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its time to begin, isn't ? ₪ hayshi

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Sam 28 Mar 2020, 21:07
[Accidentellement supprimé et perdu ce post, en éditant au lieu de répondre à la suite]


Dernière édition par Phriën le Lun 21 Sep 2020, 06:01, édité 2 fois
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Mar 02 Juin 2020, 08:25






It’s Time | 1580-01

Le coeur de Judith se brisa un peu en prenant conscience que sa consoeur était plus désemparée qu’elle ne l’avait cru au départ. Il y avait clairement un élément qui troublait la beauté devant elle… Or, la pauvre n’avait pas les mots pour le véhiculer. En temps normal, elle lui aurait serré la main en lui soufflant que tout irait bien, qu’elle était là pour la soutenir au travers de n’importe quelle épreuve… Mais le souvenir du recul expéditif de l’apprentie lorsqu’elle avait essayé de lui prendre les mains peu de temps après leur introduction était encore très présent dans son esprit. Elle devait donc oublier toute forme de contact physique et s’y prendre autrement pour remonter le moral de sa charge. Sans quoi, elle risquait de pousser Phriën plus loin et la situation ne pourrait s’améliorer si tel était le cas. Elle n’avait pas été sans noter à la force avec laquelle son interlocutrice tenait sa coupe.

- Si tu ne te sens pas à l’aise de parler de toi, ce n’est pas grave, voulut-elle la rassurer. Nous avons cinq belles années devant nous pour apprendre à se connaître. Tu n’as pas à tout dévoiler aujourd’hui, voire jamais. Tu partages ce que tu veux, rien de plus. Prend le temps d’assimiler les changements apportés par la cérémonie d’aujourd’hui. Je serai là quand tu seras prête. Elle marqua une courte pause avant d’ajouter : En fait, je serai toujours là, d’accord? Elle voulait que la jeune femme à la chevelure opaline comprenne qu’elle ne la pousserait pas davantage dans une direction qu’elle ne voulait pas prendre et qu’elle attendrait tant et aussi longtemps qu’il le faudrait pour qu’elle soit confortable avec l’idée de lui parler. L’expression de la sorcière s’assombrit toutefois, car elle avait quand même un commentaire à faire. L’alcool ne t’aidera pas à passer au travers de ce qui t’afflige. Elle aurait bien aimé ne pas avoir à faire de remontrance, mais elle se devait malheureusement de revêtir son rôle de maître un instant. Elle espérait seulement que sa compagne ne le prendrait pas comme un jugement sévère à son égard, mais plutôt comme la suggestion pour son bien-être que c’était. Jude espérait sincèrement ne pas causer la fermeture d’esprit de celle qui était désormais sa protégée. Cela ne changera tes idées que l’espace de quelques minutes… Puis tout reviendra en force une fois que l’alcool se sera dissipé de ton corps. Elle ramena un sourire sur son visage. Si c’est pour célébrer, par contre, c’est une toute autre histoire. Elle lui fit un clin d’oeil qui se voulait encourageant. C’est mieux accompagné d’un bon repas… et pris en modération.

La demoiselle partiellement diamantoise prit une gorgée de sa propre coupe. Elle pouvait comprendre comment on pouvait considérer les boissons alcoolisées comme étant du courage liquide… D’où l’importance de faire attention à sa consommation. N’empêche qu’elle n’avait plus vraiment d’appétit, s’étant déjà régalée du buffet depuis un bon moment déjà. Elle eut alors une idée : n’avait-elle pas proposé à Dzoné de quitter les lieux tout à l’heure? Ce serait le moment parfait pour le faire. Elle planta donc son regard azuré dans celui de sa compagne, ignorant l’aura autour de cette dernière. « Que dis-tu d’aller faire un tour dehors avant de revenir profiter des célébrations? … Ou pas. » ajouta-t-elle en haussant les épaules avec toute la désinvolture qu’elle était en mesure de simuler. Elle voulait donner le choix à son apprentie pour la suite des choses. « Notre carrosse n’est pas loin. »[/b] ajouta-t-elle pour s’assurer que Phriën comprenne que rentrer à la maison des T. Coudasaïe était une option, si jamais la foule réunie au Colisée était trop pour elle. C’était également une façon de lui faire comprendre que Hayshi l’incluait dans sa famille; ce qui était à elle l’était également pour sa compagne. « Allez, viens! » l’invita-t-elle joyeusement.

La sorcière guida sa cadette à l’extérieur, là où il y avait moins d’oreilles indiscrètes et d’yeux pour épier tout ce qu’elles faisaient. Elle ne força aucune conversation, profitant momentanément du silence. Elle se contentait de marcher sans destination précise. Elle croyait que toutes deux avaient besoin d’une courte pause.

Jude brisa éventuellement le silence en chantant une chanson midjin qui lui tenait à coeur et qui lui était venu spontanément en tête. Son inconscient s’était clairement inspiré des événements de la journée.



When you feel all alone
And a loyal friend is hard to find
You’re caught in a one way street
With the monsters in your head
When hopes and dreams are far away
And you feel like you can’t face the day

Let me be the one you call
If you jump, I’ll break your fall
Lift you up and fly away with you into the night
If you need to fall apart
I can mend a broken heart
If you need to crash, then crash and burn
You’re not alone


Crash and Burn - Savage Garden


La musicienne s’arrêta net lorsqu’elle croisa le regard sombre de Phriën. Elle ne parvenait pas à déterminer si la cause des yeux larmoyants de sa compagne était l’air qu’elle venait d’interpréter ou si c’était carrément autre chose. N’empêche qu’elle se sentit immédiatement coupable. Elle n’avait pas voulu causer de tort à son apprentie. « Je… Je suis vraiment désolée. » balbutia-t-elle, baissant promptement les yeux pour observer le bout de ses chaussures qui étaient soudainement très intéressantes. Ne pouvant s’empêcher d’en ajouter davantage, elle dit également : « Nous pouvons rentrer… au Colisée ou à la maison, comme tu le voudras. » Elle se gratta la nuque, évitant le regard de son interlocutrice.

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Lun 21 Sep 2020, 06:01

( la fin d'un cycle )
Les mains serrées avec force sur mon gobelet en métal froid, j'essayais le plus possible dee faire sortir les images du nourrisson hors de ma tête. Fixant le vide devant moi, frémissant au moindre bruit plus assourdissant que le bruissement des feuilles dans les arbres, j'essayais de m'ancrer dans la réalité. Essayant vainement de me concentrer sur le métal froid du gobelet, les faibles rayons de soleil caressant ma peau sensible et douloureuse, le bois morrt de l'arbre sur lequel j'étais assise.... Rien ne semblait me permettre de rester dans cette réalité-ci. J'avais constamment des flash-back de cet Examen de merde qui me revenait en mémoire. Le visage paisible du bébé endormi avant que je ne …. Non ! Non, non, non, non. NON ! Je secouai fortement la tête, perdue dans mes cauchemars et mes souvenirs. Je serrai plus fort encore le gobelet dans mes mains, et fini par en prendre une grande rasade, espérant que la brûlure de l'alcool coulant dans ma gorge puisse engourdit assez mes sens pour que je ne puisse plus penser à absolument rien d'autre que … Bah, rien. Juste, ne plus penser, point. Je pouvais vaguement voir périphériquement mon Maître, mal à l'aise et ne sachant pas trop quoi faire pour me faire aller bien. De toute façon, c'était peine perdue : Rien ne pourrait jamais mieux aller. Du moins, vraiment pas dans l'immédiat. Peut-être pas même avant de longues années. La brume et mon ancien démon de maître, je pouvais passer par-dessus. Mais le repas cuisiné à ce démon inconnu, et les mots vicieux de Violette étaient des blessures, des cicatrices qui ne partiraient peut-être jamais. Ça avait brisé quelque chose en moi, une genre d'innocence et de joie de vivre que j'avais, qui désormais m'était enlevé, perdu et détruit à jamais.

- Si tu ne te sens pas à l’aise de parler de toi, ce n’est pas grave. Nous avons cinq belles années devant nous pour apprendre à se connaître. Tu n’as pas à tout dévoiler aujourd’hui, voire jamais. Tu partages ce que tu veux, rien de plus. Prend le temps d’assimiler les changements apportés par la cérémonie d’aujourd’hui. Je serai là quand tu seras prête. Mon maître prit une inspiration. En fait, je serai toujours là, d’accord?

Mon cœur sembla s'alléger et s'alourdir tout à la fois. Elle avait réellement l'air sincère, et un petit quelque chose dans ses yeux – que j'évitais le plus possible de regarder – me disait qu'elle s'inquiétait réellement pour moi et ne voulait que mon bien. C'était quand même étrange tout cela, car nous avions pratiquement le même âge. Ce n'était pas quelque chose que j'avais connu auparavant dans ma vie. La gentillesse, la bonté, le fait d'avoir quelqu'un de présent qui prenait soin de moi, qui allait tout faire pour mon apprentissage, mon bonheur, pour me remonter sur la bonne pente alors que je m'enfonçais dans les limbes les plus profondes …. C'était nouveau, effrayant, enivrant. J'en voulais plus, mais en même temps, la terreur me figeait sur place. Je ne savais pas comment réagir à tout cela, ces petites marques d'affection, de reconnaissance …. Je soupirai bruyamment, haussai les épaules et hochai silencieusement la tête, sans un mot vraiment, fixant avec intensité le sable sur le sol poussiéreux. Un léger silence s'installa entre nous, mais sans malaise réel, plus comme un silence comfortable, qui me laissait le loisir de parler, ou de ne rien dire, de simplement assimiler les informations qu'elle venait me m'offrir, ainsi que sa présence calme et rassurante.

L’alcool ne t’aidera pas à passer au travers de ce qui t’afflige. Sa voix se fit plus froide, autoritaire et un brin menaçante, comme protectrice.

Je me sentis rougir, et je ne pus lever les yeux vers elle. Je les gardai fixé au sol, sans dire un mot, ne serrant que davantage ma coupe avant d'en boire un coup, défiante, blessée, terrifiée. Traumatisée et trembante, perclue de douleurs qui ne voulaient pas cesser, autant physiques que mentales. La voix de  mon maître s'éleva de nouveau dans l'air, un peu plus douce cette fois.

Cela ne changera tes idées que l’espace de quelques minutes… Puis tout reviendra en force une fois que l’alcool se sera dissipé de ton corps. Une seconde de silence, puis sa douce voix s'éleva encore une fois, faisant barrage à mon silence têtu. Si c’est pour célébrer, par contre, c’est une toute autre histoire. C’est mieux accompagné d’un bon repas… et pris en modération. Une certaine joie, un sourire dans sa voix me fit finalement lever les yeux vers elle.

- Pas faim, marmonnais-je.

Je n'avais pas envie de manger, et peut-être plus jamais si j'avais pu, mais malheureusement j'avais besoin de nourriture et de breuvage pour survivre. Si je pouvais me nourrir que de fruits, de légumes, de fromages et de pain, lorsque l'envie reviendrait, alors ça pourrait sans doute aller. Mais pour l'instant, la simple idée de manger me donnait envie de vomir, la nausée me prenait et c'était presque comme si elle ne m'avait jamais quitté depuis l'examen. Juste l'odeur du festin qui se trouvait plus loin pour les festivités de ce jour ne donnait la nausée. Je frissonnai violemment alors que les odeurs me vinrent aux narines, effluves poussées par le vent. J'eus un léger haut de cœur, que je tentai de dissimuler le mieux que je le pouvais. Je déposai à regrets ma coupe vide au sol. Si je faisais ne serait-ce qu'un seul geste pour aller la remplir, j'aurais des comptes à lui rendre, et sans doute même des explications à lui donner. Hors, je n'avais aucune envie de parler. Je croisai les bras contre moi, dans un maigre geste qui ne me protégeais d'absolument rien, pas même mes propres pensées.

« Que dis-tu d’aller faire un tour dehors avant de revenir profiter des célébrations? … Ou pas. » Hayshi haussa les épaules, comme si tout allait pour le mieux, alors qu'en réalité, rien n'allait. Ses yeux d'un bleu si inoubliable s'étaient posés dans le noir profond de mes yeux terrifiés.

Elle abandonna l'idée aussi vite qu'elle l'avait proposé. Je n'avais aucune envie de voir des gens, encore moins de devoir subir leur présence à tous. Faire semblant de sourire, de manger, d'être heureuse alors que dans ma tête, tout se bousculait …. Non. La seule chose dont j'avais envie en ce moment, c'était de m'enfermer dans le cocon chaud et douillet de mes couvertures, et de ne plus quitter ma couche avant un long moment. Mais sans doute que mon maître ne me laisserait pas faire. Encore moins sans me poser mille et unes questions, même si elle avait promis de ne pas le faire. Elle avait tout de même le devoir de veiller à ma santé, à mon éducation et tout le reste.

« Notre carrosse n’est pas loin. »

Je clignai des yeux. Un …. Carosse ?

« Allez, viens! »

Je ne savais pas si c'était sa gentillesse, son enthousiasme ou l'aura blanche autoour d'elle qui faisait que j'avais tout de même envie de la suivre, elle. Pourquoi seulement elle et personne d'autre ? Ce n'était pas que parce qu'elle était mon maître, si ?  Est-ce que tous les maîtres et les apprentis avaient ce lien entre eux ? Est-ce que tous voyaient une lumière blanche autour de leur ma ître ? On disait souvent qu'un lien spécial s'installait entre le maître et l'élève. Je finis par hausser les épaules et me levai lentement, faisant attention à bouger le moins possible pour ne pas trop éveiller toutes les douleurs dans mon corps tout entier. Vivement que je sois dans un lit douillet et moelleux, sans rien ni personne autour de moi. Rien que le silence et la noirceur. Et la paisible évasion d'un sommeil sans rêves. Enfin, j'espérais.

Nous nous dirigions lentement vers le carosse de mon maître alors que celle-ci fredonnait doucement une chanson dans une langue autre. Les paroles raisonnaient d'une mélancolie et d'une faible lueur d'espoir, comme une bouée de sauvetage, comme une lumière dans l'océan de pénombre qui m'entourait et menaçait de m'engloutir. Je n'aurais pu dire si elle la destinait à quelqu'un, ou si je comprenais réellement ce que la chanson voulait dire, mais c'était l'impression que ça me donnait. La mélodie me fit monter les larmes aux yeux, et je pris une grande inspiration pour ne pas laisser couler les larmes qui noyaient mes yeux. Hayshi s'arrêta tout brusquement, ses yeux croisant les miens, avant qu'elle ne les baisse, gênée ou se sentant pas bien de m'avoir fait pleurer. Mais ce n'était pas plus mal, car ça me faisait sentir comme si j'appartenais à quelqu'un, ou comme si je comptais pour quelqu'un. Comme si elle avait chanté pour me rassurer, m'apaiser. Mais je n'aurais pas réellement pu le dire avec certitude. Ce n'était que les impressions que la mélodie fredonnée à voix basse me laissait.

« Je… Je suis vraiment désolée. »

Sa voix était basse et ses yeux baissés refusaient effectivement de croiser les miens.

« Nous pouvons rentrer… au Colisée ou à la maison, comme tu le voudras. »

- Je veux rentrer, fis-je dans un murmure.

Rentrer, me coucher et dormir, ne plus réfléchir, ne plus penser. Peut-être allais-je même pouvoir avoir une potion pour dormir confortablement sans que mes nuits ne soient pleines de cauchemars et de terreurs.



( Pando )
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Jeu 08 Oct 2020, 10:39






It’s Time | 1580-01

Apprendre à discerner les différentes émotions et réactions de son apprentie s’annonçait être tout un défi… La jeune femme au teint chocolaté parlait peu et gardait ses pensées pour elle. Par chance, Hayshi était patiente… Bien qu’un peu maladroite à ses heures. Elle continuerait d’essayer de faire apparaître un sourire sur les lèvres de Phriën, et ce, peu importe le temps que cela prendrait.

La noble ne savait toutefois pas sur quel pied danser après son choix de mélodie peu… judicieux, vu les circonstances. D’où les larmes de sa protégée, sans doute. Na’aril avait inconsciemment tiré son inspiration de l’ambiance. Elle n’avait eu aucune mauvaise intention, mais elle s’en voulait quand même d’avoir ainsi amplifié les émotions négatives de sa cadette.

La sorcière répondit à la requête de son apprentie avec un hochement de tête. Elle se doutait que ce serait la décision que prendrait sa compagne. Ce n’était pas pour rien qu’elle les avait sorties du Colisée sous prétexte de prendre un peu d’air frais pour ensuite proposer de retourner à la maison. Phriën pourrait alors bénéficier d’un environnement plus calme, où elle ne sentirait plus le lourd poids du regard des autres. Judith comprenait le sentiment; elle-même avait parfois besoin de s’isoler pour laisser libre cours à ses angoisses… Puis les régler à sa propre façon, bien qu’elle ne recommanderait jamais sa technique à quiconque d’autre.

- Suis-moi, alors. La demi-midjin changea de cap pour se diriger vers le lieu où se trouvait son carrosse. Je te ferai faire une visite rapide du manoir lors de notre arrivée, afin que tu aies minimalement quelques points de repères pour t’orienter… Donc, il y aura un délai avant que tu puisses réellement te reposer, mais je tâcherai de ne pas m’attarder inutilement aux endroits que tu auras le plaisir d’explorer à ton rythme par la suite.

Sur ce, Hayshi avisa mentalement le cocher de leur arrivée imminente, puis prévint la gouvernante de préparer une chambre d’invité. Elle ne revenait pas seule ce soir.

À vrai dire, elle ne reviendrait plus seule avant un bon moment… Et cette pensée ne la dérangeait pas le moins du monde. Pas si c’était avec Phriën qu’elle revenait...

- As-tu tout ce dont tu as besoin ou dois-tu récupérer tes effets personnels à la Forteresse? Nous pouvons également envoyer quelqu’un les chercher demain si tu ne te sens pas d’attaque pour l’instant. Ah, nous voici. Le duo était déjà arrivé. Le cocher les salua puis ouvrit la porte du carrosse. La Coudasaïe attendit que sa compagne lui confirme son choix concernant ses possessions. Il fut décidé de s’en occuper le lendemain. Après toi, ma chère, fit la guérisseuse. Elle prit place sur le banc opposé de Phriën. Tu peux te détendre. Je te ferai signe quand nous serons au manoir.

Jude sourit à sa charmante charge. Elle espérait que ce moment de répit lui ferait le plus grand bien. Quant à elle, elle se contenta de regarder le paysage défiler sous ses yeux bleus. Elle fredonna un air joyeux, ayant appris de son erreur. Elle planifiait déjà tous les changements qui devraient avoir lieu afin d’accommoder son apprentie. C’était désormais sa mission d’assurer non seulement l’éducation de sa cadette, mais aussi de tout faire en son pouvoir pour qu’elle connaisse le bonheur. Une partie d’elle aimait bien l’idée de redécorer certaines pièces et de profiter d’une autre présence féminine. Elle appréciait sa mère et leurs domestiques, certes… Mais ce n’était pas pareil.

L’autre partie… L’autre partie se demandait comment gérer la délicate situation qu’était la relation maître et apprentie entre âmes soeurs. Ça ne devait pas être commun… Et personne ne pouvait le savoir outre que les deux personnes concernées. L’éthique de la chose était questionnable aussi. Cependant, les dieux ne les avaient pas réunies pour rien… Le temps leur révèlerait bien cette raison mystérieuse. Sauf que pour l’instant, Hayshi ne savait pas comment aborder le sujet. Aujourd’hui n’était clairement pas le bon moment, déjà qu’elle ne savait pas quoi en penser elle-même… Or, elle ne pourrait pas éternellement remettre ça à plus tard non plus. Peut-être pourrait-elle demander l’avis d’un de ses cousins?

… Elle y réfléchirait quand elle sera seule.

Le manoir de la branche bleue des T. Coudasaïe fit son apparition au bout d’environ une heure de voyage. Une porte de fer forgé entourée d’un épais mur de pierres limitait l’accès au domaine. Un long chemin bordé d’arbres menait jusqu’à l’entrée principale, laquelle se trouvait en haut d’escaliers. Le carrosse s’arrêta à cet endroit. La noble fut la première à descendre et elle salua sa mère et la gouvernante qui les attendaient. « Je vous présente dame Phriën Dzoné, qui sera à ma charge pour les cinq prochaines années. » Elle se tourna vers son apprentie. « Phriën, je te présente ma mère, Michie. À ses côtés se trouve notre gouvernante, Abrielle. » Elle ajouta à l’intention de leur employée : « Je vous demande d’en prendre soin aussi bien que vous le feriez pour n’importe quel membre de notre famille. Est-ce que sa chambre est prête? » La domestique répondit par l’affirmative. « Parfait. Veuillez s’il-vous-plaît lui préparer un bain. » Judith se tourna vers son apprentie. « Laisse-moi le plaisir de te montrer ta demeure pour les cinq prochaines années, ma chère. »

La matriarche salua les deux jeunes femmes après avoir souhaité la bienvenue à l’apprentie. Elle les laissa à leur visite tandis qu’elle retournait à sa lecture.

La sorcière guida sa compagne dans les grands corridors aux plafonds élevés et parsemés de colonnes. Elle expliqua que les tableaux suspendus aux murs blancs représentaient soient des membres éminents de sa famille, soit des scènes historiques ou simplement de tableaux achetés afin d’encourager les artistes de ce monde. Il y avait fréquemment des bouquets de fleurs, parfumant légèrement l’air de la maison. Hayshi montra à sa cadette où se trouvaient la cuisine, la salle à manger intérieur, le grand salon et ainsi de suite. Elle s’attarda un peu à la bibliothèque, où de nombreuses étagères étaient remplis de livres de tous genres. Elles montèrent ensuite à l’étage. « Dans cette aile se trouvent mes quartiers. De ce côté-ci se trouvent ceux de ma mère. Ah, si nous continuons par ici, nous nous trouvons dans l’aile des invités. » Elle s’arrêta devant une chambre. « Voici où tu seras maîtresse des lieux : ta chambre. » Elle ouvrit la porte et laissa Phriën entrer avant elle et admirer le lit baldaquin qui était définitivement le point focal de la pièce. Elle se dirigea ensuite vers les portes vitrées et tira les rideaux, révélant un petit balcon. « Tu as une vue sur l’avant de notre domaine, soit par où nous sommes arrivées. Comme tu peux le constater, tu as une grande armoire où mettre tes vêtements et même une salle de bain privée. Il y a un petit bureau dans ce coin. N’hésite pas à me le dire s’il est trop petit et que tu préfèrerais avoir un modèle différent. Nous pouvons également changer les couvertures, ajouter les décorations de ton choix et… faire à peu près tout ce dont tu peux rêver. » Elle lui fit un clin d’oeil. « Je te laisse te reposer maintenant. Comme tu peux le constater, ton bain est prêt. Ah! Tu peux utiliser la clochette sur ta table de chevet si tu as besoin d’assistance et un domestique devrait arriver rapidement. Pour ma part, je vais aller profiter d’un bon thé au jasmin dans notre salon. Il n’y a rien de mieux pour se détendre avant d’aller au lit. Sens-toi libre de me joindre pour une collation ou de simplement rester ici. Je ne t’oblige à rien. Dans l’optique où tu aimerais mieux rester ici, je te souhaite de passer une excellente soirée. Nous nous verrons demain matin. Je t’en prie, fais comme chez toi. »

La demoiselle au teint bleuté sourit une dernière fois, puis quitta ce qu’elle espérait être le havre de paix de son apprentie. Elle se dirigea au rez-de-chaussée afin de profiter de l’encas, tel qu’elle l’avait mentionné.

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Ven 27 Nov 2020, 16:18

( la fin d'un cycle )
Tous les souvenirs qui revenaient en force depuis l'Examen me laissaient fatiguée, épuisée et à cran. Ce n'était pas seulement ceux du dernier Examen, non, mais aussi ceux du premier que j'avais passé, et échoué. Je n'avais aucune patience, préférant me terrer dans le silence et le noir, me réfugiant dans l'alcool et la solitude. Je ne supportais personne autour de moi, proche de moi. Je n'avais pas envie de voir les gens s'enquérir de ma santé mentale ou physique. Je voulais juste qu'on me laisse en paix dans un coin sombre, cachée à la vue de tous. Je n'aimais pas le regard des gens sur moi, sur mon corps, sur mes émotions ; je n'aimais pas que les gens puissent entendre mes pensées, alors je les gardaient bien enfermées dna sune grande tour impénétrable, infranchissable. J'étais comme un bloc de glace, froide, distante et innaprochable.

Pourtant, Hayshi, mon maître pour les cinq prochaines années, se comportait avec tout le naturel du monde, n'essayant même pas de me faire sourire alors qu'elle voyait qu'elle n'avait aucune chance. Elle ne me regardait pas avec cette pitié dégoûtante dans les yeux, heureusement. Son jugement restait neutre et ses paroles me promettaient simplement de me protéger et d'être là pour moi, lorsque j'en sentirais l'envie. Elle était là pour moi, et allait attendre que j'aie envie de me confier, de m'ouvrir et de brisr mes murs de glace, ou de la laisser y pénétrer pour qu'elle puisse découvrir ce qui s'y cachait. Elle ne m'imposait rien, me laissant gérer le tout à mon rythme, me proposant toutefois de m'entrainer et de me protéger, que je le veuille ou non. C'était correct pour moi. J'allais apprendre, tout en ayant une paix relative, sans qu'elle ne me force à quoi que ce soit d'autre. Je parlerais et m'ouvrirais lorsque j'en aurais envie, point.

La mélodie que mon mai;tre avait chanté résonnait toujours à mes oreilles, sa voix douce et prometteuse. Avec sa voix, son sourire, je pouvais presque voir une lueur parmi les ténèbres, une lueur d'espoir que tout allait mieux aller, que j'allais réapprendre à sourire, éventuellement. C'était en quelque sorte rassurant, de savoir qu'elle ne me laisserait jamais tomber, peu importe ce qui allait arriver dans le futur. Puis bon, j'allais devoir apprendre à vivre avec elle pour les cinq prochaines années. J'allais tout de même devoir faire un effort éventuellement. Mais pas tout de suite ; pour l'instant, j'avais surtout besoin d'espace.

- Suis-moi, alors. Une voix douce me tira de mes rêveries, et je suivis mon maître en silence vers la promesse de calme et de solitude. Je te ferai faire une visite rapide du manoir lors de notre arrivée, afin que tu aies minimalement quelques points de repères pour t’orienter… Donc, il y aura un délai avant que tu puisses réellement te reposer, mais je tâcherai de ne pas m’attarder inutilement aux endroits que tu auras le plaisir d’explorer à ton rythme par la suite.

J'hochai la tête. Je ne voulais même pas regarder les festivités qui se déroulaient autour de moi. Trop de gens, trop de bruits, trop de ….. Trop. Avant même que je ne puisse répondre que je n'avais que peu d'effets personnels à aller chercher, le cocher et son carosse arriva. Enfin ! Aller les chercheer tout de suite signifiait de devoir se mouvoir dans la foule de gens en liesse, de la musique et ses festivités, de devoir potentiellement parler à d'autres ou prendre part à un festin qui ne me faisait aucune envie.

- Demain … Demain serait mieux. Ma voix se fit fatiguée.

Une fois montée dans le carosse, la jolie femme bleue qui serait mon maître monta à ma suite, et l'habitacle commença à rouler peu de temps après. Je n'avais qu'à me détendre pour l'instant. Assise face à moi, elle me fit un sourire qui se voulait rassurant, et qui aurait pû faire fondre n'importe quelle glace, mais je n'y portai que peu d'attention pour l'instant, me contentant d'apprécier silencieusement l'espace qu'elle me laissait et fermai les yeux, posant ma tête contre la vitre. Enfin, le silence. Il s'amplifiait, confortable, tandis que nous roulions de plus en plus loin du Colisée et du grand rassemblement trop joyeux. J'en profitai pour méditer et remettre mes émotions dans leur grande tour de glace, innacessible pour tous. Mon maître se mit à fredonner un petit air, mais étrangement, ce bruit-ci ne m'irritait pas. Je le tolérais bien, et il ne dérangeais aucunement ma méditation. L'air m'aidait à me détendre, et je lui en fut reconnaissante, malgré qu'elle ne le saurait jamais. Ouvrant finalement les yeux lorsque je sentis le roulement du carosse diminuer lentement, j'eus tout juste le temps de voir un épais mur de pierres encercler un manoir tout aussi grand et resplendissant. Écarquillant momentanément les yeux de surprise, je me dis que je n'étais vraiment pas mal tombée. N'ayant que peu d'amis, et absolument aucune famille et n'ayant pas eu la plus belle vie qui soit, je m'étais toujours accomodé de très peu, n'utilisant souvent que le strict nécéssaire. Ça allait aussi être une autre chose à laquelle j'allais devoir m'adapter. Le fait de savoir que je n'allais manquer de rien, et que presque tout ce dont j'aurais envie allait être à ma portée, sans même avoir à faire quoi que ce soit. Étrange, mais …. réconfortant, en quelque sorte. J'allais devoir m'y habituer.

« Je vous présente dame Phriën Dzoné, qui sera à ma charge pour les cinq prochaines années. » Aux paroles de mon maître, je ne pus retenir un reniflement moqueur. Moi ? Une dame ? Un léger rictus froid franchit mes lèvres. J'étais absolument tout sauf une dame, enfant bâtarde d'une prostituée, ancienne esclave de plaisir sans famille et sans aucuns droits. Je les regardai froidement, à demi cachée derrière mes cheveux blancs qui tombaient en douces boucles contre mon visage, cascadant jusque dans le milieu de mon dos. Je ne leur offrit qu'un hochement de tête un peu hostile, très peu à l'aise de devoir rencontrer autant d'étrangers en si peu de temps. J'écoutai d'une oreille seulement les directives données, et je sus que j'allais tout de même être entre de bonnes mains, qu'on allait réellement prendre soin de moi et me protéger. Je n'avais même pas à préparer mon bain moi-même ! J'étais si habituée à tout faire seule que j'avais l'impression de rêver éveillée. Hayshi se tourna finalement vers moi.

« Laisse-moi le plaisir de te montrer ta demeure pour les cinq prochaines années, ma chère. »

J'appréciai rapidement l'endroit aéré et rempli de fleurs qui sentaient bon. L'endroit était assez grand, et faisait changement de l'enfermement de pierres qu'était la forteresse. Je me sentais respirer, ici. Je ne jetai qu'un furtif coup d'oeil aux cuisines, refusant presque violemment d'y entrer, frissonnant et tentant de chasser le souvenir du sang qui coulait librement. Je recommençai à respirer librement que lorsque Hayshi me montra la bibliothèque. Je savais que j'allais passer un long moment parmi les bouquins tous aussi vieux les uns que les autres. L'odeur de l'encre et des pagues vieillies m'apaisait, mais je fus tirée hors de la pièce pour finalement me retrouver là où se trouvait l'entrée des quartiers de on maître. Elle avait une aile entière à sa disposition ? Je n'avais toujours eu qu'une simple chambre pour moi seule, et c'était ce que j'avais eu de plus luxueux à la forteresse. Je me sentais légèrement dépassée par tout ceci, et je commençais à avoir envie de me retrouver seule pour digérer tout cela et accepter ma nouvelle vie.

« Dans cette aile se trouvent mes quartiers. De ce côté-ci se trouvent ceux de ma mère. Ah, si nous continuons par ici, nous nous trouvons dans l’aile des invités. » Puis, un petit moment plus tard, nous nous arrêtions devant une porte fermée. « Voici où tu seras maîtresse des lieux : ta chambre. » Eun énorme lit à baldaquin, d'énormes fenêtres avec des rideaux qui cachaient bien la lumière extérieure, et même un balcon ! Les yeux écarquillés, je ne touchai à rien, me contentant d,admirer la richesse dans laquelle j'allais baigner poour un certain moment. « Tu as une vue sur l’avant de notre domaine, soit par où nous sommes arrivées. Comme tu peux le constater, tu as une grande armoire où mettre tes vêtements et même une salle de bain privée. Il y a un petit bureau dans ce coin. N’hésite pas à me le dire s’il est trop petit et que tu préfèrerais avoir un modèle différent. Nous pouvons également changer les couvertures, ajouter les décorations de ton choix et… faire à peu près tout ce dont tu peux rêver. » J'avais tellement connu ce qu'il y avait de plus simple que je ne savais même pas quoi en penser, ni même avoir l'idée de décorer. « Je te laisse te reposer maintenant. Comme tu peux le constater, ton bain est prêt. Ah! Tu peux utiliser la clochette sur ta table de chevet si tu as besoin d’assistance et un domestique devrait arriver rapidement. Pour ma part, je vais aller profiter d’un bon thé au jasmin dans notre salon. Il n’y a rien de mieux pour se détendre avant d’aller au lit. Sens-toi libre de me joindre pour une collation ou de simplement rester ici. Je ne t’oblige à rien. Dans l’optique où tu aimerais mieux rester ici, je te souhaite de passer une excellente soirée. Nous nous verrons demain matin. Je t’en prie, fais comme chez toi. »

- Je …. Je n'ai pas très faim. Mais … Merci. Mais, euh …. Je n'ai que ces vêtements avec moi, pour l'instant … Ma voix se fit timide, n'ayant pas l'habitude de demander quoi que ce soit

Hayshi sonna la cloche et donna des instruction pour des vêtements à la domestique, qui me fit un sourire. Puis, la jolie femme bleue quitta enfin en me souhaitant une belle soirée, et je fus enfin seule.

J'allai dans le bain pour commencer, me délestant de mes vêtements et m'immergeant rapidement sous l'eau, hurlant à pleins poumons. Hurler sous l'eau était bien pour ne pas se faire entendre et se délester d'un certain poid. Ça faisait un bien fou. Je ne savais pas ce que demain me réserverait, mais je savais que ça allait être mieux que tout ce que j'avais pu connaître jusqu'ici. J'allais aussi pouvoir admirer la vue le lendemain, apprécier la chambre et tout ce que j'avais désormais. Aujourd'hui, c'éait trop, simplement trop. Après mon bain, sans doute allais-je retourner à la bibliothèque pour me chercher un livre et lire un peu avant de dormir. J'avais besoin de solitude et de temps pour tout accepter, et demain, j'allais admirer mon nouveau chez moi, ainsi donner plus d'attention à la chambre qui était désormais mienne. Ce soir, c'était simplement trop.

Je sortis la tête de sous l'eau et fermai les yeux un instant, profitant de la chaleur du bain, du silence et de la solitude totale de l'endroit, relaxant réellement pour la première fois depuis ce putain d'Examen.




( Pando )
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Mar 01 Déc 2020, 14:48






It’s Time | 1580-01

Lanoble se sentait comme un moulin à paroles. Il y avait tant de choses à expliquer à son apprentie que la bouche ne lui arrêtait pas. C’était à se demander si ses directives auraient une fin un jour… Elle devait passer pour un maître un peu trop zélé… Mais elle ne voulait que mettre l’humaine à l’aise pour que son premier soir ne soit pas trop anxiogène. Ce n’était pas évident de se retrouver propulsée dans un nouvel environnement sans avoir eu la chance de se préparer - physiquement ou mentalement. La sorcière devait être certaine que sa cadette ne serait pas trop déstabilisée le lendemain. La pauvre semblait déjà être à fleur de peau… S’il fallait qu’elle n’ait pas la moindre idée d’où se diriger après son réveil, ce serait encore pire.

Il fallut quelques instants pour que Hayshi termine son discours plus long qu’un dragon, mais elle finit de penser à de nouvelles précisions à ajouter. Elle avait fait le tour de ce qui était le plus important pour le moment. Elle croyait être bonne pour libérer Phriën de son interminable babillage, voire qu’elle était même rendue au seuil de la porte, lorsque sa cadette lui rappela qu’elle n’avait pas de vêtements de rechange. La demi-midjin se mordit l’intérieur des joues jusqu’à ce qu’un goût ferreux apparaisse. Elle n’était pas surprise par le refus de sa compagne de la rejoindre plus tard… Mais elle l’était d’avoir oublié de lui faire préparer une tenue de nuit. Qu’elle pouvait être stupide à ses heures!

La Coudasaïe se maîtrisa aussitôt et se retourna vers son apprentie. « Tu as raison, pardonne-moi. Il y a tant de choses qui se chamboulent dans ma tête que ce détail m’a échappé. » Elle revint sur ses pas et secoua la clochette. Une employée de la famille ne tarda pas à venir les rejoindre. « Ah, ma chère, pourriez-vous trouver une robe de nuit pour dame Phriën? » Elle précisa qu’il était possible de piger dans ses vêtements les plus larges s’il n’y avait pas d’alternative. Ce serait mieux que rien pour cette nuit… La situation pourrait être corrigée dès le lendemain. Il faudrait toutefois nettoyer ce que portait présentement son élève, car celle-ci en aurait besoin le lendemain et elle était loin d’avoir les mêmes mensurations que son maître. « Repose-toi bien, » fit Jude à l’intention de Phriën. « Demain sera une autre journée chargée, donc profites-en pendant que tu le peux encore. » Ça ne pouvait être autrement avec un aller-retour à Pikay afin de récupérer les affaires qui avaient été laissées derrière aujourd’hui.

Fidèle à sa parole, la demi-midjin ne tarda pas à se retrouver au salon avec son thé au jasmin. Elle y ajouta un peu de sucre et le sirota doucement, pensive. Que devait-elle faire avec le fait que Phriën était son âme soeur? Est-ce que cela affecterait la qualité de son enseignement? Y aurait-il de vilaines rumeurs si cela devait s’ébruiter? Son apprentie en était-elle consciente, seulement? Le mythe des âmes soeurs était relativement connu un peu partout dans le monde, mais ne sait-on jamais…

Tant de questions, si peu de réponses…

D’un autre côté, la jeune femme ne pouvait taire cette impression que leur jumelage était pour le mieux. Elle avait un pressentiment que quelque chose de bon en ressortirait. Sa protégée était rongée par un mal intérieur qu’elle seule connaissait… Hayshi savait plus que quiconque à quel point la prison de son propre esprit pouvait faire des dommages considérables. Ce n’était pas pour rien qu’elle avait développé son mécanisme d’adaptation peu orthodoxe… et plutôt malsain. Elle espérait de tout coeur que cette empathie l’aiderait à apporter tout le support dont son apprentie avait besoin afin que cette dernière n’ait pas recours à ces mêmes habitudes dévastatrices.

- Je me doutais bien que je te trouverais ici, fit sa mère, Michie.

L’héritière salua sa génitrice qui avait le même teint bleuté qu’elle. Les deux discutèrent longuement, tel qu’il leur arrivait régulièrement de faire quand la sorcière était dans les parages. Avoir une apprentie bouleverserait leur quotidien, c’était inévitable. C’était à la fois une source de fierté et d’inquiétude pour Hayshi. Celle-ci était heureuse d’avoir le soutien de sa mère.

ρ(^o^)♪ ρ(^o^)♪ ρ(^o^)♪

Jude se leva dès l’apparition des premiers rayons de soleil. Son sommeil n’avait pas été particulièrement réparateur, considérant qu’elle avait passé une bonne partie de la nuit à réfléchir à tout ce dont aurait besoin sa nouvelle protégée. Elle conclut qu’elle était aussi bien de profiter du calme matinal. Elle enfila une robe à taille empire de couleur blanche, avec un ruban rose à la taille. Après une éternité à brosser ses cheveux jusqu’à ce qu’ils deviennent luisants, elle se les attacha tel qu’elle avait l’habitude de le faire. Elle les décora de quelques fleurs pour le simple plaisir de le faire.

La noble récupéra alors son rebec, qui était toujours bien rangé dans un coin de ses quartiers… à l’instar de toute sa collection d’instruments de musique. Puis elle se dirigea vers l’extérieur, marchant dans l’allée menant au manoir. Elle adorait les arbres qui s’étendaient à perte de vue, même en hiver. Elle se lança dans une mélodie qu’elle trouvait tout aussi inspirante que la nature autour d’elle. (Écouter la musique ici.) Elle se permit d’agrémenter la pièce musicale d’une danse simple. Ainsi à l’extérieur, elle n’avait pas à craindre de déranger qui que ce soit.

Sa prestation sans public terminée, elle ferma les yeux et soupira de soulagement. Elle inspira ensuite l’air frais. La musique et la danse lui avaient toujours fait le plus grand bien. C’était les seuls moments où elle pouvait se permettre d’être elle-même et de s’abandonner à ce qu’elle ressentait. Tout s’exprimait mieux avec un rythme mélodieux, selon elle.

Sereine, elle retourna lentement vers le manoir. Elle n’était pas pressée et comptait bien savourer la température clémente pour un mois d’hiver. Le paysage était aussi somptueux avec le soleil levant.

On lui annonça que le petit-déjeuner était prêt peu de temps après qu’elle soit revenue à l’intérieur. Hayshi remercia le serviteur, lui confiant son instrument de musique, et se rendit à la salle à manger. Elle était la première arrivée, ce qui n’avait rien de surprenant. Elle avait été plutôt matinale… Elle se servit joyeusement dans les plateaux de fruits, fredonnant le même air que ce qu’elle avait joué au rebec. « Pouvez-vous demander à dame Phriën si elle désire se joindre à nous? » demanda-t-elle à une autre domestique. C’était important pour la sorcière qu’elles partagent leurs repas, surtout le déjeuner. Cela leur permettrait de faire un tour de leur horaire pour la journée et c’était une habitude qui valait la peine d'instaurer, à son avis.

Codage par Libella sur Graphiorum






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Parandar
Sam 15 Mai 2021, 13:16


Rappel


Bonjour !

L'un des participants de ce RP est devenu inactif. Souhaitez-vous conservez ce rp le temps de faire une réponse de clôture ? Sans précision, il sera déplacé le 22 mai dans les Archives.

Cordialement,

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