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Leçon 1 : Ne JAMAIS attaquer sa moitié [PV Ehvan]

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Jeu 25 Fév 2016, 08:21
En cette fin d'hiver de l'année 1254, le Royaume d’Émeraude était en effervescence. Oui, c'était le mot. Et peut-être même qu'il n'était pas assez fort pour décrire l'excitation des Emeriens. Dans seulement 2 ou 3 semaines seraient adoubés les nouveaux chevaliers de l'Ordre vert et attribués les élèves présents, redonnant une bouffée d'espoir aux villageois d'Enkidiev qui depuis quelques temps craignaient de se retrouver nez à nez avec une Ombre en allant travailler aux champs.
Tous le monde attendait avec impatience, le jour J, le moment où les écuyers qui pendant 5 ans avaient travaillés dur et aidés leur Maître prononceraient le serment qui les feraient défenseurs de la liberté et justiciers des Royaumes mais aussi guerriers-magiciens à part entière.
Certains accueilleraient même à leur tour un nouvel écuyer pour leur transmettre leur savoir.

Kahliss, fidèle à elle même restait loin des villages et du château où régnait une atmosphère incessante d’euphorie et une foule opaque. Trop de gens c'est égal à ennuis assuré ! Ou du moins, c'est ce que pense Kahliss.
Perchée sur une branche d'arbre dans la grande forêt d’Émeraude, elle observait l'agitation qui secouait le Royaume. Il faudrait qu'elle aille voir Will un de ses jours. Mais pas avant l'attribution. Il ne serait certainement pas disponible avec toutes les préparatifs.
En plusieurs années, la jeune fille avait bien grandit et allait maintenant sur ses 20 ans. Sa peau était restée plutôt pâle bien qu'un peu bronzée çà et là ainsi que griffée partout. Elle avait d'ailleurs depuis peu une balafre du côté gauche de son visage suite à une bagarre avec un alpha d'une meute à qui elle avait essayé de dérobé du gibier. En effet, pendant l'hiver, la nourriture c'était fait rare et souvent l'adolescente avait dut jeûné. Le loup l'avait griffé si profondément que pendant plusieurs jours la vagabonde n'avait pas pus reprendre forme humaine et avait utilisé pas mal de son énergie pour refermer la plaie. mais maintenant celle-ci cicatrisait bien et il ni avait plus de risque d'infection.

Un coup de vent vint faire frémir la branche sur laquelle elle était perchée et mais elle ne broncha pas. Une mèche de ses cheveux bruns-roux vint se loger sur son front, tombant devant ses yeux bleu turquoise. Là aussi elle ne réagit pas. Attentive, elle tendit l'oreille. Quelqu'un venait vers elle.
Discrète, elle s'accroupit, toujours en équilibre et épia à travers le feuillage. C'était un adolescent qui ne devait pas être beaucoup plus jeune qu'elle ou alors il faisait plus vieux que son véritable âge.

Au lieu de s'enfuir comme elle l'aurait fait d'habitude, elle se pencha un peu plus pour mieux l’apercevoir. Kahliss n'était pas curieuse de nature mais cette fois là, elle ne pus s'empêcher de continuer à regarder le jeune homme. Une sorte de lumière étrange tournait autour de lui... et il l'attirait. Son cœur fit un bond dans sa poitrine. Personne n'avait le droit de lui faire ça. Elle ne se laisserait pas avoir si facilement. Mais cette attraction était la plus forte et Kahliss dût finalement se résigner à sortir de sa cachette... tout en essayant de contrôler la situation. Elle sortit silencieusement son poignard tendis qu'elle s'asseyait sans laisser dépasser ses jambes. Une fois le garçon juste en dessous de la branche sur laquelle elle était, elle serra ses jambes de sortes à ce qu'elles entourent la branche et se fit basculer vers l'arrière.

C'est ainsi qu'elle se retrouva nez à nez avec une lumière aveuglante mais elle ne se laissa pas déstabilisée. La tête en bas, elle pointa son arme contre la gorge de l'inconnu tout en plantant son regard bleu océan dans ses yeux. Décidant qu'elle ne devait pas être si crédible ainsi perchée, la tête en bas, elle effectua un demi tour et atterrit sur ses pieds toujours face à son adversaire, la dague toujours pointée vers son cou. La tête penchée pour décrypter l'expression de l'adolescent elle lança de sa voix mélodieuse et glaciale :

- Qui es-tu ? Que fais tu ici ? Et... pourquoi brilles tu ainsi ?
 
 
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Sam 27 Fév 2016, 05:52
Ayant laissé Voyageur derrière lui, Ehvan déambulait sans son mentor dans la forêt d’Émeraude. Absorbé par le cours que suivaient ses pensées, le jeune homme se perdait dans la contemplation des arbres et de leurs maigres feuillages. En cette fin d'hiver, la température était encore basse, mais heureusement, le temps était sec. Suivant Ehvan à la manière d'un étendard, de la buée s'échappait d'entre ses lèvres au rythme de la respiration du jeune homme. Vêtu comme de coutume de ses vêtements de voyage, Ehvan arborait ses éternelles bottes de cuir courtes ainsi ses chausses quelque peu abîmées. Il portait en outre sa chemise large en lin, ainsi que son gilet limé, et pour finir, son manteau de toile, qui aurait eu grand besoin d'être remplacé. Quelques raies de soleil blafard parvenaient a traverser les frondaisons des arbres, et venaient tomber sur la chevelure du nomade, y faisant éclater des nuances cuivrées. Du haut de ses quinze ans juste atteint, Ehvan devait probablement paraître davantage. Il était en effet plutôt de haute taille pour son âge ( sans être toutefois extraordinaire, quoiqu'il fut plus grand que la majorité des Opaliens ). Ce qui le vieillissait vraiment était sans nul doute son air très concentré, avec les sourcils froncés, son regard absorbé dans le vide n'arrangeant rien. Il passa nonchalamment sa main dans ses cheveux, les ébouriffant encore davantage. La cicatrice étoilée était bien sûr toujours là, au creux de sa paume, lui rappelant combien il préférait vivre en voyageant sans cesse, au lieu de s'acharner à cultiver un lopin de terre, comme le faisaient ses parents. Ces souvenirs le menèrent à d'autres sujets de réflexion, et il se  plongea encore davantage dans ses pensées, ne prêtant plus guère d'attention à son environnement. On lui avait souvent reproché d'avoir la tête dans les nuages, mais il n'y pouvait pas grand chose, il était ainsi. Il se promenait donc seul dans la forêt, toute son attention centrée sur quelques sujets obscurs, fruits de ses dernières lectures.

Les feuilles craquaient sous ses pas, mais Ehvan ne cherchait nullement à se montrer discret. Il n'avait pas peur de faire de mauvaises rencontres : il n'envisageait même pas le fait de pouvoir tomber sur une source de danger potentiel. Il avançait avec lenteur, humant l'air frais, tout en profitant du calme des lieux. Cependant, dans un sursaut d'attention, il perçu que quelque chose dans l'atmosphère avait changé. Il ne s'en formalisa pourtant pas, ayant balayé les alentours du regard sans rien découvrir de menaçant. Il aurait pourtant dû se rendre compte que les oiseaux s'étaient tut, il aurait du comprendre que ce silence qu'il trouvait si reposant et propice à la méditation, n'était en rien normal dans une forêt où grouillait la vie.
Alors qu'il poursuivait son chemin, il eu la peur de sa vie. En une fraction de seconde, quelque chose sembla chuter du haut d'un arbre. Il s'avéra qu'il s'agissait d'une jeune femme. Mais, à peine Ehvan eut il le temps d'en venir à cette conclusion, qu'une autre s'imposa à lui : elle ne tombait pas de l'arbre, elle y était suspendue. Sans doute à une branche basse. Mais plus notable encore, elle pointait une dague sur la gorge du jeune homme. Aussi, passée la surprise d'avoir vu surgir quelqu'un devant lui, Ehvan se retrouva confronté à une réalité fort peu appréciable : l'inconnue pouvait mettre fin à ses jours comme bon lui semblait. Il n'avait sur lui que son couteau de chasse, mais il était peu probable qu'il eu ne serait ce que le temps de s'en saisir, car l'arme qui le tenait en joug était plaqué sur son cou. Il ferma les yeux, priant pour la première fois de sa vie des dieux en lesquels il avait une croyance toute limité. Quand il ouvrit ses paupières, il réalisa qu'une vive lumière blanche entourait son assaillante. Il cligna plusieurs fois des yeux pour tenter d'accommoder sa vision. Au bout de deux respirations, la jeune femme tournoya et atterrit fermement sur ses pieds. Ehvan ne pu s’empêcher de la détailler, jamais il n'avait croisé la route d'une créature aussi intrigante. Oublié, l'arme qui le menaçait, il n'avait d'yeux que pour cette étrangère. Elle avait le regard bleu, et quel bleu ! Les iris noisette d'Ehvan semblaient bien ternes en comparaison.

- Qui es-tu ? Que fais tu ici ? Et... pourquoi brilles tu ainsi ?

Ehvan mis quelques instants avant de réaliser que ces questions lui était adressé. Il avait toujours aimé a penser qu'il était bon orateur, pourtant, lorsqu'il voulu répondre, il ne pris pas même le temps de réfléchir à sa réplique.

- Je ne suis personne en particulier, j'ai suivis ce sentier sans prêter attention à l’endroit exact où j'allais, je suis désolé si je t'ai offensé... mais, pour le reste, je te retourne la question, pourquoi brilles tu ainsi ?

Il avait du mal à penser correctement. Il avait sans doute déjà lu quelque chose au sujet de halo de lumière nimbant certaines personnes, mais il ne parvenait pour l'heure tout simplement pas à mettre de l'ordre dans ses idées.


Dernière édition par Ehvan le Sam 26 Mar 2016, 17:57, édité 1 fois
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Dim 28 Fév 2016, 10:15
Le jeune homme était évasif dans ses réponses ce qui déplaisait fortement à la jeune femme dont l'agacement se lisait sur son visage balafré. Ses pensées étaient embrouillées par cette lumière d'un blanc aveuglant, elle n'arrivait pas à regarder autre chose que le jeune homme. Khaliss n'était pas franchement en colère, ni apeurée contrairement aux autres fois où elle était tombée nez à nez avec des hommes, mais plutôt intriguée par ce visage angélique et se charisme imposant. Machinalement, elle se rapprocha de son interlocuteur et cette fois, la lame s'appuya un peu plus contre sa peau mais pas assez pour y laisser une marque. Elle était juste en train de l'effrayer en se demandant si cette peur atténuerait l'étrange emprise magique qu'il avait sur elle. Mais rien y faisait et au contraire, plus leurs corps se rapprochaient, plus elle sentait son cœur accélérait comme s''il allait s'envoler et sortir de sa poitrine, et plus elle avait envie de s'approcher jusqu'à pouvoir distinguer chacun de ses traits, chaque parcelle de sa peau claire. Agacée par ses pensées soudaines elle baissa son arme et recula tout en levant les yeux aux ciel.

- Si je brille et que tu brilles et que je savais pourquoi je brillais, je ne t'aurais pas posé la question. Ça me paraît logique.

N'empêche qu'elle ne comprenais toujours pas ce qu'il se passait. Kahliss connaissait des tonnes légendes comme tout vagabond digne de se nom traversant Enkidiev en long en large et en travers depuis sa naissance mais jamais elle n'avait entendu parlé de personnes qui brillaient à la vue l'une de l'autre. Ils vivaient tous dans un monde magique mais ça c'était vraiment étrange... En fait elle avait l'impression qu'il existait une connexion entre elle et ce jeune homme inconnu... mais elle c'était comme si elle le connaissait depuis toujours. Penchant légèrement la tête, elle scruta le visage du brun. Et plus elle le regardait plus, elle avait l'impression de le connaître et plus cette impression grandissait, plus elle voulait l'approcher. Comme si une force invisible l'y obligeait. Et elle ne comprenait pas tellement ce sentiment qui grandissait en elle et cette onde de chaleur qui la traversa lorsque leurs regards se croisèrent.

Puisque l'adolescent ne semblait pas vouloir lâcher le morceau Kahliss décida de se montrer patiente pour une fois. S'appuyant contre le tronc de l'arbre elle s'amusa à le fixer puisque cela semblait le gêner -il détournait ses yeux aux reflets de flammes à chaque fois-. Pour garder sa couverture de vagabonde dangereuse et potentiellement tueuse, elle se mit à jouer avec son poignard, le lançant, le rattrapant et le faisant tournoyer entre ses doigts fins. La forêt c'était faite silencieuse comme pour leur laisser le temps de s'habituer à la présence de l'autre jusqu'à ce que l'un des deux décide de faire le premier pas, de s'approcher de lui et de le découvrir. Et ça ce n'était pas Kahliss qui allait le faire ! Ce n'était pas son genre d'aller vers les inconnus et encore moins de les embrassés.
Les feuilles et branches s'agitèrent sous une brise soudaine, comme pour contredire ses pensées, qui fit se soulever les longues mèches brunes et acajou de la louve-humaine et frémir les pointes désordonnées de l'homme. Un oiseau passa au dessus d'eux et les yeux turquoise de Kahliss s'attarda sur lui jusqu'à ce qu'il disparaisse derrière la cime des arbres qui commençaient à reverdir.
Pour briser cette tension étrangement électrique qu'il y avait entre eux elle finit par ouvrir la bouche mais abandonna -bien contre son grès- sa voix glaciale et distante pour une voix plus douce.

- Tu n'as toujours pas répondus à ma question. Quel est ton nom ?
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Dim 28 Fév 2016, 17:20
Ehvan aurait rationnellement dû être paniqué, après tout, une arme le menaçait. Pourtant, il pensait alors à tout autre chose qu'au poignard contre sa gorge. Mais qui était cette jeune femme ? Ehvan avait beau être certain de n'avoir jamais croiser sa route, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle dégageait une aura qui lui était étrangement familière. Comme s'il l'avait toujours connu, sans pourtant l'avoir jamais vu. Elle se rapprocha imperceptiblement d'Ehvan, appuyant de ce fait davantage l'arme sur le cou de ce dernier, sans le blesser pour autant, mais il n'en avait cure. Il avait beau se savoir dans une situation très délicate, il ne ressentait plus aucune peur, seulement une étrange attraction. Comme elle avait encore réduit la distance qui les séparaient, il pouvait tout à loisir se plonger dans le regard si envoûtant de l'inconnue. La détaillant avec attention, il remarqua une cicatrice récente sur sa joue gauche, nota son teint clair, s'étonna de la couleur singulière de ses cheveux... Mais l'attention d'Ehvan était sans cesse ramener aux yeux de la jeune femme. Le bleu en était incertain, oscillant entre le turquoise et des nuances légèrement plus sombres. Elle était en tout point fascinante. N'ayant plus qu'une vague notion du temps, Ehvan réalisa peu à peu que fixer ainsi une inconnue n'était pas un comportement des plus approprié. Jamais il ne s'était conduit aussi grossièrement avec quiconque. Pourtant, il eu beau tâcher de se raisonner, il lui paraissait alors impensable de quitter des yeux la jeune femme. La peur, aussi irrationnelle que stupide, de la voir disparaître aussi soudainement qu'elle était apparut naquit en lui.
Sans aucun signe avant coureur, elle baissa son arme et s'éloigna de quelques pas, levant les yeux au ciel. Là où le jeune homme aurait dû se trouver rassurer de ne plus être menacé par un poignard, il fut simplement déçu de la voir partir à quelque distance de lui. Elle n'alla pourtant pas bien loin, s'adossant nonchalamment à l'arbre duquel elle était descendu si acrobatiquement quelques instants plus tôt.

- Si je brille et que tu brilles et que je savais pourquoi je brillais, je ne t'aurais pas posé la question. Ça me paraît logique.

De nouveau, elle s'était exprimée d'une voix mélodieuse. Et une fois encore, Ehvan dû focaliser toute son attention sur les paroles de la jeune femme pour comprendre qu'il en était le destinataire.  Suivant le raisonnement de cette dernière, il réalisa qu'il avait assurément dû paraître un peu idiot. Il avait toujours eu horreur de passer pour un simplet. Cette fois là ne dérogea pas à la règle. Il aurait même voulu se montrer particulièrement brillant face à cette jeune femme, ressentant un besoin incongru de l’impressionner. Cependant, la réplique de son interlocutrice lui demeura obscure. Ainsi, elle non plus ne comprenait pas exactement la situation. Elle le regardait de nouveau, le tête penchée sur le côté. Elle semblait en pleine réflexion. Ehvan lui était de nouveau obnubilé par le halo de lumière entourant la jeune femme. Comme elle s'était légèrement éloignée, il eu la sensation de pouvoir réfléchir un peu plus aisément. Oui, il avait déjà lu des récits où des héros valeureux rencontraient de nobles dames, et où les deux se savaient liés par les dieux à la vue d'une lumière magique les nimbant l'un et l'autre. Ehvan avait toujours trouvé ses histoires romanesques très distrayantes, mais elles ne pouvaient résolument pas être basées sur des faits réels tout de même ? Le jeune nomade avait vu bien des choses étonnantes depuis qu'il avait quitté son royaume d'Opale natal. Pourtant, jamais il n'avait croiser quiconque ainsi paré de lumière ! Certes, la magie permettait des choses incroyables, mais il n'avait pas là l'impression d'être face à un simple sortilège. Il y avait quelque chose de beaucoup plus fort, quoiqu’intangible, entre lui et cette mystérieuse demoiselle.
Soudain, il ne pus plus soutenir le regard de cette dernière, et contempla résolument ses pieds. Il léger chuintement dans l'air lui fit relever les yeux. La jeune femme lançait en l'air puis rattrapait l'arme qui avait menacé Ehvan un peu plus tôt. Il craint au début qu'elle ne se blesse, en jouant ainsi avec la lame tranchante. Mais elle semblait si sûre d'elle, ses mouvements si naturels, qu'Ehvan fut bien vite rassuré quant à la dextérité de la jeune femme. Là aussi il aurait dû craindre de voir cette habileté se retourner contre lui. Rien n’empêchait en effet la jeune femme de le prendre une nouvelle fois pour cible. Sans doute dans une situation similaire Ehvan s'en serait il inquiété. Mais il ne réfléchissait alors décidément pas comme à l'accoutumée. Alors qu'un silence pesant s'installait et qu'un souffle de vent se levait, un oiseau traversa le ciel à tire d'ailes. Le suivant dans un premier temps du regard, Ehvan constata ensuite que l'étrange inconnue avait également suivit des yeux le passage du volatile.
Le silence perdurait. Il fut briser par la jeune femme, qui, d'une voix bien plus douce que précédemment, demanda :

- Tu n'as toujours pas répondus à ma question. Quel est ton nom ?

Ainsi elle voulait connaître son nom ! Devait il répondre ? La bouche entrouverte, comme si la réponse qu'il préparait refusait de franchir ses lèvres, Ehvan se questionna encore le temps de trois battements de cœur.

- Mon nom est Ehvan. Je viens du royaume d'Opale, mais à la vérité, je n'y est pas mis les pieds depuis longtemps. Je voyage beaucoup, autant que je peux pour être exact. C'est d'ailleurs pour ça que je suis ici : mon mentor voulait méditer, et m'avoir à côté de lui en train de faire les cent pas l'a agacé, aussi m'a-t-il envoyé me promener plus loin. J'espère vraiment ne pas t'avoir importuné, je ne t'avais même pas remarqué là haut...


Pourquoi donc se confiait il si aisément à cette étrangère ? Elle lui avait demandé son nom, pas son histoire tout de même ! Ehvan se réprimandait intérieurement. Il en vint pourtant à la conclusion simple qu'il voulait établir un lien avec cette inconnue. Il en ignorait la cause, car rarement il avait ressenti l'envie de se lier ainsi avec une autre personne...


Dernière édition par Ehvan le Sam 26 Mar 2016, 17:57, édité 1 fois
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Ven 04 Mar 2016, 06:03
Quand elle avait aperçut Ehvan du haut de son arbre, elle avait d'abord crus à un simple villageois venant coupé du bois pour ses parents mais quand elle avait vus sa réaction face au couteau elle avait pensé qu'il été en vérité un vagabond, voyageant seul, comme elle.
En fait, il n'était ni l'un ni l'autre puisqu'il avait passé toute son enfance à un endroit et ne voyageais que depuis peu et d'une façon plutôt aisé ! Il était une sorte de Voyageur... c'était assez bizarre en fait. C'était différent d'elle qui avait vécue comme une véritable vagabonde, en dormant dans la forêt et en voyageant de pays en pays (parce qu'elle n'avait pas réellement de contrée d'origine même si elle était tout de même plus souvent à Turquoise qu'ailleurs). Alors qu'il commençait à lui raconter sa vie (et qu'elle aurait du s'en foutre comme de son premier poignard) elle l'écouta attentivement, toujours appuyée contre le tronc de l'arbre par lequel elle était apparut, la tête légèrement inclinée ses yeux toujours plongés dans les siens. Pendant qu'il s'étonnait de ne pas l'avoir remarqué quand elle était perchée à peine cachée par le feuillage renaissant un rictus amusé illumina son visage griffé.

- Les humains ne font jamais attention à ce qui les entours... J'aurais aussi bien pus être assise au pied de l'arbre que tu ne m'aurais pas vus ! Et puis quand on chasse et qu'on dort dans la forêt depuis sa naissance ou presque, il est facile de se camouflé aux yeux des autres.

Passant une main légère dans ses cheveux aux reflets roux, elle rangea son arme à sa ceinture bien que ça main n'en resta tout de même pas très éloignée. Il valait mieux prendre des précautions quand on traînait dans la forêt surtout avec un inconnu aussi mignon, beau et attirant soit-il.

- Je pensais que tu venais d’Émeraude. Là bas en ce moment c'est un peu la foire... les attributions vont bientôt avoir lieu alors ce n'est pas rare de voir un humain venir coupé du bois ici.

Encore une fois, elle avait dit le mot humain comme si elle même ne l'était pas. Mais elle ne s'en formalisa pas plus que cela, si le garçon avait des questions à poser, qu'il le fasse au pire elle ne répondrait tout simplement pas. Ses pupilles dégradées de bleu quittèrent un instant celles du jeune homme pour embrasser les arbres alentours avec protection.

- Tu viens donc d'Opale ? C'est un joli royaume bien que je préfère largement Turquoise, la faune et la flore y sont plus présente !

Kahliss avait un don pour que les autres se dévoilent à elle sans qu'elle même n'est à dire ne serait-ce que son nom. La preuve, à part quelques petites choses sans importances, pour l'instant, Ehvan ne savait strictement rien d'elle. Et elle connaissait son prénom, d'où il venait, qu'il ne voyageait pas seul... Bref, assez pour se jouer de lui. Chose que bien entendu elle ne ferait pas. En effet sans savoir pourquoi, il lui serait impossible de lui faire du mal. Pourquoi ? Elle n'en savait rien. Elle sentait juste qu'elle pouvait connaître ses sentiments alors que le seul pouvoir qu'elle possédait normalement était celui de la guérison. Elle arrivait aussi à partir de simplement quelques mimiques de son visage à deviner ses pensées. Et la seule chose qu'elle voulait faire était s'approcher de lui et oublier cette peur qu'elle avait des hommes. Une sorte d'attraction s'exerçait sur elle mais elle lutait restant fidèle à son principe que les humains faisaient le mal autour d'eux.

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Lun 07 Mar 2016, 16:38
Au grand étonnement d'Ehvan, son interlocutrice sembla écouter avec attention ce qu'il racontait. Il en fût pour ainsi dire ravi. La fin de la réplique d'Ehvan tira tout de même à cette dernière un sourire quelque peu amère, quoiqu'amusé.

- Les humains ne font jamais attention à ce qui les entourent... J'aurais aussi bien pus être assise au pied de l'arbre que tu ne m'aurais pas vu ! Et puis quand on chasse et qu'on dort dans la forêt depuis sa naissance ou presque, il est facile de se camoufler aux yeux des autres.

Elle avait mentionné les humains comme si elle même ne se comptait pas des leurs. Elle avait en effet un côté presque animal, tant elle semblait farouche et sauvage. Pourtant, l'apparence de la jeune femme paraissait tout à fait humaine aux yeux d'Ehvan. Il imaginait cependant sans peine la jeune femme en train de chasser, guettant tel un prédateur, dissimulée dans l'ombre des feuillages... cette pensée le fit sourire, tant elle lui parut étonnement réaliste. Mais après tout, elle avait dit avoir vécu dans la nature depuis sa naissance ou presque, cela n'avait donc rien de trop surprenant.
Elle avait  également dit que les humains ne faisaient pas attention à leur environnement... là dessus, Ehvan ne pouvait décemment chercher à la détromper : lorsque lui même était plongé dans ses réflexions, plus rien n'existait autour de lui. Cependant, lorsqu'il cherchait à reposer son esprit, le jeune homme aimait à s'installer dans un coin de forêt, pour s'ouvrir tout entier à ce qui l'entourait. Il goûtait alors avec plaisir les sons, les odeurs, et les bruits de la forêt, qui l'apaisait grandement. Dans ses moments là, son attention toute entière était focalisée sur ce qui l'environnait, et il avait alors une perception accrue des alentours.
Un mouvement de la jeune femme coupa court aux réflexions dans lesquelles Ehvan était en train de replonger. Elle passa nonchalamment sa main dans ses cheveux, rengainant son arme. Se sentait elle plus en confiance ? Rien n'aurait pu faire plus plaisir au jeune homme.

- Je pensais que tu venais d’Émeraude. Là bas en ce moment c'est un peu la foire... les attributions vont bientôt avoir lieu alors ce n'est pas rare de voir un humain venir coupé du bois ici.


Elle continuait à s'exprimer d'une voix douce, sur le ton de la conversation, comme s'ils étaient deux vieux amis discutant le plus naturellement du monde. Cette impression de proximité ravi encore davantage Ehvan. Il acquiesça aux paroles de la jeune femme, se sentant capable de l'écouter parler pendant des heures. Une fois encore, elle avait mentionnée la race humaine en s'en excluant. Ehvan mourrait d'envie de la questionner sur le sujet, mais cela lui sembla pour l'heure délicat. Elle porta un regard aux alentours, observant avec une réelle affection la forêt environnante. Elle devait assurément avoir un lien particulier avec la nature.

- Tu viens donc d'Opale ? C'est un joli royaume bien que je préfère largement Turquoise, la faune et la flore y sont plus présente !


Ainsi elle connaissait Opale ! Où donc n'était elle pas allée ? Elle semblait avoir beaucoup voyager, mais si, comme elle le disait, elle avait grandit au cœur de la forêt, cela n'avait rien d'étonnant. Elle aimait donc tout particulièrement Turquoise... à la mention de ce royaume, Ehvan se remémora la nature intacte des forêts qu'il avait eu l'occasion de traverser là bas. Les arbres y étaient plus majestueux que partout ailleurs ; ces lieux de légendes méritaient leur réputation. Ces terres avaient toujours eues quelque chose de sauvage aux yeux d'Ehvan. Il s'imaginait sans mal la jeune femme, slalomant entre les troncs plusieurs fois centenaires... elle devait être là bas, plus que partout ailleurs, dans son élément. Il pouvait presque déjà l'y voir... cela lui semblait si naturel. L'impression qu'il avait de la connaître s’accrut encore. Pourtant, même le prénom de la jeune femme lui était inconnu ! Ehvan eu soudain le besoin impérieux d'en apprendre autant que possible sur elle. Il lui devenait insupportable d'avoir la sensation de la connaître parfaitement, sans pourtant ne serait ce que savoir son nom...

- Dis moi... quel est ton nom ? Ça va sans doute te paraître incongru, mais j'ai comme l'impression de te connaître de longue date, alors que c'est la première fois que nos routes se croisent...

Il n'y comprenait décidément plus rien : dès qu'il avait l'impression de la cerner, elle lui semblait encore plus mystérieuse que l'instant d'avant.


Dernière édition par Ehvan le Lun 04 Avr 2016, 12:22, édité 1 fois
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Dim 27 Mar 2016, 06:10
- Dis moi... quel est ton nom ? Ça va sans doute te paraître incongru, mais j'ai comme l'impression de te connaître de longue date, alors que c'est la première fois que nos routes se croisent...

Cela aurait bel et bien étonné la jeune femme s'ils se connaissaient. Elle se rappelait de tout ce qu'elle voyait, personnes, faune, flore ou monuments. Et jamais depuis qu'elle vagabondait sur Enkidiev, elle n'avait croisé humain pareil, lui ressemblant autant aussi bien du côté physique que du côté psychologique. Ce garçon était curieux de tout mais jamais elle ne se laissait cernée trop facilement. Malgré cela elle ressentait une impression de déjà vus qui lui était extrêmement désagréable. Pourquoi avait-elle la perception, même si elle était sûre de ne jamais l'avoir vu, de le connaître ? Et il y avait toujours cette auréole magique qui l'agaçait et la perturbait au plus haut point.

- Je me nomme Kahliss d'Enkidiev. Et cela me semble aussi étrange que toi cette sensation de t'avoir déjà croisé même si je suis certaine que ce n'est pas le cas.

D'une manière un peu sauvage et féline qui faisait partie de son caractère, la danseuse acrobate se rapprocha du Voyageur, comme poussée par une force invisible. Contre son comportement farouche, elle avait pour la première fois de sa vie, envie de faire totalement confiance et de s'abandonner à quelqu'un. Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? Elle n'en savait rien. Mais maintenant elle se tenait juste devant Ehvan, un petit sourire destiné à le provoquer sur les lèvres, ses yeux bleu le scrutant comme pour essayer de deviner quelle serait sa réaction. Elle était presque assez proche pour sentir son souffle, pour toucher sa peau. Et cette tournure étrange que prenait les choses étaient plutôt marrante à son goût.

- Je suis une vagabonde, depuis mon plus jeune âge. Le jour, je vis de mes spectacles de rues, la nuit, je prend ma forme seconde.

Ses paroles mystérieuses, quasiment murmurée était simplement destinées à faire un peu peur au jeune homme qui se tenait en face d'elle. Extérieurement elle paraissait très sérieuse mais intérieurement elle était juste morte de rire devant la moue dépitée du garçon. C'était purement et simplement de la drague même si la brunette n'en saisissait pas tellement le concept. Elle attendait le contrecoup de ses paroles impatiemment. Elle s'amusait un peu, il n'y avait rien de mal à ça. Mais quel était ce soudain changement de caractère ? Cela aussi elle l'ignorait et c'était bien la dernière chose dont elle se souciait.

Jamais elle n'aurait penser un jour se jouer ainsi de quelqu'un. Elle était trop méfiante, trop craintive pour cela. Mais elle sentait une sorte de force magique qui lui donnait confiance en elle. peut-être venait-elle de ce halo éblouissant qui émanait de lui ? Encore une fois elle ne pouvait le deviner. Elle se demandait pourquoi il n'avait pas fuit devant l'arme avec laquelle elle l'avait menacer ? Et pourquoi maintenant il restait auprès d'elle, ni plus ni moins qu'une fille des bois sans avenir et sans famille ?Car c'était vrai ! Elle ne possédait rien, rien hormis sa dignité, son orgueil et ses connaissances. Et à quoi se résumait son futur ? Fuir les gens ? Fuir la foule ? Danser le jour, chasser la nuit ?
Spoiler:
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Lun 04 Avr 2016, 14:33
- « Je me nomme Kahliss d'Enkidiev. Et cela me semble aussi étrange que toi cette sensation de t'avoir déjà croisé même si je suis certaine que ce n'est pas le cas. »

Ainsi donc, Ehvan n'était pas le seul à avoir cette étrange impression au cœur, c'était le cas de Kahliss également. Un sourire niais étira le visage du jeune nomade. Il ressentait une joie disproportionnée pour n'avoir appris que le prénom de la jeune femme, car cela le réjouissait en effet plus que de raison.
Enfin, il n'avait pas seulement appris son prénom, mais son royaume d'origine aussi. Kahliss était donc née à Émeraude... cela étant, telle qu'il la voyait, et a en juger par ce qu'elle avait dit plus tôt, elle n'avait pas due se cantonner qu'à son lieu de naissance, car elle semblait avoir beaucoup voyager. Une vie riche en aventures en somme !
Alors qu'Ehvan songeait aux bienfaits des voyages, Kahliss s'approcha de lui, toujours de sa démarche légère. Elle fixait sans ciller le jeune homme d'un regard où l'espièglerie le disputait au mystère. Elle arborait en outre un sourire ou se lisait la promesse d'une nouvelle facétie à venir... Elle était si proche à présent que le jeune homme parvenait à humer son odeur : une senteur de nature et de forêt, un parfum de liberté. C'était cela, Ehvan le réalisa soudain : elle semblait être la liberté personnifiée.

- « Je suis une vagabonde depuis mon plus jeune âge. Le jour, je vis de mes spectacles de rues, la nuit, je prend ma forme seconde. »

Le nomade dû employer toute sa volonté pour lâcher la jeune femme des yeux, et prêter attention aux paroles de cette dernière. Elle était donc vagabonde. Cela ne surpris guère Ehvan : de sa mise à son air sauvage, tout semblait la désigner comme telle. Elle disait aussi vivre de spectacles de rues... là encore, le jeune homme s'imaginait sans peine une Kahliss dansant, jonglant ou exécutant des acrobaties au milieu d'une foule de badauds subjugués, aussi légère et insaisissable que l'air. Peut être même employait elle des poignards comme celui avec lequel elle avait menacé Ehvan plus tôt. Sa maîtrise de cette arme y aurait trouvé sens.
Ce qui en revanche conservait une aura de mystère dans les paroles de la vagabonde fut la fin de sa réplique. Une forme seconde ? De quoi pouvait elle bien parler ? Ehvan ne comprenait pas vraiment ce qu'elle voulait dire par là, mais elle affichait un air si impénétrable que ce devait être sérieux. Il décida donc lui aussi d'adopter une mine de circonstance, tout entier absorbé par les paroles de la jeune femme. À vrai dire, rarement Ehvan s'était montré aussi attentif. Mais la lumière – qui n'avait d'ailleurs pas décrue – autour de Kahliss donnait infiniment plus de poids à ce qu'elle pouvait raconter, du moins aux yeux du jeune nomade.
Soudain, Ehvan réalisa avec stupeur qu'il ne contrôlait rien du tout. Lui qui s'était toujours pensé plus malin que la moyenne se trouvait alors bien désemparé. Il ne parvenait pas à savoir ce qui passait par la tête de son interlocutrice : se jouait-elle de lui ? Lui faisait-elle des confidences ? Il n'en savait rien, et il s'en senti démuni. Comment lui même pouvait-il réagir ? Il n'avait jamais été confronté à pareille situation : Ehvan ne perdait en effet que très rarement – pour ne pas dire jamais – son calme. Il avait toujours plus ou moins les idées claires, et savait la plus part du temps à l'avance comment il allait devoir agir.
Ici, il avait seulement le sentiment d'être complètement perdu.
Alors que le chaos commençait à naître dans l'esprit du jeune homme, tout s'éclaira aussi soudainement que la panique l'avait gagné plus tôt. Il n'avait pas besoin de s'inquiéter. Après tout, arriverait ce qui devait arriver. Pour une raison qui lui était inconnue, il avait toute confiance en Kahliss, et ce même si la jeune femme lui était encore inconnue quelques instants plus tôt. Alors, défiant tout ses principes, Ehvan se fia entièrement à son instinct, et non plus à des raisonnements logiques et cohérents.
Dans un geste aussi spontané que ridicule, il ouvrit grand ses bras. Pour quelle raison ? Il n'en avait aucune idée. Il avait simplement eu envie d'agir ainsi. Et peu importait au fond les conséquences de son action. Il avait agit en se faisant confiance, et il s'en sentait plus libre que jamais.

N.B.:
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