| InvitéMer 30 Mar 2016, 04:45
don't you w o r r y child *Regarde-moi et sois fier, Charlie.*
Une voix, un simple murmure, une douce phrase murmurée, étouffée. Une voix anéantie, brisée et pleine de douleur, de souffrance, de colère et de chagrin. D’incompréhension, surtout. Une voix qui venait déchirer le silence omniprésent. À peine un murmure, presqu’une pensée, aussi vague qu’un souffle, qu’une brise passant au travers une fenêtre entrouverte. Une voix qui n’était pas dans ma tête mais qui m’étais bien connue. Chargée d’un trop-plein d’émotions, chargée d’un appel, cette voix m’appelait au cœur des ténèbres, des illusions. Comme un mirage, comme quelque chose d’irréel qui venait perturber la réalité. Sauf que cette voix était la réalité qui venait briser l’illusion bienfaisante. Une voix qui éclairait cette obscurité épaisse comme une chandelle laissée allumée au cœur de la nuit la plus sombre, comme une luciole, comme un rayon de soleil après une tempête. Une voix chaleureuse, quoiqu’imprégnée de tristesse. Ouvrant un œil, puis un autre, me redressant doucement, je levai la tête, puis le torse. Agitai la main au cœur de la nuit, suivant cette voix qui perçait la noirceur et qui venait allumer une étincelle dans ce monde froid.
Edric.
Il était là, anéanti, bouleversé, essayant de se maîtriser, essayant d’endiguer le déluge intérieur qui le dévastait sans trop y arriver. Mais il savait se montrer brave, il savait se montrer courageux. Sa voix avait transpercé le voile d’illusions autour de moi. Sa voix me réclamait, me suppliait, me demandant de revenir, elle me manquait, sa voix. Celle qui posait toujours mille et une questions, qui riait, qui s’exprimaient sans gêne. Cette voix maintenant pleine de désespoir, qui hurlait mon nom dans un murmure, qui avait encore besoin de mon soutient alors qu’il volait de ses propres ailes. Cette voix qui avait besoin de plus de vent pour voler plus haut alors qu’il avait atteint des sommets. Cette voix qui avait hurlé sa peur, sa peine, son impuissance. Fermant les yeux, je devins le vent qui entourait la cour, je devins la caresse oubliée sur sa joue, dans ses cheveux.
Invisible, devenant une partie du vent, illusionné avec le décor environnant, je passai ma main sur sa joue, essuyant la larme qui y roulait tout doucement. J’essuyais ses larmes qui tombaient dans son cœur et qui ne se voyaient pas de façon physique. J’essuyais sa douleur, celle qu’il s’efforçait de ne montrer à personne, pour se montrer fort et digne, cette douleur que l’orgueil l’empêchait d’afficher en public. Celle que je n’aurais jamais cru voir un jour. Celle que personne n’espère voir un jour dans les yeux d’un enfant. Pour moi, il était toujours ce gamin, il le resterait toujours, mais avec cette pointe d’âge adulte. Âge qui commençait dans la souffrance, le deuil. La pire peine possible et inimaginable. J’étais ce vent invisible qui essuyait ses larmes, puis la main dans ses cheveux, fantôme d’un geste passé, d’une affection qui serait un jour oubliée. Petite fragrance qui vint sous son nez, l’odeur raviva des souvenirs. J’étais là. J’étais là avec lui mais il ne pouvait me voir. Seulement, un grand froid faisait frissonner sa peau. Je l’appelais au sommeil, vers sa chambre, vers son lit. Là où nous pourrions être tranquille, pour que je puisse lui apparaitre dans l’intimité, pour le voir, pour le consoler. J’étais là avec lui, main sur son épaule, le poussant gentiment vers sa chambre, comme quand, enfant, il finissait miraculeusement par tituber de fatigue jusqu’à son lit.
*Repose-toi bien, Charlie. J’ai réussi.*
Je souris doucement. Allez, Ed, viens. Je le poussais lentement vers sa chambre. Sans doute pouvait-il fortement ressentir ma présence, comme un manque, comme un fantôme, ébauche de souvenir, mémoire qui ne partait pas. Mais j’étais là. J’étais toujours responsable de lui. Et je l’avais brisé, fragilisé. Dès qu’il entra dans sa chambre et ferma la porte, un froid léger commença à emplir la pièce. Puis la température devint normale. Sans doute pouvait-il fortement ressentir ma présence, mon énergie, comme si je pouvais surgir à tout moment dans sa chambre, comme j’avais l’habitude de le faire. Toujours partant pour une aventure, il ne m’avait pas souvent refusé ces escapades perdues au milieu de la nuit.
Comme dans ce temps béni, il se retourna, sentant certainement mon énergie, osant y croire malgré les évènements. Là. J’étais là, devant lui, bien solide. Debout devant la porte fermée, avec ce sourire qui promettait mille promesses d’aventures, de dragons et de chasses nocturnes. J’étais là, j’étais bien réel et ce n’était pas une vague et vaine ou puérile illusion. J’étais là devant lui, souriant. C’était il n’y avait que quelques jours, mais il avait changé. Les cernes, le manque d’énergie, cette cassure dans son énergie. Sa joie de vivre avait en partie disparue, remplacée par les ténèbres qui voilaient son regard, son cœur et son âme, cette douleur qui le grugeait sans lui donner de répit. Mais j’étais là, devant lui, souriant. Je ne fis que m’approcher de deux pas et lui ouvrir les bras. Parce qu’en ce moment, il était l’enfant qui ne voulait pas grandir, cette étincelle qui, par faute de grand vent, vacillait, tremblotait, essayant de toute ses forces de rester, de briller. Cette étincelle qui, une fois l’orage passé, une fois que le souffle de l’orage devenait plus doux, pouvait grossir jusqu’à devenir une belle grande flamme.
Lui ouvrant les bras, je savais qu’il en avait besoin. Ici, il pouvait être ce qu’il voulait. Il pouvait être ce petit garçon éploré par la mort de son maître, ce jeune homme qui pleurait la mort d’un ami, d’un conseiller, d’un soutient, de celui qui le retenait, qui lui apprenait à voler. Il pleurait la mort de cette lumière qui le guidait dans l’obscurité, sans comprendre qu’il savait se diriger dans cette noirceur, sans le comprendre. Mais j’étais là. Je suis là. Je le serai toujours. Il n’avait qu’à regarder les étoiles pour m’y trouver, qu’à murmurer pour me trouver. Les étoiles brillaient même en plein jour, les étoiles restaient toujours là, même si l’on ne pouvait les voir. Comme elles, je resterais toujours avec lui, même s’il ne pouvait me voir. Mais pour l’instant, il pouvait être cet enfant, il pouvait déverser toutes les larmes qu’il retenait bravement. Ici, c’était bien de pleurer, ce n’était pas un crime. Ici, il pouvait le faire. Ici, il pouvait faire face à sa douleur. Ici, je pouvais les essuyer. Car j’étais présent, là, maintenant, à cet instant. Car j’étais là.
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| ParandarLun 21 Nov 2016, 19:49 Bonjour !
Le RP est-il toujours d'actualité ? Sans réponse elle sera déplacée le 5 Décembre dans les Archives.
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