Difficile de dire si c’était son corps ou bien son esprit qui avait eu besoin de cette petite pause imposée. Peut-être sans doute les deux, pour dire vrai. Depuis sa « capture » sur Enkidiev, il fallait avouer que les choses n’avaient pas été des plus aisée pour elle aussi. Les soldats impériaux avaient été durs avec elle, persuadé qu’elle était un imposteur. Dans tous les cas, pour l’heure, elle refusait de penser à tout ça et puis, même si elle le voulait, son esprit était bien trop coincé dans une tonnes de pensées parfois aussi troublantes, terrifiantes que rassurantes. Son esprit repassais à la vitesse grand V et de manière plutôt grossières les évènements vécues, depuis son enlèvement. Son inconscient avait sans doute dû être bien agitée, par moment et il ne serait pas surprenant que la jeune sorcière ait fait voler quelques meubles dans la pièce durant son repos, mais voilà.
Zero finit par jaillir après près de 72 heures d’inconscience, ce qui sommes toute, n’était vraiment pas si mal et ce, grâce aux bon soins, entre autres, des guérisseurs Impériaux. Il lui semblait que ce qu’elle eût capté en premier, peut-être, fut cette douce et discrète luminosité dans la pièce. La jeune sorcière avait l’impression d’être enfin de nouveau chez elle et l’envie de se réveiller était peu présente. Il y avait cependant ce doux contact contre sa main droite. Quelque chose de chaud, une main... Ouvrant ses paupières lourdes, Zero mit un petit moment à réussir à faire le focus et donc reconnaître l’endroit où elle se trouvait. C’était… C’était leur chambre. Elle n’avait pratiquement pas changé et il y avait quelque chose de réconfortant dans cette vision, mais elle pourrais assurément s’y attarder plus tard. Tournant doucement la tête, elle pu y voir Cybard reposant sur une chaise à ses côtés, c’étant visiblement endormi… Combien de temps était-elle resté inconsciente? Avisant sa main où un doigt lui fut amputé, l’ancienne Impératrice réalisa que cela devait faire un petit moment, sans compter qu’elle avait assurément eu les soins de guérisseurs, vu l’avancée de la cicatrisation de sa main. Puis, elle n’avait pratiquement plus mal nulle part.
Baissant les yeux sur sa personne, Zero réalisait qu’elle avait été changée. Certes, elle ne portait pas la plus belle robe de tout le continent noir, mais cette robe de nuit était simplement parfaite… Ce qui l’angoissais était tout le reste. Qui c’était occupé d’elle? Avait-on profité de sa personne durant son inconscience? Et si on avait vue toutes ces nombreuses et profondes estafilades sur son épiderme? Cela n’avait rien à voir avec les blessures subi lors de son interrogatoire auprès de son mari. On avait sans doute bien vue qu’elles n’étaient pas aussi fraîches que les autres. Et c’était un moment de sa vie qu’elle aurait préférée exposer lorsque elle l’aurait décidé, mais bon. Pour dire vrai, ce n’était assurément pas quelque chose qu’elle garderais à l’esprit dans les prochaines minutes. Hésitante quelque peu, Zero en profita malgré tout pour observer l’homme qu’elle aimait un moment, détailler chacun de ses traits. Son visage était paisible, mais les nouveaux traits qui marquait son front ne faisaient que montrer toute la lourdeur du règne qu’il avait dû avoir à surmonter si prestement en solitaire. Elle était si heureuse et soulagée d’être près de lui. Oh, ce n’était pas qu’elle ne le croyait pas capable de régner seul. Au contraire. C’était simplement qu’elle regrettais de ne pas avoir été à ses côtés pour l’appuyer. En même temps, comme Karsak lui avait répété maintes reprises: elle n’avait été que de passage. Il était fort possible que personne ne se souviennent d’elle et elle se disais que peut-être que cela lui rendrait service. Peu désireuse qu’on la regarde différemment, si on apprenait tous ces sévices qu’elle avait été forcée d’endurer et pire encore, qu’elle s'était laissée si aisément et durant de si longues années laissée maltraitée? Retenant un soupir, la jeune sorcière se sentait coupable.
Se disant que Cybard était assurément longuement resté à son chevet, Zero était peu désireuse de lui enlever le peu de sommeil qu’il pouvait sans doute réussir à rattraper. Disons qu’elle était bien consciente de ne pas lui faciliter les choses, par sa simple présence.
L’ancienne Impératrice choisi de pousser doucement ses couvertures, puis de descendre furtivement du grand lit non sans avoir préalablement offert un baisé sur la joue de son bien-aimé endormi. D’un pas léger comme à son habitude, elle s’avança dans la pièce, observant de nouveau chaque détail comme si elle la voyait pour la première fois. Finalement, elle termina sa petite redécouverte sur le balcon. Avisant une petite partie du peuple se trimbalant ici et là d’où elle se trouvait, Zero fini par se reculer doucement, discrètement de peur qu’on la vois, puisqu’elle préférait se faire le plus discrète possible. Très peu soucieuse d’attirer quoi que ce soit de négatif sur Cybard. Toute manière, elle étendait lentement son esprit lorsqu’un volatile noire comme la nuit vint se poser sur la rambarde. Affichant un bref sourire, Zero inclina légèrement la tête de côté, tout comme le corbeau. Ses ailes bougèrent dans son question de se repositionner, ce qui arracha une grimace à la belle. Assurément. Il y avait une limite à ce que la magie pouvait réparer. Elle était déjà bien heureuse de voir qu’elle pouvait la bouger, mais ne se sentait pas du tout prête à ne serait-ce qu’ouvrir son membre blessé.
-Et bien bonjour toi. Tu t'appelles comment? Moi c’est Zero.
Les années avaient défilée et malheureusement, elle doutait revoir plusieurs des mêmes oiseaux que lorsqu’elle avait vécue auprès de son époux. L’oiseau croassa brièvement, puis la jeune Qucspasseribus gloussa doucement, risquant d’approcher sa main en sachant très bien le danger qu’elle courait. Puis, si elle arriva à caresser l’animal un petit moment, ce dernier finit par lui offrir un bon coup de bec, puis bondit quelques pieds plus loin, toujours sur la rambarde.
-Aïe! Ah c’était bien fait, je sais…
Esquissant un sourire en coin, Zero perçus du mouvement derrière elle et se tourna rapidement tout en sursautant malgré elle. Tombant bien entendu nez à nez avec son Empereur, la jeune sorcière déchargea aussitôt ses mains de cette magie qu’elle y avait cumulée par réflexe.
-Oh p-pardon… Je... Elle se contenta de stopper ça phrase là, puis de balayer légèrement l’air de sa main, offrant un petit sourire à Cybard, tout en risquant d’aller dans ses bras, lesquelles l'accueillirent chaleureusement. Merci pour les soins. Je me sent vraiment beaucoup mieux. Assurément oui, mais sommes toutes, Zero n’était pas non plus très en forme lorsqu’elle était arrivée dans le cachot. Le voyage avait été long et pénible… Se faisant violence pour rester et profiter -?- du moment présent, elle chercha à chasser ses pensées, se détachant légèrement de l’homme qu’elle aimait pour plonger ses prunelles dans les siennes. Juste ça… Ça m’a tellement manqué… Fit-elle, enfouissant de nouveau sa tête contre le torse du guerrier. Je t’en prie… Raconte-moi ce que tu deviens, mon amour…
Légère petite tactique afin d’éviter de parler d’elle tout de suite, la première. Elle ne s’en sentait pas la force, là, tout de suite. Zero craignait sincèrement qu’en sachant tout ce qu’elle avait vécue durant ces dernières années ne soient que la preuve flagrante qu’elle n’était que faiblesse. Qu’elle avait échouée. Elle voulais au moins avant, avoir le plaisir de l'entendre un peu parler de lui...
Durant les trois jours qui suivirent le retour de sa femme, Cybard délaissa ses obligations, déléguant au maximum tout ce qu’il pouvait. Il ne quittait plus ses quartiers, restant le plus possible au chevet de Zero. Il ne voulait pas la perdre des yeux, hors de question qu’elle lui échappe une fois encore. Par chance, Gildric, Edwin et Arkana furent en mesure de palier à son absence temporaire. Tous savaient que l’Empereur avait besoin de temps pour lui et pour celle qu’il croyait morte depuis près de dix ans.
Prenant soin d’elle pendant qu’elle se reposait, il la changea et lui fit sa toilette. Le chauve ne manqua pas alors de remarquer les multiples cicatrices que son corps portait à présent. Sa rage à l’encontre de Karsak était tout bonnement indéfinissable. Jamais un homme n’allait souffrir plus que lui pour cet acte fou. Déjà, des hommes de l’ombre étaient en route pour l’amener à comparaitre devant l’Empereur.
Quand vint l’aube de la troisième journée de convalescence de sa femme, Cybard, épuisé, se permit de fermer les yeux. Sans pour autant lâcher la main de sa dulcinée, il se laissa tomber dans les bras de Morphée. À son réveil, quelques heures plus tard, il ne voyait plus sa femme. Son coeur se retourna dans sa poitrine. Pris de panique, il se releva précipitamment. Ce fut à ce moment, en se retournant, qu’il constata qu’elle était toujours présente, faisant face au balcon et discutant joyeusement avec l’un de ses corbeaux.
Un sourire aux lèvres, il s’avança vers elle. Quelle ne fut pas sa surprise de la voir réagir comme face à un ennemi. Sa puissance magique s’accumula rapidement dans ses paumes. Par mesure de sécurité, Cybard activa sa propre magie pour se protéger. Ce ne fut heureusement pas nécessaire car Zero venait de le reconnaitre et elle reprit son calme. Bien qu’elle tâchait de le cacher, il était évident qu’elle était bien plus affectée qu’il ne pouvait paraitre. Toutes ces années avaient été un calvaire pour elle et les sévices qu’elle avait subi n’étaient pas sans conséquences. Faisant bonne figure, l’Empereur ouvrit les bras à sa femme alors qu’elle s’approchait de lui. Il l'accueillit contre son torse avant de refermer son étreinte. Comme sa tête était posée contre lui, il caressa un instant ses doux cheveux fins.
« Je n’ai pas les mots moi même pour exprimer ma joie. »
Il aurait voulu que cet instant dure toujours. Qu’elle demeure contre lui ainsi pour l’éternité. Il voulait pouvoir enfin vieillir en sa compagnie et retrouver la paix intérieure qu’elle lui avait permis d’atteindre des années plus tôt. Sans elle il n’était plus rien. Elle rompit le silence en lui demandant à quel stade sa vie se trouvait. Cela n’avait pas grand intérêt. Il savait bien qu’elle était au courant pour sa nouvelle épouse et certainement également de la guerre sanglante qu’il avait mené par vengeance illusoire. Il avait manqué sombrer dans la folie, que pouvait-il y avoir à dire à ce sujet ? La seule chose qui importait était Zero, mais il comprenait qu’elle ne souhaitait pas évoquer le sujet pour le moment et il décida de respecter sa décision. D’une main, il redressa délicatement son menton et vint poser un baiser sur ses lèvres avant de s’écarter lentement d’elle. Agrippant sa main, il l’entraina jusqu’à une table pour qu’elle puisse s’y assoir. Délaissant quelques instants sa femme, il alla à la porte de sa la chambre demander à un domestiquer d’apporter une collation. Cela fait, il tira une chaise pour s’installer à ses côtés.
« Je ne saurais par où commencer. J’ai... J’étais perdu. Dans ma colère, j’ai cherché des responsables. J’en ai voulu au monde entier et j’ai canalisé ma haine sur la Confrérie. J’ai presque entièrement conquis Turquoise. Cette guerre n’avait aucun sens, elle n’était motivée par rien d’autre que ma peine et ma colère. J’ai ordonné un véritable bain de sang. Mon nom est et restera entaché à jamais par cela. Si tu savais comme je le regrette à présent... Maintenant que tu es de retour, tous sauront bien vite à quel point je me suis fourvoyé. »
Depuis l’annexion, jamais il ne s’était ainsi confié à personne. Il ne pouvait pas exprimer ses remords. En tant que souverain de l’Empire, il devait demeurer fort, solide et sûr de lui. Mais comment aurait-il pu mentir à son épouse ? Il avait besoin de se confier à elle. Cherchant du réconfort, il alla chercher sa main pour la prendre dans la sienne.
ciitroon
Invité
Invité
Invité
Dim 17 Mai 2020, 18:26
Ton amour sur mes blessures
[An 1584 – mois 5]
Le rythme de sa respiration, tout comme les battements de son coeur. Sa main qui caressait doucement ses cheveux. Il était là. Enfin, c’était plutôt elle qui était là, mais bon. Elle n’allait vraiment pas s’attarder à ce genre de détails du moins, elle n’en avait pas du tout envie. Les yeux toujours fermé, elle écouta les propos de celui qu’elle aimait. Et se sentie soulagée. C’était comme si elle avait pu craindre que durant son sommeil son Empereur reprenne ses esprits et… Elle ne savait pas. Était-ce bête de penser ainsi? N’avait-il pas eu le temps d’apprivoiser sa nouvelle femme, depuis?…
Ses doutes furent chassé un moment puisqu’elle senti une main contre son menton, l’invitant là silencieusement à relever la tête vers lui. Observant de nouveau ses prunelles azur, elle cueillit le baiser que Cybard lui avait offert délicatement pour s’écarter d’elle. Restant sur place un petit moment, elle baissa son regard lunaire sur la main de ce dernier tandis qu’il venait envelopper la sienne, l’invitant à le suivre. Bien entendu, sans la moindre résistance, Zero le suivi jusqu’à une table où elle s’installa. La délaissant un court moment, l’Empereur alla à la porte de la chambre demander à un domestique d’apporter de quoi manger. Chose faite, il tira une chaise pour venir s’installer à ses côtés.
Ce fut sans attendre qu’il lui fit un résumé de ces dernières années de son côté. Zero n’avait aucun doute que pour lui elles avaient été terrible et elle l’écouta jusqu’au bout sans l'interrompre, l’observant, avec ce regard qui lui pardonnait tout. Même si les derniers mots lui firent un peu mal, c’est bien entendu avec sa douceur habituelle qu’elle laissa ses doigts fin se glisser contre ceux de ce pauvre homme, qu’elle avait tant fait souffrir…
-Ils ne sont pas obligé de le savoir tu sais. Fit-elle calmement. Je ne suis pas ici pour te mettre dans l'embarras, pas plus que pour créer tout un émoi politique… Et conjugal…
Elle n’était pas idiote, bien que la chambre de celui qu’elle aimait semblait dépourvue de la moindre touche féminine, Zero préférait ne pas s’illusionner. Malgré tout, elle lui offrit un petit sourire, afin de chercher à dédramatiser au mieux la situation délicate dans laquelle Cybard se trouvait. Bon sang. Elle avait été absente si longtemps. Ce serait ridicule qu’elle s’attende à avoir tout ce qu’elle avait eu. Elle n’était même plus sa femme… Légalement parlant puisqu’elle avait été déclarée morte. Baissant les yeux sur sa main libre, laquelle était dépourvue d’un auriculaire et où trônait cette bague qu’elle avait tant chérie sur l’annulaire…
-C’était d’ailleurs l’une de mes craintes…
Bien qu’elle fut Impératrice un court laps de temps, Zero avait évolué dans un milieux bien nanti. Étant de bonne famille, elle avait été très tôt initiée en politique et elle avait eu de la chance dans son malheur puisqu’elle n’avait pas été forcée d’épouser un abruti non. On avait offert sa main à celui qui à l’époque, était un guerrier averti, un chevalier solide qui venait de monter sur le trône à la suite de l’empoisonnement de son frère. Tout ceci pouvait avoir un sens, mais elle? En quoi son existence avait du sens aujourd’hui? Se venger? Et ensuite? Elle se sentait comme un foutu canard qui essayait de se faire passer pour un cygne afin de ne pas se faire tuer à coups de becs par les Pies de la haute…
Elle ouvrit la bouche pour parler, mais suspendit son geste pour porter son regard vers la porte quelques secondes avant que l'on toque à cette dernière. Après avoir été invité à entrer, un domestique arriva avec un plateau de victuailles, ce qui lui fit réaliser qu’elle n’avait pas mangé depuis un long moment déjà. À un point tel que pour dire vrai, elle préférait ne pas s’attarder. Son estomac se tordit devant la nourriture, mais elle pris le temps malgré tout d’attendre que l’intru quitte les lieux, pour reprendre avec douceur et sincérité.
-Cybard, je ferais tout ce que tu voudras. Je m’en remet entièrement à toi. Il n’y aura jamais assez de haines ou de reproches à ton égard comparativement aux sentiments que j'éprouve pour toi. Dans l’ombre, j’arracherais la langue et je couperait la gorge de tous ceux qui oseront salir ton nom et je n’aurais toujours que de bonnes paroles ainsi que de bonnes pensées envers toi.
Elle ne parlait pas à l’aveuglette. Ils ne pouvaient pas le comprendre. Elle non plus, au fond. Pouvait-elle oser? L’Empire avait fait trembler Enkidiev et Zero avait pu assister d’un angle particulier aux évènements. Sa mort avait été si bien orchestrée. Même ceux qui n’avaient pas vue son corps, même ceux de l’autre côté de l’océan. Tout le monde y avait cru même elle. Au fil du temps… Si cela pouvait avoir ne serait-ce que quelconque bénéfice pour Cybard en vue de toute la souffrance qu’il avait vécu par sa faute, c’était pour elle la moindre des choses. Elle ferait tout. Elle se sentait si coupable.
La qucspasseribus ne souhait pas être autre chose pour l’Empereur qu’un soutien éternel et indéfectible. Il savait qu’il pouvait se confier à elle. Depuis des années, elle avait les clés de son coeur et il se sentait revivre de la savoir à ses côtés. La mine basse, il ressentit cependant une pointe de colère après l’avoir entendu répondre. La prise sur la main de sa dulcinée se fortifia et il l’obligea à le regarder droit dans les yeux.
« Ne dis pas de bêtises. Je me moque bien des conséquences, je les affronterai sans sourciller. Tu es ma femme, tu l’as toujours été et tu le resteras. D’ici peu de temps, je ferai en sorte d’officialiser la chose. Ceux qui auront à y redire perdront la langue s’ils sont chanceux et la vie s’ils le sont moins. »
Imitant Zero, le souverain chauve se tut alors qu’un serviteur apportait à manger au couple. Elle lui assurait qu’elle serait là pour lui. Il le savait déjà, elle n’avait pas besoin de le dire. Leur amour et le lien qui les unissait était si évident à ses yeux qu’il n’avait pas besoin d’être évoqué. La réalité était que LUI serait surtout là pour elle. Zero avait vécu un enfer et il serait présent à ses côtés pour s’assurer qu’elle remonte un jour totalement la pente. Il se mettrait en retrait pour la favoriser, voilà le genre d’homme qu’il était. Caressant les doigts de l’ancienne impératrice, il fit une légère grimace avant de se lancer.
« Tu n’oses pas me le demander, mais je sais que tu veux en savoir plus sur ma nouvelle femme. Tu sais déjà tout de la raison de sa présence. L’annexion de Fées, la déchéance d’Aurore et la prise en otage de sa famille, toutes ces idées étaient les tiennes. Après ta mort, j’ai pensé que c’était ce que tu aurais voulu. Non pas que je sois heureux avec elle, mais que j’agisse dans l’intérêt de l’Empire, que je fidélise ma nouvelle colonie. Je... Nous n’avons couché qu’une seule et unique fois ensemble. Je l’ai obligé à m’ouvrir son lit pour que nous ayons un enfant ensemble. Il s'appelle Erik, c’est un adorable garçon, je l’aime de tout mon coeur. Essaie de ne pas lui en vouloir, je t’en prie... »
Cybard savait que la simple existence de son fils serait une souffrance pour la femme qu’il aimait. Il ne voulait cependant pas que garçon innocent ait à souffrir d’une situation pour laquelle il n’était pas coupable. Il aurait été difficile de dire qui de sa dulcinée ou de son garçon l’Empereur aurait choisi s’il le devait. Il préférait éviter d’y penser.
« Zero. Jamais je n’ai aimé d’autre femme que toi. Je ne ressens rien d’autre pour Lily-Anna que de la compassion. C’est une enfant prise dans des jeux politiques qui la dépassent. Lors que je te pensais morte, j’ai cherché à noyer ma solitude avec de nombreuses amantes mais tu ne m’as jamais quitté. Je t’aime, pour toujours et à jamais. »
Que pouvait-il lui dire de plus ? L’ancien général avait ouvert son coeur. Même s’il savait que la vérité n’était pas plaisante par tous ses aspects, il estimait Zero en mesure de l’entendre. Il ne pouvait pas se contenter d’enjoliver les choses. À présent, elle savait tout autant ce qu’il avait fait que ce qu’il pensait.
ciitroon
Invité
Invité
Invité
Mer 20 Mai 2020, 00:22
Ton amour sur mes blessures
[An 1584 – mois 5]
La prise à sa main se fit soudainement un peu plus féroce, forçant Zero à relever ses prunelles argenté vers l’Empereur. Elle n’avait pas peur de lui. Il y avait cette détermination, cette fermeté et cette confiance qu’elle y voyait en lui et qui lui faisait réalisé comment maintenant il maîtrisait bien les choses. À ne pas en douter. Cependant, chaque remarque du genre pour elle était un délice, mais les propos qu’il prononça la forcèrent à froncer les sourcils. Non pas qu’elle n’était pas d’accord ou qu’elle doutait de quoi que ce soit. Elle était simplement curieuse. Très curieuse. Que comptait-il faire? Elle laissa couler un fin sourire sur ses lèvres tandis qu’elle observait de nouveaux leurs mains liées.
-Ah? Et tu compte faire ça comment? Mettre une « clause » sur les mortalités et les liens du mariage? Elle grimaça. Elle le trouvait mignon. Elle avait envie de détruire tout ce qui se mettrait devant lui, ou bien entre eux, maintenant qu’elle était revenu dans son nid… Me réépouser? Elle gloussa, plongeant de nouveau son regard dans celui de Cybard. Amoureuse. Tu m’as vraiment beaucoup manqué…
Souffla-t-elle doucement. Il trouvait encore le moyen de la faire sourire si facilement depuis le temps… Bref, iIl était de toute manière assez évident que pour l’heure la jeune qucspasseribus avait l’esprit bien loin de la politique. À des années lumières, oui. Bien sûr que le fait de devoir faire une bonne mise à jour était assurément nécessaire, pourtant, elle se sentait carrément hors de tout ça. Pour l’heure, ce que venait de lui raconter/confirmer Cybard lui suffisait. Faisait-elle erreur? Pour dire vrai, elle s’en fichait complètement. Ce qui ne la laissait pas indifférente, par contre, fut le sujet suivant: Sa femme-fée et leur progéniture. Bien sur qu’elle savait que Cybard avait fait pour le mieu de l’Empire, ils avaient tellement été éduqué comme tel, peu importe le rôles qu’ils avaient pu avoir avant. Zero était fière que l’Empire ait gagné du territoire, tout comme elle était touchée que le chauve ait voulu faire une telle chose en son honneur. La suite la laissait… Elle ne savait trop. Autant elle pouvait bien être heureuse d’apprendre que l’Empereur avait dû forcer cette dernière à « officialiser » le tout, plutôt que de découvrir qu’une relation affective et charnelle les unissaient. Et autant elle avait envie de cracher au visage de celui devant elle, de le frapper, mais elle ne bougea pas d’un iota, se contentent sans doute de pâlir un bref instant. Une bouffée de chaleur joyeusement ponctué d’un haut le coeur venait la prendre d’assaut.
Évidemment, le tout fut provoquée par ses souvenirs, bien malgré elle. Elle était loin d’avoir oublié Karsark et dès qu’elle serait sur pied elle comptait le traquer et en finir une bonne fois pour toute avec lui. Il ne valait rien sans ses amulettes, ses poisons ou la protection des autres. Elle s'occuperait aussi de ceux qui avaient osé lever la main sur elle, ou l’avait contrainte à ouvrir les cuisses. Ce que Cybard et Lily-anna avaient accompli, c’était leurs devoir de Souverains… Mais en quoi était-ce si différent du reste? Le regard soudainement ailleurs, elle eut du mal à suivre la suite des propos de celui qui pourtant lui était si dévoué. Elle en était consciente, mais son esprit sondait bien malgré elle et ses oreilles, elles, avaient malgré tout captées certains propos. Notamment son fils. Ne pas lui en vouloir. Et il l’aimait, pour toujours.
-Je ne veux pas que mon retour s’ébruite tout de suite, s’il te plait.
Avait-elle peur? Non. Elle voulait avoir le temps de chasser. D’espionner. De se refaire quelques repères. D’être plus en forme, en mesure de pouvoir voler. Sans doute que le dernier était purement instinctif, mais elle en avait besoin.
J’ai besoin d’un peu de temps… Pour assimiler tout ça. J’aimerais aller mieux… Avant. Je ne veux pas qu’ils sachent qu’ils sont traqués non plus.
Ce serait moins drôle comme ça. Elle afficha un petit sourire, puis de sa main libre, aggripa quelques noix qu’elle engouffra dans sa bouche. mâchant joyeusement en rapportant son regard soudainement pétillant sur celui qui faisait battre son coeur.
L’ironie de Zero teintée de sarcasme ne plut guère à son époux. Il savait qu’elle voulait la taquiner mais trouvait cela bien indélicat de sa part. Il savait qu’au fond d’elle, l’ancienne impératrice devait être morte de jalousie. Une part de cette dernière devait assurément lui en vouloir et penser qu’il la trompait en ayant épousé Lily-Anna en secondes noces. Cybard n’était cependant pas décidé à laisser la chose passer. Sa mine se renfrogna alors qu’il fronçait les sourcils.
« Je changerai la loi. Toutes ces choses n’ont pas d’importance à mes yeux. Tu es ma femme et tu le resteras. Il sera fait selon ma volonté et personne n’aura rien à y redire. Point final. »
Le sujet n’amusait guère le souverain et il soupira en voyant qu’il prenait la chose trop à coeur. Il ne servait à rien de s’énerver, surtout en prenant en compte le fait qu’elle ne cherchait rien d’autre qu’à le taquiner.
L’estomac relativement noué, le chauve ne prit rien à manger, se contentant d’observer son épouse. Il avait l’impression qu’il allait se réveiller à tout moment. Son cerveau ne semblait pas encore en mesure de parfaitement digérer le fait qu’elle soit de nouveau là. Il ne comprit cependant pas de suite pourquoi elle voulait cacher son retour. Il la scruta avec attention avant de prendre sa main pour y poser un baiser.
« Rares sont les personnes à savoir, pour le moment. Je ferai en sorte que l’information reste secrète. »
Elle devait simplement avoir besoin de temps. Quel genre de mari serait-il s’il ne le lui accordait pas ? À sa place, il doutait avoir prononcé ce souhait mais il la respectait et ferait selon son bon plaisir. Tandis qu’il continuait de l’admirer, il s’étonna de l’entendre faire allusion à plusieurs personnes.
« Ils ? Je croyais avoir compris que le responsable était ce traitre de Karsak. Mes hommes auront tôt fait de mettre la main dessus. Il n’était pas seul ? »
La rage refit vite surface dans le coeur de l’Empereur. Depuis tant d’années il avait apprit à vivre avec. Après la perte de sa femme, elle l’avait accompagnée partout où il allait, il était donc normal qu’il continue de la trouver à ses côtés. Il avait beau faire de son mieux, elle semblait tenir à lui comme une amante jalouse.
ciitroon
Invité
Invité
Invité
Ven 22 Mai 2020, 16:31
Notre amour sur nos blessures
[An 1584 – mois 5]
Elle se faisait violence pour chercher à manger. Son corps réclamait, mais son esprit était pour l'heure bien trop sollicité et ce, dans tous les sens. Les quelques noix avalée était tombé comme une pierre dans le fond de son estomac et lui coupèrent toute envie supplémentaire de se nourrir. Zero pris malgré tout quelques petites baies, mangeant lentement, s'était fixée un objectif de cinq. Idéalement six et plus. Une crampe d’estomac la força à prendre une petite pause, plaçant sa main libre contre son ventre, quelques secondes. Elle esquissa malgré tout un petit sourire.
Il n’y avait bien que Cybard lui-même pour ne pas que l’oiseau sauvage et blessée en elle ne se révolte à ses propos. Il n’y avait plus de « nous ». Que du « je ». Cela la charmait étrangement plus que la dérangeait, venant de lui. Le fait qu’il ai relevé une telle chose lui fit clairement comprendre qu’il valait mieux ne pas chercher à dédramatiser la situation. Ce serait chose difficile pour Zero qui avait réussi à survivre seule des années de cette manière, question de rendre tout ce mal à l’intérieur d’elle moins féroce, moins douloureux. Elle n’était plus la même maintenant. Allait-il l’aimer malgré tout? Cela lui faisait peur. Elle s’était accrochée à leur amour passé, mais qu’en était-il aujourd’hui? Parfois elle se sentait totalement étrangère à elle-même et lorsqu’elle tentait de se retrouver dans ce flots de pensée, elle finissait littéralement ensevelie. Elle n’avait pas eu le temps de se préparer à tout ça. Alors elle avait choisi de se laisser porter par la vague puisque sommes toute à l’origine son retour fut un peu imposé par Edwin… Et elle n’en était pas bien fière, pour dire vrai.
-Merci.
Au moins, cela lui ferait une chose de moins à laquelle penser. Elle sentit même ses épaules retomber légèrement, tant elle était soulagée de savoir que son retour ne serait pas ébruité outre mesure. Bien entendu, Cybard n’avait pas non plus besoin de lui préciser que cela ne pourrait se faire éternellement, mais le petit sursis qu’elle avait lui convenait déjà. Dans tous les cas, ce sentiment d’apaisement fut de courte durée puisque visiblement, ses derniers propos n’étaient pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Elle avait beau vouloir tourner longuement autour du pot, mais la réalité était tout autre, n’est-ce pas? Il était dès lors plus possible de refuser tout ce qu’elle avait vécue. Plus impossible de fuir cette réalité, qu’elle avait cru un instant de manière définitive. Elle avait sue berner Solaire du moins, un peu et ce dernier n’avait non plus jamais insister, concernant son passé. Cela lui avait fait du bien oui, mais cela devenait tout simplement plus difficile. Le simple fait d’imaginer qu’elle et ses geôliers ne seraient plus les seuls à savoir, lui faisait soudainement peur. Pourquoi? Elle n’en avait pas la moindre idée…
-Disons que je ne croyais pas pertinent d’aller plus en détail, lorsque je tes parler de lui… Fit-elle, risquant un coup d’oeil vers Cybard. Il était plus qu’évident que le sujet de sa torture serait très délicat. Alors elle pris soins de ne pas trop « heurter » celui qu’elle aimait. Je voulais surtout que tu me crois concernant mon identité, pour commencer…
Et cela n’avait pas été facile, mais elle ne lui en voulais toujours aucunement. Elle savait pourquoi il avait fait tout ça. Sommes toute, s’y attarder ne lui faisait pas envie pour l’heure. Ce serait une autre écorchure, qui avait été malgré tout un mal nécessaire, à gérer en temps voulu. Zero se fit violence. L’Empereur devant elle était la seule personne en qui elle avait entièrement confiance. Il méritait de savoir, même si cela lui ferait sans doute du mal, même si tout pouvait être davantage différent, après tout ça…
-Je ne sais pas par où commencer… Elle ferma un moment les yeux, se pinçant l'arête du nez, cherchant sincèrement à mettre en place ses pensées, tous ces événements en ordre chronologique. Je sais que Karsak m’a gardé pour lui longtemps… Elle ne saurait dire le nombre d’année exacte, pour dire vrai. Si pour elle tout lui avait semblé être une éternité, elle s'efforçait de se souvenir au mieux. De toute manière, cela ne l'aiderais qu’à trouver les coupables… Une nuit alors qu’il revenait assurément d’une taverne, j’ai rapidement réalisé qu’il n’était pas seul… Elle risqua un petit coup d’oeil vers le chauve et il était dès lors, rien qu’à voir son expression, peu judicieux d’entrer dans les détails. Il comprendrait. C’était presque tous des soldats impériaux.
Elle ne pouvait se baser que sur leurs accoutrements, cette odeur typique des casernes de ces derniers, mêlée à cette odeur d’alcool qui la répugnait, rien qu’à y penser. Sans doute qu’aujourd’hui les hommes qui avaient abusé d’elle sans vergogne étaient peut-être mort. Ce n’était pas impossible. Concernant les soldats, elle doutait fort qu’ils aient abandonné l’armé de manière définitive. Après tout, c’était un prestige et le quitter était terriblement mal vue. Évidemment, la nouvelle ne plairait pas à Cybard. Devait-elle prendre la peine de les excuser? Pourquoi ferait-elle une chose pareille? Devait-elle s’arrêter là? Elle hésitait. Pourtant… Elle alla puiser dans son petit courage, quelque part en elle...
-Ils le payaient grassement pour baiser la sosie de feu Zero.
Elle ne pouvait pas prétendre que ces derniers croyaient vraiment qu’elle était la vrai Impératrice. Tous la croyaient sincèrement morte, bien que cela ne les pardonnais pas en son fort intérieur et elle comptait les tuer malgré tout. Ne serait-ce que pour ne pas avoir avisé l’Empereur, comme cela aurait dû être fait, peu importe si elle se ressemblait ou non. Karsak s'était fait une belle petite somme sur son dos.
-Je ne connais pas leurs noms. Fit-elle, devinant sans mal que cette question allait suivre. Hélas, ils ne prenaient pas vraiment la peine de se présenter. Avant. Mais je me souviens très bien de leur essence vitale… Je saurais les débusquer…
Oh, ça oui… Ce détail faisait bien entendu en sorte qu’elle était la seule à pouvoir réellement mettre le grappin sur les coupables. Certes, elle pouvait les décrire au mieux et cela fonctionnerais sans doute pour certains avec des caractéristiques bien particulière, mais les autres? Au total, Karsak avait fait venir tout au plus une dizaine d'hommes, à travers les dernière années de sa captivité. C’était énorme certes, mais pourtant si peu comparativement à ce qui aurait pu être...
-Quelques esclavagistes… Puis deux Chevaliers. Lors de mon retour ici. Il ne s'attendait sans doute pas à celle là. Elle non plus, pour dire vrai. J’avais oser croire quelques secondes que l’un deux avait pu me reconnaître… Réellement. Que tout ça n’était qu’une mauvaise blague... Elle secoua mollement la tête de manière négative. Qu’elle avait été naïve! Elle avait simplement eu l’impression que sa ressemblance avec elle-même avait simplement été son pire ennemi… Qui l’eut cru. Je… Je ne pouvais pas revenir… Comme ça? Pouvait-il seulement imaginer la honte qu’elle pouvait ressentir? Était-il en colère d’apprendre qu’elle n’était pas revenue à lui, lorsqu’elle en avait eu brièvement l’occasion? J-je ne voyait pas comment je pouvais oser prétendre vouloir garder ton coeur… À retrouver mon rang, regagner la confiance et le respect des sujets… Mais surtout, oser prétendre mériter cette place à tes côtés alors que j’ai été si impuissante toutes ces années… T-tu mérite bien mieux.
Cela avait été plus difficile à avouer que tout le reste. C’était ce qui lui avait fait le plus de mal, parce-que cette blessure avait été droit au coeur. Edwin avait simplement été au bon endroit, au bon moment, tandis qu’elle traquait l’un de ces anciens geôliers. Il avait tout gâché. M’enfin. Elle surtout...
Il était évident que l’ancienne impératrice ne souhait pas s’étendre sur l’infamie qu’elle avait été contrainte de subir. Néanmoins, certainement par amour pour Cybard, elle décida de se confier. Il redoutait ce qu’elle avait à lui dire mais il avait besoin de l’entendre. Il ne pouvait tout simplement pas faire autrement.
L’empereur sentit la rage monter en lui à mesure qu’elle expliquait par où elle était passée. La trahison de Karsak n’était déjà pas une mince affaire, mais savoir que des hommes à lui avaient payé pour saillir sa femme le mettait hors de lui. Sa haine était si grande, qu’il ne pouvait pas réagir. Blême et le regard noir, il restait immobile, se content d’écouter le récit. Il fut d’autant plus étonné d’apprendre que Zero était libre depuis des années à présent et qu’elle avait fait le choix de ne pas revenir. Pourquoi ? Il ne comprenait pas. Son regard croisa le sien une fois encore.
« Tu as choisi de me laisser croire que tu étais toujours morte. »
Bien malgré lui, sa phrase étaient emplie de reproches. Il avait du mal à dissimuler son désarroi et sa peine face à cette nouvelle. Il tapota des doigts sur la table en rompant le contact visuel.
« J’ai besoin de quelques minutes. Mange à ta faim. »
La gorge nouée, il se leva et lui tourna le dos pour se rendre au balcon où il l’avait vu quelques minutes plus tôt. Son regard tourné vers l’horizon, il sentait les larmes monter. Cybard parvint malgré tout à les retenir. Un homme ne devait pas pleurer. Sa femme était de retour, elle était vivante, il devait se concentrer dessus. Grand diable pourquoi avait-elle choisie de ne pas revenir ? Il ne comprenait pas, il ne voulait pas comprendre. Cependant, il estima que la chose devrait attendre. Il y avait plus urgent à régler pour l’heure. Quelques minutes, il garda la tête baissée en serrant ses poings contre la pierre. Une fois qu’il se sentit mieux, il revint auprès de Zero jusqu’à se trouver dans son dos. Ses mains vinrent se poser sur ses épaules.
« Mon amour, écoute moi bien. Je ne pourrais jamais dire comprendre ce par quoi tu es passée. Je ne peux que l'imaginer. En revanche, la vengeance et moi sommes de vieilles connaissances. Lorsque tu es morte, j’ai pensé que la Confrérie était à l’origine de ce drame. J’ai cherché à obtenir ma vengeance et je l’ai eu. Je l’ai eu... Mais cela ne m’a rien apporté, le vide dans mon coeur est resté le même. Si tu veux t’engager dans cette voie, je ne t’en empêcherai pas. Je serai toujours derrière toi, sache le, mais fais moi confiance, renonce à cette folie. Tu ne feras qu’y perdre toujours plus. »
Sa peine était grande, mais Cybard devait avant tout penser à sa femme. Il songerait au fait qu’elle ne soit pas revenu après, pour l’heure il devait tenter au mieux de l’empêcher de suivre cette pente glissante. Il traquerait ces hommes, il le ferait pour elle mais elle devait se préserver après tout ce qu’elle avait déjà vécu.
ciitroon
Invité
Invité
Invité
Mar 26 Mai 2020, 14:59
Notre amour sur nos blessures
[An 1584 – mois 5]
Elle savait bien que ses mots ne lui faisait pas plaisir, mais que pouvait-elle y faire? Il voulait savoir, la moindre des choses venant de sa part était bien entendu de s’expliquer, même si elle préférait omettre plusieurs détails. Ce n’était pas parce-qu’elle voulait cacher quelque chose, simplement, beaucoup de choses n’étaient pas réellement pertinentes... Risquant un coup d’oeil vers Cybard, Zero réalisa à quel point ses propos avaient eu l’impact qu’elle craignait tant, venant de lui. Se mordant légèrement la lèvre, malaisée, il serait impossible pour elle de dire qui des deux avaient détourné le regard en premier. Elle s’en voulait terriblement, mais tout était si compliqué à expliquer…
Finissant par se redresser, son Empereur s’excusa. Zero, quand à elle, resta figée sur place, fixant un point dans un coin de la pièce en se demandant si jouer la carte de la vérité était toujours une bonne chose en soit, avec celui qu’elle aimait. Elle avait tout chamboulé avec son retour déjà. Comment aurait-on réagi si elle était apparue juste après la cérémonie de mariage? La destiné avait été cruelle avec elle. Qu’avait-elle fait de si mal pour mériter ainsi son courroux, si longtemps? En tout cas, pour elle, la leçon retenu n’était peut-être pas nécessairement le message qui avait été passé à l’origine. Qui sait. Il serait bête, voire naïf de croire que l’ancienne Impératrice avait gardé toute sa tête...
Quoi qu’il en soit, elle était restée ainsi un moment. Combien de temps exactement? Elle n’en avait pas la moindre idée. Elle était coincée dans un tourbillons de sentiments ou bien s’était-elle simplement déconnectée, pour rôder ailleurs. Elle l’avait si souvent fait qu’elle ne s’en rendait même plus compte. L’estomac noué, il était des plus évident que malgré les « bonnes paroles » de Cybard, qu’elle n’avait plus été en mesure de toucher à quoi que ce soit. Elle ne savait plus comment elle se sentait. Préférait-elle chercher le vide ou souffrir encore? Voulait-elle manger ou bien vomir? Hurler ou être totalement muette?...
Bien que sa réaction fut beaucoup moins radicale que précédemment, le contact des mains chaudes du Chevalier sur ses épaules la tirèrent tout de même brutalement de ses songes. Bien que cette fois elle réussit à ne pas sursauter, cela ne l’empêcha pas de se tendre, de se crisper pour autant. À mesure que les paroles coulaient cependant, Zero se détendit lentement. Pour dire vrai, elle ne savait pas réellement comment interpréter les paroles de son favoris. Elle ne savait plus réellement qu’elle Zero il avait pu connaître… Mais… Peut-être n’était-elle simplement plus là?... Elle reteint de peine et de misère un soupir, une légère moue se peignant sur ses traits fins, cependant.
-Je vais... Y réfléchir?…
La sorcière aux ailes immaculée laissa couler un petit sourire un peu forcé sur ses lèvres. Elle faisait de son mieux?... Pour lui. Si c’était ce qu’il désirait. Mais pour elle, il était tout de même hors de question de laisser filer ces hommes... cela lui donnait simplement un but, pour le moment aussi autrement que pouvait-elle bien faire? Déambuler sans but dans les couloirs? Prendre le thé avec des statuts? Ce n’était pas elle. Cela ne l’avait jamais été. On avait eu du mal à l’arracher de ses livres et ses potions pour lui foutre une couronne sur la tête et cette bague autour du doigt qui fut, au final si salvatrice pour elle durant ces moments les plus sombres…
Cybard avait été pour elle une découverte surprenante. Deux étranger coincé à l’improviste dans une situation carrément impromptue… Il avait été son complice, son confident, son protecteur et son amant. Pour l’heure et pour elle, c’était son seul point d'ancrage logique et tangible en ce monde. Elle n’avait pas envie de le contredire? Pas tout de suite du moins. Elle n’avait pas envie de revoir ce regard déçu, heurté dans les prunelles de son homologue masculin. Elle avait cependant besoin de sentir des os se broyer sous la pression de sa simple volonté, tout comme l’odeur du sang se dégageant de leur anatomie mutilé. Elle voulait simplement jouer un peu avec eux et lentement, les laissez réaliser qu’il n’y avait aucune issue et que leur mort arriverait suite à une lente agonie. Cette simple idée la satisfaisait énormément. Elle ne voyait aucune raison de regretter une telle chose. Elle servirait même l’Empire avec ce geste. Elle voulait savoir ces hommes qui lui avaient labourés et souillés ses entrailles allaient payer. Ils n’avaient pas besoin de traîtres du genre. Pas vrai? Le vide, elle savait que ce n’était pas la mort de ses geôlier qui le comblerait, mais n’empêche que ce serait plutôt amusant, tout ça. Quoi qu’il en soit, elle voulait revenir sur un petit détail. Oh, elle ne se considérait pas excusable, elle n’oserait pas en vue de son état émotionnel et mental, de toute manière, mais elle ne voulais pas le laisser seul dans ses divers scénarios qu’il devait sans doute imaginer.
-Je suis désolée de te faire souffrir encore… Il n’y a aucun mot qui peuvent justifier ce que j’ai osé te faire…
Elle releva ses prunelles argenté sur lui, tandis qu’elle déposait sa main intacte contre celle de l’Empereur. Refermant doucement cette dernière, elle l’invitait d’une légère pression à reculer avant qu’elle puisse se redresser. Chose faite, elle le guida jusqu’à un canapé afin qu’il s’y assoit, pour agripper un côté des pans de sa robe de nuit et lever une jambe afin de la glisser par dessus celles de Cybard. Doucement, elle engloba le visage entre ses mains et vint déposer un baiser sur les lèvres de ce dernier. Presque chaste cependant, il fut brisé avec tout autant de douceur et Zero planta un moment ses prunelles dans celles de son hôte.
**[Cybard] Ferme les yeux…** Murmura-t-elle mentalement tandis qu’elle déposait la paume de sa main droite sur le front de l’Empereur. Oh, il savait ce qu’elle allait faire. Il pourrait très bien la repousser s’il ne le désirait pas. Elle ne forçait rien. **Tu ne sentiras rien…** Précisa-t-elle.
Elle ne lui ferait pas sentir ses sentiments lors de l'événement qu’elle était désireuse de lui montrer. Elle ne voulait pas qu’il ressente sa souffrance en plus de la sienne. Tout simplement.
« Le point de vue était au sol. À voir le paysage, il était plus qu’évident que l'événement se déroulait sur Irianeth. La personne à qui appartenait sa vision courait et semblait terriblement essoufflée, trébuchant à plusieurs reprises, on pu aussi remarquer que des chaînes reliaient ses poignets. Tandis que la vision jetait un coup d’oeil par dessus son épaule tout en se redressant suite à une énième chute, il fut possible de voir son poursuivant, au loin: Karsark. Étant un Pardusse, ce dernier ne mettrait pas de temps à attraper une qucspasseribus blessée. En effet, il ne fut pas difficile de voir une aile pendant de manière anormale et terriblement sale, maculée de sang. À travers le tout, une chevelure argenté. Celle de Zero.
La vision revint vers l’avant, apparaissant sur un chemin de terre menant vers Pikay, la Forteresse. D’où elle se trouvait il était déjà possible d’entendre des exclamations. Soudain, Zero fut plaquée au sol et visiblement, un combat physique s’en est suivi, forçant l’ancienne Impératrice à tenter le tout pour le tout en ouvrant ses ailes. Un crac sonore se fit entendre ainsi qu’un cri de douleur. Il fut rapidement possible de voir que la tentative vaine de garder un certain équilibre de vol, tout en évitant de justesse arbres et pardusse enragé n’était pour l’heure pas du tout une chose aisé pour la blessée. S’élevant cependant quelques instants une dernière fois dans le ciel, le regard perçant de la jeune prisonnière en fuite n’avait eu aucun mal à faire un focus sur un homme chauve, saluant un peuple et à ses côtés sa nouvelle épouse…
Ensuite, un arbre, une dernière perte de contrôle et une longue, longue chute…
Puis le noir. »
Zero se laissa couler sur le canapé aux côtés de Cybard, couvrant ses yeux d’une main quelques secondes. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas utilisé cette branche de son don et elle avait l’impression que sa tête voulait exploser. Peut-être voulait-elle allez trop vite et devrait-elle laisser un peu de temps encore à son énergie de revenir? Au moins, cela passait plutôt bien. Ce geste l'empêchait de retenir les larmes qui voulaient encore fuir ses prunelles.
Avec le temps et les épreuves, Cybard avait de moins en moins de mal à reconnaitre la vérité. or, face à lui se trouvait une face qui tentait de le brosser dans le sens du poil. Il savait bien que son sourire n’était qu’une façade. Il le sentait, il le savait, et cet état de fait l’inquiétait. Il avait peur que sa femme n’en vienne à se perdre définitivement en se plongeant dans cette vaine quête vengeresse. Il la soutiendrait, jamais il ne l’en en empêcherait. Il n’avait pas le droit, pas après tout ce qu’il avait fait à Turquoise. L’empereur porterait seul sa croix, il espérait simplement que celle qu’il aimait n’ait pas à le rejoindre.
Le souverain laissa sa femme la guider, terminant le mouvement en s’installant sur le canapé qu’elle lui désigna. Il ne comprenait pas où elle voulait en venir. Avec douceur, la qucspasseribus monta sur lui. Son baiser, son odeur, cette proximité, tout cela enivrait l’ancien général. Son regard plongé dans celui de Zero, il se surprit à la désirer. Il avait envie d’elle, il voulait l’étreindre, la caresser et l’embrasser jusqu’à unir leurs deux corps comme dans le passé. Ce n’était cependant pas le moment et il se contraint à ne pas y penser.
Docile, il se laissa faire et n’activa pas son bouclier magique. Les souvenirs de sa dulcinée l’envahirent. Il vit une partie de son calvaire et son coeur se serra dans sa poitrine. Pourquoi voulait-elle qu’il voit cela ? Il ne comprenait pas. Il n’acceptait pas. Il n’avait pas envie d’être témoin de ces choses. Sentant la colère monter en lui, l’homme se releva brusquement pour s’éloigner.
« Qu’est-ce qui te prend ?! Ne refais plus jamais ça ! »
Poings serrés, il continua d’avancer de quelques pas, jusqu’à se retrouver face à un mur. Fou de rage, il vint fracasser ses phalanges contre la pierre, y laissant une légère trace de sang. Faisant fi de la douleur, il posa son crâne et s’arrêta de bouger. Toute cette situation était trop difficile pour lui. Bien sûr, il souhaitait laisser éclater sa rage. Il voulait passer par le fil de l’épée tous les hommes qui avaient fait du mal à Zero. Karsak souffrirait également. Il le voulait, mais ce n’était pas la chose à faire. Que cherchait-elle à faire ? Le convaincre du bien-fondé de sa décision ? Non, il savait que la vengeance ne menait à rien. Il le savait, pourquoi ne voulait-elle pas comprendre ? Aurait-il compris lui même à l’époque ? Il était probable que non. Cybard était impuissant, il le savait et en souffrait.
« Je ne veux pas voir ces choses. Le simple fait de les entendre m’est suffisamment insupportable... »
Fatigué, l’empereur se laissa tomber mollement tout en se retournant, terminant sa course assis contre le mur. Ses yeux peinaient à contenir ses larmes tandis qu’il laissait son regard retourner vers celle qu’il aimait. Pourquoi le choses ne pouvaient-elles pas revenir à la normale ? Pourquoi le destin leur avait-il joué un si vilain tour ?
ciitroon
Invité
Invité
Invité
Sam 30 Mai 2020, 23:51
Notre amour sur nos blessures
[An 1584 – mois 5]
Bien entendu qu’elle sursauta lorsque Cybard explosa. Pour dire vrai, sur le coup, elle ne comprenait pas du tout ce qui lui prenait. Son esprit se heurta à son bouclier magique. Pour Zero s’introduire dans la tête des gens était une habitude avant de devenir apprentie et ainsi de suite. Avec son Empereur les choses avaient été pour le moins… Étrange pour elle en vue de son pouvoir. Voir irritant, au tout début tandis qu’elle n’aimais pas être plongée ainsi dans le néant. Encore heureux, elle avait vécue ce genre de choc avec lui autrement, elle n’aurait jamais survécue à son emprisonnement mental tout autant que physique, durant ces années de séquestration. Quoi qu’il en soit, elle baissa les yeux tout comme ses mains qu’elle fixait alors qu’il s’éloignait d’elle pour aller frapper la pierre de ses poings.
La jeune sorcière ne comprenait pas la réaction de son ancien époux. Elle ne lui avait que montrer la raison pour laquelle elle n’était pas revenue. Loin de là l’idée pour elle que la vision qu’avait reçus Cybard était bien plus longue. Après tout, si certaines branche de sa magie avait semblé être davantage sollicitée et c’était améliorée, il allait de soit que d’autres avaient manqué de pratique. Notamment le fait de partager une information personnelle la concernant. Puis, loin de là, surtout, de torturer son humain favoris de la sorte. Elle savait bien qu’il avait terriblement souffert durant son absence, même si cela la rassurait toujours encore un peu. Et elle se sentait terriblement coupable de ce simple état de fait. Alors le voir en cet instant précis s’écrouler encore une fois contre la pierre lui déchirait le coeur. Zero aimait sincèrement Cybard. Il était donc normal que le voir souffrir ne lui plaisait pas, encore plus si c’était de sa faute. Se mordant légèrement la lèvre, elle se redressa doucement, puis s’approcha de l’Empereur tout en jetant un bref coup d’oeil vers la porte qu’elle verrouilla. Oh, elle ne s’en cachait pas, elle ne voulait simplement pas que peu importe qui fasse irruption dans leur chambre pour une raison obscure et voient ce dernier de la sorte. Triste, mais vrai. Les personnes dans sa position n’avaient pas droit à ce genre de sentiment.
Elle soupira, puis se pencha pour aggriper doucement ses mains. Elle n’avait pas quitté les prunelles azuré de son ex-époux depuis qu’elle avait replongé son regard dans ces dernières pour aller s’y perdre.
-Je suis désolée… Je crois que tu en as vue plus qu’escompté… Je… Bon, elle n’allait pas lui expliquer ce qu’elle avait voulu lui montrer précisément. Comme il disait l’entendre lui avait suffit. Assurément, elle resterais avec ce mal au travers de ses entrailles, quelque chose qu’elle devrait oublier. Enterrée. C’était ce qu’il voulais? Je ne veux pas faire ça pour faire disparaître quelconque souffrance. Ce serait naïf de sa part de croire que la simple vengeance effaçait tout. Mais j’ai envie de ressentir cette satisfaction de les voir mourir. Rien que cela me suffira bien amplement.
C’était bien vrai. Pour toutes sorte de raison, mais principalement pour le fait que, à chacun de ses viols, elle s'était jurée que si elle se sortait de cette plus que fâcheuse situation, elle se vengerait. Leurs visage et leur odeur était gravé à jamais dans son esprit. Si elle devait vivre avec ces souvenirs, alors elle refusait de laisser respirer ceux qui encore aujourd’hui, croyaient avoir baisé la pauvre sosie de Zero. Combien d’autres victimes étaient passée sous ces hommes? Elle rendrait service à l’Empire, et aux femmes. Le reste, elle s’en fichait. Elle ne cherchait pas quelconque rédemption. Elle était morte. Elle ne pourrait plus jamais avoir d’enfant. Elle n’était plus la même et voilà qu’elle devait elle aussi découvrir cette nouvelle version d’elle. Se rapprochant avec prudence de Cybard, la femme aux ailes immaculée se risqua à glisser avec douceur sa main gracile sous le menton de ce dernier afin de s’étirer davantage et venir y cueillir ses lèvres. Il était plus qu’évident qu’elle devrait le ménager, dans les jours, voire les semaines à venir. Puis pour dire vrai, à voir son état, elle n’avait tout simplement plus aucune envie de parler de ces dernières années. Tout ce qu’elle dirait le ferait souffrir, le mettrait en colère. Il n’avait pas besoin de ça. Elle brisa finalement le contact un peu à contre coeur, mais uniquement pour venir serrer celui qu’elle aimait contre elle, le forçant à s’incliner légèrement pour l’inviter à déposer sa tête contre elle. Son aile valide vint s'étaler et le couvrir en une étreinte bien à elle.
-Tu viens? On va prendre un peu d’air sur le balcon
Fit-elle gentiment. Elle avait besoin d’air et lui aussi. Cela leur ferait du bien en tout cas, elle, elle en était sûre. De toute manière, ce petit moment de détente avait su calmer peut-être légèrement le duo, se sont des bruits à la porte qui attirèrent sans doute leur attention. Du moins, celle de Zero qui redressa un peu la tête.
-C’est moi qui à vérouillé.
Fit-elle d’une petite voix. Elle ne se justifia pas. Elle ne considérait pas avoir à lui demander quelconque permission pour protéger celui qu’elle aimait et ce, peu importe de quoi. Dans ce cas-ci, c’était uniquement dans le but de simplement lui éviter une tonne de truc désagréable. En même temps, cela lui évitait à elle, d’être vue pour le moment. Après tout, Cybard bien qu’il avait accepté sa requête n’avait pas été en mesure de passer le mot, ni de prendre les dispositions nécessaires. Peut-être était-ce aussi une certaine nervosité qui lui venait. Ce besoin viscéral de se sentir séparé physiquement des autres, même si par moment les voix mentales faisaient surface. Elle savait que tout ça n’était qu’une question de temps. Rien que d’avoir été sous l’aile de Solaire avait grandement aidé, mais...
-Je voulais justement éviter qu’on soit dérangé…
C’était plus prudent. Loin de là l’idée de lui faire croire d’une manière ou d’une autre qu’il était faible ou qu’elle avait choisi qu’elle ne voulait pas que Cybard soit vue ainsi. Elle préférait simplement prévenir plutôt que guérir. Trop de chose, trop de choses en même temps pour elle, en ce moment. D’ailleurs, on commença à frapper plus férocement à la porte tandis que déjà elle entendait une clé chercher à déverrouiller. Sans doute étaient-ils encore un peu nerveux de savoir l’Empereur avec une innocente petite Qucspasseribus?...
Cybard n’eut même pas le temps de répéter que tout était sous contrôle, qu’en vue du vacarme de l’autre côté, sans doute la garde n’entendais rien. Finalement, trois hommes pourtant les couleurs de l’Empire firent irruption dans la chambre après avoir visiblement réussi à ouvrir la porte. À peine ces dernier étaient entré que déjà la jeune sorcière psychique les retournaient là d’où ils étaient venu, c’est-à-dire qu’elle leur offrit un magnifique vol plané jusque dans les couloir, avant de laisser les portes se refermer en un fracas monstre.
En piteuse position, Cybard ne bougea pas quand l’amour de sa vie approcha. Il se laissa faire, acceptant bien volontiers son affection. Son baiser lui fit l’effet de la plus douce des pommades et il parvint à faire disparaitre les larmes qui étaient sur le point de perler le long de ses joues. Elle n’était pour rien dans tout ce qui arrivait. La colère de l’Empereur disparaitrait d’elle même. Tout ce dont il avait besoin, c’était du temps, pas des excuses. Docile, il se laissa relever et approuva le choix de sa femme d’un hochement de la tête. Tandis qu’ils s’apprêtaient à prendre la direction du balcon, l’on vint frapper à la porte. Le souverain jeta un coup d’oeil curieux avant d’apprendre que le loquet avait été fermé par Zero. Il comprenait sa volonté de le protéger mais cela n’était pas nécessaire. rares étaient les personnes à se permettre d’entrer dans ses quartiers sans s’annoncer au préalable, il devait donc y avoir une bonne raison à cela.
Après avoir forcé, les hommes firent céder la porte avant de faire irruption dans la pièce. Bien mal en pris aux trois gardes impériaux qui furent cueillis par la méfiance nouvelle et violente de l’ancienne impératrice. Avec sa magie, elle les envoya hors de la chambre et ils s’écrasèrent contre la pierre dans un fracas métallique d’une grande violence. Cette soudaine attaque, particulièrement injustifiée, ne manqua pas d’étonner l’ancien général. Il tourna la tête vers la sorcière avec interrogation. De ses deux mains, il lui attrapa le visage sans violence.
« Tout va bien, ils ne te feront aucun mal. Je suis là pour toi. Calme toi. »
L’air profondément étonné, Gildric, le chef de la garde, pénétra à son tour dans la pièce. Il toisa l’ancienne impératrice en levant un sourcil interrogateur. Main contre la garde de son arme, il s’inclina légèrement face au couple impérial et insista en baissant la tête face à Zero. Le vieil homme souhaitait ainsi lui signifier qu’il l’estimait toujours de la même manière que dans le temps. Cybard fut fort ravi de la délicate attention de son ami.
« Pardonnez notre intrusion et plus particulièrement l'impétuosité de mes jeunes recrues. Votre Altesse Impériale, nous l’avons capturé, j’en ai reçu la confirmation il y’a une demie-heure.
- Vous en êtes sûrs ?
- Nous sommes formels. Il sera rapatrié à Pikay dans quelques jours.
- Parfait, laisse nous s’il te plaît.
- À vos ordres. »
Le vétéran tourna les talons, s’inclina à nouveau et referma la porte après l’avoir remis sur ses gonds. Ainsi donc Karsak avait été attrapé ? Cybard lui ferait payer son crime. Il ne s’agissait pas simplement là de vengeance. Il voulait montrer à ses sujets et au monde ce qu’il en coûtait de s’en prendre à la famille impériale. Le pardusse serait un exemple que les gens ne seraient pas près d’oublier. Voyant la mine soucieuse de son épouse, il la mena au balcon, comme elle le désirait.
« Il parlait de Karsak. Écoute, je sais que tu veux te venger mais laisse moi m’occuper de lui. »
Ce qu’il lui demandait était difficile. Il savait à quel point elle désirait s’occuper de lui en personne mais il ne pouvait tout simplement pas le permettre. Si elle désirait se venger des autres, il la laisserait faire. Quant à Karsak, il était à lui et bientôt il comprendrait à quel point il avait fait la pire erreur de sa vie.
ciitroon
Invité
Invité
Invité
Lun 01 Juin 2020, 01:20
Notre amour sur nos blessures
[An 1584 – mois 5]
Zero fixait la porte lorsqu’elle sentit les mains de son Empereur lui encadrer doucement le visage, la forçant à à devoir détourner la tête. Cela lui pris malgré tout quelques petites secondes pour faire en sorte que ses prunelles, elles, se plongent dans celles de son bien aimé. Elle était bien trop alerte. Cependant, lorsqu’il ouvrit la bouche, la jeune qucspasseribus sembla l’espace d’un instant dans le néant le plus total. Comme si elle ne comprenait pas pourquoi il lui disait une telle chose, bien qu’elle n’était pas déplaisante à entendre, faisant en sorte qu’elle lui offre son plus beau sourire… Avant de voir un visage plus ou moins familier entrer dans la chambre. C’était Gildric, visiblement toujours Chef de la Garde. Zero le toisa un instant tout autant que ce dernier le fit à son égard et bientôt, il s'inclina bien bas non seulement devant Cybard, mais elle aussi. Tentait-il de la flatter dans le sens des plumes? Et bien cela fonctionnait. Elle se souvenait bien, maintenant de la panique et la tristesse dans le regard de ce dernier lorsqu’il avait été parmis les premiers arrivés, lors du drame.
Impétuosité des jeunes recrues? Quoi? Préférant ne pas relever et détourner le regard en se mordant férocement l’intérieur de la joue, Zero écouta à moitié les propos échangé du moins, au début croyant que cela n’était qu’une petite discussion de routine malgré l’intensité de ses « jeunes recrues ». Bien vite cependant sa curiosité légendaire fut piquée au vif. De qui parlaient-ils? Aussitôt elle se le demandait, aussitôt elle put gentiment cueillir la réponse dans l’esprit du Chef de Garde. Elle en profita pour jeter un très bref coup d’oeil côté allégeance et fut satisfaite. Et bien quoi? Si avant elle avait une certaine moralité à ne pas fouiner ici et là et surtout par « respect », aujourd’hui la chose était bien différente. Si elle avait oser le faire avec Karsark, ils n’en seraient pas là aujourd’hui. Tout ça en raison de son manque de vigilance…
Soucieuse par ses pensée, Zero se laissa doucement guidé par Cybard afin de retourner jusqu’au balcon. Elle avait besoin d’air. Elle avait besoin de respirer. De s’éloigner des quatre murs. Cela faisait un moment qu’elle c’était enfuis certes, mais depuis elle avait toujours bien du mal avec l’idée de rester entre quatre mur. Le fait d’être malgré tout plutôt bien dans la Forteresse, c’était bien parce-que l’ancienne Impératrice connaissait cette merveille par coeur et qu’elle considérait cette dernière comme son refuge, son antre. S’appuyant un peu contre la rambarde afin d’observer de nouveau ce qui s’offrait à ses yeux -soit ce qu’elle considérait comme son territoire-, la sorcière ailé se demandait comment tout ces petits paysans, tout ces gens plus bas pouvait vaquer à leur occupation comme si de rien était. Avec une telle insouciance dans leur esprit. Poussant un soupir, elle se fit violence pour se tourner légèrement de côté question de pouvoir détailler comme elle le voulait celui qui faisait battre son coeur. Elle sourit. Presque sereine comme si l’incident de quelques minutes plutôt n’était tout simplement jamais arrivé. Comme si sa question concernant Karsark ne l'affectent plus du tout.
-D’accord. Bien Sûr qu’elle lui cédait le pardusse. Elle n’avait jamais particulièrement aimé se salir les mains. La torture et tout n’avaient jamais été ses points fort, pour dire vrai, mais il fallait dire que depuis son enlèvement, elle avait beaucoup appris. J’aimerais cependant être en mesure de le voir une dernière fois avant qu’il ne pousse son dernier souffle. Elle se fichait de quand. Elle voulait simplement le voir respirer et alors elle tentait de résister à l’idée de ne pas lui broyer le coeur ou les os. De laisser son corps entier se faire envahir d’une douleur insupportable. Je veux voir sa tête sur une pique et celle de tous les autres. Ça manque un peu de décorations. Tu ne trouve pas?
Posant sa question, Zero vint se lover contre son favoris, appuyant de nouveau sa tête, plus précisément l’une de ses oreilles contre le thorax de Cybard. Écouter son coeur, sentir son odeur et la chaleur émaner de son corps…
-J’espère que je ne rêve pas. Je trouverais cela de très mauvais goût… J’ai peur de m’endormir de nouveau, ou de cligner des yeux et réaliser que tu n’es plus là, que tu ne l’as jamais été…
À ces propos, elle referma un peu plus fermement ses doigts contre le textile de l’Empereur, fixant le vide devant elle, mais profitant de ce moment. Elle ne voulais plus jamais dormir, plus jamais fermer les yeux, elle avait bien trop peur que tout cela ne soit qu’une blague cruelle de son inconscience. Elle tournerais d’ailleurs sans doute dans ce tourbillons un bon moment encore. Pour l’heure c’était bien le dernier de ses soucis. Pour l’heure oui, elle se demandait si Cybard resterais avec elle cette nuit, pour la protéger. Pour surveiller ses arrières, comme elle, elle le faisait pour lui. Comme avant.
Cybard soupira en entendant sa dulcinée accepter de le laisser faire. Il était rassuré de voir qu'elle l'écoutait, du moins en partie, car elle voulait toujours le voir en personne, et peut-être s'en prendre à lui à ce moment. Il n'avait aucune raison de refuser d'accéder à sa requête mais il ferait attention lorsqu'ils se retrouveraient. La remarque de la femme ailée le prit cependant de court. Des têtes coupées comme décoration ? Quelque chose n'allait pas avec elle. Il était rassuré de voir qu'elle l'écoutait, du moins en partie, car elle voulait toujours le voir en personne, et peut-être s'en prendre à lui à ce moment. Il le lui donnerait, elle aurait tout ce dont elle aurait besoin. Avec plaisir, il l'accueillit contre son torse. La sentir si proche était réellement très agréable. Son contact lui avait tant manqué. Auprès de nombreuses femmes il avait cherché à la remplacer, à combler ce vide dans son cœur, mais elle seule était en mesure de le faire efficacement.
« Ce n'est pas un rêve. Tu ne vas pas te réveiller en sa compagnie. Tu es avec moi à présent et tu n'iras nulle part. Je prendrai soin de toi. »
Lui aussi était en proie au doute mais il se devait de se montrer fort pour celle qu'il chérissait de tout son coeur. Il devait le faire pour eux deux en faisant taire ses propres doutes. Tel était son rôle. Avec affection, il caressa le haut de son crâne jusqu'à l'entendre lui déclarer son amour. Cybard resta immobile quelques secondes. Enorgeuilli par les mots de sa dulcinée, il releva sa tête en s'aidant de quelques doigts appuyés sous son menton et vint lui voler un baiser. La forçant à se tourner vers lui, il la prit entre ses bras tout en continuant de l'embrasser langoureusement.
« Moi aussi, je n'ai jamais cessé de t'aimer. » dit-il avant de retourner poser ses lèvres contre les siennes
Cela faisait si longtemps qu'il était séparé de Zero qu'il n'avait pas envie de la quitter. Son étreinte était divine et il ne voulait pas s'y soustraire. Ses baisers étaient appuyés et ses mains ne tardèrent pas à caresser lentement le corps de son ancienne impératrice. Rapidement il sentit que le désir montait en lui et que la situation allait lui échapper. Aussi s'écarta-t-il brusquement.
« Désolé. »
Il était bien trop tôt pour cela. Zero avait connu l'enfer. On avait abusé d'elle à de nombreuses reprises. Elle avait besoin de temps, de douceur et d'amour, pas de sentir pressée de la sorte par son ancien mari. Il devait être patient pour lui permettre de se rétablir convenablement. Lentement, il la tira vers lui pour l'étreindre à nouveau, sans chercher cette fois à profiter d'elle.
ciitroon
Invité
Invité
Parandar
Sam 17 Oct 2020, 07:29
Rappel
Bonjour !
Le sujet est-il toujours d'actualité ? Sans réponse, il sera déplacé le 31 octobre dans les Archives.
Cordialement,
Staff de RPG-Chevalier
Crédit à Taëva. Réalisé pour l'usage par le Staff sur RPG-Chevalier seulement.
◊ Modération ◊
Parandar
Rang Classique : PNJNombre de messages : 2601 Rôle : Représentation physique des modérateurs
Plus sur le personnage Âge: Naissance du monde Race: Divine
![Notre amour sur nos blessures... [Cybard] Yfqw](https://2img.net/www.zupimages.net/up/23/05/yfqw.png)
Sam 16 Mai 2020, 18:15
![Notre amour sur nos blessures... [Cybard] Tumblr_nk1paikucV1s7xoeto3_500](https://66.media.tumblr.com/99ff925fd2017df77bc4300568fe936b/tumblr_nk1paikucV1s7xoeto3_500.png)
ciitroon
