Joueur.se




 

Le côté obscur de Jamère... [RP Meïlhor] -terminé-

Invité
Dim 05 Juin 2016, 16:28
fin 1256

Jamère se promenait tranquillement dans l'un des nombreux villages de Rubis, le cœur léger en dépit du temps maussade. Le jeune homme, n'ayant aucun but particulier, avait dans l'idée de se rendre à la caserne du village afin de tomber sur un avis de recherche quelconque. Trouver un travail aurait l'avantage de lui occuper l'esprit, et de lui donner une bonne raison de fureter dans les environs. Se savoir dans le pays d'origine de Meïlhor avait naturellement traversé l'esprit du mercenaire. Peut-être, par un coup du sort, croiserait il de nouveau la route de la blonde. Après tout, leurs rencontres précédentes n'étaient elles pas toutes, sans exceptions, dues au concours d'un magnanime destin ? Jamère avait tout à fait pardonné à la mercenaire leur dernière altercation depuis bien longtemps déjà. Il n'était pas vraiment de nature rancunière, et assurément l'était il encore moins avec la jeune femme.
C'est donc la tête pleine d'espoir qu'il allait par les rues quasi désertes du village. Les caprices du ciel avaient chassés la grande majorité des badauds qui grouillaient habituellement en ville. Il est donc aisé de comprendre que la stupeur du jeune homme fut des plus complète, lorsqu'au détour d'une ruelle, il l'aperçu lui.
Cette fois encore, l'individu n'avait pas le moindre trait sortant de l'ordinaire pouvant le démarquer de la populace environnante. Pourtant le doute n'était pas de mise : de tout  temps, et qu'importe les circonstances, Jamère aurait reconnu cet homme. Brun, de taille moyenne, un visage neutre, et pourtant au combien reconnaissables aux yeux du mercenaire...
Cet homme d'allure si banale était sans doute la seule personne ayant jamais inspiré la haine la plus pure au jeune homme. Le visage de Jamère s'assombrit immédiatement, ses traits se durcirent, et lui qui avait un visage toujours si souriant malgré sa mine patibulaire, arborait en ce jour un véritable masque de froide colère. Ce changement d'humeur si brusque modifia jusqu'à l'aura du jeune homme : la transformation était totale, et sans conteste assurément inquiétante. Même les badauds s'éloignaient instinctivement de lui...
Le plan du mercenaire fut vite établit. Il réfléchissait à toute allure, l'esprit incroyablement aiguisé par cette rage sourde qui bouillonnait en lui. Il allait le suivre, le traquer, et lui faire payer... Jamère se refusa à penser aux tourments qu'il voulait infliger à cet homme. Il n'était pas comme cette ordure, il ne le tuerait pas de sang froid. Non, il ferait bien pire... Réalisant les sombres dessins qui étaient en train de naître en lui, le jeune homme se fit violence pour tenter de se raisonner – et rarement pareille tache exigea tant de lui – Jamère voulait avant tout comprendre les raisons de cet assassin. Il devait forcément y en avoir au moins une, non ? La violence gratuite n'existait pas sur Enkidiev : elle était l'apanage exclusif des bêtes, et non celle des Hommes...

Peu de temps après, une fois la nuit installée, alors que Jamère allait par les rues aux pavés rendus glissants par la pluie, désertes en cette heure indue, le mercenaire se faufilait aussi discrètement que possible dans l’obscurité bienvenue offerte par les lourds nuages du ciel. Le déluge avait décrut depuis l'après-midi, pour ne plus être qu'un fin voile de bruine étouffant les sons.
Plus tôt dans la journée, Jamère avait pu suivre l'assassin de ses parents jusqu'aux portes ( bien gardées cela va sans dire ! ) d'une solide petite demeure bourgeoise. Le jeune homme n'avait alors pas cherché plus avant : il reviendrait la nuit venue, lorsque tous seraient endormi. Là, il n'aurait assurément aucun mal à embarquer le scélérat avec lui, afin de l'emporter à l'écart du village, et ainsi l'interroger à sa guise dans quelque lieux à l’abri des regards.
Mais le plan du mercenaire connu quelques accrocs ce soir là. En tout premier lieu, avant même que Jamère fut en vue de la noble maison, il entendit des cris en provenance de la demeure. Dans le courant de l'après midi, il s'était renseigné sur les occupants de cet endroit. Il s'agissait de nobliaux sans grande importance, mais appréciés dans le village. En sommes, se n'étaient pas de mauvais bougres, et le mercenaire en vint – hâtivement il faut bien l'avouer – à la conclusion que les hôtes de devaient pas savoir quel criminel ils hébergeaient sous leur toit. En suivant l'assassin plus tôt dans la journée, Jamère avait également découvert que le fourbe était accompagné par un adolescent. Et inconscient était bien le qualificatif le plus approprié que trouva Jamère pour décrire le jeune homme. Il avançait le nez en l'air, comme si seul sont corps était présent, alors que son esprit lui s'envolait bien loin.
Mais Jamère n'avait prêté que bien peu d'attention au jeune garçon qui accompagnait son ennemi. Dans sa rage il n'avait quasiment pas quitté l'assassin des yeux.
Le soir venu donc, au son du cri de détresse, le preux mercenaire se sentit pousser des ailes et il accouru sans plus se soucier d'aucune quelconque forme de discrétion. Une fois en vue de l'entrée, Jamère se stoppa pour embrasser les environs du regard. Les bruits avaient cessés aussi soudainement qu'il avaient commencés. Il faisait nuit noire, et l'obscurité qui avait jusque là était son alliée le pénalisait maintenant. Ses yeux sombres ne parvenaient que difficilement à percer le voile opaque de la nuit. Pourtant, malgré le manque de clarté, Jamère aperçu une silhouette s'échappant prestement par l'une des fenêtre du rez de chaussée. Le jeune homme identifia immédiatement le fuyard. En deux battements de cœur, Jamère s'imaginait déjà le scénario : l'assassin devait avoir tué les deux nobles vivant dans cette maison, tout comme, des années auparavant, il avait assassiné les parents de Jamère.
Prenant une fois encore ses jambes à son cou, l'homme s'enfuyait prestement en direction de la forêt proche. Se persuadant – pour soulager sa conscience – qu'il ne pouvait y avoir de survivants à aider, Jamère se lança à la poursuite du meurtrier. Mettant à profit ses longues jambes, rarement le jeune homme avait couru aussi vite : la rage lui donnait des ailes. Comme le jour du meurtre de ses parents, le cœur de Jamère cognait lourdement dans sa poitrine. À la différence qu'aujourd'hui, le jeune homme n’était plus un enfant chétif ( comme si Jamère l’eut un jour été ). Ses pas de géant ne tardèrent pas à rattraper le fuyard. À peine passé les premiers arbres de la lisières des bois, le malfrat vit s'abattre sur lui une masse grondante. Une fois plaqué le couard au sol, Jamère lui décocha une droite qui aurait sans doute brisé la mâchoire d'un homme moins solide. Assommé sur le coup, le fuyard demeura étendu comme un tas de chiffons inerte sous le poids du mercenaire. Jamère fini par se relever, chargeant le corps sérieusement étourdis sur son épaule.

C'est d'un pas lourd et la mine mauvaise que Jamère s’enfonça dans les sous bois. Les idées de vengeances qu'il ne pouvait empêcher de naître dans son esprit l’effrayait lui même, mais il se refusait pour l'heure à songer à quoique ce fut d'autre que trouver un coin de forêt tranquille où il pourrait interroger à loisir l'homme dont il venait de faire la capture.

Ayant marché un moment, sans se rendre cependant vraiment compte du temps qu'il passa a errer dans la forêt, Jamère finit par faire halte dans une petite clairière. Les nuages s'étaient dissipés pour la plupart, et l'endroit était inondé par la pâle lumière ivoirine de la lune.
Larguant sur le sol son fardeau sans la moindre douceur, Jamère pu déjà constater que le coup qu'il avait porté à son prisonnier commençait à former une vilaine boursouflure violacée sur la pommette de ce dernier. Jamère n'y était pas aller de main morte, mais il ne parvint pas à en éprouver le moindre regret. Il adossa son prisonnier, toujours inconscient, à un tronc d'arbre, avant de l'y attacher solidement. Cela fait, le mercenaire s'assit en tailleur face à lui, bien décidé à attendre son réveil pour enfin – il l'espérait ardemment ! – connaître les raisons ayant motivées le meurtre de ses parents.
Jamère avait déjà oublié les occupants de la demeure bourgeoise d'où s'était échappé l'assassin. Ou tout du moins ne voulait il, pour l'heure, plus y songer. Le jeune homme avait néanmoins l'air plus calme à présent, mais en apparence seulement. Car dans son esprit se jouait un dialogue avec lui même dont il ne savait pas vraiment que penser. Il haïssait – à raison ! – cet homme. Il le haïssait au point de lui vouloir du mal, beaucoup de mal... Mais Jamère était ce qu'il était : un noble cœur dans un corps fort peu à son image.
La simple pensée des tourments qu'il souhait infliger à l'homme ligoté en face de lui était un tourment insupportable pour le jeune homme. Il en concevait un véritable dégoût de lui même, et en avait l'estomac au bord des lèvres. Il avait tant de fois proclamé à qui voulait bien l'entendre qu'il avait une âme noble de preux chevalier, que seul de bons sentiments l'habitaient, que son unique but dans la vie était de rendre le monde meilleur autour de lui à la force de ses maigres moyens, et qu'il n'avait d'autres ambitions que de défendre la Justice et le Droit, suivant le serment qu'il s'était fait à lui même...
Jamais Jamère n'avait été tant en proie au doute. Alors quand son prisonnier émit un faible gémissement, le mercenaire eu le réflexe de se saisir de son outre pour la tendre à l'homme ligoté par ses soins. Mais il stoppa son geste. Il n'avait tout bonnement pas envie de venir en aide à cet homme, ni d'alléger sa peine de quelque manière que ce soit. Et c'est cela précisément qui troublait tant Jamère : jamais, depuis qu'il s'était fait mercenaire, de tels sentiments n'avaient été suscités en lui. Il avait pourtant côtoyer nombre de malfrats n'ayant plus d'homme que le nom... mais celui là était l'assassin de Paesyn et d'Ira... il avait donc un statut tout particulier pour Jamère.
Chercher à se venger était un acte trivial, sans le moindre honneur, mais le mercenaire en avait terriblement envie. Au lieu de faire boire son prisonnier, Jamère lui vida la gourde d'eau au visage, dans une veine tentative pour le faire revenir à lui plus rapidement. Mais l'homme était encore sonné par le coup qu'il avait reçu plus tôt dans la soirée, et il mit du temps à reprendre pleinement ses esprits. Mais pour ce soir, Jamère se sentait prêt a développer des des trésors de patience, car il avait longtemps attendu ce moment.
De toute manière, au milieu de la nuit, et au cœur de la forêt, personne ne viendrait troubler ces retrouvailles, personne ne saurait jamais que même Jamère, oui, même lui, pouvait avoir une part d'ombre au plus profond de son cœur... part de lui que le jeune homme ne souhaitait montrer à personne, lui qui se voulait un défenseur du Bien.

Le prisonnier finit par ouvrir les yeux. Et ce qu'il vit fut un géant, tout de noir vêtu, qui le toisait d'un œil torve et avec des intentions visiblement fort peu amicales.

- « En premier lieu, je veux savoir ton nom. » la voix de Jamère tenait plus du grondement sourd que de tout autre chose. Mais il avait articulé les mots à l'excès, si bien que son interlocuteur le comprit fort bien.

- « On m'a donné, au cours de ma vie, bien des noms, mais je ne te reconnais pas, aussi j'ignore celui sous lequel tu peux me connaître. » en disant cela il détaillait Jamère, cherchant visiblement à reconnaître en lui un visage familier...

- « Épargne moi je t'en pris tes formules ampoulées pleines de mystères inutiles. Puisque tu semble vouloir tergiverser, j'irais pour ma part droit au but : voilà trois ans que tu as assassiné mes parents. Je t'ai cherché, et voilà que je te trouve vaquant librement à tes occupations. N'en as tu pas assez de semer le trouble dans la vie d'honnêtes gens ? » en parlant, la voix de Jamère s'était faite plus forte, et plus tremblante aussi, d'une rage mal contenue. Un éclair traversa le regard du prisonnier.

- « Je crois en effet me souvenir de toi. Tu as une présence qu'on n’oublie pas garçon... cela étant, Paesyn et Ira étaient bien des choses, mais certes pas d'honnêtes gens comme tu le dis si bien ».


- « N'aggrave pas ton cas en diffamant mes parents scélérat ou je ne répond plus de mes actes ». Jamère avait en effet grande peine à demeurer assis tant l'envie de rouer son interlocuteur de coup était puissante en lui.

- « Ces derniers temps, je m'entend souvent appeler Voyageur, mais le nom que je portais au jour de la mort de tes parents était Lios. Cela dit, je ne vois vraiment pas en quoi cette information t'aidera a faire ton deuil. » il semblait étonné. Il aurait du craindre pour sa vie, car la mine de Jamère faisait vraiment peur à voir. Mais au lieu de cela, il semblait juste ennuyer de se trouver là, comme si cet interrogatoire était un simple contre temps. Il ne cherchait même pas à tester la solidité de ses liens. Enfin, Jamère s'était montré appliqué à les bien serrer, et a désarmer l'assassin. Le mercenaire ne craignait donc aucunement la fuite de sa proie. Et il avait toute la nuit devant lui pour décider que faire de ce Lios.

- « J'aime simplement à savoir le nom de celui que je maudis depuis la mort de mes parents voilà tout. Mais je te rappel que pour l'heure je suis le seul en position de poser des questions ici. Aussi la suivante sera-t-elle fort simple : pourquoi ? »


Dernière édition par Jamère le Jeu 25 Aoû 2016, 09:38, édité 2 fois
Anonymous
Invité
Invité
Invité
Mar 14 Juin 2016, 02:38
La trace de Jubey avait conduit Meïlhor à Rubis. Revenir dans la contrée chargée des souvenirs de son enfance, n'était pas chose aisée pour la mercenaire. A chaque fois qu'elle foulait les terres de Rubis, des réminiscences de sa vie avec Jubey, lui revenait par vague et cela n 'avait rien d'agréable pour la jeune femme. Les images de celui qui l'avait élevée, s'avéraient souvent violentes mais parfois des histoires plus douces s'imposaient à sa mémoire, néanmoins elle n'arrivait guère à définir ce qui lui était le plus désagréable. Les souvenirs du manque d'égard de Jubey, témoignait à son encontre d'une profonde indifférence, ce qui lui imposait de le détester, mais ses souvenirs les moins désagréables teintaient sa colère de regret. Elle lui ferait payer tout cela, mais encore fallait il le retrouver. La piste qu'elle avait identifié parlait d'un assassin ayant sévi près d’où elle se trouvait désormais et qui avait fait deux victimes. Des témoins supposés avait décrit le malfrat comme un homme à la mine sombre, pourvu de long cheveux clair et d'yeux vairon signe d'une possession par un monstre. Les habitants de Rubis pouvait parfois se montrer irraisonnablement pieux et Meïlhor associé cela d'avantage à de la bêtise qu'a la vénération trop poussé d'un quelconque dieu. Cet homme pouvait très bien s'avérer être celui qu'elle recherchait activement depuis plusieurs années. Pour avoir vu à l’œuvre Jubey, son ouvrage n'était en rien celui d'un monstre, mais bien celui d'un homme cherchant à anéantir sa proie de la manière la plus efficace possible. La torture était pour lui une perte temps, il ne s'y résolvait uniquement  lorsqu'il cherchait des informations à soutirer à ses victimes. La mercenaire elle, avait une vision  toute autre des choses, pour elle cet acte pouvait parfois être un moyen efficace de se venger.
Elle avait élu domicile dans la maison de son enfance, pour se prouver que cela ne l'affecterait en rien.
Jubey était du passé et il le serait définitivement lorsqu'elle l'aurait retrouvé. Son futur était désormais Jamère. La jeune femme l'avait laissé après leur dernière entrevue. Elle était encore bouleversé par les mots qu'il avait employé. « Ne sais tu donc pas que je t'aime ? ». L'amour était une chose bien mystérieuse pour la blonde. Elle se demandait même si ces paroles pouvaient être un effet secondaire du poison ou si elles reflétaient réellement les sentiments du jeune homme. Elle ignorait si le mercenaire souhaitait toujours la revoir, après ce qu'elle lui avait fait subir. Peut être un jour pourraient-ils avoir des retrouvailles plus douce que lors de leur dernière rencontre. Un sentiment étrange la submergea soudain. Quelque chose était entrain de se dérouler, un événement horrible était sur le point de se produire elle en était certaine. Tout son être lui hurlait de converger vers un point précis, là où se déroulait de malheur. Meïlhor résista cependant à cette sensation, ne souhaitant nullement découvrir ce qui en était la source. Refusant de se laisser dicter sa conduite par ses sentiments, elle occupa son esprit toute la journée pour ne pas céder. Durant des heures elle tergiversera rivalisant d'ingéniosité pour tenter d'occuper son esprit.
Toutefois, à la nuit tombée l'impulsion qui l'habitait était trop forte, elle devait se rendre à l’origine de cela, on avait besoin d'elle et toute son âme voulait ardemment répondre à cet appel.  Elle réussit néanmoins brièvement à s'assoupir mais elle ne trouva le sommeil que bien peu de temps. Elle se réveilla subitement et n'y tenant plus elle abandonna sa lutte intérieur et se rendit sur les lieux qui l'avait tourmentée toute la journée durant. Elle s'enfonça donc dans la forêt, armée de son fidèle arc et de ses poignards. S'infiltrant dans les avec la prudence qui la caractérisait elle tomba sur deux protagonistes. Ce qu'elle trouva la déstabilisa un instant si bien qu'elle mit quelque seconde à reconnaître l'individu qui se tenait devant elle.
Son Jamère était méconnaissable, lui d'habitude si souriant avait une mine sombre et torturée. Son cœur saignait et cette douleur trouvait écho dans l'être de Meïlhor. C'était cela qu 'elle avait ressenti toute la journée : la souffrance de son aimé. Elle se fustigea intérieurement de ne pas l'avoir rejoint plus tôt, elle aurait peut être put l'apaiser, le soutenir. Elle voulu le rejoindre mais hésita un instant. Une aura menaçante émanait de lui pendant qu'il tourmenté l'homme qu'il avait attaché. Étais-ce réellement une idée judicieuse d'interrompre son office? Pendant qu'elle contemplait son amant une chose la frappa ; il était incroyablement séduisant lorsqu'il était en colère.
La voix de Jamère résonna dans la pénombre

« Épargne moi je t'en pris tes formules ampoulées pleines de mystères inutiles. Puisque tu semble vouloir tergiverser, j'irais pour ma part droit au but : voilà trois ans que tu as assassiné mes parents. Je t'ai cherché, et voilà que je te trouve vaquant librement à tes occupations. N'en as tu pas assez de semer le trouble dans la vie d'honnêtes gens ? » 

La voix de Jamère paraissait mal assuré et Meïlhor y percevait toute la tristesse du monde. Ainsi l'homme avait assassiner les parents du mercenaire. Il méritait la mort pour pareil crime. Elle comprenait aisément le colère du jeune homme et son envie de se faire justice lui même. Elle savait qu'il avait des idéaux bien précis qui lui interdisait de commettre le moindre crime mais ce criminel là était bien particulier. La jeune femme n'avait aucun doute sur le cour que prendrait la fin de la nuit pour lui. Sa vie prendrait fin sous peu. Et cela n'était que justice sa vie pour les deux qu'il avait pris alors.
L'homme prit la parole mais Meïlhor ne se souciait que du mercenaire

« Je crois en effet me souvenir de toi. Tu as une présence qu'on n’oublie pas garçon... cela étant, Paesyn et Ira étaient bien des choses, mais certes pas d'honnêtes gens comme tu le dis si bien ».


Jamère était en effet tout à fait remarquable, tant par sa présence que par le caractère qui était le sien. Il était d'une stature imposante mais c'est la douceur qu'elle y percevait qui attirait indubitablement Meïlhor. Ainsi les parents du jeune homme aurait était moins honnête que Jamère ne l'avait supposé. Cela n'étonnait guère la jeune femme, souvent ce que l'on percevait des personnes était simplement ce que l'on voulait y voir ; Particulièrement lorsque cela concernait un être aimé et à fortiori des parents

« N'aggrave pas ton cas en diffamant mes parents scélérat ou je ne répond plus de mes actes ».

Jamère fulminait elle pouvait le sentir. Et une envie de franchir la distance qui les séparait pour le prendre dans ses bras monta en elle. On lui faisait du mal et elle ne pouvait le tolérer. Si son compagnon ne faisais pas taire son interlocuteur, elle le ferait.

« Ces derniers temps, je m'entend souvent appeler Voyageur, mais le nom que je portais au jour de la mort de tes parents était Lios. Cela dit, je ne vois vraiment pas en quoi cette information t'aidera a faire ton deuil. »



Lios … Ce nom n'était pas inconnu à la jeune femme.Ainsi, elle reporta toute son attention sur le visage du gredin. Elle fut surprise de reconnaître la victime de Cyanera. Mais ce n'est pas cela qui l’interpella le plus. Elle le connaissait … Depuis longtemps. Elle se força à réfléchir intensément. D’où le connaissait t-elle ?Pourquoi son visage, sa voix lui étaient-elle aussi familière. Néanmoins le profond dégoût qu'elle avait ressenti lors de leur rencontre à Cristal la talonnait toujours . Lios... Ce nom la répugnait mais pourquoi ? Non se n'était pas le nom mais la voix qui le prononçait. «  Mon cher Lios ... » Cette voix... Jubey ! Ils étaient amis, Meïlhor était alors enfant voila pourquoi elle avait mis si longtemps à le reconnaître tout à fait. Oh oui à présent elle se souvenait de lui, cette ordure était un proche de Jubey, un de ces plus vieux amis.

- « J'aime simplement à savoir le nom de celui que je maudis depuis la mort de mes parents voilà tout. Mais je te rappel que pour l'heure je suis le seul en position de poser des questions ici. Aussi la suivante sera-t-elle fort simple : pourquoi ? »

La voix de Jamère retentis à nouveaux. La colère était perceptible. Lios reprit la parole hâtivement

- Cela n'a que bien peu d'importance mon garçon. Mais je tient toutefois à t'avertir que nous ne sommes pas seuls, une jeune intrus nous observe depuis quelques temps déjà …

Il accompagna ces mots d'un geste de tête en direction de Meïlhor. La mercenaire sortie donc de sa cachette et offrit un sourire timide à Jamère, il paraissait ne pas la reconnaître tant il était aveuglé par la colère, elle se sentit donc obligé de préciser de son ton le plus tendre.

"-Jamère c'est moi, Meï … Je … Je suis là maintenant"


Elle essayait de prononcer les paroles qui le consolerait mais ne trouva que bien peu de chose à dire.
Anonymous
Invité
Invité
Invité
Mar 28 Juin 2016, 13:58
- « ...Pourquoi ? »

Au fond, c'était surtout cela qui blessait le jeune homme : ne pas comprendre la raison de l'assassinat de ses parents. Était ce pour l’appât du gain ? Une revanche ? Jamère n'en avait jamais rien su, et ce doute était pour lui presque aussi dur à supporter que le décès de ses proches lui même.
Lios, Voyageur, ou quel que soit son nom, avait tout intérêt à être convaincant, ou à défaut, à se montrer clair : Jamère ne se sentait plus une once de patience pour ce soir.  

-  « Cela n'a que bien peu d'importance mon garçon. Mais je tiens toutefois à t'avertir que nous ne sommes pas seuls, une jeune intruse nous observe depuis quelque temps déjà … » déclara le prisonnier en lançant un regard morne à l'autre bout de la clairière.

La réponse des plus évasive tira un rictus mauvais à Jamère. S'entendre, de surcroît, appeler « mon garçon » par cet homme acheva – s'il en était encore besoin – de mettre le mercenaire d'humeur massacrante. La tentative de distraction de Lios étant en outre des plus ridicule, si bien que Jamère se mit à penser que l'autre le prenait pour un demeuré. Très bien, il allait lui en cuire de ne pas s'être plié aux consignes, pourtant fort simples, du mercenaire.
Jamère armait son poing quand il entendit un bruit de pas dans son dos.
La démarche était légère et hésitante. Mais surtout, elle troublait son interrogatoire. Le jeune homme se retourna d'un bloc pour exprimer, par un grondement sinistre, ce qu'il pensait de cette interruption. Mais lorsqu'il aperçu qui était l’importun en question, il y eu comme un instant de flottement. Le temps s’écoula au ralenti durant deux longs battements de cœur, et les pensées de Jamère se retrouvèrent comme figées dans la glace. Ce ne pouvait être possible. De toutes les personnes parcourant ces terres et susceptible de débouler séant – trouvant le mercenaire en si fâcheuse posture – il fallut que ce soit elle.
Jamère avait espéré n'être découvert de personne, ayant à la vérité grande honte de ses agissements présents. Il se savait alors plus proche d'un bandit de bas étage que du preux qu'il se targuait d'être. Aussi, que Meïlhor, la dame de ses pensées, découvre le jeune homme ainsi réduit à un amas de bas instincts était pour ce dernier une situation intolérable.
Refusant tout bonnement la situation, Jamère esquiva le regard de la jeune femme. Ce qu'il avait eu le temps d'y lire ne lui plaisait guère. Qu'elle devait le trouver lâche de s'en prendre à un homme blessé et entravé de la sorte ! Qu'elle devait le trouver répugnant à s'accrocher ainsi à une vengeance inutile et dépourvue de sens...

- « Jamère c'est moi, Meï … Je … Je suis là maintenant... ». La voix de la jeune femme était aussi incertaine que son pas.

Meïlhor avait pitié. Persuadé de cet état de fait, ce fut comme un coup de masse pour Jamère. Elle semblait inquiète pour son compagnon, ce qui n'était, à dire vrai, pas complètement dénué de logique au vue du comportement somme toute inhabituel du jeune homme. Un spasme agita les épaules de ce dernier. Elle ne devait surtout pas rester là...

- « Par tous les Dieux du panthéon réuni comment es tu arrivé ici ? » Jamère gronda sa question sans parvenir à cacher la part de peur qui s'y trouvait mêlée.

Il n'attendit pas la réponse de la jeune femme pour lui tourner à nouveau le dos. Il ne pouvait soutenir le regard de cette dernière. Ne trouvant rien d'autre à faire, il décocha la droite qu'il avait précédemment amorcée dans la figure de son prisonnier. Piètre manière d'extérioriser sa rage et sa peine. La situation n'aurait pu être pire. Lios, sonné par le nouveau coup qu'il venait de recevoir, dodelinait de la tête, luttant visiblement contre l'inconscience. Il avait le regard fixé sur Meïlhor, et marmonnait d'incompréhensibles paroles. L'impact qu'il venait d'essuyer avait largement fendu sa lèvre inférieure, si bien que le mélange de sang et de salive qui s'accumulait peu à peu dans sa bouche rendait ses dires moins clairs encore.
Jamère ne savait que faire. Il était passé si brutalement d'un sentiment de quasi extase et de toute puissance à un embarras si profond, qu'il ne savait plus guère comment se comporter. Il se força à respirer calmement pour s'éclaircir les idées. Mais l'odeur métallique du sang de l'homme ligoté par ses soins, et gisant dans une semi inconscience à son côté, lui rendait la tâche ardue. Meïlhor eu le bon goût de laisser Jamère se remettre de la surprise de sa venue. Cependant, plus il y réfléchissait, plus la situation apparaissait insoutenable au mercenaire.
Dans un élan que lui même ne comprit pas entièrement, il se leva, dominant la frêle blonde de toute sa hauteur.

- « Personne ne devait assister à.... ceci » Jamère se refusait obstinément à catégoriser ses actes de torture « encore moins toi ! Je ne sais pas pourquoi tu es là, mais qu'il en soit ainsi ! »

A cours d'idées, Jamère décida de finir le « travail » qu'il avait entreprit. Il se saisit de sa gourde, dont il vida le contenu sur le crâne de Lios, ce qui eu au moins le mérite de réveiller ce dernier.

- « Assez tergiverser maintenant ! Répond avant que les dernières onces de patiences dont je dispose encore ne me quitte pour de bon ! Pour quelle putain de raison as tu assassiné mes parents !? »

En parlant, Jamère avait lentement approché son visage de celui de Lios, jusqu'à être proche de ce dernier au point de mêler leurs souffles. Le mercenaire n'avait jamais autant souhaiter faire peur à quelqu'un.
Parallèlement, le jeune homme faisait tout son possible pour ne pas songer à sa compagne toujours  postée dans son dos, et qui ne devait rien manquer du lamentable spectacle qu'il offrait. Pour l'heure, Jamère ne voyait aucune solution envisageable en ce qui la concernait, aussi se détournait il lâchement du problème en ignorant royalement Meïlhor. Ce qui n'était guère chose aisée pour le mercenaire...
Lios, plus ou moins revenu à lui, tenta de cracher le sang accumuler dans sa bouche sans grand succès. Jamère n'y était pas allé de main morte... il ne pu guère faire plus que baver sur sa tunique déjà sérieusement souillée.

- « Tu es un enfant ignorant. Tu ne sais pas qui était tes parents, pas plus que tu ne sais qui est la jeune fille derrière toi. J'ajouterais que tu ne sais même pas faire parler un homme... » la voix était éraillée et lasse, et il postillonnait en parlant.
Jamère ne se serait pas cru capable de haïr cet homme plus qu'il ne l'abhorrait déjà. Pourtant, sa colère franchi un nouveau pallier. S'agenouillant à côté de Lios, il brisa consciencieusement l'un des doigt de l'assassin. Ce dernier émit un glapissement aigu, mais rien de plus. Le mercenaire broya donc au autre doigt, sans que son visage exprime quelque émotion que ce fût.

- « Peasyn et Ira... » à la mention du nom de ses parents, Jamère se stoppa « ...étaient recherchés » le mercenaire blêmit à ces mots. Il éleva son poing prêt à frapper de nouveau... « si tu n'es pas capable d'entendre la vérité, pourquoi prétend tu vouloir la connaître en posant tant de questions ? Tu ne sais de tes parents que ce qu'ils ont voulu que tu sache d'eux. Moi même je ne saurais te dire quel crime exactement était le leur pour mériter d'être traqués comme des bêtes. J'ai entendu parler de meurtre, mais ça non plus tu ne veux sans doute pas le savoir. Comment le pourrais tu... »

Lios aussi se mettait à avoir pitié de Jamère. S'en était beaucoup trop, le jeune homme n'en pouvait supporter davantage. Il se laissa tomber au sol, et s’assit en tailleur. Il ressemblait assez à un enfant qui boude, si on omettait le sang qui maculait sinistrement ses avants bras. Il avait le regard dans le vide, et même sa haine semblait l'abandonner lentement...
Anonymous
Invité
Invité
Invité
Ven 01 Juil 2016, 15:59
Ce qui interpella Meïlhor lorsque ses yeux rencontrèrent ceux de son compagnon, était la rudesse qu'elle y percevait. C'était une chose bien inhabituelle chez le jeune homme toujours d'humeur si agréable. Mais il n'était à présent que colère et douleur, ce qui blessait plus sûrement la mercenaire que n'importe quelle lame plantée dans sa chair n'y serait parvenue. Il souffrait, elle ne pouvait nullement rester de marbre devant cette scène, elle devait agir et vite. Adoucir la détresse de son compagnon pour qu'il retrouve une tranquillité d'esprit qu'il ne semblait plus posséder et effacer ainsi la peine qu'elle percevait sur ses traits. Pour ce faire, elle devait agir avec mille précautions pour ne pas détruire plus de choses qu'elle n'en soulagerait. Elle ne savait en réalité que bien peu de chose sur son compagnon et sur le litige qui l’opposait à Lios. La seule donnée tangible qu'elle était parvenue à glaner ne la renseignait pas assez à dire vrai ; Lios avait tué les parents du mercenaire, mais elle n'en savait guère plus sur cette affaire. Néanmoins, pour le moment cela s’avérerait suffisant, sa priorité étant son compagnon. L'arrivée de la mercenaire semblait l’irriter quelque peu. Elle l'avait probablement dérangé dans ses affaires, mais cela n'importait que peu. Elle était là à présent et n'avait guère l'intention d'aller ailleurs, il allait donc devoir s'en accommoder. Il avait besoin d'elle, qu'il le reconnaisse ou non, elle serait donc à ses cotés dans ce qui semblait être pour lui une douloureuse épreuve. Son accord n'étant pour Meï pas indispensable. Après quelques secondes Jamère repris :

« Par tous les Dieux du panthéon réuni comment es tu arrivé ici ?

Ses paroles résonnaient en Meïlhor davantage comme la plainte d'un animal blessé que comme toute autre chose. Elle supposa cette question purement rhétorique car, sans attendre la moindre réponse de sa part, il lui tourna le dos. Toutefois, elle ne lui en tenait nullement rigueur. Au contraire, elle s'assit derrière lui, attendant qu'il finisse l'affaire qu'il était en train de mener, pour ramener alors son attention sur elle. Il souffrait, cela était indéniable et dans de telles circonstances les humains ne réagissaient plus tout à fait comme ils en avait l'habitude, se laissant entraîner par les émotions qui les submergeaient alors, ce qui les conduisaient parfois à commettre l'irréparable. Toutefois, Jamère n'était pas de ceux là, elle en était certaine, une fois sa rage extériorisée, tout reprendrait son cours. Il fallait seulement qu'elle attende patiemment, tout irait bien.
Soudain, sans aucun avertissement, le mercenaire décrocha une violente droite dans la mâchoire de l'assassin. Celui-ci paraissait quelque peu sonné et n'arrivait guère à ordonner le fil de ses pensées. Il parvenait à grand peine à prononcer quelques paroles incompréhensibles en regardant Meïlhor. Il ne cherchait probablement guère son aide sachant pertinemment que cela s’avérerait vain. Il était plus probable qu'il cherche à déstabiliser Jamère. Néanmoins la blonde paraissait y parvenir aisément. Elle se gourmanda intérieurement de ne pas s'être fait plus discrète, sa présence posant visiblement problème à son compagnon. Dans un élan où se mêlaient visiblement douleur et fureur, il se dirigea vers Meï la dominant de toute sa hauteur.

« Personne ne devait assister à.... ceci ...encore moins toi ! Je ne sais pas pourquoi tu es là, mais qu'il en soit ainsi ! »

Ce qu'elle perçut dans ces mots lui était intolérable. Il avait honte de lui ! Idiot. Elle ne put nullement retenir les mots qui s’échappèrent de ses lèvres.

«Tu n'a pas à te cacher de moi, Jamère. En aucun cas je ne m'éloignerais de toi. Je te l'ai dit je suis là et je n'irais nul part sans toi.»

Ses paroles surprirent la mercenaire, elle n'avait jamais exprimé ses pensées vis à vis de son amant aussi clairement, même pas à elle même. Toutefois, à présent la chose était faite et elle en assumerait toutes les conséquences, quelles qu'elles soient. A présent, elle ne s'enfuirait plus.
Ainsi posté devant elle, son compagnon paraissait immense et dangereux, mais elle ne percevait de sa posture que la douleur d'un orphelin. Elle eut envie de le cajoler comme un enfant, lui assurant que tout irait bien, et le rassurant de son mieux. Mais cela elle ne pouvait s'y résoudre, de tels actes seraient vains tant que Jamère n'aurait pas régler la question du sort de Lios. Elle retint donc toutes réactions de tendresse.
Ses mots ne parurent pas parvenir jusqu'au brun, il reprit sans attendre son labeur. Ainsi, il vida le contenu de sa gourde sur le visage tuméfié de l'assassin, ce qui eut pour effet bénéfique de le ramener à lui.

« Assez tergiverser maintenant ! Répond avant que les dernières onces de patiences dont je dispose encore ne me quitte pour de bon ! Pour quelle putain de raison as tu assassiné mes parents !? » 

Accompagnant ses paroles, il approcha son visage de celui de sa victime. Cette tentative d'intimidation ne parvenait pourtant guère à porter ces fruits. Lios restait de marbre face à la colère de Jamère, il en fallait plus à un homme comme lui pour témoigner de la crainte à son tortionnaire... Meïlhor ne réagissait nullement, elle attendait le meilleur moment pour agir. Pour l'heure, elle ne pouvait guère davantage pour son amant que de le laisser mener son office à sa guise. Lios chercha à cracher le sang qui lui souillait la bouche, mais ne parvient qu'à baver piteusement sur sa tunique.

« Tu es un enfant ignorant. Tu ne sais pas qui était tes parents, pas plus que tu ne sais qui est la jeune fille derrière toi. J'ajouterais que tu ne sais même pas faire parler un homme... »

Les paroles de Lios étaient acide et la réaction du jeune homme ne se fit guère attendre. Il lui brisa deux doigts. Toutefois l'assassin reprit son discours.

« Peasyn et Ira...étaient recherchés. Si tu n'es pas capable d'entendre la vérité, pourquoi prétend tu vouloir la connaître en posant tant de questions ? Tu ne sais de tes parents que ce qu'ils ont voulu que tu sache d'eux. Moi même je ne saurais te dire quel crime exactement était le leur pour mériter d'être traqués comme des bêtes. J'ai entendu parler de meurtre, mais ça non plus tu ne veux sans doute pas le savoir. Comment le pourrais tu... » 

Meïlhor n'en crut d'abord pas ses yeux, Jamère venait de se laisser tomber au sol. Un sentiment d'empressement la gagna aussitôt. Masquant mal sa peur, elle se dirigea promptement au chevet de son compagnon. Elle se plaça sciemment entre Jamère et sa victime, cherchant ainsi à soustraire le jeune homme au regard de Lios. Elle s'assied face à son amant, et attendit un certain temps qu'il relève la tête vers elle. Elle sentait la détresse du brun avec plus de conscience que si elle avait été la sienne. Cela avait quelque chose de physique, elle ressentait ce poids lourd sur son cœur, l'entrave qui serrait son estomac un peu plus à chaque mot acerbe de la crapule dans son dos. Elle sentait les larmes naître au coin de ses yeux lorsque Jamère songeait à ses parents.. Si elle avait était la seule à ressentir cela, elle n'en aurait eut cure, mais elle était certaine que ces sensations emplies de violence étaient celle de son compagnon. Cela elle ne pouvait le tolérer, il n'était pas concevable pour elle que lui souffre ainsi. Elle devait agir, mais pour l'heure, il fallait qu'elle croise son regard. Qu'elle s'assure qu'il ne souffrait pas autant qu'elle ne le songeait, qu'elle s'en faisait certainement à tord...
Après un moment qui lui parut une éternité, Jamère plongea enfin ses yeux dans ceux de sa compagne. Ce qu'elle y vit manqua de la faire chanceler. Elle n'avait jamais vu autant de douleur dans un regard, jamais elle n'avait elle même ressentie autant de sentiment mêlés, qu'elle ne parvenait pourtant guère à identifier clairement. Colère, peur, peine, douleur... et tant d'autres sur lesquelles elle n'arrivait nullement à mettre de nom.
Elle savait pertinemment que toutes paroles serait inefficaces, mais elle s'y risqua toutefois, il fallait qu'elle tente de l'apaiser, de lui redonner espoir.

« Tu semble avoir estimé tes parents et à mon sens le reste n'importe que peu. Il t’ont aimé, protégé, et chéri, et l'avis d'un assassin ne devrait pas entrer en ligne de compte. C’était de bons parents, ne conserve d'eux que cette image là.  »

Soudain, une pensée l'assaillit : il se haïssait. Lui qui avait toujours défendu la vie humaine de tout être, méprisait désormais celle de Lios. De cela il ne semblait pas près de se relever.
Détester Lios ne parvenait visiblement pas à adoucir la peine du mercenaire, et il semblait qu'à présent il se détestait de s'être conduit ainsi. Affubler l'assassin de tout les tords qui était les siens n'aiderait en rien le jeune homme. Elle devait trouver une autre solution pour le déculpabiliser. Il avait aimé ses parents qui s'avéraient à présent différents de ce qu'il s'était imaginé. Elle devait lui prouver que même si ils avaient été les pires crapules qu'Enkidiev ai porté, il se pouvait toutefois que leurs sentiments à son égard étaient des plus sincères. Elle en était certaine, l'amour et l'affection pouvait changer un être. Il lui avait avoué ses sentiments, lui avait dit qu'il l'aimait. Elle espérait qu'elle suffirait. Elle avait pris sa décision. Elle allait prendre soin de déplacer sa colère de lui à elle. Quand elle en aurait finis avec Lios, le mercenaire penserait être un ange en comparaison. Elle ferait souffrir l'assassin suffisamment, bafouant ainsi tout les idéaux de son amant, pour qu'il la déteste elle, et soit ainsi de nouveaux capable de croiser son propre reflet, sans avoir honte de lui même. Avant de commencer son office, elle passa une main douce sur la joue de son compagnon nullement sortit de sa torpeur. À son attention, elle chuchota ces mots avec toute la tendresse dont elle était capable :

« Tout ira bien. Ai confiance en moi »

Emprise d'une détermination nouvelle elle se leva. Lentement, elle se dirigea vers Lios un sourire mauvais sur le visage.
Elle s’arrêta à quelque pas de lui.

« Ainsi tu te souvient de moi. Tant mieux. »


Son rire cristallin se fit entendre comme si elle venait de prononcer une plaisanterie connue d'elle seule. Lios se méfiait de Jubey, elle le savait. Elle lui inspirerait la crainte que Jamère n'était pas parvenu à susciter chez lui. Elle savait que ses actes la séparerait peut être à jamais de son compagnon, mais cela ne lui importait que peu pour le moment. Elle voulait qu'il soit heureux, et il ne pouvait pas l'être dans cet état de fait. Si, pour qu'il retrouve une paix intérieure, elle ne devait plus le revoir, soit. Cela n'était à la vérité qu'une peine bien douce...
Elle entreprit de sortir un couteau de sa manche et de l'enduire de poison. Procéder devant Lios était bien évidemment un choix de sa part. Pendant qu'elle s’affairait, elle continua son discours sans se départir de son calme et de son sourire.


« Tu as reproché à mon compagnon de ne pas savoir faire parler un homme tout à l'heure. Soit, il me semble avoir quelques talents dans ce domaine, je vais donc lui enseigner les prémices de cet art. Je suis persuadée qu'il se montrera un élève assidu.  »

Sa voix était chantante et douce, elle y avait veillé, ce qui contrastait affreusement avec ce qu'elle préparait. Elle s'approcha doucement de Lios et plongea avec une lenteur exaspérante sa lame dans la cuisse droite de l'assassin. Il serra la mâchoire, refusant de lui faire l’honneur d'une marque plus évidente de souffrance. Elle sourit derechef, sa détermination ne durerait guère.

« Le jeune homme derrière, moi attend des réponses, et tu vas les lui donner de grès ou de force. Je vais t'exposer les règles d'un jeu dont j'ai inventé les règles. Le poison dont j'ai enduit ma dague, et qui parcourt à présent tes veines, va sans attendre s'attaquer à ton système nerveux. Vois-tu, c'est une petite merveille, il va faire croire à ton cerveau que la douleur infligée à ta jambe est bien supérieure à ce qu'elle n'est en réalité. Dans un premier temps tu vas être pris de sueur, ton cœur va s’accélérer, et ton pouls tapera contre tes tempes. »

Elle s’arrêta un instant, s'assit à nouveaux dans l'herbe, et entreprit d'aiguiser certaines de ses lames. Oui, Meïlhor n'était guère une débutante à ce jeu là. Là où Jamère n'était que colère et douleur, elle était calme et méthode. Ce qui en réalité s’avérait bien plus dérangeant dans ce genre de situation.
Une once de peur parcourut les traits de Lios. Elle avait gagné, elle avait toute son attention.

« Par la suite, la douleur te paraîtra insoutenable, mais l’excitant que j'ai mêlé à ma décoction, empêchera ton corps de te délivrer par l'inconscience. Tu auras des hallucinations auditives et visuelles probablement, mais la douleur te maintiendra dans cette réalité. Ton cerveau grouillera d'information, et tu auras l'impression qu'une ruche a élue domicile dans ton crâne. Alors, tu me suppliera d’arrêter ton calvaire, mais je n'en ferais rien. »

Elle stoppa sa tâche et son discours et plogea son regard dans celui de Lios.

« Tu es bien la digne fille de ton père Meïlhor »

Il crachait son venin à la manière d'un serpent. Il cherchait à la mettre en colère, probablement pour rompre son manège, mais il n'y parvint nullement. Au fil des années, elle avait torturé diverses proies, et sa manière de procéder était rodée depuis bien longtemps déjà. Toutefois, la présence de Jamère dans son dos la déstabilisait grandement, et pour contrer cela, elle l'ignorait scrupuleusement. Un jour peut être comprendrait-il qu'elle faisait tout cela pour lui, et qu'elle n'y prenait aucun plaisir. Mais pas aujourd’hui, elle en était certaine. Ne cédant guère à la provocation de Lios, elle continua sur le même ton enjoué :


« Je pourrais bien évidement retirer le poignard ce qui l'imiterais la propagation du poison mais, je vais m'en abstenir à moins que tu ne donne de réponse à mon ami. Si je trouve tes dires satisfaisant je te donnerais l'antidote que voici. » A ces mots Meïlhor brandit une petite fiole argenté.

« La décision t'appartient mon cher »
Elle ignorait si Lios avait encore des informations en sa possession mais qu'importait, là n'était pas le but de la manœuvre
Anonymous
Invité
Invité
Invité
Lun 04 Juil 2016, 16:59
- « Tu n'a pas à te cacher de moi, Jamère. En aucun cas je ne m'éloignerais de toi. Je te l'ai dit je suis là et je n'irais nul part sans toiLe jeune homme avait vu les lèvres de Meïlhor former des mots lui étant apparemment adressés, mais la voix de son amante n'avait été qu'un doux murmure vide de sens à ses oreilles. Il savait qu'elle lui parlait, mais l'état second dans lequel il était plongé l’empêchait de comprendre pleinement la significations des paroles de la mercenaire.

S'en était suivit les événements précédemment décrits : Jamère avait tenter de torturer Lios. Certes il s'agissait d'un meurtrier avéré, mais cela ne lui ôtait pas moins son humanité. Le jeune homme réalisait peu à peu qu'il avait lui même fait précisément tout le mal contre lequel il se battait. Dans l'esprit du mercenaire, ses idéaux s'entrechoquaient avec sa rage et son envie de revanche : qu'étaient deux doigts brisés pour deux vies arrachées ? En outre, sans doute les parents de Jamère n'étaient elles pas les seules victimes de Lios...

Mais la douleur causée par la perte d'êtres, aussi chers à son cœur soient ils, ne justifiait pas une telle démonstration de violence. Écœuré de lui même, Jamère se laissa aller à se morfondre, car même si la culpabilité lui enserrait l'estomac, le jeune homme de parvenait pas à ressentir la moindre once d’empathie pour l'homme, maintenant en si piteux état, qu'il avait si durement malmené...
Jamère aurait presque souhaité disparaître sur l'instant, s’enfonçant à jamais dans les méandres sombres de la forêts pour n'en plus jamais revenir, mais même ainsi rongé de honte, il n'était pas homme à s'enfuir. Alors que l'idée d'assumer ses actes germait doucement en lui, il croisa le regard de Meïlhor lorsqu'il releva péniblement les yeux. La voix de la jeune femme s'éleva de nouveau, davantage murmure que quoi que ce soit d'autre. D'ailleurs, Jamère ne lui avait pas connu une intonation aussi tendre depuis la nuit passée à Jade...

- « Tu semble avoir estimé tes parents et à mon sens le reste n'importe que peu. Il t’ont aimé, protégé, et chéri, et l'avis d'un assassin ne devrait pas entrer en ligne de compte. C’était de bons parents, ne conserve d'eux que cette image là. »

Était ce l'inquiétude qui faisait vibrer la voix de Meï de la sorte ? Elle s'inquiétait de son sort, au lieu de se préoccuper de l'homme blesser auquel elle tournait négligemment le dos ? Après tout, il est vrai qu'elle avait toujours eut un sens des priorités qui lui était bien particulier. Jamère aurait presque sourit à cette idée en d'autres circonstances. Pour l'heure, la sollicitude manifestée par la jeune femme ramenait seulement un autre souvenir à la surface de la mémoire du mercenaire : celui du jour où tout deux s'étaient trouvés sur la piste d'une même bande de malfrats. Ce jour là, Jamère avait maintenu envers et contre tout que même ces crapules méritaient d'être jugés équitablement par un tribunal, faisant même pour cela prendre des risques inconsidérés à la jeune femme. Et aujourd’hui, à quoi le trouvait elle occupé ? À faire montre de violence sur un homme qui n'était même plus en état de se défendre... à ce stade, ce n'était même plus un combat déloyal, mais rien de moins que le passage à tabac d'un homme déjà sérieusement amoché, soit l'un des actes les plus vils qui soit.
Mais persévérante, Meïlhor s'obstinait à chercher le contact du regard de Jamère, une main légère sur la joue du jeune homme.

- « Tout ira bien. Ai confiance en moi... »

Alors qu'elle s'acharnait a rassurer Jamère comme l'on console un enfant apeuré, une lueur passa dans le limpide regard bleu de la jeune femme...  Dire qu'il s'agissait là une lueur inquiétante eut été un euphémisme monumental. Meïlhor été capable du meilleur, mais parfois aussi du pire. Alors que Jamère aurait dû se lever d'un bond, la retenir, ou même la renvoyer plus fermement loin d'ici, il se contenta de regarder la jeune femme se redresser souplement sur ses jambes, et se diriger à la manière d'un félin en chasse au chevet de Lios. Le mercenaire ne pu manquer de voir le rictus mauvais plaqué sur le visage de Meï, déformant le doux visage de cette dernière. Mais là encore, il n'esquissa pas le moindre geste, presque fasciné comme il l'était par l'aura de danger qui naissait peu à peu autour de la frêle silhouette de la jeune femme... il devait agir, mais n'en avait alors pas la force. L'eut il eut, il aurait encore manqué à Jamère la volonté nécessaire.
Quand elle se fut suffisamment approchée de Lios, toujours ligoté au tronc d'un arbre, elle partit dans un éclat de rire, aussi soudain qu’inapproprié en pareille situation. Une inquiétude sourde montait inexorablement dans le cœur de Jamère, mais, comme hypnotisé, il suivait chacun des gracieux mouvements de la jeune femme.

- « Ainsi tu te souvient de moi. Tant mieux. »

La voix de Meïlhor était douce, mais elle sonnait atrocement faux. La jeune femme semblait avoir une idée bien précise en tête, et son expression inquiétante n'annonçait rien qui vaille...
Si d'aventure Jamère avait lâché son amante des yeux, il aurait put apercevoir l'éclat de la peur naître dans le regard de Lios. Car pour une raison inconnue, il se méfiait de la blonde – certes à juste titre.
Elle finit par s'asseoir comme si de rien n'était, sortant distraitement plusieurs objets de la sacoche suspendue à sa ceinture. Jamère mit un temps certains à aviser les objets en question : un couteau de banale apparence, une pierre à aiguiser ayant déjà bien servie, ainsi qu'une fiole de sinistre allure... Le verre opacifié par le temps laissait tout juste deviner un contenu visqueux, que l'obscurité ambiante privait de couleur aux yeux de Jamère.
Dans le même temps, elle poursuivait ses explications d'une voix doucereuse, qui n'aurait pas pu être moins assortie aux propos tenu.  

- « Tu as reproché à mon compagnon de ne pas savoir faire parler un homme tout à l'heure. Soit, il me semble avoir quelques talents dans ce domaine, je vais donc lui enseigner les prémices de cet art. Je suis persuadée qu'il se montrera un élève assidu. »

Là encore, le ton était enjôleur, doux, presque mélodieux. Mais lorsqu'elle se tut, un silence malsain remplaça le discourt de la jeune femme. Ce silence, Jamère ne s'en inquiéta pas immédiatement. D'abord parce que Meï, installée juste devant Lios, bouchait la vue du mercenaire, mais surtout parce que ce dernier était encore en proie au contre coup des émotions violentes qui l'avaient agité quelques instants plus tôt. Cependant que le temps paraissait comme suspendu, le corps du discourt qu'avait tenu Meïlhor se fit jour dans l'esprit de Jamère. Toujours assis, il esquissa un mouvement minime, se penchant de côté, dans l'espoir d'apercevoir à quoi son amante se trouvait occupée.
Ce geste montra un éclat de lumière au jeune homme. Un éclat de la lumière de la lune, reflétée sur une surface lisse et métallique. Celle de la lame du poignard de Meï. Lame que cette dernière s'appliquait à planter dans la cuisse de Lios. Jamère eu un haut le cœur, mais la plaie et le bruit écœurant que faisait la lame en s’immisçant dans la chair du prisonnier n'en étaient pas les causes.
L'expression de Meïlhor était hautement plus dérangeante : elle ne s'était pas départie de son sourire mauvais, mais pour le reste, elle faisait son office sans s'en montrer troublée si peu que ce soit. Elle semblait agir le plus naturellement du monde, et sans la mine affreuse peinte sur les traits de Lios, on pouvait presque imaginer qu'elle lui faisait simplement la conversation.

L'assassin malmené avait la mâchoire crispée, mais il abordait toujours un air de défi, comme un dernier reste de sa fierté. Il ne ferait pas le plaisir à Meïlhor de hurler, bien que la douleur promise par la jeune femme commençait déjà a envahir sa jambe. La brûlure du poisson semblait charriée par son sang, se diffusant beaucoup trop rapidement à son goût dans son organisme... Lios n'était pas un homme prompt au fatalisme, pourtant, il ne se faisait guère plus d'illusion quant à l'issue pour lui de cette curieuse nuit. Il avait cru échapper au danger en s'enfuyant du manoir d'Ester et Thomas, mais son répit n'avait été que de très courte durée, car Jamère lui été presque instantanément tombé dessus. Il n'avait donc fui que pour se retrouver embourbé dans pire situation encore. Il en vint presque à se demander comment s'en sortait son apprenti, espérant que ce dernier avait eu davantage de chance que lui...  Alors que Lios cherchait à distraire son esprit de la douleur lancinante qui allait crescendo dans sa cuisse, Meïlhor poursuivait son petit manège.

Pour sa part, Jamère était englué dans une sorte de fascination morbide pour l’œuvre de la jeune femme : elle allait réussir à faire parler le meurtrier. Il se refusait pour l'heure à en admettre le prix, les remords viendraient bien assez tôt. Pour l'heure, il guettait, partagé entre l'impatience de connaître enfin la vérité, et le profond malaise qu'il sentait naître en lui à la vue de Meïlhor et de sa froide détermination.
Implacable, la jeune femme poursuivait son office sans montrer trace du moindre malaise. Et comme si c'était la manière la plus logique d'agir, elle fit mine de s'absorber dans l’affûtage de l'une de ses nombreuses armes blanches, tout en continuant son laïus.

- « Le jeune homme derrière, moi attend des réponses, et tu vas les lui donner de grès ou de force. Je vais t'exposer les règles d'un jeu dont j'ai inventé les règles. Le poison dont j'ai enduit ma dague, et qui parcourt à présent tes veines, va sans attendre s'attaquer à ton système nerveux. Vois-tu, c'est une petite merveille, il va faire croire à ton cerveau que la douleur infligée à ta jambe est bien supérieure à ce qu'elle n'est en réalité. Dans un premier temps tu vas être pris de sueur, ton cœur va s’accélérer, et ton pouls tapera contre tes tempes. »

Les mots de la tortionnaire semblaient commencer à faire leur office : Lios, d'un teint habituellement basané, pâlit subitement, et d'inquiétante manière. Mais rien ne semblait en mesure à présent d’arrêter Meïlhor. Elle accabla encore davantage sa victime :

- « Par la suite, la douleur te paraîtra insoutenable, mais l’excitant que j'ai mêlé à ma décoction, empêchera ton corps de te délivrer par l'inconscience. Tu auras des hallucinations auditives et visuelles probablement, mais la douleur te maintiendra dans cette réalité. Ton cerveau grouillera d'information, et tu auras l'impression qu'une ruche a élue domicile dans ton crâne. Alors, tu me suppliera d’arrêter ton calvaire, mais je n'en ferais rien. »

Lios ne trouvait rien à répondre, et il blêmit derechef. Ses lèvres s'entrouvraient et se refermaient sans produire le moindre son. Il ne parvenait plus à masquer sa peur, car il savait Meïlhor prête à toutes les folies.
Alors qu'elle lâchait le manche de son arme, sans pour autant la retirer de la cuisse de Lios, ce dernier trouva finalement la force de lui cracher au visage : « Tu es bien la digne fille de ton père, Meïlhor ».

Les mots de l'assassin ne semblèrent à première vue guère émouvoir la jeune femme, qui ne montra aucune réaction. En apparence tout du moins. Car dans le dos de la blonde, Jamère avait distingué un frisson quasi imperceptible courir le long de l'échine de Meïlhor. Il nota dans un coin de son esprit que son géniteur devait être un sujet sensible pour elle à en juger par sa réaction. Car si la jeune femme paraissait souvent de glace, elle était bien loin d'être aussi imperturbable qu'elle se plaisait à le laisser entendre. Cette fois ci ne dérogea pas à la règle : elle ne laissa rien paraître de son trouble, et poursuivit.

- « Je pourrais bien évidement retirer le poignard, ce qui l'imiterais la propagation du poison, mais je vais m'en abstenir, à moins que tu ne donne de réponse à mon ami. Si je trouve tes dires satisfaisants, je te donnerais l'antidote que voici. La décision t'appartient mon cher »

- « Ne comprend tu donc pas que je n'ai rien de plus à vous apprendre sur Ira et Paesyn ? Qu'aurais je à gagner à taire ce que je sais, et ce au prix de coup de poignard dans la jambe ? Un contrat pesait sur leurs personnes, et il ne spécifiait absolument pas les crimes dont ils étaient accusés. La récompense était très correcte, je n'ai pas eu besoin d'autre motivation pour m'en prendre à ces brigands »
Jamère tiqua à la mention du nom de ses parents, et se releva, comme il aurait du le faire bien plus tôt. Le terme de brigand pour désigner ces derniers lui avait en outre sérieusement écorché l'oreille. « J'avoue en revanche mon imprudence : je ne savais pas qu'ils avaient un enfant, et encore moins que ce dernier allait trouver les corps aussi vite. Je ne suis pas particulièrement un homme de principe, mais je ne suis pas non plus un monstre pour autant : j'ai eu des remords à laisser un orphelin derrière moi, mais le mal était fait, et je n'y pouvais plus rien changer » . Jamère ne put retenir le grondement sourd qui lui échappa à ces mots, et vint finalement se placer devant Meï, la repoussant doucement. Il était bien plus calme désormais.

- « Poursuit ». Le jeune homme avait la voix enrouée, mais n'en avait cure. Au moins n'avait il plus la nausée à présent. Il ne s'autorisa cependant pas à regarder la cuisse mutilée de Lios, et refusait obstinément d'y reconnaître l’œuvre de Meïlhor. Lios reprit :

- « Qu'aurais je d'autre à te dire ? Les remords qui m'ont pris quand un adolescent m'a poursuivit dans la forêt pour réclamer justice pour ses parents assassinés ? La manière couarde dont je suis partis aussi rapidement que possible pour ne pas avoir à affronter la peine d'un enfant devenu orphelin par ma faute ? Personne n'est fait que de mauvaises intentions ou uniquement de bons sentiments. Pour vivre, j'ai tué ceux qu'on m'a indiqué comme deux criminels. Mais je ne suis pas le mal incarné au point d’exécuter ensuite leur rejeton sans le moindre état d'âme ! Tu veux une raison à leur meurtre ? Je les ai tué parce que c'était mon métier, voilà tout. Ce n'est ni glorieux, ni tragique, c'est seulement la banalité affligeante du quotidien en temps troublés comme nous en vivons en ce moment. »

Jamère déglutit plusieurs fois. Les mots qu'il venait d'entendre était durs, car c'étaient ceux qu'il avait redouté d'entendre toute sa vie. La banalité affligeante du quotidien ? Piètre raison pour mourir.
Dépité, il s’avança encore davantage en direction de Lios, et retira d'un geste sec la lame toujours plantée dans la jambe de ce dernier, avant de la jeter au loin. Jamère s'endurcit en entendant le soupir de soulagement de l'assassin. Même lui ne méritait pas ce qu'il avait subit, car personne ne le méritait. Le jeune homme avait sa petite idée sur la nature du poison employé par Meïlhor... À  gestes calculés, le mercenaire s'empara de la hache harnachée dans son dos, pour l'abattre rageusement sur les cordages qui retenaient encore le prisonnier.
Sans plus un regard en arrière, il commença à s'éloigner à pas modérés, le manche de son arme glissant peu à peu de ses doigts. Il avait apprit beaucoup durant cette longue nuit, mais cet apprentissage l'avait vidé de toute énergie.

Lios pour sa part n'en voulait pas dire davantage, et comptait bien emporter les rumeurs dont il avait eu connaissance après la mort des parents de Jamère dans sa tombe. Il n'était nul besoin de rajouter encore à la peine de ce garçon. L'assassin s'étonna lui même : la clémence n'était pas dans ses habitudes, et ainsi malmené, il aurait dû se montrer bien plus vindicatif. Cependant, par une sorte d'intuition glaçante, il savait que, même ainsi libéré de ses liens, il ne verrait pas le jour se lever. Il n'avait plus la force de chercher à s'échapper, et même dans le cas fort improbable où il y serait parvenu, la fille de Jubey ne lui laisserait que bien peu de répit avant de venir achever le travail qu'elle avait commencé.
Il était très déconcertant pour Lios se trouver face à un être agissant aussi similairement à Jubey, mais sous l'apparence d'une candide jeune fille. Il retrouvait en elle les traits de la gamine maigre qu'il avait côtoyé jadis. Elle semblait pourtant en meilleure forme, et à la vérité, il avait été presque surprit de retrouver la jeune femme en vie à Diamant quelques mois plus tôt. Elle n'avait pas eu une enfance facile, loin de là. Elle n'avait, à bien y réfléchir, pas eu d'enfance du tout. Et aujourd’hui, elle portait les stigmates de cette « éducation », reproduisant, consciemment ou non, les attitudes de son père...
Anonymous
Invité
Invité
Invité
Lun 11 Juil 2016, 07:13
« Ne comprend tu donc pas que je n'ai rien de plus à vous apprendre sur Ira et Paesyn ? Qu'aurais je à gagner à taire ce que je sais, et ce au prix de coup de poignard dans la jambe ? Un contrat pesait sur leurs personnes, et il ne spécifiait absolument pas les crimes dont ils étaient accusés. La récompense était très correcte, je n'ai pas eu besoin d'autre motivation pour m'en prendre à ces brigands »
« J'avoue en revanche mon imprudence : je ne savais pas qu'ils avaient un enfant, et encore moins que ce dernier allait trouver les corps aussi vite. Je ne suis pas particulièrement un homme de principe, mais je ne suis pas non plus un monstre pour autant : j'ai eu des remords à laisser un orphelin derrière moi, mais le mal était fait, et je n'y pouvais plus rien changer » .


Meïlhor écoutait les paroles de Lios, sans toutefois y prêter une grande attention. Jamère  lui importait bien plus que les états d’âme mal placé d'un assassin. . Elle ignorait si son stratagème avait fonctionné et si Jamère était à présent sorti de sa torpeur, elle n'en désirait pas d'avantage.
Le jeune homme émis un bruit sourd et se mouvant enfin, il vient se poser entre Lios et la jeune femme, avec douceur il écarta cette dernière se plaçant ainsi devant sa victime. Néanmoins, elle ne s'en offusqua guère, il paraissait avoir retrouvé quelque peu  son calme ; ses mouvements paraissait plus lent qu'a l'accoutumé, mais au moins bougeait il... Meïlhor trouva cela encourageant, il irait bientôt mieux elle en était certaine.  
« Poursuit » Jamère semblait avoir retrouver un peu de vigueur mais il s’exprimait toutefois avec une voix légèrement roque.

La colère qu'avait senti Meïlhor, émanant de son compagnon depuis la veille, semblait ne plus exister. A la place elle ne ressentait plus que du vide. Cette impression de néant la désarçonnait, elle avait eut conscience des sentiments de son amant avec une netteté nouvelle et ne plus éprouver une telle intimité avec le mercenaire lui semblait atrocement dérangeant. Elle se sentait seule et Jamère lui paraissait inaccessible. Lios repris.

« Qu'aurais je d'autre à te dire ? Les remords qui m'ont pris quand un adolescent m'a poursuivit dans la forêt pour réclamer justice pour ses parents assassinés ? La manière couarde dont je suis partis aussi rapidement que possible pour ne pas avoir à affronter la peine d'un enfant devenu orphelin par ma faute ? Personne n'est fait que de mauvaises intentions ou uniquement de bons sentiments. Pour vivre, j'ai tué ceux qu'on m'a indiqué comme deux criminels. Mais je ne suis pas le mal incarné au point d’exécuter ensuite leur rejeton sans le moindre état d'âme ! Tu veux une raison à leur meurtre ? Je les ai tué parce que c'était mon métier, voilà tout. Ce n'est ni glorieux, ni tragique, c'est seulement la banalité affligeante du quotidien en temps troublés comme nous en vivons en ce moment. »

Meïlhor trouvait les arguments de Lios des plus légers. Il était vrai, que nous vivions dans des temps troublés par les guerres et la menaces qu'étaient les ombres, néanmoins il semblait à la jeune femme que pour celui qui le voulait bien, il y avait d'autre moyens que de tuer pour gagner son pain. Ne pas assumer sa part de responsabilité dans ses actes était pour elle une preuve de lâcheté ; accuser la conjecture actuelle de ce que l'on regrettait était aisé, mais assumer ses agissements si vils soit il s'avérait souvent des plus délicats et cela demandait bien plus de courage à son sens. Elle même n'était pas une individue des plus téméraire qui soit, mais elle ne mentait jamais sur l'origine de ses pratiques et ne se cachait guère derrière des excuses faussement juste. Elle assumait simplement sa part de noirceur et faisait avec. Jamère quand à lui était profondément bon et cela l'inquiétait parfois. Arriverait-il à l'acceptait telle qu'elle était ? Elle l'ignorait, mais pensée rapidement le découvrir. Elle s'était montré devant lui d'un jour nouveau, elle attendait désormais sa réaction à cet égard.

Le jeune homme s'approcha de Lios et d'un geste vif retira la dague de sa jambe et la lança au loin. Meïlhor se retient de le rappeler à l'ordre ; c'était sa dague et il n'avait nullement le droit de s'en servir ainsi. Toutefois au vue des circonstances elle s'absient de proférer tout commentaire. Avant d'intervenir d'un quelconque manière elle désirait d'abord analyser la réaction de son compagnon. Celle ci ne se fit pas attendre il pris sa hache et trancha les cordages qui retenait encore Lios. Sans mot dire, il se retourna et entreprit de partir au loin. Cela se terminait ainsi ? La blonde ne le permettrait pas, Jamère lui même ne le supporterait pas à long terme elle en était convaincu ; pour son bonheur l'assassin devait périr. Si lui ne voulait se résoudre à faire ce qui devait l'être soit, elle s'en occuperais elle même. Elle sortis un énième poignard et s'apreta à trancher la gorge de l'assassin encore déstabilisé par le poison lorsqu'une voix retenti dans l’obscurité

« - Meïlhor ! C'est mon prisonnier et il est libre, alors je te défend de le toucher.»

La voix de Jamère avait retenti comme un grondement un soir d'orage. Il était en colère elle le sentait. Elle ne put retenir un sourire triste. Elle avait réussi à présent pour lui c'était elle, le monstre. Toutefois, le temps n'était plus aux doutes, elle avait pris une décision elle devait s'y tenir.

Elle stoppa son geste mais n'éloigna pas sa lame de la gorge de Lios. D'un geste gracieux, elle se retourna légèrement pour entrevoir le jeune homme.

«- Tu ne peux m'interdire quoi que ce soit mon cher. Il est libre ? Libre de quoi ?
De finir sous peu dans l'estomac d'un loup ou d'un ours ? De mourir d'hémorragie dans les heures qui suivent peut être? Et même si il survivait à tout cela, il est assassin et avec la blessure qu'il a désormais à la jambe droite, il ne pourra plus jamais marcher correctement.
A ton avis comment finisse les malandrins qui ne peuvent plus se défendre aisément ? Lorsqu'il ne pourra plus gagner son pain par lui même, qu'il sera devenu inutile et incapable de remplir le moindre contrat ,penses-tu réellement qu'une âme charitable lui fera une offrande ?  Dans un environnement si vil, ou la loi du plus fort est reine, comment s'en sortent les estropiés ?
Mal assurément, la faiblesse n'a aucune place dans ce choix de vie. Il le savait, il en a accepté les règles il y a bien longtemps.
En acceptant cette destiné, il savait pertinemment qu'un jour viendrait peur être ou quelqu'un réclamerait son dut. Tout mercenaire ou assassin avec un temps soit peu de raison, a conscience que la mort amène la peine et parfois la vengeance. Je suppose qu'il ne pouvait pas trouver plus clément que toi dans cette situation.
Le laisser partir maintenant ne serait guère plus que de la lâcheté et de la couardise et dans aucun  cas cela ne s’apparenterait à de la charité. Il va périr que tu le veuille ou non, Jamère. La question que tu dois te poser désormais est :  veux tu qu'il périsse aujourd'hui entre tes mains ou entre les miennes, assurément moins miséricordieuse ? Si tu ne veux guère abréger ses souffrances maintenant il connaîtra la faim, le froid, et la douleur, avant de servir de pitance à un animal, d'être torturé par l'un de ses pairs ou une de ces anciennes victimes. Non,il vaudrait bien mieux pour vous deux que tout s'achève ce soir, d'une manière ou d'une autre...»

Ces paroles étaient dure, elle le savait, mais elle ne doutait pas qu'elles soit juste. Meïlhor n'aimait guère Lios il ne l'avait à son sens, jamais été d'une quelconque aide face à Jubey. Bien souvent, lorsqu'elle était enfant et que Jubey buvait plus que de raison, il se montrait violent envers la petite fille et Lios n'avait jamais esquissé un geste pour la défendre, du moins dans ces souvenirs. Toutefois, elle ne lui en tenait plus rigueur depuis bien des années maintenant, trop nombreux étaient les adultes à avoir réagis de manière semblable alors, elle ne voulait nullement passer sa vie à haïr toutes les personnes qu'elle avait connu enfant. Non, tout cela n'avait guère de rapport avec elle, il n'y avait que Jamère. Elle avait ressenti sa colère, sa tristesse et sa rage.
Elle ne supporterais Jamais que quelqu'un lui cause une telle souffrance. A dire vrai, cela aurait put être n'importe quel individu, le comportement de Meïlhor n'aurait guère changé d'un iota, même une personne apprécié de la mercenaire n'aurait pas connu un sort plus doux.
Lios avait assassiné les parents du brun le laissant ainsi orphelin et en proie à une peine immense. il méritait de mourir pour cela et elle était certaine que son compagnon ne trouverait la paix que lorsque sa vengeance serait accomplit. Il la considérait comme un monstre soit, elle avait décider de payer le pris de cette décisions depuis le début de cet incident. Elle ne reculerait guère et à la fin de cette journée il se sentirait mieux, là était son seul et unique but.
Anonymous
Invité
Invité
Invité
Jeu 14 Juil 2016, 13:28
Alors qu'il s'éloignait avec la ferme intention de se trouver un coin tranquille pour y passer le reste de la nuit, le bruit d'une lame métallique que l'on dégaine le fit se retourner. Ses oreilles bourdonnaient encore d'un bruit sourd, et Jamère se sentait le corps lourd et endolori. Pourtant, à l'instant où il vit briller dans la pénombre l'éclat du poignard que Meïlhor brandissait, un courant d'énergie pure sembla traverser le jeune homme de part en part. Non sans brusquerie, il tonna d'une voix qu'il voulait ferme mais qui parut grinçante à ses propres oreilles :

- « Meïlhor ! C'est mon prisonnier et il est libre, aussi je te défend de le toucher ».

Il constata avec soulagement que la jeune femme avait suspendu net son geste, sans pour autant éloigner son arme du prisonnier. Ce dernier n'avait d'ailleurs pas esquissé le moindre mouvement pour se défendre. Lios avait les yeux mi-clos, et la respiration qui s'échappait d'entre ses lèvres était hachée. Meïlhor pour sa part lança un regard indéchiffrable à Jamère. Le jeune homme se trouvait confronté à une volonté de fer qui lui fit un pincement au cœur.
Cette nuit avait était riche en enseignement pour Jamère : il avait apprit la raison du meurtre de ses parents certes, mais il avait surtout découvert que même s'il se pensait un homme bon et juste, en réalité rien ne le différenciait des nombreux brigands qu'il avait arrêté au cours de ces dernières années. Il n'était pas un homme de bien, pas plus qu'il n'était le preux combattant de la Justice, seulement un gaillard doté d'une carrure et d'une force suffisante pour imposer sa volonté aux autres... Admettre cet état de fait était une véritable ordalie pour Jamère...
Cependant, il avait encore fait une découverte supplémentaire, et pas des moindres. Le mercenaire se savait éprit de Meïlhor depuis l'instant où leurs routes s'étaient croisées, mais il s'était lourdement fourvoyé en pensant la connaître. Oh, bien que de nature plutôt naïve, Jamère n'en avait pas moins manqué de remarquer la morale parfois bancale de la jeune femme ; mais ce dont il avait été spectateur ce soir allait bien au delà. Elle avait « aidé » le mercenaire à faire parler Lios avec une froideur consommée qui témoignait d'une habitude certaine de l'exercice, et cela sans montrer la plus petite trace de gêne. Pire encore, lorsqu'il avait croisé le regard de Meïlhor, Jamère y avait découvert ce qui ressemblait fortement à du désarroi et de la peine, mais ces sentiments n'étaient pas causés par les actes barbares ayant eu lieu durant la nuit. L'inquiétude de la blonde était toute entière dirigée vers son compagnon, et Jamère se demanda jusqu'où la jeune femme se serait permise de poursuivre son interrogatoire...
Jamère savait ces questionnements stériles, mais il ne pouvait s’empêcher d'y penser alors qu'il rejoignait à pas comptés Meïlhor, toujours posée à côté de Lios, son arme à la main. Combien encore de dagues et autres poignards la frêle jeune femme pouvait elle bien transporter ? Ses réserves d'arme semblaient sans fin. Pareille réflexion eut sans doute tirée un sourire au jeune homme en d'autres circonstances.
Alors qu'il réduisait la distance les séparant, Jamère perçu un changement subtil dans la position de Meïlhor. Elle prit une longue inspiration, comme pour se redonner contenance, avant de se lancer dans une tirade dont chacun des mots étaient autant de coups portés au jeune homme :

- « Tu ne peux m'interdire quoi que ce soit mon cher. Il est libre ? Libre de quoi ? De finir sous peu dans l'estomac d'un loup ou d'un ours ? De mourir d'hémorragie dans les heures qui suivent ? Et même s'il survivait à tout cela, il est assassin et avec la blessure qu'il a désormais à la jambe droite, il ne pourra plus jamais marcher correctement. À ton avis, comment finisse les malandrins qui ne peuvent plus se défendre aisément ? Lorsqu'il ne pourra plus gagner son pain par lui même, qu'il sera devenu inutile et incapable de remplir le moindre contrat, penses-tu réellement qu'une âme charitable lui fera une offrande ? Dans un environnement si vil, où la loi du plus fort est reine, comment s'en sortent les estropiés ? Mal assurément, la faiblesse n'a aucune place dans ce choix de vie. Il le savait, il en a accepté les règles il y a bien longtemps. En acceptant cette destinée, il savait pertinemment qu'un jour viendrait peut être où quelqu'un réclamerait son du. Tout mercenaire ou assassin, avec un temps soit peu de raison, a conscience que la mort amène la peine et parfois la vengeance. Je suppose qu'il ne pouvait pas trouver plus clément que toi dans cette situation. Le laisser partir maintenant ne serait guère plus que de la lâcheté et de la couardise et dans aucun cas cela ne s’apparenterait à de la charité. Il va périr que tu le veuille ou non, Jamère. La question que tu dois te poser désormais est : veux tu qu'il périsse aujourd'hui entre tes mains ou entre les miennes, assurément moins miséricordieuses ? Si tu ne veux guère abréger ses souffrances maintenant, il connaîtra la faim, le froid, et la douleur, avant de finir en guise de pitance à un animal, d'être torturé par l'un de ses pairs ou une de ces anciennes victimes. Non, il vaudrait bien mieux pour vous deux que tout s'achève ce soir, d'une manière ou d'une autre...»

Jamère en était coi. Il ne voulait pas entendre tout cela, et encore moins venant de Meïlhor. Il se refusait à voir la vérité contenue dans ces paroles, car elles allaient à l'encontre de tout ce en quoi le jeune homme avait jusque là placé sa foi. Pour lui, là seule manière de se montrer juste était de remettre à d'autre la tâche de juger les crimes commit. Lui même ne pouvait décider seul si un homme méritait la mort...

- « Silence femme ! »

Jamère n'avait aucuns contre arguments à opposer à Meïlhor, et cela le faisait bouillir intérieurement. De quel droit la jeune femme se permettait elle de lui donner des leçons ? Le mercenaire enrageait d'autant plus que les paroles de sa compagne étaient pleine d'un certain bon sens. Mais pour rien au monde Jamère ne pourrait admettre qu'elle avait raison ! Cela reviendrait à renier tout les principes qui avaient jusqu'alors guidés les pas du jeune homme. À présent au côté de la jeune femme, il lui lança un regard foudroyant, et ses yeux parurent plus noirs que jamais. Il reporta ensuite son attention sur Lios, qui luttait visiblement contre l'inconscience.

- « Regarde dans quel état tes poisons l'ont mit ! » si la plaie à la cuisse était bien l’œuvre de la mercenaire, la figure amochée où le nez cassé montrait un angle particulièrement anormal et où l'un des yeux tuméfiés peinait à rester ouvert, n'était imputable qu'aux coups portés par jeune homme. Là aussi, se montrant d'une mauvaise foi des plus ridicule, Jamère occulta soigneusement cette partie des faits. « Rien ne dit qu'il va garder trace de ses blessures, tu ne peux pas prédire ce que sera son avenir... » le jeune homme ne parvenait pas à se convaincre lui même. L'homme à ses pieds était mourant, et même défait de ses liens et sans plus de poignard dans ses chairs, il n'en demeurait pas moins sur place, agonisant lentement. Jamère ne savait pas si retirer la dague avait suffit à stopper la propagation du poison, mais en revanche il lui était parfaitement visible que la lésion présentait un bien mauvais aspect.

Jamère se sentait terriblement impuissant au chevet de cet homme qui se mourait par sa faute. Car au fond de lui, il savait bien que même sans l'intervention de Meïlhor, le sort de Lios n'aurait pas était beaucoup plus enviable. Peut être même la jeune femme avait elle agit de façon salutaire pour l'assassin car plus rapidement. Le mercenaire était à nouveau en proie aux remords, mais ces derniers cachaient surtout l'inquiétude que lui inspirait désormais la blonde. Il avait déjà était mit face à la vision tranchée de la jeune femme : pour elle, la vie toute entière était un combat qui l'opposait au monde entier. Jamère s'était affligé de cette manière d'appréhender l'existence, mais au fond, sa propre doctrine manichéenne ne valait guère mieux. Si même lui, qui se croyait un modèle de vertus, en arrivait à faire le mal, tout à chacun pouvait en passer par là. Mais alors Lios aurait raison, et convenir que le Mal existait partout était au dessus des forces de Jamère...
Le jeune homme finit par s'accroupir auprès de son prisonnier, résolu à lui demander directement ce qu'il pensait de la situation.

- « Toi, que veux tu faire maintenant ? » Jamère ne put retenir la rudesse de sa question. Malgré tout, il s'agissait là de l'assassin de sa famille, et jamais le jeune homme ne pourrait lui accorder le pardon. Quand bien même il l'eut souhaité, s'était au dessus de ses forces.

Mais la seule réponse qui lui fut faite fut un gargouillement inaudible, si bien que Jamère cru un instant que Lios était mort en silence. Le jeune homme tendit le bras à la recherche du pouls de ce dernier, mais de manière aussi rapide qu’imprévue, l'assassin arrêta le bras de Jamère. Ce dernier pu sentir dans son dos Meïlhor se tendre et tressaillir. Mais le mercenaire était focalisé sur Lios : ce dernier le regardait droit dans les yeux, et il y avait dans ce regard des abîmes de souffrance et une peur brute, purement animale.
Jamais Jamère ne pourrait avouer à qui que ce soit le sentiment qui s'empara alors de lui : l'exaltation de se sentir le plus fort. Cela ne dura que le temps d'un battement de cœur, mais il n'y avait pas moyen de le nier...
Anonymous
Invité
Invité
Invité
Jeu 04 Aoû 2016, 08:19

  • « Silence femme ! »


Ces mots firent littéralement bouillonner Meïlhor de colère. De quel droit lui donnait-il un ordre et de ci triviale manière qui plus est ? Qui était il pour cela ? Ce fut un regard furieux qu'elle posa sur son compagnon en guise de réponse.
Tout autre que lui aurait amèrement regretter ces paroles, mais avec lui la jeune femme pouvait faire preuve d'un magnanime qu'elle ne soupçonnais guère. Il était entrain de vivre ce qui était probablement la pire journée de son existence, elle pouvait donc passé sur ce moment d'égarement, elle ne lui en tiendrais nullement rigueur, pour cette fois. Toutefois, il ne devait guère en faire une habitude, elle n’était pas de celle qu'on peut rabrouer sans en assumer les conséquences. Néanmoins, à conditions exceptionnelle, mesure exceptionnelle. Elle lui pardonnait ainsi bien vite cette offense.
Jamère se plaça à son coté, non sans la gratifier d'un regard furieux, ce qui ébranla quelque peu sa détermination. Voir tant de haine dans ses yeux lui donna envie de revenir sur ces paroles, ils pouvaient tout aussi bien laisser Lios aux prédateurs de la forêt et qu'importait ce qu'il adviendrait de lui.
Non, elle devait se reprendre, elle agissait, ainsi pour le bien de son amant. Son stratagème fonctionnait à merveille. Il était furieux contre elle, il ne se lamentait plus sur ses propres agissements. Tel était le but de son plan, alors pourquoi se sentait elle aussi vide, aussi seule ? Elle avait pourtant une certaine habitude de déceler de la colère dans les yeux de ses proies, mais voir une telle rancœur dans ceux de Jamère, lui était tout bonnement intolérable. Si ils laissaient ainsi l'assassin, le jeune homme ne pourrait jamais faire le deuil de ces parents et aurait toutes les peines du monde à vivre avec la certitude que Lios avait éprouvé mille souffrance , avant enfin de rendre l'âme dans un soupir miséricordieux. Cela devait ce finir ce soir par la mort de l'assassin pour le bien être de son compagnon elle en était certaine. Ainsi, elle tiendrait bon, elle ne montrerait d'aucune manière au brun, qu'elle n'était pas si insensible qu'il le pensait au réactions de dégoût qu'elle lui inspirait.

  • « Regarde dans quel état tes poisons l'ont mit ! »



Elle ne fit pas grand état de fait de l’apparente mauvaise foi du jeune homme. Si elle était bel et bien responsable de sa plaie à la jambe droite et du poison qui coulait dans ses veines, les autres lésions qu'il arborait n'était pas du fait de la mercenaire. Toutefois, si pour Jamère il était plus simple d'occulter les faits et de penser Meïlhor seule responsable du malheur de Lios, soit elle l'accepterait sans broncher.
« Rien ne dit qu'il va garder trace de ses blessures, tu ne peux pas prédire ce que sera son avenir... »

Cherchait il à la convaincre ou à s'en persuader lui même ? Toutefois, ni l'un ni l'autre ne semblait très concluant. Leur victime se mourrait, Meïlhor pensa un instant à lui donner des plantes médicinales mais cela aurait été en vain, rien n'aurait put permettre à Lios de guérir, elle avait souvent était confronté à l'agonie et savait la reconnaître formellement. Il avait le ton cireux, l’intérieur de ses yeux était à présent jaunâtre et il paraissait avoir toutes les peines du monde à rester conscient. Sa respiration se faisait de plus en plus difficile et il semblait ne plus rester de lui que douleur.
Jamère se laissa tomber aux pieds de sa victime. 

« Toi, que veux tu faire maintenant ? »
Sa voix n'exprimait aucune émotion perceptible pour Meïlhor, mais elle le sentait toutefois à l’affût. La réponse de Lios ne fut guère plus qu'un gargouillis inaudible mais lorsqu'il approcha sa main de sa victime, l'homme s'en empara. A ce geste, la mercenaire ce tendit immédiatement, de manière illogique toutes les parcelles de son être criait danger. Elle avait pourtant tout à fait conscience que dans son état actuel, Lios ne pouvait nuire à quiconque néanmoins, elle ne supportait pas qu'il touche Jamère. Elle ressentait le besoin irrationnelle de le protéger envers et contre tout, probablement même contre elle même. Elle aimait le jeune homme d'un amour sincère, mais elle pris grand soin de rejeter ce sentiment. Elle s'en préoccuperait plus tard, pour le moment elle devait agir.


« - Ne le touche pas »

Ces paroles n'étaient guère plus qu'un grondement animal et elle avait grand peine à se retenir de ne pas se jeter sur Lios, pour le faire lâcher prise par la force. Les deux hommes ne parurent pipé mot au discours de la mercenaire. Elle ignorait si le son de sa voix avait était audible à un autre qu'elle.
Elle se força donc à réitérer de manière plus compréhensible. Elle pris une profonde inspiration et détacha chacun de ces mots en les articulant exagérément


«  - Lios, ne le touche pas ! »

L'homme parut considérer l'avertissement comme suffisant car il retira sa main de Jamère sans s'en faire prier d'avantage. Meïlhor se détendit quelques peu. Le jeune mercenaire la faisait réagir de bien étrange façon. Toutefois, elle ne pouvait se résoudre à feindre l’indifférence, lorsqu'elle était en sa compagnie elle en était en réalité bien incapable.
Leur victime fut pris soudainement d'une longue quinte de toux qui se finit par d'important crachat de sang. Elle ignorait qu'elles autres crimes avait commis Lios mais même pour elle, voir un homme éprouver une telle souffrance n'avait rien d'agréable. Peut être était-ce parce qu'elle n'était pas la seule responsable de son état, mais au fond elle n'en avait cure cette situation devait se terminer le plus rapidement possible pour le bien de tous.

« _ Jamère regarde le, penses-tu sincèrement qu'il puisse s'en sortir d'une manière qui lui sera salutaire ? Si tu ne veux pas toi même lui ôter la vie, je veux bien le faire proprement. J'ai un poison que je peux lui administrer, il lui permettra une douleur plus supportable et il s'endormira sans jamais se réveiller. Toutefois, comme c'était un malandrin il apprécierait peut être d'avantage une mort sous le coup d'une arme, je peux également lui trancher la gorge si tu le souhaite, il ne souffrira pas. Si tu cherches à lui faire expier ses dettes envers toi en le laissant agoniser très bien allons nous en, mais si telle n'ai pas le cas ai au moins le courage d'abréger ces souffrance d'une manière ou d'une autre. »

Toute hargne avait disparu des propos de Meïlhor, elle s'exprimait à présent d'une voix clair et limpide. Elle voulait aider Jamère du plus profond de son âme mais ne voyait guère d'autre manière d'y parvenir que la mort de Lios. Si elle avait pensé que cela lui aurait était d'une quelconque aide, elle l'aurait pris dans ses bras et l'aurait cajoler mais elle supposais que son contact ferait pour le moment horreur au mercenaire. Toutefois, elle espérait que cela ne durerait que peu de temps, elle avait besoin du mercenaire, ce qui d'une certaine manière la terrorisait, mais à présent elle arrivait toute fois à l'admettre. Elle était amoureuse de Jamère et avait besoin de lui à ses côtés.
Anonymous
Invité
Invité
Invité
Lun 08 Aoû 2016, 14:49
- « Ne le touche pas... » Meïlhor grondait à la manière d'un des nombreux chats sauvages qui pullulaient dans les environs. Mais comme ses ordres n'étaient pas exécutés assez prestement, elle renchéri : « Lios, ne le touche pas ! » .

Elle avait beau avoir une carrure frêle et un visage des plus doux, elle réussit l'exploit d'avoir l'air vraiment inquiétante. Jamère tressauta même légèrement : la menace ne le visait pas, pourtant, qu'il le veuille ou non, quelque part au fond de lui un instinct perfide lui disait que la jeune femme était un danger potentiel pour quiconque aurait l'idée saugrenue de l'approcher.
Néanmoins, obéissant, Lios laissa retomber mollement sa main. Sans doute la faiblesse de corps de l'assassin se faisait elle l'alliée de l'ordre lancé par la mercenaire.
Il n'était en effet plus qu'à demi conscient, et ne semblait plus apte à donner son avis sur la question de son propre sort. Même sa respiration semblait laborieuse, tellement même que l'assassin fut prit soudainement d'une violente quinte de toux, qui s'acheva par des crachats sanglants. Jamère ne vit pas l'expression contrit de la blonde, mais lui même dû retenir un haut le cœur devant l'état lamentable de Lios. L'agonisant faisait peur à voir, et le spectacle qu'il offrait était de plus en plus difficile à supporter pour le mercenaire.
Les paroles de Meïlhor tournaient d'ailleurs toujours en boucle dans son crâne... Le temps sembla reprendre un cours normal lorsque sur un ton très doux, la jeune femme ajouta :

- « Jamère regarde le, penses-tu sincèrement qu'il puisse s'en sortir d'une manière qui lui sera salutaire ? Si tu ne veux pas toi même lui ôter la vie, je veux bien le faire proprement. J'ai un poison que je peux lui administrer, il lui permettra une douleur plus supportable et il s'endormira sans jamais se réveiller. Toutefois, comme c'était un malandrin il apprécierait peut être d'avantage une mort sous le coup d'une arme, je peux également lui trancher la gorge si tu le souhaite, il ne souffrira pas. Si tu cherches à lui faire expier ses dettes envers toi en le laissant agoniser très bien allons nous en, mais si telle n'ai pas le cas ai au moins le courage d'abréger ses souffrances d'une manière ou d'une autre. »


S'en était trop. Jamère se releva brusquement avec la ferme intention de dégager les lieux. Pendant un instant, l'idée d'achever miséricordieusement Lios lui avait effleuré l'esprit. Le pire étant qu'il s'était trouvé bien près de concrétiser cette idée. Heureusement, Meïlhor l'avait réveillé avant qu'il ne commette l'irréparable.

Jamère s'éloigna de cette maudite clairière à grands pas, mais le regard de Meïlhor le suivit dans ce qui n'était rien de moins qu'une fuite.
Elle semblait déterminée à jauger la réaction du jeune homme. Pourtant, elle ne fit pas un pas dans la direction de Jamère, demeurant fermement au chevet de l'assassin. Et c'est d'une voix autrement plus inquiétante, elle déclara :

- « Puisque tu es trop lâche pour régler toi même tes affaires, je vais te montrer ce qu'est le courage ! » la voix de la jeune femme apprit à Jamère qu'elle n'aurait aucunes hésitations à mettre en pratique ses " conseils ".

Le mercenaire s’arrêta net. Les mots de la jeune femme s'acharnaient à le poursuivre. Son cœur battait follement dans sa poitrine, il avait le souffle court, et ne savais plus à quels dieux se vouer. Ses pensées étaient en roue libre et un trop plein d'émotion l'assaillait de toute part. Sa vision était trouble, et ses oreilles étaient emplient du bruit chaotique de sa respiration lourde et saccadée. Jamère ne parvenait plus à avoir la moindre réflexion un tant soit peu organisée, et à dire vrai, il paniquait franchement pour la première fois de sa vie.

C'est dans cet état somme toute très précaire que Jamère vit briller un éclat métallique dans l'herbe à ses pieds. Et cet éclat n'était autre que la dague de Meïlhor, celle avec laquelle elle s'était montrée si... convaincante. Jamère l'avait retirée de la cuisse de Lios avant de l'envoyer voler au loin. Alors que faisait elle maintenant sur son chemin ? Le poignard n'avait en lui même rien de particulièrement impressionnant, mais jamais arme n'avait brillé d'une aura aussi meurtrière aux yeux du mercenaire. Agissant comme dans un rêve, il ramassa la lame encore souillée du sang de l'assassin. En se retournant, Jamère pu constater que Meïlhor était toujours dangereusement postée au côté de sa cible...

Jamère n'avait jamais briller par son habileté de lanceur. Pourtant, jamais aucuns tirs ne fut plus précis. Armant son bras, le mercenaire mit tout sa rage froide dans le projectile. La dague fila droit, et elle se ficha, nette et sans bavure, dans de front Lios. Mais même la distance n'épargna pas à Jamère le bruit écœurant de la lame brisant les os et se plantant dans la chair...
Anonymous
Invité
Invité
Invité
Sam 20 Aoû 2016, 09:37
Jamère se releva et tourna brusquement le dos à la scène qui se déroulait devant ses yeux. Ainsi avait il décidé de fuir... C'était là, la solution des lâches, de ceux qui ne pouvait s'assumer tel qu'ils étaient. Lios allait mourir, il le fallait pour que le deuil du jeune homme puisse avoir lieux. Il ne désirait guère se salir les mains, soit elle s'en chargerait, après tout c'était peut être mieux ainsi. De ce fait, il n'abandonnerait guère ses valeurs, si c'était elle qui ôtait la vie, il la détesterais certainement, mais au moins sa conscience ne le hanterait pas. Il s'éloignait à grand pas de la scène maudite mais Meïlhor ne le quittait pas de son regard bleuté. Elle pouvait peut être le laisser partir et en finir par la suite avec Lios. Ainsi, son amant ignorerais tout du sort funeste qu'avait connu l'assassin. Toutefois, la colère qui l'avait envahi quelques heures plus tôt, provenant de Jamère s'imposait à nouveaux à elle. Une telle rage ne pourrait s'apaiser aussi aisément. La mercenaire était convaincu que si Jamère ne voyait pas lui même périr le malandrin il ne pourrait jamais se remettre de cette mésaventure.

« Puisque tu es trop lâche pour régler toi même tes affaires, je vais te montrer ce qu'est le courage ! »
Oui, Meilhor allait faire ce pour quoi elle était restée. Son compagnon allait la détester pour cela mais que pouvait-elle bien y faire ? Le laisser se gourmander toute sa vie durant ? Non, à cela elle ne pourrait s'y résoudre. Une existence sans lui même si elle s’avérerait sans saveur était bien plus envisageable que de l'avoir détruit par son manque de courage. Il ne se pardonnerait jamais de laisser ainsi Lios en proie à tout les dangers. Il fallait agir vite, offrir une mort miséricordieuse à cet être infâme qui ne la méritait pourtant nullement. L'attention de la jeune femme se recentra entièrement sur le bandit, aussi bien qu'elle ne vit pas d’où venait le poignard qui s'enfonçait avec fracas dans le front de l'assassin. Son premier réflexe fut de prendre une dague et de se tenir prête à l'affrontement, pour dissuader le meurtrier de Lios de leur réserver, à elle et à Jamère, le même sort. Elle scruta attentivement les bois, écoutant attentivement le moindre bruit qu'elle percevait mais tout ce qu'elle parvint à percevoir était son compagnon entrain de quitter les lieux. Ils était seuls ? Cela n'avait aucun sens. La mercenaire n'avait pas entraîner la mort de l'homme et Jamère... Cet acte était des plus opposé à tout ce qu'il avait fait jusque là. La jeune femme se força à regarder le défunt tournant ainsi le dos à une menace potentielle. Tout ses sens en alerte, elle restait attentive à tout ce qui aurait put l'avertir d'un danger. Elle posa les yeux sur l'arme et immédiatement une chose la frappa. Le poignard n'avait rien d’exceptionnelle toutefois, elle le reconnut immédiatement. C'était l'arme dont elle s'était servie pour interroger Lios. Ainsi le mercenaire avait dut la lancer tel un projectile mortel. La blonde ne lui savait pas de tel talent, à cet distance il n'était guère aisé de réaliser pareil prodige. A présent, elle était seule avec le cadavre. Elle n'avait pas cherché à retenir Jamère, pensant qu'il avait besoin d'être seul après les récents événement. Et puis peut être ne voulait il pas de la compagnie et du réconfort de la jeune femme. Il avait eût l'air de la considérer responsable de tout ses maux. En cela, son plan avait été un véritable succès. Un sourire amère vint se déposer sur le visage de Meïlhor, elle avait sans doute tout gâcher de ce qui commençait à naître entre eux. Mais tout du moins le jeune homme pourrait encore se regarder en face et vivre comme il l'entendait. Pour la mercenaire cela était une consolation bien suffisante. Avec un amusement teinté de tristesse, elle remarqua que c'était alors la première fois qu'elle faisait passer un individu avant elle même. Malheureusement c'était également l'inauguration pour elle d'un sentiment d'une telle intensité. Elle se sentait atrocement seule, triste et accablé. Elle venait de perdre Jamère et le reste n’importait que peu. Néanmoins Meï n'était pas âme à se morfondre. Elle fustigea donc intérieurement les dieux de l'avoir lié à quelqu'un. Leur sens de l'humour était pensait elle des plus douteux, elle s'estimait bien plus heureuse lorsqu'elle ne se souciait que de son propre bonheur. Elle refusait de se laisser aller à la contemplation de sa douleur. Mais était ce la sienne ou celle de Jamère ? Elle se gourmanda à nouveau, elle devait trouver une nouvelle tâche ou concentrer toute son attention pour ne pas faire l'état des pertes qu'elle avait subit cette nuit. Lors de leur dernière entrevue, Lios était avec un jeune homme, son apprenti semblait-il. Peut être le chercherait il. Sil il le trouvait, ou si quiconque d'autre tombait sur le malandrin, l'individu pourrait probablement remonter jusqu'au mercenaire. Il fallait donc dissimuler le corps pour protéger Jamère. Elle entreprit de creuser une tombe de fortune. La tâche ne fit pas une mince à faire car pour tout outil la blonde ne possédait qu'un poignard, cela lui pris donc plusieurs heure. Elle s'écorcha alors copieusement les mains et les avants bras avec les racines, cailloux et autre objets qu'elle déterrait lors de son ouvrage. En outre, tout ses ongles était cassés et elle faisait désormais bien peine à voir.
Pour se donner du baume au cœur, elle jurait copieusement contre les dieux, le destin, l'existence et tout ce qui avait contribué à la mettre dans cette situation. Mais en vérité, cette tâche lui occupait aussi bien l'esprit que les mains et cela était des plus salutaire à ce moment précis. Lorsque sa besogne fut accompli, elle entrepris de traîner le corps de Lios dans sa nouvelle demeure. Là encore l'exercice ne fut pas des plus simple. L'homme n'était guère d'une stature imposante mais Mei n'avait jamais brillé par une force physique importante. Elle fit donc de nombreuses pauses avant de parvenir à jeter Lios dans la tombe sans la moindre douceur. Ceci fait, elle termina donc son office en recouvrant le corps de terre. Le temps s'écoulait plus vite qu'elle ne l'aurait crue et elle ne parvenait guère à savoir exactement combien de temps elle mit à enterrer la corps du malfrat. Toutefois, une fois son travail accompli elle s'en alla sans un regard en arrière, cherchant un point d'eau pour retrouver figure humaine, avant de se rendre dans une auberge pour y passer la nuit. Son corps était trop endolori pour qu'elle ai envie de passer la nuit en foret.  
Anonymous
Invité
Invité
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Page 1 sur 1

 :: Hors Jeux :: Dix-septième génération
Sauter vers :