Tel un oiseau tombé du nid, un aigle observait les lieux. Oiseau de proie parmi tant d’autres, l’on ne saurait se méfier qu’il puisse avoir une quelconque intelligence. Pourquoi se méfier, de toute manière ? Il y avait tellement d’oiseaux ici et là, qu’un de plus, un de moins, quelle différence cela ferait ? On sous-estimait souvent l’importance que pouvait avoir un emplumé sur patte. Car voilà, cet oiseau n’était pas un oiseau si ordinaire que cela, et ce qu’il observait le faisait rire intérieurement. Mais qu’observait-il donc ? Rien que des humains, oui, des humains pathétiquement faibles, pleurants, gémissants. Et d’autres qui étaient pathétiquement conciliants et gentils. Des gens qui se disaient sans arrière pensée sans doute. Pourquoi y aurait-il une arrière pensée en consolant une jeune femme aux formes voluptueuses qui avait vraisemblablement besoin d’aide ? Hérésie que de penser le contraire. Ou bon sens. L’oiseau ne pensait aucunement en la bienveillance des bons samaritains entourant la jeune femme. D’un battement d’aile, il s’en alla de cette vue grotesque et inintéressante. Car il avait estimé que ce n’était pas encore le moment.
Le moment pour quoi ? Vous le saurez bientôt. Car, de toute manière, ce moment fut vite approché. Un moment où la rousse se retrouva seule à son manoir le soir venu. Enfin presque seule, elle avait sa domestique chez elle, mais qui était à l’heure actuelle tranquillement dans ses appartements loin de la jeune mercenaire. Elle était là, seule à broyer du noir, voguant d’une pièce à l’autre comme un fantôme en perdition. Serait-ce un verre d’alcool dans la main ? Ce ne serait pas surprenant, mais n’allons pas non plus faire de trop grandes suppositions. Ce fut donc le moment… le moment où je me débarrassais de ma peau de rapace pour celle d’un humain ordinaire. J’enfilais des vêtements prévus à cet effet, assez ample, ainsi qu’une longue cape tout aussi ample, cachant mes traits dans le noir de la nuit, dans le noir de ce manoir faiblement éclairé. Ce ne fut pas bien difficile d’ailleurs, d’y pénétrer. Il n’y avait pas de gardes. Il m’avait fallu simplement d’être silencieux et intelligent. Cependant, je n’allais pas rejoindre la femme. Non. Au contraire, je m’installais confortablement, et surtout nonchalamment dans un petit salon sombre, la porte ouverte, et je me mis à souffler doucement dans une flute traversière. Les sons s’échappèrent de l’instrument cylindrique, se propageant dans le couloir et dans quelques autres pièces avec une certaine facilité au vu du silence du manoir. Ce fut une mélodie mêlant mélancolie et tristesse que je me mettais à jouer. J’attirais l’attention de la mercenaire par le son, la guidant lentement jusqu’à moi, l’attirant tel du miel attire des abeilles pour mieux refermer mon piège sur elle. Elle arriva, là, elle était proche de la porte, jugeant sans doute peut-être de la situation, poignard à la main…
J’arrêtais ma mélodie brusquement, tandis que je prononçais mes premières paroles d’une voix parfaitement calme où l’on pouvait sentir mon amusement.
« Je ne ferais pas cela si j’étais vous. »
Je laissais planer un petit silence. Je venais clairement de la menacer, mais elle ne montrait pas le bout de son nez. Alors, d’un geste ample et calculé, je lançais jusqu’au couloir d’où menait la porte ouverte, une carte. Et sur cette carte, un symbole. Un symbole qu’une mercenaire telle que Vicky devait reconnaître. Le symbole d’Umoriel. Je laissais un petit temps pour qu’elle prenne connaissance de la carte, avant de reprendre.
« Vous pouvez entrer vous savez, après tout, vous êtes chez vous. Et je ne mords pas. »
Enfin, pas trop. Enfin, Hermit mordait. Et comme je joue le rôle d’Hermit… ENFIN BREF. Je ne mordais pas trop. J’attendis alors que la femme daigne montrer le bout de son nez alors que je joue avec la flute, la faisant virevolter entre mes doigts telle une arme de premier choix. Ma tête était tournée vers la décoration, et même lorsqu’elle entra finalement dans la pièce, je ne la regardais point, là, à demi couché sur le divan comme si j’étais chez moi.
« Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas ici pour vous faire du mal. Enfin, à moins que vous ne songiez à commencer. » Je décidais alors de changer de position, m’asseyant finalement plutôt que de rester coucher, ma cape continuant de masquer mes traits alors que mon visage était tourné vers elle. « Très chère Vicky. Je vous ai observé depuis un certain temps maintenant. Enfin, mes espions vous ont observé, plutôt. Et comme l’on m’a reporté que vous ne sembliez pas en très grande forme à l’heure actuelle, je me suis inquiété. Qu’est-ce qui peut donc assombrir les traits d’une si jolie jeune femme prometteuse. Si ce n’est… une autre femme. » Je me levais alors de toute ma hauteur, la dépassant largement d’une bonne tête – voir deux – avant de faire quelques pas dans la pièce. « Les pleurs ne vous sied guère, vous savez. Et vos capacités… une femme tuant grâce à l’amour. Connaissez-vous cette légende ? Qui s’approche trop près du feu, se brûle. Il semblerait que vous vous soyez un peu trop approché de l’amour. Je dois bien avouer être déçu de ce que je vois. J’ai visiblement surestimé vos capacités… ou plutôt votre mental. C’est bien dommage. » Je m’approchais alors d’une fenêtre ouverte. « Une veuve noire se faisant prendre à son propre jeu… c’est plutôt comique. Vous ne trouvez donc pas cela drôle ? »
J’avais prononcé cela en me tournant à nouveau vers elle. J’avais gardé une certaine distance physique avec elle, pour la simple et bonne raison qu’une femme aux gros seins avait tendance à me faire plus peur qu’une femme aux petits seins. J’arrivais à tenir cette conversation avec brio… pour le moment. De son point de vu, elle devait penser que je mettais de la distance afin de prévenir d’un combat. Tant mieux si elle pensait cela, d’ailleurs. Et si elle tentait un lancé de couteau… eh bien, disons que la magie me permet d’avoir une vision améliorée tel un aigle. Alors, qu'allait donc faire notre chère mercenaire ?
( Pando )
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Vicky
Ven 15 Mai 2020, 19:33
Il était une fois… Une mercenaire errant dans les différentes pièces de son manoir, un verre à la main… Malgré le soutien que lui avait apporté ces inconnus, quelques temps plus tôt, Vicky n’était pas encore complètement remise des événements récents. Le silence qui régnait dans la demeure, le vide de ces pièces qu’elle s’obstinait à visiter pour être certaine de ne pas avoir juste "raté" son amoureuse… C’était tout un tas de signes qui lui rappelait l’erreur qu’elle avait commise et, surtout, les conséquences de cette erreur… Et tout ceci la poussait à s’enfoncer encore plus dans le chagrin. Si bien que, même si cela n’était pas vraiment dans ses habitudes, elle s’était servie un verre de l’alcool le plus fort qu’elle avait trouvé et le buvait lentement, tout en continuant à errer dans son manoir en espérant se réveiller et découvrir que le départ de Justine n’était qu’un cauchemar… Un cauchemar qui lui semblait extrêmement réel, mais qui ne l’aurait pas été…
Malheureusement, ce ne fut pas le cas, et elle fut même ramenée à la réalité par une étrange mélodie semblant provenir de tout près… Une mélodie lente, mélancolique, qui fit ressortir la tristesse que ressentait la veuve noire et lui fit même verser quelques larmes. Mais, alors qu’elle essuyait ses larmes et se forçait à penser à autre chose, Vicky se rendit compte d’un détail qui lui fit froid dans le dos. La musique semblait venir de son propre manoir. Comme si… Comme si quelqu’un était rentré chez elle et s’amusait à tenter de l’attirer vers lui… L’attirer vers lui pour lui faire du mal, c’était indéniable ! C’est pourquoi, son instinct reprenant soudainement le dessus sur le reste, l’Argentaise sortit son poignard et s’avança lentement vers la source de la mélodie, prête à tout pour protéger sa demeure et son intimité. Ce qui la conduisit jusqu’au salon d’été du manoir, où elle se retrouva face à un spectacle auquel elle ne s’attendait pas vraiment… En effet, un homme, se croyant visiblement chez lui, s’était installé sur le sofa pour jouer la musique que Vicky entendait depuis tout à l’heure… Musique qu’il stoppa pour ce qui semblait être une menace.
Indéniablement méfiante, la jeune femme s’avança de seulement deux pas, puis se stoppa pour jauger cet homme qui s’était introduit chez elle. Homme qui ne lui inspirait aucunement confiance, et qu’elle ne se gênerait pas d’attaquer s’il la forçait à le faire… Pourtant, la suite des événements lui fit revoir son jugement. En effet, le symbole qui figurait sur la carte que l’homme lui avait envoyé était plutôt connu, et Vicky savait de quoi il s’agissait. Ce qui signifiait que l’inconnu était probablement un homme de main, ou même le dirigeant, de cet organisation Umoriel qui faisait tant parler d’elle… Et, malgré son envie de virer cette intrus de chez elle, la rouquine savait qu’il ne valait mieux pas contrarier Umoriel. Ce qui expliquait donc pourquoi elle s’avança calmement, mais avec prudence, dans le salon, tandis que son interlocuteur parlait. Prudence que les paroles qu’il prononça ne firent qu’accentuer… Comment l’homme pouvait-il être au courant de tant de choses ? Que voulait-il dire par « Je vous ai observé » ? Comment savait-il tant de choses sur elle ? Cette conversation engendra un déferlement de questions dans la tête de Vicky, qui se demandait vraiment si elle avait bien fait de se lever ce jour-là… Mais l’heure n’était pas au questionnement… L’heure était aux réponses !
« D’abord, on va commencer par le commencement, très cher… Qui êtes-vous ? Vous semblez connaître mon nom, mais moi je n’en ai aucune idée ! Même si j’ai un petit doute, certes… » Elle marqua une pause, avant de poursuivre : « Oh, et… Qui vous a permis d’entrer chez moi, aussi ?! Qu’est ce que vous me voulez ? »
Le ton de Vicky était agressif, et démontrait parfaitement que la présence de l’inconnu n’était pas voulu, certes, mais… la façon qu’elle eut de ranger son poignard prouvait à l’homme qu’elle était prête à discuter et que, s’il répondait à ses questions, rien ne lui serait fait…
Vicky
Rang Classique : Assassin / MercenaireNombre de messages : 380 Rôle : Voleuse, "Veuve noire"
Plus sur le personnage Âge: 50-55 ans [L6] Race: Humaine
Invité
Mar 02 Juin 2020, 12:05
{ An 1578 Mois 5 }
Vicky ne le savait sans doute pas, mais elle avait marqué un petit bon point en ne m’attaquant pas. La plupart des Assassins ne réfléchissaient pas spécialement lorsqu’ils avaient un intrus chez eux, partant directement du principe que cette personne venait pour leur faire du mal – ce qui dans la plupart des cas, était vrai. Mais, le fait de tirer et poser les questions ensuite étaient d’une telle indélicatesse que cela m’irritait assez pour ne plus considérer l’assassin comme un potentiel candidat de recrutement pour Umoriel. Donc, sans le savoir, la rousse venait de marquer un bon point sur son dossier.
Elle avait finit par rentrer son couteau dans son fourreau, montrant qu’elle n’avait pas l’intention de m’attaquer – du moins pas de suite. De plus, j’appréciais qu’elle garde une certaine distance physique entre nous. En tant que veuve noire, j’ai eu un peu peur qu’elle tente de me séduire et d’entrer en contact direct avec moi pour mieux me tuer – autant dire que la tentative de séduction n’aurait pas marché et j’aurais remis aussi sec de la distance entre nous. Mais bref, passons. Elle posa alors des questions. Son ton n’était pas des plus cordiaux, mais j’avais entendu bien pire. Elle restait un minimum polie, chose un minimum appréciable lors d’une discussion quelle qu’elle soit. De mon côté, je ne la regardais pas vraiment mais je gardais mes sens en éveil, en particulier ceux magiques afin de pouvoir la détecter sans avoir à garder mes yeux sur son corps. Je gardais une position nonchalante tout en faisant tourner la flûte entre mes doigts.
« Savez vous que dans le désert et à Fal, il existait des personnes pouvant hm, charmer ? Des serpents à l’aide d’une flûte. Il semblerait que le son de la flûte ait des effets hypnotisant chez les serpents. Et ils se servent de ces capacités pour tuer. Je trouve ça amusant et intriguant à la fois. »
D’un mouvement fluide, je me mis bien droit sur le sofa, pied au sol, regard fixé sur Vicky. Elle ne pouvait toujours pas voir mon visage du fait de la capuche et de la pénombre, mais elle pouvait sans doute très clairement sentir mon regard droit dans ses yeux.
« J’aime chercher ce genre de talents intéressants afin de pouvoir fournir un maximum de services divers à mes clients. Peu de personnes peuvent se vanter de faire ce que vous faites sur le long terme, elles finissent par se faire avoir au bout d’un moment. Par les autorités, ou… par l’amour. »
Je me levais alors, tenant fermement ma flûte, alors que je me mis à faire un petit tour de la pièce, observant les moindres recoins de façon posé et calme. Cette attitude donnait sans doute l’impression que je contrôlais parfaitement la situation – pire encore, que je ne la redoutais pas. Et c’était sans aucun doute l’effet recherché, car Hermit ne craint personne.
« C’est pourquoi j’ai été déçu en apprenant votre… concubinage. Cela amène souvent au fait d’arrêter son domaine illégal d’action afin de rester auprès de la personne qu’on aime. »
J’appuyais alors mon dos sur le mur en brique froid, face à Vicky, les meubles faisant barrière entre nous. Sofa, table et autres petites choses qui empêcheraient sans doute la rousse de venir à moi avec trop de facilité. Toujours maintenir la distance, je n’avais pas spécialement envie de finir mes jours maintenant, et je n’avais pas spécialement envie de mourir des mains d’une femme.
« Je suis Hermit, et j’avais l’intention de vous proposer de vous joindre à Umoriel en tant que tueuse. Enfin, si cela vous intéressez bien entendu, j’avais l’intention de faire un large discours sur les avantages que vous auriez à nous rejoindre. Mais maintenant je m’interroge sur vos capacités et votre détermination. Qu’avez-vous donc l’intention de faire maintenant que votre dulcinée est partie ? Vous allez la chercher ? Et si vous la retrouvez, que vous vous remettez ensemble, est-ce que vous arrêterez l’assassinat ? Si je vous donne une cible, là, maintenant, à tuer avant l’aube, le feriez vous ? Réussiriez-vous ? Je m’interroge. Car vous n’avez pas bien fière allure à l’heure actuelle. Qui l’eût crû. »
Ma dernière phrase sortit derrière un rictus moqueur. Ce rictus pouvait très bien s’entendre dans mon ton, se ressentir. Je la provoquais. Je voulais la tester. La secouer aussi. Ces prochaines réactions, ces prochaines paroles seront déterminantes afin de savoir si elle méritait vraiment que je lui propose de joindre mon organisation… enfin, si rejoindre Umoriel l’intéressait.
( Pando )
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Vicky
Lun 29 Juin 2020, 08:51
Hermit… Même si elle ne l’avait jamais rencontré, cet homme était loin d’être inconnu à Vicky… Dans le monde des mercenaires, lui et son organisation faisaient même partie des plus connus… Et s’il se trouvait ici, il avait forcément une idée derrière la tête. Parce que, disait-on, Hermit ne se déplaçait jamais sans raison valable. Ce que l’entièreté de son discours sembla confirmer… Ainsi donc, d’après ce qu’il disait, il voulait la recruter dans l’organisation ? Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi chez elle ? Voilà des questions auxquelles Vicky allait devoir répondre avant de prendre une décision. Et, pour que son interlocuteur puisse répondre, il fallait bien évidemment qu’il reste en vie. C’est pourquoi, malgré une prudence toujours extrêmement présente en elle, la mercenaire se détendit et écouta attentivement chacun des mots de l’homme en face d’elle, attendant le moment propice pour lui faire part de ses interrogations. Et, même si cela lui fut très difficile, elle parvint également à rester calme lorsque sa vie privée entra dans l’équation. Chose dont elle ne se serait pas cru capable quelques minutes plus tôt…
« Sachez, sir Hermit, que ma vie privée ne m’a jamais empêché de mener à bien mes activités… disons… illégales… Certes, comme vous le dites, je me suis laissée prendre à mon propre jeu, mais je suis tout de même restée aussi professionnelle que je l’ai pu ! Et je le resterais, quoi qu’il arrive, que je rejoigne votre… groupe ou non. »
Le ton de la jeune femme ne laissait rien paraître des éventuelles émotions négatives qu’elle pouvait ressentir au fond d’elle-même. Non, au contraire, il était calme et posé. Comme si aucun des événements récents n’avait eu lieu… Comme si elle ne se méfiait aucunement de l’homme qui lui faisait face… Impression renforcée par la manière que Vicky eut de rejoindre, à son tour, le sofa pour s’y asseoir le plus nonchalamment possible, les jambes croisées et son regard plongé dans celui d’Hermit. Tout laissait ainsi penser qu’après ces débuts méfiants, elle avait fini par maîtriser la situation. Un regard extérieur aurait d’ailleurs pu croire que cette rencontre avait été entièrement planifiée, et qu’aucun des deux protagonistes ne s’était présenté chez l’autre sans y être invité, jouant une mélodie mélancolique pour attirer sa proie dans ses filets…
« Mais soit, si vous y tenez, testez moi ! Dites moi le nom de la cible que vous voudriez que j’assassine avant le lever du soleil, et je me ferais un plaisir de vous apporter une preuve de sa mort dans les plus brefs délais ! Peut-être même plus vite que ce à quoi vous vous attendez… »
Vicky ne savait pas si son discours seraient assez convaincants pour que Hermit revoie son jugement, mais elle l’espérait grandement. Non pas qu’elle souhaite réellement rejoindre Umoriel, mais… depuis que le bandit était arrivé chez elle et lui avait fait part de ses intentions, la jeune femme avait beaucoup réfléchi et elle en était venu à la conclusion que ce serait probablement le meilleur moyen de venir à bout de ce chagrin qui s’était emparé d’elle depuis maintenant quelques heures… Il fallait donc qu’elle convainque Hermit, si elle voulait pouvoir faire partie d’Umoriel et ainsi arrêter de pleurer Justine…
Vicky
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Sam 25 Juil 2020, 09:38
{ An 1578 Mois 5 }
Vicky décida de ne pas m’attaquer – du moins était-ce ce que je pouvais déduire de son attitude devenant de moins en moins agressive au fil des minutes. Après tout, il ne lui apporterait rien de bon de tenter de me tuer, si ce n’est se faire tuer en retour. Car le véritable Hermit ne laisserait indéniablement pas cela passer. Je savais mon frère être d’ôter d’une incroyable capacité à la rancune quand il s’agissait de ma sécurité. J’étais, bien évidemment, capable de pouvoir m’échapper en cas d’attaque, cela risquait de porter préjudice à la réputation invulnérable d’Hermit, mais je pourrais sans doute jouer sur le fait que ce n’est que pour mieux attaquer plus tard. Dans la souffrance. Car il était clair qu’à mes yeux, j’offrais une fleur à cette femme en lui mettant sous le nez la possibilité de pouvoir entrer à Umoriel. C’était plutôt rare qu’une veuve noire rentre dans une organisation quelconque, c’est pourquoi il était rare qu’elles se faisaient proposés pareille offre. Mais il n’était cependant pas quelque chose d’inédit qu’une veuve noire décide d’entrer dans une organisation pour la sécurité, que ce soit la sécurité physique ou la sécurité de l’emploi.
La rousse se mit donc à parler de façon calme. Je gardais de même une attitude calme et nonchalante, la nonchalance de quelqu’un qui mener le jeu et savait où cela le mènerait. S’il y avait bien une chose de mon éducation de noble qui me servait bien lorsque je jouais le rôle d’Hermit : c’était l’art de la dissimulation, du mensonge, et de l’attitude. Une attitude qui ne laissait pas paraître ses propres faiblesses ou ses propres doutes. Il fallait bien cela pour gravir les échelons. Mais passons. Ainsi donc, elle clamait haut et fort qu’elle était capable de mener à bien ses activités malgré sa vie personnelle et sentimentale. Je ne pus m’empêcher un petit sourire narquois qui, j’étais sûr, devait se ressentir malgré que ma capuche masquait mes traits et mes expressions. Je ne pouvais que douter de ses dires, au vu de l’état pitoyable dans lequel je la retrouvais.
Néanmoins, je devais dire que ma nonchalance fut dure à maintenir lorsque la femme se mit à s’assoir sur le sofa où j’étais. Sur le moment, l’envie de fuir m’agrippa les trippes si fort que je dus me faire violence pour ne pas lâcher une flatulence disgracieuse – je n’aurais certainement pas du manger ces flageolets ce midi. Autant dire qu’avec tout ce maintien, j’en avais un mal de ventre incroyable. Diantre, pourvu que cette entrevue se finisse vite, qu’elle s’en aille où que je m’en aille, pour lâcher le fruit de ma phobie et de mes intestins. Malgré tout, je ne sais par quel miracle, je réussis à maintenir une certaine nonchalance malgré un gainage de mon corps apparent, que je peux aisément faire passer pour une méfiance à l’égard des intentions de la femme lorsqu’elle s’assit proche de moi. Après tout, ce peut être une manière détournée pour me tuer, comme une bonne veuve noire qu’elle était.
Après s’être assise, elle reprit donc la parole, cette fois-ci pour montrer sa détermination à montrer qu’elle était capable de tout. Mon sourire narquois s’agrandit. Pensait-elle vraiment que ce serait si facile ? Evidemment, je n’allais pas lui donner une cible si facile que cela. Après tout, cela allait être une épreuve pour la tester, autant physiquement que mentalement. Je sortis alors d’une poche cachée, un petit carton élégamment présenté. Il y avait des fils d’ors formant des motifs jolis et bien disposés. D’un geste simple, je lançais ce petit carton à Vicky, qu’elle rattrapa. Sur ce carton, rien de plus simple : rien que les formalités d’une invitation à un mariage. Les mariés ? Oh, rien de banal non, cela pouvait être quelque peu outrageant pour beaucoup de personnes : c’était deux femmes. Du nom de Constantine et Hélène. C’était une invitation tout ce qu’il y avait de plus banale, et la fête se poursuivait toute la nuit.
« Infiltrez-vous, et tuez l’une des mariées. Discrètement. Je pense que vous saurez en la voyant, qui vous devez tuer. Ne vous en faites pas pour les preuves. Je le saurais, si c’est bien fait. »
Je restais délibérément mystérieux. Et c’est sur ces mots que je me levais, me dirigeais vers la fenêtre pour m’y jeter. Dans les airs, je me changeais en aigle et pris mon envol. Il était clair que j’allais l’observer de loin pendant sa besogne. Mais pour le moment, j’allais me montrer discret, bien que mes effets personnels soient tombés à l’endroit où mon corps aurait du être.
La cible en question, l’une des mariées, n’était autre que Constantine. Une rousse. Le fait qu’elle soit rousse n’était pas le critère de décision de sa mort, simplement la coïncidence. Une coïncidence bien heureuse pour moi, pour Vicky. En vérité, la véritable cible était Hélène. C’était une cliente d’Umoriel. Ainsi qu’une mauvaise payeuse. Elle avait eut d’innombrables rappels pour payer l’organisation, ainsi que des menaces, dont celle de s’en prendre à sa future femme. Autant dire qu’elle mettrait la sécurité lors de sa petite fête de mariage. Cela allait donc être toute une épreuve pour ma mercenaire. Elle devait passer sous la garde, et tuer une femme qui ressemble à celle dont elle est amoureuse. C’était fourbe de ma part. Je l’avouais. Mais ne disait-elle pas être capable de mener à bien ses activités malgré sa vie sentimentale ? Nous verrons bien si elle avait dit juste. J’avais bien hâte de voir comment elle allait s’en sortir.
En vol dans la nuit, libre, ma course était ponctuée de pets divers et variés, sans honte, et sans peur que l’on sache que l’odeur putride venait de mon postérieur.
( Pando )
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Vicky
Dim 02 Aoû 2020, 13:30
Impatiente, Vicky attendait que Hermit lui fasse enfin savoir quel était ce "test" qu’il voulait lui faire passer, afin d’être certaine qu’elle soit prête à rejoindre Umoriel. Et, à vrai dire, la mercenaire ne fut pas déçue… A en croire le carton d’invitation que le criminel lui transmit, sa cible se trouvait à un mariage. Et un mariage entre deux femmes, qui plus est. La veuve noire était certaine que son peut-être futur patron avait fait cela exprès… Après tout, il voulait voir si ses sentiments l’empêchaient de mener à bien ses missions, et c’était une manière idéal de le savoir… D’autant plus que ce n’était pas tout… La pauvre victime ne serait pas simplement l’un des invités de ce mariage, mais l’une des deux mariées – Constantine ou Hélène, donc. Voilà ce que l’on pouvait appeler un coup de maître… Vicky devait bien avouer que Hermit avait parfaitement compris ce qui pourrait lui poser problème, si elle y était confrontée si peu de temps après sa peine de coeur… Mais elle se refusait cependant à renoncer, malgré la difficulté de l’entreprise. Elle voulait prouver à cet homme de quoi elle était capable, et lui montrer qu’elle était digne de rejoindre son organisation.
C’est pourquoi, sans hésiter une seule seconde, et ne portant aucune attention à celui qui venait littéralement de se jeter par la fenêtre, l’Argentaise se précipita dans ses appartements pour enfiler une robe digne de la noblesse de cet évènement. Puis elle cacha quelques poignards là où on ne viendrait pas la fouiller, s’empara du carton d’invitation – qu’elle avait posé ailleurs le temps de se vêtir – puis sortit enfin dans le silence de la soirée. Là, elle erra quelques instants dans les rues, analysant les différents bruits qui lui parvenaient, jusqu’à ce qu’une mélodie arrive jusqu’à ses oreilles. Une mélodie qui, si l’on y portait attention, faisait vraiment penser à un mariage… Sans hésiter, donc, Vicky se dirigea vers cette musique et arriva enfin, quelques minutes plus tard, devant ce qui ressemblait à un immense manoir, d’où s’échappait un bruit d’allégresse. Mais l’entrée était bien gardée, et elle dut faire appel au meilleur de ses capacités pour parvenir à entrer. Heureusement, après un carton d’invitation présenté aux gardes et un petit scandale lorsqu’on lui avait annoncé qu’aucune « Dame Victoria » ne se trouvait sur la liste des invités, la voilà qui profitait de la confusion pour pénétrer dans l’enceinte du bâtiment !
Mais un nouveau défi attendait Vicky une fois à l’intérieur… Elle devait comprendre laquelle des deux mariées était sa cible. Ce qui, d’après Hermit, ne devait pas être compliqué. Et, en effet, lorsque, après quelques minutes de recherche, le regard de la veuve noire se posa sur une jeune femme rousse portant une magnifique robe de mariée, ce fut comme un coup de poignard pour elle. Oh le… Encore une fois, c’était extrêmement bien joué de la part du dirigeant d’Umoriel. Si bien joué que, pendant quelques instants, Vicky hésita à abandonner… Elle se vit à la place de la mariée, avec Justine à ses côtés – dans la peau de sa cible – et elle ne put empêcher les larmes de couler sur ses joues… Et ce pendant bien deux à trois minutes, jusqu’à ce qu’elle réussisse enfin à se reprendre… Non ! Elle ne devait pas se laisser emportée par ses sentiments ! Elle devait prouver à Hermit qu’elle était capable d’assassiner toutes les cibles qu’il lui indiquerait ! Et elle avait besoin de rejoindre Umoriel pour trouver un nouveau but à sa vie… C’est pourquoi elle chassa ces pensées romantiques de son esprit, sécha ses larmes et se reconcentra sur sa tâche.
Fier de cette nouvelle détermination, donc, Vicky s’approcha de la rousse, qui semblait en pleine discussion avec l’un de ses convives, puis s’adressa à elle comme si elle la connaissait depuis longtemps. Elle s’excusa auprès de son interlocuteur, "empruntant" Constantine pour une danse, puis l’entraîna petit à petit à l’écart, pour commettre son méfait. L’incompréhension se lisait sur le visage de la mariée, qui n’avait jamais vu cette femme de sa vie, mais la mercenaire s’en fichait. Elle s’apprêtait même à en rajouter…
« Et bien, ma belle… On ne pense pas à son amante le jour de son mariage ? On a pourtant passé de bons moments, ensembles ! »
Tout ceci était faux, cela paraissait évident, mais Vicky apprécia l’expression de crainte qui s’afficha immédiatement sur le visage de Constantine, qui ne put s’empêcher de regarder à droite et à gauche pour vérifier que sa compagne n’ait rien entendu. Et c’est justement à ce moment là que la veuve noire décida d’agir… Elle sortit l’un de ses poignards, l’enfonça dans le ventre de sa partenaire de danse, puis s’approcha de son oreille pour lui susurrer quelques mots.
« Il ne fallait pas contrarier Umoriel, ma chère… »
Sur ces mots, Vicky s’empressa de s’éloigner de la scène, espérant ne pas être repérée avant la découverte du corps, et s’empressa de rejoindre la sortie. La seule preuve du méfait était un petit carton d'invitation, la nuit était désormais beaucoup plus avancée qu’à son arrivée et, tandis qu’elle s’empressait de rejoindre son manoir, la mercenaire s’efforçait d’effacer les images de Justine assassinée qui défilaient devant ses yeux…
Spoiler:
Si ça t'intéresse, voici la robe :
Vicky
Rang Classique : Assassin / MercenaireNombre de messages : 380 Rôle : Voleuse, "Veuve noire"
Plus sur le personnage Âge: 50-55 ans [L6] Race: Humaine
Invité
Jeu 03 Sep 2020, 05:55
{ An 1578 Mois 5 }
Je me suis rendu tout naturellement à ce fameux mariage. Mais non masqué. En effet, j’avais moi-même un petit carton d’invitation pour ce fameux mariage. Les mariées ne savaient pas qu’elles invitaient le loup à leur réception, et c’était bien comme cela. Ayant mis mes effets personnels dans une chambre d’une auberge, je m’apprêtais sans doute tout autant que Vicky s’apprêtait pour ce mariage où elle serait l’invité que personne n’avait envie d’avoir. Ceci étant dit, si l’on connaissait mon domaine d’expertise de l’ombre, je serais sans doute aussi l’invité que personne ne rêve d’avoir, en particulier si l’on n’est en mauvais terme avec Umoriel. De beaux habits bleus sombres avec une touche de doré et de bleu pour rester dans le thème de la soirée. Mes cheveux furent soigneusement coiffés en une simple queue de cheval haute. Après tout, je ne devais pas faire de l’ombre aux mariées avec une coiffure à les faire pâlir. Même si je devais bien avouer que je trouvais bien dommage de ne pas pouvoir coiffer mes cheveux comme j’aimais le faire, avec des tresses notamment. J’adorais les tresses. Une fois prêt, en prenant soin de ne pas porter de parfum afin que Vicky ne me reconnaisse pas à l’odeur que j’ai fais parti de la soirée, me voilà donc en bon invité. En entrant dans la bâtisse, je saluais chaleureusement les mariées tout en exprimant ma joie d’être invité à un tel évènement, en particulier deux femmes, choses qui n’étaient pas courants. En mariage. Il fallait garder l’esprit ouvert, mais chez les nobles, le fait de pouvoir engendrer la prochaine lignée était quelque chose qui prônait sur l’amour, alors elles avaient du faire face à beaucoup d’épreuves pour en arriver là. Discutant avec quelques invités, je repérais du coin de l’œil l’entrée de Vicky. Elle avait prit son temps pour venir, la bougre, elle n’était donc pas stressée par cette mission donnée aux derniers moments ? Pour les assassins, c’était sans doute le pire. Avoir une mission au dernier moment, sans pouvoir étudier les lieux, étudier les cibles, sans pouvoir prévoir de plan A, B, et C, en cas de pépins. Car il était plutôt commun qu’une mission ne se déroule pas comme le plan A le prédisait. Je l’observais donc de loin, discutant avec des convives, riant, mangeant, faisant comme si de rien n’était tandis que je la surveillais du coin de l’œil. J’étais plutôt doué pour la discrétion, c’était sans doute l’un de mes rares points forts. Hermit avait prit tout le reste. La force, les techniques de combat. Il ne m’avait resté que le cerveau et la discrétion, car je détestais absolument être mis sur le devant de la scène. Pas par peur ou par phobie, juste que je n’aimais pas cela. Je ne voulais pas me faire trop remarquer, tout simplement car rester discret me permet d’être observateur, et de récolter des informations, chose que quelqu’un au devant de la scène ne pouvait pas faire, car il se fera remarquer partout où il ira. Le temps fila, et Vicky ne semblait pas apte à accomplir sa mission. Il semblerait que le travail allait devoir revenir à quelqu’un d’autres… car je n’étais pas le seul à observer le travail de Vicky. Il y avait une autre personne, que j’avais mandatée, qui attendait qu’elle échoue lamentablement pour passer à l’action. Il était fort discret, car je ne l’avais toujours pas repéré. Impossible de dire où il pouvait bien se trouver, mais il était là, j’en étais sûr. Et voilà que Vicky fit un mouvement. Ah ! Elle se reprenait peut-être pour mener à bien son travail ? J’eus un petit sourire, habilement caché derrière mon verre. Mon seul et unique vers de la soirée d’ailleurs, si je veux garder le contrôle de moi-même. Ah, c’était si dur d’être un poids léger quand il s’agissait d’alcool. Pourtant, ma carrure laisserait penser que je tiens bien, mais non. Hermit avait eut plus de chance que moi sur cela. Quand je vous dis qu’il a tout prit. Tous les bons côtés ! Une fois qu’elle se reprit en main, il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour tuer la jeune mariée. Elle disparut aussitôt, tandis que le corps de la mariée fut découvert. Panique, angoisse, pleurs. Ce sont les émotions qui sont passées sur le visage Hélène. Car elle avait très bien compris ce que cela signifiait. Etre mauvais payeur n’était pas une bonne idée avec Umoriel, et là voilà déchirée. La soirée tourna court. Beaucoup de nobles décidèrent de s’en aller par peur, et pour pouvoir commérer. Je fis parti des personnes qui décidèrent de s’en aller. Je n’avais guère envie de rester auprès d’une femme en pleurs, aussitôt mariée qu’elle en est veuve. Hélène ne tint pas à ce qu’une enquête soit menée. Car elle savait très bien qui était le responsable, et elle n’avait pas envie d’attiser encore les foudres d’Umoriel.
Je retournais donc à ma chambre à l’auberge. Je me changeais pour reprendre les traits d’Hermit, lâchant mes cheveux. Vicky devait déjà être retournée à son manoir à l’heure qu’il est, et devait attendre patiemment le retour de son potentiel futur employeur. Je pris mon temps, mis ma cape, et sortit. Je décidais de me rendre chez elle à pied, sans voler, et sans entrer par effraction. C’est avec le plus de naturel au monde que je sonnais à sa porte, attendant patiemment que l’on m’ouvre. Vicky ne devait pas dormir à cette heure, et sans doute préférait-elle ouvrir à un assassin plutôt que de laisser ses servantes le faire, puisque c’est bien sa tignasse rousse qui m’accueillit.
« J’ai frappé, » dis-je d’un ton moqueur, mon sourire narquois se ressentant allègrement dans ma voix. Cependant, je décidais de ne pas entrer. Restant sur le pas de la porte, je ne fis que lui donner un bout de papier. « Si vous êtes intéressée par Umoriel, Umoriel l’est également par vous. Voici votre Capo. Il viendra vous trouver, puisqu’il vous a observé. C’est à lui qu’il faudra rendre des comptes, puisque c’est lui qui vous donnera des missions. » Je commençais à partir, m’arrêtais, puis me retournais. « Il est un peu… excentrique. Ne le fâchez pas. Enfin, sauf si vous êtes suicidaire. Bonne chance dans votre mise à l’épreuve ! »
Car, si elle pensait que cette simple mission était la mise à l’épreuve, elle se trompait lourdement. Ah ! J’avais sans doute oublié de lui expliquer un peu le fonctionnement d’Umoriel. Bah ! Maximilien le ferait ! Ou pas. Peut-être une autre fois, quand elle aura fini ses épreuves. En attendant, je m’en allais sans demander mon reste, dans la nuit noire qui se profilait.