Bellum omnium contra omnes. [Uthred, Victor, Kael]

Un sourire malsain étira les lèvres du chevalier lorsqu’il vit, au loin, son nouvel adversaire s’activer pour retirer – de toutes les façons possibles – ce casque qui lui enserrait peu à peu son visage. Le Perlois espérait que son opposant ne serait pas en mesure de se défaire de cette attaque et que, comme son frère d’arme quelques minutes plus tôt, le fer l’emporte sur l’os et la chaire et qu’il s’écroule finalement, inerte, dans ce sol boueux. Il en fut autrement. L’écuyer Jadois – si c’était bien lui – lança un flash lumineux en direction d’Uthred, qui perdit tout control sur le casque de son adversaire, et dû faire quelques pas de reculs, tentant de se cacher de la lumière. Mais, ces deux sabres en mains, et son poignet droits abimés, ne l’aidait pas dans cette manœuvre. Il lui fallu un certain temps avec d’être capable de rouvrir les yeux. Ce fut la douleur de son genou droit qui craqua comme une biscotte au petit déjeuner qui lui fit lever ses paupières. Dans un râle de douleur, l’homme tomba à genou, sur celui qui tenait encore la route. A cette vitesse, les Piverts allaient le démembrer, et le tuer. Et cela, ce n’était même pas envisageable.

Autour d’eux, les combats faisaient rages. Les coups d’estocs s’échangeaient, l’acier résonnait. Uthred, un genou à terre, utilisa rapidement sa magie de guérison – la seule qui ne déclinait pas avec le temps, une chance ! Il ressentit une douce chaleur au niveau de son genou blessé et de son poignet. Les soins prodigués, sommaires et rapides, n’avaient en rien réparé les blessures qu’il avait subi. En revanche, la douleur s’était envolée, et un léger renforcement de ses articulations lui permit de se remettre sur pied, et de faire tourner ses deux sabres à la même vitesse. Ses faiblesses étaient là, connues de ses adversaires. Mais Uthred ne s’avouait pas vaincu. Pas encore.

Son regard se posa alors sur son adversaire. Le chevalier de la confrérie s’était approché, une lame de lumière en guise d’épée. Uthred n’eut guère le temps de s’émerveillée de ce pouvoir, l’aura verte qui entourait son adversaire le rappela vite à l’ordre. Son attaque, aussi. L’homme commença par quelque chose de simple. Le chevalier rouge para sans trop d’effort, la première offensive du soldat adversaire. Mais Uthred ne comptait pas se concentrer du tranchant de son épée pour s’assurer la victoire. Il n’était pas en mesure de gagner contre deux adversaires s’il ne s’en tenait qu’à cela. Il devait utiliser tout ce qu’il avait en son pouvoir pour la victoire. Tout.

Il fit alors vibrer, de manière très légère, le métal autour de lui. Quelle ne fut pas sa surprise de voir que son adversaire avait une épée à deux mains sur lui ? Une flamme s’alluma dans son regard, et tandis qu’il rendit son attaque physique à son adversaire, usant de ses deux lames, son esprit s’appropria l’épée double de son opposant. Celle-ci s’éleva dans les airs, et s’ajouta au combat. Trois épées s’abattaient maintenant sur le chevalier vert. Et Uthred, du coin de l’œil, surveillait l’arrivée de l’écuyer. Il y en avait pour le monde, il n’oserait pas rester en arrière, n’est-ce pas ?

Trois épées versus Victor  

Uthred ne retenait plus ses coups. C’était maintenant, ou jamais. Et autant dire, que jamais n’avait de place ici. Le chevalier rouge comptait bien éliminer ses deux opposants, aussi frais et nombreux soient-ils. Deux. Qu’est-ce que c’était, après tout, hormis un de plus que lui tout seul ? L’écuyer de la confrérie bloqua l’arme qu’il contrôlait avec son esprit, par une arbalète en bois. Et le chevalier qui les avait rejoints, coupa en un nombre indéfini de morceau, les deux lames que possédaient Uthred. Ces deux sabres. Ceux-là même qui l’accompagnait depuis un nombre important d’années, furent effacées de l’armada du chevalier en un clignement de cil. La rage du chevalier fut perceptible pour ces deux adversaires. Il bouillonnait sur place. Son visage s’était déformé en une grimace hideuse. Le Uthred sympathique et que tout le monde appréciait n’était pas là. Il était perdu dans la rage du combat, dans la violence de cette guerre qui ne lui fait pas de cadeau.

La douleur dans son poignet droit se rappel à lui et il laissa tomber le pommeau de son épée dans la boue dans laquelle ils pataugeaient.  Et puis, son genou le lança, fortement, alors qu’il forçait dessus pour se maintenir sur pied, et tenter par tous les moyens possibles de prendre l’avantage sur la seule lame qu’il possédait encore. La longue épée qu’il avait piqué au chevalier de jade était lourde, mais redoutable. Et combinée à son contrôle du fer, Uthred avait encore une chance de l’emporter. Il y croyait, jusqu’au bout de ses ongles. Et ce n’était pas de la fierté, ou une bête question d’orgueil. Non. A ce moment-là, le chevalier ne faisait seulement preuve que de détermination. De rage et de force destructrices, certes, mais de détermination néanmoins. On ne lui avait pas appris à abandonner ou s’avouer vaincu. On ne lui avait pas appris à se laisser battre aussi facilement. Uthred était un chevalier depuis plus d’une trentaine d’année. Il avait mené des escarmouches en terrain ennemi, des missions délicates, à Béryl, il avait vaincu la complexité politique de son pays et était parvenu à ranger à ses côtés, les politiciens et artistocrates les plus hauts placés de l’empire. Il avait été l’ami de l’ancien empereur, et le conseiller du plus jeune. Il avait vu ses frères mourir au combat, il avait vécu ce qu’il ne souhaitait à aucun homme, qu’il soit son ennemi ou non. Alors Uthred ne comptait pas abandonner, et si ces muscles souffraient, si ses os s’affaiblissait, sa tête elle, était à l’écoute, prête à tout. Faisant fonctionner ces machines qu’était son cœur pour mener à bien ce combat en deux contre un.

L’attaque télékinésique de l’écuyer, et cette éraflure qu’elle provoqua sur la joue gauche du Perlois, ne fit qu’augmenter d’un cran encore la détermination du chevalier d’Irianeth. Et la lame qu’il contrôlait encore brisa l’arbalète en bois, et vint fendre la chair de son adversaire au niveau de son épaule. Un grognement de victoire s’échappa de la moustache de sexagénaire, avant que son adversaire ne riposte, allongement son épée de lumière jusqu’à pénétrer la chaire tendre du bras du chevalier, qui lâcha cette fois-ci, un cri de douleur non retenue. Mais il n’avait pas le temps de se complaindre dans sa douleur, il était à la merci de ces adversaires, et cela, il ne pouvait pas se le permettre. Il se concentra alors, retrouva le contrôle de tous les bouts d’épées tombées et les lança, en dernier rempart, contre ces adversaires. Uthred n’était plus vraiment bien conscient de ce qu’il faisait, mais il se battait encore. Il devait toutefois se rendre à l’évidence. Ces chances avaient considérablement été réduites, voire même très certainement anéanties. Dans un souffle télépathique ? Uthred appela sa dernière chance de survie.

** Aquila.. Venez me chercher…**


HRP : Je vous propose un dé pour connaitre les effets de la dernière attaque d’Uthred, à savoir : un lancé de pleins de bouts d’épées en métal sur vos deux bonshommes !
1- Uthred doit vraiment être très fatigué, parce qu’il n’y a rien qui vous touche.
2- Quelques bouts d’épées vous touches, mais rien aux visages
3- Un bout d’épée ricoche sur l’armure de Victor et touche Kael au visage (cequetuveux)
4- Un bout d’épée ricoche sur l’amurer de Kael et ouche Victor au visage (cequetuveux)
5- Uthred a visé assez haut, et c’est tous les bouts d’épée qui arrivent au niveau de vos visages

L’attaque qu’Uthred venait de lancer était la dernière. Il était épuisé, au bout de ses forces et sa détermination vacillait autant que son équilibre. Ses blessures étaient nombreuses et si aucunes d’elles n’étaient mortelles, leur accumulation représentait un danger pour l’ancien qu’il était. Le chevalier devait tout de même avouer qu’il avait tenu bien mieux qu’il n’aurait put l’espérer. Qui aurait put prévoir se retrouver face à un chevalier de la Confrérie, et un écuyer du même ordre, en fin de bataille ? Lui-même n’avait jamais eu une occasion pareille ! Contre plusieurs soldats de bas étages, oui, mais deux membres de l’élite Jadoise, non. Le chevalier devait admettre – et ce fut sans aucune difficulté – que ces adversaires étaient redoutables. Bien entraînés, ils s’étaient adaptés l’un à l’autre rapidement, ne se gênant nullement pour leurs attaques contre le Perlois. Peut-être se connaissaient-ils, mais peut-être pas. Comment pourrait-il le savoir ? Son habilité à pénétrer l’esprit de ses adversaires étaient bien moindre que son contrôle du fer, pourtant sur le déclin.

Et puis, des arbalètes ennemies s’élevèrent autour de lui, menaçantes. Ses adversaires avaient en tête de l’achever, sans nul doute. Mais Uthred n’était pas prêt à mourir. Pas encore. Il avait encore bien trop de chose à faire. Il avait encore deux ans pour faire de Jean-Neige un chevalier. Deux ans pour voir son filleul grandit et l’ordre s’épanouir. Et puis, il allait sincèrement devoir penser à son héritage. Sa ferme, son élevage et son vignoble. Oui, il devait sortir d’ici, ne serait-ce que pour mettre ses affaires en place avant de définitivement passer l’arme à gauche. Mais ces arbalètes chargées, remettaient toute sa volonté de vie en question. Lorsqu’une forte bourrasque perturba la stabilité des armes. Un éclat d’espoir alluma le regard vert du chevalier. Aquila ne l’avait pas abandonné. La mercenaire valait peut-être plus que ce qu’on lui avait laissé croire jusque-là.
La Quscpasseribus, dans un couloir de vent, se posa derrière lui. Le regard du chevalier était rivé sur ces adversaires, mais il pouvait sentir la présence magique de la jeune femme. Et cette dernière eut une remarque sournoise et moqueuse.

- Si on m’avait dit que je viendrais sauver la peau du chevalier Uthred, lança-t-elle, son regard passant du rouquin à ses adversaires. Ne m’en voulez pas, je vous l’enlève, vous trouverez bien d’autres têtes à trancher, n’est-ce pas ?

Et Uthred se sentit soudainement plus léger. Le vent que contrôlait la mercenaire s’enroula autour du chevalier, et le souleva doucement. La Quscpasseribus passa ses bras fins autour du torse du rouquin avant de l’emmener avec elle dans les cieux de Turquoise. Uthred compris bien rapidement que ce n’était pas avec la simple force de ces bras que la magicienne l’avait enlevé à son combat perdu, mais bien grâce à sa magie. Remarquable, d’ailleurs. Le vol se fit tout en douceur, Uthred avait l’impression de flotter. Et si ses nombreuses blessures le lançaient, il en souffrait beaucoup moins que lorsqu’il avait les deux pieds sur terre. De la haut, il put observer le désastre de cette bataille. Il regardait les troupes amis fuir face aux troupes ennemies. Si la bataille n’était pas terminée, Uthred était certain de son dénouement. Il avait échoué. Il n’avait pas été capable de mener les troupes de l’empire à la victoire.

- Au moins vous n’êtes pas mort, lâcha la Quscpasseribus, surement perdue dans ses pensées à lui.

Le chevalier n’avait pas la force de pousser la mercenaire hors de son esprit, aussi ne fit-il rien. Elle lui avait sauvé la vie, il ne l’oublierait pas. La Qscpasseribus le déposa, quelques longues minutes plus tard au campement établis par l’empire et sans dire un mot, elle repartie sur le champ de bataille. Tout du moins, c’était ce qu’espérait le chevalier, qui se s’écroula de fatigue et manqua de peu de tomber à terre. Un sorcier à la carrure d’ours l’avait rattrapé et le menait à présent dans sa tête. Mais, combien de temps allaient-ils être en mesure de rester ici ? Surement pas longtemps…