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Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse...

Invité
Sam 25 Juin 2016, 00:02
Durant une nuit fraîche, 1255.



Qu’elle merde, sincèrement. Izékielle n’étais vraiment pas du genre à se prendre une cuite, mais ce soir, elle le faisait. Seule sur la plage, elle observait l’horizon en maugréant sur sa situation ennuyante dans l’Empire. Soit, une situation qui ne lui convenait pas du tout et qui la plaçait dans une position désagréable. Elle pestait contre Ryan qui l’avait finalement mise au pied du mur en lui exigeant ses recueils durant ce souper qu’ils venaient d’avoir quelques heures plus tôt. Elle savait qu'il l'avait convoqué pour cela. Ce qui était justifiable, depuis le temps qu’elle devait les lui remettre… Ce qu’elle avait eu l’audace de lui refuser une seconde fois, ce soir. Il avait usé de sa magie sur elle, mais heureusement, elle avait su résister pour la simple et bonne raison qu’il avait fait l’erreur de la toucher. Une bête erreur qu'elle ne l'aurait pas cru capable de faire, sachant son pouvoir. D’un autre côté, si ce n’avait pas été de cela, elle aurait sans doute tombé dans le panneau, acquissent à ses quatre volonté, telle une esclave. Chose qu’elle n’était pas. Non. Et puis bon, elle avait déjà résisté à son pouvoir, mais c’était plutôt difficile et elle préférait ne pas faire partie de ses victimes. Ryan savait ce faire convainquant et il était probablement le seul dans l'Empire qu'elle savait qu'il valait mieux ne pas contrarier vue sa position.

Il n’avait certes pas apprécié la chose et elle c’était placer dans une position plutôt délicate maintenant vis-à-vis de l'Empereur. Elle savait qu’il n’en resterait pas là et il fallait avouer que pour une des rares fois de sa vie, elle appréhendait un peu la suite des évènements, car cela ne serait pas agréable pour elle, elle le savait. Sa réaction de finir la soirée en entamant en ce moment une seconde bouteille seule n’étais vraiment, mais vraiment pas une décision intelligente et elle le savait sa aussi. C’est pourquoi elle calla son verre et poussa un long soupir irrité, lançant sa coupe le plus loin possible devant elle. Elle finit par baissé le regard et eu un rire pour elle-même. Un rire plutôt découragée. C’est la bouteille qu’elle aurait dû lancer, et la troisième, qui se trouvait à choir sur le sable, encore fermé et non simplement le verre, qui ne lui servait pas à grand-chose. Ce n’étais pas comme si elle ne boirait plus rien que parce-qu’elle avait lancé un verre. Elle prit même une gorgée pour confirmer ses propres pensés.

Le bon côté des choses, c’est qu’elle n’était pas présentement dans un cachot à y moisir. Cela aurait été dommage, car elle n’aurait pas accepté un tel affront et aurait plutôt mal réagis, empirant sa situation. Ryan aurait pu le faire et il fut assez clair dans ses sous-entendus, mais il se trompait sur une chose : Il n’avait aucun droit sur elle. La seule raison pour laquelle il ne l’avait pas enfermé pour ce refus, c’était probablement car il voulait sincèrement ces recueils et sa coopération et qu’il savait qu’il n’aurait plus la moindre chance s’il la traitait de la sorte. Que si tel était le cas, ce serait littéralement la guerre entre elle et… L’Empire. Elle n’avait pas énormément de chance, sincèrement. Elle avait une très bonne idée des ressources de Ryan et elle n’avait pas trop envie de les découvrir à ses dépens. Il l’avait un peu secoué, mentalement parlant afin de la remettre un peu à sa place et lui faire réaliser la gravité de la situation dans laquelle elle se trouvait et serait. Elle devrait coopérée volontairement. Si tel n’étais pas le cas, alors elle serait jugée comme une traitresse pour l’Empire, car elle nuisait à sa sécurité et son avancement et elle perdrait en un claquement de doigt tout ce qu’elle avait mérité durant ces années sur Irianeth. Elle n’aurait que le simple titre de prisonnière jusqu’à ce qu’on lui arrache tout. Complètement tout.

Elle avait deux jours pour réfléchir, tout en ayant eu la charmante suggestion de ne pas chercher à quitter Irianeth d’ici là. De toute façon, où aurait-elle pu bien aller? Sur Enkidiev, oui, mais où? Elle jouait, songeuse avec la chaine autour de son cou. Elle la portait depuis ce rêve qui n’en avait pas été un, cette histoire d’épée maudite sans queue ni tête. Elle avait offert le médaillons à Danaëll non par gentillesse, mais comme cadeau de consolation, pour lui rappeler à quel point il avait été prêt du but, mais qu’il avait perdu, échoué, comme il le faisait toujours. Évidemment, elle ne lui avait rien dit en le lui offrant, il était bien trop mal en point émotionnellement à cet instant. Rien que le voir serait suffisant pour lui rappeler cette histoire. Et dire qu’ils avaient été alliés dans cette aventure… Elle, elle avait  gardé la chaîne rien que parce-qu’elle aimait les maillons de celles-ci et qu’elle avait choisi de la garder et s’en servir pour y accrocher d’autres babioles.

Bref, elle leva la tête et perdit légèrement l’équilibre, se laissant mollement tomber sur le dos et observé les étoiles tant qu’elle pouvait encore le faire. Pustule était bien entendu avec elle, quelque part. Il c’était éloigné pour chasser quelque chose sans doute. Elle était donc complètement seule et pouvait se permettre ce genre de… Découragement. Elle sondait les environs, rien que pour s’assurer de ne pas se faire surprendre par quoi ou qui que ce soit. Elle était tout de même sur Irianeth, seule et complètement bourrée. Ce serait bête de se faire prendre par surprise et tuer ou pire encore, paraître faible. Elle devait être pathétique à voir, sincèrement et cela la répugnait elle-même, rien que d’y pensée.

Après un moment, elle se redressa sur ses coudes et agrippa la bouteille qu’elle avait enfoncé dans le sable afin de la faire tenir et pris quelques gorgée. C’était la première fois que ses sens étaient aussi engourdis. Elle aurait pu le faire dans ses appartements, mais elle craignait que Ryan change d’avis et revienne à la charge. Ici, elle était tranquille, du moins... Elle était loin de tout le monde et pouvait profiter de la brise. La nuit était fraiche et elle aurait dû se prendre quelque chose pour se couvrir, mais elle avait quitté rapidement et rageusement la Forteresse qui lui avait donné cette sensation désagréable et soudaine d’étouffer. Sa peau était glacée et plus pâle qu’à l’habitude à cause de la température, mais elle n’avait pas vraiment froid malgré sa robe mince. Elle ne le ressentait pas. Elle n’avait pas envie de deviner l’heure, mais selon la position de la Lune, il était tard et la Forteresse était sans doute bien endormie. Paisible, tout le contraire d’elle en ce moment.

Elle pensait à son père. S’il n’avait pas attaqué Argent, Ryan l’aurait laissé tranquille, mais non. Elle ne pouvait pas lui en vouloir. Elle connaissait ses raisons et ce n’étais sincèrement qu’une question de temps avant que cette situation délicate pour elle apparaisse réellement. Elle l’avait toujours sue qu’un jour ou l’autre cela viendrait et pourtant, elle n’avait aucun plan, car il était difficile de prévoir comment le tout ce déroulerait. Elle s’y était aussi attendu après son refus de coopéré avec la Chevalière Amélia. Elle lui en voulait tout de même, même si celle-ci ne faisait que son travail. Si elle voulait que la Sorcière lui donne des informations, elle s’y prenait visiblement très mal. Dans tous les cas, cette histoire aurait fini par se rendre jusqu’à Pikay et le résultat aurait été le même. Elle le savait, mais bon. Cela avait été plus rapide, rien qu’à cause de cette satanée coquine petite curieuse. Elle détestait cette sensation de ressentir un étau invisible se refermé sur elle. Et son apprentie? Ah oui, c’était pour ça qu’elle n’était pas allée prendre une cuite dans ses appartements, entre autre. Elle était bien trop orgueilleuse pour laisser Smile la voir ainsi, pour laisser quiconque la voir ainsi, soit, un peu démunie par la situation, bien que son visage ne laissait rien paraître, même étant seule. Son esprit était bien assez suffisamment affecté par cette histoire, supporté la présence de quelqu’un prêt d’elle aurait été trop lui demandé en plus. Cette histoire la grugeait bien trop de l’intérieur pour faire quoi que ce soit d’autre que d’être assise ici à boire, fêter sa… Probable avant dernière nuit de liberté. À moins qu’elle ait une illumination quelconque ou fuit Irianeth…

Elle prit encore quelques gorgées. Elle leva la bouteille devant son visage pour en avisé le contenu. Il en restait moins que la moitié. Elle voulait se rendre jusqu’où? Le coma éthylique lui semblait soudainement bien. Ne pensée à rien, ressemblé à n’importe quel humanoïde dépourvu de la moindre parcelle d’intelligence. Bon, d’accord, c’était impossible pour elle d’aller aussi bas en frôlant ainsi la perfection, mais quand même. Elle songeait à son père. Elle ne l’avait jamais déranger, mais ce soir, elle avait envie d’avoir peut-être des conseils. Que pensait-il de toute cette histoire, lui? Quel était son but, sincèrement, sur Irianeth? Son but, ici, sur ce monde mortel? Que devait-elle donc apprendre? C’était bien pour cela qu’elle y était, n’est-ce pas? Savait-il à quel point c’était difficile, en fait, de n’être qu’une forme d’arme pour les autres? Que devait-elle faire? Jouer les innocentes? Faire comme si, elle ne savait plus rien?... Quand est-ce qu’elle aurait le droit de mourir et d’aller ailleurs? Ce monde la dégoûtait et l’ennuyait. Si ce n’étais pas de Pustule, des autres monstres, rien ne lui donnait envie, ici. Ce soir, il y avait le vin.

Le vin avait donné une teinte mauve à ses lèvres, trahissant la quantité qu’elle avait consommée. Elle était en train de se demandé combien de temps elle pourrait garder la tête sous l’eau avant de sentir ses sens s’engourdir d’avantage. Comment ces idiots d’humains faisaient pour tout oubliés l’espace d’un instant? Elle n’aimait pas se sentir tracassé et impuissante. Il devait bien y avoir une solution.

- Les cavernes les plus profondes ne peuvent être aperçues par les yeux qui voient, car elles recèlent d’étranges et terrifiantes merveilles. Maudite soit la terre où les pensées mortes revivent sous des formes étranges, et damné soit l’esprit qui ne contient aucune chair…

Elle poussa un soupir et pris une gorgée.

-…Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse…

Elle laissa sa phrase en suspens. Elle avait murmuré si bas, que personne n’aurait pu l’entendre. Le son des vagues contre la plage était bien plus fort. Elle se raidit un peu puisqu’elle capta une présence, malgré ses sens magiques engourdie. Elle n’était pas bien loin et s’approchait. Elle poussa un soupir irrité. Elle avait envie d’être seule. D’être pathétique ce soir et pour cela, elle devait être seule.

-Ce bout de plage est occupé. Merci d’aller là-bas, là-bas ou encore là-bas, mais pas ici.

Sa voix était froide et cassante, légèrement embrumée par l’alcool, mais sans plus. Elle avait pointé quelques endroits plus loin avec sa bouteille légèrement maladroitement, qu’elle rapporta à ses lèvres sans prendre la peine de se retourner vers la personne qui venait la déranger alors qu’elle devait réfléchir, malgré son esprit embrouillé. Parler à son père. Lui demandé conseil. Pas question qu’on la voit dans un état lamentable du genre, bien qu’elle n’avait rien de lamentable. Elle était simplement bourrée, mais pour elle, c’était suffisant.
Anonymous
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Dim 06 Nov 2016, 22:32
Seul dans sa chambre, Danaël s’était perdu dans la contemplation de son armure. Il y avait bien longtemps qu’il n’avait pas revêtu son armure de chevalier. La reluisante cuirasse de l’ordre lui renvoyait un reflet bien peu digne d’un chevalier. Hagard, les cheveux en bataille et arborant une barbe de quelques jours, il aurait été incapable d’être vu en présence de qui que ce soit d’important. Une odeur rance de sueur lui collait à la peau, preuve irréfutable des cauchemars qu’il ne cessait de faire et qui le laissaient en nage et haletant, seul dans la pénombre. Il contempla son image durant de longues minutes, incapable d’en venir à la conclusion pourtant évidente. Il s’était, depuis le rêve mystique, efforcé d’emprisonner cette expérience dans un coin de son esprit et de continuer sa vie le plus normalement possible. Il avait tenté de couvrir les cicatrices que l’arme lui avait laissées en labourant ses pensées, en vain. Il se serait adressé à sa réverbération pour tenter de se justifier et lui expliquer la raison d’une telle apparence, mais il en était incapable. Il ne lui venait aucun mot à la bouche, simplement le goût de la bile.

En se remémorant cette sensation acide dans sa gorge, il eut un haut-le-cœur et faillit souiller sa chambre de nouveau. Ce réflexe nauséeux ne fut qu’un autre des symptômes lui rappelant sa présente condition. Il sentit ses maigres défenses céder de nouveau et le désespoir déferla en lui, comme il l’avait fait tant de fois auparavant. Impuissant face à cette vague émotionnelle, il renversa le présentoir où se trouvait son armure. La chute du mobilier causa un vacarme épouvantable qui ne manqua probablement pas d’alerter les habitants environnants du château, mais ils avaient fini par s’habituer aux crises du chevalier. Il se laissa tomber sur son lit en crispant la mâchoire pour tenter de retenir les sanglots devenus trop fréquents à son goût. Il ne s’agissait pas d’une affaire quotidienne, loin de là. Il pouvait se dérouler des jours sans qu’il ne soit assailli par les spectres du passé. Ce qu’il était venu à redouter, c’était les souvenirs ressurgissant sans crier gare. Ces moments étaient les pires.

Lorsqu’il était en proie à ces tourments, c’était comme si tout devenait soudainement recouvert d’un voile sombre. Les voix reprenaient vie et l’interpellaient, les murmures emplissaient sa tête et il était incapable de s’en débarrasser. Il revivait son impuissance, il avait l’impression d’être immergé dans les eaux noires de la caverne et de lentement se noyer. Des frissons parcouraient son échine et il était alors l’être le plus misérable qui soit, indigne d’être un chevalier. Les voix ne le laissaient pas tranquille. Il était conscient qu’elles appartenaient à l’artéfact maudit, ou quelque chose du genre, mais il était incapable de leur échapper. Lorsqu’elles se manifestaient, elles lui semblaient si réelles qu’il en avait le souffle coupé à chaque fois. Danaël redoutait constamment la prochaine manifestation, sa vie en devenait insupportable.

Le chevalier s’accrocha à sa sanité vacillante le temps que la tempête se calme, puis se laissa tomber sur le dos. Il abandonna et se laissa être agité de sanglots silencieux durant de longues minutes. Danaël désirait toujours l’épée, la soif dévorante qui s’était emparée de lui n’avait toujours pas été étanchée par le pouvoir qu’il convoitait. Il savait pourtant l’objet hors de sa portée. Ce n’était qu’un mauvais souvenir, mais les marques qu’il lui avait laissées étaient bien réelles. Il soupira et se releva pour se diriger vers une bassine remplie d’eau, dans un coin de sa chambre. Il s’en aspergea le visage et attendit que l’onde se stabilise. Elle lui renvoya le même reflet désolant que l’armure. Il soupira, résigné.

Il sortit de sa chambre et se dirigea vers les bains. L’eau chaude le débarrassa de la crasse accumulée et un serviteur lui apporta de quoi se raser. La lame caressa son visage et en retira toute pilosité indésirable. Une fois lavé, il se laissa quelques minutes pour profiter de la chaleur de l’endroit, puis sortit. Il retourna dans ses appartements et enfila l’une de ses dernières tuniques propres. Une fois cela fait, il se dit qu’il devait déjà ressembler davantage au chevalier qu’il était. Cette idée le fit sourire et il se pencha pour attraper son armure. La cuirasse était agréablement lourde, donnant l’impression qu’elle était impénétrable. Il ne la portait jamais, sauf lors des événements de l’ordre. À quand remontait la dernière fois où il l’avait enfilée ? Impossible à dire. Il ceignit aussi son épée à sa taille. La lame lui était beaucoup plus familière, puisqu’il l’avait souvent portée. Elle était devenue, en quelque sorte, sa compagne. Rares étaient les fois où il s’en était défait. Ainsi paré, il ressemblait au chevalier qu’il n’avait pas été depuis de nombreuses années. Cette idée lui arracha un sourire. Son arrogance ne s’était jamais vraiment tarie, et il se savait imposant, ainsi accoutré.

Il sortit encore une fois, mais d’une manière bien différente. Cette fois, sa stature était imposante. Il se tenait droit, le menton relevé et le regard perçant. Les habitants de rang inférieur qu’il croisa s’écartèrent tous de son chemin avec une once de respect ou de crainte alors qu’il prenait la direction de l’extérieur. La raison de cette destination était des plus simples; Danaël avait bien besoin d’air frais et la nuit était douce, alors pourquoi ne pas en profiter ? Et puis… Il y aurait peut-être autre chose, qui sait ? Il s’extirpa de la forteresse noire et inspira profondément en fermant les yeux. Cela devait faire plusieurs jours qu’il n’avait pas mis le nez dehors. Ce n’était pas désagréable. Surtout heureux de pouvoir profiter d’un moment de paix intérieure, il fit cap vers la plage.

Le bruit des vagues se brisant sur le rivage le dit sourire. C’était apaisant, beaucoup plus apaisant que le silence oppressant de sa chambre. Oui, c’était un bel endroit, c’était l’endroit idéal où se trouver, ce soir. Il sourit et décida d’allonger un peu sa promenade, cherchant à se rendre plus loin sur la plage. La mer reflétait les étoiles et on ne pouvait la distinguer du ciel, à l’horizon. C’était comme si ciel et mer fusionnaient afin de donner l’illusion d’un néant infini. Soupir. Paix d’esprit temporaire.

Et il l’entendit. La sorcière, l’horrible gamine qui n’en était plus vraiment une. Elle était toujours la même femme désagréable et asociale. Elle avait la même voix froide, dénuée d’émotions. Une voix tellement agréable portée par un ton si désagréable. C’en était attristant. Mais le chevalier ne lui obéit pas. Il ne lui laissa pas son bout de plage et se dirigea plutôt vers elle d’un pas tranquille. Quand elle finit par apparaître dans l’obscurité, il resta légèrement surpris. Elle était assise dans le sable, une bouteille de vin vissée aux lèvres. Pas besoin d’être un génie pour voir qu’elle l’avait déjà bien entamée et qu’elle était déjà éméchée. Il attendit qu’elle la repose. Comme à son habitude, elle portait une mince robe qui dévoilait furtivement ses formes devenues plus attrayantes avec le temps. Il vint se placer à quelques pas d’elle et la contempla. Jamais n’avait-elle semblé dans un état si… lamentable. Lui, pour sa part, était vêtu en véritable chevalier. Cette idée le fit sourire intérieurement.

« Bonsoir, Izékielle. »

Il resta debout un instant encore. S’en souviendrait-elle ? Il ne lui avait pas adressé la parole depuis si longtemps, il avait perdu la notion du temps.

« Tu sembles bien humaine, ce soir. Et tracassée. »

Il vint s’asseoir non loin d’elle, un sourire en coin. Qu’est-ce qui pouvait bien l’affecter au point de boire autant ? Il ne l’avait jamais vu ivre à ce point, les choses devaient être bien graves pour qu’elle s’engourdisse autant. Il la fixa, curieux, comme s’il cherchait à percevoir ce qui clochait au fond de la sorcière. Pourquoi était-elle ainsi ? Ce n’était probablement pas pour les mêmes raisons que lui. Non, il avait lui-même compris que l’alcool ne l’aidait en rien et que la quantité nécessaire pour apaiser son esprit était beaucoup trop nocive. Mais qu’avait-elle ? Il la regarda, honnêtement préoccupé par son état. Ce soir, il n’avait pas envie de l’affronter. Il sentait que quelque chose d’important pouvait se tramer. De toute façon, il n’en n’aurait lui-même probablement pas la force. Déjà, son regard perdait de son éclat et il sentait sombrer à nouveau dans le désespoir. Non, ce soir il avait besoin d’un peu de calme avant la prochaine tempête. S’il était capable de continuer à vivre ainsi jusqu’à cette prochaine tempête, ceci étant dit.

« Veux-tu m’en parler ? »

C’était peut-être la première et la dernière fois qu’il ne lui sautait pas à la gorge, mais il avait l’étrange envie de savoir qui était donc cette Izékielle lorsqu’elle n’était pas animée de son inétanchable soif de sang.
Anonymous
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Lun 07 Nov 2016, 12:15
Elle sentie son irritation augmenté alors que les pas de cet intrus se rapprochaient. Ainsi, on avait décidé de faire fit de ses mots et de continuer à s’avancer vers elle. Il y avait maintenant deux options. Soit il était sourd, soit il était suicidaire. Même dans cet état, elle pourrait amèrement faire regretter à cet impudent sa surdité ou sa témérité et même les deux s’il le fallait. Il n’avait aucune excuse valable selon elle. Elle prit une autre gorgée tout en se redressant en position assise et, sans même prendre la peine de se retourner, ce contenta de sonder ce visiteur impromptu ne serait-ce que pour connaître son identité.

Qu’elle ne fut pas sa surprise de reconnaître l’énergie de Danaël et celui-ci s’arrêta tout prêt d’elle. Elle ne leva pas la tête vers lui et déposa un peu rageusement sa bouteille entre ses cuisses. Il ne manquait plus que lui pour couronner sa magnifique soirée. Que faisait-il ici si tard dans la nuit, d’ailleurs? Était-il là sous ordre de l’Empereur afin de la ramener à la Forteresse et l’y enfermé, peut-être? Un sourire carnassier se dessina sur ses lèvres, mais il disparut bien aussitôt lorsque celui-ci pris la parole. Il semblait calme, trop calme. Qu’est-ce qu’il manigançait, celui-là? Elle ne lui répondit pas. Elle n’avait pas envie. Son silence en dirait long, non? Elle pouvait sentir son regard sur elle, comme s’il attendait quelque chose, mais quoi donc? Elle voulait qu’il parte. Elle était sûr qu’il l’avait entendu quelques secondes plus tôt, alors que faisait-il là?

Il ouvrit encore la bouche. Ses paroles l’agacèrent au plus au point. Il faisait exprès c’était évident. Lui et son obsession d’humanité. Ce qu’il pouvait être énervant. Il avait la sienne, n’étais-ce pas suffisant? Il finit par s’assoir prêt d’elle. Elle daigna enfin le regarder, non sans lui jeter un regard noir, sauvage, ses pupilles turquoise reflétant la lune de manière lugubre. Tracassée? Elle? Mais qu’il était un fin observateur, ce cher Danaël dans son armure de Chevalier étincelante. Était-il en service? Pourquoi la portait-il alors? Sans doute pour se faire remarquer, pour avoir l’impression d’être quelqu’un qu’il n’était pas, comme d’habitude quoi.

Elle finit par détourner le regard. N’ont pas parce-qu’elle ne pouvait supporter le siens, mais parce-qu’elle avait mieux à faire. Comme boire, fixer l’horizon et se laissé aller à sa vulnérabilité temporaire et pour ça, il devait partir. C’était primordial. Elle n’y arriverait pas sans ça. Il la regardait toujours. Il la fixait. Il devait sans doute jubiler intérieurement de la voir ainsi. Ce ne pouvait qu’être ça. Elle poussa un soupir irrité et pris une autre gorgée de sa bouteille pour la redéposer ensuite au même endroit. Elle ne devait pas perdre le rythme, c’était sans doute important.

-Va-t-en.

Mots simples. Facile à comprendre, même pour un idiot comme lui. Ils ne c’étaient pas vue depuis longtemps et cela lui avait convenu parfaitement. Évidemment, il ne bougea pas. Évidemment, l’agacement était toujours présent, mais une pointe de curiosité commençait à effleurer son esprit et rien que pour ça, elle lui en voulait encore plus. Elle se demanda un instant ce qu’il devenait. Pas parce-qu’elle se souciait de lui au contraire, mais pour avoir un meilleure angle d’attaque sur sa personne dès que l’occasion ce pointerais le bout du nez. À première vue, il semblait avoir bonne mine, mais la Sorcière savait que cela n’était qu’un subterfuge. Elle connaissait la noirceur, même celle de l’âme et elle savait la reconnaître d’un simple regard. Danaël en était atteint depuis cette histoire d’Épée et elle était persuadée que cela n’allait pas de mieux en mieux. Le fond de ses prunelles le trahissait.

Il lui demanda ensuite si elle voulait en parler. Cette fois-ci, elle lui jeta un regard perplexe, dégoûté. Elle? Se confier? À lui? Était-il tombé sur la tête? Elle était peut-être légèrement affectée… Ou peut-être un peu plus, mais de là à ce confier et à lui de surcroit… Elle atteindrait le coma éthylique bien avant. Cela lui avait déjà fallu environs une bouteille et demie pour piler sur son orgueil et invoquer son père. Alors lui... Cela n’avait tellement pas de sens, qu’elle eut un bref rire. Un peu moqueur, il fallait bien tout de même. Danaël n’étais pas un farceur, il était simplement stupide.

-Dis-moi plutôt pourquoi tu portes ton armure à cette heure si tardive et si loin des villages pour montrer ta si prestigieuse personne. Il n’y a que moi ici. Tu es en service?...

Oui, voilà. Redirigé les questions vers lui. Enfin, ce n’étais pas totalement les mêmes, mais bon. Elle voulait surtout savoir une chose, lui renvoyant une insulte par la même occasion. La seule raison logique qui lui venait en tête du fait que le Chevalier n’avait pas déjà tenté de l’électrocuté ou de l’étrangler, était s’il était venue de la part de l’Empereur, qui la voulait vivante aux dernières nouvelles. Elle avait trouvé ça louche d’ailleurs, qu’il ne l’enferme pas question de l’aider à réfléchir. Et connaissant suffisamment Ryan pour savoir qu’il pourrait prendre un malin plaisir à lui faire regretter son affront, celui-ci ne se serait pas gêner pour demander à la seule personne qui se ferait le plus grand bonheur du monde à s’exécuté pour le plaisir de la voir forcé à lui ‘’obéir’’. Le problème, c’est que si tel était le cas, elle ne laisserait jamais ni l’Empereur lui-même, ni Danaël, encore moins, l’humilier de la sorte.

Elle remonta le tissus de sa robe qui avait glissé le long de son épaule lorsqu’elle c’était redressé plus tôt, dévoilant son ossature frêle. Ce n’était pas comme si cela pouvait vraiment l’empêcher de trouver que la brise était un peu fraiche par moment, mais elle ne s’en souciait pas outre mesure. Le froid qu’elle ressentait avait quelque chose d’agréable et de réconfortant. Cela l’aidait aussi à se faire violence pour ne pas vaciller, même assise. Le blond semblait la regarder encore. Elle se dit que puisqu’il semblait avoir décidé de rester –Ou de la ramener de gré ou de force avec lui-, que rien ne l’empêchais de jouer un peu avec lui. Elle commencerait alors lentement. Discrètement. Et elle ne se gênerait pas.

Elle apporta sa main doucement vers sa gorge délicate pour tirer sur une chainette qui se rendait presqu’à son nombril sous sa robe et la sortir, lentement, la laissant briller sous la lune. Elle joua avec elle, comme si elle était un peu songeuse, la laissant glisser entre ses doigts, bien à la vue de Danaël. Cette chaîne aux maillons particulier, il saurait la reconnaître parmi milles et malgré tous les efforts qu’il prendrait pour ne pas le laissé paraître, elle savait que cela l’affecterais. Il était hors de question qu’elle soit la seule à se sentir vulnérable dans ce duo.

-Si tu es pour rester ici, alors rend toi utile et aide-moi à terminer ça.

Oui voilà. La chaîne, les souvenirs qui le frapperaient, puis, la tentation vers l’alcool. Elle lui avait pointé la bouteille neuve à côté d’elle du menton. Cela devrait le garder silencieux un bon moment ou mieux encore, le découragée suffisamment pour lui faire tourner les talons et partir de lui-même, comme si c’était son idée. Dans les deux cas, elle aurait ce qu’elle voulait. Soit son départ, soit le faire souffrir intérieurement. Sournoisement.
Anonymous
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Mar 08 Nov 2016, 01:53
Évidemment, elle était hostile à son égard. Rien de surprenant, considérant leur historique d’animosité commune. S’étaient-ils jamais bien entendus ? Depuis leur première rencontre, ça n’avait été qu’étincelles, entre eux. Leurs caractères étaient incompatibles à ce point, et rien n’aurait pu l’arranger. Il s’agissait de leur orgueil à tous les deux, orgueil qu’Izékielle elle-même ne serait jamais assez humble pour reconnaître. C’était peut-être le défaut principal de Danaël, mais Izékielle ne prêchait pas par l’exemple. Pourtant, il ne s’en alla pas pour autant. C’était probablement l’une des dernières occasions qu’il avait de lui parler, et bien que cette discussion n’ait pas été prévue à l’avance, il avait quand même envie de l’avoir. Lorsqu’il lui proposa de discuter, il ne put s’empêcher de s’amuser du regard dégoûté qu’elle lui lança. Oui, bien sûr, c’était tellement inattendu et hors personnage pour lui. Elle finit tout de même par rire après avoir tiré ses propres conclusions et il haussa les épaules.

« Non, je ne suis pas en service, pas ce soir. J’avais simplement envie de la porter. »

Il ne savait pas où aller avec ses explications, il ne voulait pas lui en dire trop. Où s’arrêter ? La sorcière n’avait pas à plonger au fond de son gouffre personnel, il n’était pas à l’aise avec cette idée. Parler, c’était bien, mais peut-être pas autant que ça. Il était incertain, du moins, pour l’instant. Il avait besoin de s’éclaircir les idées, de savoir ce qu’elle pouvait et devait entendre de sa part. Il lorgna un peu dans sa direction, contemplant sa chair qu’elle finit par couvrir un peu mieux avec sa mince robe. Profitant du fait que son regard était braqué sur elle, elle retira de son vêtement une chaîne assez familière pour le chevalier. Il l’avait déjà vue, il y a quelques années de cela. À l’époque, un médaillon y était attaché et, malgré lui, il en était devenu le propriétaire. C’était à cause de la sorcière, justement. Elle avait trouvé amusant de le tourmenter ainsi. Elle se serait esclaffée de délice si elle avait su qu’il avait gardé l’objet maudit, à défaut d’avoir pu obtenir l’épée.

Il se sentit subjugué par la chaîne et ce n’est que l’offre d’Izékielle de l’aider à boire qui le sortit de sa torpeur. Précédemment, il aurait refusé, mais puisqu’elle s’entêtait à l’agresser passivement avec la chaîne, il acquiesça et s’empara du vin. C’était un bon vin, mais il n’avait jamais aimé ce genre de boisson. Un peu ironique, considérant que c’était toujours en buvant du vin qu’il avait fini par être ivre. Il détourna le regard et but quelques gorgées avant de redéposer la bouteille dans le sable. Voilà qui l’aiderait peut-être un peu. Après tout, c’était lui qui avait envie de parler, pas elle. Il devait montrer l’exemple s’il avait envie qu’elle s’ouvre un peu à lui.

« Comme je disais, je ne suis pas en service. J’ai simplement eu envie de la porter, ce que je ne fais jamais. Et j’ai déjà montré ma prestigieuse personne, comme tu dis, à la forteresse. Maintenant, il n’y a plus que toi que je pourrais impressionner, mais les dragons risquent de devenir herbivores avant que ça n’arrive. Je ne me fais pas d’illusions. Ce soir, je suis simplement venu marcher un peu, ce n’est qu’un hasard si tu t’es retrouvée sur ma route, je me suis simplement dit que j’en profiterais pour venir te parler un peu. »

Le chevalier ne savait toujours pas si c’était une erreur d’être venu parler à Izékielle. Jusqu’à présent, rien de bon n’était ressorti de leurs interactions passées. Qu’est-ce qui le motivait donc, cette nuit ? Ce n’était pas les voix, elles s’étaient à nouveau tues. C’était plutôt l’idée qu’elles puissent revenir encore une fois. Il n’avait plus la force de l’endurer, il cherchait à s’échapper. L’image de la chaîne ne l’aidait donc en rien et il grimaça en la regardant à nouveau. C’était mesquin de la part de la sorcière, mais elle n’arrivait probablement pas à évaluer le degré de souffrance qu’elle lui infligeait en lui offrant le spectacle de cet artéfact maudit. N’ayant rien à perdre, il décida de l’aborder de front.

« Izékielle, peux-tu au moins cacher la chaîne ? Je ne suis pas d’humeur à jouer à ce genre de jeu, pas ce soir… Écoute, je sais que nos rapports n’ont pas toujours été des plus… agréables, mais cette fois j’espérais que ce soit légèrement différent. Juste pour ce soir. Range cette chaîne, par pitié. »

C’était probablement beaucoup trop désespéré pour son image de preux chevalier, mais il se sentait déjà défaillir à la vue de la chaîne, et il ne savait pas s’il pourrait l’endurer encore longtemps. Il but de nouveau en songeant que l’alcool prenait bien trop de temps à faire effet. L’alcool avait un goût âpre et il grimaça légèrement. C’était dégoûtant et il n’avait pas envie de boire. Soudain, il eut une idée et lui sourit.

« Mais tu ne m’as toujours pas répondu, et je ne compte pas tenir cette discussion tout seul. Parle-moi un peu, et je te donnerai un aperçu de la noirceur actuelle de mes pensées. Qu’en dis-tu ? Et je serai le seul juge de tes propos, alors sois honnête ou je ne te dirai rien ! »

Voilà qui était parfait. Il ne comptait pas la tromper en refusant de s’ouvrir à elle, mais il avait envie de savoir s’il était capable de suffisamment piquer sa curiosité pour qu’elle fasse quelque chose qu’elle n’avait probablement jamais fait jusqu’à présent. Et puis, ce n’était pas non plus son genre à lui, de se confier. Il ne l’avait jamais vraiment fait non plus, c’était… étrange et inconfortable, mais il en avait peut-être besoin. Ou c’était peut-être l’alcool qui commençait à faire effet.
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Mar 08 Nov 2016, 21:07
Elle aurait cru que ses réponses auraient un peu plus tardé que ça. Qu’elle lui avait cloué le bec pour un petit moment. Qu’elle pourrait encore un peu profiter de ce silence et de peut-être même, fermé les yeux quelques secondes et oublier sa présence à ses côtés. Si bien entendu, il ne tournait pas les talons et quittais, ce qui de plus en plus semblait ne pas être une options. Tant pis pour lui alors. Simplement envie de la porter? Soit, si cela pouvait tant lui faire plaisir. Au moins, il avait répondu à la question qui l’intéressait le plus pour le moment. En était-elle convaincue? Pas encore. Il lui en fallait plus pour enlever cette hypothèse de son esprit. Elle savait que Danaël pouvait donner dans la manipulation et le mensonge lui aussi.

Il sembla bien entendu filer droit dans ses filets. C’était presque trop facile. Elle pouvait sentir son regard vers ses doigts, plus précisément vers cette chaîne qui brillait d’un éclat léger, mais ô combien dévastant. Il resta figer ainsi un instant, puis, sous son offre qui ressemblait plutôt à un ordre, il s’empara du vin sans ajouter quoi que ce soit. Intérieurement, elle jubilait déjà un peu de le voir ainsi avoir du mal à détacher son regard de cette babiole. C’était si pathétique. Elle l’observa prendre sa gorgée et fit de même tout en y camouflant un sourire machiavélique et satisfait sur ses lèvres avant de la redéposer de nouveau. L’alcool avait clairement l’effet de la rendre plus expressive, elle avait réellement du mal à cacher son plaisir de le voir ainsi torturé.

Il finit par reprendre la parole. Izékielle l’écouta d’une oreille distraite. C’était elle, ou bien il se répétait? N’y faisant pas trop attention, elle écouta la suite en observant les vagues qui s’écrasaient sur la plage. Il avait raison sur un point, les Dragons deviendraient herbivores avant qu’il n’arrive à l’impressionner sur quoi que ce soit. À mesure qu’il parlait, elle avait cette impression étrange que quelque chose ne tournait pas rond avec lui ce soir. Du moins, plus que d’habitude. Est-ce que cela la dérangeait? Pas nécessairement, mais cela piquais un peu sa curiosité. En profiter pour venir lui parler? La seule fois où ils avaient communiqué sans réelle animosité c’était lors de cette histoire d’Épée, où il était littéralement en train de perdre la tête. Elle avait dû le secouer. Elle n’avait pas fait ça pour lui, au contraire. Elle voulait qu’il continue car il voulait tant l’avoir, cette épée et que les autres voulaient la détruire. C’était uniquement pour nourrir son propre désir d’être divertie par cette décadence. De la voir le détruire, lentement. Cherchait-il inconsciemment cette bouée qu’elle avait été? Elle espérait bien que non, elle espérait même qu’il était trop envahis à ce moment-là pour se rappeler de quoi que ce soit concernant son aid…

La coupant dans ses pensées, il lui demanda soudainement de cacher la chaîne avec laquelle elle jouait toujours et qui semblait tant attirer son regard et secouer ses démons. Elle finit enfin par le regarder de nouveau, un sourire en coin. Mesquin. Elle était en fait un peu surprise de sa réaction et elle trouvait cela plutôt amusant. Puis elle lui fit la moue brièvement. Il n’était pas d’humeur? Oh parce-qu’elle l’était, elle, de se faire ainsi ruiner sa séance de vulnérabilité? Visiblement, peut-être un peu avec la suite de ses propos. Elle n’était peut-être tout simplement pas faite pour ça, la vulnérabilité. Danaël semblait bien partie, alors pourquoi ne pas le laissé aller sur sa lancée? Après tout, sont attitude était étrange depuis le début et voilà qu’il la suppliait. Avait-elle bien entendu? Il devait bien souffrir pour lui demander chose pareille. Habituellement, les seules supplications auxquelles elle avait droit étaient après une petite séance de torture, ou une bonne frousse. C’était un peu flatteur, là, pour elle. Surtout venant de du Chevalier. Juste pour ce soir. Elle arqua un sourcil. Perplexe. Venait-il de lui demander une trêve? Elle n’était même pas sûre de savoir ce que c’était réellement. Ce mot ne faisait pas partie de son vocabulaire.

Il avait un peu réussis à piquer sa curiosité puisqu’elle le fixait déjà depuis un moment. Elle ne comptait pas cacher cette chaine. Plus elle le regardait, plus elle voyait cette noirceur, elle pouvait même presque la sentir. C’était agréable, elle aimait cela. Elle voulait continuer à le voir ainsi et encore plus. Il se tourna vers elle et lui sourit. Elle fronça aussitôt les sourcils. Il avait perdu la tête. Il reprit la parole. Non, elle ne comptait pas lui parler. Cette conviction fut ébranlée à peine au moment même où elle l’avait elle-même pensée. Elle ne savait pas si c’était l’alcool qui la rendait aussi facile à convaincre, mais cette offre lui parut aussitôt alléchante, mais elle désirait plus. Elle avait déjà aperçus de la noirceur de ses pensées, elle brillait à travers ses yeux. Elle voulait les savoir toutes entière. Et même plus. Elle voulait tout.

Elle resta immobile un instant. Signe qu’elle pesait visiblement les pours et les contres et prenait bien soins, durant ce temps, de rouler les maillons de la chaine entre ses doigts. Elle jeta un regard en coin vers Danaël. Elle avait envie de continuer, de ne faire qu’à sa tête, mais en même temps, elle était curieuse. Si elle n’avait pas vue cette étincelle sombre, elle n’aurait pas accepté. Mais elle l’avait vue et maintenant, elle la voulait. Elle finit par ranger la chaîne là où elle était précédemment, soit, hors de la vue du Chevalier. Presque instantanément, elle put voir le soulagement dans ses yeux. Juste pour ça, elle eut envie de la ressortir, mais elle se ravisa.

-Qu’est-ce que tu veux donc savoir?

En posant cette question, elle détourna le regard et en profita pour prendre une gorgée de sa bouteille. Elle se sentait un peu étourdis, juste à avoir levé la tête pour boire. Elle la redéposa. Il ne lui répondit pas, elle lui jeta donc un regard noir. Comment pouvait-elle deviner ce qu’il voulait s’il ne lui disait pas? Lui dire ce qui la tracassait? À lui? Elle soupira encore. Toujours irrité.

-Je crois bien que c’est le sang qui coule dans mes veines et mes… Allégeances qui me cause quelques soucis…

Bon. Voilà. Ce n’était pas si difficile. Enfin oui, terriblement. Elle risqua un regard vers son interlocuteur, cela ne semblait pas suffisant. De toute façon, comment pourrait-il comprendre? Il était humain. Chevalier de surcroit. Son cerveau avait été modelé à la perfection pour considérer les paroles de ses supérieurs comme vrai, soit, l’Empereur. Il avait été aussi modelé pour être contre les monstres, contre la noirceur. C’était à causes de ces histoires, quand à la noirceur, sans doute instinctif, tout le contraire d’elle, qui la cherchait, s’y sentait bien. Comment pouvaient-ils alors se comprendre? Elle réfléchit encore un peu, aussi parce-que c’était difficile à extirper, presque douloureux. Assurément désagréable. Le bon côté des choses c’est qu’elle réalisait que même lorsqu’elle voulait peut-être parler, c’était difficile, quelque chose la bloquais. Alors sous la torture, il était évident qu’elle ne dirait rien. Elle songea à une façon différente d’apporté la chose.

-J’ai utilisé la magie de l’Empereur contre lui-même.

Elle ne se tourna pas pour voir sa réaction. Ce n’était pas cela qui lui était difficile à expliquer, mais tout le reste. Oui, elle avait persuadé l’Empereur de ne pas l’exécuté, grâce au pouvoir de celui-ci. Il ne l’avait pas senti. Son esprit avait tenté de résisté, tout comme le sien alors qu’il voulait appliquer sa force sur elle. Il lui avait alors donné un ultimatum. C’était mieux que rien.

-Et j’ai vu ce qu’il avait nouvellement à l’esprit. À propos de moi. À propos… Des monstres.

Elle lui jeta un bref regard.

-Et ce n’étais pas jolie.

Voilà. C’était tout ce qu’elle pouvait donner. Des détails? Il rêvait en couleur. Elle prit sa bouteille et en pris deux ou trois gorgée, elle ne savait plus trop.

-Et là j’essaie d’être lamentable pour ne pas mettre à feu et à sang la Forteresse toute entière. Content?

Il savait qu’elle le pourrait. À elle seule, bien sûr que non… Il ne lui suffisait que d’une simple… Petite… Demande… Enfin, le savait-il? S’il n’avait pas été trop en mauvais état lors de cette histoire d’Épée, il se souviendrait qu’elle n’avait eu aucun mal à contrôler des monstres magiques, sans âmes. Pouvait-il se faire une idée de ce qu’elle pouvait faire? Si seulement tout ceci ne retomberait pas sur la tête de Behemoth, elle ne se serait pas gêner.

-Ton tours.

Pas question qu’il n’ait la chance d’en savoir plus.
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Lun 05 Déc 2016, 01:09

Pouvoir converser de manière civilisée avec la sorcière était une expérience irréelle. Les fois où une telle chose s’était produite se comptaient sur les doigts d’une main. En soi, ce n’était pas vraiment une chose agréable. Ce qui était agréable, pourtant, c’était de ne pas être en situation conflictuelle. Juste de pouvoir s’exprimer un peu était aussi agréable. Ce moment de répit était apprécié. Danaël savait pourtant que cette brève trêve n’était que temporaire, que leurs querelles devraient reprendre indéfiniment. Cela lui convenait, il était même presque nostalgique de ces joutes verbales. Y aurait-il songé d’avantage qu’il aurait réalisé que la sorcière était l’une des rares personnes à le sortir de sa petite bulle de solitude, grâce à l’éternelle compétition qu’il y avait entre eux.

Son refus de cacher la chaîne ne le surprit pas. C’était là la sorcière qu’il connaissait. Il ne savait pas jusqu’à quel point elle pouvait être mesquine et perverse, mais elle devait grandement apprécier de le voir ainsi tourmenté par les fantômes de la grotte. Qu’en savait-elle, au juste ? Avait-elle seulement compris qu’il ne s’en était réellement jamais remis ? Ce n’était pas que son égo qui avait été affecté par cet échec, c’était tout son être. Il ressentait l’absence de l’épée dans sa tête, dans son cœur et même dans sa chair. C’était comme s’il était incomplet, impuissant. Un horrible sentiment. Il baissa les yeux, vaincu. Ce devait être la première fois qu’elle ne le voyait pas lever le menton bien haut. Il était simplement à bout de force.

Heureusement, elle se décida à lui parler de ses petits problèmes, lui épargnant la torture qu’était le fil de ses propres pensées. Il l’écouta passivement. Ainsi, son sang divin lui avait attiré des ennuis auprès de nul autre que l’Empereur en personne. Le chevalier ne connaissait que trop bien le caractère strict de son ancien maître et ne regrettait pas la proximité qu’ils avaient été obligés de partager jadis. Pourtant, qu’Izékielle elle-même soit ainsi en proie à une telle anxiété était presque amusant. Il ne tarda pas à apprendre que c’était parce qu’elle avait utilisé son maudit pouvoir contre Ryan. Inconsciente qu’elle était, n’avait-elle pas réfléchi un peu avant d’agir ? Il releva la tête pour lui jeter un regard perplexe. Elle avait réellement osé ? Son regard sévère lui fit comprendre que oui.

Elle lui rappela que ce pouvoir lui permettait aussi d’avoir un bref aperçu des pensées de celui sur lequel elle l’utilisait. Il resta interdit en comprenant qu’elle s’était aussi introduite dans les pensées du dirigeant de l’Empire. Aurait-elle pu faire quoi que ce soit de pire ? Qu’elle soit toujours vivante relevait du miracle. Mais peut-être faisait-elle partie du plan de l’Empereur concernant les monstres. Après tout, vue sa relation privilégiée avec ceux-ci, elle devait être l’élément clef du quelconque plan de son ancien maître. Enfin, tout cela expliquait son ivresse. Malgré ses pouvoirs, cependant, il doutait de sa capacité à prendre la forteresse d’assaut à elle seule. Elle n’était pas la seule sorcière du continent. À défaut d’être surpassée par qui que ce soit de seul, elle serait au moins incapable de se défaire d’un grand nombre d’êtres magiques.

Ainsi vint son tour de parler. Par où commencer ? C’était sa principale interrogation. Il n’avait pas envie de passer toute la soirée à faire part à Izékielle de ses émotions, et il doutait qu’elle perdrait patience avant la fin de son récit. Il n’avait pas vraiment le temps, non plus. Il finit par opter pour une alternative un peu plus simple, moins détaillée. Après tout, il n’avait besoin que de l’informer de ce qui le tourmentait. Allons, ça ne pouvait pas être bien difficile de lui donner un aperçu de ses ténèbres.

« Je n’ai pas l’audace de te faire promettre de ne pas me prendre pour un fou, c’est peut-être ce que j’ai fini par devenir. »

Il prit une pause, cherchant à percevoir les effets de l’alcool. Sentant un léger engourdissement dans son visage et un tout aussi léger étourdissement, il poursuivit.

« Tu te souviens probablement de l’épée et de tout ce qui s’est déroulé durant cette nuit ? Tu sais, ces voix, celles qui se trouvaient dans les profondeurs de la terre ? Elles nous tourmentaient tous, pernicieuse, au courant de toutes nos faiblesses et de nos peurs. Je croyais qu’elles cesseraient après que l’épée nous aient échappés, mais ce n’a pas été le cas. Je les entends toujours, de la même manière que je les entendais dans la grotte. Elles ne sont pas toujours présentes, non, mais elles ne me quittent vraiment jamais. Je ne peux que profiter d’une accalmie entre leurs passages. »

C’était peut-être une erreur de s’ouvrir à elle, mais il doutait qu’elle puisse faire quoi que ce soit qui empirerait la situation. Il était déjà aux tréfonds de l’abysse et il n’y avait rien qui puisse l’aider à en émerger.

« Au début, ça allait. J’avais la rage aux tripes, j’en voulais au monde entier de m’avoir privé de l’épée, de la puissance absolue, mais ça a fini par passer, les voix s’en sont assurées. Ça a été très progressif, trop progressif pour que je puisse m’en rendre compte. Ça a pris du temps, mais au fil des ans, elles m’ont pris tout ce qui faisait de moi ce que j’étais. C’est à peine si j’ai été actif en tant que chevalier, récemment. Je ne suis plus que l’ombre de moi-même. »

Il se décida à la regarder de nouveau, le regard plein de souffrance et de détresse.

« On ne s’attend pas à ce que la paisible rivière puisse creuser le roc, mais le résultat est bel et bien là. J’ai été usé par ces voix. Pire, j’ai été vaincu. Il n’y a pas un jour où je ne redoute pas leur manifestation. Mes journées sont planifiées de telle manière que je ne me trouve jamais vraiment entouré de qui que ce soit, au cas où je serais de nouveau assailli par ce mal. C’est épouvantable, je suis incapable de les ignorer, elles me connaissent trop bien, trop parfaitement. Mes craintes, mes faiblesses, tout. C’est indescriptible, mais je suis à leur merci. Impossible d’échapper à cette cacophonie de murmures de plus en plus intense. Après coup, je reste vidé de la moindre force, haletant et en sueur. C’est invivable c’est… »

Danaël redevint celui qu’elle avait connu jadis. Son regard redevint plus clair et il releva la tête, sa fierté retrouvée comme par enchantement. Par un improbable effort de volonté, il semblait de nouveau en pleine possession de ses capacités, malgré la noirceur presque imperceptible au fond de ses yeux.

« C’est pour cela que j’ai décidé de mettre un terme à cette malédiction pendant que je suis  capable d’être moi-même. Honnêtement, je m’étonne d’y arriver encore, mais je sens bien que ça ne sera pas toujours le cas. Je veux simplement être en paix, je ne veux plus de ces tourments. Voilà qui répond donc à ta question. C’est la raison pour laquelle je porte mon armure. Ce soir, je veux être le chevalier que j’ai pu être par le passé, je veux être Danaël d’Irianeth. Enfin… Je suis content d’avoir pu discuter un peu avec toi, mais il va falloir que j’y aille. »

Il se permit de lui lancer l'un de ses éternels sourires narquois.

« Tu t’es fourrée dans un sale pétrin et je ne serai pas là pour t’en sortir, cette fois. J’espère que tu sauras te débrouiller seule. »

Take me somewhere nice


Dernière édition par Danaël le Lun 05 Déc 2016, 22:37, édité 2 fois
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Lun 05 Déc 2016, 03:47
Elle espérait bien que cet effort en vaille la peine. Heureusement pour lui qu’elle pouvait ressentir toute cette obscurité émaner de lui. Sinon, il n’aurait été pas plus digne d’intérêt qu’avant, que les autres fois où elle c’était amusé avec lui à ses dépens. Là, il tenait simplement un bon point et étrangement, il ne se fit pas prier pour prendre la parole. Ce qui la surprise avant tout, fut le fait qu’il ne lui lance pas une réplique cinglante face à ses aveux. Elle l’observa avec intérêt. Il était réellement souffrant. Ce n’étais pas lui tout ça. Il n’espérait tout de même pas qu’elle dirait ou ferait quelque chose pour le rassuré là, non? Elle eut un air dégoûté.

Tout en prenant une nouvelle gorgée, elle l’écouta. Lui? Fou? Elle n’en avait rien à faire. Cependant, la suite des propos l’intéressèrent un peu plus. Il revenait enfin sur le sujet de cette fameuse épée. Izékielle était tout de même fière de savoir que ses impressions face au Chevalier ne l’avaient pas trompé. Cela l’avait bien plus rongé que ce qu’elle aurait pu espérer. Ce fut long et elle dû avouer ne pas avoir remarqué grand-chose. Après tout, ce n’étais tout de même pas comme s’ils se voyaient tous le temps, au contraire. Ils s’évitaient comme la peste. Ils se plaisaient à ce détesté.

Elle n’aurait jamais pu deviner que ces voix, par contre, le suivaient depuis tout ce temps. Elle y avait goûté elle aussi, bien moins férocement que la majorité, que Danaël surtout qui en avait été fortement affecté durant ce périple. Est-ce que cela avait un lien? Sans doute. Il était faible après tout. Elle se demanda un instant si les verts aussi en avaient été affectés. Après tout, ils ne valaient strictement rien. Quoi qu’il en soit, même si son discours l’ennuyait un peu, la détresse dans celui-ci la gardait intéressée. Surtout lorsqu’il avoua n’être plus que l’ombre de lui-même. Elle eut un bref sourire, satisfait, mais s’efforça de l’effacer aussitôt lorsqu’il avait relevé son regard vers elle. Celui-ci était empli de souffrance et de détresse. Tout comme lors des évènements à la grotte, avant qu’il ne perde presque la raison. Étais-ce à cet instant alors qu’il avait été affecté, à tout jamais?

Il continua. Vidé de la moindre force. C’était assez alléchant comme situation. Elle pouvait bien comprendre ses voix, d’aimer le hanté autant. Après tout, c’était-ce pas presque euphorique de sentir l’énergie d’un autre coulée dans la sienne? Agréable. C’était… Agréable de le voir ainsi. La noirceur de l’âme avait quelque chose de magnifique, de beau, de doux. Étais-ce dû à son amour des Ténèbres? Sans doute un peu. Dans ses yeux, elle pouvait percevoir l’ouverture de cet abysse qui s’ouvrait entre sa chair et son sang. Son âme, déchirée, totalement obscurcis. Elle comprit. Elle ne put s’empêcher un sourire. Il n’était pas carnassier cette fois, ni mesquin, mais satisfait. Après tout, c’était les ténèbres qui l’habitaient désormais.

Malheureusement, cela ne dura pas. Son regard changea. Elle perdit son sourire et fit une moue. Peu importe comment il pourrait interpréter cela. Elle s’en fichait. Cela n’avait pas d’importance. Cela n’en avait plus. Elle continua de le fixer dans les yeux, cherchant cette obscurité qu’elle réussit à retrouver, entre deux songes lucides, sans doute. Il se remit à parler. Elle aurait eu envie de le faire taire, mais ses propos furent d’un grand intérêt. Elle se mordit la lèvre lorsqu’il mentionna le fait qu’il voulait être, pour ce soir, le Chevalier qu’il avait été. Elle n’avait envie que de lui rappeler qu’il n’en avait jamais été un, mais à quoi bon? Il s’engouffrait seul, complètement seul et elle voulait profiter du spectacle. Elle y goûterait.

La paix. Cela avait tant de sens inconnu pour la Sorcière qu’elle ne pouvait sans doute, sincèrement, pas être en mesure de capté les sous-entendu de ce mot. Il coupa sec, lui disant qu’il devrait y aller. Oh ça, il en était hors de question. Il était à elle pour ce soir et personne d’autre. Pas même lui. Il finit par lui jeté finalement une réplique. Elle lui jeta aussitôt un regard noir qui se radoucis, chose assez exceptionnelle, voir terrifiante en soit, pour se pencher un peu vers lui afin de portée ses lèvres à l’une des oreilles du Chevalier.

-Je me débrouille très bien seule… Toi par contre on ne pourrait en dire autant…

Ses doigts frôlaient doucement la peau de l’avant-bras de Danaël, faisant de petits cercles délicat qui remontaient doucement jusqu’à son épaule. Son regard Turquoise apparus dans le sien. Peut-être n’avait-il pas remarqué qu’elle c’était furtivement glissé par-dessus lui, tenant de son autre main son armure, au cas où celui-ci compte lui résister ou lui échappé. Son idée étais faite. Il voulait la mort. Elle le prendrait. Il n’avait pas besoin de le demandé clairement. Elle le savait. Il n’y avait plus de retour en arrière, les griffes de ses ailles qui l’enveloppait pointaient vers lui, lui frôlant l’échine. Au moindre faux mouvement, elles lui transperceraient la nuque, là où son armure ne saurait le protéger.

-Vois le fond de l’Abysse, alors qu’il te regarde, que toute son attention est tournée vers toi…

Elle le sentait déjà ramollir. Son pouvoir prenait tout. Entièrement tout et ce, à une vitesse effrayante. Il ne résistait pas. Elle relâcha son armure et déposa son autre main sur sa joue, la frôlant avec une certaine appréciation, l’incitant au calme. Les paupières du Chevalier semblaient lourdes, alors qu’il se laissa doucement tombé sur le dos. Il était complètement à sa merci et cela la fit sourire, d’un sourire carnassier. Ses mains finirent par se joindre contre sa mâchoire. L’idée de lui briser la nuque lui passa à l’esprit, mais c’était trop rapide, elle aimait voir la mort quitté ses victimes. Il le savait. Elle le sentit se raidir sous elle. Il ouvrit vivement les yeux, sans doute comprenait-il, sentait-il sa vie lui échapper, son corps s’engourdir, l’air ne pas revenir suffisamment après chaque expiration. Un dernier combat instinctif contre le sommeil éternel, le cœur qui s’emballe, pour la dernière fois.

-Chuut… C’est normal. Détend toi. Tu verras, je ne te ferais pas mal, pas cette fois…

Sur ses mots, elle se pencha vers lui, puis l’embrassa tout simplement, comme pour prouver ses paroles, lui bloquant l’air de ses lèvres. Le goût de celles-ci la laissait de marbre. Elle se contenta de profité de son dernier souffle, de cette dernière vague de vie pleinement, alors qu’elle la sentait coulé à travers ses fines lèvres. C’était d’un délice. Puis il expira… Pour ne plus jamais chercher à reprendre le moindre souffle. Izékielle le relâcha presque aussitôt, redressant son torse, laissant glisser ses mains le long de sa cuirasse, un fin sourire entre les lèvres avisant cette enveloppe vide. Il n’y avait plus rien du Chevalier, qu’un abyme de chair et de sang. Figé.

Et elle, elle lui avait tout pris. Elle se sentait pleine d’énergie vitale, sans doute un peu trop, au diable son propre cœur qui s’emballais par ce trop-plein. Il reprit contenance après quelques secondes. Son regard parcourus un instant sa main, puis son bras alors que des éclairs le parcourait, puis, elle cessa net le pouvoir, le faisant disparaître en refermant sa paume.

-La seule chose qui soit dommage, c’est que je ne pourrais plus m’amusé avec ton pouvoir…

Sur ses mots, elle se rassit sur le sable à ses côtés et termina sa bouteille d’une traite. Peut-être à sa santé. Elle rapporta son regard sur lui, fixant un moment son regard vide. Opaque. Puis, un détail plus bas attira son attention. Plus précisément sous l’armure où un éclat timide reflétait sous les rayons lunaires. Y plongeant ses doigts avec curiosité, elle en retira cette fameuse broche qu’elle lui avait offerte lors de son échec à la Grotte afin de le lui rappelé, tout le reste de sa vie. Elle tapota son armure avec elle quelques coups, rapportant son regard vers l’horizon, songeuse, peut-être mélancolique? Puis, sans plus de cérémonie, elle se leva, quittant la plage. Laissant le vestige de l’ombre d’un Chevalier là, sans même se retourner. Les flots l’emporteraient d’ici quelques heures tout au plus alors que la marée montait doucement. Il n’y avait plus que lui et le silence entrecoupé du son des vagues, toujours plus prêt.




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