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Un retour calculé, dans une chambre? [PV Lyzann]

Invité
Sam 07 Mai 2016, 10:51
L’aurore illuminé la campagne du pays d’Emeraude. Une légère lueur verdâtre, aussi infime que belle, rapidement balayé par le rouge intense agrémenté d’un orange profond. Les étoiles, encore présente, commençaient à disparaitre peu à peu sous la lumière ambiante naissante. Les plus courageux des paysans œuvraient déjà dans leurs champs, labourant et récoltant le fruit de leur sueur. Plus loin, à l’horizon, se dressaient les hauts remparts du château d’Emeraude. Là où le chevalier avait passé la majorité de son enfance ainsi que son adolescence. Malgré tout, face à cet édifice imposant, l’homme restait de marbre. Ce lieu représentait pour lui le début de sa mission, pour les bons ou les mauvais côté. Arrivé enfant, il avait mis du temps avant de se faire à cette vie, lui qui avait toujours vécu dans les espaces rougeoyant du désert. Il avait dû attendre la rencontre avec une petite rosette avant de se faire à cette vie… Joy, tout cela lui semblait lointain. Elle lui avait permis de se découvrir, de s’investir entièrement dans sa nouvelle mission, celle de devenir Chevalier. Leurs chemins s’étaient alors séparé pour ne plus jamais se recroiser. Joy s’était liée à ce Snow, puis lui avait offert un enfant dans la mort, pour finalement disparaitre de l’ordre. Cette disparition avait infecté le chevalier qui s’était alors recroquevillé encore un peu plus sur lui-même.

Il soupira en repensant à tout cela. Faisant alors le vide dans son esprit avant de remettre sa monture au galop. Sur l’heure qu’il lui restait avant d’atteindre l’enceinte du château, l’homme se mit à la recherche de ses repères dans la nature environnante. C’était en ces lieux qu’il avait appris à monter à cheval lors d’un cours organisé par le chevalier Lyzann. Ces petites ballades lui avaient permis de découvrir le pays dans lequel il évoluait, de lui offrir quelques sanctuaires dans lesquels il pouvait venir se réfugier physiquement et mentalement. Ce genre de sanctuaire était chose obligée pour chaque chevalier. La douleur des pertes, le traumatisme de la guerre les heurtait directement. Ils étaient en première ligne et sans ce genre de lieu bénit des dieux, ils ne pouvaient que sombre dans la folie.

Les sabots de son cheval résonnaient dans des cliquetis contre les pavés de la cour. Les regards des serviteurs présents alors se tournèrent vers lui. Seuls les plus vieux d’entre eux le reconnaissaient, mais tous, de par son statut de chevalier traduit par la cuissarde d’émeraude, vinrent le saluer. Mettant pied au sol, il confia la bride de son cheval à un jeune palefrenier, lui ordonna de prendre soin de sa bête. Cette jument était le second cheval que Gerath eut sous sa charge. Le premier, un étalon, avait alors péris lors des batailles pour la reprise du royaume de Perle.

Replaçant sa cape sur ses épaules, il conserva la capuche sur son visage alors qu’il pénétra dans le hall de l’aile de la chevalerie. Sans offrir de regard à d’éventuel personne, son pas était tout tracé et se dirigeait vers le bureau de Lyzann. Il croisa certain chevalier, plus jeune que lui. Probablement issu de la dernière génération. Aucuns d’entre eux ne pouvaient alors le connaitre et il se contenta de les saluer d’un simple hochement de tête. Depuis son passage comme chevalier, Gerath avait toujours brillé lors des réunions d’adoubement par son absence. Il n’avait ainsi jamais eut d’écuyer sans que cela ne le dérange, après tout, il était un chevalier ermite, il n’avait rien à apprendre à une jeune personne.

Son pas s’arrêta alors. Il se trouvait devant les portes du bureau de la chef des Chevaliers. Son aisance pour l’art de la détection lui fit comprendre que personne ne se trouvait dans ce bureau. En développant sa recherche, il comprit que la femme se trouvait encore dans ses appartements. Se caressant la barbe, l’homme médita à la meilleur façon de se présenter à cette femme. Le protocole voudrait qu’il patiente là, à l’attendre. Mais sa perception semblait lui faire comprendre qu’il pourrait attendre un moment. Un chef des chevaliers avait bien des choses à faire, d’avantage que de venir passer son temps dans son bureau. Et vu que Gerath fermé ses pensées afin que personne ne puissent reconnaitre sa présence… Il soupira. Faisant virevolter sa cape dans ses mouvements, il se mit en direction des appartements de la femme.

Son poing heurta alors à plusieurs reprises le bois de la porte. Il replia ses bras pour les croiser, les cachant sous le tissu de sa cape qui recouvrait une partie de son torse, portant encore sa cape. A première vue, la jeune femme pensera probablement qu’il s’agissait d’un serviteur, venant de bonne heure changer ses draps et son pot de chambre, mais pour elle et juste pour elle, il ouvrit son esprit, lui permettant de voir qui il était.
Anonymous
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Jeu 19 Mai 2016, 14:08

Allongée dans le lit, les deux yeux grands ouverts, Lyzann contemplait le plafond dans toute sa gloire. Le silence emplissait la pièce depuis que Mathys l’avait quitté pour aller déjeuner. Il lui avait proposé de l’accompagner pour ensuite aller se promener dans la campagne, mais la jeune femme avait refusé. La tentation avait été grande pourtant. Il lui semblait une éternité qu’elle n’avait pas profité sur soleil sur sa peau. L’odeur d’une tasse de thé lui avait même chatouillé les narines. Celui de Miyäck bien entendu. Hélas, trop de travail. Elle devait émettre un appel de mission aujourd’hui absolument et elle avait des rapports à entendre. Les chevaliers envoyés à Fée pour une mission de prévention étaient rentrés la veille et Lyzann leur avait accordé la soirée pour se reposer plutôt. De même, la chef attendait le retour d’un autre chevalier dans la journée. Beaucoup de travail l’attendait donc. Elle avait suivit du regard son amant alors qu’il s’était habillé lentement profitant de la chaleur des draps qu’il avait laissé derrière lui. Lorsqu’il était sorti, non pas sans l’embrasser sur les lèvres avant, elle s’était retourné pour s’enrouler encore plus dans les couvertures. Un petit moment de bonheur qu’elle savoura jusqu’à ce que le soleil devienne trop fort sur son visage. Cela faisait partie de sa technique pour ne pas faire la grasse matinée trop longtemps. Elle avait placé le lit directement  en face de la fenêtre pour que les premiers rayons du soleil les frappent en plein visage dès qu’ils passaient par la fenêtre. Pour les matins nuageux, elle pouvait contenter sur Mathys pour la réveiller et s’assurer qu’elle ne replonge pas dans le sommeil réparateur. Elle s’était donc débarrassé des draps sur elle et s’était allongé sur le dos pour contempler le plafond. Une activité saugrenue qui lui faisait pourtant un bien fou. Ainsi concentré sur le vide, elle pouvait se laissé envahir de pensées de toute sorte. Lorsqu’une importante lui venait, elle n’avait qu’à se redresser pour l’écrire sur le parchemin qu’elle gardait toujours sur sa table de chevet avec un bâton de charbon qui s’avérait plus rapide qu’une plume et de l’encre. Mais ce matin aucune ne lui vint. Contrainte de quitter son lit avant que le sommeil la regagne, Lyzann s’étira avant de se lever debout sur sa payasse. De son perchoir, elle passa un regard circulaire sur sa chambre dans une immobilité presque parfaite. Elle sauta soudainement de son lit pour se diriger vers sa coiffeuse. Elle passa quelques coups de peigne dans ses cheveux puis se dirigea vers son armoire en retirant sa chemise de nuit. Elle arrêta son choix vestimentaire sur un pantalon de toile couleur sable et une chemise blanche. Elle tira du tiroir un ceinturon de cuir qu’elle jeta sur le lit pour l’instant. Habillée, elle retourna devant sa psyché pour coiffer ses cheveux. Elle natta ses longues boucles avant de retenir la tresse avec un lacet de cuire.

Elle contemplait son reflet pour s’assurer que les mèches rebelles ne nuiraient pas à son travail de la journée lorsque des coups furent cognés à sa porte. Suivit du silence. Donc pas l’habituel domestique qui s’annonçait pour prendre leur pot de chambre. Lyzann se détourna de son reflet en sondant son visiteur. Celui-ci leva la barrière temporairement sur son esprit pour lui permettre de l’identifier. Quelle ne fut pas la joie de la désertine d’y découvrir l’un des seuls chevaliers issus du même coin de continent qu’elle. La chevalière se précipita vers sa porte pour l’ouvrir sur un homme grand à la peau aussi foncé que la sienne. Lyzann l’accueillie avec un grand sourire.


-Gerath! Mon ami! Je ne t’attendais pas si tôt dans la journée! Quelle plaisir de te revoir.

Dit-elle avant de prendre les avant-bras du chevalier pour les serrer. La politesse professionnelle accomplis, elle se permit de saluer plus intimement cet ami revenu de loin. Elle passa ses bras autour des épaules larges pour le serrer contre elle avant de l’inviter à entrer.

- J’ai presque finis de me préparer. On pourra descendre dans le hall discuter et manger. Tu ne dois pas avoir avalé grand-chose dernièrement.

Lyzann retourna au pied de son lit pour attraper le ceinturon qu’elle avait choisit. Alors qu’elle le passait autour de ses hanches pour venir l’attaché sur l’avant de son ventre, elle releva le regard vers Gerath.

-Alors ? Pas trop gelé de ton long séjour dans le nord ? Je ne sais pas comment tu as fait pour tenir aussi longtemps au poste de surveillance d’Esprit. Moi, j’ai horreur de la neige aussi minime qu’elle soit à Émeraude.
Anonymous
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