Fairë n’avait pas eut d’autres choix que de requérir l’aide des représentants d’Irianeth. Elle avait en effet besoin des bonnes relations commerciales qu’entretenaient Diamant et l’Empire pour espérer retrouver une jeune noble Diamantoise, qui s’était sauvée voilà quelques jours, pour des raisons encore inconnues. L’elfe avait donc été mise sur cette mission, et puisqu’Orontë – son élan – était bien plus rapide que la plus grande majorité des montures de la Garde Royal de Diamant, elle avait été affectée seule. La centenaire n’avait pas réellement compris en quoi cela était une bonne idée, mais elle n’avait pas posé davantage de question. On lui donnait un ordre, et elle obéissait : ni plus, ni moins. Et puis, avec les années, et parce qu’elle était différente de la plupart des elfes dans sa consommation de viande, elle savait chasser, ce qui faisait de tout cela un avantage certains pour retrouver la jeune noble. Et voilà donc un certain temps qu’elle était partie à l’aventure. Elle avait croisé beaucoup de paysan et propriétaire d’auberge qui lui avait indiqué la direction qu’avait prise la jeune femme. Sans savoir si elle savait réellement ou elle allait, Fairë s’était vite rendu compte que la noble se dirigeait très certainement en direction du Protectorat de Fée, pays d’illusion et de magie. Un choc pour une noble de l’alliance telle qu’Aalis. Mais, après tout, l’elfe ne pouvait pas prétendre savoir ce qui se passait dans la tête de la jeune femme. Et c’était bien toute la complexité de la chose.
La jeune femme avait donc pris contact avec l’administration de l’empire à travers le pays de Fée, tout en continuant ces recherches. Son statut de membre de l’alliance lui laissait le droit de circuler librement sur la totalité du continent – ou presque – mais elle n’avait jamais mis les pieds à Fée auparavant, et ne voulait pas perdre davantage de temps. Au bout de quelques jours, elle reçu une lettre sur laquelle une belle écriture calligraphiée lui apprenait qu’un sorcier de l’Empire était envoyé pour l’aider dans ses recherches. « Un sorcier, je n’en demandais pas tant. » dit-elle à voix haute, s’adressant à la seule créature digne d’intérêt ici : sa monture, qui l’observa un instant, avant de retourner à son dîner. Fairë poussa un soupir, et s’allongea au coin du feu qu’elle avait allumé, avant de fermer les yeux pour la nuit. Les recherches n’étaient pas terminées, loin de là, et les prochains jours promettaient d’être sinon amusant, stimulant. Après tout, cela faisait bien deux semaines maintenant qu’elle battait la campagne à la recherche de sa fugitive et qu’elle ne parlait qu’avec Orontë. Autant dire que les sujets de conversations étaient limités et bien moins animés que ce dont elle avait l’habitude.
Réveillée aux aurores, Fairë se prépara rapidement. Son armure noire de garde royale, mélanger au style elfique de ses origines ne laissait que peu de doute quant à son affiliation. Ses deux épées, bien rangées dans leurs fourreaux attachés dans son dos par de nombreuses lanières de cuirs servaient d’avantage à dissuader de possible assaillant de venir lui casser les pieds qu’autre chose. Après tout, elle venait en paix, et ne comptait pas créer d’incident diplomatique avec Fée ou l’Empire. Avant de reprendre la route, elle griffonna quelques mots sur un bout de papier qu’elle attacha à la patte de la chouette docile qu’avait adopté Effirië depuis quelques années. Un moyen simple et efficace de garder le contact tout en étant séparé. La Garde Royal faisait alors des mini-rapports réguliers à sa Capitaine. Une fois que tout cela fût fait, elle monta en selle et quitta son joli pays de Diamant pour rentrer à Fée. Si elle s’en sortait correctement, elle devrait tomber sur ce sorcier, Gédéon, d’ici quelques heures, au plus et, l’elfe devait bien l’avouer, elle avait hâte.
Le temps devenait long au fur et à mesure de son avancée dans le pays de Fée jusqu’au moment où monture commença à se montrer nerveuse. La tête remontée, les naseaux dilaté, Orontë piétinait le sol l’herbe sur laquelle il marchait pourtant depuis un moment sans rencontrer le moindre problème. Imperturbable, Fairë posa rapidement sa main sur le pommeau de l’une de ses épées, prête à la moindre éventualité. « Qui est là ? » demanda-t-elle, d’une voix claire qui ne laissait pas paraître son inquiétude. « Montrez-vous ! » ordonna-t-elle finalement, ne sachant pas réellement si donner un ordre de cette façon sur les territoires de l’empire était une bonne idée…
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Lun 20 Mai 2019, 16:26
La brume hallucinogène de Fée était semblable aux espiègleries de ces habitants. J’avais muni ma monture d’œillères pour que celle-ci soit le moins possible tendu lors de notre voyage. Réduire son champ de vision permettrait au moins de lui éviter quelques hallucinations visuelles. Pour ma part, je connaissais quelques ruses pour tromper le maître des lieux. Celui-ci se nourrissait de nos secrets inavoués, de nos peurs les plus pétrifiantes, de nos angoisses les plus monstrueuses pour nous perdre dans les landes de ses limbes. Pour ne pas attiser ce brouillard épais, je ne pensais à rien, cela me demandait une énergie folle pour ne rien imaginer, rien penser, rien ressentir. La petite garde qui me fallait trouver avait une belle et grande chance que le gouverneur d’Argent dépêche pour son aide un maître en la matière des illusions. Placide, j’avançais sur le dos de ma monture droit devant moi et l’écho d’une voix féminine finit par percer les voilages blancs de la plaine. Méfiant, je me dirigeais donc vers elle sans aucune réflexion, la main sur la paume de mon épée. Peu à peu la silhouette prenait la forme d’une ombre. Je décidais de m’annoncer rapidement avant que l’inconnu ne se mette à perdre son contrôle. Bien que sa voix était encore claire, je préférais prévenir que de devoir esquiver à la dernière minute un coup mortel.
“Halte-là ! Je suis le Sorcier Gédéon que le Gouverneur d’Argent, ainsi que l’Empereur d’Irianeth vous envoient. Déclarez votre identité.”
Ma voix était forte telle un roc. Je doutais que cette personne puisse voir mon uniforme, car moi-même, j’avais du mal à percevoir la sienne. Un vent léger se mit à souffler et la silhouette grisâtre s’évapora. Avait elle avancée du mauvais côté ou j’avais laissé une faille suffisante au brouillard pour jouer avec mon esprit ? Je fronçais les sourcils et poursuivais ma route, toujours, droit devant moi. Après une bonne demi-heure, des chuchotements vinrent siffler à mes oreilles. Cette voix, douce et familière, aiguisée un besoin primaire que je refoulais avec peine. Je n’arrivais pourtant pas à me souvenir du propriétaire de cette voix moqueuse et franche. La phrase en elle-même n’était pas inventée, elle provenait d’un souvenir, oui… Mais lequel ? Les termes “une nuit difficile” et “bien belle vue d’ici” me faisaient supposer qu’il s’agissait probablement à une soirée passée lors des fêtes populaires à Argent avec une belle-de-nuit. Une fois le cas analysé, je faisais de nouveau le vide dans mon esprit et la voix s’envola comme elle était venue. Mon état peu avantageux pour la situation aussi. C’est alors qu’apparut face à moi, me faisant dos, une nouvelle fois cette silhouette vaporeuse. Cette fois-ci, je m’approchais au plus près et laisser entendre ma voix sur le ton de la confidence. Certain, cette fois-ci, de m’adresser à la bonne personne.
“Bien. Bien… Je suis juste derrière vous. Gédéon, Sorcier d’Argent, aux ordres de l’Empereur d’Irianeth.”
Je fis faire à ma monture un pas sur le côté, puis décidais de descendre de celle-ci pour converser à même hauteur avec mon nouveau partenaire de mission. J’espérais que la jeune femme serait plus agréable que les chevaliers d’Irianeth. Elle était de toute évidence de Diamant, elle aurait certainement de nouvelles choses à m’apprendre sur l’Alliance et la Confrérie de Jade, allez savoir…
“À qui ai-je l’honneur d’être présenté ?”
Ma réplique était faussement sincère. Progressivement, son visage m’apparaissait de manière plus net et son teint de pêche piqua ma curiosité. J’arquais un sourcil en la découvrant pleinement. Une elfe. La journée commençait bien, il me restait à espérer qu’elle se poursuive de la sorte.
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Sam 08 Juin 2019, 07:01
Sous elle, Orontë commençait à piaffer, impatient et angoissé. La créature était pourtant réputé placide et imperturbable, mais il semblait que l’air frais du royaume de Fée ne soit pas à son goût. Comment pouvait-elle lui en vouloir ? Elle-même n’était pas à son aise. Ce brouillard dans lequel elle s’était permise d’avancer brouillait sa vision et ses sens, même ces sens elfiques étaient complètement perturbés. Sa vue, notamment, lui jouait des tours. Elle avait la désagréable impression d’être suivie et observée. Et peut-être n’était-ce pas qu’une impression, comment pouvait-elle le savoir ? Justement, elle ne pouvait pas. Fairë descendit même de son Elan Rouge. Mettre pied à terre lui donnait cette stabilité que sa monture n’était pas capable de lui donner. L’animal était encore jeune, l’elfe lui pardonnait bien évidemment. Peut-être aurait-elle dû prendre Macar, pour cette mission, mais l’étalon n’était pas aussi rapide ou vif que l’élan et ces recherches auraient pris bien plus de temps. Non, il était simplement temps qu’il grandisse, et Fairë aussi. Elle qui n’avait jamais mis les pieds à Fée, malgré son âge. Il était agréable, cela dit, d’avoir encore et toujours quelque chose à découvrir.
Une main ferme sur la bride de sa monture, l’autre en alerte, sur le pommeau d’une épée qu’elle n’avait pas encore dégainée, la garde avançait à pas de loup, jusqu’à ce qu’une forme diffuse se dessina au-devant d’elle. Ou peut-être était-ce derrière elle ? L’elfe n’était pas capable de le dire. Elle sursaute presque lorsqu’une voix d’homme lui parvins, claire et bien réelle. Elle se retourna alors, faisant face au sorcier Gédéon, l’homme qu’elle attendait. Enfin ! L’elfe n’avait jamais été aussi contente de tomber sur quelqu’un, même si l’allégeance de cette dite-personne était à l’empire. Il fallait dire que les citoyens de l’empire, Fairë ne les côtoyait pas beaucoup. Était-ce bien ? Etait-ce mal ? L’elfe était bien au-delà de ça. De manière général, elle faisait bien ce qu’on lui demandait de faire. Ou ? Quand ? Elle ne posait que très rarement la question de pourquoi. Elle laissait ces difficultés à ses supérieurs qui s’en sortaient très bien sans elle.
Fairë ne distingua le visage du sorcier que lorsque celui-ci mis pied à terre et s’avança encore un peu, suffisamment pour que le brouillard n’empêche pas l’elfe de le voir. Elle put d’ailleurs apercevoir l’uniforme du sorcier et un sourire soulagé étira ses lèvres. ENFIN ! Fairë baissa alors sa main prête à attraper son épée et la posa sur l’encolure tendue de sa monture.
- Fairë, Garde Royale de Diamant, dit-elle alors, déclinant son identité au sorcier. Mais n’était-il déjà pas au courant ? Enfin, au vu du lieu dans lequel il se trouvait, il était de bon sens d’être prudent. N’est-ce pas ?
Orontë renâcla un instant, et l’elfe détourna son regard du sorcier pour le porter sur sa monture. Bien, il était temps d’y aller.
- Puisque nous nous sommes trouvés, il serait bon d’y aller. Cela fait deux semaines que je suis à la recherche de cette jeune noble de Diamant, et si ses traces m’ont conduites jusqu’ici, je crains le pire, expliqua-t-elle, avant de remonter rapidement selle, sur une monture aussi tendue qu’angoissée. La chasse promettait d’être amusante. Ou pas.
Une fois que le sorcier fût remonté sur son cheval, Fairë aligna le pas de l’élan au sien.
- Lorsque j’ai demandé l’aide de l’empire, je ne m’attendais pas à voir un sorcier, avoua-t-elle alors, bien trop ravie d’avoir quelqu’un avec qui discuter. Quelqu’un d’autres que sa monture. Cela fait longtemps que vous me cherchiez ? Vous êtes déjà venu à Fée ? Votre cheval semble bien calme, dit-elle, d’un seul souffle, avant de poser un regard des plus curieux sur le sorcier. Devait-elle s’arrêter là ? Ou pouvait-elle poser toutes les questions qu’elle avait en tête ?
L’envie de discuter était bien présent, mais Fairë resta silencieuse un instant, quelque chose dans l’ombre avait bougé. Encore. Et elle se demanda un instant si ce n’était pas son imagination qui lui jouait des tours. L’Elfe avait beau avoir plus de 100 ans maintenant, il y avait encore tant de chose qu’elle ignorait, et tant de chose qu’elle voulait découvrir. Enfin, le voulait-elle vraiment ?
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Ven 14 Juin 2019, 11:26
Je venais de la rencontrer et déjà, je sentais que cette journée allait être pénible et longue... Je ne savais pas si l'angoisse la rendait si bavarde ou si elle l'était de nature, mais il fallait que je me fasse patient. Le point positif à cela était que si la peur la dominait actuellement, il était effectivement primordial qu'elle me parle pour vider son esprit de toutes sombres idées qui pourrait nourrir le brouillard afin qu'il nous joue un mauvais tour. Tout en lui répondant, je décidais de sortir une bobine de fil d'or afin de nous attacher l'un à l'autre.
- Il faut croire que l'Empire n'est pas si mauvais que ça... Un sorcier, c'est déjà bien. Tenez, attachez ça à votre poignet. Je fais de même de mon côté. Faites deux ou trois tours avant de le nouer. Il serait embêtant que vous vous fassiez mal.
Une fois fait, j'observais cet horizon brumeux, ma vigilance au plus haut. De manière détachée, je finis par répondre à ses questions afin qu'elle n'en génère pas de nouvelles.
- Je ne vous cherchais pas vraiment en vérité. Enfin... Pour tout vous dire, j'avais oublié votre nom. Mais l'accident est résolu. Vous avez de la chance que l'Empire m'ait envoyé. Certaines fées elles-mêmes spécialistes en illusion ne s'en sortent pas... Mais si vous voulez mon avis, c'est sûrement parce qu'elles manquent d'humanité. Ma spécialité est la magie d'illusion, alors oui. Je connais Fée. C'est probablement pour cela que ma monture est plus docile... Les œillères aident.
J'avais prononcé ma dernière phrase en jetant un rapide coup d'œil à sa monture avant de reprendre.
- Vous êtes une Elfe, non ? Comment ce fait il que vous ne sachiez pas détendre votre bête ? Ses muscles vont s'emplir de toxines et il va finir par avoir des crampes. Il sera une proie facile pour l'entité qui hante ces lieux.
Je récupérais dans mes affaires quelques gâteaux aux plantes pour les tendre à Fairë.
- Donnez-lui ça. C'est des biscuits pour lui permettre de se détendre un peu. Il sera moins réceptif à son environnement, mais plus docile.
Manque de chance, une chose chimérique nous attaqua sur le flanc droit. Ma monture prit le coup et la surprise ainsi que la douleur la fit se cabrer. Déséquilibré, je laissais les biscuits tomber et réagis au quart de tour en jetant une boule de feu sur l'affreux amas noir qui nous avait attaqué. Le cri strident de la bête me glaça le sang. Malgré ma vigilance, le brouillard était bien décidé à se jouer de moi cette fois-ci. Avant qu'un nouvel assaut n'arrive, je jetais un premier sort de protection et inspectait, inquiet, les dégâts que la créature avait causée à ma monture. Une plaie peu profonde, mais sanguinolente avait blessé mon compagnon de route. J'étais peu doué en soin, encore plus pour ceux touchant les animaux et je ne savais pas quoi faire dans un tel moment. Maintenant le bouclier actif, il m'était pour le moment impossible de faire autre chose. Je scrutais la brume pour retrouver cette bête que je n'avais pas eue le temps de reconnaître. Au vu de son cri, je supposais que je l'avais touché... Elle était de toute évidence bien trop près pour que je ne la loupe.
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Mar 09 Juil 2019, 16:49
Dire que Faïre était soulagée était un doux euphémisme. Avoir une présence, aussi humaine soit-elle, à ces côtés, lui permettait de réduire l’attention qu’elle avait jusqu’alors porté à ce brouillard magique, et diminuait certainement leur chance de voir l’un de ses cauchemars prendre une forme réelle. La détende n’était cependant pas au programme, et sa monture le lui rappelait au moindre pas qu’il faisait. Ses oreilles, attentives, dansaient dans toutes les directions et il se tordait à chaque fois que quelque chose semblait lui caresser les flancs. Et si Fairë comprenait parfaitement le comportement de sa monture, elle devait avouer trouver tout cela un peu fatiguant. En mission, elle était supposée avoir une confiance aveugle en Orontë, et si ce dernier n’était pas capable de rester à la hauteur jusqu’au bout, l’Elfe ne pourrait peut-être pas le garder dans son écurie. Enfin, peut-être allait-elle mettre cela sur le coup de la jeunesse.
Elle continua d’avancer, ignorant les agissements de sa monture, et écoutant les propos du sorcier, qui lui tendit un fil d’or qu’il lui conseilla d’attacher. Et il répondit à quelques-unes de ces questions, avouant qu’il ne l’avait pas réellement chercher et qu’il avait même oublié son nom.. Fairë resta un instant surprise. N’avait-il pas été envoyé en mission pour l’aider ? Si la garde royale n’avait pas d’avis tranché sur la question de l’empire, cet homme qu’on lui avait envoyé semblait bien sûr de lui, arrogant, presque. Il répondait à ses questions d’un air détaché et lorsqu’il jeta un petit regard en coin à la monture de la soldate, cette dernière haussa un sourcil.
- Je suis une elfe, oui. Enfin, j’en ai l’apparence, mais j’ai passé la majorité de ma vie à Diamant. Mes sens elfiques sont quelques peu.. Biaisés, répondit-elle alors, la tête haute, fière de ce qu’elle était, et serait toujours.
Et l’homme lui rappela alors ce qui arrivait à un animal stressé, et la jeune femme laissa échapper un petit rire. Elle savait, elle savait très bien, même.
- J’apprécie vos commentaires, et vous remercie de l’aide que vous souhaitez m’apporter. Mais Orontë est jeune et en formation et –
La centenaire n’eu gère le temps de refuser les biscuits calmant du sorcier, refusant catégoriquement de droguer sa monture. Pas dans un endroit ou elle avait tant besoin de sa vivacité et son instinct de survie. Et c’était bien ça dont elle avait besoin, maintenant, alors qu’une bête informe s’était jeté sur le cheval de son compagnon de route, avant de disparaître à nouveau dans l’immensité du brouillard. Le sorcier l’avait attaqué avec une boule de feu – redoutable – et Fairë, quant à elle, avait dégainé ces deux épées en l’espace d’une seconde à peine, ne laissant que son assiette et ses jambes pour guider sa monture qui s’était raidit en un clin d’œil et semblait à présent attendre un ordre de sa maîtresse.
- Vous allez bien ?, demanda-t-elle, à l’intention du sorcier. Est-ce que vous savez ce que c’est ? Est-ce votre imaginaire ?, ajouta-t-elle, cherchant la moindre information qui pourrait leur permettre de se débarrasser de l’indésirable.
Avant que l’homme ne puisse lui répondre, la créature lança une nouvelle attaque, mais se retrouva face aux protections du sorcier, et se contenta de leur tourner autour dans des grognements.
- Si votre pouvoir permet de garder la créature à l’extérieur, dit-elle, une idée en tête. Serait-il possible d’inverser les rôles ? Elle dedans, nous dehors ?
Appliquer le champ de protection autour de la créature, en somme, et la garder dans un endroit fermé pour avoir une meilleure chance de s’en débarrasser. Fairë ne savait pas ce que valait son idée, mais qu’avaient-ils d’autres à tenter ?
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Jeu 15 Aoû 2019, 10:05
En sécurité dans notre bulle protectrice, je fus surpris et satisfait d’entendre l’idée stratégique de ma partenaire de mission. Ainsi donc la garde royale de Diamant n’avait pas envoyé une bleue sur le terrain ! Je lançais un regard lumineux à la jeune femme et lui répondais avec un petit sourire en coin.
« Ca mérite qu’on essaie ! Prête ? Il risque de tenter un assaut pendant que j’inverse le sort. Je ne pourrais pas barrer son attaque. »
J’attendais la confirmation de ma coéquipière pour maintenir d’une main le premier pan protecteur face à nous pendant que ma seconde main alla chercher l’arrière du dôme pour le retourner sur la bête. Celle-ci du comprendre, car elle commença à se mouvoir pour nous attaquer de nouveau. Ma concentration était mise à rude épreuve, car je devais garder les yeux sur la bête tout en centrant et canalisant mon flux magique sur la créature furieuse qui profitait de l’instabilité du barrage magique pour montrer sa fureur. Je sentis une goutte de sueur perler sur ma tempe pendant qu’une chaleur guerrière se concentrait dans ma cage thoracique. Une fois que le dôme retenait la bête, je pus d’avantage relâcher mon souffle et mes efforts de transition d’état. Curieux, j’observais la créature à quatre pattes qui se tenaient près de nous. Elle ressemblait à un chien monstrueux aux poils raz, voir inexistant, nous étions trop loin pour clairement définir ceci. Une chose était certaine, elle ne ressemblait pas du tout à une bête sauvage ordinaire et semblait typique aux régions d’Irianeth. Je plissais les yeux, soupçonneux. Est-ce possible ? Un Mülleimer ici ? Ce n’était pas bon signe et je retournais vivement le dôme protecteur sur nous en entendant les hurlements du reste de la meute. Notre bestiole était une femelle alpha, qui était d’une taille inhabituellement monstrueuse. Il y avait de forte chance pour que cette créature ne soit que le fruit de mon imagination et qu’il n’y avait pas de meute, tout comme pas de Mülleimer du tout en vérité, mais la peur de nous retrouver encerclé par une meute fut plus forte que la raison lorsqu’on connaît la dangerosité de ces charognards voraces.
« C’est une Mülleimer. Normalement, elles vivent dans la forêt noire et en meute sur Irianeth. »
Quelques instants passèrent et aucun groupe ne rejoint l’immonde bestiole, mais je n’étais tout de même pas assez confiant pour nous exposer à la merci d’une éventuelle meute. Est-elle seulement physiquement réelle ? Je jurais l’avoir touché avec ma boule de feu et pourtant, je ne voyais aucune trace de brûlure sur son corps. Sa gueule restait entrouverte et ruisselante. Ses quatre yeux brillants comme de l’or au soleil. La bête semblait être un mélange entre une créature écorchée et un chien primitif. Puisque cette illusion venait de mon esprit, il ne me restait plus qu’à trouver la source de son apparition au plus profond de mes souvenirs. Est-ce que ça allait suffire à l’effacer de notre réalité ? Je jetais un coup d’œil à ma monture, la plaie était bien réelle.
« Bon, j’espère que tu n’as pas peur des chiens… Car on va devoir abattre celui-là. »
Je n’étais pas sûr qu’être sur une monture me soit favorable dans un pareil moment. Perché sur celle-ci, j’allais avoir du mal à frapper cette créature. D’un autre côté, si je voulais descendre, je devais relâcher notre protection pendant quelques secondes. Calmement, je pesais le pour, puis le contre, avant de communiquer calmement mes intentions à mon alliée.
« Je vais descendre de mon cheval. Pendant quelques secondes, le dôme va réduire son efficacité. On ne va pas pouvoir fuir et un combat à terre sera peut-être plus avantageux pour nous. Qu’en penses-tu ? »
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Mer 28 Aoû 2019, 05:14
Tandis que le sorcier s’occupait avec une grande application de transférer leur dôme protecteur en dôme de prison autour de la créature, Fairë suivait celle-ci, l’œil clair. Orontë tournait lui aussi, restant face à l’animal. L’adrénaline semblait peu à peu contenir la peur de l’élan rouge et le rendait ainsi plus docile aux commandements de sa cavalière. L’animal n’était pas une monture de guerre, mais un petit combat de temps à autre ne pouvait pas lui faire du mal. Il avait besoin de s’endurcir et d’apprendre à se faire confiance à lui, mais aussi à l’elfe qui s’en occupait. Alors, prête à défendre le sorcier et sa propre peau si la créature devait esquiver le dôme, Fairë guidait sa monture grâce à son poids du corps et avait dégainé sa deuxième épée : Astar et Elvëa étaient maintenant prête à trancher et tuer.
Et puis, le dôme retourna autour d’eux, les protégeant de nouveaux, mais n’emprisonnant plus la créature. Fairë jeta un regard rempli d’interrogation sur le sorcier, assis tranquillement sur sa monture. Que faisait-il ? Avait-il changé d’avis ? Que se passait-il ? Une Mülleimer ? L’elfe n’avait jamais entendu parlé de tout cela, mais visiblement, cela ne sentait pas bon, la partie « meute », en tout cas. Mais autre chose lui titilla l’esprit. Si la créature vivait sur Irianeth, que foutait-elle à Fée ? La garde royale plissa le regard et se demanda un instant si ce n’était pas l’imagination débordante de son compagnon de route qui les avaient menées à rencontrer la Mülleimer. La blessure sur sa monture, cependant, était bien réelle. Bon sang, tout cela allait lui faire perdre la tête !
- Je n’ai pas été formée pour avoir peur, répondit-elle au sorcier.
Et ce dernier lui dit ensuite qu’il allait descendre, réduisant de quelque peu l’intensité de leur dôme protecteur. Fairë mis pied à terre en première. Elle ne pouvait pas se battre en selle, pas avec Orontë. Epée en main, suivant de son regard perçant la créature se mouvoir autour de leur dôme, l’elfe murmura quelques mots dans sa langue natale, intima à son Elan Rouge de rester là, et de ne rien faire d’imprudent. Sa monture lui répondit d’un petit renâclement.
- Vous pouvez descendre, dit-elle alors à l’intention du sorcier, et vous pouvez abaisser ce dôme tant que vous y êtes. Il est temps d’en terminer avec cette créature.
Oui, il leur fallait avancer, sa petite noble avait de moins en moins de chance de survie et Fairë ne se voyait pas ramener la diamantoise dans un sal été. Toujours concentrée sur la créature, elle demanda :
- Dîtes moi tout ce que vous savez sur les Mülleimer, leurs faiblesses et surtout, expliquez-moi ce qu’elle fou ici, si elle doit se trouver sur Irianeth.
Ce n’était peut-être pas le moment de poser ces questions, mais bientôt, la guerrière qu’était Fairë allait lancer son attaque et même elle parvenait à rester silencieuse lors d’un combat.
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Lun 16 Sep 2019, 10:08
Notre merveilleuse copine:
La première réplique de l’elfe m’arracha un sourire presque crispé. Encore heureux qu’on ne l’avait pas formé pour avoir peur, sinon j’étais bien mal barré dans ce brouillard avec elle… Pendant qu’elle parlait à sa monture pour lui ordonner de rester en arrière probablement, je jetais ma cape sur le côté et balançais ma jambe à sa suite pour descendre à mon tour. Profitant que j’ai le dos tourné et que le bouclier se réduisait, l’affreuse créature détritivore de la forêt noire commença ses assauts engagés. Sortant mon épée, Silvally, de son fourreau, je me mettais en garde auprès de la guerrière.
« Et bien… De souvenir, ce sont des poubelles sur pattes. Tant qu’elle ne sera pas repue elle nous traquera. Vous avez attendu tout à l’heure sa meute, non ? S’ils viennent jusqu’à nous, notre taux de réussite sera serré… »
Lorsque mon regard croisa celui de la bête grondante, un souvenir me revint aussitôt en mémoire, celui du test pour faire mes preuves et devenir apprenti-sorcier. Diantre ! Ce, pourrait-il que… Fronçant les sourcils, je tendais l’oreille, il n’y avait aucun bruit aux alentours. Si meute, il y avait, elle aurait déjà dû être là ! Ainsi, donc elle venait bien de mon imaginaire. L’enfant, que j’avais été, gardait un souvenir effroyable de ces épreuves et par je ne sais quel moyen, le brouillard magique avait réussi à saisir quelques fragments de cette journée effrayante. J’observais notre zone pendant que le bouclier réduisait encore et encore sa défense. Il n’y avait aucune ombre ici, pas la moindre, ce qui n’arrangeait pas mes affaires puisque je n’allais pas pouvoir m’en servir pour me déplacer à des points stratégiques.
« Cette beauté est de moi, je le crains. Sur Irianeth, nous avons des traditions quelque peu particulières et elle est le résultat d’un vieux souvenir d’enfance… Si on veut en venir à bout, son ventre sera sûrement la meilleure façon d’en finir. Leur peau est plus tendre en dessous ! Évitez sa gueule, sa queue et ses pattes. Oubliez son dos ou son front, elles ont la tête dure et le cuir tout aussi épais. »
Je venais à peine de finir de donner mes informations que le bouclier céda comme une bulle de savon sous le dernier assaut de la créature. Autour de nous, de fines particules rouges et rosés tombaient comme de la pluie. Notre dôme n’était plus et l’abominable chienne de la forêt noire bondissait de toute sa lourdeur sur nous. Je donnais une tape à l’arrière de ma monture pour la faire décampait et esquivais de justesse la gueule de l’animal en lui donnant au passage un bon coup de ma garde sur sa truffe de taupe. La femelle canidée n’eut pas l’air d’apprécier puisqu’elle s’empressa de mordre ma lame sans craindre son tranchant. Debout sur ses pattes arrière, sa gueule à quelques centimètres de mon nez, j’avais les effluves de ses chaires décomposées et de ses repas putrides qui me brûlaient les yeux en plus du nez. Par mes deux mains, je tentais de repousser l’affreuse et finis me concentrer sur ma lame pour l’embraser. Une gerbe de flammes bleues sortie du pommeau de mon arme pour se répandre sur l’acier. Les flammes léchant la peau fétide de la bête semblèrent la gêner suffisamment pour qu’elle se décide à me lâcher et reculer un peu le temps d’éteindre ses babouines calcinées. J’étais plutôt fier, ma poudre de fée sur ma lame venait de s’embraser avec succès et le métal semblait avoir bien résisté.
Elle était bien loin l’époque où la vue de cette bête m’avait pétrifié jusqu’à l’os ! Ah ! J’étais prêt à lui faire sa fête ! La posture assurée, un sourire narquois aux lèvres, je me jurais de l’ouvrir en deux si elle osait encore nous bondir dessus. Le brouillard du ressentir mon envie vengeresse, car j’eus l’impression qu’après cette première flambée, la bête de la forêt noire semblait moins imposante qu’à son premier assaut.
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Ven 04 Oct 2019, 17:19
Des poubelles sur pattes ? Tant qu’elle ne sera pas rassasiée, ils ne seront pas hors de danger ? Fairë ne put s’empêcher de sourire. Nul doute que si son mari avait été là, il n’aurait pas hésiter une seule seconde avec une rapprochement avec la Garde Royale qui, avant l’heure du repas, pouvait parfois être aussi effrayante que leur Capitaine. En garde aux côtés du sorcier, l’elfe repris de son sérieux et écouta la suite des explications du jeune homme. En gros : ils étaient dans la marde. Cela, Fairë l’avait compris dès l’instant ou elle était entrée dans le brouillard. Une mauvaise idée, le brouillard. Rapidement, le soleil de Diamant lui avait manqué, et lui manquait encore. Elle n’était pas effrayée au point de se demander si elle allait être en mesure de le revoir un jour, mais se mit tout de même à penser à sa deuxième maison. Nul doute que cette mission n’avait rien à voir avec la corvée patate qu’elle avait fait la semaine passée, pour avoir trop bu dans une taverne, et avoir bien failli se battra avec un alcoolique macho et raciste.
Et puis, Gédéon lui appris une nouvelle bien étrange. De lui ? De son esprit ? La jeune elfe ne quitta pas la créature des yeux, mais écouta avec grande attention les paroles de son partenaire de mission. Si Irianeth avait toujours eu un étrange attrait pour la jeune femme, de par son modernisme, son amour de la magie et cette bannière rouge, puissante, qui flottait parfois au vent des frontières avec l’alliance, ce genre de tradition dont parlait le sorcier ne lui disait rien qui vaille. Enfin, ce n’était pas le moment de juger les us et coutumes d’un autre pays que le sien. Non, peut-être aurait-elle le temps de questionner le sorcier d’argent lorsqu’ils auraient tuer cette créature. L’homme lui décrit alors les parties à attaquer, et celles à éviter. Fairë hocha la tête en signe de compréhension, et, à cet instant même, le bouclier qui les entourait vola en éclat, donnant un petit côté féérique à la scène.
L’elfe laissa le sorcier porter les premiers assauts, réfléchissant à un plan. Si seul son ventre était préférable, il fallait s’arranger pour glisser en dessous de la créature. Elle n’était pas très grande, mais suffisamment pour que la chose soit réalisable. Déterminée, Fairë ne prêta qu’une attention toute relative à la lame enflammée de son partenaire de mission, préféra lui dire, à voix haute.
- Gardez-la en respect, occupez là !
Et sans plus d’explication, elle pris le parti de se reposer sur ses sens elfiques. Son ouïe s’affina, ses pupilles se dilatèrent, et elle put ainsi optimiser ses sens et ses mouvements dans le brouillard qui l’entourait. Elle s’éloigna alors du combat et contourna la créature. Elle se repéra au bruit de l’acier sur la carapace du monstre, et s’approcha, perpendiculaire à lui, tâtant le sol, elle laissait ses sens travailler et la guider. Elle se répéta plusieurs fois : viser le ventre ! Et puis, en synchronisation parfaite avec Gédéon, elle se lança. La créature s’était levée, Fairë en profita pour se jeter sous elle, et lorsque la femelle Mülleimer voulu reposer ses pattes avant au sol, elle s’embrocha d’elle-même dans les lames affutées de l’elfe. Le sang de l’animal, noir et poisseux, se déversa alors sur le visage et l’uniforme de la Garde Royal, et le corps de l’animal tituba quelques pas, avant de s’écraser dans un râle de souffrance.
Allongée au sol, ses armes encore plantées dans l’abdomen de son adversaire, Fairë pris une profonde inspiration. Mauvaise idée. L’odeur du sang de la créature, bien plus proche de l’odeur répugnante de l’arrière de bon nombre de taverne, lui tira un haut le cœur. Elle se redressa, et, incapable de se retenir davantage, vomis à côté d’elle, avant de s’exclamer, à voix haute.
- BON SANG C’EST RÉPUGNANT !
Elle s’essuya la bouche de sa tunique, avant de tirer une nouvelle grimace. Elle s’était mise encore plus de sang sur son visage. Dans un long et bruyant soupire, elle se remis sur ses pieds. D’un sifflement, elle appela Orönte, qui débarqua de nulle part et refusa une caresse de sa part. L’elfe pouvait voir dans le regard de l’animal que ce dernier n’était pas adepte de l’odeur non plus. Fairë haussa les épaules, et s’avança vers le corps de la créature avant de récupérer ses armes. Une fois fait, elle se tourna vers Gédéon, n’accordant plus aucun regard à la créature.
- D’autres traditions traumatisantes sur Irianeth, ou nous pouvons avancer ? demanda-t-elle, avant d’ajouter. Essayer de penser à quelque chose de sympathique, la prochaine fois, souffla-t-elle.
Fairë attrapa les rênes d’Orontë, et monta sur son dos. Ils devaient retrouver leur demoiselle en détresse, avant que cette dernière ne soit dévorée par le brouillard. Nul doute que si cette entité était en mesure de jouer sur les peurs d’un sorcier, une jeune noble n’avait que très peu de chances de s’en sortir.
- Ne pourriez vous pas utiliser votre magie pour traquer notre échappée ? demanda-t-elle, finalement, fatiguée de ce brouillard et de sa non visibilité.
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Parandar
Sam 17 Oct 2020, 10:32
Rappel
Bonjour !
Le sujet est-il toujours d'actualité ? Sans réponse, il sera déplacé le 31 octobre dans les Archives.
Cordialement,
Staff de RPG-Chevalier
Crédit à Taëva. Réalisé pour l'usage par le Staff sur RPG-Chevalier seulement.
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Parandar
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