I'm back bitches ! | Shiraishi et Aquila

Ravie d’échapper un peu à l’air totalitaire et tyrannique d’Irianeth, Aquila survolait les rizières de Jade depuis quelques heures maintenant. La contrée était verte, presque luxuriante en comparaison de l’île principale de l’Empire. La mercenaire trouvait presque cela trop, mais qui était-elle pour juger de cela ? Si elle avait voulu devenir agricultrice, peut-être aurait-elle était intéressée réellement par ce genre de chose, mais puisque ce n’était pas le cas, elle contentait d’observer, neutre. La verdure et la vie qu’elle ressentait dans les forêts ou champ de cette campagne qu’elle survolait lui rappelait toutefois chez elle : Eleaven. S’il n’y avait, au premier abord, rien en commun entre les deux endroits, Aquila trouvait tout de même quelques points de ressemblance. La tranquillité, tout d’abord, répandu sur la totalité de l’archipel qui l’avait vu grandir, se reflétait dans l’eau stagnante des rizières de la région. Et puis, il y avait ce lien étrange qu’elle pouvait observer, entre les gens, ceux du peuple. Dans le champ inondé qu’elle survolait se trouvait une petite famille en plein travail. Quelques jeunes jouaient sur les côtés, et riaient. Elle ne pouvait pas les entendre, le vent faisait dériver leur voie bien au-delà de ce qu’elle était capable d’entendre, mais son regard perçant lui permet de juger leur visage et d’interpréter leurs émotions. Bien qu’elle ne soit pas une experte en la matière, elle avait passé assez de temps à parcourir Enkidiev et à côtoyer des humains qu’elle commençait doucement à se faire à l’idée.

Et puis, elle-même avait souri, une fois. Oui, elle savait faire.

Mais l’heure n’était pas à la joie et la naïveté, pas encore. Aquila ne faisait jamais rien par hasard, et si changer d’air lui faisait du bien, elle ne venait pas à Jade pour faire une cure d’eau de riz ni pour prendre des vacances. Qu’est-ce que c’était, d’ailleurs ? Encore quelque chose qu’elle n’avait pas dans son vocabulaire. Peut-être que quelqu’un allait lui apprendre ? Peut-être qu’il allait lui apprendre ? Peut-être, mais ce n’était pas le moment. Sa présence à Jade était pour d’autres raisons, quelque chose de tout aussi intérêt : une mission. Une mission de renseignement, d’obtention d’informations. Ce n’était certes pas la plus intéressante qu’elle avait eut à faire, mais qui sait, la journée sera-t-elle davantage productive. Qui sait sur quoi elle pouvait tomber, ou sur qui ? L’aventure, l’imprévisible voire l’improbable : voilà ce qui plaisait à la jeune femme. Et puis voler, tout simplement, sans contrainte ni retenue. Elle voguait entre les nuages, prenait le soleil et profitait des différents courants d’airs pour gagner en vitesse.

Après une nouvelle heure d’observation et de survol de la campagne, Aquila se dit qu’il était peut-être intéressant de prendre la direction du château principal. Elle vira alors de bord et joua sur la position du soleil pour rester la plus discrète possible. Elle voyait, eux étaient aveugle. La mercenaire continua alors son vol, jusqu’à tomber sur quelque chose de fort intéressant. Deux cavaliers chevauchaient côte à côté à une allure plutôt calme, l’un deux, plus petit, portait une armure et semblait armée d’une épée. L’autre, quant à lui, portait quelques choses de plus sobres, ce qui ressemblait à une tunique noire. Il n’y avait pas à dire, les jadois avaient tout autant de style que les citoyens de l’empire : c’est-à-dire aucun. Enfin, peut-être que ses yeux lui jouaient des tours, et que tout cela était bien plus intéressant de prêt. Se rapprocher, en voilà une bonne idée. Et puis.. Cette armure, n’était-elle pas celle des chevaliers de Jade ? Alors que la Quscpasseribus se rapprochait, caché dans le soleil, des deux cavaliers, elle arriva à distinguer que l’un était plus jeune que l’autre. Et.. Une idée germa dans son esprit. L’empire voulait des informations ? Qui de mieux qu’un chevalier pour en posséder ? Et qui sait, peut-être que le plus petit en avait aussi ?

Le plan de vol de la jeune femme changea du tout au tout. Elle gagna en vitesse, et fonçait à présent droit sur le plus petit cavalier du duo. C’était celui qui portait une armure, et possiblement l’arme qui allait avec, mais l’autre n’était pas habillé de l’uniforme caractéristique de l’ordre Jadois. Le choix était donc vite-fait. La mercenaire allait livrer un chevalier à l’empire, un petit certes, mais un chevalier. Combinant sa magie et ses gestes, Aquila fit bien rapidement lever le petit gabarit de sa monture et l’attrapa en vol. D’un coup d’œil, elle constata qu’il ne s’agissait pas d’un mais d’une chevalière.. Ou peut-être même d’une écuyère. Elle paraissait si jeune. Aqula fronça un instant les sourcils, mais ne s’attarda pas, et commença dorénavant à reprendre de l’altitude. L’attaque avait été rapide, comme un aigle attrapait un mulot. Elle espérait que le mulot allait rester tranquille, ou elle se mettrais à jouer, et elle était a peu près certaine qu’il n’allait pas apprécier.

Spoiler:

La petite souris qu’Aquila avait attrapé dans ses filets resta un instant silencieuse et calme, très certainement le choc de cet enlèvement. Après tout, comment aurait-elle put prévoir cette attaque que même la mercenaire n’avait pas été certaine de mener au bout ? la Quscpasseribus nota un potentiel magique chez la jeune femme qu’elle avait enlevée et qu’elle maintenant contre, tête vers le sol, de manière à limiter ses possibles mouvements. Car elle allait finir par se débattre, c’était inévitable. Ils se débattaient tous, tous. La petite n’allait pas faire exception ! Elle dégaina même son sabre et tenta de se libérer des griffes de la mercenaire. Cette dernière, peu impressionnée par les tentatives de l’écuyère – oui, elle était définitivement trop petite pour être une chevalière.. Et trop sûre de ces menaces – s’il l’on pouvait appeler cela des menaces – pour être réellement impressionnante. Aquila utilisa sa magie, et d’un coup de vent, l’épée de la jeune demoiselle tanga avant de quitter les mains de sa maîtresse.

- Tais-toi, ou je te laisse tomber. Je n’ai pas l’intention de te tuer, mais je le ferais.

La voix d’Aquila avait été ferme. Elle s’imaginait déjà ramener la petite à l’empire. Nul doute qu’avec ça elle avait une chance de récupérer sa « liberté » et, aurevoir l’empire et son empereur. Ah, si seulement. Mais tout cela était bien trop beau et la jeune femme pouvait d’ailleurs sentir le deuxième cavalier les suivre à vive allure. En tant normale, Aquila volait plus vite qu’un cheval lancée au galop. Elle s’aidait de sa maîtrise du vent pour augmenter les courants et optimiser sa vitesse. Mais avec la petite dans les bras, tout cela changeait. Les prises au vent n’étaient pas les mêmes et Aquila devait trouve un autre stratagème pour échapper à son poursuivant. Et d’ordinaire, elle n’en avait pas. Pourquoi celui-ci s’évertuait tellement à vouloir la rattraper ? Etait-il attachée à la petite ? Eh bien, quelle idée ! Il aurait été plus rapide de la laisser s’envoler vers d’autres cieux. Après tout, si Aquila avait souhaité la tuer, elle l’aurait déjà fait. L’homme pouvait donc se rassurer sur le fait que la mercenaire souhaitait garder la petite vivante.

Il fallait croire, cependant, que l’homme – qui était-il, d’ailleurs ? Le père de la petite ? Un chevalier ? Un sorcier ? Une chose était sûre, il ne passait pas sa vie à planter du riz – ne comptait pas en rester là. Un premier poignard toucha la pointe des pieds de la Quscpasseribus, qui grimaça. Celui-ci avait décidé de l’agacer, c’est ça ? La jeune femme tenta alors de prendre plus de hauteur, afin d’échapper au veine tentative de son poursuivant. Le prochain lancé, cependant, fût bien plus catastrophique pour Aquila.
- Stercore, geignit-elle, à l’instant même ou le poignard du Jadois pénétra dans son aile droite.

Aquila devait faire un choix rapide, et surtout, elle devait se débarrasser de ce fardeau qu’elle avait entre les mains et qui l’empêchait de retirer l’arme blanche de son aile. Et si.. Tandis qu’elle perdait de l’altitude à cause de son aile endommagée, quelque chose tira sur son aile et la fit tourner. Elle grogna et sans perdre de temps à comprendre ce qui se passait réellement – l’homme se rapprochait, elle n’avait pas le temps de trop réfléchir – invoqua une bourrasque de vent qu’elle envoya droit sur le torse du chevalier. Elle n’avait pas encore compris qu’il était la personne reliée à son aile, de par un lasso magique. Incapable de soutenir son vol plus longtemps, Aquila posa ses pieds sur le sol et poussa la petite plus loin, par terre. Son aile blessée trainait par terre, mais elle était en mesure de se battre et ne comptait pas se laisser faire. Et puis, si jamais, si jamais elle ne faisait pas le poids. Elle avait encore assez de ressource pour s’envoler loin d’ici. Ce serait douloureux, mais la douleur était comme une vieille amie ? C’est étrange de la revoir, mais on s’y fait et on fini par apprécier. Enfin presque.

Aquila avait cru voir passer une opportunité passer au galop sous son nez, mais elle s’était trompée. Les deux cavaliers qu’elle avait jugé bon d’attaquer appartenait à l’ordre de Jade. Et si ce paramètre n’avait pas été si handicapant au moment ou elle avait plongé pour récupérer la plus petite silhouette, la Quscpasseribus avait commis l’erreur de sous-estimer ces opposants. Et ces deux là se connaissaient forcément. La Blanche n’était guère une spécialiste des relations humaines, mais n’était-ce pas normal, chez les Enkievs, que des individus se baladent en campagne ? Pire encore, que le chanceux poursuive la mercenaire afin de récupérer la kidnappée ? Il y avait forcément quelque chose entre ces deux-là. Mais la maître-magicienne était bien trop éloignée de tout cela pour réellement mettre un mot dessus. Et puis, il fallait surtout avouer qu’elle n’en avait pas grand-chose à faire. Elle se battrait face au chevalier, toutes griffes dehors, et ferait tout pour emmener l’écuyère avec elle. Et si cela ne marchait pas, et bien tant pis. Elle s’en irait, les mains vides. Aquila n’aimait pas perdre, mais elle aimait encore moins l’idée de finir enfermée dans un cachot au sein de la confrérie, ou bien même morte, sa tête sur un pique.

La mercenaire, à présent débarrassée de son fardeau aux cheveux claires, fit face au chevalier. Aquila était concentrée, ses yeux plissés analysait son opposant. Elle n’avait jamais croiser le chemin d’un membre de la confrérie de Jade. Irianeth ou l’alliance oui, maintes fois. Mais la confrérie et ses royaumes n’avaient jamais trouvé grâce à ces yeux. Oh, elle y était allée une ou deux fois, en mission d’enlèvement ou de mise à mort, mais jamais un soldat de ce niveau là s’était mis sur son chemin. Cette fois, Aquila sentait que les choses seraient différentes. Beaucoup moins facile, bien plus compliquée. La mercenaire jauge son adversaire du regard, lorsque l’écuyère attrape sa cheville et parviens – par elle se sût qu’elle moyen – à déposer une trace noire sur son œil gauche, empêchant Aquila d’y voir quoique ce soit. La Quscpasseribus grogna quelques mots en latin, et tenta de se débarrasser de la petite écervelée, mais cette dernière avait déjà filé. Et l’homme tira d’un coup sec sur la corde qui le reliait à l’impartiale, attirant l’attention de cette dernière.

Les sourcils froncés, Aquila releva le menton, n’accordant qu’un regard méprisant au chevalier. L’élite de Jade ? Eh bien. Chouette.

- Si vous faites partie de l’élite, ne pouvez pas deviner ? répondit-elle alors, renvoyant à son adversaire, une question à laquelle elle ne comptait pas répondre.

Et puis quoi ? Lui dire qu’elle bossait pour l’empire ? Et en même temps lui avouer qu’elle ne bossait pas pour l’empire ? Ah. Les choses étaient déjà bien assez compliquées ainsi, il n’y avait pas besoin d’en rajouter. Et puis, l’homme chargea et Aquila, bien peu à l’aise à l’idée de se battre contre un épéiste, utilisa sa magie pour se défendre. Son aérokinésie lui permit de prendre le control d’un poignard caché dans sa chevelure blanche. Et elle lança contre son adversaire, et elle espérait que ce dernier allait rester bien sagement sur cette ligne. Elle comptait bien se débarrasser de lui, de cette corde qui les reliait l’un à l’autre.