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Like a Phoenix - 2ème partie [PV]

Invité
Mar 16 Fév 2016, 14:04

J’attendis patiemment que la vie de Naymar prenne fin. J’attendis patiemment de sentir son âme s’envoler vers les Cieux, où il allait renaître sous sa forme d’Immortel. Plus les minutes passaient, et plus je sentais ma force me quittait. Plus je me sentais fatiguée. Plus je me sentais vieillir, comme si le poids de toutes ses années me revenaient en pleine face jusqu’à ce que je tombe en poussière. Oh fort heureusement ce n’était pas un vieillissement flagrant, seulement quelques rides ici et là et une pâleur grisâtre terne, plus terne qu’à l’accoutumé. Passant une main dans mes cheveux, je constatais avec effroi une poignée blanche dans le creux de ma main. Il était grand temps que Naymar remplisse ses fonctions.
Dans un éclat de lumière, je disparaissais de la plage des dragons, laissant là le corps sans vie de l’Elfe dont le sable tout autour était coloré de rouge pourpre. Les gardes d’Irianeth ne tarderont pas à trouver son corps, et ils le ramèneront à son fils. Daegan, pauvre enfant devenu orphelin, était désormais sous ma protection. Il était devenu l’Epée, et les Larmes. La Douleur et le Soulagement. Il m’appartenait, tout comme son père m’appartient désormais.
Je réapparus juste devant les portes menant aux plaines de lumière. C’était ici que Naymar venait de renaître dans son nouveau corps psychique et céleste. Il devait maintenant se faire à la nouvelle pesanteur, à sa nouvelle puissance, à son corps qui n’est pas tout à fait pareil. Cela peut être perturbant, au début, ce dont je ne pouvais pas vraiment comprendre n’ayant jamais passé de Mortels à Immortels. Naymar était vêtu différemment aussi. En costume trois pièces, le tout dans une blancheur immaculée, il semblait rayonné de pureté. En l’observant, debout à quelques pas de lui alors qu’il ne m’avait pas encore remarqué, j’eus un petit sourire satisfait. Il était parfait pour les larmes. Je n’aurais pas pu mieux choisir.

Je ne te remercierai jamais assez pour exister. Sans toi, le monde des Mortels serait... chaotique.

Je lui tournais tout autour, comme pour l’examiner, voir s’il est bien né avec les bonnes proportions et la bonne morphologie. Un nouveau sourire était désormais affiché sur mon visage. Il n’avait rien de méchant, au contraire, il était admiratif et étonnement sincère.

Tu es parfait… ” murmurais-je en passant une main sur son épaule droite. “ Tu dois certainement être perturbé ave…

Je ne pus finir ma phrase qu’une douleur fulgurante me traversa la poitrine, me coupant le souffle et me faisant me plier en deux. Un gout désagréable dans la bouche m’obligea à cracher un liquide bleuté : mon sang. M’essuyant le coin de la bouche, je me relevais vivement avec un éclat de panique dans les yeux.

On n’a plus le temps, mon voyage m’a plus épuisé que je ne le pensais… Je vais devoir faire de toi mon Immortel, maintenant.

Je ne le laissais pas riposter ou que sais-je encore, je posais rapidement mes deux mains sur ses tempes et je me concentrais. Il fallait forcer le processus étant donné que Naymar n’a pas eut de formation d’Immortel, en temps normal il devait passer par cette étape avant d’être affecter à un Dieu et la « cérémonie » était beaucoup plus douce. Là, il allait devoir prendre ses fonctions maintenant et suivre la formation en même temps. Pour cela je devais lier étroitement nos esprits, une opération agréable ni pour moi ni pour lui-même. C’était plus une sorte de pincement, de gêne qu’une véritable douleur, mais ce n’était pas agréable quand même.
Une fois l’opération finit, ce qui prit plusieurs longues minutes à mon grand damne, un profond soulagement m’envahit. La douleur dut à l’absence de Siwel s’évanouit, le poids sur mes épaules s’allégea. Pour Naymar il devait certainement ressentir ce nouveau poids sur ces épaules, ainsi que sa nouvelle puissance dut à ses nouveaux pouvoirs.
Je rouvris les yeux. Nous n’étions plus devant la porte des plaines de lumière, non, nous avions été téléportés dans mon domaine. Plus particulièrement dans le domaine des Larmes. Il était en ruine, la reproduction de la ville romaine était en ruine. Et puis soudainement, les pierres s’effritèrent et tombèrent en poussière. Le ciel changea de teinte, la terre se mit à trembler, et très rapidement ce qui était en ruine fut remplacé par une longue allée de sable chaud, ainsi qu’une longue mer s’étendant à l’horizon pour ensuite tomber en cascade dans le monde des Mortels. Le ciel était devenu nuit, mais une nuit empreint de couleurs du crépuscule avec des étoiles par milieu. Enfin, les couleurs du ciel se reflétaient non seulement dans l’eau mais aussi sur le sable fin.
Je n’avais qu’un seul mot en bouche :

Magnifique…

Pris d’un soudain vertige, je m’affalais Presque sur le pauvre Immortel qui n’eut d’autres choix que de me retenir d’une chute. Soupirant, je finis par m’assoir en tailleur sur le sable en me massant les tempes. L’être divin désormais à mon service devait certainement avoir des questions, et mieux valait que je sois un minimum en forme pour pouvoir y répondre.
Anonymous
Invité
Invité
Caleb
Mer 16 Mar 2016, 11:58
La douleur avait finalement cessé, mais à quel prix ? Naymar était sonné, confus ; en un mot, déboussolé. Toutes ses pensées revenaient progressivement à leur place, comme un puzzle dont les pièces viendraient s'emboîter d'une façon logique, naturelle, mais qui étaient loin de lui convenir le moins du monde. Parce que les puzzles avec les faucheuses toute de blanc faites, c'était vraiment mais alors vraiment pas son truc, et ce, même dans un état de profonde dépression ! Dépression, c'était le terme exact. Pourquoi se le cacher ou prendre des pincettes pour décortiquer son profond malaise ? Ce n'était pas comme si cela servait encore à quelque-chose à présent...
Naymar avait toujours pensé, ou du moins, on avait appris au petit prince qu'il avait été que mourir, eh bien, c'était aussi simple que de s'endormir, et que de toute manière, il avait quelques centaines d'années avant de songer sérieusement à ce genre de choses... FAUX ! Dans SA version des faits, crever faisait un mal de chien, et cela n'avait clairement rien à voir avec le fait de se laisser border pour sombrer dans la douceur salvatrice d'un sommeil éternel. Zeïpha l'avait sans scrupule privé de la mort confortable et indolore qu'on lui avait toujours promis, et accessoirement, l'avait lésé de quelques huit cent années de merveilleuse vie terrestre. Le pied ! Qui plus est, après quelques minutes à tirer la tronche d'une biche apeurée, Naymar se sentait toujours aussi perdu, et léger comme une gamine anorexique, ce qui faisait un sacré choc, il fallait bien le dire. L'elfe n'avait jamais fait partie de la catégorie poids lourd, mais tout de même... Paradoxalement, il se sentait puissant comme jamais, prêt à soulever des montagnes ; un peu comme si on l'avait immergé tout entier dans une cuve de magie concentrée - les produits dopants célestes, c'était pas d'la rigolade ! Naymar baissa les yeux sur ses mains, s'attendant presque à les trouver transparentes. Raté ! De mimines fantomatiques nulle trace ; simplement ses bons vieux doigts opaques et consistants - ou presque. L'elfe constata également avec un certain soulagement que son passage de l'autre côté ne s'était pas fait sous son plus simple appareil - crainte légitime, après tout... Il était affublé d'un costume simple, élégant, dont la blancheur éclatante n'avait rien à envier à la peau diaphane de Zeïpha. Toutes les légendes que Naymar avaient pu entendre à propos des anges lui revinrent en tête, et l'elfe se fît un instant l'effet d'être un cliché vivant (ah, ah, vivant, LOL #XPTDR) - on lui avait peut-être bien piqué ses jolies ailes duveteuses, mais cela ne l'avait jamais empêché de voler... jusqu'ici. Bon... c'était bien joli de se raconter des idioties pour se détendre, et cela l'aidait peut être à appréhender une réalité des plus dérangeante, mais la pilule ne passait pas mieux pour autant. Il était mort, bon sang ! D. E. C. E. D. E. De manière irréversible, sans porte de secours, rien... Et son fils était devenu chevalier et ses parents n'étaient pas vraiment ses parents... oh merde. Ça faisait trop d'un coup, ses méninges allaient finir par disjoncter, c'était couru d'avance.
Une voix vint l'arracher à ses pensées morbides ; une voix qu'il ne connaissait, hélas, que trop bien. Naymar pensa un instant à pleurnicher comme un petit gamin capricieux. Zeïpha venait de le tuer d'un coup de lame dans le ventre, est-ce qu'elle ne pouvait pas lui foutre la paix et le laisser se remettre cinq minutes ? Ce qu'elle lui disait lui flanquait la chair de poule - en tous cas, plus que d'habitude. Sans lui ? Chaotique ? Le monde des mortels ? Il aurait vraiment tout entendu... A l'instar de ses paroles, Naymar n'était pas beaucoup plus la façon dont Zeïpha lui tournait autour, le détaillait le plus tranquillement du monde, comme pour vérifier la qualité de sa nouvelle acquisition. La mine fatiguée de la déesse n'était pas là pour le rassurer. Naymar se sentait incapable de bouger, ou de prononcer le moindre mot, se contentant de suivre Zeïpha du regard comme un enfant perdu. Il demeura interdit lorsqu'elle combla l'espace qui les séparait. La déesse continua de discourir avant de se tordre en deux, son beau visage tordu dans une expression de douleur qui le sidéra. Un liquide bleuté s'échappa de ses lèvres et Naymar comprit instinctivement de quoi il s'agissait ; bien moins ce que cela impliquait... pour lui. Aussi vite qu'elle s'était affaissée, Zeïpha se redressa, déversant un nouveau flots de paroles qui mirent un certain temps à prendre sens dans l'esprit de l'elfe. Plus le temps... Faire de lui son immortel... Une minute... QUOI ?
Naymar n'eut pas le temps d'articuler un traitre mot que déjà, Zeïpha vissait ses paumes sur ses tempes. L'elfe ferma les yeux, ne pût réprimer une grimace. Il avait connu pire récemment - subir l'assaut d'un objet métallique et tranchant dans l'estomac, par exemple -, cela ne rendait pas la sensation moins dérangeante pour autant. Ce n'était pas vraiment douloureux, pourtant, dans un sens, Naymar trouvait cela très pénible. Une éternité semblait s'être écoulée quand l'elfe retrouva ses esprits. Ses yeux restèrent clos encore quelques instants, avant que l'elfe n'ose soulever les paupières. Il ne restait plus rien de l'endroit désespéramment épuré où il se trouvait précédemment. A la vérité, si Naymar avait conservé son cœur, il en aurait eu le souffle coupé. Face à lui s'étendait une plage de sable fin, et à l'horizon, un crépuscule étoilé dont les couleurs chatoyantes se reflétaient dans une mer calme, scintillante, qui, loin de relever du domaine de l'ordinaire, se terminait sur une cascade qui semblait se prolonger à l'infini, ou peut-être simplement, jusqu'à un lieu très lointain - Naymar avait son idée sur la question... Pour une fois, l'elfe ne pouvait que partager l'avis de la déesse : c'était un paysage magnifique. L'elfe n'eut pas le loisir de s'en émerveiller d’avantage que Zeïpha lui tombait littéralement dans les bras. Ahurissant ! Elle finit par s'installer en tailleur à même le sable, et sans vraiment y réfléchir, l'elfe l'imita. Lui aussi avait quelques bonnes raisons de s'asseoir après tout, on ne trépassait pas tous les jours... A ce propos, il lui restait des comptes à régler.


- Il devait y avoir... je sais pas, peut-être une bonne dizaine de candidats potentiels, commença t-il d'une voix pleine de ressentiment. Des maîtres-magiciens qualifiés, qui se préparent sûrement à devenir des immortels depuis l'enfance. Moi... il y a quelques minutes encore je croyais que mes parents étaient les anciens souverains d'Elfes, ceux-là même dont j'ai porté le deuil alors que je n'avais même pas quinze ans. Il y a quelques minutes encore j'étais en vie et je n'avais strictement aucune idée de cette... nature céleste.

L'elfe s'interrompit un instant, ayant encore du mal à croire que tous ceci était bien réel. Que ses géniteurs étaient des dieux et... oh quelle plaie ! Pourquoi n'en avait-il jamais rien su ?

- Alors cela va peut-être paraître idiot mais... est-ce que j'étais vraiment le plus désigné ? Parce-que je suis d'une nature... c'était quoi le terme déjà ? "Empathique" ? Quoi, vous n'allez pas me faire croire que j'étais le seul maître-magicien de ce foutu univers à correspondre à vos critères... Vous me pourrissez la vie pendant des années, vous interférez dans ma vie affective, vous menacez mon fils... et maintenant vous me TRANSPERCEZ D'UNE ÉPÉE et Daegan va apprendre la mort de son père le jour où il devient finalement chevalier... tout ça parce que vous vous êtes rendue compte que c'est moi, et moi seul que vous voulez comme remplaçant à votre service ? Mais quel genre de harceleuse psychopathe divine êtes vous ?!... s'exclama t-il, hurlant presque.

Après sa tirade, Naymar se mura de nouveau dans le silence. Bon... il avait peut-être légèrement dépassé les bornes cette fois-ci. Très légèrement... Pourtant, quelque-part, il trouvait important d'expulser tout ce qu'il avait sur le coeur avant de littéralement exploser de l'intérieur... De toute manière, l'elfe venait de mourir, sa journée ne pouvait certainement pas empirer, n'est-ce pas ?
Caleb
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Mer 16 Mar 2016, 13:39

L’équilibre était enfin revenu. Fermant les yeux, je reprenais lentement mes forces. Je pouvais sentir les liens mystiques m’unissant avec Carha et Naymar. Pour ce dernier, ils étaient encore si fragiles que j’avais l’impression de pouvoir les briser rien qu’en les frôlant de mon esprit. Ils se renforceront avec le temps et la fidélité de Naymar, encore faut-il qu’il me soit fidèle et accomplisse sa nouvelle fonction... tout doit être si perturbant pour le jeune elfe. Car en effet, il n’avait pas eut la préparation psychologique de devenir un Immortel à sa mort. Mais en même temps c’est ce qui le rendait si spécial.
Sous mes doigts glissaient lentement les fins grains de sable. Je pouvais presque sentir l’infime pouvoir qui résidait en leur sein. C’était si léger et doux que cela était presque reposant. L’endroit avait indéniablement un effet des plus calmes sur moi. Bien malgré moi, je sentais ma personnalité changer à partir du moment où Naymar est entré dans mon service.
Je poussais un faible soupire.
Naymar finit par prendre la parole. Je me suis doutée qu’il parlerait, qu’il montrerait son incompréhension, et sa colère. Puisqu’après tout je venais de le priver d’une vie calme et seine auprès des Mortels. Cela ne devait pas être simple pour lui de se rendre compte qu’il entrait au service de la personne qui l’a torturé pendant plusieurs années. Alors je l’écoutais avec patience. Le regard fixait vers l’horizon, un faible sourire – ni sarcastique ni narquois – étira lentement mes lèvres. Oui, cela devait être vraiment difficile pour le jeune elfe d’assimiler toutes ses nouvelles informations. Surtout le fait de laisser son fils « Orphelin » alors que tout semblait s’être arrangé.
Je levais la main devant moi, dessinant plusieurs cercles d’un geste lent dans les airs. Deux secondes plus tard, quelques grains de sable s’élevèrent dans les airs pour former le cercle que je dessinais. Au centre, l’image de la mer scintillante se brouilla, et bientôt nous pûmes apercevoir Daegan, tout fier dans sa tenue de Chevalier, s’extasier devant sa meilleure amie Luisa près d’une falaise. Il semblait insouciant et heureux.

Daegan est plus fort que tu ne le penses. C’est un survivant dans l’âme. Il n’est pas du genre à abandonner. Il sera triste, c’est certain, en apprenant ta mort. Mais tu as le droit de le voir tu sais.

En effet, Naymar n’était pas le moins limité dans ses déplacements, à la condition qu’il assiste à ses cours du parfait petit Immortel, et à ses entrainements avec moi. Alors il aura le droit d’aller voir qui il voulait, de faire des enfants à qui il souhaitait, peut-être même Thalia. Je m’en fichais. Myrajh était morte de toute façon. Je n’avais plus de raisons de lui en vouloir réellement.

Parandar m’a donné la liste complète des Maîtres Magiciens et des Immortels encore en formation. Détaillant avec exactitude leurs aptitudes, leur force et leur faiblesse. Il y avait en effet quelques uns qui semblaient plus prometteurs que toi. Alors pourquoi t’ais-je choisi ?
Je marquais une petite pause. Cela pouvait en effet être étrange que je le choisisse alors qu’il y avait d’autres candidats plus qualifiés. Enfin, semblaient plus qualifiés. Je me le suis d’ailleurs moi-même posée. Je n’ai pas hésité bien longtemps, mais j’ai tout de même hésité.

Ce qui m’a poussé à te vouloir n’a rien à voir avec nos griefs du passé ou avec Thalia. Tu es empathique, insouciant, plus que ça : tu es tourmenté. Tu as connu la douleur, la perte, la joie et l’amour ; bien plus qu’il n’en faut pour combler une vie. Les autres Immortels en formation n’ont connus que les Cieux, ils ne savent pas ce qu’est la vie. Les Maîtres Magiciens se préparent psychologiquement et physiquement depuis la naissance. Toi tu es... comme un nouveau né. Tu es vierge de toutes impuretés. Tu es aussi pure qu’une Larme, mais tu as aussi toute sa violence. Tu es parfait.

Tous les autres candidats ne pourraient être plus parfaits que lui. Ils pouvaient être forts, et préparés, ils n’égaleraient en rien les aptitudes de Naymar. Lui seul pouvait prendre ce rôle, lui seul pouvait porter sur ses épaules le poids des Larmes des Mortels sans s’écrouler. Oh bien sûr il lui faudra de l’entrainement, mais il était fort. Il n’échouera pas. J’y veillerai.

L’autre raison n’a rien à envier à tes aptitudes. Pour être l’Immortel d’un Dieu, il faut ce que j’appellerai une certaine « affinité ». Par affinité je n’entends pas le fait de s’entendre avec la personne. Il faut que nos esprits soient assez proches pour former un lien fort et durable. L’avantage avec le fait de prendre mes propres enfants, c’est que leurs esprits sont déjà liés au mien. Ton esprit semblait être le seul à pouvoir supporter la charge.

S’il se concentrait un peu, il pouvait le sentir. Le lien. Le lien qui l’unissait à mon esprit, mais aussi celui qui l’unissait à Carha. En se concentrant encore plus, il pourra sentir les Larmes. Il pourra sentir tous les Mortels et leurs Larmes, aussi fortement qu’il pouvait sentir le sable sous ses doigts. Ce n’était pas quelque chose qui pouvait s’acquérir avec l’entrainement : c’était inné.

C’est donc pour toutes ses raisons que je t’ai choisi. Maintenant tu m’es lié, tout comme tu leurs es lié. ” Par « leurs », j’entendais les Larmes, puisqu’elles seront sa fonction. “ Désormais tu vas devoir suivre la formation des Immortels en même temps que je t’apprendrais à user de tes aptitudes spéciales. Après cela tu pourras faire ce que tu veux, aller où tu veux, du moment que tu remplies ta mission.

Je m’attends presque à ce qu’il me pose des questions sur Thalia. C’était sûrement la question la plus logique après mes paroles. Puisqu’après tout lui ais-je interdis de la voir suite à notre dernière altercation. De toute façon, Thalia était maintenant une Déesse – d’ailleurs je ne suis pas certaine que Naymar soit au courant – je ne pouvais plus lui interdire quoique ce soit sans créer une guerre divine. Les Larmes et les Lames contre les Jeux et les Enfants ? Combat intéressant, cela dit. Mais on va éviter, j’ai eut mon lot de problème pour le moment, un peu de calme et de tranquillité ne me ferait pas de mal.
Anonymous
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Caleb
Dim 31 Juil 2016, 14:24
Naymar resta sidéré face au sourire de la déesse, qui n'était ni froid, ni mesquin ou mauvais comme ils avaient pu l'être par le passé. Non, c'était juste... elle souriait. Quelque-part, il se doutait que son nouveau statut marquait un tournant dans leur relation. Il ne savait pas s'il était prêt à ça... à TOUT ça. Zeïpha lui avait toujours inspiré de la crainte et par certains côtés, de l'attirance, voire, de l'empathie. Jamais il ne l'avait considérée autrement que comme une empêcheuse de tourner en rond surpuissante ayant eu recours aux services esthétiques divins et qui gagnerait à partager ses traumatismes de bébé déesse avec un professionnel. Alors de se savoir lié à elle, pour la vie... Mais woh quoi ! Tu parles d'un choc ! Il n'avait même pas sauté le pas du mariage avec Nawël, alors s'engager après sa mort et jusqu'à la fin des temps auprès d'une déesse, ça avait bien de quoi le tourmenter un siècle ou deux !
Zeïpha leva soudainement les mains, soulevant des volutes de sable pour créer une forme circulaire. La surface du sable s'anima, et le visage rayonnant de son fils lui apparût. Il se tenait au bord d'une falaise avec sa meilleure amie, la petite Luisa, enthousiaste comme jamais. Naymar les fixa d'un air attendri. Ils avaient l'air heureux. Malgré tout, l'elfe ne pouvait s'enlever l'idée qu'il aurait dû être sur place, trainer dans le coin, et enfin, lorsqu'il aurait pu se retrouver en tête à tête avec son fils, le charrier sur sa relation ô combien ambiguë avec Luisa, avant de le laisser repartir fêter son adoubement avec elle. Naymar se mentait à lui-même, il le savait. Il n'y avait pas une heure, il n'aurait pas eu le cœur à faire le tiers de tout cela. Il aurait certainement continué à broyer du noir. Seul. Zeïpha insista sur le fait que Daegan était un survivant, qu'il s'en sortirait très bien sans lui. Naymar passa ses doigts dans les grains de sable. Bien sûr, ajouta t-elle, il pourrait continuer de le voir. Oui, mais... Il y avait tant de choses que Daegan ignorait, sur son père, et sur lui, aussi. Il lui semblait qu'à présent, et au fond, s'il se montrait honnête, depuis plusieurs années, un fossé le séparait de son fils, dont il était le seul à mesurer l’immensité. Au fond, qu'est-ce que Daegan connaissait de celui qui l'avait mis au monde, l'avait élevé toutes ses années ? Rien ! Le nom par lequel il le nommait n'était même pas le sien. Et voilà qu'à présent ils ne vivaient même plus sur le même plan d'existence... Tu parles d'une amélioration...
Les paroles de Zeïpha l'arrachèrent à sa mélancolie naissante. L'affaire Thalia n'avait en rien était décisive dans sa sélection en tant que nouvel immortel. Ah, bon ! C'était toujours ça de pris. Ça ne l'empêchait pas de penser à Zeïpha l'exhibant face à sa demi-sœur comme un jouet qu'elle lui aurait piqué pour mieux la narguer - et ça avait de quoi faire froid dans le dos... Ce n'était pas pour Thalia, donc - en théorie -, alors pourquoi ? Parce qu'il était aussi parfait qu'un nouveau né. OUAIS, OUAIS, OUAIS ! Mais encore ? C'était quand même fichtrement spécial de favoriser un candidat en raison de son passé de merde et de son caractère léger, ce même caractère qui avait compté pour beaucoup dans la construction de cette tranche de vie pourrie et traumatisante qui semblait le rendre si bien qualifié aux yeux de Zeïpha. A chacun ses critères hein... C'était bien la première fois de sa vie qu'il avait du mal à éprouver de la fierté en se voyant qualifié de "parfait". Si la perfection consistait vraiment à se retrouver dans la peau d'un grand gamin écorché vif de quarante ans, alors oui, il la frôlait dangereusement.
Le terme d'"affinité" lui arracha bien malgré lui un léger éclat de rire. Lui n'en demandait pas tant... Zeïpha avait crée cette relation sinistre qui était jusque-là la leur. C'est elle qui était venue lui titiller la langue en lui ordonnant de ne plus jamais en faire de même avec Thalia. Malgré tout, il devait avouer que son explication ne manquait pas de logique.
La suite lui sembla, étonnamment, couler de source. Ainsi il allait devenir un étudiant divin en demi-pension. Yépé ! Et pour quoi faire, au juste ? Zeïpha avait plusieurs fois mentionné les larmes, et aussi... les lames, un truc du genre.


- Et... je vais servir à quoi, exactement ? demanda t-il, hésitant.

Il ajouta, avec une certaine candeur :


- Je me sens... différent. Plus... magique et plus... j'en sais rien. Ça se bouscule dans ma tête, j'ai l'impression d'être au milieu d'une toile de liens mystiques !

C'était vrai, et il n'aurait su le définir autrement. Quelque-chose était en train de se tisser dans son esprit, et il n'avait aucun contrôle là-dessus...
Caleb
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Mer 21 Sep 2016, 10:32
Je fermais les yeux, appréciant le nouveau calme qui régnait dans mon domaine. Un calme reposant, et mystique. Cette ambiance était presque galvanisante. On pouvait même quelque fois entendre quelques clapotis de cette eau si spéciale qui s’étendait jusqu’à l’horizon. C’était magnifique. Parfait. Je pouvais sentir la balance de mon monde, de mon esprit se remettre progressivement en ordre. Je pouvais aussi sentir que Carha se remettait tout comme moi de cette étrange expérience. Une expérience que j’espérais ne jamais revivre. Carha savait de toute manière ce qu’il en coutait de me désobéir ou de tenter de devenir plus puissante en empiétant sur le domaine des Larmes. La mort. La quête du pouvoir pouvait être quelque chose de tellement destructeur !
Naymar reprit la parole, et ce qu’il dit me fit sourire. Il n’a pas du tout était préparé à tout ça, il était donc normal qu’il soit un peu perdu. Ces réflexions me semblaient absurdes, et inconnues, étranges, mais cela pouvait se comprendre par le fait que ce devait toujours être une expérience particulièrement prenante de devenir un être divin. Le pauvre, j’eus presque de la pitié pour lui. Etre le pilier des Larmes n’était pas une chose très facile non plus, et malheureusement pour lui, il allait devoir endosser ce rôle, et porter le poids du monde sur ses épaules. Mais il ne sera pas seul, heureusement pour lui. J’étais là, et Carha aussi.

Approchant ma main du visage de Naymar, je lui fermais les yeux d’un geste presque tendre.

« Ne penses plus à rien. Respire. Écoute ce qui t’entoure, ressens ce qui t’entoure. »

Il y avait une source infinie de pouvoir qui se trouvait dans le sable sous lui, dans l’eau à quelque pas, ainsi que dans le reste de mon domaine : la mini ville romaine à moitié détruites. Avec de la concentration, il pouvait sentir tout mon domaine. Mais plus encore : il pouvait sentir les âmes. Les âmes des mortels, leurs douleurs, leurs blessures, leurs histoires. Leurs Larmes et leurs Lames. Plus leurs Larmes que leurs Lames d’ailleurs puisqu’il était affilié principalement à celles-ci.

« Tout mortel a une histoire. Tout mortel a des blessures mentales. La douleur qu’ils en ressentent serait bien trop dure à porter. Le fait qu’ils « passent à autre chose » n’est pas du simplement au temps : c’est aussi grâce à moi. Carha s’occupe des Lames, soit des blessures physiques, des cicatrices, des douleurs de la bataille ; toi, tu t’occupes des Larmes, de la douleur de la perte, de l’abandon, de la trahison, etc. C’est une lourde tâche qui t’incombe de les soulager, et de venir déposer leurs Larmes dans l’Océan des Larmes. Bien évidemment, je m’occupe aussi de tout cela, mais je ne peux pas le faire seule. C’est pourquoi j’ai besoin de deux Immortels bien distincts. Voilà ton rôle. Mais tu l’apprendras plus en profondeur lors de tes leçons. »

J’eus un mince sourire, presque compatissant, presque gentil, tout en tournant mon regard vers l’Océan des Larmes. Car telle était maintenant sa dénomination, le Lac des Larmes ayant était englouti dans la semi-destruction de mon domaine. Un soupire passa la barrière de mes lèvres. L’ordre revenait, ma puissance aussi. Mon esprit était encore un peu chaotique, la venue de Naymar ayant une influence sur mon esprit – et j’avais une influence sur le sien – alors c’était un peu compliqué de me retrouver avec moi-même.

« Tu as du temps devant toi. Du temps pour pouvoir te familiariser avec ton nouveau corps, ta puissance, et ton esprit. Pour te retrouver, en somme. Pendant ce temps je m’occuperai des Larmes. Quand tu te sentiras prêt, nous commencerons les leçons. D’autres questions ? »

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Parandar
Sam 09 Sep 2017, 21:25
Bonjour !

Le RP est-il toujours d'actualité ? Sans réponse, il sera déplacé le 18 septembre dans les Archives.
Parandar
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