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dark paradise; × will

Invité
Lun 16 Mai 2016, 03:00
what makes night within us may leave stars


Tout était brisé et rien n’allait. Tout en moi était brisé. J’avais tellement mal. Je sentais que la connexion avec ma fille venait de se rompre. Quelque chose n’allait pas et mon cœur sombra à une vitesse vertigineuse, tandis que peu à peu, je reprenais contact avec la réalité et que je sentais à nouveau les autres autour de moi, leurs énergies, leurs essences. Will. Je ne comprenais plus ce qui se passait. Il avait mal, et son énergie roulait au ralenti, comme s’il était entre la vie et la mort, ou endormi, comme si son cœur sombrait. Avait-il senti la connexion avec Winter se briser, lui aussi ? Ma fille, ma petite fille chérie n’était plus, car je ne trouvais pas son énergie, ni dans la Tour ni à Émeraude. Autour de moi, le bruit cessa, pour se transformer en un bourdonnement violent qui me laissa étourdi, mon corps qui refusait de bouger sous le choc. Si j’avais été debout, je me serais laissé choir sur mes jambes, sans nul doute. Je savais que perdre une personne qui nous était chère était douloureuse, mais était-ce douloureux à ce point ? Oui. Une enfant, ce n’était qu’une enfant, mais elle était pourtant morte, désormais. Mes yeux fixaient le vide, sans rien plus comprendre, sans rien plus enregistrer. Comment une enfant si vivace, intelligente et heureuse, pleine d’espoir et de rêves, pouvait-elle trépasser ? Pourquoi ? Je me disais que jamais un parent ne devrait avoir à dire au revoir à son enfant pour toujours. J’avais mal et j’avais peur. Peur parce qu’un jour, j’allais oublier le son de sa voix, oublier son visage qui se perdrait dans la brume de mes souvenirs; les petits détails qui allaient lentement s’estomper. J’allais oublier son rire cristallin et sa douce énergie. Elle n’avait pas vécu longtemps avec nous, mais elle avait été aimée, choyée et chouchoutée. Nous l’avions adopté et aimé comme si ça avait été notre propre enfant.

Combien de temps étais-je parti ? Combien de temps étais-je resté dans ce labyrinthe ? Je n’en avais aucune idée, franchement. Absolument aucune idée. Quelques minutes ? Quelques secondes ? Des heures ou des jours ? Mes yeux se posèrent sur les plantes alentours et je frissonnai violemment, incapable de me relever, atterré par la mort de ma fille. Je n’avais qu’une seule certitude à cet instant : Will était en vie. L’amour de ma vie était tout près et, pour le moment, c’était tout ce qui pouvait me calmer. Mais en quel état était-il ? Je voulais sortir de cet endroit, de ce Jardin et ne plus jamais y poser les pieds avant un moment, pas avant plusieurs mois. J’avais les arbres en horreur, les plantes, les animaux, les grillages … Tout était une horreur en ce moment. Pour une des rares fois dans ma vie, je me mis à bénir les châteaux de pierres. Mais tout ce qui me ferait plaisir en ce moment serait la tente des Chamans dans le Désert et rien d’autre. Quitter la Tour quelque temps, le temps de me (refaire une santé mentale acceptable) remettre de mes émotions, ça serait bien.

Je me levai lentement, la tête me tournait et mes oreilles bourdonnaient. Je ne me rendais pas compte que je tremblais de tous mes membres, et je n’en avais que faire à cet instant précis. Remarquant finalement que mes jambes soutenaient mon poids, j’avançai un pied après l’autre, sans trop savoir où j’allais, esquivant les obstacles, guidé par je ne sais trop quoi, mon esprit entièrement focalisé sur l’énergie de Will, pour ne pas craquer, pour ne pas hurler, pour ne pas m’écrouler; car si je le faisais, je n’étais pas sûr de me relever. Soudain, une aura blanche comme au premier jour apparu dans mon champ de vision, me faisant cligner des yeux. Là, devant moi, le visage décomposé se tenait mon amour de toujours, ses cheveux noirs collés sur ses joues striées de larmes salines, ses yeux brisés, noyés de larmes, à genoux par terre. Il avait relevé la tête à mon arrivée. Avait-il hurlé mon nom ? Je n’entendais plus rien, excepté le bourdonnement dans mes oreilles, mon cœur qui battait, puis soudain, j’entendis le son de son cœur contre moi. Les yeux fermés, laissant couler mes larmes, je le serrais dans mes bras avec toute la force du monde, comme si je pouvais nous empêcher de couler, mais nous savions tous les deux que nous étions au fond de l’océan, cherchant un air qui ne viendrait pas. Épaves de chagrins, de souvenirs et de douleur.

Là, dans ses bras, je me sentais enfin en sécurité. Pour la première fois depuis le début de ce cauchemar beaucoup trop réel, ce cauchemar qui n’était que pure réalité et illusions, je me sentis presque bien. Au moins, dans ses bras, je me sentis chez moi. Pas mieux, pas bien, mais en sécurité. Ma tête contre sa poitrine était secouée par les sanglots qui déchiraient mon cœur et ses cordes vocales. Il me serrait à son tour tellement fort que je me demandai s’il ne m’avait pas cru mort. Que c’était-il passé ici, pendant que j’étais dans ce labyrinthe de malheur ? L’image du tigre céleste joua dans mes pensées, me faisant violemment frissonner. Fermant les yeux, je me surpris à vouloir tout oublier, toute ma vie. Parce que je pourrais tomber en amour encore une fois avec Will, et que toutes nos cicatrices n’auraient jamais existées, mais ça ne fonctionnait hélas pas comme cela. Une éternité passa sans que je ne bouge ou que j’ose simplement respirer. Mais jamais cette éternité ne serait aussi longue que le temps passé au cœur de l’Arbre de Zen. Jamais. Je finis par néanmoins ouvrir les yeux et relâcher ma prise pour me reculer légèrement, ses mains dans les miennes pour fixer ses yeux noirs qui ne semblaient, eux non plus, ne rien voir d’autre que les ténèbres, reflet miroir de ma douleur. Le soleil avait disparu, la joie s’en était allée et la peine s’installait, tout comme les cauchemars éveillés et la peur qui nous tenaillait le ventre, tordant nos tripes et nous laissant un arrière-goût amer de bile dans le fond de la gorge. Oui, la lumière avait disparue. Brusquement, il se mit à pleuvoir. Était-ce le ciel qui partageait notre peine ? Au moins, le ciel d’orage nous comprenait. Le soleil, notre fille, nos rêves, notre joie, nous avait quittés, lentement pour laisser place à la nuit et la peur, remplie de terreur, qui était désormais notre quotidien. Oh, comme l’aube semblait si loin, tellement loin.
Anonymous
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Parandar
Sam 09 Sep 2017, 21:00
Bonjour !

Le RP est-il toujours d'actualité ? Sans réponse, il sera déplacé le 18 septembre dans les Archives.
Parandar
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Parandar
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