Voilà quelques jours qu’Uthred avait donné son cours aux plus et moins jeunes de l’ordre. Il devait l’admettre, il était assez satisfait de son après-midi. Il avait eut l’occasion de rediscuter du déroulement de l’activité avec le sorcier Aesc et la chevalière Xylra, et les trois adultes étaient tombés d’accord sur le fait que, certes la nouvelle génération s’annonçait bien énergique, elle restait tout de même prometteuse. Et cette donnée rassurait le vétéran qui, s’il était encore à quelques années de la retraite, voyant ses perspectives d’avenir grandement baisser. Avoir la certitude que le flambeau allait continuer à brûler pour les différents ordres d’Irianeth était important pour lui. De son époque, les chevaliers ne vivaient pas aussi vieux, aussi s’était-il très rapidement retrouvé torche en main sans se poser plus de questions. Mais, puisqu’il était là, le rouquin avait le sentiment de devoir s’assurer que la suite se passe sans accros. Après tout, l’ordre n’était pas parfait, et l’espèce humaine non plus. Aucune espèce ne l’était vraiment, de toute évidence, et Uthred avait l’envie de céder quelque chose de correct pour ses successeurs. Ces quelques cours qu’il donnait avaient déjà cet objectif, et la prise d’écuyer sous son aile aussi. Et le comportement de la jeune Shylinn, pourtant prometteuse, n’était pas pour donner confiance au Chevalier. Avait-il bien fait de la prendre sous son aile ? Avait-il bien fait d’insister auprès de Bahal ? Le doute s’était installé depuis quelques temps maintenant, et Uthred commençait doucement à regretter sa décision. Oh, il avait encore quelques années pour parfaite l’éducation de la jeune Perloise, mais il restait tout de même assez perplexe.
L’homme poussa un profond soupire, avant de poser ses mains sur le piano. Il l’avait fait installé dans une salle jusqu’alors vide voilà quelques années. Il avait toujours aimer la musique, elle lui apportait une certaine sérénité. Et puis, cela lui rappelait ses jeunes années. Sa mère lui en jouait souvent, pour lui et le reste de la maison close dans laquelle ils vivaient tous dans une petite harmonie singulière. Le cinquantenaire associait la musique à la paix et la bonne humeur, et si cette dernière n’était pas réellement au rendez ce soir, au moins pouvait-il profiter d’un petit moment de calme. Il commença à faire danser ces doigts sur le clavier et une mélodie calme s’éleva de l’instrument pour raisonner contre les murs de cette petite salle. Et puis, Uthred se laisse guider par ses envies, et bien vite, une mélodie plus rythmée, qu’il avait appris durant une mission à Fal rappela à son esprit la jeune Ylvä. La musique cessa, et il soupira. « Je deviens trop vieux pour toutes ces choses-là. » laissa-t-il échapper, à lui-même. Et pourtant, c’était son devoir, et son plaisir de guider les plus jeunes. Il adressa donc un message télépathique destinée à la jeune femme. ** Ylvä, rejoins moi dans la salle de musique, s’il te plaît.** dit-il, tout simplement, sans plus détaillé la raison de cette convocation. L’écuyère le découvrirait bien assez tôt. Et si elle n’était pas disponible ? Oh, elle l’était forcément. Un écuyer se devait d’être disponible pour son maître à tout moment, et, à cette heure-là, il serait bien surprenant qu’elle dorme déjà. En attendant la jeune femme, Uthred joua quelques mélodies. Il ne savait pas si la Falloise appréciait la musique ou non, il l’espérait. La surprise restait entière. Ce genre de petite soirée, en revanche, était la marque de fabrique du chevalier ; chose qu’il avait peu à peu mis en place à l’époque ou le jeune Camille était son écuyer. Une époque qui lui semblait si proche et si lointaine à la fois. Cette petite nostalgie transparaissait dans sa musique, celle qu'il avait utiliser pour apprendre le piano au blondinet..
Assise en tailleur à même le sol de la cours, Ylvä fixe la pierre qui est à quelques pas d'elle avec tellement d'intensité et de concentration qu'elle est certaine de pouvoir la dessiner le lendemain sans difficulté et au détail près. Après quelques secondes elle se murmure une phrase d'encouragement, tend la main paume vers le ciel et d'un seul coup la pierre disparaît pour réapparaître à sa droite ce qui lui fait lâcher un long soupire démoralisé. Elle se penche un peu pour attraper la pierre qui est légèrement trop loin pour la prendre facilement et la lance droit devant elle pour recommencer sa manœuvre mais en changeant de technique. Cette fois, au lieu de regarder la pierre elle se l'imagine plutôt dans son esprit et pose son regard sur sa main qu'elle tend une nouvelle fois paume vers le ciel, s'encourage à voix haute et laisse retomber sa main sur ses jambes complètement achevée par la pierre rebelle. Si elle ne se trouve pas à sa droite elle n'est pas plus dans sa main, bon au moins elle est sur son genoux donc on peut dire que ça se rapproche, mais ça serait bien qu'elle parvienne à mieux gérer la distance des objets. Dépitée, mais bien motivée à poursuivre l'entraînement qu'elle s'est imposé, elle attrape la pierre et passe au pouvoir suivant, à savoir la chaleur. Elle parvient à conserver constamment une bulle de chaleur autour d'elle et elle le fait tellement naturellement qu'il a fallut qu'elle assiste au cours d'Uthred aidé d'Aesc pour comprendre à quel point elle s'est habituée à la chaleur et qu'elle n'a pas tout à fait conscience de ce pouvoir. Sam lui a déjà fait travailler dessus, mais elle n'avait tout de même pas compris à quel point elle usait, et use toujours, de ce pouvoir. Sûre d'échouer à réduire sa bulle de chaleur, disons plutôt qu'elle n'en a pas envie, elle décide plutôt de s'essayer à chauffer la pierre, uniquement la pierre, autant que possible. Au début rien ne se passe, la pierre n'est ni plus chaude ni moins chaude c'est juste la pierre comme elle était avant, mais plus elle se détend et se concentre en essayant de se remettre en tête certaines paroles de Samaël et plus la pierre semble chauffer. Au début rien de très spectaculaire, mais petit à petit elle a du mal à la garder en main et elle se demande même si elle ne pourrait pas faire cuire quelque chose dessus. Satisfaite de sa réussite elle lance la pierre au loin dans un léger cri de victoire avant de se souvenir qu'elle avait déjà réussie à le faire et que l'évolution va plutôt se faire si elle parvient à recommencer n'importe quand plutôt que de réussir de temps en temps.
Une nouvelle fois démoralisée elle décide de laisser de côté la partie magie pour se concentrer sur la partie physique de l'entraînement et là au moins elle est sûre de réussir puisqu'il s'agit surtout de courir pour améliorer chaque jour un peu plus son endurance et peut-être même qu'elle prendre la temps d'escalader ou de chercher quelque chose pour améliorer sa rapidité de mouvements ainsi que sa souplesse, mais pour le moment il s'agit de courir. La jeune fille se lève d'un coup, jette un œil sur Daug qui l'a fixe également et elle reste quelques secondes à l'observer tout en se demandant ce qu'il peut bien penser et que la vie serait bien plus simple si elle pouvait comprendre les animaux elle aussi, mais un jour elle réussira ! En attendant elle ne comprend rien et laisse donc Daug faire sa vie de chien pendant qu'elle s'étire, se fait un point de repère en déposant sa ceinture au sol et s'élance. Enfin plus que s'élancer elle démarre plutôt sur une allure plutôt basse avant d'accélérer au fur et à mesure tout en cherchant l'allure parfaite, celle qui lui permettra de courir le plus longtemps en se fatiguant moins sans pour autant avoir l'allure d'un escargot en pleine sieste. Son premier tour de cours ne ressemble pas à grand chose puisqu'elle passe son temps à accélérer et ralentir, mais elle finit par trouver la vitesse qui pourrait être la bonne, enfin ! Si courir lui permet normalement de se vider l'esprit, là c'est vraiment l'échec total, toutes les pensées dont elle voudrait se débarrasser viennent l'assaillir encore plus qu'avant et ce n'est pas la chose la plus agréable au monde, mais elle n'abandonne pas et tente même d'accélérer pour mieux leur échapper. Juste quand elle croit avoir réussi à leur échapper et qu'elle se détend un peu, voilà qu'elle sursaute et s'arrête net lorsqu'une voix fait irruption dans son esprit. Rien de dramatique, simplement le chevalier Uthred qui lui demande de la rejoindre, mais entre l'absence de raison et son passage éclaire non prévu la stress légèrement, elle doit vraiment mieux prendre l'habitude de la télépathie ou elle se fera tuer sur un champ de bataille.
En sueur après sa course plus longue que prévue, elle hésite sur la marche à suivre. Normalement elle devrait rejoindre le chevalier immédiatement, mais d'un autre côté elle n'est pas si présentable que ça et s'il ne s'agit pas de l'empereur il y a un minimum. Elle pourrait courir jusqu'à sa chambre pour se rafraîchir très rapidement et enfiler une autre tunique après tout elle n'est pas si loin que ça de la fameuse salle de musique. Presque convaincu, elle ferme les yeux pour mieux se concentrer et envoyer une répondre au chevalier pour l'informer ** J'arrive tout de suite, je met juste une tunique mieux**. Le message à peine envoyé elle court en direction de sa chambre sans oublier d'attraper sa ceinture au vol et de se demander si elle est vraiment en droit de prendre ce temps là et d'avoir répondu par télépathie, il ne devrait pas y avoir de soucis, mais elle est écuyer et non chevalier donc les règles ne s'appliquent pas de la même façon pour elle que pour lui... mais elle tout à fait dans les clous, non ? Oui, elle doit l'être, il faut qu'elle le soit parce qu'elle n'a vraiment pas envie d'avoir d'ennuis, elle n'est pas une Shylinn numéro deux. Arrivée dans sa chambre, elle dépose rapidement sa ceinture qu'elle avait toujours en même, se jette vers le bac d'eau pour nettoyer le plus possible de sueur, enfile une nouvelle tunique, reprend sa ceinture et se précipite dans les couloirs tout en essayant d'attacher sa ceinture, mais c'est un échec total.
Lorsqu'elle arrive dans la porte de la salle elle remarque seulement que de la musique en sort, mais ce qui la surprend n'est pas d'en entendre puisque c'est la raison d'être de cette pièce, mais plutôt son ton calme et presque triste. Ylvä attache rapidement l'agaçante ceinture peu coopérative et rentre doucement sans trop savoir si elle doit parler ou juste attendre qu'il termine son morceau et se préoccupe d'elle, mais elle a tellement peur d'avoir fauté qu'elle ne peut pas s'empêcher de prendre timidement la parole.
« Désolé pour le détour, je voulais juste... enfin c'est que j'ai pensé que c'était mieux si j'allais me changer avant.
Elle se mordille la lèvre et pose les yeux à peu près partout sauf sur le chevalier qu'elle a interrompu. C'est où pour se faire aussi petite qu'une souris et s'enfuir ?
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Ylvä
Rang Classique : ChevaleresseNombre de messages : 274 Rôle : Chevaleresse d'Irianeth
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Ven 24 Mai 2019, 11:27
Rapidement après l’envoie de son message télépathique à destination de son écuyère provisoire, Uthred reçu une réponse de celle-ci. Elle voulait donc se changer ? Très bien. Uthred n’y voyait pas d’inconvénients, au contraire même. Il n’y avait rien de mieux qu’un esprit sain, dans un corps sain. Et sains pouvait dire en forme, ou propre. L’un étant aussi important que l’autre, le rouquin n’était donc pas offensé par l’attente que lui imposait l’écuyère. Il en profitait simplement pour jouer du piano et laissait de nouveaux quelques notes mélancoliques raisonner dans cette salle à l’acoustique parfaite. Offrandes à ces gens et personnes qu’il avait aimé, et qui n’était plus là. Il pourrait aussi se rendre au quartier des temples que l’on trouvait perdu dans la capitale afin de prier un peu, mais le chevalier avait depuis bien longtemps laisser derrière lui la spiritualité. D’autres personnes étaient bien mieux positionnées que lui pour cela, et il ne s’en portait pas plus mal. Les doigts ridés sur vieil homme se promenaient alors avec grande agilité sur les notes de son instrument. Bien rapidement, la musique calme et nostalgique avec laquelle il avait commencé, laissa place à quelque chose de bien plus joyeux et festif. Il retourna cependant rapidement à son style de morceau de prédilection, et laissa s’échapper tous les regrets et la tristesse qu’il avait sur le clavier du piano.
Lorsqu’il senti l’aura magique d’Ylvä entrer dans la pièce de musique, ou que celle-ci prenne la parole pour s’excuser, Uthred ne s’arrêta pas pour autant de jouer. Le chevalier se contenta d’un petit signe de tête, pour lui dire d’avancer. Mais, puisque le morceau qu’il avait commencé était long, et qu’il tenait à y mettre une jolie conclusion, il en inventa une fin, fidèle à la composition originale. Et lorsqu’il s’arrêta, un silence presque pesant les entoura. Mais Uthred en avait l’habitude, et appréciait même ces petits moments. « Ne t’excuse pas, si cela avait été urgent, je te l’aurais dit. » assura-t-il à la jeune femme, accompagna ces mots d’un petit sourire. Il n’était pas un tyran, et se souvenait assez de ces jeunes années pour ne pas devenir un vieux papy insupportable. « Tu t’es entrainée sur ta magie ? » demanda-t-il, honnêtement curieux des activités de son écuyère du moment. Oh, il ne voulait pas tout savoir, loin de là, mais un peu de curiosité ne faisait jamais de mal. Et puisque Samaël lui avait confié son écuyère, il devait bien mener sa mission jusqu’au bout. Le chevalier prenait donc sa mission au sérieux, et s’il était d’avis que les écuyers devaient avoir leur moment à eux, sans avoir leur maître sur leur dos, un petit compte rendu de leur activité s’imposait tout de même. Mais l’emploi du temps de son écuyère n’était pas ceux pourquoi il l’avait fait venir. Et puis qu’il n’était pas du genre à tourner autour du pot, autant y mettre tout de suite la main. « J’ai remarqué que tu semblais un peu perdue, notamment pendant le cours de l’autre jour. J’ai cru comprendre que vous êtes assez proche avec Samaël, mais je voulais simplement te dire que si tu as besoin de parler, sur quoique ce soit, pendant qu’il n’est pas là. Je suis là. » assura-t-il, un petit sourire rassurant sur les lèvres. Uthred pouvait avoir l’air d’un ours mal léché, et cela lui arrivait, mais rarement. Il pouvait être une vraie peluche, adorait discuter et possédait une sensibilité que beaucoup de ses frères d’armes – voire même sœurs ! – ne connaissaient pas. L’avait-il convoqué que pour cela ? Non, il espérait bien pouvoir discuter un peu, vraiment. De quoi ? Il ne savait pas encore, c’était à Ylvä de voir.
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Ylvä
Dim 23 Juin 2019, 19:56
C'est la magie, c'est toujours la magie.
Tandis que le chevalier poursuit sa douce mélodie au clavecin, Ylvä se tortile les doigts, toujours aussi peu à l'aise. Chaque note enjolive la musique autant qu'elle enfonce un peu plus l'écuyère dans ses doutes. A-t-elle fauté involontairement ? A-t-elle déçu les attentes du chevalier Uthred ou, pire, celles de Sam ? Ou peut-être celle de l'Empire ? Elle a pourtant tout fait pour ne pas décevoir Samaël, même pendant son absence. Elle a continué l'entraînement habituel : courir, escalader, tirer, pousser et travailler sa magie. Tout ce qu'il lui faisait faire avant qu'il ne parte en mission dans un royaume un peu trop libre et prenant un peu trop l'Empire à la légère pour qu'il s'y rende uniquement accompagné d'une mercenaire. Elle ne remet pas en cause les compétences de Samaël - elle sait qu'il fait partie de l'élite des chevaliers d'Irianeth -, mais ça n'en reste pas moins dangereux de partir seul avec elle ! D'ailleurs, est-ce ça ne serait pas ça, la raison de l'appel du chevalier Uthred ? Il serait arrivé quelque chose à Sam ? La femme lui a fait faux bond, ou alors, elle a tenté de le blesser, voire réussi ? Ou peut-être même qu'elle l'a mené droit dans un guet-apens et qu'il n'en est pas sorti indemne !
Sentant venir une crise de panique, Ylvä cherche des yeux l'immense chien noir pour glisser ses doigts dans son pelage. Ne plus penser au départ de Samaël et aux risquent qu'il encourt. Ne plus penser à Samaël et à la mercenaire qui l'accompagne. Ne plus penser que la mercenaire n'est ni dans un ordre ni pour l'empire. Ne plus penser qu'elle risque encore de perdre quelqu'un d'important. Ne plus penser que le chevalier Uthred acceptera sans doute de s'occuper de son apprentissage si Samaël ne revient pas. Ne plus penser que Daug risque de finir seul avec elle. Ne plus penser à ça. Elle doit plutôt penser aux poils poussiéreux de Daug qui méritent bien de se faire laver. Plutôt penser à la musique qui ne s'accorde que trop à ses sentiments actuels. Plutôt penser à la facilité apparente du chevalier à obtenir la mélodie, ses doigts frappent les touches sans doute et sans faute, tout semble mesuré et calculé. Il n'est pas aussi aisé qu'on le pense de jouer d'un instrument, elle a déjà essayé lorsque Sam en jouait et on ne peut pas dire qu'elle soit une excellente musicienne, de toute façon sa priorité est d'atteindre le niveau demandé par Sam. Peut-être même le dépasser pour lui prouver qu'il enseigne bien et qu'elle mérite sa place vers lui, dans l'ordre. Qu'elle écoute vraiment ce qu'il dit et qu'il ne s'est pas occupé d'elle en vain. Oui, la musique attendra, ce n'est pas le moment de s'intéresser à elle. D'ailleurs, le clavecin semble être devenu silencieux pour de bon, mais le chevalier ne prend toujours pas la parole. Pourquoi ? Est-ce si dur de dire ce qu'il a prévu ? Cela concerne réellement Samaël ? Il est réellement blessé ? Si c'était le cas, le chevalier ne serait pas avec un faciès triste ? Ou alors son rôle de chevalier l'a habitué à ne pas montrer ses sentiments et il remplace ça par la musique ? La musique n'était pas toujours très joyeuse, ça veut dire qu'il est triste ? Il apprécie Samaël, non ? Donc ça signifie qu'il est arrivé quelque chose à Samaël ?
« Ne t’excuse pas, si cela avait été urgent, je te l’aurais dit. Tu t’es entraînée sur ta magie ? » Le ton léger et interrogatif est tellement à l'opposé de ses doutes qu'Ylvä lève d'un seul coup les yeux sur le chevalier pour le fixer avec surprise. Il ne donne pas l'impression de poser la question juste comme ça, il semble vraiment intéressé par la réponse, mais ça s'explique facilement. Ylvä est sous sa tutelle pour quelques temps, alors il est logique qu'il cherche à savoir ce qu'elle fait. Mais peut-être aussi qu'il sait que Samaël ne va pas revenir et qu'il se préparer à prendre la relève. Elle ressert ses doigts sur le pelage de Daug en sentant l'inquiète monter d'un cran. Il faut répondre au chevalier Uthred sans faiblir, sans craquer et sans montrer quoique ce soit. Alors Ylvä prend une grande respiration pour essayer de se détendre, affiche encore plus son splendide faux sourire et se permet enfin de lui offrir une réponse. « Oui, mais je n'ai pas beaucoup avancé dans ma maîtrise. Ca ira mieux la prochaine fois ! » Qu'elle y croit ou non, le tout est de mettre la bonne intonation pour tromper tout le monde, elle y comprit. De toute façon, ça ira forcément mieux la fois prochaine ou celle d'après encore, elle finira par comprendre et s'améliorer. Bon, peut-être qu'il ne veut pas parler de Samaël et peut-être qu'il ne souhaite que faire son rôle de chevalier et se renseigner sur ses progrès pour l'aider ensuite. Pas vrai ? Oui, ça doit être ça, après tout s'il a donné cours c'est qu'il aime enseigner, donc il doit l'avoir appelé pour ça. Pas pour Samaël. Pour l'enseignement. Juste pour l'enseignement. Ou non. Enfin peut-être. Sa dernière réplique sur le cours et Samaël n'offre que du doute, encore et toujours plus de doutes. Elle n'était pas vraiment perdu lors du cours, enfin, si mais, ça ne pourrait pas être mis sur le compte de la perte des pouvoirs ? Non, pas vraiment, son intervention s'est faite après le retour de la magie. Peut-importe, elle va juste sourire et lui dire que tout va bien, l'absence de la magie l'avait simplement secouée. Oui, simplement l'absence de la magie, pas celle de Samaël. Celle de la magie. Alors elle garde son sourire et remet tout sur le dos de la magie. Feindre l'assurance.
« L'absence de la magie était surprenante lors du cours, mais j'ai surtout été étonnée de ne pas la ressentir de la même façon que d'autres. Je... » il faut feindre l'assurance. Elle prend une inspiration, range ses mains dans son dos pour arrêter de martyriser ce pauvre chien et reprend. « Nous sommes proche et sa présence me manque un peu, bien sûr, mais ça va. Tout va bien, chevalier Uthred, je vous assure. » Feindre l'assurance. Tout remettre sur la magie. Tout va bien. Elle ne sent absolument pas ses larmes rouler le long de ses joues et sa vue ne se brouille pas du tout. Tout va bien. Samaël va revenir vivant. Samaël ne sera pas blessé. Tout va bien. « Samaël n'aurai pas dû partir avec la femme, mais avec un sorcier ou un chevalier ! Pour le chevalier Bahal a laissé faire ?! Pourquoi l'Empereur Cybard accepte ça ?! » Rien ne va. Ses larmes coulent malgré ses tentatives pour essuyer ses yeux et assécher le tout. Rien ne va et le chevalier Uthred ne devait pas le savoir, elle doit être forte, elle doit mentir, elle doit aller bien. Elle doit s'entraîner encore et toujours, elle doit s'entraîner pour faire passer le temps. Elle doit s'entraîner pour faire honneur à Sam. Elle doit s'entraîner pour oublier. Elle détourne surtout les yeux du chevalier sans réussir à calmer son flot de larme qu'elle retient depuis son départ et refuse d'accepter. Ce n'est pourtant pas correcte de pleurer pour ça devant quelqu'un. Ce n'est pas correct du tout de pleurer et d'être aussi faible. Doucement, elle reprend sa respiration et affiche un nouveau sourire. « Ce n'est rien, tout va bien. La fatigue certainement, je suis désolée. » Détourner l'attention. « Il est difficile d'apprendre à jouer du clavecin ? » Le clavecin plutôt que de porter l'intérêt sur la magie, quelle bêtise.
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Lun 08 Juil 2019, 13:58
Au moment même ou Uthred avait cessé de faire danser ses mains sur le piano, un silence léger mais étrange les entoura. Le chevalier rassura rapidement l’écuyère, lui confirmant que ce n’était pas grave, qu’il n’y avait absolument rien d’urgent. Après tout, c’était bien le souci, avec ce genre de communication télépathique : il n’était pas toujours aisé de deviner où était la personne en question, et encore moins ce qu’elle faisait. Alors il était normal de ne pas arriver tout de suite. Le rouquin pouvait tout de même sentir que cette mise au point n’avait en rien rassuré la demoiselle qui semblait tendue et peu sûr d’elle. Que se passait-il dans l’esprit d’Ylvä ? Uthred pourrait très bien aller voir de lui-même dans la tête de l’écuyère, pour essayer de comprendre, mais cela n’apporterait rien sur du long terme. Non, elle devait lui dire d’elle-même, elle devait se confier. Mettre des mots sur ce malaise qui semblait l’habiter. Oh, le chevalier le sentait d’ici : la doute, la peur, les questionnements. Tout ce qu’un écuyer normal pouvait ressentir lorsque son maître n’était pas là. Et le sentiment était amplifié pour Ylvä, pour qui Samaël était plus qu’un maître, mais un membre de sa famille, une figure paternelle qui la protégeait et la guidait dans ce monde si tortueux et compliqué.
- Je n’en doute pas, je serais là, la prochaine fois, répondit-il, dans un petit sourire, en observant le langage corporel de la jeune femme, ces yeux, les mimiques sur son visage.
Uthred nota d’ailleurs la main d’Ylvä, perdue dans la sombre robe du chien de Samaël. Une brave bête qui avait conquis le cœur du cinquantenaire. Et puis l’écuyère reprenant la parole, avoua avoir été surprise de ne pas s’être senti si désemparée à la perte de sa magie. Sans la couper, Uthred la laissa respirer, et l’écouta avec attention. Elle avait d’elle-même glissé sur le chemin glissant qu’était cette curieuse mission à Béryl, avec une mercenaire. Elle assura d’une voix pourtant peu assurée qu’elle allait bien. Mais le rouquin sentait le gouffre qu’il y avait entre ce qu’Ylvä disait, et ce qu’elle ressentait vraiment. Il resta cependant silencieux, la laissant s’exprimer à son rythme, l’observant d’un regard léger et rassurant.
Jusqu’au moment ou il vit une larme couler sur sa joue et que la carapace craque finalement. Il n’aurait pas dû, certes. Bahal aurait-il pu faire quelque chose ? Non, puisque les ordres venaient de l’empereur lui-même, et Uthred en était certains : même cette mercenaire n’en était pas ravie ! Le chevalier continuait d’observer la falloise, même si celle-ci avait détourné le regard. Il était là, silencieux, ne jugeant pas une seule seconde les larmes de la demoiselle. Et puis elle reprend sa respiration, déclare une nouvelle fois que tout va bien, que ce n’est rien. Et fini par lui demander si jouer du clavecin est compliqué, tirant un petit sourire au chevalier. Dans un petit silence, l’homme utilisa sa magie et le métal présent dans un petit tabouret – identique au sien – pour l’attirer à côté de lui.
- Assieds-toi, dit-il, doucement. Je sais ce que tu ressens, Ylvä. Je le comprend. Je vais simplement te dire une chose : pleurer n’est pas une faiblesse. Se rendre compte que les choses ne vont pas ou que les évènements nous dépassent est la meilleure manière de les arranger, ou de les accepter, lorsqu'il n'est pas possible de faire quoique ce soit.
Le détournement d’attention tant espéré par la jeune femme ne faisait pas son effet, et Uthred reprit de plus belle.
- Je n’ai pas de nouvelles de Samaël, avoua-t-il, mais c’est un chevalier d’expérience en qui l’empereur et Bahal ont toute confiance. C’est pour ça qu’il l’ont envoyé, lui. Quant à cette mercenaire, elle est bien trop attirée par l’argent et l’envie de vivre pour considérer qu’elle soit le plus gros problème de ton maître, assura-t-il, sérieux et réaliste.
Béryl n’était un paradis, et le duo allait certainement rencontrer quelques obstacles de tailles. C’était d’ailleurs pour cela que la mercenaire était sans doute un meilleur choix qu’un sorcier. Et Uthred ne disait pas cela seulement parce qu’il n’aimait pas ces hommes et femmes en longues robes, mais parce qu’il doutait réellement de leur capacité sur le terrain. Tout en accompagnant ces paroles, Uthred avait envoyé à la jeune une vague une légère vague d’apaisement, quelque chose qui lui permettrait de relâcher un peu la pression et de bien dormir cette nuit. Après un petit sourire, l’homme reporta alors son regard sur le clavier de son instrument.
- J’ai mis énormément de temps avant de maîtriser le clavecin, avoua-t-il, passant une main dans sa chevelure rousse, se rappelant les heures et les heures d’entraînements avec Remei. Mon épouse m’a même dit que j’étais un cas désespéré, ahah, ajouta-t-il, non sans sourire à ce souvenir. Je peux t’apprendre quelques notes, si tu le souhaite, et si ça te plaît, on pourra considérer cela comme une partie de ton entraînement ?, proposa-t-il, avant de poser un regard tendre, paternel, sur la jeune femme. Un entraînement de l’esprit, comme il est rare d’en trouver.
Transmettre son savoir était quelque chose qu’Uthred adorait faire. Et si cela pouvait aider Ylvä à se sentir mieux, il n’allait surtout pas s’en priver. Et qui sait, peut-être que la demoiselle deviendrait une grande pianiste ?
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Ylvä
Lun 15 Juil 2019, 23:18
Au moment où elle pose les yeux sur le vieux chevalier elle aperçoit le fin sourire qui éclaire son visage, elle ne comprend pas très bien ce qui attise ce sourire, mais tout le monde ne peut pas être dans le même état émotionnel qu'elle. Surtout quand on parle d'un chevalier qui a bien des années derrière lui, années qui ont sûrement amenées leur lot de tristesse et de drame lui permettant de gagner l'expérience nécessaire pour garder le sourire et avoir un niveau de tolérance plus élevé. Puisque c'est comme ça, elle aussi un jour elle arrêtera d'être triste et de pleurer pour garder le sourire en toutes situations. Dès demain elle s'y met, aujourd'hui elle a échoué, mais à partir de demain elle réussira à ne plus se laisser envahir par la tristesse, c'est finit. Le léger raclement du tabouret sur le sol l'attire hors de ses pensées de conquête de ses sentiments pour la porter sur les pouvoirs du chevalier. Maintenant qu'elle y pense elle connaît quelques pouvoirs de Samaël, comme sa capacité à comprendre les animaux qui est vraiment chouette, mais elle ne sait pas vraiment ce que peut faire le chevalier Uthred. Déjà il maîtrise la télékinésie ou peut-être la lévitation pour avoir réussi à contrôler le tabouret. C'est vrai que c'est sympa ça aussi comme pouvoir, mais pas utile pour elle qui sait plus ou moins déplacer les choses en les matérialisant. Il pourrait aussi avoir un autre pouvoir pour bouger le tabouret, mais lequel telle est la question. AH ! Mais ce n'est pas le moment de se perdre là-dedans, il lui a demandé de s'asseoir et même commencé à parler et elle est toujours debout. Non seulement elle est faible à pleurer ainsi, mais en plus elle se perd facilement dans ses pensées, ce n'est pas ainsi qu'elle va faire honneur à Sam et s'améliorer.
Un peu plus concentrée sur les paroles du chevaler, elle se glisse sur le tabouret à côté de lui en se tortillant les doigts. Bien que motivée pour écouter, apprendre et comprendre, elle échoue tout de même à comprendre le sens de ses paroles. Bien sûr que pleurer est dans la section des faiblesses, si on pleurs alors on n'est moins lucide pour régler les choses et en plus on est vu comme lâche ou pire, alors difficile de ne pas caser les pleurs dans la faiblesse. Ylvä fronce les sourcils, tout expérimenté qu'est le chevalier, il arrive quand même à avoir tord et c'est assez déroutant. Elle essuie les quelques larmes qui se perdent encore sur ses joues et poursuit malgré tout de porter son attention sur les paroles du chevalier et le reste de ses paroles lui parle un peu plus, pas totalement mais un peu. Sam est un chevalier expérimenté elle est bien d'accord, mais si la mercenaire est avide d'argent alors est-ce qu'elle ne risque pas de tuer son Sam si la confrérie lui offre plus d'argent que l'empereur alors il va se passer quoi ? Ou alors l'empereur lui a tellement proposé d'argent qu'on peut difficilement proposer plus ? C'est bizarre même si ça reste plausible, enfin peut-être. Ca doit l'être puisque le chevalier Uthred est si sûr de lui ! Oui, ça doit l'être...
Elle glisse distraitement un pied sur le tabouret pour appuyer son menton sur son genoux. Elle n'arrive pas à comprendre toute cette histoire, elle n'arrive pas non plus à comprendre tout ce que dit le chevalier et ça la frustre parce que c'est important de comprendre. Et puis ce ne sont pas des paroles qui vont lui rendre Sam entiers et vivant. Et le chevalier qui arrive encore à sourire en parlant de sa femme... sa femme ? Il est marié ? Zut, elle était persuadé qu'il était veuf puisqu'elle n'a jamais entendu parler des enfants d'Uthred, mais après tout il peut être marié sans avoir d'enfants. Elle ne sait vraiment rien de lui, que ça soit du chevalier ou de l'homme. En fait, elle ne sait rien de rien. Elle n'arrive pas à s'entraîner seule, n'arrive pas à s'empêcher de pleurer, ne comprend pas où il veut en venir, ne sait rien de lui et ne sait pas jouer du clavecin. Oui, elle n'a pas apprit le clavecin alors c'est normal, mais le reste ? Ylvä soupire longuement tandis que le chevalier lui propose de lui enseigner cet instrument.
« J'aime bien la musique, Samaël en fait parfois et j'aime bien le son du clavecin. J'aime bien apprendre les choses, mais chevalier Uthred, j'y arrive pas. A apprendre je veux dire. »
Elle se mordille l'intérieur de la joue en fixant l'instrument songeuse.
« Je sais, c'est juste le début, mais aujourd'hui j'arrive à rien, je comprends même pas tout. J'arriverai jamais à apprendre le clavecin si je pars comme ça. »
Ah non, ce n'est pas comme ça qu'elle va se changer les idées et réussir son défis d'arrêter de pleurer. Si elle reste à se morfondre ça va être compliqué, le clavecin lui changera les idées et puis le son était vraiment beau alors si un jour elle parvient à faire quelque chose d'aussi beau que le chevalier au clavecin ça serait vraiment chouette.
« Je peux essayer quand même ? »
Prenant soudainement conscience de sa position peu correct, elle s'empourpre et s'empresse de remettre son pied sur le sol et se mordille la lèvre gênée. Vraiment, aujourd'hui elle les enchaînes.
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Mer 17 Juil 2019, 16:31
La tristesse, Uthred ne la connaissait que trop bien. Lorsqu’il avait perdu sa femme, Remei, et son enfant – une fille qu’il n’aura jamais eut l’occasion de voir grandir, il s’était effondré. Le chevalier avait mis une très longtemps moment à s’en remettre, et serait très certainement mal tourné son sans ancien maître – celui toujours en vie, même maintenant – ne l’avait pas remis sur le droit chemin. Mais le Perlois ne s’était jamais tout à fait remis de cette perte déchirante. Si la tristesse l’avait peu à peu délaissée, d’autres sentiments bien plus puissants exprimait ce manque qu’il avait. Chaque jour, il se réveillait seul. Et pourtant, chaque jour il se levait aux aurores – avec le coq ! -, il se lavait et effectuer ces diverses tâches de la journée : entraînement, conseils, cours et tout ce qui était de sa responsabilité de Chevalier expérimenté. Et puis, lorsqu’il se retrouvait avait lui-même, assis, seul face au clavier de son instrument. La mélancolie l’envahissait. Il entendait le rire de sa défunte épouse, revoyait cette lueur si chaleureuse dans son regard. Tout lui revenait comme s’il s’agissait d’hier. Et c’était la façon privilégiée qu’utilisais le chevalier pour exprimer sa peine. Il n’en parlait plus, ou très rarement. Mais le silence ne signifiait pas qu’il ne connaissait pas le sentiment. Alors oui, même si Sam était loin d’être mort (amen), il pouvait très bien comprendre la peine de sa jeune écuyère.
Cette dernière, d’ailleurs, semblait douter des paroles du chevalier. Et peut-être avait-elle raison ? Les jeunes avaient du mal à admettre que la tristesse n’était pas une faiblesse. Uthred était bien placé pour le savoir. Il n’était plus jeune, certes, mais avait l’expérience et le recul nécessaire pour savoir. Il ne savait pas ce qu’il pouvait dire de plus à ce sujet, pour convaincre la Faloise. Peut-être allait-elle s’en rendre compte plus tard ? Par elle-même ? Peut-être comprendra-t-elle lorsque le drama l’aura touché et que quelqu’un, comme cela avait été le cas pour le chevalier, viendrait la sortir d’une mauvaise situation ? Il n’était pas possible de prédire le futur, mais le passé, bien que derrière eux, était une bonne école de la vie, lorsqu’il était partagé et étudié. Uthred poussa un petit soupir, tenté de connaître les pensées de l’écuyère, mais bien trop respectueux de l’esprit humain pour oser s’aventurer dans celui de la jeune femme. Il ne pouvait que lire sa gestuelle ou son regard. Rien que cela lui donnait une idée de l’état d’esprit d’Ylvä. Et, il devait l’avouer : cela ne lui plaisait pas. Elle semblait si tourmentée, si peu sûre d’elle, que ça lui faisait de la peine.
Uthred resta silencieuse, un regard paternel posé sur l’écuyère, qui poussa un soupir si long, qu’il se demanda un instant si elle était bien humaine. Et elle reprit la parole, expliquant que Sam jouait parfois de la musique, qu’elle aimait bien apprendre, mais qu’elle n’y arrivait pas. Les sourcils du chevalier – encore bien roux pour son grand âge – se haussèrent. Avait-elle une tendance dépressive ? Uthred allait devoir discuter avec Samaël, dès que celui-ci serait de retour. L’ancien s’apprêta à répondre à la jeune femme, alors que celle-ci lui demanda finalement si elle pouvait tenter tout de même, d’apprendre le clavecin.
- Bien sûr ! Répondit-il, immédiatement.
Il n’allait certainement pas la couper dans son envie de commencer à apprendre. Surtout si cette journée n’avait pas été très productive. Choisissant de remettre à plus tard la discussion qu’il avait commencé – on ne coupe vraiment pas une opportunité comme celle-ci – le chevalier se redressa légèrement sur son tabouret.
- La clef, c’est d’y aller étape par étape. Rien ne sers d’aller vite, cela prendra le temps qu’il faudra, comme le reste, dit-il, tout de même, subtilement, utilisant le clavecin pour donner une leçon à la jeune femme.
Le chevalier posa alors une main sur le clavier de l’instrument, et aligna les cinq premières notes d’une œuvre qui avait servi à la formation de nombreux débutant.
- Ce sont les cinq premières notes d’une œuvre répandu sur tout le continent, expliqua-t-il, avant de refaire une nouvelle fois la mélodie. Commence sur cette note-là, dit-il, en indiquant une touche blanche une octave plus basse que la sienne.
Uthred repris une troisième fois l’alignement des cinq touches, avant d’observer Ylvä. Ce n’était pas compliqué, mais c’était par la qu’il fallait passer pour espérer en apprendre plus.
Musique:
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Ylvä
Jeu 18 Juil 2019, 13:39
Ylvä n'est pas très douée pour déchiffrer les intonations des autres alors il est fort possible qu'elle se fourvoie, mais elle a la nette impression que le vieux chevalier s'est empressé d'accepter de lui enseigner le clavecin comme s'il n'en aurai plus jamais l'occasion. Est-ce qu'il aime tellement cet instrument que le fait de pouvoir l'enseigner à quelqu'un le motive énormément ou a-t-il l'impression que c'est une demande à durée limitée ? Quoique c'est peut-être que c'est lui qui ne peut lui accorder qu'un temps très précis et limite aujourd'hui et qu'il n'en reste plus guère ? C'est possible et même fort probable, après tout il doit également s'occuper de la formation de Shylinn, peut-être qu'il a d'autres cours à préparer pour les recrues et il a certainement d'autres affaires plus importantes qui l'attendent dont elle n'a pas idée. Maintenant qu'elle y pense, c'était très égoïste de sa part d'avoir formulé cette demande. Elle n'aurai pas dû demander à essayer, maintenant le chevalier doit trouver une façon d'en finir au plus vite pour enfin aller vaquer à des occupations plus importantes et intéressantes. Bien qu'ennuyée par la situation, Yl le voit se redresser un peu et décide de calquer sa propre posture sur la sienne, puisqu'il prend de son temps pour lui apprendre alors autant se concentrer et tenter de toute assimiler le plus vite possible.
« La clef, c’est d’y aller étape par étape. Rien ne sers d’aller vite, cela prendra le temps qu’il faudra, comme le reste »
Comment ça ne pas aller vite, c'est pourtant mieux si c'est assimilé le plus rapidement possible. Plus on assimile et apprend vite les choses et plus on a de temps pour apprendre quelque chose de nouveaux et plus on sait de choses et plus on est en mesure d'être utile aux autres et à l'empire. Le chevalier a des années d'expériences derrière lui alors il devrait partager ce point de vu, pourquoi il ne le partage pas ? Qu'est-ce qu'elle a raté encore ? La réponse elle ne l'aura de suite et c'est à peine sûr qu'elle l'obtienne dans la journée alors au lieu de trop se tracasser à ce sujet, elle pose des yeux attentif sur la main de son nouveau professeur de clavecin et observe les doigts danser souplement sur les touches. Cinq notes seulement, mais cinq notes qui annoncent une musique très agréable, cinq note qu'elle devrait pouvoir reproduire sans trop de difficulté. Justement, il lui indique la première touche blanche sur laquelle se baser et elle place ses doigts comme elle l'a vu faire, en respectant le même décalage entre chaque doigts et touches tout en sachant qu'elle n'aura pas à toutes les utiliser, pas dans l'immédiat en tout cas.
Elle regarde une dernière fois la courte danse des doigts de l'homme et se lance à son tour. Rien de compliqué, c'est même presque trop facile, mais elle prend plaisirs à y parvenir et remarquer que les sons qu'elle produit sont les mêmes bien que légèrement plus grave. Ainsi, chaque touche à, en plus du son propre à sa note, une intonation qui lui est propre. Elle n'a pas fait attention lorsque le chevalier jouait ses morceaux à son arrivée, mais il est possible que plus on se décale d'un côté et plus les notes tombent dans les aigus ou les graves. Pour s'en assurer, Ylvä cesse de répéter les mêmes notes, déplace sa main et appuie sur d'autres touches du clavier. Gagné, la tonalité n'est pas la même. Heureuse de s'en être rendu compte seule, bien que ça soit assez évident, elle se permet un sourire timide avant de revenir poser ses doigts là où le chevalier Uthred lui a dit et reprend l'enchaînement des cinq notes qu'il lui a montré.
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Jeu 18 Juil 2019, 16:10
La patience était une chose étrange, qu’Uthred n’avait pas compris très rapidement. Son premier maître, cependant, mort au cours de sa troisième année d’apprentissage, avait tenté de lui inculqué le concept. Faire les choses vites pouvaient être bien, certes, mais encore fallait-il qu’elles soient bien faîtes. Et dans la précipitation, le chevalier l’avait vu de multiples fois, c’était rarement le cas. Insister sur le pas à pas, n’était donc pas anodin pour lui, et si l’écuyère semblait perplexe – comme depuis le début de leur entrevus, d’ailleurs – le Chevalier comptait maintenir son idée jusqu’au bout. Il ne servait à rien d’aller vite et de bâclée quelque chose, et puis recommencer. Là était le temps perdu, et bêtement, en plus. C’était d’ailleurs ce que le cinquantenaire essayait de faire comprendre à son écuyère, Shylinn, mais cette dernière semblait encore moins réceptive qu’Ylvä au concept. Qu’était-ce donc cette nouvelle génération ? Pourquoi voulait-il allait si vite ? Avait-il un rendez-vous fixé avec leur futur ? Uthred ne savait pas ce qui se passait dans l’esprit des plus jeunes, mais il espérait sincèrement qu’ils n’allaient pas attendre leurs cinquante ans pour se rendre compte qu’ils devaient prendre leur temps et faire les choses bien. Lui-même ne s’en était pas rendu compte avant récemment, et il le regrettait profondément. Qu’avait-il loupé de sa vie ? De quoi était-il passé à côté ? Toutes ces questions que ces moments de mélancolie au clavecin, réveillait et attisait. Tous ces « et si » auxquels il n’aura jamais une réponse claire et précise.
Malgré la perplexité que ressentait la jeune femme, Uthred nota son changement de position. Elle se tenait à présent le dos droit, comme lui, et était maintenant en parfait condition pour commencer son initiation à l’instrument. Le chevalier lui montra alors les premières notes de la mélodie qu’il avait en tête. Celle par laquelle tout le monde passait. Une porte d’entrée au monde de la musique qui en avait happé plus d’un. Il repris plusieurs fois les quelques notes, avant de laisser Ylvä le faire d’elle-même.
Un grand sourire étira les lèvres du rouquin lorsqu’il observa les doigts de l’écuyère se mouvoir doucement sur le clavier. C’était joli et maîtrisé, fluide. Sur ces cinq notes là, la demoiselle s’en sortait bien. Peut-être qu’elle pouvait passer à l’étape d’après ? Le Chevalier regarda alors, surpris, la découverte musicale que son écuyère éphémère. Venait-elle de comprendre d’elle-même le principe d’octave ? Il semblerait que oui. La jeune femme gratifia l’homme d’un petit sourire, avant de remettre ses doigts sur le clavier de l’instrument, et de jouer ce que le musicien lui avait montré.
- Eh bien ! On va pouvoir passer à la suite !, dit-il, surpris et ravi à la fois. Ce que tu as compris par toi-même, le changement de « ton » correspond à des octaves différentes. Une octave contiens sept notes. Do, ré, mi, fa, sol, la et si. Ce que tu as joué, ce sont des Mi, expliqua-t-il, illustrant la chose d’un appuie léger sur les touches en question.
Il poussa un peu son tabouret à droite du piano, et fis signe à la jeune femme de s’avancer plus au milieu du clavier.
- Je te propose un autre exercice, plus d’apprentissage que de vrai plaisir, mais on peut y trouver un certain intérêt, dit-il.
Et pour démontrer de manière pratique, le chevalier effectua ce qu’on appelait en musique une gamme de Do. De sa main droite, agile, il passa les notes dans l’ordre de citation, avant de revenir à son point de départ.
- On commence par le Do, c’est la touche blanche à gauche des deux touches noires, on descend jusqu’au prochain Do, avant de remonter à celui initial. C’est un exercice d’agilité, qui se fait d’abord avec la main droite, puis la gauche et enfin les deux. Mais commence d’abord avec ta main droite, enfin, si tu es droitière, précisa-t-il, avant d’observer, attentif, l’exercice de la demoiselle.
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Ylvä
Ven 26 Juil 2019, 15:19
Les tons correspondent à des octaves et les octaves contiennent sept notes. Ok, ça c'est noté et elle devrait à peu près s'en souvenir. Ce qui va être plus dur c'est de retenir le nom des notes et savoir quelle touche correspond à quoi, mais peut-être bien qu'elle peut palier à ça avec un peu d'imagination et de concentration. Do, ré, mi, fa, sol, la et si, les sept notes à ne surtout pas oublier sous peine d'avoir de sérieux problème pour la suite. Avant de mettre son idée en application, elle acquiesce à la demande du chevalier et se décale pour se place là où il lui a demandé. Ainsi placée elle aura plus facilement accès aux touches qu'il a utilisé, à l'octave sur laquelle il a joué. C'est bien comme ça que l'on dit ? Ca doit être ça puisqu'il a parlé d'un certains nombre de notes par octave et que chaque ton correspond à une octave, donc c'est ça. Mais elle ne doit pas se perdre là-dedans, il faut qu'elle garde son attention sur ses paroles et qu'elle en imprime chaque mots pour ne pas faire d'erreur lorsqu'il sera son tour de faire l'exercice.
Il s'agit donc d'appuyer sur chaque touche de la même octave dans un ordre puis dans l'autre, quelque chose d’à priori assez facile à reproduire. Le soucis étant de savoir par quelle main commencer. Indécise, elle les mains paumes au ciel et les regardes comme si elle allait trouver la réponse écrite dans l'une des paumes. Son problème est plutôt de savoir si elle utilise la main droite ou la main gauche alors qu'elle peut généralement se servir de l'une ou l'autre sans trop de soucis. En fait, elle choisie toujours sa main en fonction de la façon dont elle est placée et ce qu'il faut faire. Quand elle doit couper elle utilise la main la plus proche du couteau, quand elle doit s'entraîner au combat elle se sert de la droite par mimétisme, mais lors d'entraînements elle se sert de la première main qui attrape l'arme. Alors la droite ou la gauche ? La droite, ça sera plus simple d'apprendre si elle se base sur le chevalier Uthred et si elle apprend vite alors il pourra vite en terminer et retourner à ses occupations prioritaires. Mais quand même, pour cette fois et juste cette fois-ci, elle aimerait que rester lui montrer encore un peu du clavecin soit prioritaire sur le reste. Elle aime bien le son qu'il en sort et elle pourrait presque dire qu'elle arrive à se détendre malgré l'absence d'une réelle mélodie.
Ylvä pose son pouce sur la première note, le do, son index sur le ré et ainsi de suite jusqu'à atteindre la dernière note. Puis elle remonte la gamme en commençant pas le si jusqu'au do. Pour l'instant son geste est lent pour accentuer la précision de son geste et tester les touches. Un peu plus rassurée sur la faisabilité, bien sûr que c'est simple mais on n'est jamais trop sûr, elle se penche sur son idée pour se souvenir des noms des notes et esquisse un nouveau sourire lorsqu'elle trouve une idée peut-être plus amusante pour la mettre en place. Elle reprend la série montrée par le chevalier et y ajoute une petite touche personnelle.
Do comme Daug, alors noir.
Ré comme les rochers, alors gris.
Mi comme le miel, alors un jaune assez doux avec une touche légère de marron orangé.
Fa comme le feu, alors une nuance dans le rouge, orange et jaune.
Sol comme le soleil, alors jaune.
La comme la lavande, alors violet telle la plante.
Si comme le ciel, donc un bleu doux avec quelques touches de blanc en mémoire des nuages.
Les couleurs ne sont pas toutes assorties les unes aux autres et peut-être qu'un jour elle se penchera sur l'harmonie entre les couleurs, mais pour le moment elle voulait simplement son propre moyen mnémotechnique et elle l'a trouvé. Bien sûr les couleurs ne sont pas criardes et oui, elle s'est amusée à colorer chaque touche d'une même note à l'instant précis où son doigt s'est posé dessus. Cette précision est assez nouvelle encore et elle est plus que ravie d'être parvenue à la mettre en action à ce moment. De plus en plus détendue par le clavecin, elle poursuit la danse de ses doigts sur le clavier en essayant d'aller un peu plus vite à chaque fois ce qui cause quelques chevauchements de notes de temps à autre. « Et les touches noires elles font quoi ? » La question est glissée entre deux cheminements sans qu'elle en s'arrête, simplement pour le plaisirs du son et l'espoir d'un jour pouvoir faire une mélodie comme le chevalier.
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Mar 30 Juil 2019, 16:51
Tous ses écuyers n’avaient pas eu la fibre artistique qu’il possédait lui-même, ou bien la patience et le touché nécessaire à la maîtrise du piano. Le premier a qui il avait appris avait été Camille. Le jeune blondinet lui avait demandé, naturellement, et Uthred ne rechignait jamais à transmettre son savoir aux plus jeunes, ou même aux plus âgés, lors que ces derniers le lui demandait. Il y en avait eut d’autres, par la suite, mais leur emploi du temps de chevalier ne leur avait pas permis de continuer, ou peut-être que l’envie les avaient abandonnés. Uthred n’en savait pas, et ses anciens apprentis étaient bien libre de faire ce qu’ils souhaitaient de leur temps libre. Plus récemment, il y avait Shylinn, mais la jeune femme avait rapidement refuser cette nouvelle activité, et Uthred, résigné n’avait pas pu la forcé. Il pouvait la contraindre à apprendre la discipline, l’étiquette, la hiérarchie, mais la maîtrise du clavecin n’était en rien quelque chose d’obligatoire. C’était un plus, une option que les jeunes étaient libres de prendre ou non. Le rouquin était donc ravi de voir qu’Ylvä était réceptive à cet apprentissage, et plus encore de constater qu’elle était douée.
Le chevalier observa alors avec attention le fonctionnement d’Ylvä. S’il ne pouvait pas être dans sa tête, il était cependant capable d’observer son raisonnement par ces gestes, l’éclat de son regard, et l’expression de son visage. Silencieux, il la laissa faire, se contentant d’un hochement de tête ici et là pour approuver l’exercice réalisé. Et puis, la Faloise le recommença, et, à chaque fois qu’un de ses doigts touchaient les touches du clavier, celles-ci prenaient une couleur différente. Il ne compris pas tout de suite la logique derrières le choix des colorations, mais lorsqu’elle arriva au « La » et qu’une couleur aussi violette qu’un plant de lavande se répandit sur la touche normalement blanche, la connexion se fit. Loin d’être ennuyée par ce nouveau clavier coloré, Uthred était en fait impressionné, ou tout du moins surpris. Déjà, il ne savait pas que l’écuyère était capable de changer la couleur d’objet aussi aisément. Et ensuite, ce moyen mnémotechnique était tout simplement très pratique. Nul doute que, s’il l’avait eu durant son apprentissage, il serait allé beaucoup plus vite. Et tout en créant cet arc-en-ciel de couleur, la Faloise continuait de faire danser ses doigts sur le clavier, manquant parfois une touche, réalisant parfois l’exercice de manière parfaite. Elle s’arrêta un instant, pour poser une nouvelle question, signe qu’elle s’intéressait à tout cela de manière sérieuse.
- Les touches noires, commença-t-il, sa voix au-dessus des mélodies que jouait encore l’écuyère, permettent de donner plus de profondeur à un morceau de musique. Il s’agit en réalité de « notes altérées ». La touche noire à droite d’un Do, par exemple, est appelé Do dièse, on augmente d’un demi-ton. Lorsqu’on prend la touche noire à gauche d’une note, par exemple le Ré, on l’appel un Ré bemol, et on descend d’un demi-ton. Je peux ?
Lorsqu’Ylvä lui laissa le clavier, il illustra ses explications en touchant sur les touches qu’il avait décrite. Il expliqua ensuite que la même chose s’appliquait aux autres notes et que par conséquent, une touche noire avait généralement deux noms différents, mais produisait le même son. Tout ces termes étaient cependant plus techniques, et ce n’était pas ce qui intéressait le chevalier. Il fallait y aller étape par étape, en griller quelques-unes n’était jamais une bonne idée.
Et au fil de la soirée, Uthred montra d’autres choses à Ylvä, revenant souvent à quelques exercices techniques et un peu de théorie. Il sentait que cela faisait du bien à la jeune femme. Elle ne bouillonnait plus, semblait à peu prêt avoir laisser ses problèmes plus loin et le chevalier ne pouvait que se féliciter de tout cela. Evidement, rien n’était réglé, mais de voir un peu de légèreté dans son regard, de sérieux et d’envie d’apprendre, c’était parfois ce qui était nécessaire, pour une soirée. Et il aura tout le temps, par la suite, d’attaquer sur les sujets plus fâcheux. Et il avait déjà quelques exercices moins sympathiques à proposer à ses deux écuyères. Le genre de chose qui pourrait même leur faire regretter leur examen.