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Attaquons l'exercice | Ylvä & Sam

Samaël
Mer 20 Fév 2019, 19:03
Les coups pleuvaient et il hurlait. Il tapait des poings et il ne savait même pas contre quoi ; un obstacle qui le retenait, qui l'empêchait d'intervenir. Personne ne semblait vraiment faire attention à lui dans la confusion ambiante des voix, des bruits parasites. Des murmures susurrés à son oreille. Lâche. Égoïste. Les traits de la scène vacillaient, se dérobaient parfois au cœur du brouillard artificiel. Mais c'était son visage, c'était sa voix qui gémissait. C'était ses larmes qui creusaient leur sillon à travers le sang et la poussière. Malek ! Il hurlait ce nom sans s'interrompre. Malek ! Ils étaient cinq, peut-être six. Des grandes silhouettes sombres qui martelaient son corps disloqué. Coups de pieds dans les flancs, dans le ventre, semelle qui écrasait sa gorge brune, le faisant suffoquer. MALEK ! MALEK !!! Il n'était même pas sûr que ses cris franchissent vraiment la barrière de ses lèvres. Quelle heure était-il ? Quel jour ? Il se sentait sourd, muet et il frappait, frappait, frappait, impuissant comme un fantôme, un souvenir depuis longtemps évaporé, un enfant perdu. Malek ne gémissait plus.Lâche. Égoïste. Il ne bougeait plus.
Les aboiements le réveillèrent en sursaut. Haletant, il bondit sur place, prenant quelques instants à reconnaître le décor familier de sa chambre, au palais. Installé près de lui, Daug avait cessé d'aboyer. Les pattes avant posées sur sa cuisse et les oreilles rabattues en arrière, il le fixait avec une inquiétude perceptible. Percevant son angoisse, le grand chien noir avait choisi de le réveiller, à sa façon. Sam esquissa un sourire faiblard et flatta quelques instants la tête de l'animal, apaisant ses craintes de son mieux. Il allait bien. Tout allait bien.

- Ça va, murmura t-il, essayant de se convaincre. Ça va, ce n'était qu'un cauchemar.

Il continuait de caresser Daug machinalement, à moitié perdu dans ses pensées embrouillées. Les choses se remettaient doucement à leur place. Il n'était plus un orphelin persécuté de Fal, il était depuis longtemps un adulte, un chevalier. Et Malek... Il soupira. Les dieux seuls savaient où se trouvait Malek. Une fois de plus, il choisit de simplement arrêter d'y penser. S'il essayait assez fort, Malek disparaîtrait de son esprit ; au moins pour un temps.
Nouveau soupir. Il enfouit son visage dans ses mains. Rien à faire, il n'était pas du matin.
La lumière du jour rayonnait à travers les persiennes, baignant la pièce dans une douce lueur dorée. La chambre était parfaitement calme. Rassuré, Daug s'était rallongé sur le matelas, non sans continuer de laisser planer dans l'air toute la suspicion dont il était capable. Il pensait bien que Sam était troublé, il l'avait senti. Depuis le temps qu'il le côtoyait, il éprouvait chacune de ses angoisses avec autant de précision, sinon plus que le demi-elfe lui-même. Sam se contentait d'être heureux de n'avoir pas réveillé Ylvä. Avec tout ce qu'il lui faisait subir, la petite avait bien besoin de dormir.
Il avait été ravi, et même enchanté, d'avoir reçu la jeune Ylvä comme écuyère. Depuis qu'il avait rencontré la petite fille, des années plus tôt, son affection pour elle n'avait fait que grandit de façon exponentielle. D'autres argueraient que la tâche d'enseignant nécessitait une certaine distance entre le maître et l'apprenti. A cela, il rétorquait bien volontiers que cette distance volait très rapidement en fumée, en cinq ans de cohabitation permanente. Avoir un écuyer à sa charge revenait tout bonnement à s'engager dans un mariage à durée limitée, au détail près qu'il n'y avait guère de consommation de l'engagement - en théorie... Contrairement aux autres, Sam avait au moins l'avantage de gagner du temps : il n'avait pas besoin de faire connaissance avec Ylvä ni de gagner sa confiance. Il était déjà son mentor bien avant les attributions et prendre la jeune fille comme écuyère n'était qu'une suite logique des choses. Il fallait ajouter à cela que toute la sympathie qu'il pouvait éprouver à son égard ne lui octroyait aucun traitement de faveur et il était certain qu'elle n'en aurait jamais voulu, même dans l'éventualité où il aurait été enclin à lui en donner.
L'attribution était passée depuis deux petites semaines ; deux petites semaines durant lesquelles Samaël s'était appliqué à bâtir le physique de sa protégée. Endurance, musculature, vivacité, souplesse ; autant de capacités à développer avant de démarrer sérieusement tout apprentissage. Il la faisait courir tous les jours, sauter, escalader, tirer, pousser, soulever jusqu'à ce que ses limites soient atteintes et bien dépassées. Elle s'habituait doucement aux courbature et apprenait à vivre avec. Le tout était que son corps s'habitue à l'effort, et qu'elle-même y prenne goût. Si il avait correctement fait son travail de la veille, Ylvä devait toujours sentir chaque muscle de son corps d'une façon on ne peu plus vivide et cuisante.
Pendant un instant, Sam considéra la possibilité de se rendormir et de la laisser, par la même occasion, profiter d'une ou deux heures en plus d'un sommeil salvateur, mais ça n'aurait été leur rendre service ni à lui, ni à elle. Ylvä devait apprendre à se rendre disponible en toutes circonstances, et lui... ne tenait pas tellement à risquer de cauchemarder encore d'avantage. Il avait eu sa dose pour la journée, pas la peine d'en rajouter. La tête près de ses jambes, Daug guettait toujours le moindre de ses mouvements. Sam caressa sa fourrure noire, l'enjoignant à se rendormir. Pas la peine de le surveiller. Le grand chien lâcha un grognement peu coopératif, marquant son désaccord. Il ne se rendormirait que si, et quand il l'aurait décidé. Sam haussa les épaules, sachant très bien qu'il était inutile de chercher à le convaincre quand il lui lançait ce genre de regard obstiné. De fait, Daug ne le lâcha pas d'une semelle pendant qu'il démêla ses cheveux, se débarbouilla devant sa bassine d'eau et enfila une tenue d'entrainement. Il le suivit comme son ombre jusqu'aux cuisines du palais, dans lesquelles Sam récupéra de quoi déjeuner, tout disposé qu'il était à assurer le service d'étage.
Il trouva ses appartements toujours paisibles à son retour. Ylvä devait toujours être endormie. Les anciennes coutumes de l'Ordre estimaient que maître et écuyer devaient partager leur chambre, mais ces exigences primordiales n'étaient plus appliquées depuis... un certain temps. Les chevaliers étaient parfois mariés ou en concubinage et bien que ce ne fût pas vraiment le cas de Sam, il trouvait plus adéquat d'offrir à une jeune fille de l'âge d'Ylvä toute l'intimité dont elle avait besoin pour s'épanouir sereinement, raison pour laquelle elle dormait dans une chambre adjacente à la sienne.
Il poussa doucement la porte et posa le plateau du petit-déjeuner sur la table de chevet. Il ne lui fallut guère plus d'une pensée pour ouvrir les rideaux de velours rouge. Il laissa la lumière vive s'insinuer dans la pièce, achevant de réveiller la belle en la secouant légèrement - mais alors, très légèrement. Loin de l'homme tourmenté qui ressassait ses vieux démons, Sam affichait un sourire radieux et croquait énergiquement dans une pomme bien rouge.

- Bonjour mon petit rayon de soleil ! Bien dormi ? Je t'ai apporté le petit-déjeuner.

Sa voix était chantonnante et son air, on ne peut plus jovial. D'un signe du menton, il indiqua le plateau à Ylvä. Il y avait disposé deux gros pains ronds, un couteau à tartiner, une petite motte de beurre, une orange et un grand verre d'eau. Ce n'était pas un festin de roi, mais il valait mieux manger léger avant un entrainement. Lui-même n'avait pas très faim.

- Prépare toi vite, il faut qu'on aille courir, et puis il est grand temps de t'apprendre le maniement des armes.

Eh oui, après deux semaines, la jeune fille allait finalement serrer le pommeau d'une épée entre ses mains. Ce serait un grand moment, à n'en pas douter. Ce serait surtout le moment de lui montrer que ces deux semaines d'entrainement intensif n'avaient pas été en vain, et que ce n'était pas quelques courbatures lancinantes qui allaient l'empêcher de se montrer à la hauteur de ses espérances - et les dieux savaient qu'il en avait beaucoup.
Samaël
◊ Modératrice & Animatrice ◊
Samaël
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Rang Classique : Chevalier
Nombre de messages : 835
Rôle : Chevalier d'Irianeth

Plus sur le personnage
Âge: 53 ans (début L6)
Race: Demi-elfe
Ylvä
Dim 28 Avr 2019, 19:34

An 1570 – mois 1

Entendre en pleine forêt le bruit si particulier d'une porte qui s'ouvre ce n'est pas très courant, tout comme entendre dans la même forêt un bruit de pas sur un sol de pierre. Par contre, si ces bruits viennent d'une forêt qui se trouve dans une salle d'un château alors il n'y a pas l'ombre d'un problème, il suffit simplement de tourner sur la droite l'aile du chien, la pousser un peu, donner une hallebarde à l'arbre miniature nain et borgne pour retourner dans l'immense couloir aux mille est une portes. Puisque tout est redevenu normal la forêt pourrait être visité une nouvelle fois, mais puisqu'il reste mille portes non visitées autant passer les voir une par une pour toutes les connaître. La porte à droite de la salle à la forêt ressemble... à rien ou peu s'en faut. Ca ressemble à un espèce de triangle arrondi et qui semble onduler au rythme de quelque chose, mais de quoi telle est la question. Sa respiration est plus posée que les ondulations et son cœur bat en total décalage avec la porte, peut-être ondule-t-elle au rythme d'une musique imaginaire. L'ouverture de cette porte est tout aussi étrange, car là où on trouve habituellement une poignée on distingue quelques vagues laissant supposer qu'il faut un courant d'air particulier pour l'ouvrir. Alors elle souffle sur le symbole par à coups et jamais à la même fréquence, comme une sorte de code et un doux déclic à l'odeur du large se fait entendre et lorsque la porte s'ouvre enfin, un immense vent aspire le couloir pour laisser place à une immense étendue d'eau qui grossie et s'étale à chaque pas effectué. Malheureusement, le son d'un objet que l'on dépose sur un meuble effraye l'eau qui tourne dans tous les sens avant de tout engloutir, mais heureux soit le dragon rose qui surgit des abysses, brave les monstrueuses vagues d'eau qui se changent peu à peu en vagues de graviers, jusqu'à découvrir l'archipel où se trouve la porte la plus chaleureuse jamais rencontrée. En forme de T arrondis et à l'envers, non, pas comme un t, mais comme une ancre et cette ancre-porte irradie d'une telle confiance et réconfort qu'elle ne peut qu'être franchis les yeux fermés.

Ce qui l'attend de l'autre côté de la porte n'est pas le couloir au mille et une portes, mais une lumière pas encore trop éblouissante, un œil vert pétillant accompagné d'un œil marron tout aussi pétillant, peut-être même trop pétillant pour l'heure qu'il est, alors Ylvä se cache mollement sous sa couverture en bougonnant vaguement en guise de protestation. En temps normal elle aime voir ce regard et son propriétaire, et c'est encore le cas mais, il paraît un peu trop content alors qu'elle ressent encore un peu trop les vestiges de l'entraînement de la veille. On lui a déjà parlé des douleurs fantômes  ressenties après la perte d'un membre, mais jamais des douleurs fantômes causées par un entraînement, juré qu'elle a mal à des muscles qui n'existe même pas ! L'épuisée ne peut s'empêcher de se demander pourquoi le dragon rose a osé l'a sortir de son rêve , il était pas mal étrange, mais bien plus reposant que les entraînements menés par Sam. Elle adore Sam, vraiment, il est comme un mélange de second père et d'une multitudes d'autres choses en passant par le chevalier qui est chargé de faire d'elle un écuyer digne d'être adoubé et jamais, ô grand jamais elle ne s'est attendu à avoir un traitement de faveur sous prétexte qu'il est son mentor et son univers depuis qu'elle est arrivée à Irianeth et elle n'en a jamais voulu. Par contre, là elle est presque certaine qu'il fait complètement l'inverse, c'est vraiment dans les normes cet entraînement qu'il lui fait subir depuis deux semaines ? Bon, c'est vrai que si on retire les douleurs et l'épuisement qui ne manquent pas de se présenter à chaque fois, elle apprécie de plus en plus les exercices imposés d'autant qu'elle a enfin remarqué les changements qu'ils ont provoqués : elle est un peu plus endurante, rapide et souple, mais ce qu'elle aime par-dessus tout c'est l'impression de décrassage que lui procure la course. Alors finalement elle pousse la couverture pour émerger et s'asseoir en tailleur sur le lit pour adresser un sourire ensommeillé à Sam, attraper l'un des pains ainsi que le couteau et acquiescer mécaniquement à l'annonce du programme jusqu'à ce que tous les mots fasses sens.

« Pour de vrai, Sam ?! Epée, arc, lance ou sabre ? La flamberge est trop lourde, mais les autres ? Je pourrais apprendre toutes les armes ? »

La perspective de pouvoir enfin poser la main sur une arme pour apprendre à l'utiliser achève de la réveiller et elle s'empresse de quitter son lit avant de marquer un très bref arrêt en se retenant de grimacer. Courbatures. La veille c'était montrée particulièrement riche en sueurs ainsi qu'en effort et si elle ne doutait pas que ça porterait ses fruits, Sa m n'allait tout de même pas l'entraîner pour rien, pour le moment elle ne ressent rien d'autres que les courbatures, réelles comme fantômes. Ylvä se prend une pincée de secondes pour s'assurer que ses jambes ne lui feront pas défaut et se jette sur le chevalier pour lui attraper le bras et essayer de le traîner jusqu'à la porte avec une excitation non feinte,

« Vite ! Dépêches-toi, faut que je me change moi, c'est que j'ai un entraînement de prévu et faut pas être en retard ! »

Lorsqu'elle se retrouve seule dans la pièce elle repose le pain vers les autres aliments, attrape une tunique ainsi qu'un pantalon avant de les reposer en se rappelant qu'elle ferait mieux de se rafraîchir rapidement avec de se changer et autant dire qu'elle n'a jamais été aussi rapide. Même si elle tourne en rond dans l'espoir de retrouver cette seconde chaussure un peu trop bien cachée, pourtant elle était sûre d'en avoir deux en allant se coucher et elle aurai bien accusé Sam ou Daug, mais ni l'un ni l'autre n'est du genre à planquer les affaires des autres. Avant de partir dans une espèce de crise de panique, elle ferme les yeux, respire et ouvre les yeux droit sur la chaussure manquante, avec une telle vue elle risque plus de rentrer dans les armes que parer les attaques. Habillée et enfin chaussée, elle attrape l'orange pour la manger sur le chemin, ou au moins faire semblant d'avoir envie de le faire puisqu'elle est bien plus motivée par l'entraînement que de se nourrir, et sort rejoindre Sam.

« Je suis prête ! Heu... on commence par les armes, c'est ça ? »

Elle est certaine que non, mais peut-être qu'en négociant un peu il se laissera convaincre.
Ylvä
◊ Administratrice ◊
Ylvä
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Nombre de messages : 274
Rôle : Chevaleresse d'Irianeth

Plus sur le personnage
Âge: 42 - 46 ans | L7
Race: Humaine
Parandar
Sam 01 Fév 2020, 13:34


Rappel

Bonjour !

Le RP est-il toujours d'actualité ? Sans réponse, il sera déplacé le 14 février dans les Archives.
Crédit à Taëva. Réalisé pour l'usage sur rpg-chevalier seulement.
Parandar
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Parandar
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Nombre de messages : 2601
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Plus sur le personnage
Âge: Naissance du monde
Race: Divine
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