Dans ce RP, Tim sera l'incarnation de Garan, chef des armées d'Emeraude à l'époque de la V1 du forum
Déception… Ce mot résumait bien l’état d’esprit actuel de Garan, bien qu’il soit un peu faible. Déception de savoir que des membres de l’Ordre des Chevaliers d’Emeraude, censé être le plus vertueux d’Enkidiev, ce soit mis à piller des villages simplement par vengeance – vengeance de la dissolution de leur Ordre. Mais aussi, et surtout, déception d’apprendre que parmi ces Chevaliers rebelles se trouvaient une femme du nom d’Ally. Ally était la mère d’une des soldats de Garan, et il avait appris à l’apprécier. Ils s’étaient rencontrés plusieurs fois, dans des circonstances certes différentes, mais le chef de l’armée d’Emeraude avait petit à petit commencé à développer des sentiments pour elle. Sentiments qu’il pensait ne jamais plus ressentir depuis qu’il avait tué Sara, sa compagne, de nombreuses années auparavant. Pourtant, il ne rêvait pas… Au fond de lui, il savait qu’il commençait à aimer Ally. Malheureusement, les circonstances avaient fait que Garan ne pourrait jamais avouer ces sentiments à la Chevalière. Pire, il allait sûrement devoir la combattre, un de ces jours…
Seul Manny, le bras droit du Fallois, savait ce que ressentait son chef. Connaissant celui qui dirigeait son armée depuis longtemps, il avait tout de suite compris que quelque chose n’allait pas. Pourtant, il avait gardé le secret. Manny pensait que, si quelqu’un apprenait que le chef des armées d’Emeraude ressentait de l’amour pour l’un des Chevaliers rebelles, son poste lui serait immédiatement retiré. Et Manny ne voulait pas changer de chef. Mais Garan, lui, n’avait pas besoin de quelqu’un se souciant de sa carrière. Il lui fallait plutôt quelqu’un qui le comprenait, quelqu’un sur qui il pourrait déverser sa rage et sa tristesse sans se retenir. Une seule personne dans le Royaume d’Emeraude pouvait tenir ce rôle. Et cette personne… C’est justement à elle que Garan avait décidé de rendre visite, ce matin là.
A peine réveillé, l’homme à la peau sombre avait senti qu’il ne pouvait plus garder ce qu’il ressentait pour lui, sous peine d’exploser, et l’idée de rendre visite à la seule personne capable de le comprendre s’était imposée d’elle-même à son esprit. C’est pourquoi, sans prendre le temps d’enfiler autre chose qu’un pantalon, il s’était précipité vers la chambre de cette personne. Chambre qu’il finit par atteindre aux bouts de quelques minutes de marche plutôt rapide. Garan frappa alors trois coups à la porte, puis y déposa son front.
« Isis… Tu es là ? Il faut qu’on parle… » Puis, sentant une larme couler le long de sa joue, il ajouta, comme un appel à l'aide : « S’il te plaît… »
Tim
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Akim
Dim 17 Nov 2019, 12:39
Tell me it's over I'll still love you the same
Le monde partait en c*uilles. Rien de mieux qu'une constatation amère mais lucide sur son environnement pour se lever du bon pied. L'Ordre des super-héros émériens avait été dissout et la moitié des membres s'était dit que ce serait rigolo de semer la mort et la désolation par esprit de vengeance. Isis aurait pu bien prendre la chose. Fidèle à son serment, elle aurait empoigné son sabre, sauté sur son cheval et serait partie punir les traîtres comme elle se devait de le faire. Sauf que. Ally se trouvait parmi eux. Transpercer le cœur d'anciens frères et soeurs d'armes refusant de se rendre était une chose. Affronter sa mère adorée en était une autre. Isis avait toujours été le petit poussin d'Ally, un oisillon névrosé et plein d'insécurités, mais son petit poussin quand même. Contrairement aux jumeaux, elle n'avait jamais douté d'elle, défendant son honneur de maman à grands renforts de cris. C'était mère et fille contre le reste du monde. Ça avait toujours été comme ça. Ça aurait dû rester comme ça. Assise dans son lit, Isis s'essuya le visage d'un geste rageur. Elle sauta sur ses pieds et se dirigea vers son armoire pour se vêtir d'autre chose que d'une tunique de nuit. La soldate ne savait même pas pourquoi elle s'était changée pour dormir de toute façon. Elle n'avait pas fermé l’œil de la nuit. Ce faisant, elle croisa son reflet dans le miroir. Sa paralysie faciale était un véritable doigt d'honneur adressé aux vieux bonhommes au ton paternaliste écœurant qui exhortaient les jeunes filles à sourire. Tout ça pour être jolie comme un cœur et plaire à Hernando C*nnard d'Emeraude. Un des millions exemplaires de benêt au sourire étincelant. Le nez plusieurs fois cassé d'Isis parce que la guerre ça fait mal m'voyez n'arrangeait rien. Et pourtant, elle avait plu à Thomas. Thomas le noble. Thomas le mari. Thomas le père. Rencontré dans un bal alors qu'il était vêtu d'un beau costume d'apparat et elle habillée de son armure de soldate chargée du service de sécurité. Les deux émériens s'étaient tournés autour, acteurs d'un jeu de séduction sous le nez de madame son épouse. Une très gentille dame au demeurant. Cela n'avait pas empêché Isis d'embrasser son mari et de jouer les prolongations charnelles quelques semaines plus tard. Aimait-elle Thomas ? Non. Elle n'avait jamais accordé d'intérêt amoureux à un homme, y compris lorsqu'elle avait perdu sa virginité dans une ruelle sombre. Et lui, l'aimait-il ? Elle ne le savait pas. Les bien-pensant clameront leur élucubrations tordues en affirmant qu'Isis recherchait l'amour que son père avait à peine eu le temps de lui donner. Ha ! C'était trop demandé d'être une femme qui se faisait plaisir dans ce monde, bordel ?! Isis se détourna du miroir et s'habilla. Elle terminait d'enfiler ses bottes lorsque trois coups résonnèrent à sa porte. C'était Garan. En piteux état si l'on en croyait le ton de sa voix. Isis se figea et jeta un regard mauvais sur la porte comme si la pauvre était responsable de la présence de son chef. La soldate ne voulait pas voir Garan. Plus maintenant. Elle ne savait pas à qui elle en voulait le plus. A lui pour avoir porté son attention sur sa mère, presque comme si Garan s'était servi de sa fille pour atteindre l'ancienne chevaleresse. Ou à elle pour détruire par sa simple présence tout ce qu'Isis avait eu tant de mal à construire. Comme tout ce qu'elle touchait, Ally allait le briser. C'était évident. Garan la supplia. Pendant un instant, Isis fut tentée d'ignorer son mentor et de sortir par la fenêtre. Finalement, elle ouvrit la porte et d'un signe de tête, l'invita à entrer.
« Bon. Tu veux me parler ? De quoi ? » fit-elle d'un ton glacial.
Elle savait quel était le sujet que Garan voulait aborder. Même absente, Ally continuait de se tenir aux côtés des deux êtres qui l'aimaient probablement le plus.
Dernière édition par Akim le Mar 13 Oct 2020, 17:30, édité 1 fois
Akim
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Tim
Jeu 12 Déc 2019, 10:57
Isis ne semblant pas décidé à lui ouvrir immédiatement, probablement encore endormie en raison de l’heure matinale de la journée, Garan ne put empêcher les larmes de couler de plus en plus abondamment le long de ses joues. Il pleurait comme jamais encore il n’avait pleurer depuis son entrée dans la garde d’Émeraude. C’était comme si… comme si tout le chagrin qu’il enfermait en lui depuis la dissolution de l’Ordre avait attendu ce moment précis pour se manifester… C’est en tout cas l’impression que le Fallois avait, et ce qui le poussa, quelques secondes seulement après le début de ses sanglots, à se retourner pour adosser son dos nu contre le bois froid de la porte, avant de finalement s’asseoir par terre pour enfouir sa tête entre ses genoux. Et il aurait pu rester ainsi pendant des heures, à broyer du noir, si Isis n’avait pas fini par décider de le laisser entrer dans sa chambre comme il le lui avait demandé…
Dès que le bruit de la porte se fit entendre, Garan essuya précipitamment ses larmes et se redressa, espérant trouver du réconfort dans le regard de sa protégée. Et pourtant, ce fut tout le contraire… Tout ce qui se dégageait d’Isis, c’était l’impression qu’elle ne voulait pas de lui en cet instant précis – voire même qu’elle ne voulait plus jamais le voir en fait. Que ce soit le signe de tête presque violent par lequel elle l’invita à entrer, ou le ton glacial qu’elle employa, la jeune fille n’avait rien de celle prête à réconforter l’amoureux transi séparé de celle qu’il aimait. L’homme à la peau sombre ne s’attendait pas vraiment à ce genre de réaction de la part d’Isis, il était même possible qu’il en soit inconsciemment déçu, mais cela ne l’empêcha pas cependant pas de pénétrer dans la pièce. En un sens, il pouvait la comprendre… Chacun avait sa manière de réagir au chagrin, et la colère semblait être celle d’Isis. Enfin… De toute façon, même s’il n’avait pas compris sa jeune soldate, Garan serait tout de même entré. Il avait besoin de parler à quelqu’un de ce qu’il avait sur le coeur, il avait besoin de le sortir… Et Isis était la seule à qui il se sentait capable de confier tout cela. C’est pourquoi, sans hésiter une seule seconde, il se lança dès qu’il eut franchi le pas de la porte.
« Je pense que tu te doutes déjà de la raison de ma venue ici… Et je ne sais pas comment tu vas réagir à ce que je vais te dire, mais… » Garan s’arrêtant quelques instants pour réfléchir à la façon de le dire, un silence s’installa avant qu’il ne poursuive finalement : « … Tu es la seule personne à qui je me sens capable d’avouer cela pour l’instant, Isis… »
Tout en parlant, le chef de la Garde d’Émeraude avait fait quelques pas, s’approchant du lit de sa protégée, avant de finalement s’y asseoir. Il sentait que de nouvelles larmes étaient prêtes à couler, il sentait ses yeux le piquer, mais il se retint du mieux qu’il le pouvait. Bien que ce soit extrêmement difficile à l’instant présent, Garan ne s’autoriserait pas à pleurer tant qu’il n’aurait pas dit tout ce qu’il avait à dire à Isis. Il voulait être sûr de ne pas avoir à répéter quoi que ce soit, ne s’en sentant de toute façon pas capable, et des sanglots intempestifs ne l’aideraient en aucun cas dans cette tâche…
« Ta mère me manque, Isis… Elle me manque terriblement… Je l’appréciais beaucoup, et je crois même que… que j’en suis venu à développer des… des sentiments pour elle… »
Ce fut précisément à ce moment que le Fallois craqua… Prenant son visage entre ses mains, il poussa un cri qui mêlait rage et chagrin. Pourquoi avait-il fallu qu’encore une fois, il se laisse avoir par une femme ? Ce qu’il s’était passé avec Sara ne lui avait-il pas suffi ? Bien sûr que non… Il avait fallu qu’il retombe amoureux une deuxième fois, et de la mère d’un de ses soldats qui plus est…
Tim
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Akim
Mar 13 Oct 2020, 18:05
I wanted to step out of your shadow. You understand that, don’t you ? But when I stepped out of it, there was… there was no sunlight. No sunlight at all.
Elle était la seule personne à qui Garan pouvait avouer son lourd secret ? Quel honneur ! Il n'y avait pas un temple perdu quelque part dans la cambrousse émérienne qui pouvait accueillir un homme larmoyant en son sein ? Ledit délaissé ne pouvait pas se confesser à Parandar, Theandras ou n'importe quelle putain d'entité divine ? Fallait croire que non. Garan s'assit sur le lit, les lattes grinçant légèrement sous le poids du colosse. Ce bruit, insignifiant au possible et qui dura peut-être une demi-seconde, agaça Isis plus que tout. En fait, chaque chose qui avait un rapport de près ou de loin avec son ancien mentor mettait ses nerfs à rude épreuve. La jeune femme aurait pu lui éviter la douloureuse épreuve de formuler ses sentiments pour Ally en prononçant un simple je sais apaisant. Ou au contraire le laisser vider son sac comme elle allait le faire ? Isis ne savait pas ce qui était le plus facile pour elle-même et le plus punitif pour Garan. A bien y réfléchir, ces deux possibilités creusaient une plaie d'égale largeur dans sa poitrine. Et rebelote. C'était confirmé, s'il avait fallu en douter. Garan avait des sentiments pour sa mère. C'était Ally. Encore Ally. Toujours Ally. Il y avait sûrement matière à creuser pour un mage expert en psychologie. Un méli-mélo d'émotions contradictoires agitaient l'esprit d'Isis, la tourmentaient comme l'aurait fait un esprit vengeur. La jeune femme avait souffert de trouver sa place dans son clan biologique ; des jumeaux qui faisaient tout péter, de leur cocon familial à la Tour des Mages, un père qui sortait du coma pour y retourner à jamais...restait seulement la flamme maternelle qui brûlait dans la nuit. Isis s'était construite grâce à l'amour d'Ally...et s'était déconstruite à cause de son aura toxique. La jeune femme avait trouvé sa propre voie, celle qui la faisait exister par elle-même ; l'armée. Elle avait cru enfin voler de ses propres ailes. Jusqu'à ce que sa mère les lui coupe en ouvrant les cuisses devant son mentor. Et Garan, l'habile Garan, le grand Garan, y avait plongé. Isis aurait dû être heureuse de voir que l'homme avait des sentiments pour Ally. Mais non. Elle n'avait plus six ans, ne rêvait plus de caser sa mère avec le chocolatier pour avoir des sucreries à volonté. Tout ce qu'elle voulait c'était que cette bande de dégénérés - sa famille - lui lâchent la grappe.
- Ah.
Ce fut tout ce qu'elle trouva à répondre devant la déclaration de Garan, devant son cri d'animal blessé qui respirait la colère et le chagrin. La jeune femme s'approcha de la fenêtre et ses mains vinrent se poser sur le rebord. Ses doigts tapotaient le support de pierre avec la concentration d'un joueur de clavecin. Puis...
- Non.
Isis se tourna vers Garan. Une froideur muette laissait progressivement place à une rage hurlante.
- Non ! répéta-t-elle plus fort.
Mâchoires contractées comme pour empêcher les mots de s'envoler. Respiration saccadée qui témoignait de la tempête interne. Mais Isis n'y tenait plus.
- Pourquoi elle ? Pourquoi Ally ?Parce que l'amour ne se commande pas, petite fille. Tss, foutaises. Il fallait arrêter de placer l'amour sur un piédestal comme s'il avait été modelé dans le ventre de Sveter. Isis n'avait jamais laissé son cœur battre pour Thomas, pour sa fossette quand il souriait, pour ses yeux noirs qui la regardaient avec une tendresse infinie. Alors c'est ça ? Juny, Lohann, Ally, ils ne me lâcheront jamais, pas vrai ? C'était peut-être même ce que tu avais prévu depuis le début ? Qui sait ? Te rapprocher d'Ally en te rapprochant de moi ? Mais tu te rends pas compte, putain ?! Tu te rends pas compte qu'elle va te briser, comme elle a brisé notre héritage ? Tu n'es...tu n'as...
Isis s'interrompit.
- Elle te manque. Super ! A moi aussi. Alors, on fait quoi maintenant ?
Parce que son héro avait la solution miracle. C'était obligé.
Akim
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Tim
Sam 24 Oct 2020, 09:01
Non. Ce que tu avais prévu. Elle va te briser. Dans un silence de mort, le regard vide et les yeux embués de larme, Garan laissa ces mots s’imprégner en lui et planter tout un tas de poignard dans son coeur déjà meurtri… Mais, même si ça faisait mal, plus il y pensait et plus le soldat se disait qu’il le méritait… Elle n’avait pas raison en tout, certes, mais Isis avait le droit de lui reprocher ses sentiments. Après tout, l’homme qu’elle admirait, celui qui lui avait tout appris, venait de lui avouer qu’il éprouvait quelque chose pour sa mère. Mère qui les avait abandonnés tout les deux pour aller saccager Enkidiev. Alors, même si cela l’anéantissait, Garan préféra subir les reproches de sa protégée sans dire un seul mot, attendant qu’elle ait fini pour, éventuellement, s’expliquer avec elle et ramener un fond de vérité à son discours haineux. Ou alors pour s’approcher d’elle et la prendre dans ses bras, comme un père l’aurait fait avec son enfant. Ce que le Fallois décida finalement de faire… Et peu importe si elle acceptait le câlin ou non, lui en avait actuellement besoin et c’était tout ce qui comptait…
« Écoutes, Isis, je sais tout ça… Je sais qu’elle va le briser, elle a même déjà commencé… Mais… » Garan se tut un instant, cherchant ses mots, avant d’enfin reprendre la parole : « Je suis désolé d’être venu te parler de tout ça maintenant, alors que c’était pas le moment… mais je veux juste que tu saches que je t’ai jamais utilisée pour me rapprocher de…. d’elle… Si je t’ai pris sous mon aile, c’est parce que tu avais du potentiel… Si je me suis rapproché de toi, c’est parce que tu le méritais… Et que je rencontre ta mère n’a rien changé à tout ça ! Tu es mon meilleur élément, tu as toujours été mon meilleur élément, et ça… ça changera jamais… »
Son masque de chagrin ayant disparu pour laisser la place à quelque chose de plus… paternel, de plus rassurant pour Isis, Garan se détacha finalement d’elle et la regarda droit dans les yeux, guettant sa réaction. Il espérait secrètement que cela l’aiderait à le pardonner pour… les remous de son coeur, mais il craignait également que cela ne suffise pas. Après tout, la jeune femme semblait vraiment en colère, et il était évident que de simples mots ne serait jamais suffisant. Pourtant, le chef de la Garde d’Émeraude continuait d’espérer, il continuait à faire tout son possible pour ne pas que sa protégée ne le rejette. Parce que, après Ally, il n’était pas certain qu’il supporte une autre déception de ce genre… Ally qui fit de nouveau couler quelques larmes le long des joues du soldat, tandis que le fil de ses pensées se dirigeait de nouveau vers elle, indéniablement…
Tim
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