Le prix de la culture [PV Mesarthim]

La grande foire annuelle d'Émeraude. Émeraude n'était pas en sois un endroit où j'aimais particulièrement passer du temps, il y avait les chevaliers, les mages, toutes ces personnes prêtes à servir la population à la moindre alerte. Mais la foire était toujours agréable à visiter, des gens de tous horizons s'y pressaient. Une foule si compacte qu'il n'y avait rien d'étonnant à être bousculé. Une aubaine pour moi. Du haut de mes 19 ans tout justes atteints, je me faufilais avec discrétion parmi les ombres sans visage, victimes de mes convoitises. À droite une montre à gousset attira mon attention et se trouva bientôt dans ma poche, une de plus pour ma collection qui commençait à devenir conséquente ; à gauche une bourse trop remplie à la ceinture d'un gras marchand qui n'aurait aucun mal à s'en procurer une nouvelle plus pleine encore subis le même sort. À un croisement, je bifurquais vers une petite allée où peu de gens s'aventuraient. Le calme relatif qui y régnait me permettrait de faire un peu le point sur mon butin.
Sous pesant avec satisfaction une des bourses habilement subtilisées je me fis la réflexion qu'il serait agréable de passer se procurer quelques livres avec cet argent fraîchement acquis. Je dirigeais vers un libraire que je connaissais bien et chez lequel j'aimais particulièrement me rendre. Je poussai la porte et un sourire se peignit sur mon visage quand l'odeur des livres arriva jusqu'à moi et emplit mes poumons. Aucune senteur n'était plus douce que celle-ci. Je laissai un moment mon regard errer sur la multitude de livres que contenait cet antre merveilleux. Il y en avait du sol au plafond, dans tous les coins et les recoins, sur tous les sujets. Sachant que je ne pouvais guère voyager avec beaucoup de livres en bagage, je me contentais de deux ouvrages dont un sur les tactiques de combat que j'étudiais alors. Je saluais respectueusement le maître des lieu avant de lui confier mes achats. Je le payai et sortis, satisfait de mes acquisitions.J'aperçus alors un jeune garçon qui devait avoir quelques années de moins que moi. Je m'apprêtais à passer à côté de lui en lui portant la même inattention qu'au reste du monde, mais la pile de livres qu'il tenait retint mon attention. Je parcourus d'un œil curieux les tranches des ouvrages à la recherche d'un titre accrocheur qui ne manqua pas de m'apparaître, m'arrachant par la même occasion un fin sourire. Sans peine je glissais parmi la foule tandis qu'il devait jouer des coudes pour faire seulement quelques mètres. Arrivant à sa hauteur je lui subtilisais aisément l'objet de ma convoitise et passais mon chemin avec pour unique envie, celle de me retrouver seul pour pouvoir étancher ma soif de connaissances.
Je me dirigeai donc vers un sous-bois où, je le savais, je pourrais me trouver en ma seule compagnie. Cédant sans y prêtait attention à une habitude prise au cours de mes années d'apprentissage, à moins que ce ne fût déjà avant cela, je me hissais sur une branche en hauteur. De cette manière je dominais toute personne qui passerait par là, je voyais tout, tout en demeurant invisible aux yeux du monde. Je m'installais là confortablement et entamais l'ouvrage dérobé.

Je lisais depuis un moment déjà, le soleil commençait à décliner dans le ciel et j'arrivais au terme de ma lecture. J'avais dévoré l'ouvrage en moins de temps que je ne l'aurais pensé et avec un plaisir tout particulier. Lorsque je terminais la dernière page, je m'arrêtais un moment avant de clore le livre. Je fermais les yeux pour écouter le silence qui m'entourait. Ou le silence qui aurais dû m'entourer. Un bruit, à peine audible, vint troubler ce silence. Me concentrant un peu plus, je déterminais qu'il s'agissait d'un bruit de pas. Un pas d'une lourdeur qui me tira un sourire. J'attendis un moment, faisant mine de lire, que l'intrus daigne s'en retourner d'où il venait, ou du moins qu'il passe son chemin. Le bruit de pas ne s'éloigna pourtant pas, au contraire, il se rapprocha avant de s'arrêter. Je fis encore un moment semblant de ne l'avoir pas remarqué avant de finalement me résoudre à lever les yeux vers l'importun, dans un regard qui lui montrerai qu'il n'était pas le bienvenu, sans pour autant avoir l'air menaçant, après tout la vulnérabilité apparente était la meilleure des couvertures que l'adversaire soit hostile ou non.
-J'ai adoré ce livre. Qu'en as-tu pensé ?
Visiblement le message n'avait pas été assez clair. Cependant sa question m'intrigua. En effet le livre que je tenais entre les mains était assez ancien et ne devait exister qu'en un nombre très réduit de copies. Les chances pour que ce triste individu l'ait eu entre les mains étaient donc très faible. Un sourire éclaira mon visage quand la lumière se fit sur le simple mystère qui venait de se présenter à moi. Diantre que le monde était petit, ou du moins qu'Émeraude l'était... Ce jeune garçon, quoiqu'il ne dût pas être bien plus jeune que moi, était la victime de mon tout dernier larcin.
Devant cette constatation des plus distrayantes, j'analysais plus en détails le nouveau venu. Il devait faire à peu de chose près ma taille ce qui était loin d'être un exploit, étant donné mes origines, ces cheveux en bataille étaient d'une couleur incertaine oscillant entre le cuivre et le roux. Je penchais inconsciemment ma tête pour poursuivre mon observation. Ces habits ressemblaient aux miens après une journée intense d'entraînement mais je doutais fort qu'il ait jamais subi le tiers de ma formation.
Je me laissais lestement tomber au sol dans une légèreté qui en aurait impressionné plus d'un, et m'avançais d'un pas nonchalant vers lui. Ce gamin ne représentait pas la moindre menace. Preuve en était que je l'avais volé plus aisément que n'importe laquelle de mes cibles. Et puis, je devais bien avouer que sa réaction était des plus inattendues, il n'avait pas réclamé son bien, ni ne s'était exclamé que j'étais un ignoble voleur. Il m'avait simplement interpelé. Peut-être était-il plus intéressant qu'il n'en avait l'air.
Je m'arrêtais à quelques mètres de lui avant d'enfin répondre à sa question :
-Eh bien, je suppose que c'est un ouvrage intéressant. Bien qu'un peu imprécis sur certains points... mais un livre n'est jamais une perte de temps, n'est-ce pas ?
Je lisais dans ses yeux une curiosité sans fin et je crus un instant voir les miens, excepté évidement, que les siens n'avaient rien de bleu. J'avais un peu de temps à perdre, peut-être pourrait-il me distraire un moment.

Je m'amusai de la surprise qui se peignit sur les traits de mon interlocuteur : il ne s'était visiblement pas attendu à une telle réponse. A dire vrai, il était probable qu'il ne ce soit attendu à aucune réponse. Il lui fallut un moment pour reprendre contenance et me répondre :
-Je suis complètement d'accord avec toi ! Celui là n'est pas mon livre préféré, mais je dois admettre que je l'ai lu en un rien de temps ! On ne se rend vraiment pas compte du temps qui passe quand on a un livre entre les mains, tu ne trouve pas ? Je m'appelle Ehvan, ravi de faire ta connaissance. 
Son livre préféré... Quel était le mien ? En avais-je seulement un ? Je lisais les livres les uns à la suite des autres, m'imprégnant de la connaissance qui en ressortait. Je lisais comme un bois-sans-soif buvait, parce que je n'arrivait pas à m'arrêter, la seule chose qui me grisait plus que lire était de voler. En ceci au moins ce livre avait allié mes deux passion. Je l'avais également lu très vite bien que, comme le disait ce jeune garçon, il ne fut pas digne d'un intérêt si grand. Sa reliure en revanche était extrêmement belle, et les enluminures qui y figuraient, bien que rares, étaient très travaillées.  
Ce jeune garçon s'appelait donc Ehvan... je rangeait cette information dans un coin de ma tête, peut-être se rendrait-elle utile plus tard. Il semblait attendre une réponse que j'hésitai à lui donner, peut-être serait il distrayant de s'amuser un peu avec lui, de lui conter des fariboles... L'odeur d'un feu de camp parvint bientôt jusqu'à moi. Je vis mon comparse se tendre légèrement dans la direction d'où provenait l'odeur. Ainsi il n'était pas seul. C'était une information intéressante. Il n'était guère malin, songeais-je, de signaler ainsi sa position à toutes créatures alentours, mais il était vrai qu'un feu les protègerai de la plupart d'entre elle, à condition qu'il ne s'agisse que de créatures sauvages, et pas d'humains. Le fait qu'il y ait feu de bois, associé au fait que je l'avait si aisément détroussé, termina de me renseigner sur le fait qu'il s'agissait visiblement d'un vagabond, où aux vues des nouvelles informations de plusieurs vagabonds. Cet Ehvan étant jeune je supposai su'il voyageait avec un parent ou un mentor, probablement quelqu'un de plus vieux que lui... et que moi. Le devoir l'appelait, il semblait qu'il devait partir, mais la curiosité que j'avais lu un peu plus tôt dans son regard était toujours là, à présent teinté d'une lueur de regret. Cela me donna envie de faire une expérience. La curiosité est un vilain défaut, disait-on, et j'étais curieux de savoir à quel point ce défaut était puissant chez mon nouveau compagnon.
-Mesarthim, dis-je alors en souriant également, très content de me trouver face à toi. Dis-moi Ehvan que fait un si jeune garçon dans les bois ?

La foire d'Émeraude... c'était une raison comme une autre, on aurait pu en trouver pire comme on aurait pu en trouver meilleur. Il était vrai cependant que cet évènement donnait toujours de bonnes occasions de se procurer des objets rares ou inhabituels. Je dissimulais sans mal ma satisfaction quant à l'expression légèrement agacée de mon comparse face à ma dernière remarque, il ne pouvait en effet n'avoir guère plus de quelques années de moins que moi, cinq au maximum. Cette sensibilité sur son apparence me fit comprendre qu'il avait plutôt l'habitude, et ceci à sa convenance, d'être traité comme quelqu'un de plus âgé.
Levant les yeux vers les arbres je remarquai qu'il me scrutait, comme cherchant à percer mon masque, au moins avait il le mérite de voir que j'en portai un, la plupart des gens se contentaient de gober les inepties que je leur lançai en les prenant pour argent comptant. Une ombre passa sur son visage, qui ne fit qu'attiser un peu plus ma curiosité.
-Et à dire vrai, je ne suis pas seul non plus. Mon mentor doit être en train de préparer de quoi nous sustenter. Tu veux te joindre à nous ?
Tactique intéressante, me prévenir qu'il n'était pas seul. Étais-ce une technique défensive ou bien cherchait-il simplement à être sympathique ?
-Voyageur peut s'avérer très bon cuisinier, tu devrait venir. Nous souperons en parlant littérature !
Un souper, c'était certes une perspective intéressante. Cela faisait un moment que je n'avais pas eu de repas digne de ce nom. Je ne visais pas dans la faim mais on ne pouvait pas dire que je savais cuisiner. Quand bien même j'en aurais eu les capacités, je préférais de loin passer plus de temps à m'entrainer. Lorsque j'en avais l'occasion et les moyens je prenais de vrais repas dans les auberges où je créchais, mais en dépit de mes ressources qui s'amélioraient de jour en jour, je rechignait toujours à concéder ce genre de dépense, ce n'était pas une habitude que j'avais prise et si je progressais assez et gardais suffisamment d'argent, je pourrais peut-être un jour atteindre le rang d'Althen qui m'avait enseigner l'espionnage et le vol en haute société. J'avais gouté à cela alors que je n'étais encore qu'un jeune adolescent, et je n'avais de cesse de pouvoir y accéder à nouveau par mes propres moyens. Un jour, c'était certain, je m'introduirais dans les bals pour y dérober bijoux et informations, tout en passant inaperçu. Je reportais finalement mon attention sur mon interlocuteur. Rencontrer son mentor pouvait s'avérer dangereux, en dépit du fait que ce garçon avait l'air plus malin qu'agile, je ne doutais pas que son maitre puisse rassembler ces deux qualités.
-Je ne suis pas certain qu'il ait envie de me rencontrer et puis, je souris, tu n'as pas peur que ton stock de livre s'allège ?
Le regardant droit dans les yeux je lui lançai son livre pour le lui rendre. Si je l'accompagnais, j'étais curieux de savoir comment il expliquerait la récupération de l'ouvrage.

Les pensées semblaient se bousculer dans ma tête. Plus le temps passait, plus il me fixait, tentant de me percer à jour. Il y avait une certaine détermination dans son regard qui, il me fallait bien l'avouer, forçait le respect.
Il rattrapa maladroitement le livre que je lui rendait, montrant une nouvelle fois qu'il était à des lieu d'atteindre mes capacités. Il semblait en avoir une conscience aiguë. Au fond de ses yeux, je cru percevoir une lueur d'envie. Je m'incitait à l'oublier bien vite, qui qu'il puisse arriver à ce jeune garçon plus tard, je ne voulais en rien que cela me concerne, il était donc hors de question que je lui enseigne des techniques auquel j'avais mis dix ans à maitriser. La contrariété passa sur son visage mais il reprit bientôt une expression plus neutre, presque avenante.
-Tu es sûr?
La question n'avait pas besoin d'être plus longue pour être comprise. J'envisageai un moment de lui dire qu'une fois un décision prise je n'avait pas pour habitude de reculer, mais après tout, je n'avais énoncer aucune décision, et je n'étais pas certain d'en avoir pris une non plus. Une nouvelle fois je le scrutait. Il ne représentait aucun danger, et était si discret qu'il aurait pu faire fuir tout le gibier alentour en a peine quelques pas. Il était probable que j'en rajoute, mais il était certain que je ne risquai rien, et après tout, un bon mentor apprenait toujours en tout premier lieu à ses disciple, comment survivre. Si le disciple se comportait de la sorte, le mentor ne devait pas être bien dangereux. Quelque fut la situation dans laquelle je me trouverais si j'acceptais la proposition je pourrais toujours m'en sortir, car mes mentors comptaient parmi les meilleurs. A dire vrai, mes mentors étaient les meilleurs.
-Eh bien, je suppose qu'un bon repas ne se refuse pas, surtout si l'hôte insiste, je ne voudrais pas être impoli.
La politesse était primordiale, c'était elle qui vous rendait fréquentable ou non, or lorsque vous voulez avoir accès à un objet gardé, il vaut mieux être considérer comme fréquentable. Pour l'heure, je voulais surtout obtenir la confiance, ou quelque chose d'approchant de cette personne. Je n'avais pas l'habitude qu'on se méfie autant de moi et cela m'amusait en même temps que cela me forçai à me remettre en question, si certaines parties de mon comportement n'étaient pas irréprochables je risquait de me faire prendre à des moments bien plus délicats... Ce repas serait un bon entrainement pour apprendre à apaiser un interlocuteur trop prudent. Je me lançais alors un défi, il me faudrait collecter quelques menues informations sur cette cible tout en gagnant sa confiance et en révélant le moins sur moi. Ce diner promettait, d'autant plus que la conversation, j'en était certain, serait des plus enrichissante.

Le jeune garçon commença alors a avancer dans la direction du feu et je le suivis en me faisant discret, plus par habitude que par jeu, bien que la situation m'amusa beaucoup. Je songeai un instant à le devancer à son propre campement mais l'idée de me trouver face à son mentor aussi inoffensif soit-il. Je me contentait donc de rester à une distance raisonnable du petit vagabond. Je ne pu m'empêcher de remarquer se épaules tendus et le fait que sa tête été légèrement inclinée dans ma direction. Il était à l'affut. Il n'avait pas la moindre idée de si oui ou non je l'avais suivi. Au bout de quelques minutes le doute dû se faire trop pesant pour lui et il s'arrêta totalement pour se tourner vers moi. Je m'arrêtais également lui offrant un discret sourire. Une ombre d'agacement traversa le visage de mon hôte.
-Nous y sommes presque, dit-il comme pour justifier son geste.
Je gardais le silence et le laissais reprendre la route, le suivant toujours aussi discrètement. Nous arrivâmes bientôt à son campement. Je ne tardais pas à repérer l'ami de mon ami, installé près du feu avec quelques livres et parchemins. Je remarquais intérieurement qu'un malencontreux coup de vent ou une maladresse aurait tôt fait de brûler les papiers. Je m'abstint cependant de le faire remarquer.    
Une plaisante odeur de viande  flottait dans l'air et j'eu une pensée pour toutes les bêtes qui rodaient alentour, de toute évidence ce Voyageur était soit assez fort pour ne pas craindre de mauvaise rencontres, soit trop stupide pour les envisager. Il ne leva pas tout de suite le regard vers nous mais je remarquait un mouvement presque imperceptile, il avait tendu l'oreille en entendant notre arrivée. Il termina cependant ce qu'il était entrain de lire avant de se tourner vers nous.
-De la compagnie ?
Il avait posé ses yeux sur moi et me détaillé comme il avait détaillé, un peu plus tôt, le parchemin qu'il avait entre les mains. Je le scrutait par la même occasion et lorsque nos regard se croisèrent j'eu vite fait de comprendre que la première option était la bonne : cet homme en effet ne semblat en rien stupide ou naïf. Il me jaugea et je su rapidement ce qu'il pensait de moi un « à garder à l'oeil » s'était inscrit dans son esprit juste à côté de mon visage. Je souris, eh bien, voilà qui était aussi plaisant qu'inhabituel, deux personnes en une soirée que je ne parvenait pas à dupé... encore eut-il fallut que je tenta réellement de les tromper. Il reporta ses yeux sur son jeune apprentis et remarquant le livre que j'avais dérobé un peu plus tôt dans la journée il lança :
-Ah ! Tu l'as retrouvé ?
Ce fut à mon tour de fixer mon attention sur le jeune garçon, j'étais curieux de savoir ce qu'il allait répondre. En effet il semblait avoir un certain ego et pour autant je doutais de le voir mentir à son mentor : à mon avis s'eut été une tentative vaine.
- Pas exactement, commença-t-il,  Je suis bien partis en quête de ce livre, mais je ne l'ai pas retrouvé. En revanche, en me voyant chercher, Mesarthim que voici m'a aimablement proposé son aide, et avec son assistance, nous avons pu remettre la main dessus. Il était derrière une veille caisse de bois, il a du échapper à la pile que je transportais. Mais quelle chance qu'il n'ai pas fini sa course dans un caniveau humide ! Bref, j'ai de ce fait proposé à Mesarthim de dîner avec nous, j'espère que vous n'y voyez pas d’inconvénient.
Le mentor de mon nouvel ami me lança un regard en coin qui ne laissait pas de place au doute : il n'était pas dupe. Il se contenta cependant de cette réponse, après tout le livre était de retour et je ne semblais pas représenter un danger immédiat.
 Et bien, installez vous mes garçons, ne restez pas là comme ça ! Nous intima-t-il.
Suivant l'exemple de mon camarade je m'assis près du feu et me servis quand on m'invita à le faire.
-Je vous remercie de partager votre repas avec moi, finis-je par dire alors que le silence commençait à s'installer.
Je désirai les faire parler l'un ou l'autre, en apprendre plus sur qui ils étaient, ils m'intriguaient aussi bien l'un que l'autre bien que l'ingénuité d'Ehvan qui n'en était pas pour autant naïf titilla un peu plus ma curiosité. Je continuais donc :
-J'ai cru comprendre que vous étiez venus pour profiter de la grande foire. Y avez-vous trouvez des choses intéressantes ?

Il ne fallut guère longtemps au jeune vagabond pour répondre. Le soulagement présent sur son visage aurait presque poussé Mesarthim à éprouver de la compassion pour lui, cependant il était trop fatigué pour s'attarder sur de tels sentiments.  Le jeune garçon parla longuement de ses péripéties au sein de la librairie qu'il avait visité. L'enseigne de maître Montaigneux n'était pas inconnue au voleur. Elle faisait en effet partie des endroits où il aimait passer du temps et où il ne rechignait jamais à dépenser de l'argent. Le vendeur y était fort sympathique et connaissait sa boutique à la perfection, il savait où trouver chacun des ouvrages de sa boutique.
- En fouinant à tout va, j'ai même cru étouffer pendant un instant : j'ai respiré sans le vouloir - et à pleins poumons ! - un énorme nuage de poussière. Je crois que je n'ai jamais autant éternué de ma vie !
ce commentaire arracha un sourire à l'invité ainsi qu'au maitre du jeune garçon.
-J'en convient, c'est un endroit très plaisant. J'y passe presque chacune des fois où je suis à Emeraude, répondit Mesarthim en voyant qu'Ehvan attendait une réponse.
Il regarda tour à tour son interlocuteur et le maître de ce dernier. Il lui inspirait un curieux mélange d'appréhension et de respect. Peu importait de toute manière, il était fort probable qu'il ne les recroise pas. Il se le va alors et lança:
-Merci beaucoup pour ce repas, et pour votre accueil, j'espère que j'aurais le plaisir de vous recroiser, en disant cela il adressa un discret sourire à Ehvan, mais il se fait tard et je dois vous quitter à  présent. Ce fut un plaisir.
L'homme inclina légèrement la tête dans sa direction tandis que le jeune vagabond semblait près à retenir sa nouvelle connaissance mais il n'en fit rien. Mesarthim s'enfonça alors dans la forêt et disparus bientôt dans l'obscurité nocturne.

Bonjour !

Le RP est-il toujours d'actualité ? Sans réponse elle sera déplacée le 5 Décembre dans les Archives.