qu’il détalait sur le rebord du cours d’eau. Des ombres rôdaient aux limites des bois, de la grosseur de chevaux. Les cliquetis étaient puissants, furieux même!
Uthann arriva enfin en vue de la chute et, sans la moindre retenue, se jeta dans les flots, s’immisçant derrière le torrent pour enfin s’arrêter dans l’alcôve en pierre, à l’abris de l’eau. À bout de souffle, il déposa la Fleur Bleue au sol, le vrombissement assourdissant de la cascade envahissant l’habitacle de bonne taille. Leur regard se croisa à nouveau. Il leva une main et pointa son propre poitrail.
- U… Uthann…. Articula-t-il assez fort pour qu’elle puisse l’entendre.
Cela faisait plus d’un centenaire qu’il n’avait pas prononcé le moindre mot. Inutile de préciser qu’il était rouillé.
Invité
Invité
Invité
Dim 13 Jan 2019, 23:17
«Hot summer And awkward escape!.»
Une poigne des plus solides se resserra sur la cheville, lui offrant un terrible contrecoup le long de sa jambe, s’étendant sur le reste de son corps en un choc qui aurait assurément été bien plus douloureux si elle se serait fracassé sur les branches plus bas pour terminer sa chute contre le sol. La vérité était que jamais elle n’aurait cru que l’Elfe l’aurait réceptionné d’une manière ou d’une autre. Serrant les dents, elle ne put s’empêcher de laissé échapper un gémissement de douleur en relevant la tête pour réaliser que ce dernier la retenait in extremis. Lui offrant une expression… Désolée? Celui-ci la balança légèrement afin de lui permettre de s’agripper sur le branchage le plus près –et heureusement, le plus solide-, avant de la relâcher doucement.
S’adossant contre le tronc de l’arbre, Izékielle posa une main sur sa cuisse et y sentie bien entendu quelque chose de poisseux entrer en contact avec la paume de sa main, mais elle n’était pas en colère du tout. Si cela n’avait pas été du… Voleur, elle serait assurément dans un sale état en cet instant précis bien qu’elle n’aurait pas chuté, non plus. Mmhh. Relevant ses prunelles disparates pour chercher sa présence, elle sursauta presque en réalisant qu’en fait, celui-ci la surplombait et la fixait. Il avait un regard… Particulier, mais même s’il avait l’air totalement innocent, il n’était clairement pas vulnérable du moins, ici. Elle entreprit de descendre prudemment. Elle en avait échappé son sac à bandoulière dans sa chute et il était hors de question qu’elle n’abandonne le peu qu’elle avait et qui pourrait faire la différence entre la vie ou la mort. En même temps, son instinct commençait franchement à lui dicter de… Disparaître. De devenir… Autre chose? Une sensation de picotement envahis sa peau. Encore heureux, elle venait de mettre un pied au sol et laissa échapper un soupir de soulagement. Heureuse de ne pas avoir trop souffert durant la descente et surtout, de ne pas avoir perdu pied, se sentent affreusement maladroite.
Ramassant son sac, elle se tourna juste à temps pour apercevoir l’Elfe-voleur qui apparaissait comme si de rien était devant elle, ayant visiblement bondit de branche en branche pour descendre et la rejoindre. Se renfrognant aussitôt, elle fit la moue. Si elle n’était pas blessée, elle aurait pu faire la même chose, mais voilà. Celui-ci s’approcha un peu… Trop, puis pointa sa cuisse. Un peu sur la défensive malgré l’acte qu’il venait de faire pour éviter qu’elle ne se brise le cou, Izékielle c’était imperceptiblement raidie, prête à se défendre, mais… Celui-ci pencha légèrement la tête sur le côté et la fixait encore de ses grands yeux couleur acier puis… Elle se risqua dans son esprit, cherchant à comprendre ses intentions, ainsi que ses pensées. En fait, elle ne cherchait qu’à confirmer cette stupide impression en elle. La première chose qui lui vint en tête fut une sorte de confusion et… Pas à la fois… Elle fut cependant déconcentrée par le bruit de son estomac qui voulait bien rappeler sa présence et sincèrement, elle trouvait que c’était très mal choisi. Leurs regards communs se posèrent vers cette zone de son anatomie et à peine eut-elle relevé ses prunelles qu’elle fut surprise de voir l’Elfe s’éloigner.
-Eh!... Mais… Mais où tu vas?
Le sauvageons se retourna puis la regarda un moment comme si cela semblait être la chose la plus évidente au monde. Fronçant les sourcils, elle l’observait tandis qu’il mimait le fait qu’il… Allait lui trouver quelque chose à manger? Elle n’avait pas besoin qu’il lui ramène un truc… Il lui restait un bout de cette fichu meule qu’il lui avait dérobé et cela serait amplement. Elle n’avait eu qu’un gargouillement. Ils ne se connaissaient même pas! Qu’est-ce qu’il en avait à faire d’elle de toute manière? Pas la peine de… Bref. Il avait disparue à travers les arbres et presque instantanément, un craquement derrière elle se fit entendre. Tournant la tête vivement et retirant avec prudence son arme de son fourreaux, Izékielle avait la désagréable impression qu’on était sur sa piste et… Ce n’était pas les hommes qui l’avaient poursuivi… Puis, elle n’avait très certainement pas oublié là où elle se trouvait. Agilement et malgré la douleur, elle enjamba un arbre mort sur le sol et s’empressa de fouiller dans son sac pour y retirer une fiole qu’elle déboucha tout en se déplaçant question de mettre de la distance entre elle et… Elle ne savait quoi. Elle versa une partie du contenu sur sa jambe, là où le sang avait choisi de s’écouler de nouveau question d’espérer masqué –temporairement, assurément- les effluves de ce liquide vermeil.
Un sons qui n’avait rien d’humain et encore moins d’animal se fit entendre et lui procura un frisson le long de l’échine. Elle se savait en danger. Rapidement, elle grimpa de nouveau dans un arbre, faisant fi de la douleur engendrer par ces mouvements forcé et sans prudence sur sa jambe endolorie. Sincèrement, ça pouvait très bien se retourner contre elle, mais dans l’état physique où elle se trouvait, elle n’avait pas le choix. Courir n’était pas une option: Elle se ferait vite rattraper. Encore heureux, à peine venait-elle d’atteindre le couvert des feuillages que sous elle, une silhouette massive apparue, reniflant le sol. Elle ne saurait dire quel genre de créature cela pouvait bien être, mais elle savait très bien qu’elle chercherait à en savoir plus et… Que celle-ci ne cherchait surement pas à trouver des baies pour se nourrir. D’ailleurs, la créature releva vivement la tête et renifla l’air. Immobile, Izékielle l’observait discrètement, retenant son souffle jusqu’à ce que la bête s’éloigne. Expirant finalement en un soulagement palpable, la jeune demi-midjin réalisa que la créature se dirigeait vers… L’Elfe!... Merde, merde, merde!
Si elle était intelligente, elle profiterait de cette diversion pour prendre la poudre d’escampette dans le sens opposé, voire mieux encore, s’envoler sans demandé son reste et prendre ses choses lorsqu’elle serait remise. Après tout, elle pourrait sans doute voler maintenant qu’elle avait fait une petite sieste bien qu’interrompue, mais… Elle n’arrivait pas à ce sortir ces grands yeux lunaire du crâne. Elle maugréa contre elle-même et entreprit de descendre de l’arbre, encore une fois dans le but évident d’avoir d’autres problèmes. Déambulant prudemment parmi la végétation, elle repéra l’Elfe sur les berges un peu plus bas observant l’eau de manière concentré. Sans osé le hélé de peur d’attirer l’attention de la créature sans même que le concerné ne comprenne ses propos, ne risquant pas non plus de communiquer mentalement sans savoir la réaction qu’il aurait ni même s’il était familier à ce genre de chose, Izékielle se rapprocha d’avantage de lui jusqu’au point où arrivé derrière, lui agrippa doucement le bras pour l’invité à se tourner sans quitté sa lance des yeux –avouons-le, ce serait bête…-. Ce dernier eu une réaction moins violente qu’elle l’avait imaginé et elle n’était pas du tout pour s’en plaindre. Il la dévisageait tandis qu’elle pointait les bois, puis eux et faisant signe qu’ils devaient foutre le camp. Ce n’était clairement pas évident puisqu’il ne semblait rien comprendre à ses signes et encore moins ses propos.
-Prédateur là-bas. Nous devons aller par-là!
Voyant qu’il ne réagissait pas, elle s’activa. Le temps pressait et avec un peu de chance il la suivrait! Il semblait vouloir comprendre, mais ils n’étaient assurément pas au point, tous les deux pour le moment. Fallait dire qu’ils n’avaient pas vraiment eu la chance de faire connaissance, si l’on pouvait dire ainsi… Soudain, l’Elfe réapparue devant elle, lui bloquant la route en secouant vivement la tête à la négative. Arg! Il ne comprenait pas!
-Viens!
Elle l’invita d’un geste de la main. Elle ne savait pas où elle allait, c’était bien vrai, mais pour l’heure, valait simplement mieux s’éloigner des lieux avant que la créature ne tombe sur eux. S’activant de nouveau, elle vint pour le contourner, mais figea sur place en entendant un craquement subtil un peu plus loin. Trop, trop près d’eux. Elle suivi bien malgré elle le mouvement du voleur vers le ciel, remarquant assurément que les lieux étaient soudainement devenus plus tranquilles… Mauvais signe. Rabaissant ses prunelles en simultané avec son compagnon d’infortune, elle comprit très bien le geste qu’il venait de faire. Bon. Au moins, ils étaient visiblement, enfin sur la même longueur d’onde! Sans attendre, le sauvageon lui fit signe de le suivre, puis s’élança prudemment vers les pierres de la chute qui n’était pas très loin –sauf pour quelqu’un de blessé qui devait parcourir une certaine distance rapidement-.
Malgré toute la bonne volonté, elle se laissait de plus en plus distancer avec l’Elfe qui avait assurément une planque. Chercher à fuir par les airs? Quelque chose lui disait qu’ils étaient trop près pour qu’elle puisse prendre le risque de ne serait-ce que se métamorphoser. Les chances que ses ailles ou qu’elle-même reste coincé dans ses vêtements suffisamment pour la ralentir étaient trop grande et ensuite? Ils n’auraient qu’à la cueillir alors qu’elle s’en libèrerait tout juste. Grimaçant sous la douleur et la réalisation que courir était son unique chance pour le moment, elle ne remarqua pas vraiment qu’elle venait d’arriver à la hauteur de l’étranger –qui au fond était revenu un peu sur ses pas-. Celui-ci la cueillie comme une fleur à la volée et la força de sa motion à glisser sur son dos. Q… Quoi? Un peu surprise, elle dû sincèrement mettre quelques secondes avant de réalisé qu’ils déambulaient présentement à travers la végétation plus rapidement et qu’ils fonçaient directement vers les chutes. Des cliquetis se laissaient entendre derrière eux et franchement, cela n’avait rien à voir avec les hommes insectes. Ça semblait plus… Gros? En tout cas, rien que les ombres qui semblaient les rattraper l’étaient, alors…
Disparaissant du couvert de la végétation un moment, Izékielle gardait le fixe derrière eux, relâchant l’une des épaules du sauvageon pour charger sa main libre d’électricité. Ils étaient trop près d’eux. Ils n’y arriveraient pas! Tandis qu’elle sentie leurs corps changer de cadence, elle put entrevoir l’une de ces créatures hideuse qui bondissait vers eux. Griffes devant et crocs bien en évidence, elle envoya un arc électrique directement sur celle-ci. Il lui sembla entendre un cri, entremêlé de cliquetis furieux tandis qu’une douche froide lui fit échapper une exclamation de surprise. C’était comme s’il venait de passer une arche quelconque vers un autre monde. Le bruit des chutes était assourdissant et son mur semblait impénétrable. Cet endroit était sans le moindre doute le meilleur qu’ils n’auraient pu espérer avoir, outre ne pas être dans cette Forêt, littéralement à la tombée de la nuit… La jeune demi-midjin, détrempée tordait sa chevelure qui coulait sur ses épaules et son dos. Son chignon n’avait clairement pas supporté leur course folle, puis les flots. Son regard calculateur et observateur découvrait les lieux puis bien vite, ses prunelles particulières se posèrent sur… Uthann? Il parlait, au final? Étais-ce tout ce qu’il savait dire? Bien malgré elle, un mince sourire se dessina sur ses lèvres et à son tour, elle pointa son torse.
Izé. Bon, son nom c’était bien Izékielle, mais elle préférait y aller simple. Étrangement, ça lui semblait plus… Personnel et quelque chose lui disait que les étiquettes n’avaient pas une importante place dans la vue d’Uthann. Merci pour le transport… S’amusa-t-elle plus pour elle-même qu’autre chose, tandis qu’elle voyait bien qu’il n’avait pas saisi. Merci Signa-t-elle, portant le bout de ses doigts à son menton et faisant un mouvement leste de la main, puis pointa le dos du sauvageon et se mima en train de le tenir, puis signant avec son index et son majeur quelqu’un qui courait. Pour le transfort
Il ne comprendrait peut-être pas les mots, mais quelque chose dans le regard de celui-ci sembla lui indiquer qu’il avait compris ce qu’elle avait cherché à lui faire comprendre. Affichant un petit sourire, Izékielle fini par boitiller vers une pierre plus au fond et s’y assis, retirant son bandage prudemment. La plaie était belle, simplement la cicatrisation avait été un peu malmenée. Dans tous les cas, cette fichu potion pour contrer les odeurs tels que le sang contre les prédateurs, n’était foutrement pas efficace contre ceux de la Forêt Interdite. Seule l’envie de ne pas la voir se fracasser contre la pierre l’empêchait en cet instant précis de la retirer de sa cachette et la balancer au bout de ses bras.
-Ils sont encore là tu crois? Demanda-t-elle, même s’il ne comprenait assurément pas un traitre mot de ce qu’elle racontait. Ouais, assurément…
murmura-t-elle pour elle-même, réalisant qu’ils allaient sans le moindre doute passer la nuit terrer ici jusqu’aux premières lueurs du jour. En tout cas elle, elle n’allait pas sortir le bout de son nez à moins d’y être forcer. Elle devait absolument cesser de se trimbaler dans tous les sens. Du mouvement se fit sentir sur sa gauche et la demi-midjin apporta son regard vers l’Elfe qui s’affairait à allumer un feu. L’envie de l’aider se fit sentir, celle de simplement se servie d’une étincelle électrique pour embraser le tout, mais… Quelque chose lui disait qu’il n’avait sans doute pas croiser beaucoup d’êtres magiques dans sa vie pourtant, elle avait cette sensation que la magie coulait dans ses veines aussi après tout, en le scrutant d’avantage, elle ne pouvait que se confirmer le fait qu’il appartenait sans le moindre doute à la race Elfique, la moitié de son propre sang, disait-on. Il était grand, élancé. Une musculature bien défini, sans entré dans les excès. Et si on mettait de côté cette apparence sauvage et délaissée, il était même plutôt mignon. Sinon, il avait la parfaite condition physique pour survivre ici et sans doute, peut-être utilisait-il des dons. Elle était curieuse. Une fois le feu allumé, celui-ci se tourna vers elle d’un air fier et bien malgré elle, Izékielle ne put que feindre la surprise de le voir faire. Surtout intérieurement amusée par son attitude. Il semblait croire qu’elle n’avait jamais vue de feu auparavant? Qui était-il? Depuis combien de temps était-il ici? Il n’avait… Personne? Une tonne de questions s’ajoutaient à son esprit. Réalisant qu’elle le fixait depuis un petit moment déjà, elle lui fit signe d’approcher un peu d’elle, l’invitant tout près. Un doux sourire trônait sur ses lèvres. Celui-ci ne visait pas à le charmer, ni quoi que ce soit du genre. Il était simplement là, naturellement. Étrange comment se sauvageons pouvait avoir réussi aussi facilement faire à baisser sa garde, comparativement à leur rencontre, où à présent aucune once de rancœur n’arrivait à flotter en elle.
Uthann s’approcha, semblant tout aussi curieux la concernant. Ses prunelles argentées se posèrent sur sa cuisse. Il semblait se demander ce qui avait causé ça et étrangement, Izékielle eut pour la première fois depuis son arrivée sur Enkidiev envie de se confié. Ironique en vue du fait que son interlocuteur ne pourrait absolument rien comprendre. Peut-être était-ce justement cette idée qui était tentante? En même temps, elle ne savait pas vraiment. Comment pouvaient-ils se comprendre? Celui-ci toucha son bras, un peu intrigué et cela lui mis du temps à comprendre que… C’était peut-être la couleur de sa peau. Après tout, les personnes au teint bleuté ne courraient pas les rues. Réfléchissant, une idée la frappa soudainement. Étrangement, elle n’avait jamais vraiment utilisé ce genre de moyen de communication, étant doté de parole, incluant la télépathie. Elle songeait surtout à Mirage, qui souvent communiquait avec elle non seulement par impression, mais aussi par images mentales. Peut-être pourrait-elle faire ce genre de chose, avec lui? Elle n’avait certes pas énormément pratiqué ce don en soit, surtout qu’il était surtout d’origine Illusoire, mais il lui suffisait de manipuler les Illusions pour en faire une sorte de réalité, non? Il fallait essayer…
-Je ne viens pas d’ici, Enkidiev, non… Enfin oui, en quelque sorte, mais c’était trop compliqué à expliquer pour le moment. Irianeth?
Non, ce mot ne semblait rien lui dire. Alors elle pointa le front de l’Elfe et ferma les yeux. Peut-être voulait-elle par là le prévenir de ce qui allait suivre, afin de ne pas lui faire peur. Et doucement, lorsque celui-ci ferma les yeux, put y voir la noirceur crée par ses paupières doucement se transformer, montrant l’orée de la Forêt Interdite et elle, qui fuyait. Les images étaient trichée, puisqu’elles n’étaient pas de son point de vue à elle, mais comme si quelqu’un de l’extérieur les voyaient. Peut-être la réalité était donc quelques peu alterné, mais le réalisme était tout de même frappant. On pouvait voir la jeune demi-Midjin hésiter lors d’un échange avec un groupe d’homme, puis les choses qui tournèrent un peu mal. Il y eut rapidement une altercation, sa blessure à la cuisse à la lame d’une épée, puis son échappée dans la forêt. Un animal fut créé, comme un nuage, puis un autre tandis que les deux finirent par s’échapper d’elle. Un hibou, puis un ours. Ce fut ce moment où elle avait hésité à se transformer. Elle n’était pas sûre qu’il comprenne, mais cette partie de la vision qu’elle créait était un peu involontaire. Elle devait se concentrer… Par la suite? Uthann la connaissait. Elle se montrait qui arrivait vers le petit lagon et, son point de vue concernant le vol de sa meule de fromage… Ainsi qu’une vision globale de la Forêt Interdite vue de haut, plus précisément d’une carte, indiquant le point qu’elle voulait rejoindre soit, la traverser afin de rejoindre Beryl. Puis le noir. Le duo ouvrit les yeux et pour une fois, le jeune -?- Elfe et elle semblaient se comprendre. Elle fut d’ailleurs surprise de recevoir plutôt rapidement une réponse mentale, en forme de question du moins, si elle avait bien saisi. Visiblement, il ne trouvait pas la réponse à la couleur de sa peau dans ses explications, ce qui la fit glousser. Elle pointa sa peau.
Midjin. Puis celle de Uthann, ainsi que ses oreilles pointue, glissant ses doigts sur son torse. Elfe?. Elle se pointa alors. Midjin-Elfe.
Et, elle songea à Irianeth, principalement le village de Tivecca, où plusieurs Midjin s’y trouvaient, permettant aux sauvageons d’avoir un petit aperçue de cette partie du continent noir et tiens, pourquoi pas de la Forêt? Doucement, la vision pris de l’altitude et de grandes ailles, apparurent dans le champ de vision. La vue de l’ancienne Seccyeth se baissa sur les écailles grises de Mirage, où on pouvait deviner la créature qu’elle chevauchait.
-Dragon…
Elle doutait fort, en fait, que le sauvageon ait déjà vue un Dragon en vrai, mais bon. Bien malgré elle cependant, ses visions vacillèrent un peu trop intensément vers les souvenirs de ce qui l’avait amené ici, de sa fuite et… Avant que les choses ne deviennent trop violentes ou tragiques, c’est en un éclair de ce qui lui avait valu sa balafre en plein visage que le tout s’arrêta, évitant de faire subir son écrasement à l’Elfe et à elle-même. Elle lui offrit un petit sourire un peu désolée. Elle eut soudainement une illumination et se pencha pour ramasser son sac à bandoulière où elle fouilla à l’intérieur, en sortant un petit boitier de bois qu’elle ouvrit. Évidemment, cela semblait attirer l’attention du sauvageon qui étira le cou pour regarder le contenu. Pour rire, Izékielle fit une moue un peu taquine et farouche, puis éloigna le petit boitier de la vue d’Uthann.
-Attend!
Fit-elle, faisant un bref signe de la main pour joindre le mot. Elle fouilla un peu à l’intérieur et en retira un objet plat, grisâtres pour ensuite ranger tout le reste. Elle n’avait pas énormément d’écailles de Mirage et elle ne les donnerait assurément pas à n’importe qui, mais ce sauvageon, selon elle en méritait une rien que pour le fait de lui avoir sauvé la vie et d’être si curieux et… Innocent? Bref. Peut-être n’avait-elle pas besoin de chercher à se justifié elle-même pour ce présent impromptue. Elle aurait bien pu choisir une écaille ébène, bien moins rare, mais voilà.
-C’est une écaille de mon Dragon… Fit-elle en lui tendant l’objet qu’il observait avec curiosité, lui permettant de voir une vision d’elle et Mirage, tandis qu’il bougeait l’objet dans tous les sens comme s’il en cherchait une utilité. Les prunelles d’Izékielle étaient rivées sur l’écaille qui, selon les mouvements de l’Elfe, variait de teintes. Cadeau, pour toi. Pour Uthann.
Fit-elle, pointant l’objet, puis Uthann. Celui-ci porta l’objet à sa bouche et voulu le croquer pour réaliser que c’était bien solide, ce qui fit glousser la demi-midjin bien malgré elle. Elle glissa ses doigts graciles vers son propre cou et tira sur une mince cordelette en cuir à plusieurs tours, où divers nœuds y trônaient. Au bout, le même type d’écaille s’y trouvait. Oh, il n’était pas obligé d’en faire un collier. C’était simplement pour lui indiquer que ce n’était pas à des fins comestibles. Une écaille de dragon de ce genre valait, mine de rien une petite fortune, notamment pour certaines potions, voir rituels, mais… Elle doutait fort que l’Elfe s’en serve à ce genre de chose. Et maintenant que le premier pas était fait de son côté concernant ses origines, si on pouvait le dire ainsi, elle sourit, puis pointa Uthann.
-Alors, tu viens d’où? Qu’est-ce que tu fais seul, ici?
À ses paroles, elle joignit quelques images mentales, indiquant ses questionnements tandis qu’elle fouillait de nouveau dans son sac pour en sortir le bout de meule que lui avait remis le sauvageon plus tôt, la coupa en deux part et en tendit malgré son vol, machinalement la moitié à son nouvel et intriguant interlocuteur.
Uthann s’ébroua comme un chien, tentant de se débarrasser d’une partie de l’eau froide de la cascade, puis secoua vivement sa longue chevelure de ses mains, notant que sa compagne du moment l’imitait en tordant sa tignasse foncée. Oh? Elle avait réellement les cheveux longs. C’était joli pour dire vrai! À la suite de sa présentation sommaire, la Fleur Bleue pointa sa poitrine à son tour et prononça les syllabes : Izé. C’était donc son prénom? C’était court… efficace. Il saurait probablement retenir.
- Izé… Répéta-t-il tout bas, le regard un peu dans le vague, comme pour s’imprégner de cette sonorité étrange.
Puis, sa voix mélodieuse se fit entendre à nouveau, suscitant l’intérêt du sauvageon qui ramena ses prunelles couleur acier marbrées de vert sur elle. Qu’est-ce qu’elle disait?? Les sourcils froncés, il tentait de comprendre les propos articulés par son interlocutrice, mais sans grand succès. Il fallait dire qu’il n’arrivait pas à faire le focus sur sa bouche, puisque sa peau le fascinait toujours beaucoup trop… Franchement, ça ne devait pas être réellement naturel comme teinte… Il en avait vu beaucoup des bipèdes se balader dans la forêt Interdite et aucun ne possédait cette couleur fantaisiste… Est-ce que c’était une maladie? Uh? Pourquoi elle faisait un mouvement bizarre avec ses doigts? Ça avait l’air d’un petit humain qui courait, son truc… OH!! Elle voulait lui faire comprendre qu’elle était contente qu’il l’ait sorti de là? Ou un truc du genre… Bah ce n’était rien… Elle se serait fait bouffer par les monstres de la forêt s’il n’avait rien fait et ça aurait été franchement dommage. Il n’aurait jamais pu élucider le mystère de son épiderme, le cas échéant!
Naturellement, Uthann hocha de la tête avec un sourire en coin, indiquant ainsi à la Fleur Bleue – erh… Izé – qu’il avait bien saisi le message qu’elle tentait de faire passer. Par la suite, cette dernière s’éloigna, soucieuse de vérifier la plaie à sa jambe, puis articula d’autres propos incompréhensibles. Uthann décida volontairement d’ignorer ce charabia et se concentra plutôt sur un petit cercle de pierres déjà établi tout au fond de la minuscule caverne. Il était venu une fois ou deux dans cet endroit. Certes, ce n’était pas chez lui en tant que tel, mais il avait quand même déjà fait un feu dans cette planque, par le passé. D’ailleurs, les vestiges de ce précédent brasier se trouvaient juste devant lui, ce qui le fit sourire! Il restait même un peu de petit bois pas trop humide, ce qui était une bonne nouvelle en soi! Disposant quelques branches dans le cercle de pierres devant lui, l’elfe resta concentré sur sa besogne alors qu’il frappait deux cailloux ensemble dans le but d’en faire naître une étincelle.
Il s’y reprit à plusieurs reprises, fronçant les sourcils de frustration, alors qu’il voyait ses nombreuses tentatives être infructueuses. Au bout d’un moment, il frappa les deux pierres l’une contre l’autre d’un bon coup, puis une petite flamme naquit sur le tas de bois sec. AH!! Enfin! Le brasier gagna en ampleur pendant que le sauvageon soufflait doucement de l’air par sa bouche, puis prit une taille considérable. Fier de lui, Uthann tourna son regard victorieux en direction d’Izé qui fit mine d’être surprise. Impressionnant, pas vrai? Assurément, les petites Fleurs Bleues comme elle n’avaient pas l’habitude de voir des flammes… C’était probablement de la magie pour elle! Peut-être allait-elle faner si elle se trouvait trop près de la source de chaleur? Nan… Surement pas. Prit soudain d’un élan d’enthousiasme, Somandil fit signe à Izé de se rapprocher, invitation que la jeune femme accepta d’emblée.
Uthann observa la femelle bleutée qui s’approchait de lui, puis esquissa un sourire alors qu’il eut enfin le luxe de l’observer adéquatement. Les traits de son visage étaient fins et harmonieux et cette lueur azurée que reflétait son épiderme englobait le tout dans une douceur qu’il n’avait que très peu vue. Une cicatrice ornait son visage à la hauteur de l’un de ses sourcils, balafre qui terminait son parcours à la naissance de sa joue. Malgré cette tache au tableau global de son faciès, Izé semblait – aux yeux d’Uthann – radieuse. Les prunelles lunaires du sauvageon se plongèrent dans les iris de la Fleur Bleue et furent rapidement captivées par cette couleur si intense et disparate! C’était la première fois qu’il assistait à un tel spectacle oculaire : l’une était d’un bleu éclatant alors que l’autre, aussi noire que sa chevelure corbeau. Uthann scruta ces deux iris dépareillés sans la moindre gêne, la bouche légèrement ouverte, ce qui devait assurément lui donner des airs de carpe. Bah! Il n’en avait rien à faire! Sa curiosité était débordante et il l’assumait pleinement! De toute façon, la notion de « faux semblants » lui était totalement inconnue…
Le regard métallique de l’être sylvestre coula le long du corps de son interlocutrice et finit son parcours sur sa cuisse, notant la blessure sanguinolente qui dégageait une odeur profondément métallique, teintée d’un autre effluve étrange et inconnu. Intrigué, le jeune homme bascula la tête sur le côté, puis pointa la plaie, tentant ainsi d’interroger silencieusement Izé. Il attendit un moment un quelconque signe de sa part, puis il prit l’initiative d’étirer son bras jusqu’à elle, palpant sa peau presque nacrée du bout des doigts. Non seulement désirait-il attirer son attention, mais il mourrait d’envie de voir si la couleur s’étendrait jusqu’à son propre corps. Et la réponse à cette interrogation naïve fut : non! Dommage! Il aurait aimé voir sa peau prendre une douce teinte irisée! Visiblement, l’idée même que ce geste aussi futile soit perçu comme inapproprié ne lui avait même pas effleuré l’esprit! Il fallait dire que le sauvageon n’avait aucune conscience des règles de bienséance, laissant libre cours à sa curiosité débordante.
La jeune femme ouvrit la bouche et prononça quelques paroles qui ne firent aucun sens. Han qui dit ève?? Qu’est-ce que ça pouvait bien vouloir dire… Uthann tenta de se concentrer, essayant du mieux qu’il pouvait de rassembler son maigre vocabulaire pour déchiffrer le message qu’elle essayait de lui faire passer. Hi riz aneth? Oooookay… si c’est ce qu’elle voulait… bien qu’il n’avait foutrement aucune notion de ce qu’elle désirait réellement. Devant son incompréhension palpable (elle devait commencer à en avoir l’habitude…), Izé leva une main et pointa le front de l’elfe avant de fermer les yeux. Que… hein? Peut-être voulait-elle lui demander de faire comme elle? Alors, le plus naturellement du monde, le sauvageon imita son interlocutrice, fermant ses paupières non sans un soupir.
C’est alors que quelque chose d’époustouflant se produisit : dans son esprit, il put voir la noirceur habituelle de ses paupières se muer en une forêt dense et verdoyante. Cette apparition si soudaine le fit sursauter et il tomba sur les fesses. Mais… mais ça venait d’où??? Il ouvrit un œil et constata avec stupéfaction que les images avaient cessé leur danse évolutive. Ah?? Il referma donc les paupières à nouveau, puis admira le paysage avec le souffle court, voyant le tout d’un point de vue encore tout nouveau pour lui! C’était… c’était la petite Fleur Bleue qui usait de sa magie pour lui montrer tout ça? Perçant ce décor fabuleusement verdoyant, une silhouette bleutée se démarquait du lot. C’était… oui, c’était Izé! Qu’est-ce qu’elle faisait là? Elle semblait hésitante, assurément coincée dans un conflit qu’elle ne contrôlait pas. Des hommes l’entouraient, puis les choses tournèrent mal. Tout ça était si réaliste qu’Uthann ne put s’empêcher de laisser échapper un grondement de mécontentement. Un combat fit rage, puis son interlocutrice fut blessée à la cuisse, ce qui expliquait la plaie qu’il avait vue plus tôt.
Elle… elle lui montrait ce qui c’était passé. Elle usait de ces images mentales pour lui raconter une histoire. SON histoire. Quelle merveilleuse idée. Fasciné par le spectacle qui se déroulait dans son esprit, Uthann accueillait chacun des souvenirs comme s’il était le sien. Il était suspendu à ce filon psychique, ne désirant rater aucune scène. La vision époustouflante montrait Izé qui s’enfonçait dans la forêt Interdite, le souffle haletant. Puis, le sauvageon put voir deux animaux émaner d’elle : un hibou et un ours. Il… Il n’était pas sûr de la signification de cette image… Puis le tout se mua à nouveau, montrant la venue de la jeune femme près du lagon, là où Uthann l’avait vu pour la première fois. D’ailleurs, Somandil sursauta lorsqu’il se vit, lui-même, détaler avec un fromage dans les mains. Elle… elle avait été frustrée par cette situation, et il comprenait pourquoi. D’ailleurs, ce sentiment incroyable qui lui enserrait les entrailles plus tôt refit surface. Il… Il ne se sentait pas bien face au fait qu’il ait pris cette nourriture… Il allait devoir rattraper le coup. Pris soudainement d’un vertige, l’elfe sauvage chancela alors que la vision se modifia pour lui faire voir la forêt vue du ciel. Une sorte de point illumina son esprit, à l’écart de l’immense étendue verdoyante et le sauvageon put comprendre – il ne savait trop comment – qu’il s’agissait d’un endroit où elle désirait se rendre. Elle… elle avait besoin de son aide pour atteindre cet endroit, pas vrai? Il savait par où aller, ça ne faisait aucun doute.
Les images mentales cessèrent enfin et Uthann ouvrit les yeux au même rythme qu’Izé. Wow! C’était réellement fascinant tout ça! Un regard entendu fut échangé entre les deux compatriotes. Toutefois, une question ultime subsistait : qu’est-ce qui justifiait la couleur particulière de sa peau? Somandil avait une réelle envie de savoir! D’ailleurs, c’est à son insu que son esprit fit parvenir ce sentiment d’interrogation à son interlocutrice, puisqu’il ne contrôlait pas du tout sa télépathie. La jeune femme gloussa, ayant compris son intérêt marqué, puis désigna sa propre peau en prononçant le mot midjin. Est-ce que c’était sa façon de parler de la couleur de son épiderme? Elle porta ensuite sa main vers l’être sylvestre et prononça le mot elfe. OH ça il savait! Sa mère avait déjà prononcé de tels propos! Il s’en souvenait maintenant! Elfe était en fait la nature même de son être. Lorsqu’elle ramena ses mains sur elle-même, elle ajouta : Midjin-elfe. Une lumière s’illumina dans l’esprit du sauvageon qui comprit enfin : elle était une elfe midjin (pour peu qu’il sût ce c’était réellement)! Comprenant où elle voulait en venir, il hocha rapidement de la tête pour lui faire savoir qu’il saisissait bien.
Une douce chaleur envahit son être et Uthann comprit rapidement qu’elle usait à nouveau de sa magie sur lui. Ainsi, il ferma les yeux une seconde fois afin de se laisser envahir d’un flot de souvenirs qui n’étaient pas les siens. Une agglomération de bipèdes bleutés apparut dans son esprit, à sa grande stupéfaction. Où était-ce??? Il y en avait beaucoup comme elle? Puis, le tout changea de perspective, laissant voir un paysage tout en altitude. Il… Il volait!! Comme les oiseaux et les papillons!! C’était… C’était stupéfiant et terrifiant, à la fois! Si seulement il avait pu sentir le vent sur son visage… Comme il aurait aimé pouvoir voler réellement! Mais comment avait-elle fait? Sa vision pivota légèrement et de grandes membranes écailleuses battirent l’air sous lui. MAIS QU’EST-CE QUE C’ÉTAIT QUE ÇA?! Uthann retint un hurlement de terreur, mais rapidement, une onde rassurante le prit d’assaut. Il savait que cette affection intense pour la bête étrange ne venait pas de lui. Izé partageait avec lui (peut-être malgré elle) un puissant sentiment de tendresse pour cette créature. Elle prononça le mot dragon, ce qui raisonna en lui sans qu’il ne puisse comprendre pourquoi. La vision se mit soudainement à vaciller, puis plus rien. Dans ces dernières fractions de seconde, Somandil put ressentir une profonde vague de tristesse émanant de la petite Fleur Bleue, comme un désespoir marqué qui eut pour effet de lui serrer le cœur.
Il ouvrit doucement les yeux, puis planta un regard attristé sur elle, comprenant malgré lui que cette bête n’était plus. Elle… Elle avait perdu un être cher, pas vrai? Il comprenait la douleur qu’elle pouvait ressentir et aurait aimé pouvoir lui faire sentir à quel point il était désolé. D’ailleurs, elle lui offrit un pauvre sourire, puis son visage s’illumina soudainement. Hmmm?? Curieux, le sauvageon l’observa farfouiller dans son sac en bandoulière, puis constata qu’elle tenait entre ses mains une petite boîte de bois. Naturellement, Uthann étira le cou pour essayer de voir, mais Izé le rabroua gentiment en affichant une moue taquine. Han! Mais pourquoi ne pouvait-il pas voir?! Elle venait de lui sommer d’attendre en effectuant un geste bien concret. Le jeune homme effectua une grimace un peu boudeuse, puis se fit sage, se contentant de fixer la femelle bleutée de son regard métallique. C’est alors qu’elle sortit un objet inconnu qu’elle lui tendit. C… C’était quoi?
Le mot dragon refit surface et Uthann se rappela avoir vu la même matière sur le corps de la bête. Une écaille! Comme celles qu’avaient parfois les serpents du sud de la forêt… mais en plus imposante, visiblement. Wow… c’était… magnifique. Le sauvageon prit l’objet qu’on lui tendait et observa ce dernier sous toutes ses coutures, admirant le reflet chatoyant qui en émanait. Une nouvelle image d’Izé et du dragon envahit son esprit afin de confirmer qu’il s’agissait bien d’un bout d’épiderme de l’imposante créature. Son interlocutrice déclara le mot cadeau et pointa l’elfe, tentant ainsi de lui faire comprendre qu’elle lui faisait don de cette écaille. Somandil porta l’objet à sa bouche, croqua instinctivement dans ce dernier et haussa les sourcils, surpris de voir à quel point c’était dur! Izé gloussa, amusée, puis exhiba une cordelette qui pendait à son cou où trônait l’exact même objet. Oh!! C’était pour décoration? C’était très gentil de sa part! Uthann referma ses doigts sur l’écaille et la serra dans sa paume, un doux sourire trônant sur les lèvres. Elle lui offrait un objet ayant appartenu à quelqu’un qui lui était très cher… Ce simple geste eut pour effet d’englober le cœur de l’elfe sauvage d’une douce chaleur agréable. Ils ne se connaissaient même pas et pourtant, elle agissait avec lui avec tant de gentillesse…
La petite Fleur Bleue articula une nouvelle phrase, puis joignit ses propos à quelques images mentales afin de faire comprendre au principal intéressé qu’elle avait quelques questionnements pour lui. Elle… Elle se demandait pourquoi il était là? Non… d’où il venait. Ah… ça, même lui ne pouvait répondre à une telle question… Il haussa des épaules, ne sachant pas trop quelle réponse il pouvait lui fournir. D’ailleurs, bien malgré lui, un sentiment de néant fut balancé en direction de la jeune femme, voire même de confusion. Il ne se rappelait que très peu de chose de son passé. En fait, tous ses souvenirs étaient rattachés à cette forêt, véritable refuge pour lui. Baissant sa main maîtresse, Uthann enfonça l’écaille dans l’unique poche de son short rapiécé, puis son regard se porta sur son poignet droit où trônait un petit bracelet d’argent terni. Le bijou constituait l’un des rares souvenirs qu’il possédait de sa mère. Sur le dessus de la petite chaîne se trouvait une plaque du même métal, usée par le temps, où une gravure de feuille trônait. Peut-être pouvait-il lui faire don de cette breloque? Après tout, il n’avait pas besoin d’un objet comme celui-ci pour se rappeler sa génitrice… Elle était ancrée dans son cœur et son âme à tout jamais.
Très peu matérialiste, Uthann n’hésita pas à détacher le bijou d’apparence de piètre qualité et le tendit à Izé. Elle lui jeta un air incrédule, puis sembla hésiter. Le sauvageon insista en tendant toujours le bracelet en sa direction, puis esquissa un sourire alors qu’il la vit s’en saisir enfin. Oh tiens! Elle voulait lui donner un peu de nourriture! Ça, c’était gentil! Sans la moindre trace d’hésitation, Somandil agrippa l’aliment et le porta à sa bouche. Il se délecta du goût sublime qui envahissait ses papilles gustatives, puis réalisa qu’elle s’interrogeait peut-être sur l’origine de ladite breloque qu’elle tenait entre ses mains. L’elfe eut un air songeur un instant, puis ses traits s’illuminèrent alors qu’une idée traversait son esprit. Sans attendre davantage, il bondit sur ses pieds, puis s’approcha des flammes. L’être sylvestre agrippa un bout de branche à moitié brûlée, puis rompit cette dernière en deux. Rapidement, il jeta la partie intacte dans les braises, puis souffla sur le bout calciné pour le refroidir. Dès que le tout fut suffisamment froid pour être manipulé, Somandil agrippa le morceau de charbon de bois, puis se dirigea vers la paroi de l’alcôve, illuminé par le feu. Il mit quelques instants à réfléchir, puis laissa son bras aller sous la vague d’inspiration qui le prenait d’assaut. D’abord légers, les mouvements gagnèrent en ampleur alors qu’il fit des traits plus longs, plus graciles. Rapidement, une silhouette de femme prit naissance, une longue chevelure flottant au vent au même rythme que sa robe vaporeuse. Ses traits étaient doux et ses oreilles typiques elfiques trônaient de chaque côté de sa tête. Bien qu’il s’agissait carrément d’une esquisse, cette image démontrait bien à quel point la créature rustique possédait du talent. Le regard de la dame était chargé de tendresse et ses lèvres bien remplies esquissaient un sourire bienveillant. L’une de ses mains était portée à son cœur laissant voir, à son poignet délicat, un petit bracelet similaire à celui que tenait Izé entre ses mains.
Les doigts noircis de charbon, l’être sylvestre fit quelques pas de recul pour admirer son œuvre. Bon, il n’était pas totalement satisfait de ce qu’il avait rendu, mais somme toute, ça démontrait bien ce qu’il souhaitait illustrer. Il laissa tomber son fusain improvisé au sol, puis pointa la dame de l’illustration.
- Mama, fit-il doucement avant de désigner le bracelet.
C’était à elle. Et maintenant il le donnait à Izé. Il n’accordait que trop peu d’importance aux objets, alors s’en départir ne le peinait pas vraiment. Il se souvenait de sa mère, même sans l’aide de quelconque mémento. La fille bleutée eut l’air un peu ému et voulut lui rendre la breloque, mais Uthann secoua vivement de la tête. Il voulait qu’elle le garde, comme elle lui avait gentiment donné l’écaille de son dragon. Encore une fois, la télépathie atypique de l’elfe se fit aller, laissant comprendre à son interlocutrice qu’il n’en ressentait aucune tristesse. Il avait le cœur chargé d’amour pour sa mère, mais son absence ne le chagrinait plus depuis longtemps. Uthann vivait dans le présent, le passé étant loin derrière lui. De toute façon, il allait utiliser l’écaille du dragon pour se faire un nouveau bracelet qui, à ses yeux, serait encore plus joli avec tous ces reflets chatoyants! Uthann tapa ses mains l’une contre l’autre, comme pour retirer l’excédent de suie, puis il se dirigea ensuite vers la chute et y glissa ses doigts, nettoyant ces derniers sommairement. Ces histoires de souvenirs le rendaient quand même un brin nostalgique, alors qu’il farfouillait malgré lui sa mémoire à la recherche des quelques miettes de son passé qui subsistaient dans son esprit.
Tournant le regard vers Izé qui semblait exténuée, le sauvageon fit un geste vague de la main, l’invitant silencieusement à se reposer. Lui-même allait en profiter, puisqu’ils étaient temporairement coincés ici, de toute façon. Uthann contourna la jeune femme, puis s’allongea au sol dur, glissant l’un de ses bras derrière sa tête aux cheveux marron. Il fixait le plafond, puis instinctivement, sans qu’il en ait le moindre contrôle, son pouvoir se mit à agir de lui-même, balançant des images dans l’esprit de la Fleur Bleue.
Ainsi, elle put y voir trois jeunes elfes dans une carriole avec une jolie femme aux boucles brunes. Les deux plus vieux (un garçon et une fille), se chamaillaient comme des gamins alors que le troisième – Uthann, en l’occurrence – avait la tête appuyée sur les cuisses de sa maman. Puis des cris se firent entendre, voix masculine remplie de véhémence. La suite se passa si vite! La panique prit la femme d’assaut et rapidement, la carriole s’arrêta. L’elfe adulte sortit rapidement de l’embarcation, poussant ses enfants à courir devant elle, parmi les méandres de la forêt Interdite. Uthann tenait la main du fils aîné de la famille, sans comprendre ce qui se passait. Puis une confusion incroyable se fit ressentir alors qu’il déboula une pente abrupte, le séparant de sa famille définitivement.
Malgré ces images angoissantes, Somandil restait serein, zen même. Ça faisait un moment qu’il n’avait pas songé à sa famille et il se demanda, bien malgré lui, ce qui était advenu de sa mère et de sa fratrie. Qui était cet homme qui les avait poursuivis? Ce n’était pas papa… ça, il en était certain. Il ne saurait probablement jamais, en fait… C’est probablement ce qui le dérangeait le plus. Des doigts délicats se glissèrent sur son bras gauche, à la hauteur de son biceps. Naturellement, le sauvageon tourna son regard vers Izé qui lui jetait un regard rempli de compassion. Le principal intéressé se contenta d’esquisser un sourire, puis se retourna sur lui-même pour faire dos à la jeune femme. Il ferma les yeux et mit étonnamment peu de temps à s’assoupir…
***************************
Autant avait-il pu s’endormir rapidement qu’il s’était réveillé assez tôt… par un vacarme infernal qui vrillait les murs de la caverne. Les yeux grands ouverts, l’elfe sauvage se retourna sur le dos pour jeter un coup d’œil à sa compagne qui, malgré sa frêle stature, ronflait comme un ours congestionné. Couchée sur le dos, bras et jambes en croix, elle semblait trop profondément endormie pour même se rendre compte qu’elle rivalisait avec le vrombissement intense de la chute. Est-ce que c’était de la salive qu’il voyait poindre au coin de sa bouche? Ça lui était déjà arrivé une fois… et il s’était réveillé sur sa peau d’ours complètement détrempée. Bon… Ce n’était pas grave… Il allait se rattraper à un autre moment. De toute façon, ne voyait-il pas les rayons du soleil poindre timidement à travers le torrent d’eau de la chute? Peut-être profiterait-il de son éveil trop matinal pour faire quelque chose de constructif, comme trouver de la nourriture. Il était littéralement affamé!
Uthann se redressa donc silencieusement, récupéra sa lance et sa dague en os qu’il avait déposées préalablement, puis se dirigea vers la chute. Il tendit ses mains en coupole et recueillit de l’eau qu’il porta à sa bouche pour se désaltérer. Une fois la besogne faite, il passa à travers la cascade intense, enfonçant ses jambes dans le liquide froid pour ensuite jaillir de l’autre côté. Le gazouillis joyeux des oiseaux se fit entendre et déjà, la matinée était humide, étouffante même, signe flagrant d’une autre journée caniculaire. Le sauvageon se dirigea vers la rive, puis agrippa sa lance avant de s’avancer vers les rochers qui parsemaient la rivière. D’une patience infinie, il attendit que de jolies truites se trouvent à hauteur, puis les harponna, heureux de voir qu’il avait eu une prise. Il répéta l’expérience à quelques reprises, puis se dirigea vers la rive, trois beaux poissons pendants sur son arme.
D’un air concentré, Somandil alluma un feu sur la berge, usant de petits bois secs qu’il avait récoltés dans la forêt, tout près. Avec sa dague en os, il retira l’écorce de trois branches minces, vida les bêtes (avant d’aller enterrer les entrailles plus loin), puis empala à nouveau les poissons (un pour chaque branche) avant d’enfoncer l’une des extrémités des perches improvisées dans la terre. Ainsi, la viande pendait au-dessus des braises, faisant dorer les chairs juteuses des animaux aquatiques. En attendant qu’Izé ne daigne émerger de son sommeil profond, Uthann s’approcha du lagon, puis s’enfonça dans l’eau jusqu’à la taille, nettoyant sommairement sa peau dans le but évident de se rafraîchir. Sa longue chevelure couleur marron récolta le même traitement, quand du mouvement attira son attention, sur sa droite. La petite Fleur Bleue émergeait enfin, à son tour, à travers la chute d’eau. Somandil afficha un petit sourire à sa vue, puis d’un bref mouvement du menton, désigna les poissons grillés, sur la rive derrière lui. Dès qu’ils auraient mangé, ils allaient se mettre en route pour atteindre l’endroit souhaité, au-delà de la forêt Interdite. Mieux valait se mettre en marche le plus rapidement possible, car selon son estimation, ils en auraient pour quelques jours.
Sortant de la rivière, Uthann se dirigea vers ses prises, puis jeta un coup d’œil aux chaires grillées des poissons, puis hocha de la tête, déclarant que le tout semblait plutôt cuit. Il invita donc sa compagne à se servir, puis prit la truite la plus près de lui, mordant dans la chaire grillée à pleines dents. Baissant naturellement son regard lunaire sur son torse après avoir vu l’air interrogateur de son interlocutrice, Somandil nota que ses tatouages devaient attiser sa curiosité. Oh ça… c’était simplement des dessins fantaisistes. Une coquetterie de sa part, rien de plus. Il se contenta d’esquisser un sourire, laissant la question muette sans réponse, puis leva une main avant de désigner son œil. D’un bref mouvement du doigt, il dessina un sillon dans sa peau, arrêtant son geste à la hauteur de sa pommette. Ainsi, il questionnait silencieusement sa compagne concernant sa balafre. Ça venait d’où? Oh ça n’enlaidissait pas le portrait, bien au contraire! Lui-même arborait plusieurs cicatrices un peu partout sur son corps… ces marques étaient signe d’expérience et de vécu. Rien de plus.
Invité
Invité
Invité
Dim 20 Jan 2019, 15:20
«Hot summer And awkward escape!.»
Comme seule réponse à ses questionnements, le Sauvageon haussa les épaules, faisant bien entendu en sorte qu’Izékielle fronce les sourcils. Il… Il ne savait pas? Souffrait-il de problèmes de la mémoire? Elle le détailla de nouveau bien malgré elle, scrutant ses traits, intriguée à son sujet. Un sentiment de… Vide et d’incompréhension l’envahi de nouveau et elle comprit bien entendu que ceux-ci venaient d’Uthann. Il n’y avait aucun doute sur le fait qu’il ne savait tout simplement pas. Ou plus. C’était triste, selon elle enfin… Peut-être était-ce mieux. Qui sait ce qu’il avait pu vivre avant? Parfois elle se demandait elle-même si elle n’aurait pas été mieux amnésique, justement. Oublier la perte de Mirage, tout ça.
Ses prunelles quittèrent un moment les flammes pour revenir sur son interlocuteur qui lui tendait… Un bracelet? Curieuse, Izékielle le pris entre ses doigts fins, le tournant de part et d’autre comme si elle y cherchait la une réponse quelconque. De l’argent. C’était un bijou de bonne qualité, bien qu’un peu ternis dû au manque d’entretien et assurément aux conditions de vie de son porteur.
-Il est très jolie.
Fit-elle en le lui tendant de nouveau, un peu déçue de n’y avoir trouvé aucun indice si ce n’était, déjà ce qu’elle soupçonnait elle-même soit, le fait qu’il était bel et bien d’origine Elfique. Uthann ne pris pas le fins bracelet –sans doute destiné d’avantage à une femme qu’à un homme, d’ailleurs-. Celui-ci se contenta de bondir sur ses pieds, puis de se rapprocher des flammes pour agripper une branche à moitié brûlée. Il rompit ensuite cette dernière en deux et jeta la partie intacte dans les braises pour souffler sur le bout calciné dans le but évident de le refroidir. Par la suite, l’Elfe agrippa le morceau de charbon de bois, puis se dirigea vers l’une des parois rocheuses. Izékielle ne pouvait étrangement pas détacher son regard de sur lui. La suite des évènements l’intriguait au plus haut point. Prenant une bouchée de son morceau de meule, elle garda le silence tandis que son sauveur semblait réfléchir quelques instant avant de finalement s’activer et de commencer à tracer des lignes sur la pierre. Il allait lui faire un dessin? Elle adorait l’idée.
Au bout d’un moment, elle put assurément deviner la silhouette d’une femme qui prenait doucement forme. Celle-ci était dotée d’une longue chevelure, donnant cette impression qu’elle flottait au vent au même rythme que sa robe légère. Ses traits étaient doux et délicat malgré les tracés rustiques du charbon, laissant sans mal sous-entendre que le Sauvageon n’en était pas à sa première œuvre. Les oreilles de la femme en construction étaient typiquement elfiques. Uthann s’attarda ensuite sur le regard de la dame qui fut rapidement chargé de tendresse, pour ensuite se rendre à ses lèvres qui furent bien remplies tandis qu’elles esquissaient un sourire bienveillant. L’une de ses mains était portée à son cœur laissant voir, à son poignet délicat, un petit bracelet. Il n’en fallut bien entendu pas plus pour que l’ancienne Seccyeth ne fasse le lien entre celui illustré et celui qu’elle tenait encore entre ses doigts.
Le silence planait sous le crépitement des flammes et Uthann fit quelques pas de recul pour admirer son œuvre pour ensuite laisser tomber le morceau de bois calciné au sol, puis pointa la dame de l’illustration avant de prendre la parole. Bien que sa prononciation était cassé, Izékielle n’eut aucun mal à comprendre de qui il s’agissait et fit rapidement le lien avec le fait que ce bracelet avait appartenu à sa mère et… Quelque chose, bien entendu, lui disait aussi qu’elle n’était plus de ce monde. Aller savoir pourquoi, tout ceci l’attristait sincèrement. C’est les lèvres un peu pincé qu’elle tendit de nouveau le bijou à son détenteur qui lui fit signe… Qu’il ne le voulait pas? Fronçant de nouveau les sourcils sous l’incompréhension, l’Elfe jugea bon de communiquer de nouveau avec elle par le biais de sensations et d’images télépathiques. Elle comprit qu’il avait perdu sa mère depuis très… Très longtemps. Combien de temps au fait? Comment, en fait, pouvait-elle déterminé son âge? Il était si... Sage derrière ses airs de sauvages. Les Elfes vivaient très, très longtemps et… Peut-être n’avait-il pas qu’une vingtaine d’années à peine, comme elle? Mystère qui assurément, ne pourrait être résolu pour le moment. Elle observa donc le bijou, un peu envieuse de le savoir aussi détaché du passé contrairement à elle, qui semblait au contraire vouloir parfois s’y accrocher désespérément, Mirage lui manquant tellement…
Tandis qu’Uthann choisi de se diriger vers la chute afin de rincer ses mains noircis, elle s’assura de bien garder ses yeux sec en essuyant brièvement ceux-ci, le cœur gros, pour entamé machinalement de frotter le bijou contre le tissus de son pantalon, question de le faire briller de nouveau. Assurément, elle le porterait toujours et le montrerait à sa juste valeur.
-Merci Uthann… C’est vraiment gentil. J’aimerais bien pouvoir être aussi… Détachée que toi.
Souffla-t-elle entre temps, relevant ses prunelles disparates en sa direction. Elle ne s’attendait pas réellement à une réponse de sa part. Peut-être avait-elle soufflé la suite rien que parce-qu’elle savait qu’au fond, il n’y comprendrait rien. Comme prévu, pour seule réponse, celui-ci se contenta de lui faire comprendre qu’il valait sans doute mieux dormir puisque de toute manière, ils seraient coincé ici pour le reste de la nuit. Il n’avait absolument pas tort sur ce fait. Elle avait besoin de dormir et ce, pour de vrai. Elle se sentait exténué et ses courses folle tout comme la perte de sang était trop importante comparativement à la ridicule petite sieste qu’elle avait entamé sur sa branche un peu plus tôt. Elle suivit du regard Uthann qui la contourna pour finalement s’étendre tout bonnement sur le sol dur et se contenter de son bras en guise d’oreiller. Bon. Visiblement ce serait peut-être un peu plus difficile pour elle, mais elle finirait bien par s’endormir elle aussi. Non sans grimacer un peu, elle finit par s’installer elle aussi en position couchée et roula sur le côté, face au sauvageon et dos au feu, laissant sa cuisse meurtrie sur le dessus. La chaleur dans son dos était agréable, puisqu’elle avait encore un peu froid, toujours détrempée et rien pour réellement se changer. Qu’elle journée…
Elle observait l’Elfe, le fixant, pour être plus précise sans réellement le voir, songeuse lorsqu’elle sursauta légèrement en étant envahie d’images mentales venant de sa part, assurément. Rapidement, elle put y voir trois jeunes elfes dans une carriole avec une jolie femme à la longue chevelure brune et bouclée. Les deux plus vieux enfant se chamaillaient entre eux tandis que le troisième… Uthann il lui semblait bien, en vue de son regard, sa chevelure… Avait la tête appuyée sur les cuisses de sa génitrice. Puis des cris se firent entendre, la faisant sursauter en vue de ce changement drastique avec la douce vision familiale qu’elle ne connut pas, pour sa part. Il eut cette voix masculine chargée de haine et la suite déboula, littéralement. Il était très notable que la panique avait pris l’Elfe d’assaut et rapidement, la carriole s’arrêta. La femme sortit rapidement de l’embarcation, poussant ses enfants à courir devant elle parmi la végétation impraticable de la forêt Interdite. Uthann tenait la main du garçon le plus âgé de la famille tandis que bien rapidement, une confusion incroyable se fit ressentir tandis qu’il déboulait une pente très abrupte, le séparant de sa famille définitivement…
Elle n’osait trop imaginer la suite, en effet. Peut-être étais-ce mieux que le jeune enfant qu’il était à l’époque ait été séparé, car quelque chose lui disait qu’il aurait peut-être vécu une suite d’évènement bien plus tragique et violent, mais encore. Les lèvres pincées, elle étira le bras en sa direction, voulant là simplement trouver une manière de lui faire comprendre qu’elle avait compris et aussi qu’elle regrettait la tragique séparation qu’il avait pu vivre. Celui-ci se contenta de lui jeter un coup d’œil et de lui sourire, comme si rien, pour finalement se tourner dos à elle. Poussant un bref soupir, Izékielle avait du mal à saisir comment il pouvait arriver à ce point à se détacher de tout ça. Comment pourrait-elle arrivé à ne plus ressentir son cœur se fendre en songeant à Mirage? Au Plateau de Lissen, la Plage des Dragons, Tivecca? C’était là une bien belle manière de chuté…
Ramenant un bras sous sa tête et apportant l’autre contre elle afin de chercher, quelque part à conserver au mieux sa chaleur, la demi-Midjin ferma finalement les yeux, ne pouvant s’empêcher de laissé son esprit voler vers le continent noirs en ces lieux qu’elle avait foulé avec son Dragon, se laissant envahir par les souvenirs le concernant jusqu’à finir par sombrer dans un profond sommeil bien plus rapidement qu’elle ne l’aurait cru…
****************************
C’est un bruit plutôt suspect qui la réveilla littéralement en sursaut. Clignant des yeux et se redressant vivement, Izékielle observa l’alcôve pour réaliser qu’elle était seule et que ce sons n’était ni plus ni moins que… Son ronflement? Ouf… Un peu gênée, elle remercia le fait que le sauvageon n’était plus là et étrangement, un sentiment de regret envahi rapidement son esprit, mêlé à tout ceci. Essuyant sa bouche pour réaliser qu’une coulisse de salive s’y trouvait, elle soupira puis jeta un coup d’œil à sa jambe qui, bien qu’elle fût beaucoup plus rouge que la veille, semblait commencer à vouloir cicatriser. Le petit feu à ses côtés n’était plus, ne faisant que fumé très légèrement. Izékielle ramassa ses effets et se redressa, sentent soudainement tout son sang descendre plus férocement le long de sa jambe et la faisant grimacer, puis jeter un coup d’œil à sa blessure. Beurk! Elle ne pourrait assurément pas mettre autant de poids qu’elle le désirait sur celle-ci et en vint à la conclusion qu’elle choisirait sa forme ours durant son parcours vers le lieu souhaité. N’étant pas assez sure que sa forme volatile pourrait trainer sur une longue distance son sac à bandoulière plutôt lourd en soit.
Le soleil était visiblement levé depuis un petit moment et il était temps de se remettre en route si elle voulait briser le plus de distance possible entre elle et Béryl avant la nuit. Se dirigeant vers la chute, elle choisit de s’y assoir pour étirer doucement la main et ainsi laisser sa main en coupole cueillir de l’eau qu’elle but avec grand plaisir et répéta le processus pour laisser ensuite couler le liquide qui lui semblait glacial sur sa plaie non sans qu’un frisson lui parcours la cuisse. Chose faite, elle ouvrit sa gourde, vidant l’eau à l’intérieur et la rempli de nouveau.
C’est là qu’une agréable odeur vint chatouillée ses narines et qui bien entendu, rappela aussitôt à son estomac que son dernier vrai repas remontait à loin et que tout ce qui trônait dans son estomac ne devaient être que les vestiges de ce petit morceau de fromage qu’elle c’était permise, peu avant de s’endormir la veille. Mmmhh. C’était du poisson, assurément. Du poisson qui grillait sur le feu. Curieuse, elle se redressa en rangeant le tout et jeta un coup d’œil prudent à travers une fente entre la chute et la pierre pour y déceler sans mal la silhouette d’Uthann qui se trouvait dans le petit lagon, de l’eau jusqu’à la taille. Aller savoir pourquoi, un sourire trôna aussitôt sur ses lèvres et l’ancienne Seccyeth s’empressa de s’écraser au mieux contre la pierre pour passer la chute, puis, à mi-chemin de celle-ci s’arrêta pour balancer son sac à bandoulière en bas, sur la terre à côté et se positionner afin de sauter directement dans l’eau en un plongeon contrôlé.
Nageant sous l’eau en laissant sa cuisse pendre mollement ce qui lui faisait étrangement du bien, Izékielle émergea non loin de la rive et se contenta de faire quelques brasses jusqu’à ce que l’une de ses jambes touche le sol rocailleux et plutôt glissant tandis qu’Uthann lui indiquait que le poisson était prêt, un sourire trônant sur ses lèvres. Mais il était serviable, lui! Elle choisit de contourner ce terrain accidenté jusqu’à ce qu’elle trouve une bonne prise et s’extirpe de l’eau sans risquer de perdre pied bêtement. Puis tordit ses cheveux qu’elle remonta en un chignon sur sa tête et alla ramasser son sac qu’elle glissa sur ses épaules. Elle se dirigea ensuite vers le petit feu et agrippa une branche où un poisson s’y trouvait.
-Merci Uthann.
Fit-elle en posant ses doigts vers ses lèvres, pour ensuite lui désigner le poisson sur son bâton. Celui-ci avait déjà entreprit de mangé sa part et il fallait avouer qu’elle ne se fit pas prier outre mesure pour s’attaquer elle aussi à la créature aquatique. Tandis qu’elle mastiquait, son regard coula sur le torse de l’Elfe sauvage, notamment sur les dessins que sa peau arborait, essayant d’y trouver là une quelconque signification sachant que plusieurs tribus utilisait souvent ce type de décoration corporelle permanente pour souligner des passages ou simplement laissé aller leur imagination. Elle trouvait donc cela un peu fascinant de voir qu’Uthann qui vivait seul avait eu exactement ce même comportement. Relevant ses prunelles vers le visage de celui-ci, elle se sentie un peu gêné de réalisé qu’elle le dévisageait sans doute depuis un moment, mais ce dernier se contenta de lui offrir un simple sourire, pour porter ses doigts à son œil et descendre rapidement jusqu’à sa pommette, un regard interrogateur sur le visage. Habituellement, la réaction de l’ancienne Seccyeth restait souvent la même: Elle se vautrait dans un quelconque air indifférent afin de se protéger et par la suite inventé une histoire bidon concernant sa balafres. Elle n’en avait pas honte, elle lui rappelait seulement à chaque fois les hurlements de son Dragon et la tragédie en découlant. Là, elle avait l’impression qu’il ne serait pas possible de berner aussi aisément son interlocuteur. Malgré tout peu désireuse d’en parler, elle lui offrit un bref sourire et détourna le regard vers son poisson, hochant négativement la tête tandis que de sa main libre elle tapota son cœur. S’il aurait été plutôt aisé de lui envoyer simplement les images qui défilaient dans son esprit, elle n’avait surtout pas envie de lui offrir ce genre de désagréable vision durant un moment aussi… Paisible?
Un silence plana entre les deux –comme un peu depuis le début, en fait- et chacun mangea son poisson, plongé dans leurs pensées respectives. Izékielle termina son poisson et ne put s’empêcher d’observer le deuxième avec une envie visiblement mal dissimulée, puisqu’Uthann lui fit signe de le prendre. S’il savait l’appétit… D’ours qu’elle pouvait avoir malgré sa carrure délicate, sans doute craindrait-il qu’elle ne le dévore durant son sommeil, outre l’avoir sans doute réveillée avec son ronflement intempestif… Elle étira finalement la main, balançant le bâton du précédent dans le feu et agrippa l’autre morceau de bois pour ensuite se laissé choir sur le sol en prenant soin d’étirer sa jambe et croqua avec une joie mal dissimuler dans sa seconde part. L’Elfe attira son attention sur sa propre jambe, le regard interrogateur, signant à savoir si elle était en mesure de marcher. Affichant un sourire en coin, Izékielle hocha positivement la tête et s’empressa, d’ailleurs de terminer sa deuxième portion pour fouiller dans son sac et y sortir une petite boite métallique qu’elle ouvrit. L’odeur était peu attirante, mais sa soignait très bien les plaies, avec le bénéfice de les protéger de l’extérieur. Avec la marche qu’ils allaient avoir, valait mieux ne pas la laissé à l’air libre, sous risque de ficher des choses indésirables à l’intérieur de ses chairs. Elle appliqua de la pommade sur sa blessure et tendit machinalement la petite boite au curieux.
-En effet, ça sent mauvais. Gloussa-t-elle en lui voyant l’air. Mais sa protège et engourdie un peu la plaie.
Ce dernier lui tendit de nouveau la petite boite, visiblement peu intéressé à la garder tandis qu’elle se chargeait de se redresser et de chercher du regard une branche qui l’aiderait à se déplacer. Bien qu’elle avait prévue de se déplacer à quatre patte, la présence de son nouvel ami ici présent gâtait un peu ses plans. S’il vivait dans un tel endroit depuis l’enfance, elle doutait fort qu’il prendrait bien la chose de la voir se transformer en un quelconque prédateur. Trouvant finalement un bout de bois assez large et à bonne hauteur pour la soutenir, la jeune Mercenaire fit signe au sauvageon qu’elle était fin prête et, sans attendre, celui-ci se mis en route, ouvrant la marche…
****************************
Ils avaient déambuler de longues heures avant de finalement s’entendre tous les deux pour prendre une pause dans un terrain un peu accidenté, mais non loin d’un ruisseau. Une falaise se trouvait derrière eux, leurs permettant une magnifique vue sur la Forêt Interdite et même, au loin, les terres qu’elle visait. Cela lui semblait si loin, alors qu’en quelques battements d’elle elle aurait pu s’y rendre. S’éloignant du rebord, elle afficha un sourire à Uthann qui ramenait lui, déjà du bois pour faire un feu. Boitillant prudemment plus que par douleurs jusqu’à l’endroit déterminé, celui-ci lui fit comprendre qu’il allait chasser pour trouver quelque chose à mangé. Ce n'étais pas une mauvaise idée en soit et cette fois, Izékielle fit la moue. Elle se sentait sincèrement coupable d’être aussi inutile de la sorte. Après tout, celui-ci l’aidait de bon cœur sans rien demandé en retour. C’était impressionnant de voir qu’une telle bonté de cœur existait toujours. Sans doute qu’en vivant éloigné de la sorte, celui-ci avait su éviter d’être tout simplement souillée par les subterfuges du monde dans lequel la majorité évoluait. Et si un jour ont le trouvait? Que lui arriverait-il? Uthann avait de la chance de n’être jamais tombé sur personne de malsain… Cela la força alors à ce demandé si justement, il n’avait pas déjà rencontrer d’autres personnes dans cette forêt?
Ses pensées furent coupée lorsqu’une pierre et du bois apparurent dans son champ de vision. Avec un sourire, l’Elfe lui mima comment s’y prendre pour allumer le feu. C’était bien la moindre des choses qu’elle puisse faire une telle chose! Lui faisant signe de garder les instruments bien qu’elle savait comment s’y prendre aussi de cette manière, la jeune demi-Midjin se contenta de se rapprocher des lieux de quelques pas, s’éloignant par là un peu de son compagnon impromptue pour levé la paume d’une de ses mains vers le haut où instantannément, des arcs y apparurent, faisant visiblement sursauté le sauvageons.
-Éclairs… Magie
Fit-elle avec un petit sourire au coin des lèvres. Bon. Sans doute comprendrait-il que son feu dans l’alcôve n’était donc pas le premier qu’elle voyait, mais elle devait avouer qu’il y avait quelque chose d’amusant à voir l’air qu’il affichait. D’ailleurs, celui-ci se rapprocha d’elle et tendit l’index vers sa main, forçant la magicienne à éloigner sa main et profiter du mouvement pour jeter un arc vers le bois qui sous le choc s’embrasa aussitôt. Chose faite, les arcs disparurent de sa main et Izékielle se tourna vers Uthann.
-C’est dangereux Uthann… Pas toucher…
Oui, son électricité était dangereuse pour les autres et visiblement, celui-ci ne comprenait absolument pas ce qui venait de se produire, pas plus ce qu’elle voulait lui dire après tout, comment lui expliquer le concept que cela ne la blessait pas elle, mais pouvait le faire avec lui? Elle pointa donc sa propre tempe et pointa le crâne d’Uthann, signe qu’elle tenterait de lui faire comprendre ses questionnements par images. Ainsi donc, elle réfléchit un moment avant de fermer elle-même les yeux et montrer une image où une autre personne avait payé les frais de son pouvoir, électrocutant en fait, un homme qui avait tenté, dans un combat de lui faire la prise de l’ours. La scène ne dura pas plus longtemps. Elle refit alors le même manège en créant de nouveau ses typiques arcs bleu dans sa paume, puis leva la main vers le ciel et envoya un éclair se perdre dans les nuages, provoquant dans ceux-ci un son typique à la foudre, mais en moins impressionnant. Sous le regard incrédule de celui-ci, elle se contenta tout bonnement d’hausser les épaules et de lui sourire, hochant négativement de la tête, pour pointé Uthann, puis son propre cœur et lui offrir un clin d’œil. Non, elle ne lui ferait jamais de mal –enfin, s’il ne s’en prenait soudainement pas à elle-. Ainsi, une idée lui vint ensuite à l’esprit.
-Tu as des pouvoirs? De la magie?
Elle était sûre que oui, c’était un Elfe, pardi! Elle pointa donc Uthann du menton avec un petit sourire en coin, puis lui fit signe de la main de procédé. Sait-on jamais, cela pourrait peut-être s’avérer utile? Sommes toutes, sa faim avait disparue, rapidement remplacée par la curiosité.
Il détaillait son visage aux traits délicats et à la peau soigneusement opalescente. Il n’avait jamais vu une femelle comme elle, jusqu’à présent, alors n’était-il pas normal qu’elle suscite un intérêt plus poussé de sa part? Et puis, cette cicatrice, signe d’une expérience probablement enrichissante, voulait assurément dire quelque chose, pas vrai? Malgré tout, l’elfe attendit patiemment une réponse imagée qui ne vint jamais, songeant au fait qu’elle n’avait peut-être aucune explication à lui offrir. Peut-être que toutes les Petites Fleurs bleues dans son genre étaient faites exactement comme elle? Ce qui faisait alors en sorte que cette supposée balafre n’avait probablement pas autant d’importance qu’il ne l’avait préalablement cru. Bref.
Le sauvageon se contenta de hausser des épaules, puis détacha un autre gros morceau de chair de poisson qu’il enfourna dans sa bouche avec délice. Un peu pris dans ses pensées, le sauvageon gardait le silence… ce qui ne faisait pas différent de d’habitude, pour dire vrai. C’est alors qu’un regard lui fut balancé avec insistance, le poussant à relever la tête. Hmmm?? Izé semblait le supplier du regard de pouvoir dévorer la dernière truite et l’elfe lui fit simplement signe de procéder. Pour le moment, il en aurait assez… au pire, il chasserait advenant un grondement intempestif de son estomac. Un air ravi au visage, la jeune femme agrippa la dernière prise aux chairs grillées, puis jeta le premier bâton dans les flammes avant de s’asseoir au sol. Elle mangea la deuxième truite avec tant d’extase que Somandil ne put s’empêcher de sourire. Il connaissait ce sentiment de pure satisfaction quand, enfin, l’estomac affamé se remplissait d’aliments comestibles. C’était probablement l’une des plus grandes joies de la vie, à son humble opinion.
Coulant son regard vers la jambe blessée et étendue de Izé, l’elfe pencha légèrement la tête sur le côté. Allait-elle être en mesure de marcher, malgré ces chairs meurtries? Curieux, il indiqua le membre blessé d’un simple mouvement du menton et il n’en fut pas plus pour que l’étrange femelle comprenne où il désirait en venir. D’un mouvement de la tête, elle acquiesça à sa requête silencieuse avant de jeter les restes de sa deuxième truite préalablement engloutie dans les braises ardentes. Uthann l’imita, puis s’approcha doucement afin de voir le contenu de la petite boîte qu’elle ouvrait avec précaution. C’était quoi? Izé tartina ses doigts d’une drôle de matière gélatineuse et appliqua celle-ci sur sa cuisse peinant à cicatriser… avant de tendre le tout au sauvageon qui ne se fit pas prier. Il tendit les mains en écuelle afin de recueillir le petit objet, puis porta ce dernier à son flair afin d’en humer l’odeur. BERK! C’était infect!! Son nez délicat se plissa et il se recula rapidement avant de rendre la boîte à sa légitime propriétaire qui gloussa.
Évidemment qu’il ne comprit aucun traître mot qu’elle articula, mais au vu de son intonation et de son air amusé, il saisit rapidement qu’elle lui donnait raison quant à l’arôme particulier de cette pommade. Le sauvageon ne comprenait pas à quoi tout ça pouvait bien rimer, mais décida de laisser Izé gérer ses propres plaies. Se redressa de toute sa hauteur, le sauvageon s’étira langoureusement, et jeta un regard calculateur en direction de sa compagne improvisée. Elle semblait chercher quelque chose du regard… Ce n’est qu’au bout d’un moment qu’elle porta son intérêt vers une longue branche solide qu’elle usa pour se déplacer. Ingénieux! Un sourire aux lèvres, l’elfe ouvrit donc la marche, s’enfonçant dans les méandres de la forêt Interdite.
************
Les heures s’étaient écoulées plus rapidement que prévu, surtout au vu de la distance parcourue! Pour dire vrai, le sauvageon aurait espéré progresser beaucoup plus vite, mais n’avait évidemment pas pris en compte dans le calcul la lenteur effroyable de sa compagne. Certes, elle était blessée, il le saisissait bien… mais il aurait cru que cette branche l’aurait aidé à se déplacer plus vite. Et bien, il avait tort! Constatant que la jeune blessée semblait exténuée, le sauvageon acquiesça à sa requête de repos et s’installa, en sa compagnie, sur le terrain accidenté qui leur offrait une magnifique vue sur les environs. Songeur, il fixa l’horizon, puis réalisa qu’elle était peut-être encore affamée? Normalement, quand il était fatigué, c’était soit parce qu’il avait envie de dormir ou parce qu’il crevait la dalle. Sans crier gare, le sauvageon détala tout au bas de la dénivellation abrupte du terrain, puis agrippa prestement du petit bois qu’il ramena près d’Izé. Cette dernière s’installa non sans boitiller, puis l’observa un instant alors qu’il créait un cercle de pierres destiné à la création d’un feu.
L’elfe jeta un coup d’œil à sa compagne et, de par ses gestes, lui fit comprendre qu’il irait chasser afin qu’elle puisse se sustenter. La belle Fleur Bleue hocha positivement de la tête, puis Somandil profita du silence ambiant pour disposer son bois. Il agrippa deux pierres de bonne taille et les frappa l’une contre l’autre, espérant pouvoir créer une flammèche tant souhaitée. Il répéta son manège à quelques reprises sans grand succès, puis Uthann suspendit son geste, notant le regard d’Izé, posé sur lui. Un sourire apparut sur ses lèvres fines et il prit la peine de recommencer afin de montrer à son interlocutrice comment il s’y prenait. Assurément, elle voulait connaître les mystères entourant ces flammes crépitantes et brûlantes! Il ne pouvait lui en vouloir pour ça… C’était si pratique! En réplique à sa démonstration silencieuse, la fille-au-dragon se releva et s’éloigna légèrement avant de lever une paume en direction du ciel. Un crépitement se fit entendre et des étincelles importantes et impressionnantes apparurent sous le regard estomaqué du sauvageon. Mais… mais c’était quoi??? Et comment faisait-elle ça?? Évidemment qu’il avait sursauté à cette apparition mystérieuse! Il s’attendait à tout sauf ça!
Assurément, son expression béate avait cultivé l’hilarité chez la jeune femme. Éclairs magie? C’est comme ça que ça s’appelait? Lui aussi voulait créer des éclairs magie! Il ferait aisément fuir les prédateurs persistants avec un truc aussi impressionnant que ça! Se relevant prudemment, l’elfe s’approcha de la petite Fleur Bleue et tendit le doigt en direction de l’éclair magie, curieux de la sensation qu’évoquerait une chose aussi belle, au toucher. Izé eut un mouvement de recul, puis projeta l’étrange énergie directement sur le petit bois sec, embrasant le tout en un clin d’œil. Ah ouais… c’était beaucoup plus efficace de cette façon. Allez savoir pourquoi, le sauvageon eut un pincement au creux de sa poitrine, réalisant qu’il n’apprenait – au final – strictement rien à la voyageuse qui l’accompagnait. Envolée la fierté! Bon… Tant pis.
La beauté azurée reprit la parole, déclarant des propos qui étaient PRESQUE tous inconnus au sauvageon. AH! Dangereux! Il connaissait ce mot! Ce vocabulaire de base lui évoquait certaines consignes que lui donnait parfois sa défunte mère.
- Dangereux, répéta-t-il tout bas, en hochant de la tête.
Ainsi, il ne pouvait toucher à ces éclairs magie sous peine qu’ils fussent dangereux. Évidemment, il ne comprenait absolument pas comment elle faisait ou même pourquoi ELLE pouvait y toucher. Mais il n’allait pas la défier et tenter de désobéir à sa consigne. Retournant s’accroupir près des flammes, Somandil jeta un regard en coin en direction de la femelle opalescente, puis vit qu’elle pointait sa tempe avant d’indiquer la tête du sauvageon. Elle voulait lui faire passer un message? Uthann opina du chef, puis vit des images danser dans son esprit. Atteint par l’un des éclairs magie, un homme sembla se tortiller de douleur avant de s’effondrer au sol… Ah ouais… maintenant qu’il y réfléchissait, l’idée de palper cette drôle d’énergie était moins intéressante tout à coup. Joignant le geste à la pensée, Izé créa de nouveaux arcs crépitants entre ses mains, puis les balança vers le ciel. Un éclair zébra les cieux pourtant exempts de nuages, émettant cette sonorité typique à la foudre.
La bouche ouverte et l’air surpris, l’elfe sauvage avait assurément l’air d’une carpe. Elle… elle créait la foudre, littéralement! Il tourna son regard lunaire vers la jeune femme céruléenne, puis la vit hausser les épaules avant d’esquisser un sourire rassurant. Un mouvement effectué fit comprendre à Somandil qu’elle ne désirait pas lui réserver le même sort qu’à ce bipède préalablement divulgué par image mentale. Ah bah encore heureux! Il n’avait clairement pas envie d’être atteint par une chose pareille! Izé lui posa une question incompréhensible, mais le jeune homme intemporel put comprendre le mot magie. Elle voulait savoir s’il pouvait créer des éclairs magie lui aussi? Heuuu… non… Pas qu’il sache en tout cas. Elle fit néanmoins signe de procéder et le sauvageon ne savait plus où se mettre. Elle… elle voulait qu’il fasse comme elle! Mais… Mais il n’avait aucune idée comment faire! Et il ne voulait surtout pas la décevoir… Il devait improviser!
Jetant un regard rapide autour de lui, Uthann agrippa une poignée de petit gravier qui se trouvait à ses pieds et lança cette dernière dans les airs, chaque petite pierre teintant le sol au premier contact. Un silence se fit entendre… et l’elfe jeta un regard en coin à la fille bleutée qui ne semblait pas comprendre où il voulait en venir… Ah… ce n’était pas ce qu’elle désirait? Une simple œillade commune fut suffisante pour qu’elle comprenne qu’il ne saisissait en rien la question préalablement posée. Évidemment qu’elle éclata de rire! C’était d’un ridicule! Somandil se mit à rougir malgré lui, un peu gêné parce qui venait de se produire. C’était bizarre ce sentiment de chaleur dans ses joues! Il ne se rappelait pas s’être déjà senti comme ça. Malgré tout, l’être sylvestre se racla la gorge, désireux de retrouver contenance, et fit simplement signe qu’il allait s’éloigner. Ouais… autant se sentir utile et partir chasser, pas vrai?
Et voilà qu’il venait de découvrir l’orgueil.
Oh il l’entendit bien l’appeler par son prénom, entre deux éclats de rire. Elle était peut-être soucieuse qu’il ne s’éloigne pas avec cet air froissé au visage, mais il préférait nettement faire ce qu’il savait faire de mieux : traquer et chasser des proies. Dégainant donc sa lance, le sauvageon s’élança à travers les arbres, scrutant le moindre signe de la venue imminente d’une biche ou de tout autre animal susceptible de les sustenter tous les deux…
************
Le crépuscule était tombé maintenant, laissant entrevoir les derniers rayons solaires qui disparaissaient au loin. Il fallait dire qu’il était parti pendant près de 3 heures. Oh la forêt regorgeait de proies potentielles, mais Uthann avait jeté son dévolu sur un animal plus gros qu’un simple lapin ou une perdrix. Il fallait dire qu’il crevait la dalle aussi, alors autant abattre une bête qui allait assurément fournir suffisamment de nourriture pour les deux affamés qu’ils étaient. Ainsi, il trancha avec sa dague en os la jugulaire d’un sanglier qui couina entre deux gargouillements avant de finalement rendre l’âme. Il ne prenait pas particulièrement plaisir à mettre à mort des herbivores… Il le faisait uniquement par nécessité, en fait. Lentement, l’elfe se pencha vers l’avant et apposa son front contre la tête refroidissante du porc sauvage, rendant ainsi silencieusement hommage à cet être qui allait lui servir de repas. Uthann respectait chaque vie grouillant dans cette forêt… Malheureusement, ce n’était pas tous les bipèdes qui pensaient comme lui, assurément.
Rangeant l’arme ensanglantée dans son dos ainsi que sa lance qui était fichée dans les chairs de sa victime, Somandil agrippa le porcidé et le balança sur ses épaules alors qu’il se remettait en marche en direction du campement temporaire qu’il avait érigé en compagnie d’Izé. Le souffle un peu court – car le sanglier était tout de même lourd! –, l’être sylvestre progressa à travers la végétation dense de la forêt Interdite, puis se figea sur place alors que des cris de frustration montaient à ses oreilles. Izé?! Les sourcils froncés, le chasseur s’approcha de la pente abrupte en haut de laquelle la jeune femme se reposait, puis il se figea à nouveau en entendant des rires masculins voguer jusqu’à ses oreilles. Qu’est-ce que…? Elle n’était pas seule? Et visiblement, elle était loin d’être heureuse de la compagnie improvisée avec laquelle elle se trouvait. Bien qu’il ne saisissait pas les propos balancés en direction d’Izé, Somandil put noter que les intonations de voix masculines étaient méprisantes et ne présageaient rien de bon. Il… Il devait voir de quoi il s’agissait!! À contrecœur, Uthann déposa le corps du sanglier au sol, espérant intérieurement qu’aucun charognard ne viendrait lui voler sa prise, puis grimpa dans un arbre pour mieux voir ce qui se passait.
Ils étaient six entourant la mercenaire qui se débattait comme une diablesse, beuglant des propos hargneux. Un septième homme maintenait la fille azurée contre la solide pierre derrière elle, forçant sa main dans le pantalon d’Izé qui ne semblait en rien approbatrice de ce geste. Levant une main, la guerrière sembla attaquer son agresseur qui se mit à convulser soudainement avant de s’effondrer au sol, laissant voir sa braguette ouverte et son attirail bien sorti dans sa chute. Somandil ne saisissait pas bien toute la gravité de la situation, mais il avait suffisamment de discernement pour comprendre que la vie de sa compagne était en danger. Malgré lui, l’elfe sentit un grondement envahir sa gorge recouverte de tatouages fantaisistes. D’ordinaire, il aurait pris la fuite – à l’instar de n’importe quel animal sauvage – afin de rester en dehors de ce conflit qui ne le regardait en rien… mais pas cette fois.
Sans plus attendre, Uthann descendit de son perchoir en un seul bond. Une fois au sol, il retira son short rapiécé, ses brassards de fourrure ainsi que ses armes et déposa le tout près du corps du sanglier gisant. Sans plus attendre, il se jeta vers l’avant et son corps se muta, quittant ses airs elfiques pour une apparence plus bestiale, plus primitive. L’énorme jaguar fusa à travers la végétation, usant du couvert végétal pour se rapprocher le plus possible du groupe d’hommes qui malmenaient la fille bleutée. Ses yeux lunaires fixaient ses cibles avec intensité, ses oreilles étant hérissées sur son crâne en un air prédateur. Lentement il progressa, posant une énorme patte devant l’autre. Izé criait de rage alors qu’elle voyait son pantalon se faire arracher de son corps, ce qui, évidemment, attirait l’attention des hommes sur elle. Dès qu’il fut suffisamment près, Uthann se tendit comme arc et ses pattes arrières piétinèrent le sol un moment, prêtes à le propulser avec une force surprenante.
Et il passa à l’action.
Le grand félin bondit, toutes griffes dehors, prenant les mâles bipèdes de revers. De par son poids impressionnant, le jaguar écrasa sa première cible au sol alors qu’il entourait ses énormes pattes autour du corps d’un homme hurlant de terreur. Les griffes acérées de la bête vinrent se planter dans le torse de sa victime alors que sa mâchoire terriblement puissante se referma sur le crâne du malheureux. L’humain écrasé au sol se tortilla un instant, jusqu’à ce qu’un craquement lugubre se fasse entendre, le laissant inerte, face contre pierre. Sans attendre, le grand félin tacheté bondit vers la fille bleutée, la surplombant de tout son corps puissant, puis fendit l’air de sa redoutable patte avant de pousser un rugissement en direction d’un autre agresseur, les oreilles plaquées sur son crâne. Ils avaient intérêt à reculer, car il n’hésiterait en rien à s’en prendre à un autre d’entre eux!!
Toutes armes dehors, les guerriers humains lui firent face, pestant en sa direction sans que le jaguar ne puisse comprendre. Son regard menaçant se planta dans les prunelles d’un humain roux, et le grand félin s’avança vers lui en effectuant un arc de cercle bien calculé, manœuvre typique aux grands prédateurs. Il cherchait le meilleur angle pour passer à l’offensive, ce qui poussa l’homme nerveux à pivoter sur lui-même pour lui faire face. Immanquablement, dans son souci de ne pas tourner le dos au prédateur tacheté, l’homme dut quitter la fille bleutée du regard, donnant un angle d’attaque parfait pour la fille-au-dragon… Il lui suffisait de saisir l’opportunité pour enfin se venger de ces hommes qui, assurément, l’avaient traqué jusqu’ici…
Invité
Invité
Invité
Jeu 14 Fév 2019, 03:24
«Hot summer And awkward escape!.»
Elle n’était pas très sure que celui-ci comprenne ce qu’elle souhaitait le concernant. En même temps, pouvait-elle lui en vouloir? Assurément pas. Ils avaient déjà suffisamment de mal à se comprendre ce qui en même temps ne la dérangeait pas vraiment. Voyant peut-être cela comme un certain défi, aller savoir. Quoi qu’il en soit, Uthann jeta des coups d’œil incertains et visiblement un peu désespéré tout autour de lui, forçant l’ancienne Seccyeth à faire de même. Il semblait chercher quelque chose? D’ailleurs, ce dernier agrippa une poignée de petit gravier qui se trouvait à ses pieds et lança cette dernière dans les airs. Izékielle s’attendait sincèrement à quelque chose, ne serait-ce que de les voir flotter dans les airs? Mais… Rien. En effet, chaque petite pierre, sans la moindre résistance alla s’écraser sur le sol, sans plus de cérémonie.
Un silence plana un instant. Laissant la jeune demi-Midjin assurément prise au dépourvue quant à la tournure de cette situation soudainement devenue un peu étrange. N’y comprenant franchement rien, car elle était persuadée que celui-ci avait sans le moindre doute ne serait-ce qu’un tout, petit, petit pouvoir, elle croisa finalement les prunelles du sauvageons et… Ne put alors s’empêcher d’éclater de rire face à sa mine un peu déconfite. Oh bon sang!... Cela faisait une éternité qu’elle n’avait pas ainsi ris de bon cœur et franchement, ça n’était en rien dans le but d’insulter son compagnon d’infortune, loin de là! Ils ne se comprenaient tout simplement pas… et… Étais-ce une lueur rosée qu’elle avait pu remarquer sur ses joues? Ah! Il était trop mignon! Mais visiblement, cette petite euphorie passagère ne fut pas réciproque puisqu’Uthann quant à lui décida alors de tourner tout simplement les talons tout en sortant son arme dans le but évident de leur trouver quelque chose à manger…
-Mais!... Attend!... Uthann! Merde, elle devait arrêter de rire! Reviiiiiiiiennnnnn je suis désolée! Ce n’est pas contre toi c’est juste que… Ahhhh…
Fit-elle en soupirant, battant l’air de sa main pour le voir disparaître. Ah ce qu’elle pouvait être nulle dans les relations sociales, franchement! Ce faire tourner le dos de la sorte par un sauvage qu’elle avait réussi à offusqué!... Gloussant malgré elle tout en ressentant un sentiment plutôt contradictoire de culpabilité, Izékielle fini par baisser le regard sur le sol d’un air plus sérieux qui dura à peine… Quelques secondes lorsque ses prunelles disparates se posèrent sur les dit-cailloux et… Voilà qu’elle riait de nouveau.
-Tu es complètement débile, ma foi…
Marmonna-t-elle pour elle-même, cherchant sincèrement à reprendre contenance. Savait-il au moins qu’il lui avait remonté le moral? Assurément pas, mais bon. C’était peut-être mieux ainsi qui sait. Pas qu’elle préférait ce vautrée dans la morosité, mais… Mais la présence de plus en plus agréable de celui-ci n’était sans doute pas une bonne chose. Ils ne se reverraient sans doute plus jamais après cette petite aventure. Elle retournerait vaquer à ses occupations de voleuses/mercenaires et lui… Aux siennes…
Soupirant finalement, elle finit par se retourner et aviser le feu, lequel elle comptait bien garder allumer d’ici à ce que l’Elfe ne revienne. En même temps, elle se sentait soudainement fortement inutile. Peut-être aurait-elle la chance de trouver de quoi accompagné leurs repas, pas trop loin? Affichant un petit sourire en coin, elle fit quelques pas bien déterminé pour… Réalisé qu’il valait sans le moindre doute mieux de ne pas bouger et de reposer sa fichu jambe. Rageant intérieurement, elle choisit donc de s’occuper de sa blessure qui n’avait pas très bonne mine, mais qui pourrait être pire, si elle ne lui avait pas apporté les soins nécessaires dans le mesure de possible et des diverses situation lui étant tombé sur la tête. Bon… Pour passer le temps maintenant? Et si elle essayait quelques tours sur la guérison qu’elle avait appris en tant qu’élève? Cela ne pourrait pas être bien pire. Elle n’était tout de même pas un Démon pour échouer aussi lamentablement, pardi!
Ainsi donc, Izékielle s’installa sur le sol, dos à un rocher de manière à couvrir le plus de zone avec son regard et surtout s’assurer de pouvoir apercevoir l’approche quelconque d’un prédateur à travers la forêt. Restant immobile un moment en fixant sa plaie, elle finit par trouver la concentration nécessaire –du moins, elle l’espérait!- afin de pouvoir chercher à faire travailler cette magie qui de plus en plus elle regrettait d’aussi mal maîtriser! Chose à laquelle elle devrait assurément remédier. Le pire dans tout ça? C’était qu’elle savait pertinemment où son principal problème se situait et celui-ci se trouvait entre ses deux oreilles! En effet, elle avait du mal à concevoir qu’elle pouvait réellement être en mesure de se guérir alors qu’elle avait autant souffert durant ses années d’apprentissage. Si certains avaient de la facilité sur des magies dites «de base», elle, elle semblait toujours avoir un pied derrière tout le monde avec celles-ci. Elle réfléchissait trop. Combien de fois lui avait-on fait cette remontrance déjà? Elle ne les comptait plus.
Dans tous les cas, le temps passa et elle ne saurait dire si elle avait considéré que celui-ci avait défiler rapidement ou non, mais au moins, elle avait réussi à faire quelque chose de potable concernant sa blessure. Elle était plutôt fière et aurait franchement aimé que Mirage vois ses progrès. C’est donc en songeant à lui, que la renégat de l’Empire leva son regard à demi azurée vers le ciel en un long soupir pour observer les étoiles qui déjà voulaient prendre leurs droits sur le tableau trop clair les empêchant de briller. Fermant un moment les yeux, elle prit une grande inspiration qui fut bien rapidement interrompue par un craquement sur sa droite. Huh? Se tournant vivement tout en s’étirant afin de prendre prudemment son Arakh entre ses mains, elle ne put en constater l’origine que la silhouette d’un homme aux cheveux brun apparus à travers les arbres. Affichant un bref sourire en coin, Izékielle fut persuadé durant les quelques petites secondes qu’il s’agissait du sauvageon qu’elle était bien heureuse de revoir. Avouons-le, celui-ci aurait bien pu partir et l’abandonnée ici aussi… Elle ne put s’empêcher de prendre la parole, même s’il ne comprendrait encore une fois pas le traitre mot.
-Sincèrement Uthann, je suis désolée si je t’ai…
Sauf que… Sa manière de se mouvoir et aussi sa silhouette, plus imposante lui fit comprendre trop tard de qui il s’agissait. Ce levant d’un bond, elle évita en même temps de justesse une prise juste derrière elle tandis que l’un des dix hommes – et ils étaient présentement huit, car elle en avait buté deux dans sa fuite- qui avaient tenté de l’abattre plus tôt sortie de nulle part, la plaquant sans ménagement. S’écroulant sous son poids et en grimaçant sur la douleur nouvelle de sa jambe encore sensible, la jeune voleuse n’hésita pas une seconde à rabattre son arme dans le dos de celui-ci en étirant le bras et lacérant sa chair d’un bout à l’autre le plus profondément possible. Celui-ci hurla et la cogna durement. Visiblement, la blessure était trop superficielle en vue de sa position précaire pour l’achevé sur le coup, mais bien entendu, celui-ci se mis à geindre de plus en plus faiblement jusqu’à s’éteindre entièrement au-dessus d’elle, l’écrasant de tout son poids en un gargouillis satisfaisant. Elle tourna légèrement de l’œil, mais chercha à se ressaisir tandis qu’elle sentait des poignes la prendre par les bras et la tirer de sous le cadavre qui avait déjà laissé couler son hémoglobine sur sa personne.
Elle reprit rapidement contact avec la réalité en sentent qu’on la délestait de son arme et bien entendu qu’elle réagit fortement! Elle savait très bien qu’ils n’avaient pas parcouru tous ses kilomètres rien que pour discuter avec elle! Ils voulaient assurément l’abattre et en vue des œillades qu’ils se jetaient, quelque chose lui disait qu’ils avaient prévue de s’amuser un peu, avant. Évidemment que son corps fut parsemé d’arc-électriques. Sur les deux qui la tenaient, un seul eut le réflexe de la relâcher juste à temps. Quant à l’autre? Eh bien, non seulement il calcina presque sur place en vue de la décharge vindicative offerte de sa part, mais il alla bien vite rejoindre le sol, le corps fumant.
Vive comme l’éclair (tudum tsss), Izékielle tourna sur elle-même et rata de peu de littéralement se jeter dans le vide dans le but évident de les fuir, sachant très bien qu’elle ne faisait pas le poids et encore moins dans son état de fatigue plutôt avancé, mais quelque chose l’agrippa férocement par la gorge et cette fois, son pouvoir ne sembla avoir aucun effet… Que… Comment ça?! Se débattant, ont la plaqua durement contre le rocher sur lequel elle c’était appuyée plus tôt en un ricanement sans équivoque.
«Tu crois être la seule à détenir des pouvoirs? Dylan, juste là, les annihilent et moi et bien, je suis vraiment très fort…»
Un sourire victorieux au coin de ses lèvres, l’homme n’arborant qu’un seul œil laissa ses amis le rejoindre lui ainsi que le second, tout bonnement appuyer contre la pierre et la dévisageant tandis qu’ils détaillaient sans mâcher leurs mots l’avenir qu’ils lui réservaient.
-Lâchez-moi, connard!
Beugla-t-elle, crachant au visage de celui qui la maintenait de face toujours solidement sous les gloussements autour tandis qu’elle sentait l’une de ses mains se faire baladeuse, ce qui ne fit que la forcer à se débattre tant bien que mal et ce, d’avantage encore. Il fallait avouer qu’un profond dégout ponctué d’un vent de panique la prit d’assaut.
«Bon. Comme on disait avant que tu ne nous fausses compagnie tout en butant deux de nos amis… On n’accepte pas l’augmentation injustifiée de Duncan. De plus, on considère qu’il n’a pas respecté les délais. Si déjà on comptait te baiser pour payer le petit écart, là, faut avouer que tu n’as pas du tout aidé ta cause. Sam, Liven et là Artos et Kavin? Aie aie aie… Ça va être chaud…»
Écouta-t-elle vraiment ses propos? À moitié, pour dire vrai. Tout ce qui pouvait sortir de sa bouche ainsi que de celle des autres ne lui importaient guère! Leurs mots n’avaient pas le moindre impact sur sa personne et elle ne cèderait pas aussi facilement, assurément! Ce n’était assurément pas à elle à payer pour les affaires de Duncan, pas comme ça du moins… Elle se battrait jusqu’au bout, parce-qu’elle n’avait aucun autre choix. C’était ainsi! La loi du plus fort. Sauf que là, visiblement, elle était en minorité. Elle songea bien à Uthann, mais sincèrement en vue du nombre elle espérait qu’il ne revienne que bien, bien trop tard. Ils lui défonceraient la gueule à ce naïf sauvageon et elle n’avait pas envie d’avoir sa mort sur la conscience –même si techniquement, elle serait morte elle aussi-.
«Bon alors quoi, on arrête de discuter et on s’y met?…»
Fit Dylan qui assurément appréciait son jeu de mot que quelques-uns du groupuscule captèrent, gloussant et arrachant par le fait même une expression rageuse et dégoutée chez la demi-midjin visiblement à leur merci et qui pourtant réfléchissait à vive allure dans l’espoir d’être frappée d’une quelconque illumination lui permettant de ce sortir de cette sale mauvaise posture... Se rapprochant d’avantage de leur potentielle victime afin de l’immobilisé dans le but évident de profiter de sa personne, celle-ci redoubla d’effort pour éviter les prises supplémentaires. Elle laissa échapper un cri rageur en sentant la main de Seth défaire son pantalon et d’y glisser cette dernière à l’intérieur sans vergogne tandis qu’il défaisait de son autre main avec empressement sa braguette. Sans doute était-ce un sacré coup de chance, mais elle sentie une pression s’amoindrir sur l’un de ses bras tandis que l’un de ses geôlier s’étirait pour mieux voir le tout avec un sourire écœurant au coin des lèvres et bien entendu, Izékielle profita de cet instant pour offrir un puissant coup de coude destiné à déséquilibrer le trop curieux et, comme prévu, sa prise lui glissa, libérant alors son bras où elle s’empressa de relever sa main et la diriger vers celui qui avait osé la toucher de la sorte!
-Je vais vous butez!
L’homme fut happé de plein fouet en plein crâne par un éclair et celui-ci convulsa pour s’écraser raide –et c’était le cas de le dire- mort sur le sol, le visage figé dans une expression vacillant entre la douleur profonde et la stupéfaction.
«Est-ce que tu peux te concentrer. Sale imbécile?!»
Beugla l’un d’eux à l’intention de Dylan qui avait perdu le contrôle de son pouvoir d’annihilation, celui-ci se recevant une tape monumentale derrière le crâne qui d’ailleurs, le fit tituber. Voulant profiter de la situation, l’ancienne Seccyeth chercha à utiliser prestement de nouveau son pouvoir contre eux, mais rien ne fonctionna. De plus, elle reçut une pluie de coup, pour réaliser qu’elle se retrouvait affaler sur le sol et qu’on lui retirait son pantalon. Ah! Ce n’était vraiment pas sa foutu journée, au final! Injuriant ces salopards comme elle le pouvait et cherchant à se défaire de leurs prises désespérément tandis que l’un d’eux apparaissait au-dessus d’elle dans le but évident de prendre son pied, un, puis deux hurlement se fit sentir tandis qu’elle put entrevoir du coin de l’œil une ombre planer un moment… Bien malgré elle son cœur fit un bond dans sa poitrine. Ils… Ils étaient attaqués par-dessus le marché? Voulant bien entendu profité de cette libération soudaine sur sa personne, la demi-Midjin vint pour se redresser et foutre le camp sans demander son reste lorsqu’une masse se positionna directement au-dessus d’elle et sans trop chercher à comprendre, Izékielle roula sur elle-même pour chercher à fuir l’animal enragé.
C’est une fois dégagée du grand félin ainsi que des hommes, qu’elle remarqua plus adéquatement l’attitude étrange de celui-ci. Étais-ce dans son esprit où il cherchait à la protéger? Pourquoi ferait-il une chose pareille? Aller savoir pourquoi, voyons cela comme une réaction à un sentiment de panique trop élevé et en vue du milieux, mais un picotement intense se fit sentir sur l’intégralité de son épiderme bleutée et de la fourrure ébène y apparus rapidement tandis que son corps changeaient, prenant drastiquement en masse et devenant celle d’un ours. La première chose qu'elle aperçue, fut l'un de ses ennemis direct. Elle fondit. C'était un rouquin que le félin semblait avoir détourner d’elle. Sous les hurlements de ses acolytes pour l'incité à défendre ses arrières, celui-ci ne fut jamais en mesure de se retourner que déjà il recevait un coup de patte violent d’Izékielle qui c’était relevée sur ses pattes postérieur préalablement en guise de menace. Furieuse. S’étallant de tout son long en hurlant de douleur, sa victime n’eut aucune chance tandis que l’ébène retombait sans ménagement vers l’avant, écrasant ses larges pattes dans son dos, puis ouvrit la gueule pour refermer ses crocs dans la nuque de sa proie dans le but évident de la mettre à mort. Oh bon sang. Encore heureux qu’Uthann ne soit pas là! Elle voulait tout sauf lui faire peur! Cependant, cette pensée ne perdura pas, son esprit laissé un peu trop à la dérive pour le moment. Très peu présent comparativement à ses instincts bien plus bestiaux.
Rapide et efficace, elle releva la tête et poussa un grondement menaçant à qui voulait bien oser s’en approcher, même le grand tacheté non loin... Peu importe qui ou quoi cela pouvait bien être. Évidemment que sous la présence des deux prédateurs impromptue et de la surprise en vue de la transformation de la délicate, les hommes encore vivant détalèrent comme des lièvres à travers la forêt et sans attendre, Izékielle se rua derrière eux, poussée par un instinct de chasseuse peu désireuse de voir sa cible lui filer entre les griffes. Si le jaguar avait faim il attraperait les siennes. Ceux-là étaient à elle. Maintenant que cet annihilateur de pouvoir était mort. Elle pourrait à son tour leur donner la dernière leçon de leur misérable existence…
Elle fut cependant surprise d’y voir un éclair orangé apparaître sur son flanc gauche, à quelques arbres de là. Le… Jaquar semblait la suivre, courant à sa hauteur. Une œillade lui fut balancer, mais elle n’avait pas envie de réfléchir. Rapportant son attention droit devant elle, l’ours battit violemment sa patte dans le but de happé les jambes d’un des lâches à qui elle s’empressa de réservé le même sort tandis qu'il roulait sur le sol et qu'elle se ruait sur lui, l'écrasant de sa masse pour porter un coup mortel de ses crocs, comme s'il était une vulgaire proie fragile. Après tout, les humanoïdes étaient plutôt facile à mettre à mort. Ils étaient physiquement plus faible qu'un dain. C'était tout dire. Cette fois, comprenant qu’ils n’y échapperaient pas, les survivants choisirent de former un cercle et de se positionner de manière à tous se retrouver dos à dos. Se redressant après avoir laissé entendre le craquement répugnant de la cage thoracique de sa dernière victime rien que pour saccagé son corps, l’ours marcha lentement, sans presse vers le groupuscule qui pointait ses armes. Ses deux petites billes disparates les fixant. L’un d’eux, d’ailleurs alluma même un feu dans ses paumes pour le balancer sur elle ce qui eut pour effet de la mettre d’avantage furieuse et de foncer de nouveau en leur direction. Croyaient-ils que cet élément lui ferait peur? Elle, qui avait vécue avec un Dragon?! Maintenant qu’ils savaient pour sa condition, ils n’y survivraient pas…
Tandis qu’elle chargeait de nouveau, le Jaguar apparus dans son champ de vision alors qu’il fondait en feulant sur l’un des mercenaires qui avait chercher à camoufler une lance qui aurait sans doute percer la chair épaisse de l’oursonne. Si un poumon n’avait pas été atteint dans le processus, elle en aurait été bien chanceuse. Elle aurait pu se faire abattre bêtement, comme un... Ours si cela n'avait pas été de lui, parce-qu'elle avait oublié de réfléchir, trop poussée par la colère. Et… C’est à ce moment, peut-être, qu’elle comprit… Ses oreilles rondes toutes droites pointée avec intérêt vers l'autre grand prédateur, elle se surpris à le détaillée, pour terminer sa route à le fixer droit dans les yeux. Si cela pouvait être considéré comme une défiance, là, elle scrutait, tout simplement. Son attitude n’était assurément pas normale et… Et ses proies restantes prenaient la poudre d’escampette à travers la forêt. Abandonnant quelque seconde le Jaguar, Izékielle les regarda partir pour expirer bruyamment. Un peu irritée. Ils ne payaient rien pour attendre. Ceux-là, mais… Pour l’heure elle… Était un peu surprise, il fallait l’avouer. Elle avait déjà vue d’autres métamorphes, notamment l’un des Seccyeth particulièrement… Enflammé puisque celui-ci était dans la même génération qu’elle, fut un temps. Puis étrangement, elle revoyait le sauvageons arborant ces tatouages... Se pourrait-il que ce soit...
**Uthann?...**
Risqua-t-elle. Après tout, elle pouvait bien se tromper. Lui, il l’avait vue prendre cette forme. Elle… Elle ne pouvait que ce fié à cette impression. Sa tête s’inclinant légèrement sur le côté, elle attendit de voir si celui-ci réagirait ou lui répondrait...
Le RP est-il toujours d'actualité ? Sans réponse, il sera déplacé le 7 juin dans les Archives. Vous pouvez aussi le faire vous-même en faisant une demande juste ici.