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Invité
Sam 26 Jan 2019, 07:49



Douhbée


ÂGE
17-22 ans (L1)
GENRE
Femme
Elfe Maître-Magicienne
Zénor
Magicienne errante, touriste
Confrérie
BESOIN D'UN PARRAIN [NON]

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Yasss
FT. AVATAR  (facultatif)
J’en ai plein va voir mon profil pour les crédits


Physique


Une carrure rappelant celle d’une enfant, si fragile qu’on craindrait de la briser. Une ossature légère et une petite taille qui lui ont toujours octroyé un air faible. Une maigreur causée par les négligences de sa vie qui lui donnent l’air d’être faite en cristal. Pourtant, ce corps pourrait être séduisant, juste à voir la générosité de sa poitrine (qu’elle s’acharne toutefois à écraser d’une longue bande de tissus nouée bien serrée) et l’ossature large de ses hanches qui promettrait de belles fesses rondes si, justement, on n’y voyait pas les os. Bref, ajoutez-y une bonne couche de graisse juste où il le faut et Douhbée serait sublime. Le problème s’étend également à son visage : un bel ovale bien dessiné, un nez délicat et des lèvres en cœur, mais des joues un peu trop creuses et une tristesse apparente qui ne quitte jamais ses traits. Si elle souriait, on pourrait voir une mignonne fossette dans les creux de ses joues, mais c’est beaucoup lui demander.

Tout dans son apparence ne demande qu’à être un peu soigné pour être magnifique : ses longs cheveux blonds argentés n’ont pas la splendeur éclatante qu’ils méritent, mal entretenus, ils ont l’air terne et prématurément vieillis, alors qu’ils devraient naturellement onduler avec légèreté et renvoyer les éclats de lumières, briller de toutes les étoiles de la nuit. Ses iris rappelant la couleur de l’océan donnent tristement une impression sombre, tant ils renvoient un regard soumis et abattu, et ses oreilles fines et élancées pointent constamment vers le bas.

Ses vêtements sont un bon indicatif pour expliquer le reste. Ayant vécu d’abord comme esclave, puis fugueuse, avant de redevenir asservie et fuir une seconde fois, Douhbée n’a connu que la pauvreté. Sa vieille tunique couleur sable, assez élimée, arbore des manches longues dont l’objectif principal est de masquer ses avants bras meurtris par ses années d’entraînement à la dure. Ses pantalons de toile marron ont déjà vus de meilleurs jours, mais ont le mérite de ne pas être troués, heureusement car ses poches lui sont bien utiles pour transporter ses quelques biens. De veilles bottes de cuir complètent le tout, des souliers qui ont beaucoup voyagé. Finalement, sa seule richesse réside dans un pendentif très particulier, une pierre bleutée qui ne semble pas précieuse, mais intrigue par sa capacité à refléter la lumière, suspendue au bout d’une chaîne d’argent. Lègue de sa mère dans l’espoir qu’elle le vende pour survivre, la fugueuse n’a jamais réussis à trouver le courage de s’en départir.


Caractère


*Baisse la tête, il ne faudrait pas qu’ils te remarquent. Hoche la tête, il ne faudrait pas qu’ils croient que tu les défis. Ferme les yeux, il ne faudrait pas qu’ils voient comme tu as peur.*

Il y a soumission, et il y a asservissement. Douhbée n’est pas seulement une jeune femme obéissante, elle est carrément traumatisée au point de croire qu’elle ne mérite pas son opinion, sa liberté et même sa vie. Depuis qu’elle a réussi à atteindre le territoire de la Confrérie et la sécurité, elle n’a pas encore assimilé le fait qu’elle n’est plus poursuivie, et se sent sans cesse épiée. Elle fuit les contacts et évite les rapports avec autrui, se débrouillant du mieux qu’elle le peu pour subvenir à ses besoins seule, mais a été trop rapidement mise devant l’évidence qu’elle ne vaut pas grand-chose sans aide. Malheureusement, elle est restée avec l’impression de ne valoir rien de mieux qu’une esclave, et se considère encore beaucoup comme telle.

Douhbée souffre d’une profonde angoisse qui la ralenti, tel un poids attaché à ses pieds, elle est incapable de faire confiance à autrui et plus particulièrement aux hommes, dont elle tolère difficilement la présence et nullement le contact. De ce fait, elle est très farouche dans ses relations, difficile à approcher et à percer. Disons qu’au-delà de sa timidité et de son extrême réticence à se faire des amis, il y a beaucoup de peur d’être trahie.

Pourtant, il ne manque qu’une étincelle de courage pour qu’elle devienne la femme forte qu’elle est destinée à devenir. Lorsqu’elle se donnera la chance d’être quelqu’un et de s’ouvrir au monde, rien ne pourra arrêter Douhbée de décrocher la lune. Elle deviendra déterminée et réfléchie, tout en cherchant la vengeance et possédant une forte capacité d’empathie et de compassion.

Outre ce grand défaut, la jeune demoiselle est fort érudite, au contraire de ce qu’on pourrait s’attendre d’une ancienne esclave, ayant eut la chance d’étudier auprès d’un sorcier et lire tout son saoul dans la bibliothèque de celui-ci, le seul privilège qu’il lui accordait. Elle est également polyglotte, ayant appris à la dure de nombreuses langues dans son passé plus obscure.


Rapport à la magie et/ou compétences


Magie
(Il est à noter que Douhbée est Maître Magicienne, fille du Dieu de la Temporalité, mais elle l’ignore.)
Douhbée s’est fait enseigner la magie par un Sorcier, mais ne se présente pas comme telle, affirmant plutôt être Magicienne, voulant s’intégrer dans sa nouvelle culture… Et surtout tout oublier de son passé dans l’Empire. Elle possède une relation amour/haine avec sa magie, car si elle a survécu à l’enfer de sa vie, c’est bien grâce à ses pouvoirs… Toutefois, son existence aurait peut-être été (un peu) moins pénible sans ceux-ci.

De façon générale, elle a appris, comme un peu tous les sorciers, à communiquer par la télépathie, user de télékinésie, allumer un feu, reconnaître la présence de magie autour d’elle et ressentir les émotions d’autrui, ainsi qu’apaiser les négatives. Ces deux derniers sont particulièrement puissants chez l’elfe, qui a un fort talent de guérison, au-delà de la moyenne.

Visions : Un pouvoir secret dont elle n’a jamais parlé à qui que ce soit, outre sa mère. C’est donc pourquoi elle ne le maîtrise pas, elle n’a pas réussi à le pratiquer, son maître ignorant son existence. De toute façon, il aurait été difficile pour elle de le faire, puisque les visions ne semblent venir que quand bon ils leur semblent, et que Douhbée n’a, selon toutes vraisemblance, aucun contrôle dessus. Elles se produisent à l’improviste, causant à la magicienne une absence momentanée de la réalité. Son regard devient flou pour qui l’observe, alors que son esprit quitte son corps pour voyager dans le temps. Observatrice parfois inactive, parfois présente, des événements qui l’entourent, elle assiste alors à l’un des futurs possibles du monde. L’expérience lui a en effet appris qu’elle peut déjouer ses prémonitions, bien que ce soit souvent difficile, comme si en essayant de les éviter, elle faisait justement en sortes qu’elles se produisent. Malgré sa formation bien terminée, la jeune femme a toujours du mal à définir exactement quand se produira la vision, ce qui rend encore plus difficile ses tentatives de l’éviter lorsqu’elle le souhaite. De temps à autre, il lui arrive d’avoir des flashs d’événements du passé, ceux-ci ne pouvant plus être modifiés, ils l’aident parfois à comprendre certaines choses qui lui échappent.

Guérison : Présentement, Douhbée sait soigner ses plaies et celles d’autrui, sur des degrés différents. Dans le cas de son propre corps, elle arrive à faire de plus grandes prouesses (son maître lui ayant appris, à la dure, à s’entraîner sur elle-même), si bien que peu de maladies peuvent venir à bout d’elle, et qu’elle peut s’auto-guérir de fractures et autres blessures d’importance moyenne à grave. Bien sûr, il lui est impossible de ressouder un membre qui lui serait entièrement tranché, par exemple, et ne se sortira pas nécessairement sans séquelles des blessures de haut degré. Sur autrui, elle peut soigner de petites plaies et des maladies bénignes. Ses capacités s’étendent également à la santé mentale, plus que de simplement adoucir les émotions négatives, ses vagues d’apaisement font un travail bien plus profond sur les grandes douleurs psychologiques. Il va sans dire qu’elle travaille toujours pour améliorer ce don.

Manipulation de l’Énergie magique : Pour Douhbée, l’énergie magique représente plus qu’un concept abstrait qui lui permet d’accomplir une multitude de choses. Son énergie, elle la voit, elle la sent dans chaque fibre de son être, et elle la contrôle. Ou en tous les cas, elle essaie. Elle possède donc la capacité d’extirper cette énergie de son corps pour s’en servir de bouclier, au travers duquel la magie d’autrui ne peut plus l’atteindre, ou encore la projeter sur ses adversaires telle une arme. Son énergie, de couleur bleutée, blesse d’une façon qui ne ressemble à rien de connu : ce n’est pas une brûlure, ni un choc électrique, ni la coupure d’une lame. Ça fait juste mal. La magicienne n’a pas encore réussi à maîtrise cette capacité, n’ayant commencé à la travailler qu’à la fin de son apprentissage auprès de Clotaire, et comme elle n’a aucune notion de combats physiques, elle saurait, pour l’instant, fort mal comment s’en servir correctement. Les subtilités d’un vrai duel lui échappent totalement (feintes, percer les défenses, éviter les attaques) si bien que, contre un soldat non-magique expérimenté, elle ne ferait, à ce jour, pas le poids, même avec son énergie magique.

Élémentariste terre/plantes : Peut-être est-ce son sang elfique, mais Douhbée a toujours eu le pouce très vert. Comme son maître trouvait tout à fait inutile de développer sa capacité à «faire pousser des fleurs», il ne l’a jamais entraîné. L’adolescente d’alors le faisait en cachette, lorsqu’il était absent, de façon autodidacte, et n’a donc pas encore atteint le maximum de ses capacités, mais elle a ainsi appris à user de la terre à son avantage, découvrant qu’elle ne faisait pas qu’accroître la maturation de la végétation, mais pouvait, par exemple, communiquer avec les plantes pour obtenir leur aide, comme utiliser les branches d’un arbre comme rempart ou des lianes comme pièges. La terre et les roches lui servent également d’alliés, s’ouvrant ou se propulsant sous son impulsion, tremblant à sa demande.

Camouflage : Don inné à sa race, Douhbée peut devenir invisible lorsqu’entourée de végétation, mais ne le contrôle pas encore sur commande. Jusqu’à présent, il ne s’est enclenché que par accident, lorsqu’elle avait peur.
Combat :
Douhbée ne possède pas la moindre aptitude au combat. Elle n’a jamais manipulé une arme, quel que soit le type, et n’en possède d’ailleurs pas, outre un ridicule couteau qui sert plutôt à manger qu’à blesser. Ses capacités physiques se résument à courir vite et à grimper avec agilité, mais encore, elle n’a pas une santé athlétique véritablement importante.



Derrière l'écran

SURNOM: Khan
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AUTRES COMPTES : Khanrell



FICHE PAR ATHENA. MODIFIÉ PAR TAËVA



Histoire

Attention! L'histoire qui suit contient des relations non-consentantes qui peuvent heurter la sensibilité de certains.  
Ce n’était qu’une enfant


Vous n’y pensez pas! Ce n’est qu’une enfant!

La voix désespérée de sa mère fit redresser les oreilles pointues de Douhbée. Elle avait beau se trouver dans la cuisine, vacant à ses taches ménagères, alors qu’ils se trouvaient dans le salon des clients, l’ouïe fine de la fillette percevait chacun des mots, particulièrement maintenant qu’elle portait attention, sachant qu’il était question d’elle.

-Elle est plus que capable de faire ce qu’on va lui demander, ce n’est pas comme si elle était innocente en la matière, avec toi comme mère… gronda la voix rauque d’Ulyss.

-Mais elle n’a que huit ans! Quelle espèce de détraqué voudrait…

Le claquement distinctif d’une main rude frappant la peau tendre d’une joue délicate se fit entendre jusque dans la pièce où les enfants s’afféraient à tout nettoyer, et la blondinette ne fut pas la seule à l’entendre, tout le monde sursauta, regardant par-dessus son épaule, certain d’être le prochain à y passer, avant de réaliser que l’homme n’y était pas. Puis, tous reprirent leur tâche où ils en étaient. Tous, sauf Douhbée.

-Tu ne parleras pas ainsi d’un client de cette importance, femme, et tu ne contesteras pas mes décisions. Tu devais bien savoir que ce jour allait arriver, et tu as de la chance que je l’ai repoussé aussi longtemps!

-Simplement parce que vous attendiez d’obtenir le meilleur prix!

La demi-douzaine d’enfants esclaves sursauta à nouveau alors que celle qui tentait de défendre la vertu de sa fille se faisait à nouveau frapper dans la pièce d’à côté. Douhbée se mordit les lèvres au sang pour s’empêcher de crier à la place de la courageuse femme qui l’avait mise au monde. Elle mourrait d’envie de se rendre au salon et supplier sa mère d’arrêter de se battre et d’accepter l’offre, qu’elle ferait peu importe ce qu’on lui demandait, si ça pouvait aider à ce qu’elles sortent de cet endroit plus rapidement. Mais elle ne le fit pas. Parce qu’elle avait la trouille…

-Tu sais que depuis que tu as enfanté, tu n’attires plus autant l’envie qu’avant hein, Orise? Les temps où ton petit derrière d’elfe avait quelque chose d’exotique et sensuel est bien passé, les clients se plaignent que tu manques de «tonus», pour le dire poliment, du coup, on me demande de baisser ton prix. Alors ta dette, qui ne cesse d’enfler maintenant que je fais aussi vivre ta précieuse progéniture, ne diminue plus aussi rapidement qu’avant. Alors si tu veux espérer être libre un jour, il va falloir qu’elle y mette du sien aussi, à moins que tu tiennes à rester ici jusqu’à ta mort.

Douhbée frissonna d’appréhension, car le silence qui suivit, de la part d’Orise, était plus terrifiant que l’abandon. Lorsque le bruit lourd des pas de leur démon de maître commença à s’approcher d’eux, la horde d’enfants «accidents» se mit à doubler d’ardeurs pour récurer les chaudrons et couper les aliments qui seraient servis à la clientèle du bordel, lorsque celui-ci ouvrirait ses portes quelques heures plus tard. Seule la jeune elfe resta immobile, sachant qu’il était désormais inutile de feindre travailler. En effet, lorsqu’il apparu au pas de la porte, ce n’était pas pour surveiller l’avancée des préparatifs de la soirée, mais bien pour elle.

-Toi. Lâche ce balais et suis-moi, le vrai travail t’attends.

Qui cessa de l’être trop tôt


La fillette se réveilla sous les caresses une douce main dans ses cheveux argentés, qu’elle sentait vaguement en bataille et humides. D’ailleurs, tout lui semblait humide, de son oreiller où reposait sa tête, jusqu’aux draps dans lesquels elle était enveloppée. Reprenant lentement contact avec la réalité, Douhbée regretta d’être sortie du sommeil qui frôlait la torpeur comatique, car son corps lui faisait mal d’un bout à l’autre, comme si une charrette lui était passée dessus. Avec les bœufs qui la tiraient. En fait, c’était surtout au niveau de son bassin où l’impression était carrément écrasante. Plus elle s’auto-examinait, plus elle constatait qu’elle était effectivement mouillée. Sous sa tête, le coussin de mauvaise qualité avait été inondé par ses larmes. Dans son dos et presque partout ailleurs, les sueurs froides de ses cauchemars (éveillés comme endormis) avaient maculées ses draps si rêches qu’elle en avait toujours gardé une peau irritée. Sous ses fesses, c’était un tout autre amalgame de liquides corporels qu’elle préférait ne pas identifier, épais et collants, avec une odeur à lui lever le cœur.

À regrets, l’enfant ouvrit les yeux, ayant fortement préféré rester inconsciente plus longtemps, pour n’y rencontrer que le regard tout aussi atterré de sa mère, les joues inondées comme les siennes. Orise se mit en sangloter en appuyant son front sur celui de sa fille, sanglotant des excuses qui n’avaient pas vraiment de sens. De quoi aurait-elle pu la protéger avec son statut d’esclave? La dette n’était là que pour narguer les possessions d’Ulyss, leur faire rêver de liberté tout en rendant cela inaccessible. Le démon achetait des femmes (parfois des garçons également) capturées pour être mises en esclavage et leur offrait de pouvoir racheter leur liberté en payant leur dette, laquelle représentait, au départ, simplement le prix de leur achat. Pour cela, elles n’avaient qu’à ouvrir les jambes à la clientèle de son bordel, et une partie du paiement de celui-ci servait à diminuer la dette. Seulement, cette dernière avait des intérêts, en plus du fait que le tenancier ajoutait à la facture le coût d’un loyer et des vivres que consommaient ses prostituées. Bref, au bout du compte, il fallait des années avant de pouvoir en venir à bout, et cela, c’était si on n’enfantait pas en cours de route, car alors, les dépenses occasionnées par l’entretient du rejeton s’ajoutaient à la dette de la mère, la rendant tout simplement insolvable.

-Maman… chuchota faiblement Douhbée pour interrompre les reproches dont s’auto affublait Orise.

Celle-ci s’interrompit pour relever la tête vers son enfant, montrant ses yeux rougis et son expression dévastée qui gâchait la beauté naturelle de l’elfe. Mère et fille étaient de pareilles beautés, des yeux couleur d’océan et des cheveux plus blancs que blonds. Bizarrement, l’enfant semblait ne tenir que de sa mère, comme si aucun gène paternel ne lui avait été attribué, à moins que son géniteur ait également été de race elfique. Douhbée était une enfant «accident», comme on les appelait : des rejetons de prostituées qui avaient eu le malheur de mal calculer leur cycle et ne pas prendre congé le bon jour. Ils vaguaient aux taches de maintient de la résidence d’Ulyss et de son bordel, pour un salaire de crève faim qui ne suffisait pas à payer sa propre dette. La plupart finissaient par pratiquer le même travail que leur mère dès l’adolescence. Mais parce que toutes sortes de clients aux goûts douteux fréquentaient l’établissement, certains étaient forcés à s’y mettre plus jeune. Le destin avait voulu que la fille d’Orise, par sa beauté renversante, soit l’une de ses malchanceux.

-Maman, ça va aller… réconforta l’enfant, alors que c’était elle qui aurait eu avantage à être consolée. On sortira plus vite, c’est tout…

Enfin, si on est assez crédule pour s’imaginer pouvoir sortir de l’esclavagisme…

Elle ne le sera plus jamais


-Non maman! Je reste avec toi, je refuse de…

La main d’Orise, qui s’était toujours fait douce lorsque nécessaire, se fit cette fois-ci ferme en se plaquant contre la bouche de sa fille pour la faire taire. Douhbée avait parlé trop fort et risquait d’alerter toute la maisonnée. Hors, pour que son plan fonctionne, elle devait se faire discrète.

-Ce n’est pas une proposition, mon enfant, c’est un ordre. Autant qu’il m’en coûte de me séparer de toi, tu ne peux imaginer la douleur que je ressens lorsque je te vois monter à ta chambre avec un de ces pervers. Enfin, tu n’as même pas encore dix ans! Alors tu prends ceci et tu te sauves le plus loin possible de cet endroit. Quitte les territoires de l’empire si tu le peux, rejoint l’Alliance, ou mieux encore, la Confrérie, ils sauront te protéger mieux que moi. Souviens-toi de notre secret… Tu possèdes des talents qui sont gaspillés ici et qu’on ne peut pas laisser Ulyss découvrir. Un jour ou l’autre, il s’en rendra compte, et Parandar seul sait ce qu’il fera ensuite de toi.

Douhbée secoua la tête à la négative avec vigueur, interrompant sa mère dans ses explications. Ses petites mains tremblantes agrippèrent les poignets d’Orise pour, d’une part, libérer ses lèvres, et d’autre part les blottir contre son cœur.

-Non… se plaignit celle qui n’était encore qu’une enfant, d’une toute petite voix rendue faible par ses sanglots. J’ai besoin de toi, maman, et si je ne continue pas à travailler pour Ulyss, tu ne sortiras jamais d’ici.

-Ma pauvre enfant… soupira Orise en libérant l’une de ses mains pour lui caresser doucement la joue. Tu n’as donc pas encore compris. Avec ou sans ton aide, que tu travailles ou non pour lui… Il ne nous laissera jamais partir. As-tu souvenir d’une seule d’entre-nous à avoir réussi à rembourser sa dette?

Douhbée ouvrit la bouche pour répondre, mais resta figée quelques secondes dans le silence, la bouche légèrement entrouverte, cherchant dans sa mémoire, avant de se résoudre à s’avouer vaincue. Bien sûr que non, la dette n’était qu’une illusion, une esclave resterait toujours une esclave, c’était justement pourquoi… on ne les appelait pas tout simplement «serviteurs».

-Tu vois? Alors pourquoi devrais-je en plus supporter qu’il offre ma fille aux plus viles créatures qui peuplent Zénor? Moi, je n’aurai jamais la force de m’enfuir, il me trouvera, je suis trop faible, mais toi, tu es encore jeune et vigoureuse, il ne t’a pas encore brisée. Et avec… tes talents… tu sauras le semer. Vas-t-en, prends ça avec toi et deviens une femme libre. Je ne peux pas vivre un jour de plus en te sachant esclave, ma fille.

Car elle s’était enfuie


Le cœur de Douhbée, qui battait à toute puissance dans sa poitrine, projetant son sang dans ses veines à toute allure, l’assourdissait au point où elle n’était plus capable de savoir si elle avait réussi à semer ses poursuivants. Elle craignait trop de regarder derrière elle pour le vérifier et ainsi risquer de ralentir sa course. L’enfant s’était enfuie par sa fenêtre en sautant agilement sur la branche d’un arbre, et le dévalant à toute vitesse, un petit sac de maigres bagages sur son dos, contenant le présent de sa mère, mais avait immédiatement été repérée dans la nuit noire. C’est qu’avec ses cheveux immaculée, elle ne passait pas inaperçue sur un fond sombre. Elle avait compté sur l’avantage de la surprise pour gagner de la distance, mais le manque de pratique en course avait eu raison d’elle, et l’elfe avait vite été à bout de souffle, entendant les bruits de voix des sbires d’Ulyss à ses trousses et les jappements de ses chiens de chasse. Heureusement, la forêt n’était pas trop loin, et peu à peu, les sons s’étaient diminués, au point où sa respiration saccadée avait pris le dessus, et le tambourinement de son rythme cardiaque avait fini par tout envelopper.

Voyant paraître les cimes d’arbres à l’horizon, la fugueuse laissa échapper un soupir en songeant qu’elle s’arrêterait dans la forêt pour respirer un peu. Elle trouva refuge sur les hautes branches d’un chêne, s’adossa lourdement contre l’écorce et se laissa glisser lentement, les fesses sur une branche solide, au bout de ses maigres forces. Il ne s’écoula que quelques secondes avant qu’un homme atterrisse sur une autre branche, juste à côté d’elle, un sourire carnassier aux lèvres. L’être féérique, au service d’Ulyss en tant qu’éclaireur (il «chassait» les prochaines esclaves et rattrapait les fuyardes) l’avait bêtement suivi par la voie des airs en attendant qu’elle s’arrête, beaucoup moins fatigable qu’elle. Les iris d’azur de la jeune Douhbée s’écarquillèrent de panique, et elle exécuta un geste pour s’enfuir. Seulement, elle n’avait pas encore fait un pas qu’une expression d’incompréhension se peignit sur le visage de son poursuivant, lequel commença d’abord par regarder un peu partout autour de lui, agissant comme s’il était en train de perdre la raison, puis s’avança en tâtant l’air devant lui en direction de l’endroit où la petite se trouvait. Comprenant que, dans l’urgence et la peur, son don naturel de camouflage s’était enclenché tout seul, la fillette ne fit que de petits mouvements silencieux pour changer de branche sans faire bruisser une seule feuille, retenant son souffle pour ne pas se trahir elle-même par le bruit qu’émettait sa respiration saccadée. Au bout de quelques secondes à chercher en vain, l’homme grommela quelques jurons bien sentis et retourna dans les airs à la recherche de sa cible.

Pour un Enfer différent


Le cœur de Douhbée, qui battait à toute puissance dans sa poitrine, projetant son sang dans ses veines à toute allure, ne suffisait heureusement pas à l’assourdir suffisamment, cette fois-ci, pour qu’elle n’entende pas les cris de son poursuivant, qui alertait tout le quartier commercial afin qu’on l’arrête. Ayant commis le crime de voler un pain, elle pouvait au mieux être passible du fouet, au pire se faire couper la main…

Prendre directement l’est était beaucoup trop risqué pour une jeune fille comme elle, parcourir le territoire de Fal lui faisait peur, même si c’était le chemin le plus rapide pour atteindre la Confrérie. Elle traversait donc par le nord-est et traversa d’abord Argent, en prenant garde de rester loin de la Forteresse, puis avait fourché légèrement vers Perle en espérant atteindre Turquoise et la sécurité des «verts» le plus rapidement possible. Seulement, elle ne touchait qu’à peine la frontière argento-perloise, que ses espoirs furent à nouveau anéantis. Si près du but, après près de trois semaines de fuite nerveuse, interrompue ça et là par le besoin imminent de manger qu’elle ne savait combler par la chasse, faute d’armes pour attraper ses bêtes, et où elle avait dû se résoudre à voler son pain pour survivre. Douhbée n’avait pas encore eu le cœur de vendre le trésor de sa mère, même si ça aurait pu lui permettre d’acheter sa propre nourriture, car il s’agissait de tout ce qu’elle aurait jamais d’Orise. Hors, elle le regretterait longtemps.

C’était justement lors d’une halte dans un village pour grappiller quelques aliments à peu près comestibles qu’elle s’était fait prendre en train de voler ce pain. Alors qu’elle avait si bien excellée dans la discrétion depuis le début de sa fugue, grâce à sa petite taille, il fallait qu’il la trahisse en plein délit à quelques jours de marche de la sécurité. Elle s’était donc enfuie, priant quelques Dieux, qui ne lui avaient encore jamais répondu, espérant s’en sauver. Elle courrait, fuyait, trébuchait, se reprenait, pour finalement être plaquée au sol par un poids fort lourd qui lui tomba dessus. Tous espoirs de s’en sortir indemne envolés, Douhbée se mit à pleurer, sur le bord de la panique, quand une main se plaqua contre sa bouche, lui intimant de se taire, et la traînant derrière un édifice. Bientôt, elle vit ses poursuivants passer à côté de la ruelle où son sauveteur et elles étaient cachés. Ils avaient complètement manqué leur présence, et le silence se fit autour d’eux, ainsi dans le cœur de la demoiselle, qui ralentissait lentement pour reprendre un rythme normal. La main sur sa bouche ne s’était toujours pas levée lorsque des lèvres se plaquèrent sur son oreille pour lui chuchoter une horrible promesse à l’oreille.

-Il y a longtemps que je te surveille, jolie chérie, et je suis certain que tu caches beaucoup d’autres secrets, n’est-ce pas? Ne t’en fais pas, je vais t’utiliser à ta juste valeur ma beauté.

Son sauveteur n’en était pas un. Le cœur paniqué de Douhbée s’emballa à nouveau. Elle s’était plutôt trouvé un nouveau bourreau.

Où elle apprit la magie


La gifle lui brûla si bien la joue que Douhbée sut qu’elle en porterait la marque pendant plusieurs jours, comme c’était souvent le cas lorsque Clotaire la punissait pour ses échecs. En fait, elle sentait très clairement la trace de chacun des cinq gros doigts gras et poisseux s’imprégner dans sa chaire alors que son maître lui intimait de recommencer. Serrant les dents pour ne pas sangloter (et risquer une autre claque) l’adolescente baissa les yeux sur son avant-bras gauche, meurtris de nombreuses estafilade aux différentes couleurs. Certaines, blanches, prouvaient qu’elles dataient de plusieurs semaines, alors que d’autres, roses, étaient en voie de guérison. La plus récente, toute croûtée de sang bruni, montrait qu’elle avait encore failli. Elle doutait toutefois qu’une seule d’entre-elles guérisse assez bien pour ne laisser aucune cicatrice dans un futur lointain. Et c’était justement ce qui lui valait ses punitions.

En mordant furieusement ses lèvres pour ne pas couiner de douleur, l’apprentie sorcière glissa son couteau bien aiguisé sur la chaire tendre à l’intérieur de son avant-bras, y faisant aussitôt apparaître un flot vermeille assez important. Lâchant l’arme, Douhbée y posa sa main pour s’auto-guérir, ce que son maître tentait de lui inculquer, un peu à la dure en effet, depuis des mois. Une douce lumière bleutée apparut, et le sang cessa de couler. Nerveuse, l’adolescente pris le linge souillé de son sang pour essuyer la plaie, et ne put retenir un soupir de soulagement en voyant le résultat. Sa plaie n’était pas complètement disparue comme l’aurait certainement espéré Clotaire, mais elle montrait déjà l’aspect d’une blessure de plusieurs jours, juste un peu rosée, comme si elle ne venait pas tout juste de se l’infliger.

-Mieux… grommela le sorcier errant, avec son éternel air mécontent. Ce n’est bien sûr pas encore assez parfait pour que je te juge digne d’utiliser tes compétences à mon service, mais à force de la frapper, ta petite tête finira bien par assimiler l’apprentissage que j’essaie d’y enfoncer de peine et de misère, hein? La gronda-t-il d’un ton aigre. Heureusement qu’il y a d’autres choses que j’arrive à t’enfoncer plus facilement, tu n’es pas totalement inutile. D’ailleurs, va te laver, tu te coucheras tôt ce soir. Et je ne veux pas de larmes. La leçon est terminée pour aujourd’hui.

Répudié de l’Ordre de Sorcellerie, pour mauvais comportement,  Douhbée n’avait jamais pu se plaindre des mauvais traitements qu’il lui infligeait. De toute façon, même si ça avait été le cas, elle aurait eu trop peur pour s’essayer. La tête basse, l’adolescente sortie du bureau encombré de Clotaire pour se rendre à sa chambre.

À un prix trop élevé


Frissonnante dans le noir, Douhbée attendait, les yeux grands ouverts, maudissant mentalement son maître de la faire attendre. Non pas qu’elle avait hâte, bien au contraire, il pouvait mourir maintenant que ça ne lui faisait ni chaud ni froid, mais elle détestait patienter ainsi dans le noir et l’incertitude. Savoir qu’il viendrait l’empêchait de dormir, si bien qu’elle était étendue là, dans son petit lit froid, depuis des heures, n’ayant pas voulu mettre Clotaire en colère si elle ne se couchait pas tôt comme il l’avait ordonné. Il ne lui restait donc qu’à penser, anticiper, angoisser, se battant avec le démon de la peur pour ne pas entrer en pleine crise de panique. Car il n’aimait pas quand elle pleurait.

Son corps entier se crispa lorsqu’elle entendit la porte de sa petite chambre, à l’ameublement fort modeste, s’ouvrir pour laisser entrer le pas traînant du Sorcier. Le bruit caractéristique de tissus qui tombent au sol se fit entendre dans le dos de l’adolescente qui prétendait dormir, immobile comme une morte. Ça aussi, ça aurait été préférable à ce qui s’en venait. Lentement, un corps chaud vint rejoindre le sien, toujours aussi frigorifié, et le blottir de façon tout à fait indécente. Des mains avides, et qui la répugnaient, explorèrent son corps avec envie, juste le temps d’attiser le désir dans le membre qui l’empala trop vite, trop fort, heureusement pas trop longtemps, ne laissant comme preuve de son passage qu’une semence répugnante qui coulait le long des cuisses de Douhbée. Ses petites mains fragiles serraient si fort son drap qu’elle sentit celui-ci commencer à se déchirer, mais canalisant ainsi sa peur, elle avait réussi à ne pas pleurer.

Du moins, jusqu’à ce qu’il sorte comme il était entré, sans un mot, la laissant seule avec son désespoir.

Sa survie se trouvait dans l’érudition


Douhbée ouvrit un énième bouquin, se penchant dans un traité d’astronomie, espérant comprendre suffisamment les messages divins, au travers les étoiles, pour parvenir un jour à mieux maîtriser son don de visions, lequel elle attribuait à des messages des Dieux. Elle était régulièrement penchée sur cette matière, chaque fois qu’elle avait le bonheur de se retrouver dans la bibliothèque de son maître. Son incarcération chez Clotaire avait ça de bon qu’il lui permettait un accès illimité au savoir qu’il possédait, tant qu’elle rangeait derrière elle et ne négligeait pas ses autres devoirs. C’est ainsi qu’elle passait ses temps libres (principalement lorsque son maître était à l’extérieur ou avait «mieux à faire» que de s’occuper d’elle) à s’instruire, pas seulement sur l’astronomie, mais aussi sur la botanique, la médecine et la concentration de l’énergie magique. Bref, principalement sur ce qui lui permettait d’enrichir ses pouvoirs, bien qu’il lui arrivait également de lire seulement pour le plaisir et pour tester les limites de sa mémoire, enrichissant ses connaissances de l’histoire, la géographie et la culture des différents Royaumes, lorsqu’elle ne savourait pas simplement de la bonne littérature.

Les yeux fatigués et le cerveau ralenti par trop de concentration, celle qui se rapprochait bientôt davantage d’une «jeune femme» que d’une adolescente ferma son livre et se frotta les tempes du bout des doigts pour chasser un début de mal de tête. Elle n’avait pas envie de déjà cesser son étude, sachant qu’il lui restait encore quelques heures de répit avant le retour de Clotaire et qu’elle voulait en profiter au maximum. Songeant qu’elle serait plus avisée de travailler la pratique que la théorie pour l’instant, elle lorgna la pile de bouquins qui l’entourait, repérant un ouvrage de botanique tout en haut d’un amoncellement de savoir. Un petit air de défi trônant dans ses grands yeux tristes, Douhbée décida de ne pas se lever, tant qu’à travailler sa magie, choisissant plutôt de faire venir l’objet convoité vers elle par télékinésie. Il lui fallu quelques minutes à fixer la reliure verte aux gravures dorées finement ouvragée, avant qu’il se précipite enfin vers elle, beaucoup trop vite, au point où elle manqua de l’échapper.

Quand même ravie de sa performance, l’ombre d’un sourire naquit sur ses lèvres, pour disparaître aussitôt. Dommage qu’aucun témoin ne pouvait le rapporter, car ce fabuleux événement n’arrivait que trop rarement, et était d’une beauté sans pareil. Sortant son livre avec elle, Douhbée quitta la bibliothèque pour se rendre au jardin, seul endroit où elle avait permission d’être en dehors de la résidence. Si Clotaire n’était pas amateur de fleurs, objets décoratifs inutiles, il avait au moins un potager, et un peu de végétation sauvage, qui permettait à l’elfe de pratiquer son don sur la nature, puisque lui le trouvait trop inutile pour s’y attarder. Inutile peut-être, mais le Sorcier n’avait probablement jamais eu de si bonnes récoltes que depuis qu’il «possédait» sa jeune apprentie.

Et son salut dans ses visions


Entourée d’une végétation sauvage et colorée, Douhbée se sentait presque paisible, dans ce seul lieu qui arrivait à lui faire oublier son état. Ses cheveux s’emmêlaient aux plantes folles dans lesquelles elle était allongée, bien à l’abri dans son antre naturel. Clotaire allait assurément être frustré de voir sa belle tignasse d’argent dans cet état, mais l’elfe choisis de reporter ce stress à plus tard et de ne pas y penser trop pour le moment. Une lueur verdâtre irradiait de tout son corps, nourrissant les plantes folles qui s’allongeaient et s’étoffaient à une vitesse qui n’avait rien de naturelle. Les branchages et tiges s’avançaient inexorablement vers la demoiselle, attirées par la lumière qu’elle dégageait, la touchant, puis s’enroulant autour d’elle, l’enveloppant comme un cocon le fait d’une chenille qu’il veut transformer en papillon. Ses bras étaient toujours en l’air, tenant son livre à portée de son regard, mais elle ne lisait plus, se laissant plutôt chatouiller et cajoler par ses seules amies. L’espace d’un instant, elle ferma les yeux, seulement pour apprécier le moment de fausse liberté.

Clotaire était entré fortement en colère, et bien que Douhbée ignorait quelle en était la raison, elle se sentit aussitôt coupable, comme si c’était de sa faute. L’homme dévisagea son esclave et l’engueula, lui demandant comment elle avait fait pour encore mettre sa chevelure dans cet état et d’où lui venait cet épouvantable ecchymose qui rendait son visage si laid. La jeune femme eu un moment d’hésitation, sachant qu’elle se ferait nécessairement punir si elle avouait avoir perdu le contrôle de son pouvoir dans le jardin, mais aussi ne se souvenant plus s’être blessée. Elle avança devant un miroir et vit une prune épouvantable sur son front, mais n’arrivait pas à savoir comment elle était apparue. Les injures cessèrent heureusement bientôt, alors qu’il lui commanda d’aller chercher à boire, car «il faisait soif», et l’elfe ne se fit pas prier pour s’exécuter, sachant que quand il était dans cet état, il était souvent trop amorphe pour la rejoindre dans son lit par la suite.

Fouinant dans la cuisine, Douhbée mis du temps à trouver la bouteille du Scotch favori de son maître, perdue dans le désordre ambiant. Si seulement il pouvait la boire au complet, ça lui rendrait vraiment service! Enfin, juste avant de sortir de la pièce, se rappelant son apparence négligée, l’elfe s’empressa de libérer sa chevelure des plantes qui s’y étaient emmêlées et les lança négligemment sur le comptoir. Surprise, elle repéra une espèce qu’elle ne s’attendait vraiment pas à voir, mais l’appel impatient de Clotaire lui fit abandonner l’ébauche du plan qui avait germé dans sa tête, et l’elfe se rendit plutôt au service de celui-ci, espérant qu’elle ne ferait pas les frais de sa colère.


-Ouch! Lâcha-t-elle en se massant le front avec frénésie, s’étant redressée sèchement en sortant de sa vision, après avoir sentit une masse s’abattre au milieu de son front.

Encore sous le choc de sa prémonition, dont elle ne comprenait pas encore l’utilité, Douhbée fronça les sourcils et la chassa momentanément dans un coin sombre de son esprit, regardant autour d’elle pour finalement comprendre qu’elle s’était échappée son livre en pleine figure. Elle n’eut pas le temps de réfléchir d’avantage qu’elle entendit la voix de Clotaire l’appeler avec colère, et avala sa salive de travers. Il n’aurait pas dû rentrer si tôt.

Juste avant d’entrer, se rappelant soudainement sa vision, l’elfe passa ses doigts dans ses cheveux et les libéra de sa végétation luxuriante, ainsi ne ferait elle pas les frais de réprimandes sévères. Toutefois, alors qu’elle allait les jeter au sol, elle se souvint de son étonnement en remarquant une plante incongrue, et eu le souffle coupé en reconnaissant, comme dans sa vision, un brin de Conium Maculatum, de son nom Qcspasseribus, ou tout simplement Ciguë tachetée en Enkiev. N’hésitant pas cette fois ci, Douhbée fourra la tige dans le fond d’une des poches de son pantalon de toile.

-Non mais tu arrives aujourd’hui ou demain? Si tu me fais attendre encore une min…

-Je suis là! s’empressa de l’interrompre Douhbée avant que Clotaire ne lui profère des menaces qu’elle préférait encore ne pas entendre.

-Eh ben c’était pas trop tôt! Tu t’ai vu l’allure en plus? Tu es pleine de terre, t’es encore allée jouer dans le jardin hein!? Si tu continue à prendre si peu soin de ta personne, tu vas en être privée.

-N’non, nonnonn s’il-vous-plait je ferai atten…

-Dans ce cas arrange toi pour être plus désirable à l’avenir et… mais c’est quoi cette prune immense au milieu de ton front?

Oh, elle avait oublié ce détail. Douhbée se frotta la tête avec un air embêté, sachant cette fois-ci qu’elle n’avait pas besoin de se regarder dans le miroir pour vérifier de quoi il s’agissait.

-J’ai heu… échappé un livre… à la bibliothèque…

-Sur ta tête? Tu m’en diras tant. Si tu es pour me mentir aussi mal, ferme ta gueule, je n’ai pas que ça à faire aujourd’hui de me faire moquer par une putain d’esclave comme toi, alors va donc me chercher à boire tant qu’à gaspiller ta salive. Tu ne vois pas qu’il fait soif?

-Oui maître, marmonna-t-elle, étonnée mais pas trop choquée de se retrouvée déjà au moment de sa vision, songeant qu’elle aurait la chance d’être épargnée au lit cette nuit, puisqu’il semblait bien décidé à se saouler et donc rendre non fonctionnel son appareil de torture masculin.

Douhbée trouva très rapidement la bouteille de Scotch (sachant où la trouver) et y laissa longtemps infuser le Conium Maculatum écrasé, jusqu’à entendre Clotaire perdre patience. Elle retira alors la plante mortelle, sans vraiment avoir réfléchit à son geste, et lui porta la bouteille ainsi qu’un verre vide, avant de s’asseoir à ses côtés. Les minutes qui suivirent furent comblées par le monologue incessant du Sorcier, lui racontant les raisons de sa frustration, mais l’elfe ne l’écoutait que d’une oreille distraite. Soudainement nerveuse, ses mains devenues moites tremblaient. Obnubilé par la bouteille, l’homme ne sembla pas s’en apercevoir, et de toute façon, la peur était un état habituel chez sa jeune apprentie. Jusqu’à ce que, alors qu’il n’était pourtant pas encore assez saoul pour être malade, son teint devint cireux, ses mouvements terriblement lents et maladroits, son regard perdu. Bien que n’ayant pas bu de poison, la jeune femme se crispa tout comme lui, et sa respiration s’accéléra en même temps que la sienne.

En quelques minutes, c’était terminé, l’homme avait commencé par vomir, mais pas suffisamment pour éjecter le poison qui, de toute façon, avait agit trop vite. Ses iris s’étaient dilatés à l’extrême et il avait commencé à saliver abondamment. Bien qu’il voulu questionner l’elfe sur son état, il en fut incapable, et resta la bouche figée dans un état de stupeur. Sa paralysie sembla durer un long moment à Douhbée qui, tout aussi immobile que lui, attendait, à mi chemin entre le soulagement et la panique. Lorsqu’enfin, il expia son dernier souffle, l’esclave soupira en même temps que lui, et sortit enfin de sa torpeur, se précipitant à la cuisine, puis à sa chambre, pour amasser quelques petits objets hétéroclites qu’elle jugeait utile, les enfouir dans sa vieille couverture rapiécée, qu’elle attacha en baluchon au bout d’une branche sec réservée pour le feu de foyer. Sans adresser un dernier regard au cadavre, l’elfe s’enfuit dans la nuit, reprenant la route qu’elle avait commencé à affronter plus de sept ans auparavant, toujours aussi horrifiée par le geste qu’elle venait de commettre, mais non moins soulagée.

Fin


Y était-elle finalement? La frontière Perlo-turquaise ne se démarquait par rien de particulier, sauf les quelques gardes qui l’arpentaient pour surveiller les allées et venues et ne laisser passer personne. Voilà qui était le seul détail faible de son plan. Quoi que, en fait, Douhbée n’avait pas vraiment eu de plan, elle avait juste obéi à sa mère, s’était précipité, avait espéré, avait été trompée et bousculée, avant d’enfin se libérer pour de bon. Les défenseurs du territoire de la Confrérie la virent approcher avec une forte méfiance, sortant les armes bien en vue, alors que les Tanieths se contentaient de regarder de loin avec un désintérêt total. Il faut dire qu’elle avait l’air d’une loque, alors elle pouvait bien aller s’amuser chez leur ennemi, ce n’était certainement pas une grande perte.

L’elfe courut en direction de la frontière, et s’arrêta brusquement lorsqu’on lui demanda son identité. Elle se jeta alors à genoux, les mains bien en vue pour montrer qu’elle ne portait pas d’armes, et d’un regard remplis de larmes, se mis à les supplier.

-Douhbée. Je suis une so… magicienne, capturée et réduite à l’esclavagisme depuis ma naissance… bredouilla-t-elle, voulant faire simple par cette affirmation presque exacte. S’il-vous-plait, je vais mourir ici, laissez-moi rejoindre la Confrérie, je peux être utile. Je veux combattre l’Empire à vos côtés.





FICHE PAR ATHENA. MODIFIÉ PAR TAËVA
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Sam 26 Jan 2019, 08:32
Terminée
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Dim 27 Jan 2019, 20:43



Félicitations ! Tu es Validé !
Félicitations ! • Tu as sombré dans l'univers des multi-comptes ! OMG

Sur une note plus sérieuse, sache que tout est validé dans ta présentation, mais le staff tient à rappeler que le forum se veut familial. Nous n'encourageons pas le contenu à caractère sexuel. Pour ton histoire, le contexte apporte bien le contenu qui ne dépasse pas la limite. Nous allons toutefois placer une note en début de l'histoire pour prévenir les gens qui passeront sur ta fiche qu'il contient des propos qui peuvent heurter la sensibilité de certains. Le viol, c'est mal, vous voyez! Disappointed staff

Nous tenons à te féliciter et te dire que tu es désormais validé ! Cela signifie que tu vas pouvoir commencer le Rp, ainsi que faire une demande de relation et de RP ici. De plus, nous te conseillons d'aller commencer la gestion de ton personnage .
                                 
Sache que tu peux aller où bon te semble sur le forum et le principal est de t'amuser parmi nous ! Si tu as d'autres questions, le Staff reste à ta disposition.
                                 
Alors, amuse-toi bien avec ton personnage !
©️ By Halloween. Modifié par Taëva.

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