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Make or Break [PV]

Invité
Dim 20 Mar 2016, 00:44

Croire en l'ordre. Obéir sans question. Maintenir la discipline. Aider ceux qui ne méritent pas d'aide. Éviter à tout prix le conflit.

Ce sont tous des concepts que Minerva a appris en faisant partie de l'Ordre d'Émeraude.

Des choses que sa mère lui disait alors qu'elle était toute jeune. Des choses que son frère fait de son possible pour suivre. Des choses que sa petite soeur tente de respecter malgré ses propres faiblesses.

Des choses que Minerva ne veut plus entendre.

Combien de fois s'est-elle laissé convaincre que les chevaliers étaient la solution au mal de leur peuple? Elle a longtemps cru que l'ennemi était l'attaquant. Que si l'ennemi était absent, tout ne serait que paix et prospérité. Que l'ennemi était la cause de tous leurs maux.

Comment elle a cru que la vie était si facile.

Il suffit d'avoir l'esprit clair pour découvrir la face cachée de ce monde. Que malgré leurs efforts, les Chevaliers d'Émeraude tentent de protéger un continent d'avarice, une société d'ingrats. Société menée par des incompétents qui préfèrent dépenser de précieuses ressources pour conserver l'apparence plutôt que de solidifier ce qui compte vraiment.

C'est en regardant clairement le problème que l'on peut voir la solution. Mais si quelqu'un obscure le problème, c'est aussi facile de faire croire qu'on a la solution. C'est effrayant d'être confronté à la réalité, qu'il n'y a souvent pas de solution et que l'on doit changer son point de vue, afin d'évoluer et survivre.

Longtemps, les chevaliers ont été les idoles de la jeune femme. Ces justiciers sans peur qui affronte le mal sans répit, qui protègent les femmes et les enfants, qui protègent leur liberté par la fureur de leurs pouvoirs.

Maintenant, elle ne voit plus rien. Ce n'était qu'un mirage qui lui a glissé entre les doigts comme le sable fin d'une plage.

Justice? En quoi protéger les nobles et les bandits protège la femme et l'enfant? Pendant que les rois et princes des royaumes se sauvent avec leurs élites, des villages sont rasés, pillés, détruit. Des gens sont torturés, violés, tués. Ces innocents qui font un travail tout aussi important qu'un guerrier, et beaucoup plus important que ces nobles qui ne pensent qu'à eux. Ces fermiers qui cultivent leurs légumes. Ces boulangers qui font leurs pains. Ces forgerons qui font leur équipement. Ces femmes et ces hommes qui font leur héritage, leur futur.

Il n'y a pas de place pour eux dans les couvertures de soies de ces salopards?

Et même si c'était le cas, qu'en est-il de ce peuple si brave? Ce peuple qui regarde crever leurs voisins sous les assauts répétés des guerriers d'Irianeth et des ombres. Pendant ce temps, eux, préfèrent se vautrer dans une taverne et regarder le plafond, plutôt que de faire quelque chose pour aider. Tous ne sont pas guerriers, mais une guerre ne nécessite pas que ceux qui portent les armes. Est-ce si difficile à comprendre que la société a plus d'importance que l'individu?

Et quand Minerva demandait des explications à tout cela. Quand elle questionnait la raison d'être de ces gens mal foutus et qu'elle se demandait pourquoi ce travail valait la peine d'être fait. Qu'est-ce qu'on lui a trouvé pour justifier son existence?

Des paroles. C'est tout ce qu'on lui a offert. Et loin d'être des belles.

On lui a dit qu'elle était jalouse des autres pour leur pouvoir. Qu'elle ne pourrait jamais comprendre l'importance de leur travail. Que son manque de discipline était la cause de son questionnement et que sa force n'avait d'égale que son manque de motivation à suivre ce système démodé.

Après dix ans, elle a finalement compris. Après deux échecs où elle n'était pas assez "dévouée à ses études" alors qu'elle s'entrainait tous les jours pour pouvoir faire ce qu'elle faisait de mieux.

Lorsqu'on lui a annoncé que c'était un échec de trop, c'est là qu'elle a réalisé à quel point l'Ordre était aveuglé par sa propre fierté et qu'elle n'arriverait jamais à défendre ces idéaux avec eux. C'était une relation qui ne pouvait pas marcher.

C'était une tâche qu'elle ne pouvait plus supporter.

La jeune femme avait besoin d'air. Sa tête était en ébulition depuis plusieurs mois maintenant. Réfléchir à des choses qui semblaient si anodines, on aurait dit des casses-têtes qu'elle tentait de reconstruire alors qu'elle n'avait pas toutes les pièces.

Cet avenir, qu'était celui de ses parents, n'était pas le sien. Ils ne lui ont jamais imposé, mais elle-même voulait que sa famille soit fière d'elle. Au fond, c'était probablement la seule motivation qu'elle avait d'aller en classe ou de suivre son maître.

Faut croire que ce n'était pas suffisant.

Ses parents ne voulaient pas l'admettre, mais ils n'approuvaient guère les décisions de leur fille aînée. Pour eux, sa vision des choses n'avait pas de sens, ou allait à l'encontre de leurs croyances. Ils préfèraient de loin leur fils magicien, lui rapportait des résultats, plutôt que des paroles.

Ils n'avaient pas besoin d'elle. Minerva a toujours été un poids pour les autres. Depuis sa tendre enfance passée alitée, jusqu'à son adolescence rebelle, puis ses échecs en tant qu'adulte. Elle ne voulait plus avoir à subir la pression, les regards, de sa famille. Elle n'en pouvait plus de se forcer à sourire à table quand tout ce qu'elle voulait c'est de mettre son poing dans les ennemies de son peuple. Peuple qu'elle n'aimait déjà pas.

Puis un matin, sur les coups de minuit, elle sortit de la chômière familiale pour se diriger dans l'obscurité. Sur son lit, on pouvait y trouver un bout de papier.

J'ai fait mon choix.
~ Minerva


***

Malgré ses grands airs, le périple de Minerva se fit plus que lentement. Elle devait voyager à pied à travers le pays alors que son corps était particulièrement vulnérable aux efforts soutenus. Comme ses économies ne lui permettraient pas de se payer un cheval, elle se déplaça d'auberges en auberges. Quand elle le pouvait, elle offrait ses services aux passants en échange de quelques pièces pour passer la nuit, ou de quoi manger si la région était particulièrement pauvre. Il va sans dire qu'il y avait des régions plus "dépravées" que d'autres, où on lui offrait de l'argent seulement contre son corps. Ces gens auront senti son corps, plus précisément son poing, bien profondément dans leur crâne. Voir ce genre de lieux ne faisait que renforcer sa conviction.

Puisqu'elle voyageait sans carte, elle n'avait qu'une maigre idée d'où elle se situait réellement. Elle tentait de rejoindre le royaume de Perle grâce aux indications des quelques personnes serviables sur son chemin. Ceux-ci essayaient tant bien que mal de la convaincre qu'il s'agissait d'un territoire ennemi, mais la jeune femme ne voulait rien entendre.

Et enfin, ce qu'elle désirait arriva enfin.

- C'est assez loin comme ça, jeune demoiselle.

Alors qu'elle marchait lentement vers le sud, pour conserver son énergie, une voix interpela la voyageuse depuis une zone particulièrement boisée sur le bord de la route. À l'intérieur, on pouvait y discerner la silhouette d'hommes en armure et lourdement équipé. Du moins, beaucoup trop pour appartenir au camp de bandits du coin.

Parmi les silhouettes, certaines n'étaient pas d'apparence humaine. Probablement des hommes-insectes de diverses races, Minerva n'en avait que faire. C'était encore tôt le matin, alors elle avait le soleil de l'est dans les yeux et ne pouvait pas vraiment distinguer autres choses que des ombres. Par contre, pour eux, elle était aussi visible qu'un dragon dans le ciel.

- Cette chemise verte... Tu vas devoir me suivre. Nous avons beaucoup de questions à te poser. J'imagine que tu vas nous suivre sans question?

Il faisait probablement référence au fait qu'elle n'était armée que d'une veste et d'un sac de voyage, sans parler que son air fragile ne donnait pas l'aspect d'une guerrière.

- Ne t'en fait pas. Si tu réponds sagement, tu ne resteras pas longtemps. Par contre, je ne peux pas te promettre dans quel état du va en ressortir. Hehehe...ah? MGURF!!!

Le bruit étouffé, c'était le mécréant en train d'avaler ses dents. Il s'était suffisamment rapproché pour que Minerva, d'un pas rapide, lui inflige une droite directement au milieu du visage. Son déplacement avait été tellement rapide que la veste blanche qu'elle portait sur ses épaules flottait toujours dans les airs. Vu le déplacement soudain, elle n'avait pas réussi à suivre.

Le coup résonna avec une telle violence qu'un courant d'air fit vaciller les feuilles du bois. Quelques murmures hésitant se firent entendre alors que l'homme qui avait interpelé la jeune femme tomba sur le derrière, une main sur son visage ensanglanté. D'où elle était, elle put distinguer l'homme par sa peau et cheveux noirs ainsi que ses tatous.

- SAISISSEZ-MOI CETTE FOLLE!

- Un autre qui ne fait que parler...

Relevant son visage, le pauvre homme ne vit qu'une ombre s'abattre sur lui alors que le pied de Minerva l'envoya valser sur plusieurs mètres, le jetant au pied de ses camarades. Ceux-ci hésitèrent devant la puissance dégagée, mais il était déjà...

- Trop tard...

Un homme avec un casque de fer rudimentaire reçut le coup du gant d'acier de plein fouet. L'énergie magique du coup fracassa le métal, propulsant les morceaux de métal dans les yeux de son porteur. Aveuglé par le sang, le métal et la douleur, il hurla en se secouant comme un idiot dans tous les sens.

- J'espère que vous valez mieux que ça.

Ayant repris leurs esprits, la poignée d'hommes restants se jeta sur l'intruse.
***

La respiration rauque de Minerva pouvait probablement être entendue à des centaines de mètres à la ronde. Un bain de sang, de sueur et de métal s'affichait à ses pieds, parsemés des corps aux visages éclatés de ses victimes. La baston avait duré une trentaine de minutes, ce qui était beaucoup plus que la jeune femme aurait espéré.

Par contre, le groupe qu'elle croyait être son seul ennui fut suivi d'un autre, plus imposant, avec des soldats en armure plus sophistiquée et quelques personnes qu'elle pouvait distinguer comme des magiciens. Ceux-ci n'avaient pas l'air de faire partie de la chair à canon.

Un homme portant une grande épée et une armure lourde donna un coup de pied pour retourner un des hommes mort par terre, révélant son état lamentable.

- Déchets.

Minerva avait peine à voir le spectacle. Sa vue était embrouillée par la fatigue d'avoir utilisé trop d'énergie, sans compter la lance d'un des soldats qui lui avait presque percé l'oeil gauche, qu'elle n'arrivait d'ailleurs plus à ouvrir. Sa respiration difficile et sa position accroupie ne cachait rien à sa fatigue.

- Aaah...Aaah...On arrivait enfin...Aah...au bon moment... ugh...

Sa blessure à l'oeil devait être beaucoup plus importante qu'elle ne le croyait, puisque la douleur l'empêchait pratiquement de parler.

Une salivée de sang s'échappa de ses lèvres. Son oeil n'était pas la seule blessure qu'elle avait, faut-il croire.

- Faut croire que...au moins un d'entre eux...savait où mettre son arme...

L'homme à la tête du groupe arriva à sa hauteur. Enfin, façon de parler, puisqu'il était debout et la dépassait facilement d'une ou deux têtes. Malgré sa faiblesse, Minerva trouva le moyen de lui sourire.

- Tu m'excuseras...mais c'est...l'heure de...dormir...

Puis tout devint noir.
***

Une douleur vive accompagna le réveil de Minerva. Sa peau semblait composée de braises et ses muscles endolories devaient avoir fait le pays à pied pendant son sommeil. Sa vision était troublée, mais un touché rapide sur son visage lui permit de confirmer que son oeil gauche avait été couvert de bandages, avec plusieurs autres parties de son corps.

Sa vue lui retournant lentement, elle fut accueillit par trois murs bruns et des barreaux sur le quatrième facette. Son maigre refuse consistant d'un petit trois mètres carrés de plancher froid et un petit peu de paille sur lequel elle reposait. Pour le repas, une miche de pain noire et de l'eau l'attendait au pied de la porte.

- Petit déjeuner au lit. On se croirait au château...

Combien de temps avait-elle dormi? Une heure? Une semaine? Qui sait? Ce n'est pas comme si cette question était vraiment importante. Elle était maintenant enfermée.

Elle aurait probablement préférée se réveiller sur les nuages des grandes plaines de lumière.

[Heyo! Désolé pour le RP à moitié bâclé, je savais pas trop quoi écrire alors j'y suis allé au feeling, comme ça fait super longtemps, touça, touça...! (PS: Je n'ai pas précisé les membres PV parce que je ne sais pas encore qui va joindre, mais ce n'est pas un RP ouvert.)]
Anonymous
Invité
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Parandar
Lun 21 Nov 2016, 21:46
Bonjour !

Le RP est-il toujours d'actualité ? Sans réponse elle sera déplacée le [jour] [mois] dans les Archives.
Parandar
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Parandar
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