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Aux âmes bien nées [PV Nesiris]

Invité
Sam 04 Mai 2019, 10:25



Aux âmes bien nées


Victor s'avança sur le bois de la scène. Le plancher craqua dans la nuit, un testament de son histoire mais aussi de sa résistance. Ce bois était en effet là depuis très longtemps : Un bois vénérable, qui avait soutenu d'innombrables pièces et d'innombrables comédiens. Rubis était bien le royaume qui pouvait se permettre de se concentrer sur l'art. La richesse d'un pays était lié à sa prospérité, mais aussi à sa culture. Alors que Rubis était connu pour le talent de ses artisans, le Chevalier de Jade appréciait aussi les efforts qu'ils avaient fait pour développer leur lettres. Ils n'étaient pas des béotiens, contrairement à certains endroit du continent, comme Béryl par exemple.

Ce mépris pour Béryl n'était peut être pas entièrement fondé sur des raisons rationnelle, mais il n'aimait pas vraiment cet endroit. Victor se sentait bien plus à l'aise dans la Confrérie. L'Industrieuse Rubis, la Verte Turquoise, l'Honorable Jade et la glorieuse, glorieuse Topaze. A ses yeux, les pays devenaient plus que des institutions. Chacune représentait une idée, une personnalité fixe qui les humanisait. Cette personnification des symboles étaient comme une pièce de théâtre. Le Drame n'était que la vie quotidienne où le quotidien était tronqué. Etait-ce pour cela que Victor aimait tant cet art ?

Son imaginaire était ponctué de ces récits. Il s'était construit alors qu'enfant, il se cachait de ses tâches quotidienne et de ses précepteurs pour lire. A cette époque, il avait lu, et lu, sans s'arrêter, absorbant drame et épopée, romans et nouvelles. Sa personnalité avait été forgée avec ces histoire à l'esprit : Il avait aspiré à la gloire de Rodrigue, à vivre la passion amoureuse d'Iseult, à servir son père et son pays comme Alexandre. Toutes les fibres de son être résonnaient de passion avec le théâtre et les récits, et c'est pour cela qu'il avait sentit cette compulsion de venir à une heure aussi tardive.

Rubis était un royaume charmant, et il blâmait la beauté de ses villes et de ses campagnes pour ses insomnies. Cela lui arrivait, parfois. Son esprit bouillonnait d'idée et de pensée, beaucoup trop pour pouvoir dormir. Parfois, écrire l'aidait à exorciser ce spectre qui le hantait, et le forçait à l'action. Mais ici, il savait que ce ne serait pas suffisant. Sa plume était sèche, et il n'arrivait même pas à écrire un seul mot. Alors, il décida de se promener dans le château de Rubis. Il était venu pour coordonner ses troupes avec la maigre garde, et d'effectuer un exercice de construction d'équipe. La journée n'avait pas été assez stimulante pour qu'il s'endorme au premier toucher de son oreiller et c'est avec une énergie renouvelé qu'il avait marché sur la moquette des couloirs du château.

Il avait tenté de marcher avec discrétion, afin de ne pas réveiller les serviteurs jusqu'à Irianeth. Certains rôdaient encore dans les couloirs, vaquant à leur occupations nocturnes. Ils ignoraient Victor lorsque celui-ci passait à côté. Sa fonction de Chevalier de Jade était pratiquement écrite sur son front, et même sans son épée ni son armure il était reconnu en tant que tel. Cela était pratique. Il n'avait pas nécessairement envie d'expliquer sa présence ici.

Lorsque le craquement du plancher s'éteignit dans la nuit, il se mit à sourire. Il avait lu et relu cette pièce de théâtre tant de fois qu'il la connaissait presque par cœur. Dans son initiation de Chevalier, il avait même faillis se battre avec quelqu'un qui l'avait jugé trop prévisible, et même enfantine. Comment avait-il osé juger les choix du personnage principal ? Il l'aimait ! N'était-ce pas là le plus pur des sentiments ? Victor en était convaincu. Par l'amour venait la vertue, et l'amour était prévalent dans le cœur du Chevalier. Sans amour, serait-il autre chose qu'une bête sauvage, un meurtrier commandant une armée de meurtrier ?

Il tuait par amour de son pays, par amour de la Confrérie. Cela le confortait. Personne ne voulait croire qu'il était un meurtrier, sauf les fous et les Chevaliers d'Irianeth.

Il inspira une profonde gorgée d'air, un air propre qui irradiait le calme nécessaire pour une véritable pièce de théâtre. Dans son jeu, il salua la foule imaginaire qui occupait les siège en face de lui. Puis il commença sa scène préféré. Il avançait en avant et en arrière, mimant les gestes du désespoir de Rodrigue.

«La perte qui m'envahit est aussi douce que le poison que je me réserve.
Comment puis-je survivre à un tel coup d'éclat ?
Même dans mes cauchemar les plus horribles, je n'aurais pu prévoir un tel trépas !
Son regard, si sévère !
Ses paroles, si cruelle !

En un alexandrin, elle a scellé mon espoir.
Je ne suis pourtant qu'un homme, un amant secret
Qui n'avait qu'une envie, nul autre accessoire,
Que de l'aimer et de voir cette amour remboursé !

Qui est-elle pour le préférer à moi ?
Qui est-il, ce ruffian, ce sournois ?!
Ô fer ! Sois mon ami en cette querelle.
Ô Parandar ! Accorde moi son cœur rebelle !

Je ne sais pas par quel artifice il a su la convaincre,
Et je n'aurais pas de repos, sachant qu'il respire encore,
Tant que mon acier et ma ferveur ne soient d'accord.
Je me dois de le tuer, de me faire craindre ! »


Les paroles de la pièce apparurent toute seules dans la bouche de Victor, et c'est avec joie qu'il se permit de continuer la tirade de Rodrigue, le chevalier trahit par son amour. Il aimait cette pièce car elle présentait un magnifique quiproquo : La femme qu'il aimait ne voulait qu'une chose, c'était de répondre à sa ferveur. Mais les évènements se sont déroulés de la pire des manière, et pour attirer son attention, elle décida de courtiser son ennemi.

Le Chevalier de Jade se coupa du monde, et continua seul sa pièce. Il était dans son élément. Et pouvait enfin exorciser ses pensées.


codage par LaxBilly


Anonymous
Invité
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Mer 15 Mai 2019, 17:26

Nesiris était de ces chevaliers de Jade qui ne se posaient pas réellement, qui n’appelaient pas un pays maison et se contentaient d’en sortir pour missions ou rencontres ; elle aimait le changement, et aimait patrouiller à travers toute la confrérie. Cela lui permettait surtout de ne pas rester trop longtemps au contact des mêmes personnes et de ne pas laisser connaître à tous son incapacité sociale totale, même si elle essayait d’arranger cela. Bien évidemment, elle avait ses petites préférences et les pays qu’elle aimait moins. Rubis était son préféré, pour des raisons très claires étant donné que c’était le sien, et Topaze celui qu’elle appréciait le moins. Non pas que les paysages n’étaient pas magnifiques, mais l’air pur se trouvait un peu entaché par l’odeur nauséabonde du sexisme ambiant. Aussi elle limitait ses visites, si les Topaziens s’entêtaient à préférer les chevaliers hommes, elle n’allait pas faire d’efforts pour eux.
Être à Rubis lui permettait de voir sa fratrie, et c’était un plaisir à chaque fois ; ils étaient une part de son cœur et leur présence lui faisait un bien fou. Elle avait passé la journée avec eux, la matinée à prendre des nouvelles des cadets, l’après-midi avec son frère, à faire le point sur la situation du royaume et messagère entre l’Ordre, Rubis, et les Royautés qu’elle rencontrait. Même si elle mettait son rôle de Chevalier avant tout, elle ne se débarrassait pas de son titre de royauté aussi facilement qu’elle le voulait. Mais après tout elle n’avait pas honte d’être Princesse de Rubis, elle ne voulait juste pas être considérée uniquement comme cela.
Elle rentrait vers ses appartements après une longue entrevue avec Aegon quand elle entendit du bruit en provenance de la salle de spectacle. S’y trouvait un de ses frères d’armes, Victor, déclarant des vers. Ils n’étaient pas venus à Rubis ensemble, mais le château était toujours ouvert aux chevaliers de passage, aussi il arrivait que deux d’entre eux s’y trouvent sans raison liée.
Ecoutant les paroles lancées pour un public invisible, Nesiris fini par reconnaitre la pièce, et sans vraiment y réfléchir, elle ouvrit la bouche et prit la parole.

« Et ce cœur fermé, que me faut-il pour l’ouvrir ?
L’attente est un poison dont je me sens mourir.
Et la seule porte s’ouvrant est celle du subterfuge.
L’Amour me change, jamais ainsi ne fus-je. »


Les vers s’étaient presque déclarés seuls depuis la bouche de Nesiris, qui posa une main sur sa bouche, surprise elle-même de ce qu’elle venait de faire. Un reflexe peut-être, un retour à cette période de la fin de son enfance où, afin de tuer sa timidité dans l’œuf en prévision de son devenir d’écuyer, on lui avait imposé des leçons de théâtre. Ça n’avait pas marché. Mais les paroles s’étaient ancrées en elle, faute à un professeur obsédé par une diction correcte, une mémoire d’acier et cette même pièce que Victor récitait. Au plus grand désarroi de Nesiris. Elle détestait cette pièce. Déjà, à part la classique vieille nourrice, il n’y avait qu’un seul personnage féminin et par Sveter, il n’y avait qu’un homme pour avoir écrit une femme pareille. Car bien entendu, c’était connu que toutes les femmes étaient tordues au point de monter un stratagème si compliqué que tout le monde s’y perdait tout simplement pour rendre un homme jaloux. Nesiris n’avait pas grandit avec une telle image des femmes. En même temps, c’était sa mère qui avait porté la régence de Rubis, par son sang et son rang. Son père avait le titre par mariage, et c’était tout. Sa mère lui avait appris qu’être une femme ce n’était pas être comme ce que les romans décrivaient ou ce que certaines coutumes, notamment celles du royaume voisin, demandaient. Car toutes ces lignes avaient bien souvent été écrites et dictées par des hommes, qui n’offraient qu’une version désirée et romancée du sujet.

Mais jamais Nesiris n’avait osé s’emporter publiquement contre le sujet de la pièce, contre l’écriture du personnage qu’on lui avait fait jouer encore et encore. Aujourd’hui, bien des années plus tard, elle commençait à se demander si le choix n’avait pas été fait exprès. Si le maître de théâtre n’avait pas été renseigné par sa mère sur le sujet qui la ferait fumer, juste pour voir si Nesiris s’exprimerait enfin publiquement. Ça aussi, cela n’avait pas marché.
Sa timidité, sa malfaisance sociale, Nessie la trainait encore aujourd’hui. Même si certains évènements ces dernières années avaient fait avancer son cas dans le bon sens.

Dans la continuité de se souvenir de ce que lui avaient quand même apprit ses années infructueuses de théâtre, et surtout maintenant qu’elle avait annoncé sa présence en quatrain, Nesiris se remémora des quelques leçons catastrophiques sur comment garder son calme et improviser. Techniquement, parler était une improvisation constante, et c’était aussi pour cela que Nessie évitait de parler quand elle avait le choix, car une fois sur deux, peut-être plus, elle s’embarrassait elle-même avec ses paroles. Mais elle ne pouvait pas balancer un extrait de pièce en réponse à celui entendu et tourner les talons comme si rien ne s’était passé. Mais par les dieux ce qu’elle en avait envie. Toutefois, elle possédait l’avantage de l’obscurité et si son frère d’arme n’avait peut-être pas vu son geste de surprise, il ne pouvait clairement pas voir qu’elle était aussi rouge que la couleur de la pierre de son pays. Autant utiliser ça à son avantage. Alors Nesiris, on respire avec le ventre, on ne panique pas, et on parle avant que ce silence ne devienne franchement étrange.

« Vous semblez appréciez notre salle de théâtre, Victor. Il est dommage qu’elle ne serve plus autant qu’auparavant. Mère était une grande amatrice de l’art dramaturgique, après sa mort je ne crains que mon frère n’ait pas réellement poursuivit la tradition. »
Pourquoi dire ça ? Aucune idée. Elle avait juste évoqué le sujet avec ses cadets un peu plus tôt dans la journée, ainsi il était plus simple de partir sur quelque chose qu’elle connaissait. « Vous aimez le théâtre ? » Et voilà, elle redevenait Nessie, à poser des questions bêtes. Mais non, voyons, Victor dé-tes-tait le théâtre, c’était pour ça qu’il en faisait en plein milieu de la nuit sans raisons particulières. Décidément, on ne bousculait jamais trop longtemps les mauvaises habitudes. En plus, comme c’était une phrase à réponse, elle ne pouvait pas clore la conversation et fuir. La voilà obligée à subir les conséquences de son échec social. C’est un peu l’histoire de sa vie.
Anonymous
Invité
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Parandar
Sam 01 Fév 2020, 13:36


Rappel

Bonjour !

Le RP est-il toujours d'actualité ? Sans réponse, il sera déplacé le 14 février dans les Archives.
Crédit à Taëva. Réalisé pour l'usage sur rpg-chevalier seulement.
Parandar
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Parandar
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