InvitéVen 20 Mai 2016, 12:11
Il ouvrit les yeux dans l’obscurité. L’aube n’était pas encore arrivée alors que déjà le chevalier se réveillait. Posant son pied sur la pierre froide, il fut parcouru d’un frisson tout le long de son échine. La nuit fut courte et mouvementé. Il avait perdu l’habitude de dormir entre quatre murs, dans un château où le moindre des murmures résonnaient sur les parois rocheuse. Se passant les mains sur le visage, le chevalier avait les traits tiré par la fatigue du voyage de retour mais probablement aussi par les malheurs qui l’avaient touché et sa condition de vue depuis. Il n’avait en aucune façon perdu ses qualités, il les avait simplement mit dans un tiroir bien fermé à double tour pour tout simplement faire le devoir d’éclaireur que lui avait confié l’ordre. Lui que l’on disait curieux sur tous les attrait, la magie, la géopolitique, les différents arts et culture des pays et doué naturellement pour les taches physique… Le voilà devenu un simple homme qu’on lui confiait probablement des taches ingrates mais nécessaire, ce qu’un membre de la garde d’émeraude avait été tout simplement capable de réaliser à la place d’un chevalier.
Son regard se portait sur l’horizon où la légère couleur verdâtre venait de pointer son nez, signe de l’aube et du soleil arrivant. Cette vie ingrate, c’est lui qui l’avait décidé. Il ne pouvait prétendre devenir quelqu’un d’important pour l’ordre s’il n’était même pas capable de combattre son propre cœur. Qu’importe les qualités dont il pouvait être doté, un fou ne restait pas moins qu’un fou, qu’il soit aussi fort qu’un lion et agile qu’un aigle, il demeurait un fou.
Un fou, ce voyait-il ainsi ? Peut-être. Il n’avait su freiner les élans de son cœur pour la petite Joy, il y a de cela des années. Cela l’avait amené à ce détruire à petit feu quand il apprit pour elle et Snow. D’avantage encore quand il apprit son évincement de l’ordre, puis, sa mort. Ou alors peut-être aurait-il dû être plus insistant, l’arracher de cette misère dans laquelle elle s’enfermait toute seule et la retirer vers le haut… Il soupira, voilà qu’il recommençait à refaire le monde. Il n’était pas présent, aujourd’hui, dans le château d’Emeraude pour aider son pays, son continent à lutter pour sa survie… Il était encore dans le passé. C’est pour ces raisons qu’il ne pouvait évoluer, devenir l’homme que l’on prédisait qu’il deviendrait.
Une bassine d’eau reposait sur le seul meuble de sa chambre, probablement déposé là par les serviteurs du château. Quoi qu’il en soit, il se passa l’eau sur le visage afin de se rafraîchir quelque peu. En sondant le château, il se rendit compte que peu de monde étaient déjà debout. Seuls les serviteurs dont leurs tâches attitrés demandaient de tels horaires s’affrétaient. Il enfila alors une tunique sobre aux couleurs du royaume et sortit de sa chambre, s’engouffrant dans les couloirs froid et légèrement éclairé du château. Il se dirigea vers les bains. Un lieu des plus importants pour les chevaliers. Ils pouvaient s’y détendre, ce qui était une activité de plus en plus rare dans le monde où ils vivaient. Chaque chevalier avait besoin de ce petit lieu, dans leurs esprits, où ils pouvaient venir s’abandonner pour reposer leurs esprits. C’était un chainon indispensable pour la bonne santé mental d’un chevalier et Gerath comme tout autre chevalier d’Emeraude, avait le siens. Parfois, il se demandait même si les chevaliers ennemis fonctionnaient de la même façon…
Il quitta les bains dès lors où il commençait à percevoir un sursaut d’activité au sein du château. Son objectif était clair pour le moment : il devait se mettre à la page de ce que le monde et plus particulièrement, l’armée d’Emeraude avait entreprit et subit depuis son absence. C’est tout naturellement qu’il se dirigea alors vers la bibliothèque, le lieu de savoir le plus complet de tout le continent excepté peut-être la tour des mages.
En pénétrant dans la pièce, le chevalier se saisit d’un bougeoir dont il alluma la bougie d’un feu magique. Dans son enfance, c’était ici qu’il venait s’instruire, lorsqu’il n’était pas sur l’arène. Il avait lu la plus part de ces livres au moins une fois, en oubliant probablement le contenu de beaucoup d’entre eux. Mais nul-doute qu’il trouverait de nouveau le temps pour éplucher à nouveaux ces papiers de savoir ancien. Il prit un à un les livres et différentes lettres qui pourraient l’éclaircir sur ce qu’il souhaitait apprendre. Allant s’installer sur la table la plus au fond de la pièce, il déposa son bougeoir puis ses bouquins sur la table et s’installa alors, se coupant du monde et de toutes les personnes extérieur pouvant être présentent.