Louve ou humaine ? [PV Faith]

Naräen se sentait seul ces derniers temps, vraiment seul... Nymiel était encore partie loin de lui, comme elle le faisait depuis un moment, depuis qu'il l'avait soignée. Il comprenait son envie de liberté, sachant que la plupart des animaux la ressentaient, mais ça lui faisait tout de même mal. Oh, bien sûr, il avait bien le reste de sa famille, comme il aimait à l'appeler, avec ses ours, ses loups, ses oiseaux, et tout autre sorte d'animaux, mais ce n'était pas du tout la même chose... Avec Nymiel, du fait qu'il l'avait choyée tout le temps de sa blessure, le demi-elfe avait un lien beaucoup plus fort qu'avec les autres. Cela ne voulait pas dire qu'il ne ressentait aucun amour pour tous les animaux qu'il côtoyait, bien au contraire, mais ce n'était pas la même chose, tout simplement. Nymiel, lorsqu'elle était à Turquoise, suivait Naräen partout, comme son ombre. Et Naräen, quant à lui, la couvait à l'extrême. Il se sentait à la fois comme un père et un frère pour elle, et il le lui montrait bien !

Toujours est-il que, ce jour-là, Nymiel n'était pas là, et notre vieux demi-elfe se sentait très seul, et donc triste, par ailleurs. Il continuait à jouer avec ses animaux, comme il le faisait tous les jours, mais il n'était pas vraiment à ce qu'il faisait, ce que ses compagnons ne tardèrent pas à remarquer. Surtout ses loups en fait, qui semblait être les plus sensibles de ce côté là. Ces derniers arrêtèrent d'ailleurs de courir après le bâton que Naräen leur lançait (oui, ses loups se comportent comme des chiens xD) et vinrent s'allonger à ses côtés comme pour le consoler. L'ermite apprécia cette marque de tendresse de ces loups qu'il considérait comme des membres de sa famille, et les caressa en pensant qu'il était bien content de les avoir, dans des moments comme ceux là.

Mais, tout à coup, les loups se levèrent et se mirent à grogner, comme si un rival était entré sur leur territoire. Naräen les calma d'un simple geste, pour éviter d'assister à un affrontement. Il préférait d'abord parler à ce "rival". Il se leva donc et marcha lentement vers le loup qui était entré dans la zone. Loup qui s'avérait être une louve, si le demi-elfe se fiait à ce qu'il savait sur la différence qu'il y avait entre les deux. Enfin bref... Naräen s'approcha de l'animal en tendant une main devant lui pour montrer qu'il n'était pas son ennemi. Par sécurité, il préféra tout de même prononcer quelques mots, au cas où.

"Je ne te veux aucun mal, ne t'inquiète pas ! Et mes animaux ne te feront rien si toi tu ne m'attaques pas..."

Faith avait besoin de sortir de toutes ses responsabilités qui la tenait attachée à la tour. Elle était en train de se perdre dans ses responsabilités qu’elle n’avait jamais réellement voulues. Le soir, quand la nuit l’appelait alors qu’elle fixait le plafond de sa chambre, elle se posait toujours la même question : Comment était-elle devenue cardinale? Comment était-elle devenue celle qui devait gérer les problèmes de centaines de magiciens? Elle n’avait jamais demandé de devenir si importante. Tout était arrivé en raison de la mort de Caelìon…  À la mort de leur chef, ils s’étaient retournés vers elle. La magicienne semblait si forte, si puissante. Oui semblait. Elle avait averti les autres cardinaux qu’elle partait pour quelques temps. Un mois tout au plus. Elle avait besoin de se ressourcer. Elle avait besoin de retrouver la nature et d’oublier pour un moment tout ce qui l’attendait dans cette gigantesque tour. Elle avait confié son apprenti à Alizée pendant son absence.

C’est en tout oubliant qu’elle avait pris son apparence de louve et était partie là où ses pattes blanches la dirigeait. Ses pattes la dirigea vers la forêt de Turquoise. Elle profitait de la forêt luxuriante de ce royaume en marchant sans aucune crainte sur le territoire de meute. Elle ne craignait pas les autres loups. Ils étaient une menace, mais encore aucune meute n’avait refusé sa présence, une fois qu’elle les avait «convaincus».  Son odorat lui indiqua d’ailleurs qu’elle venait de pénétrer sur un nouveau territoire de meute. Toutefois, aucun représentant ne vint à sa rencontre. Surprise, la louve blanche décida de découvrir davantage ce territoire.

La louve blanche parcourra ce territoire inconnu pendant plusieurs minutes. La meute qui utilisait ce territoire de chasse était très bien organisé. Elle était surement très forte. Faith avait envie de les rencontrer. La magicienne suivit son odorat jusqu’à la meute. Que fut la surprise de la cardinale lorsqu’elle vit un humain les loups. Les bêtes manifestaient leur mécontentement de trouver une rivale sur leur terrain, mais il y avait autre chose dans ce grognement… L’homme s’était levé et s’approchait d’elle. Faith resta immobile à regarder l’homme. Son regard azure le scrutait en cherchant de comprendre cette situation qui était des plus étrange. Habituellement, elle aurait pu soumettre l’ensemble de ces loups et gagner le rôle de chef de la meute. Oui, elle aurait pu devenir la louve alpha, mais cet homme était important pour les bêtes s’étaient évidant.  Elle avait presque l’impression qu’il était le chef de meute ce qui la troublait…

L’homme s’était adressé à elle. Faith aurait pu lui répondre. Elle aurait pu lui dire qu’elle comprenait tout ce qu’il lui disait, qu’elle n’était pas une louve comme les autres, mais elle n’en fit rien. Elle voulait rester louve pour le moment. Oublié encore un peu sa vie humaine. Toutefois, la louve fit quelques pas en arrière. Elle ne montrait plus aucun signe d’agressivité, mais elle faisait comprendre à l’homme qu’elle n’acceptait pas de sa faire toucher.

Les loups ne semblaient pas totalement en confiance. L’allure de la louve blanche était si fière qu’ils devaient ressentir encore de la provocation. Pour leur faire comprendre qu’elle n’avait pas l’intention d’attaquer l’homme, elle s'assit à quelques mètres de l’homme qui avait voulu la caresser. Pendant quelques minutes, Faith analysa la situation sans bouger. Les loups étaient maintenant rassurés. L’homme semblait avoir compris qu’elle ne lui voulait pas de mal non plus. Du moins, elle l’espérait parce qu’il l’intriguait.

Pendant un instant, elle pensa à reprendre sa forme humaine… Seulement pour parler avec l’homme, mais … Faith avait l’impression qu’elle pourrait mieux l’analyser sous cette forme. Qu’elle pourrait réellement le connaître… Le connaître par les loups qui semblaient vouloir le protéger. S’approchant du bâton qui traînait plus loin, elle le poussa du bout du museau. Elle ne comprenait pas l’intérêt que les loups lui portaient. Regardant l’homme, la louve blanche pencha la tête comme pour lui demander des explications. Les loups s’agitaient soudainement. Faith leva la tête, arqua le dos et hérissa le poil, réaction de défense puisqu’elle croyait qu’ils voulaient se battre. Si elle devait se battre, elle le ferait et elle gagnerait. Elle lâcha un grognement d'avertissement. L'idée que le bout de bois était un jouet qui intéressait les loups encore plus qu'elle ne lui avait même pas traversé l'esprit.

Spoiler:

De ce que voyait Naräen, la louve qui se trouvait devant lui n'était pas agressive. Il semblait qu'elle était venue par simple curiosité. Mais, apparemment, ce n'était pas l'avis de la meute. Leur instinct prenant le dessus, ils considéraient l'intruse comme une menace, simplement parce qu'elle s'était introduite sur leur territoire. Mais, comme le demi-elfe était en quelque sorte leur alpha, ils n'osaient rien faire sans qu'il leur en ait donné l'autorisation. Et Naräen n'avait aucunement l'intention de lui faire du mal, bien au contraire ! Il envisagea même un très court instant à l'intégrer à la meute (connaissant Faith, elle aurait vite pris la place de l'alpha xD). Mais, se disant que c'était à elle de décider si elle voulait rester ici ou non, il oublia cette idée en analysant le comportement de cette louve. Et il fut d'ailleurs étonné de la voir reculer, montrant qu'elle ne voulait pas de caresses. Habituellement, les loups qu'il croisait acceptaient toujours les caresses du demi-elfe, même après seulement quelques secondes, il arrivait vite à les "apprivoiser". Il semblait y avoir quelque chose de différent avec cette louve, mais il préféra ne pas y faire attention.

Toujours est-il que, lorsqu'elle s'assit un peu plus loin, Naräen comprit qu'elle voulait simplement observer comment il s'entendait avec sa meute. Ce qui fut d'ailleurs confirmer lorsqu'elle poussa le bâton avec son museau. Avec un sourire, le demi-elfe prit le bâton et le lança, laissant les loups courir après, pour montrer à leur invitée qu'il n'y avait aucun danger. Oh, bien sûr, en voyant cela, les autres animaux auraient pu venir réclamer à Nara' de jouer avec eux aussi mais, étant parti en remarquant l'arrivée de la louve (la panthère est à la recherche d'un mâle, les ours font... des choses qu'un couple d'animaux fait 8D, et les oiseaux se dégourdissent les ailes), pour ne pas trop l'intriguer, ils ne le firent bien évidemment pas. Le vagabond joua donc exclusivement avec ses loups, leur lançant plusieurs fois le bâton jusqu'à ce que leur invitée comprennent l'intérêt de ce jeu. Puis, ensuite, ignorant totalement son "avertissement" précédent, Naräen alla caresser la louve en lui souriant.

"Tu vois, tu n'as rien à craindre ! Les autres étaient aussi agités uniquement parce que ce bâton est un jouet très apprécié par chacun d'entre eux, c'est tout. Et tu peux même te joindre à eux si tu le souhaites !"

Le temps que la louve se décide, Naräen continua de jouer avec la meute, tout en restant à côté d'elle. Sans vraiment savoir pourquoi, puisque ses animaux étaient occupés à jouer, il voulait la protéger d'un quelconque rebelle qui voudrait attaquer l'invitée... Enfin, finalement, l'idée de laisser cette louve intégrer la meute refit surface dans l'esprit de notre demi-elfe, et il préféra lui en faire part.

"Tu sais, tu pourrais même te joindre définitivement à la meute, tu serais facilement acceptée si l'idée vient de moi !"

La louve blanche suivait du regard ces animaux qui courraient comme des chiots après un bâton. Quel étrange comportement pour des loups… Habituellement, les loups jouaient à sa battre ou à se pourchasser, mais jamais Faith n’aurait crû  qu’il pourrait vouloir jouer à aller chercher le bâton… Les bêtes avaient réellement confiance en cet humain… Reposant son regard sur l’homme, la cardinale releva la tête et les oreilles pour lui montrer qu’elle avait accepté la démonstration et qu’elle lui laissait une chance.

Il osa une nouvelle fois de lever la main pour caresser son pelage. Faith le laissa faire un instant et quand elle allait l’avertir qu’il était mieux d’arrêter, il s’arrêta de lui-même pour prendre la parole. Ce joindre aux autres loups pour courir après ce bâton? L’idée aurait dû lui faire rire et pourtant… Elle hésitait. Elle aurait tant aimé jouer avec eux et oublier tous ses problèmes.  Fixant toujours ce bâton qui allait et revenait, elle luttait contre cette envie de se joindre aux autres. Comment réagiraient les autres loups? Elle était une dominante, elle ne savait qu’agir en imposant ses règles. Cet homme avait-il conscience ce à quoi il s’exposait?

Les nouvelles paroles qui traversèrent la bouche de l’homme lui démontrèrent que non. Cette fois, la louve blanche se leva pour s’assoir de nouveau mais cette fois devant ce demi-elf.

**Comment peux-tu demander à une louve que tu ne connais pas de rejoindre ta meute? **

Le regard d’azure de la louve regardait droit dans ceux de l’homme.  Était-il surpris d’entendre sa voix dans sa tête? Elle en n’était pas certaine. Il était différent des autres hommes qu’elle avait croisés. Elle n’arrivait pas à savoir comment il allait agir. Elle devait continuer de le tester pour tenter de le comprendre.

Tout était étrange chez lui. Si nouveau. Si différent. Toujours par télépathie, elle continua :

**As-tu tant confiance en tous les animaux pour risquer l’harmonie de ta meute?**

La louve se leva et se mit à tourner autour de lui. Elle ne montrait aucun signe de menace. Elle ne faisait qu’analyser l’homme et elle lui permettait de faire de même. Son regard brillait d’une certaine étincelle. Une étincelle de défi, mais surtout une étincelle de plaisir. Faith avait l’impression que cet homme était beaucoup plus que ce qu’il désirait montrer. Après avoir tourné autour de ce dernier deux fois, elle reprit sa place devant lui. Son attitude n’était toujours pas menacante, mais la louve montrait toute sa fierté. Ses oreilles étaient dressées, sa queue battait l’air et était haute. Elle montrait qu’elle n’était pas du genre à se soumettre.

**Tu dois savoir que je ne serais la soumise du groupe… Je défierai le chef de meute… Et sans me tromper, je crois que c’est toi… Ne crains-tu pas que je prenne ta place?**

Son regard ne quittait plus celui de l’homme. Pas un seul instant, elle avait pensé reprendre sa forme. Depuis le début de la conservation, elle pensait seulement à cette possibilité qui lui présentait… Celle de rejoindre sa meute. Le pauvre. Il ne savait pas toute la complexité derrière cette proposition.

Sa queue battant l’air, il était évidant qu’elle voulait s’amuser. Elle voulait qu’il lui montre pourquoi les autres n’avaient pas demander de prendre sa place.

Lorsqu'il lui demanda si elle voulait se joindre à ses loups pour jouer, Naräen remarqua que la louve semblait hésiter. Et il la comprenait. Après tout, c'était normal. Comme tout les animaux, elle devait avoir un penchant pour le jeu mais, en même temps, jouer avec des loups qu'elle ne connaissait pas, des loups qui venaient même de lui grogner dessus, devait la rebuter quelque peu. Mais le vagabond se dit qu'elle finirait bien par accepter, si elle était aussi curieuse qu'elle semblait l'être. Elle n'avait jamais joué avec un bâton, c'était évident, et il était donc probable que sa curiosité prenne le dessus. C'est pourquoi, les paroles que la louve prononça dans son esprit juste après qu'il lui ait proposé de rejoindre la meute le surprirent quelque peu. Ce ne fut pas d'entendre sa voix dans son esprit qui surprit Naräen, il commençait à avoir l'habitude maintenant, mais plutôt qu'elle lui demande si il avait confiance en tout les animaux. Pour lui, c'était évident pourtant, mais bon... il préféra tout de même le lui dire à haute voix. Il se mit donc à lui gratouiller la tête, entre les deux oreilles, comme il l'aurait fait avec un petit enfant innocent, et prit la parole.

"Je sais bien que cela peut paraître étrange pour un animal qui ne me connais pas, comme toi, mais je vis avec des animaux depuis très longtemps, tu sais ! Et, du coup, j'ai appris à leur faire plus confiance qu'à un humain, aussi bizarre que cela puisse paraître. Et, cette confiance, il me la rendent bien. Et puis, regarde, là bas, il y a une panthère qui aurait pu se battre contre mes loups, mais ça n'a jamais été le cas, alors pourquoi est-ce que je ne ferais pas confiance aux animaux ?"

Tout en prononçant cette dernière phrase, Naräen s'était approché de la dite panthère, qui était rentrée bredouille de sa recherche de compagnon, et cette dernière se contenta simplement d'aller se faire caresser par le demi-elfe, ignorant complètement la louve, ce qui confirma ce qui venait d'être dit. Enfin bref... Ensuite, Naräen retourna s'asseoir près de ses loups avec la louve "invitée" et recommença à lui gratouiller la tête, ne se demandant même pas si elle aimait cela ou pas.Et, lorsqu'elle l'informa qu'elle pourrait peut être prendre sa place d'alpha, il lui sourit puis se leva et s'approcha du plus fort de la meute.

"Regardes ce magnifique loup. Il paraît fort et dominant, n'est-ce pas ? Et bien, pourtant, l'idée de devenir alpha à ma place ne lui a jamais traversé l'esprit. Cela ne l'a pourtant pas empêché de dominer les autres, et de devenir en quelque sorte le bêta de la meute. Pour te dire vrai, j'ignore pourquoi il ne s'est jamais attaqué à moi ! Je supoose que c'est parce que je suis un humain."

Quand il lui gratta la tête, Faith se crispa. Elle n’avait pas l’habitude d’être ainsi cajolé et ne savait pas quoi en penser. Toutefois, les paroles de l’homme firent son chemin dans l’esprit de la louve blanche. Elle avait déjà deviné qu’il vivait avec les animaux depuis longtemps. Après tout, sa relation avec ceux-ci était si… Complète. Faith ne ressentait aucune animosité. Tous les animaux avec leur place défini dans ce groupe et tous semblaient en être heureux. La panthère qui jouait elle aussi en était-elle pas la preuve? Comme si l’homme lisait dans ses pensées, il alla caresser la magnifique bête comme pour lui montrer ce qu’il disait.

Après quelques instants, il retourna près de la louve blanche pour la caresser de nouveau sur la tête. Cette fois, elle ne broncha pas. La louve ne se crispa même pas. Elle fut toutefois soulagée lorsqu’il s’éloigna pour lui présenter un mâle de sa meute. Effectivement, cette bête semblait forte et dominante, mais il n’avait aucune envie contre l’homme. Au contraire, il semblait plus qu’heureux de sa place. Par son attitude, il était évident qu’il dominait les autres membres, mais il gardait l’homme en respect. Ce dernier croyait que c’était parce qu’il était humain, mais Faith avait des doutes sur le sujet.

Les humains. Les animaux craignaient les humains, ils ne les respectent pas. Les humains ne comprennent pas comment fonctionne la vie. Ils vivent pour l’argent et le pouvoir. Ils meurent sans avoir réellement vécus. Les responsabilités qui se multiplient, le temps qui manque… N’avait-elle pas, elle-même tombée dans cette vie qui l’étouffait. Avant, elle dormait toujours dans la forêt sous sa forme de louve. Avant, elle prenant le temps de jouer et de profiter des choses simples de la vie. Maintenant, elle tentait de garder la tête hors de l’eau et de ne pas se laisser écraser par ses responsabilités.

La louve ferma les yeux. Elle enviait cet homme. Elle aurait voulu être à sa place. Pas pour être le chef de meute, mais seulement pour vivre libre avec ces animaux comme il semblait l’être. Dans un soupire las, la louve blanche croisa une ultime fois le regard de l’homme :

**Je vous envie de vivre cette vie. Elle aurait pu être la mienne dans une autre vie, mais je ne peux pas... Je ne suis ni comme eux et pas tout à fait comme vous…**

La louve se mit sur ses pattes et se recula de quelques pas. Au niveau de ses pattes blanches, un douce lueur blanche apparue. Cette lumière monta tranquillement tout le long de son corps. Quand elle fut complètement couverte, il n’était plus possible de distinguer la forme du corps de la bête. Puis, dans la sphère lumineuse se brisa dans une pluie d’étincelle. Où il y avait le loup se trouvait maintenant une femme à la chevelure et au regard bleu. Elle portait une simple robe blanc et bleu qui couvrait sa nudité. Son regard se posa sur l’homme. Faith lui adressa un sourire triste et à la fois désolé. Elle ignorait comment il allait réagir… Mais, elle se devait de se présenter sous sa vraie forme. Alors que son regard quitta celui de l’homme pour aller vers la meute, la cardinale prit doucement la parole :

«Je ne crois pas que c’est parce que vous êtes un humain qu’il ne cherche pas à prendre votre place. Les animaux craignent les humains, ils ne les respectent pas. Toutefois, il est claire que votre meute vous respectes. Si ce mâle, ne cherche pas à prendre votre place c’est surement parce qu’il en n’a pas besoin. Vous devez faire un alpha excellent.»

Faith se demandait bien comment allait réagir les bêtes. Elle sentait que l’ambiance devenait plus lourde. La meute attendait surement que leur chef réagisse à cette transformation. La métamorphe posa de nouveau son regard sur l’homme. Elle se sentait de plus en plus mal à l’aise. Est-ce qu’il savait qui elle était? Est-ce qu’il allait lui dire de partir? Avait-elle saboté ce moment de quiétude.

«Je...»

Elle aurait voulu ajouter quelque chose, mais elle ne savait pas quoi dire. Elle avait peur en se présentant que tout change… Elle était la grande Faith, Cardinale du Sud de la Tour des mages… Elle en était fière, mais avec cet homme, elle aurait voulu être seulement une louve comme les autres…

Tout en lui présentant sa panthère, puis le bêta de sa meute, Naräen sentait bien que la louve semblait jauger la situation. Comme si elle voulait vérifier que ce qu'il lui disait était vrai. Mais, encore une fois, le demi-elfe la comprenait. Je vais peut être me répéter, mais elle ne le connaissait pas, ni lui ni sa meute d'ailleurs, donc il était parfaitement normal qu'elle soit méfiante et qu'elle ne lui fasse pas vraiment confiance. Pourtant, elle sembla finir par le croire puisqu'elle se calma assez rapidement. Elle devait sûrement avoir senti que le bêta ne voulait aucun mal à Naräen. Ou, du moins, c'est ce que son expression laissa paraître. Plus encore, avec ses yeux fermés, la louve semblait même envieuse ! Ce que l'ermite trouva étrange d'ailleurs, venant d'une louve. Après tout, elle devait avoir sa meute à elle, où elle devait être l'alpha, alors elle n'avait aucune raison d'être envieuse ! A moins qu'elle n'ait pas de meute, mais c'était peu probable venant d'un animal comme elle. Si aucun loup ne la suivait, c'était soi parce qu'ils étaient fous soit parce qu'ils n'avaient pas sentis son potentiel. Du moins, c'est comme ça que Naräen le voyait.

Mais la suite des événements lui montra assez rapidement qu'il avait tort. En effet, après s'être redressée sur ses pattes arrières (ce que notre demi-elfe avait trouvé étrange d'ailleurs), une lueur magique apparut, puis remonta le long du corps de la louve pour ensuite laisser place à une humaine. Naräen ne sut pas vraiment comment réagir sur le coup, il était aussi surpris qu'il pouvait l'être dans une situation comme celle-là. Il resta un moment sans bouger, observant la femme qui se trouvait devant lui et se contentant de calmer sa meute, aussi surprise que lui. Même s'il se trouvait devant une humaine, le vagabond ne l'ignora pas comme il l'aurait fait avec n'importe qui d'autre. Peut être était-ce parce que c'était encore une louve seulement quelques instants auparavant, mais en tout cas il était prêt à entamer une discussion avec elle. Et puis, ce n'était peut être pas une chose à dire à quelqu'un que l'on connaît à peine, mais Naräen trouvait cette femme magnifique. Cela aussi devait jouer dans le fait qu'il accepte de lui adresser la parole…
Enfin bref… Une fois le choc passé, le demi-elfe se rendit compte, en entendant la fin d'une phrase prononcée par son interlocutrice, qu'il n'avait pas écouté ce qu'elle lui avait dit, trop absorbé par ses réflexions. Alors, pour faire comme s'il avait entendu pour ne pas la vexer, Naräen s'approcha d'elle et lui prit instinctivement la main.

"Ne dites rien… Ne vous excusez pas… Je ne vous en veux pas, bien au contraire ! Même si je vous préfère sous votre forme de louve, je suis content que vous vous soyez montrée sous votre vraie jour, cela montre votre honnêteté. Et puis je dois dire que vous n'êtes pas désagréable à regarder sous votre forme humaine."

L'ermite rougit légèrement en se rendant compte de ce qu'il venait de dire, puis il se mit à rire, un peu nerveusement à vrai dire, pour détendre l'atmosphère.