On ne cesse jamais d'apprendre [PV Izékielle]

Son premier voyage intercontinental! Cela faisait maintenant dix-huit mois que Smile s'entraînait auprès d'Izékielle. Elle n'avait peut-être pas acquis la grâce sublime de son maître, mais elle n'en était pas loin. Elle avait pris du poids, n'était plus malade physiquement à cause de la malnutrition en forêt, et parlait normalement. Si elle avait quelques lacunes en histoire, le reste se portait bien. Elle avait nettement amélioré ses capacités magiques - la santé aidant - et après quelques nombreux nouveaux pouvoirs auprès de la femme ailée. Malgré leurs quelques différentes - et quelques corrections sans doute bien méritées - elles s'entendaient relativement bien.

Il faut dire que la sorcière avait rapidement réalisé que son apprentie était instable émotionnellement parlant et que, malgré tous ses efforts, ça ne changerait pas. Elle passait d'une émotion à l'autre à une de ces vitesses...! Et elle n'avait pas la langue dans sa poche, elle disait tout ce qu'elle pensait, et maintenant qu'elle savait parlé, elle en pensait des choses! Elle continuait de traîner sur elle une pochette avec des graines, mais préférait nettement se servir de son environnement. Il serait un peu déplacé de faire ses trajets avec un arbre dans le dos... Bref!

Ainsi, Izékielle l'avait invité à poursuivre son entraînement outremer, en lui faisant découvrir certaines nouvelles choses. Leur premier arrêt fut à Zénor, où tout était si... si mort. Se tournant vers son maître, Analiani l'interrogea sur ce qui s'était passé ici, comment cela s'était passé, et pourquoi cela s'était passé ainsi... Parce que cela la désolait. « C'est quoi, les Ombres? » demanda-t-elle, affichant, une fois de plus, à quel point elle était inculte.

Un an et demi à ne pas quitter Irianeth à cause de son apprentie. Un an et demi à supporter jour après jour cette impression d’étaux qui se resserrait autour d’elle. Elle avait compris depuis un moment. Lui foutre un apprenti entre les pattes était une façon subtile de la garder coincé dans les environs. Hel devait sans doute être au courant de cette demande de Ryan concernant son recueil et de la réticence de la Sorcière. Peut-être même de sa potentielle rébellion. Il fallait être complètement stupide pour tomber dans son panneau et l’Empereur n’avait rien d’un homme stupide. Malheureusement dans ce cas-ci. C’était bien entendu une théorie, mais elle tenait trop la route pour que cela ne soit qu’une coïncidence. Pas à la quantité de Sorcier qu’il y avait. Après tout, on lui avait attribué Smile quelques jours après ‘’L’incident’’. Le pire, c’est qu’ils faisaient bien. Elle aurait tellement pu en finir rapidement avec son apprentie. Sa aurait été une magnifique façon de riposté. Pourtant et heureusement, Izékielle avait vue en cette petite sauvage un défi. Une façon de ce moqué de tout ceci.

Il n’était alors même pas question d’aller dans le village accompagné de Smile avant qu’elle ne sache bien se tenir. Heureusement, elle apprenait vite. Avait-elle vraiment le choix? Avec les exercices qu’elle lui donnait, certain oserait dire que cela s’apparentais à de la torture. Mais ce n’étais pas le cas. Si Izékielle voudrait torturer quelqu’un, se serait plus fatal que cela. Non. Elle voulait que son apprentie ce démarque et non parce-qu’elle se ridiculisait et la ridiculisait donc elle, par la même occasion. Smile n’avait pas droit à l’erreur et Izékielle s’organisais tout simplement pour qu’elle le comprenne très bien. L’instabilité émotionnelle de son apprentie ne dérangeait ni n’affectais en rien la Sorcière. Elle ne cherchait pas à la comprendre, elle avait bien plus important à faire que cela. Elle se fichait bien de ce que pouvait ressentir ou pensée son apprentie, pourvue qu’elle fasse ce qu’elle lui demandait et pour cela, au moins, les choses allaient plutôt bien, même si la patience d’Izékielle était parfois mise à l’épreuve au détriment de Smile.

Quoi qu’il en soit, Izékielle avait enfin décidé que son apprentie était suffisament acceptable pour pouvoir partir outremer avec elle. Bien entendu, elle savait bien qu’elle n’aurait en rien la chance de pouvoir faire ce qu’elle aurait préférée faire. Soit, ce prendre une mission douteuse et en profité pour visiter quelques vieilles connaissances monstrueuses. Pas avec Smile. Izékielle avait toujours gardé jalousement des autres sons lien avec les monstres. Son apprentie ne faisait pas vraiment exception à cette méfiance. Mise à part Pustule, rien. Pourtant, la blondinette avait sans doute des pré-requins et certaines particularités à ne pas mettre de côté, mais la Sorcière décidait qu’elle n’était pas encore prête. Qui? Bonne question. Smile ou elle, finalement?

Comme tout voyage vers Enkidiev l’obligeait, elles prirent donc un Navire. Izékielle en avait profité pour offrir quelques recueils qu’elle voulait que son apprentie lise concernant l’histoire et la géographie d’Enkidiev ainsi que certain point pratique à savoir sur ce continent ainsi que ses habitants. Même si elle aurait pu avoir le mal de mer, elle n’en avait rien à faire. Cela serait une bonne expérience pour voir si son apprentie avait écouté lorsqu’elle lui avait appris quelques potions de bases. Elle aurait pu être sévère ou cruelle et l’obligée à faire des travaux peut agréable comme nettoyer le bateau avec l’équipage et tout, mais elle ne voyait pas en quoi cela lui serait si profitable comme expérience. Au contraire, lui laissé une certaine liberté lui permettrait de voir si Smile avait réellement un soucis d’apprendre ou pas et si des informations lui échappaient, alors ce serait bien vite tant pis pour elle. Beaucoup d’informations importantes se trouvaient dans ces recueils et elle avait bien intérêt à s’y mettre si elle ne voulait pas être forcer de les trimballer avec elle durant tous leur périple. En effet, Izékielle souhaitait se rendre dans les limites des Frontières de Zénor et Cristal, pour ensuite remonté les Royaume de l’Empire jusqu’au nord. Une fois à Argent, elle prendrais peut-être une ou deux missions, question de mettre son apprentie dans le bain et de lui donner de la bonne chair toute fraiche sur qui pratiquer ses talents de future Sorcière.

Le bateau qui devait les amener à Zénor était plutôt petit, ce qui lui prit quatre jour pour faire la traversé et trouver un endroit praticable pour accosté. Une fois L’ancre jeté, les deux êtres magiques étaient laissés à eux-mêmes car de toute façon le capitaine et son équipage étaient trop froussard pour oser s’approcher d’avantage des côtes frôlant trop les frontières de Zénor, ce Royaume envahis par les Ombres. Pour ce coup, Izékielle n’avait aucun problème et déploya ses ailles pour rejoindre la rive. Quant à Smile, aucune chaloupe n’était disponible pour la reconduire. À elle d’y réfléchir.

Zénor ne lui faisait pas peur comme avec la majorité. Izékielle n’ont plus n’avait pas peur, mais clairement pas par ignorance. Pourquoi? Elle avait déjà bien survécu à ses Ombres et, bien qu’elles n’avaient rien avoir avec son père et que cela avait apporté au Domaine des monstres et des ténèbres son lots de mauvaise choses, elle ne pouvait s’empêcher de les trouver… Intéressantes. Elle les détestait, mais elle n’en avait pas peur. Elle suivait avec une froideur habituelle le regard de son apprentie vers le paysage désolée que leur offrait cette colline où elles marchaient. Quelques pas de plus et elles pouvaient entrer en terre Zénoroise. Cela faisait des années que la Sorcière n’avait pas été aussi proche des Ombres qu’aujourd’hui et cela électrisait agréablement ses sens. Cette sensation de danger potentielle, cette petite tension. C’était agréable. Après quelques longues minutes de marches sur les frontières, Smile fini par brisé le silence en lui demandant des informations sur les Ombres. Izékielle la fusilla aussitôt du regard. N’avait-elle pas lus ne serait-ce que les informations du Royaume de Zénor en sachant très bien qu’elles le frôleraient?

La Sorcière cessa net de marcher, ce qui aurait pu faire en sorte que son apprentie lui fonce directement dedans. Sans en prendre compte, elle observa un moment cette désolation qui s’offrait à elles. Il y avait quelque chose de paisible dans cette noirceur qui planait sur ce Royaume. Izékielle aimait bien cela malgré tout. Malgré le danger. Lui parler des Ombres… Le méritait-elle? Elle se le demandait. Ce qu’elle savait des Ombres… Pas autant de choses qu’elle aurait bien voulu, mais assez pour savoir qu’il valait mieux ne pas jouer avec elles. Même si certains accusaient Behemoth d’en être à l’origine, Izékielle savait très bien que cela n’avait rien des créations de son père. De vieux évènements frappèrent son esprit. Bien qu’elle était trop jeune pour s’en souvenir, elle pouvait aisément revoir les images de son imaginaire lorsqu’elle avait su ce qui c’étais produit à Perle, lors de sa naissance. Là où Émeraude avait failli à sa tâche, là ou ces sales soldats de Perle avaient failli à leurs tâches. Tournant le dos à une femme en contractions, hurlant dans la boue et le sang, dans la mêler entre un combat Irian et Enkiev, puis, ses tremblements de terres… Et les Ombres qui apparaissaient pour la première fois. Elle ne connaissait pas leurs origines exacte, mais elle avait sans doute une bien meilleure idée sur la chose que la grande majorité.

-Tu n’as pas fait tes recherches sur les premiers Royaumes que nous allions frôler.

Fit-elle d’un ton sec, alors qu’elle se tourna un moment vers son apprentie. Elle la fixa un moment, puis, eux un sourire carnassier, puis détourna le regard pour observer le paysage de nouveau.

-Ce que sont les Ombres…

Elle eut un bref rire, un peu sinistre. Puis, elle reprit.

-Elles sont apparues un jour en plein désert alors qu'un groupe d'hommes et de femmes cherchaient un cristal avec le coeur rempli d'espoir. Qu’elle bande d’idiot, n’est-ce pas? Ils finirent bien entendu par trouver ce précieux cristal, mais ce qui les attendaient n’étais sans doute pas ce qu’ils envisageaient. Les Ombres apparurent et se sont évaporées dans une vague de choc comme si elles n'avaient jamais existé. Comme ça, tout simplement. Elles laissèrent toutefois derrière elle, une étrange gamine. Qui elle est, je n’en sais rien. Je ne crois pas que l’Empire en sait quelque chose, de toute façon. Évidemment, étant idiot, personne ne s’est inquiété de cette étrange phénomène et c’est bien tant pis pour eux… Lors d’une guerre entre Irianeth et Enkidiev à Diamant et Perle, elles réapparurent et donnèrent un premier aperçue sur ce qu’elles étaient capable de faire. Aucune magie n’y épée ne semblait en mesure de les atteindre. Une semaine plus tard, il n'y avait plus aucune trace d'elles sur l'ensemble du territoire. Pendant un an, elles restèrent introuvables… Jusqu’à ce qu’elles choisissent de ressortir et de faire du Desert, de Fal ainsi que de Zénor leur Royaume… Dévorant de leurs obscurité tous sur leurs passages…

Elle eut un bref sourire, lui donnant temporairement des airs trop enfantin, puis, haussa les épaules en continuant.

-Certains accusent à tort Behemoth, mais il n’a rien avoir dans tout ça… Je le sais bien.

Elle eut un bref rire et fit quelques pas vers la frontière, invitant son apprentie à faire de même, puis, elle se pencha vers le sol et pris une poignée de terre noircis et ferma les yeux un instant.

-Personne ne sait réellement comment les affronter, mais ceux ayant touché à ce fameux cristal semblent plus sensibles à ces dernières. On dirait même que ces personnes ont un lien avec elles. L’Empire et Enkidiev ne savent presque rien sur les ombres si ce n’est que quelques faiblesses et forces découvertes au cours des diverses rencontrent avec celles-ci. Pour le moment, personne ne sait d’où elles viennent, ce qu’elles sont et quels sont leur buts. Je crois plutôt qu’ils n’osent pas réfléchir. Il est clair que leurs but est de tout dévorer. Elle me fond pensée aux Hyenzilla. Un fléau envoyé par quelqu’un ou quelque chose voulant assoir sa domination sur le monde mortel…

La fin de sa phrase avait presque été murmurée. Izékielle ne pouvait s’empêcher d’adorer cette façon de procédé. Elle aimerait un jour arrivé à avoir un pouvoir aussi puissant. Peut-être le pourrait-elle avec les monstres et c’était bel et bien la crainte de l’Empereur vis-à-vis d’elle, mais elle aimait trop ces créatures pour imaginer une seconde en voir périr sous les épées Empirienne. Elle ressentait chaque parcelle de leur souffrance et s’en dissocier n’étais pas possible. Puis, sans laissé aucunement présager ce qui allait suivre, elle se servit de son pouvoir de lévitation pour soulever son apprentie et l’envoyer plus loin, en bas de la colline et la maintenir sur place avec la force de son esprit.

-Assez parler maintenant. Passons au côté pratique de la chose. Tu veux en savoir plus sur ces Ombres? Quoi de mieux que de les voir de près. Ça ne devrait pas tardé, je suis sûre qu’elles ont déjà senti notre présence. D’ailleurs, regarde là-bas, tu ne vois pas?

Sur ses mots, Izékielle pointa une direction à son apprentie. L’on pouvait clairement voir une masse noire émerger du sol, sans doute bien prête à prendre la direction des deux seuls êtres vivant à des kilomètres. La Sorcière n’était pourtant pas inquiète. Elle avait plus d’un tour dans son sac. Elle était cependant curieuse de voir comment réagirait son apprentie devant cette pression soudaine. Elle relâcha son emprise. Son but n’était pas de la tuer…

Smile baissa les yeux sur son maître qui la fusillait du regard. Tss, qu'avait-elle encore fait?! Il s'arrêta si sèchement qu'elle passa à peu de lui foncer dedans. Mais comme elle avait de bon réflexe, elle évita la collision de près et lui jeta un regard incertain. Elle n'allait quand même pas lui faire subir encore une de ses idées sadiques... parfois elle avait l'impression d'être un outil de divertissement entre les mains de la sorcière qui se plaisait à la mettre dans des situations pas possibles. Elle respecta le silence qu'elle conserva; ce n'était pas à elle de parler et cela aurait été déplacé de sa part.

Izékielle prit ensuite la parole et Analiani se mordit le coin inférieur gauche de la lèvre. Oups. Elle avait regardé la plupart des royaumes, mais ne s'était pas rendu vraiment à ce qui avait trait au ombres. Elle avait eu tant de lectures à faire! Mais elle n'allait certainement pas s'en plaindre, oh que non! Elle avait fait ce qu'elle avait pu pour acquérir le plus de connaissances possibles, mais bon, le cerveau saturé, il y avait des choses qu'elle n'avait pas retenu, et même si elle se souvenait vaguement du passage des ombres, elle ne s'était pas attardé sur ce détail, concentrant ses efforts sur les royaumes conquis par l'Empire.

Le sourire qu'elle lui adressa n'augurait rien de bon. Malgré tout, malgré l'allure persqu'inquiétante, voir menaçante, de son maître, elle demeura fort attentive à son discours, avide d'en savoir toujours plus. Elle aimerait tant devenir plus érudite un jour! Mais cela ne semblait pas être sa vocation. Sans être stupide, il y avait certaines choses qu'elle ne retenait tout simplement pas. En même temps, comme disait Leilana, elle avait besoin de temps. Elle avait tant de choses à apprendre en si peu de temps! Contrairement à la plupart des apprentis qui avaient appris les bases de la civilité et de l'histoire en grandissant dans cet environnement bondé qu'était le château. Elle, elle n'avait pas connu ça, et partait de zéro.

Behemoth... ça, elle se souvenait que c'était le dieu des monstres, l'oublier pourrait lui coûter la vie venant d'Izékielle. Suivant cette dernière, tel que demander - ou d'ordonner -, Smile l'observa toucher la terre et frissonna, en pensant aux créatures funestes qui se trouvaient dans cet endroit. Elle n'était pas particulièrement peureuse... mais préférerait être bien loin d'ici, maintenant. Si on ne sait pas comment les affronter, peut-être que de s'enfoncer, ou ne serait que passer, sur ces terres étaient une terrible idée. Ce qui lui fit penser... avait-elle un plan machiavélique pour elle? Elle retint son souffle. Elle ne voulait pas affronter ces choses. Oh que non!

Eh ben si. Elle se sentit soudainement soulever et projeter dans le vide. Elle jura. Oui, oui! Elle avait aussi appris les jurons! Elle ne pouvait même pas escalader la colline, cette fichue pétasse de femme ailée la retenait en bas. Les voir de près... les voir de près... elle secoua négativement la tête. Ah non! Elle ne voulait pas en savoir tant que ça! Là-bas...? Elle tourna la tête, et devint livide. Izékielle voulait définitivement la tuer. Cela ne faisait aucun doute. Encore un fichu test. Mais affronter ces choses étaient inutiles, elle venait de le lui dire! À court d'idées, elle envisagea d'escalader la colline, son propre pouvoir de lévitation étant assez médiocre. Après avoir taper du pied au sol, elle se tourna vers la paroi rocheuse et entreprit de grimper.

Sentant une pression pas possible, elle se retourna, à peine un mètre plus haut, et vit avec horreur cette chose sortant de l'ordinaire qui se dirigeait vers elle. Elle lui envoya des rayons incendiaires de ces paumes et rata sa cible. Prenant une grande inspiration, elle recommença, et parvint à la toucher. L'ombre se dissipa. Elle battit des cils, interloquée, mais ne resta pas longtemps et reprit son ascension. Son maître lui indiqua que la créature était revenue. Elle se retourna pour constater que l'ombre, bien qu'un peu plus loin, s'avançait à nouveau vers elle. Elle hésita, consciente des limites de son pouvoir, et dans une situation fort peu stable pour envoyer de nouveaux rayons sans tout débouler. Ne restait qu'à miser sur ses bons réflexes...

Liani relâcha une main et la tendit derrière elle pour envoyer de nouveaux rayons, puis se reprit rapidement sur la paroi rocheuse. Touché, à nouveau. L'Ombre n'était plus là, mais là, elle savait qu'elle allait revenir. « Ce n'est pas drôle. » marmonna-t-elle. « Je ne veux pas que ces choses me touchent. » Elle ne voulait surtout pas mourir ou tomber malade. Elle était à veille de fêter sa vingtième année de vie, d'ici quelques semaines, et aimerait sincèrement les atteindre! Elle serra les dents et reprit son ascension avec plus d'énergie.

[HRP: Comme je sais pas où tu veux t'enligner... Je me sens nul de pas te donner de jus! ]

Il y avait quelque chose de marrant à voir son apprentie complètement dépassée par les évènements. Telle une petite souris qui tentait de fuir un félin. Izékielle eut un sourire en coin en observant la scène. Au moins, Smile ne se mis pas à pleurer. Elle semblait plutôt animée d’une colère qui semblait diriger vers elle. Oh? Mais pourquoi donc? Elle n’appréciait donc pas ce jeu? Bon. Il était vrai que peut-être elle y était allé un peu fort, mais ne lui faisait-elle pas confiance? Depuis le temps qu’elles étaient ensemble, si Izékielle aurait voulu sa mort, cela aurait été fait depuis bien longtemps. Non, non et non. Elle voulait seulement faire d’elle une Sorcière digne de ce nom. Pour devenir quelqu’un d’aussi doué, il fallait travailler et pas seulement sa magie, mais aussi ses méninges. Savoir gérer des situations stressantes, faire preuve d’innovation! Izékielle n’avait très certainement pas survécu toutes ses années grâce à sa force uniquement, elle n’était pas forte, elle était futée.

Et Smile deviendrais une futée, elle aussi. Elle la forcerait à le devenir. Futée n’étais pas de connaître l’histoire, la géographie ou quoi que ce soit du genre. Même si c’était très pratique, surtout en tant que membre d’une Élite de l’Empire. Pas question de faire rire d’elle de par son ignorance ou se faire reprendre par un paysan. Non. Hors de question. Futée était cette capacité à réfléchir rapidement afin de trouver un issus quelconque pour survivre. Izékielle savait que son apprentie avait une forte prédestination pour être presque parfaite, elle n’avait besoin que de quelque poussée à quelques moments. Elle n’en avait rien à faire si celle-ci appréciait ou non ses expériences. Comme si elle-même avait eu du plaisir dans les siennes. Bon, certaines lui avait procuré bien du plaisir, surtout lorsqu’elle tuait et pratiquais son pouvoir d’absorption, mais pour le reste, elle avait parfois été aussi emprise dans des situations bien fâcheuses. Elle apprenait encore, même. Mais ça, les autres n’étaient pas obliger de le savoir. Bref, comme avec les médicaments, plus c’était mauvais, mieux c’étais et elle appliquait aussi cela pour l’apprentissage.

Quoi qu’il en soit, elle était tout de même un peu satisfaite de voir que Smile avait bel et bien fini par reprendre contenance et usé de ses méninges pour survivre et tenir les Ombres à distance. Après tout, elle savait sans doute que réfléchir dans une situation aussi dramatique était bien plus difficile que dans un quelconque entraînement ennuyeux. Les rayons incendiaires avaient au tout début eu un peu de mal à atteindre leur cible, mais ils finirent par le faire. Izékielle observait aussi la façon de procédé des Ombres. Elles étaient fascinantes. Elle les aimait bien. C’était si dommage qu’elle ne puisse pas les toucher. Leur vue n’arrivait pas à l’effrayer. Elle les trouvait belle et gracieuses. Pensant donc à tout ceci, elle fut sortie de sa rêverie en rapportant son attention vers son apprentie qui sembla laissé échapper un cri.

Voyant qu’une Ombre était dangereusement trop prêt de celle-ci, Izékielle quitta sa position pour aller la sortir de là. Selon elle, le cours était terminé. Elle activa son bouclier dès qu’elle arriva à la hauteur de son apprentie, cela eut pour effet de faire en sorte que l’Ombre cesse d’avancer. Elle resta immobile, semblant attendre quelque chose. Comme si elle ne les voyait plus. C’était intéressant. Très intéressant. Elle avait eu certes une théorie là-dessus, raison pour laquelle elle avait ‘’risquer’’ sa peau pour déscendre dans la trajectoire de l’une de ces créatures, mais elle n’eut pas la chance d’investiguer d’avantage sur le sujet. Toujours le voile obscur encerclant la Sorcière et son apprentie, elle agrippa celle-ci et battit des ailles pour sortir de la zone et encore plus. Maintenant que les Ombres les avaient repéré, valait mieux s’éloignée comme il se devait des frontières afin d’éviter d’être surprise. Elle dévora un peu de l’énergie de son apprentie, encore une fois, c’était purement pour l’exercice…

Bon, peut-être pas. Ici, toute la vie potentielle avait été dévorée par les Ombres, le seul repas énergétique qu’elle pouvait donc avoir était Smile alors qu’elle aurait pu, en cas d’urgence, ce contenté de la végétation environnente, s’il y en aurait eu. Outre le fait qu’elle avait besoin de se remettre à cent pour cent par mesure de précaution, cela lui donnerais l’impression d’avoir été touché par une Ombres, sans les autres désagréments. Son but n’était pas de vider de toute énergie vitale son apprentie, mais celle-ci pourrait peut-être ressentir une légère fatigue. Peut-être associerait-elle cela à ses efforts physique des quelques minutes précédentes ainsi qu’à cette chute d’adrénaline. Izékielle aimait bien ressentir ce genre d’adrénaline. Finalement, après un petit moment de vol, elles se posèrent en terre de Cristal, prêt d’un petit village. Puis, Izékielle se rapprocha de son apprentie et posa ses deux main de chaque côté des joues de celle-ci et lui sourit, pour ensuite la relâcher.

-Je suis fière de toi. Tu as su montrer que malgré la surprise et la peur, tu es une petite futée. Sache que cela te servira plus tard. Quant aux Ombres, qui sais si tu auras un jour à les affronté, vos mieux s’être déjà frotter à elles et d’apprendre de cette expérience que d’apprendre durant une mission, n’avoir aucun issus et te planté devant tout le monde. Bêtement.

C’était tout à fait logique en soit. Comme si Izékielle était totalement dénué de logique, au contraire. Elle n’avait certes pas vraiment de sentiments, mais le reste compensait bien amplement. D’ailleurs, cela ne faisait que la rendre plus efficace. Elle songea brièvement à cette théorie précédente. Cela expliquerais peut-être pourquoi petite, à Perle, les Ombres ne l’avaient pas tué elle et sa mère. Étais-ce un hasard? Peut-être, elle n’était pas là. Enfin si, mais elle était en train de naître. Elle avait eu mieux à faire, visiblement.

Puis, sans plus de cérémonie, la Sorcière se mis à marcher un peu plus vers le sud du village. Il n’y avait pas très long à parcourir avant d’arriver à un campement bien aménager où se trouvait les Impériaux qui surveillaient la frontières. Elles devaient quand même transférer des prisonniers vers Argent. Elles pourraient donc s’y reposer et partir le lendemain à dos de cheval. Cela ferait une bonne pratique pour son apprentie, sans compter que la torture serait bien entendu de mise. Une fois arrivé, les gardes qui faisaient les vigiles vinrent les rejoindre à dos de cheval afin de les escortés jusqu’au campement.

«Nous ne vous attendions pas si tôt, mais les prisonniers sont prêt. Comptez-vous rester pour la nuit?»

Fit l’un deux à l’intention de la Sorcière.

-Oui. Nous partirons demain à l’aube.

Avait-elle répondu sans prendre la peine de le regarder, le regard rivé droit devant. Une fois arrivée, les gardes les laissèrent et elles rejoignirent leur tente. Elle était plutôt grande et un lit y était aménager alors qu’un autre n’étais pas encore monté. Izékielle se dirigea vers une petite table où reposais des documents ainsi qu’une pile de livres.

-Monte ton lit et ensuite, n’oublie pas de continuer ta lecture.

Sur ces mots, Izékielle observa le bain et y vida les chaudières qui s’y trouvaient à côté à l’aide de sa lévitation, pour ensuite chauffé l’eau à l’aide de son pouvoir sur les rayons incendiaires. Visiblement, elle ne comptait pas vraiment se prêter à une quelconque activité pour la prochaine demi-heure. Sans plus de cérémonie, elle déboutonna sa robe et la laissa glisser le long de son corps pour entrer dans le bain. Si Smile avait faim ou avait besoin de quelque chose, elle devrait s’en occuper elle-même. Si elle voulais sortir, sans doute le pourrait-elle, si elle demandait la permission, mais dans tout les cas, valait mieux qu’elle termine au moins sa lecture sur Cristal et Argent avant demain.

-Demain, on verra comment tu t’en sors pour obtenir de l’information avec un prisonnier, j’espère que tu as hâte.

Dit-elle en adossant sa tête un peu vers l’arrière. Bien que les yeux fermé, ses sens sondaient les environs.

Smile n'arrivait plus à se débarrasser de cette saleté qui se rapprochait encore et encore. Bondissant de côté pour lui échapper, elle laissa échapper un cri alors qu'elle manqua de peu de se faire attraper et poussa un juron à voix basse. Elle n'eut pas le temps d'en faire plus car Izékielle vint la récupérer en créant un bouclier et en l'emmenant dans les airs. Comme à chaque fois, la jeune femme fut impressionnée par le sang froid et la prestance de son maître qu'elle admirait plus qu'elle ne l'admettrait. Plus elles s'éloignaient, plus elle sentait la fatigue la gagner et elle dut se faire violence pour ne pas se faire chiffon sous la poigne de la sorcière; cela aurait été joli qu'elle s'écrase au sol par un surplus de détente. L'adrénaline la quittait et elle se sentait apaisée en même tant que l'épuisement se faisait sentir. C'était ridicule - complètement - mais elle se sentait en sécurité ainsi et soulagée d'avoir été sauvée par son maître. Au fond, peut-être l'appréciait-elle un peu?

Après plusieurs longues minutes, Analiani toucha enfin terre et poussa un soupir de soulagement. Elle ne détestait pas le vol, mais elle n'y était pas dans son élément! L'attitude de son maître la surprit et la fit rougir, elle avait un très beau sourire... et le fait qu'elle déclare être fière, alors que l'apprentie était sûre d'avoir échoué, lui donnait une sensation de succès qu'elle trouvait fort agréable. Elle hocha la tête, comprenant la leçon. Elle ne voulait surtout pas passé comme une incapable devant les autres, et savait qu'avec cette petite expérience, bien que désagréable, elle se montrerait plus assurée la prochaine fois. Peut-être pas autant qu'Izékielle, devant qui elle ne pouvait que s'incliner, mais peut-être un jour pourrait-elle considérer les choses avec moins d'émotion. Peut-être...!

Elle emboîta rapidement le pas à son élégante maîtresse en essayant de reproduire ses mouvements gracieux. Évidemment, dès qu'il y eu des gens à proximité, elle cessa pour ne pas risque d'avoir l'air ridicule. Ce n'est pas comme si Izékielle lui aurait jeté un regard de toute façon. Elle rêvait du moment où elle lui dirait à nouveau qu'elle était fière d'elle. Cette sensation délicieuse de réussite... c'était à refaire, impérativement! Elles arrivèrent près d'un campement où on les escorta jusqu'à leurs... appartements? Qui était en fait une tente rustique. Analia appréciait cela, puisqu'il s'agit un peu d'un retour aux sources pour elle. La vie de château n'était pas déplaisante en soit, mais elle ne se sentait chez elle qu'entourée de verdures et près de la terre. Tout comme la dame, elle ne jeta pas un regard aux gardes - bon ok, si. Mais un seul, et de biais.

Elle inclina du chef sous les ordres et alla aussitôt faire son lit. Elle ne put toutefois s'empêcher de regarder avec envie le corps magnifique de la sorcière. Serait-elle aussi belle un jour? Puis, elle s'installa à la table pour faire ses lectures. L'idée de devoir obtenir des informations auprès de prisonniers la fit frissonner. Du plaisir? De la hâte? Du dégoût? Difficile à dire, mais elle ressentait une certaine excitation à l'idée de susciter le même sourire que précédemment. Elle y avait droit peu souvent, et elle semblait être tombée dans ses bonnes grâces. Peut-être qu'Izékielle avait eu hâte de sortir du palais elle aussi.  « Oui, maître, je ne vous décevrai pas. » fit-elle simplement en ouvrant un livre pour se mettre à le parcourir avidement.

Un silence trôna sous la tente, seulement alimenté par les mouvements d'eau dans le bain. Concentrée par sa lecture, elle devint suffisamment absorbée pour ignorer son maître. Elle lisait rapidement, alors elle chercha l'histoire complémentaire sur les ombres et Zénor, et compléta les informations qu'elle avait reçue plus tôt. Au fond, c'était encore un mystère, on savait bien peu de choses sur elle. Bon, où étaient-elles en ce moment? Elle prit le temps de réfléchir à la géographie du continent et se repéra. À Cristal! Et demain ce serait... Argent? Devait-elle compléter ses informations sur Cristal ou Argent en premier? Oh et puis, elle avait le temps pour les deux de toute façon... c'était un peu du bourrage de crâne, elle ne retiendrait probablement pas tout, mais elle ne serait pas réticente à une deuxième lecture pour se rafraîchir la mémoire.

Smile nota vaguement qu'Izékielle sortait du bain et n'y accorda pas trop d'attention. Comme elle ne lui parlait pas, elle revint concentrer son attention sur sa lecture. La soirée s'entamait lorsqu'elle sentit, ou entendit plutôt, son ventre gronder pour quêter un peu de nourriture. Elle rougit et abandonna doucement sa lecture. « Je... vais aller quérir de la nourriture. Vous me le permettez? Est-ce que je vous en ramène, Maître? » Comme celle-ci refusa son offre, mais accepta qu'elle sorte, Liani sortir avec sans doute un peu trop de hâte, mais c'est que ça grondait ici bas... Plutôt que d'aller chercher la nourriture du campement, elle alla plutôt vers les bois, observant la flore, différente dans cette région. C'était... fascinant. De toute façon, si son maître avait besoin d'elle, elle pourra l'appeler par télépathie.

Ainsi, l'apprentie-sorcière profita de son moment de solitude et de liberté pour jouer avec la flore, faire pousser quelques boutons de fleurs, regarder comme les lianes épaississaient... puis elle revint au campement, n'ayant pas trouver de fruits qu'elle aurait pu manger en toute sécurité. Elle trouva rapidement où elle pouvait se sustenter et, ayant obtenu un accord préalable de la personne en charge, se servit généreusement - elle n'allait quand même pas chiper de la nourriture au mauvais endroit et risque de jeter l'opprobre sur sa maîtresse! Elle se sustenta allègrement et revint à la tente. Izékielle n'y était pas sur le moment, alors elle retourna à sa lecture, en attendant le prochain ordre de sa maîtresse, et, potentiellement la prochaine épreuve. Elle était épuisée, mais ressentait tout de même un peu d'anticipation positive face à la prochaine activité avec le prisonnier. Des idées germaient dans son esprit - et le mot était approprié - et elle sourit en poursuivant sa lecture. Un sourire peut-être un sadique, qui ne lui était pas particulièrement habituelle, mais elle ressentait le besoin de se prouver, et ce n'est pas un vulgaire prisonnier qui l'en empêcherait - on voyait un peu l'influence, et on sait bien de qui.

Elle n’était pas du genre à se faire autant plaisir à prendre un simple bain, mais il fallait avouer qu’il y avait quelque chose d’agréable à se plonger dans de l’eau chaude. Elle pouvait sentir ses muscles se réchauffé puis se détendre. Il y avait aussi le fait que Smile comprenait assez clairement qu’elle ne désirait pas être dérangée. Ce qui était une bonne chose en soit aussi. Avoir une apprentie presque vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, il y avait de quoi rendre fou n’importe qui, que ce soit l’Apprenti ou le Maître. À moins d’être déjà atteint, ce qui était chose possible, peut-être.

Quoi qu’il en soit, après un moment Smile lui demanda congé, chose que la Sorcière accepta, tout en refusant que celle-ci lui apporte quelque chose à manger. Elle n’avait pas faim, elle avait autre chose en tête. Ces Ombres la dérangeaient. Avec ce qui c’étais produit aujourd’hui, l’idée d’aller investiguer d’avantage sur le sujet la titillais bien trop pour qu’elle ne retourne pas sur le terrain vérifié sa théorie d’avantage. Seule, ce serait parfait. Sans apprentie dans les pattes, que ce soit pour laisser le luxe à celle-ci d’observé ou de la déranger, Izékielle entreprit de sortir du bain quelques minutes après le départ de Smile. La Sorcière se vêtis d’une simple chemise de nuit et posa les pieds à l’extérieur de la tente pour s’envolée dans la pénombre de la nuit sans plus de cérémonie.

L’envol jusqu’aux frontières de Zénor fut plus rapide que plus tôt. Sans fardeau à trimballer cette fois, Izékielle avait amplement le luxe d’y aller à pleine vitesse ou du moins, à sa vitesse habituelle. Lorsqu’elle arriva sur la frontière, n’importe qui aurait sans doute trouvé ce calme plutôt inquiétant, mais la jeune Sorcière ne notait rien d’alarmant, contrairement à ce qui devrait être. Dans la pénombre, les Ombres étaient presque imperceptibles, mais elles étaient là. Elle pouvait les sentir certes, mais elle pouvait aussi les voir aussi clairement qu’en plein jour. Sans la moindre hésitation, elle enclencha donc son bouclier des ténèbres et se mis à avancer à l’intérieur du Royaume maudit…

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Il était tôt le matin et Izékielle c’était réveiller après son apprentie. C’était sans doute la toute première fois que cela arrivait. Sa nuit avait été assez éprouvante en soit niveau énergie et elle n’avait pas eu la chance de faire le plein comme elle l’aurait souhaité avant de venir trouver le sommeil. Son corps était encore un peu endormie, mais elle n’en fit pas de cas plus qu’il ne le fallait et se leva tout en sondant les environs pour trouver l’énergie de Smile qui n’étais pas bien loin. Satisfaite, la Sorcière conclu qu’elle vaquait à ses obligations sans avoir besoin qu’elle n’ait besoin de lui dire quoi que ce soit. C’était une bonne chose, puisque son apprentissage tirerait bien éventuellement à sa fin et il commençait à être plus que temps que celle-ci soit capable de prendre des initiatives.

Izékielle s’habilla, ramassa son sac et quitta la tente afin de s’assurer que les prisonniers étaient prêts pour le transfert. Elle alla ensuite trouver son apprentie afin de lui mentionner qu’elles partiraient dans les minutes à suivre et donc de s’assurer qu’elle avait toute ses choses. Entre temps, elle devrait aussi s’assurer de bien sceller leurs chevaux car elle ne comptait ni marcher, ni voler pour se rendre à Argent. Les prisonniers, eux, allaient avoir à user de leurs bottes cependant, mais cela ne lui faisait ni chaud ni froid.

Après avoir reçus les documents concernant le cas des prisonniers, Izékielle les garda en main, puis monta sur son cheval pour ensuite donner l’ordre de départ. Gardant toujours les yeux rivé sur les dits documents avec intérêt durant quelques bonnes minutes, elle laissa son apprentie ouvrir la route puisque si elle avait bien fait ses devoirs, elle savait par où était Argent et bien heureusement pour Smile, elles étaient dans la bonne direction. Les quatre prisonniers, visiblement des hommes de mains plus ou moins barbare d’une association d’assassins quelconque, n’attiraient pas réellement l’intérêt ni l’inquiétude de la Sorcière. Bien qu’elle ne put s’empêcher de pensée à ce Yelirann qui c’étais fait passé pour un Chevalier quelconque afin de masqué son identité. Visiblement, il n’appartenait sans doute pas à cette guilde. Ceux-là semblaient plutôt être tout sauf des professionnels ou de quelconques apprentis en voient de le devenir. De toute façon, ils allaient sans doute mourir. Alors ils ne deviendraient pas grand-chose.

Malgré cette pointe de nervosité palpable chez les soldats qui c’étaient adressé à la Sorcière lors de leur départ, si peut-être elle était un peu inquiétante à première vue aux yeux de leurs prisonniers, il était évident que Smile ne l’était pas. Surtout de la façon qu’ils la dévoraient du regard. Au moins, avec elle, ils détournaient le regard lorsqu’elle les surprenait. Bref. Lorsqu’elle eut terminé de lire les quelques informations, mais surtout mises en gardes sur les prisonniers, elle tendit les documents à son Apprentie afin que celle-ci aussi puisse ce familiarisé avec la cause. Dans tous les cas, il était écrit noir sur blanc qu’elles devaient tenter d’avoir d’avantage d’informations qu’ils avaient réussis à en avoir. Ils étaient six à l’origine. L’un d’eux c’était échapper et l’autre avait péri sous les… Questions des soldats, mais ils n’avaient pas la main. Ils étaient trop rapides, directe et violent. Il fallait les avoir d’une autre façon. Lentement, sournoisement. Les monté les uns contre les autres. Et elle espérait bien que Smile se souvenait de ses quelques conseils, car elle aurait bientôt à commencer à les pratiquer.

Tout en se disant qu’ils avançaient depuis suffisamment longtemps maintenant pour pouvoir s’arrêter un peu, manger et… Tor… Questionner leurs prisonniers, Izékielle eut un bref petit sourire et jeta un coup d’œil à son apprentie, puis, aux prisonniers. Est-ce que la torture la faisait jubiler? Pas nécessairement, ce n’étais pas l’acte en soit, c’était plutôt la finale, quand les gens mourraient. Évidemment, les soldats en avaient perdu un, elles pouvaient donc bien se permettre d’en supprimer un ou deux aussi, si le besoin se faisait sentir et pour Izékielle, toutes les raisons étaient bonne pour tuer quelqu’un. Sur cette joyeuse pensée, elle descendit donc de son cheval et tendit les brides à son Apprentie. Si elle ne voulait pas raté l’introduction, valait mieux qu’elle se dépêche.

Comme prévue, voyant qu’une chétive femme tenait quatre hommes plutôt musclé au bout de chaines, ils se ruèrent sur elle afin de lui voler les clés, de s’amuser un peu, sans doute, puis, de fuir. Malheureusement pour eux, le plan tomba net à l’eau lorsque la Sorcière fit un mouvement lasse de balayage d’une main, alors qu’elle ramena l’autre vers elle en serrant le poing ce qui eut pour effet de balayer trois des hommes du groupe durement contre un arbre, puis le dernier, contre elle. Déséquilibré, Smile avait intérêt à profiter de la surprise pour les attacher bien solidement, sinon, elle s’en chargerait, mais ce serait plutôt dommage de ne pas faire participer activement son Apprentie à l’entrevu. Quant à sa victime, elle profita du fait qu’il fut déséquilibré par sa lévitation pour l’agripper à la gorge et d’y planté ses griffes sans ménagement, ce qui le fit gémir de douleur, mais il ne cria pas. C’était chou.

- Vous savez, ces tortionnaires qui proposent toujours de coopérer au lieu de souffrir? Personne n’y croit. Sincèrement, nous savons tous que ceux qui veulent coopérer sont trop lâches et se mettent à table sans qu’on ne leur demande. Les autres, finissent toujours par tenir bon pendant un moment plus ou moins long. Souvent très long avec des tortionnaires classiques puisqu’ils mentent, garde le silence ou inventent.

Tout en parlant, l’homme qu’elle tenait se ramollis lentement, pour finalement tomber sur le sol lorsqu’elle choisit de le relâcher. Il n’était pas inconscient. Il avait plutôt l’air de quelqu’un qui venait de se faire réveiller après une énorme cuite. Izékielle fit signe à Smile de lui réservé le même sort que les autres. Soit, de l’attacher à l’arbre. De le faire valser dans les airs préalablement si elle le désirait. Elle n’en avait cure. Elle lui signifiais pas le fait même qu'elle lui tendait les rènes de cette petite entrevue. Elle ne lui donna aucune information supplémentaire. La Sorcière savait déjà ce qu’elle voulait savoir. Ce qui l’intéressait le plus, était de voir comment Smile se débrouillait dans cet art. Celle-ci l’avait vue faire à quelques reprises et elle était persuadée qu’elle avait été attentive aux exemples. Elle espérait que cela lui ai été bénéfique.

Après une nuit bien reposante, Smile se réveilla pleine d'énergie. Surprise de constater que son maître sommeillait encore profondément, elle quitta silencieusement la tente, apportant quelques livres avec elle. Après être partie en quête d'un déjeuner et de l'avoir dévorer, elle s'installa dans un coin pour réviser tout ce qu'elle savait d'Argent. La carte, principalement. Elle étudia un bon moment, passant aussi sur Cristal, et les autres royaumes environnants, jusqu'au moment où Izékielle vint l'avertir qu'ils quittaient sous peu. Aussitôt, la jeune blonde sauta sur ses pieds et entreprit de faire son sac et de seller les chevaux. Ainsi, quand sa maîtresse revint avec des papiers qu'elle observait attentivement, tout était prêt. Après lui avoir tendu les guides, elle monta à son tour sur sa monture. Voyant qu'on ne lui accordait aucune attention, elle comprit que c'était à elle de mener le chemin. Se remémorant la carte qu'elle avait observé plus tôt, elle n'hésita pas à prendre un chemin qu'elle était persuadé d'être le bon - et c'était le cas. Le balancier du cheval était agréable, elle était calme et sereine. Même si elle sentait le poids du regard des prisonniers qui semblaient espérer de la miséricorde de sa part. Si elle avait l'air plus sympathique que la sorcière, elle n'en était pas moins imprévisible, et son visage calme ne cachait que ses fréquentes sautes d'humeur.

Prenant les documents que lui tendait Izékielle, Liani les parcourut à son tour en laissant sa monture suivre le chemin. Sur les quatre hommes, il y en avait un qui semblait différent, mais outre cette information, il n'y avait pas grand chose d'intéressant. Ils semblaient appartenir à un ordre quelconque d'amateur. Qu'est-ce que son maître s'attendait qu'elle découvre? Elle lui avait parlé, la veille, de les interroger. La jeune femme commençait à se demander de quoi il allait s'agir. Avisant la main tendue de son élégante acolyte, l'apprentie s'empressa de saisir les rênes puis de descendre à son tour pour aller les amener plus loin où les bêtes pourraient brouter. Elle les attacha, puis revint rapidement. Elle eut le temps de voir les hommes se jeter sur son maître, et n'en ressentit aucune inquiétude. Pour elle, la femme aux cheveux turquoises était la plus puissante qu'elle ait jamais vu. Son coeur s'accéléra en voyant comment elle les avait balayer. Un jour, peut-être pourrait-elle en faire autant. Sans perdre un instant, elle attrapa les chaînes pour les ligoter solidement contre un puissant chêne. Elle en profita pour récolter quelques glands qu'elle plaça dans ses poches. Ses branches et ses racines étaient d'une robustesse impressionnante.

Quand l'un des prisonniers voulut s'en prendre à elle, puisqu'elle était à sa portée, elle en profita pour user de son pouvoir d'un vague mouvement de la main. Une branche se saisit de la gorge de l'impudent et le plaqua contre le tronc en s'enroulant lentement, sans pour autant serrer trop fort. Ses mains ne changeaient absolument rien à la poigne qui lui enserrait la tranchée. Tournant son regard vers son maître, elle observa, sans plus d'inquiétude, ce qu'elle faisait. Elle était en train d'aspirer son interlocuteur. Ne connaissant pas totalement la nature des pouvoirs de son maître, elle se doutait bien que celle-ci pouvait affaiblir les gens par le toucher. Elle ne savait pas réellement comment cela marchait, mais il lui semblait que les pouvoirs de celle-ci jouait beaucoup sur le toucher. Quand l'homme s'écroula finalement au sol, Izékielle lui fit signe de procéder. N'ayant pas une lévitation aussi forte que la sienne, la jeune femme entreprit plutôt de soulever une racine, de l'enrouler autour de la cheville du prisonnier et de le tirer vers les autres, où elle entreprit de l'attacher près de celui qui était toujours maintenu par le cou et qui lui jetait des regards meurtriers.

Que devait-elle faire de tout ce monde, maintenant? La sorcière semblait être prête à passer à autre chose, sans lui donner d'indications, ou quoi que ce soit. Analia en conclut donc qu'elle savait ce qu'elle voulait savoir, et qu'elle allait devoir acquérir les informations toute seule. Elle n'allait pas les lui partager. Bon, ben, alors soit. C'était le moment d'expérimenter sur des cobayes. Rassemblant les commentaires, conseils et méthodes qu'elle avait en mémoire grâce à Izékielle, l'apprentie observa les quatre prisonniers, cherchant à prendre celui qui serait probablement le plus sensible à son interrogatoire. Certes, pas celui qui semblait être en colère contre elle, ni celui à moitié mort. Souffrir serait soit un plaisir, soit une libération, du moins rien qui ne soit productif. Elle se tourna donc vers les deux derniers, et avisa celui qui observait timidement sa maîtresse, avec un soupçon de peur. D'un pas léger, elle s'avança vers celui-ci et lui sourit lorsqu'il se tourna vers elle. Aussitôt, il se plaça sur la défensive. Ah bah voilà, il était craintif, elle allait lui montrer qu'il avait raison de l'être.

Les mains dans le dos, il n'avait que ses jambes et sa tête pour se mouvoir, et elle entreprit d'entraver les premières à l'aide des racines du chêne. Comme elle aimait être dans le bois! Elle attrapa un gland au sol et le lui montra. Elle le lui fit avalé de force en plaquant sa main contre sa bouche, faisant bien attention de ne pas se faire mordre. Dès qu'il l'eut avalé tout rond, en la regardant comme si elle était dérangée, elle en sortit un de sa poche et, avec un clin d'oeil, elle lui dit. « Je vais te montrer. » Suite à quoi elle fit lentement fermé le gland, jusqu'à jeter un jeune chêne au sol, lui arrivant à la hanche. Les racines étaient énormes, et son tronc promettait de devenir considérable. « Si ça te chatouille dans la gorge, tu vas comprendre, n'est-ce pas? » Les yeux écarquillés, il hocha la tête. Une bonne chose de faite. Elle avait un moyen de pression désormais. Que pouvait-elle lui demander? Que devait-elle lui demander? Se fiant aux documents lu plutôt, elle entreprit de vérifier quelques petites choses qu'elle savait déjà. Il confirma le tout avec un bel enthousiasme, alors elle lui enchaîna en lui posant des questions sur ce qui n'était pas dans le dossier. L'hésitation se fit prenante. Elle joua doucement avec les jeunes branches de son chêne en lui souriant.

Il déglutit, avant de tousser. Pff, comme s'il allait pouvoir le retirer aussi facilement. Elle avança sa deuxième main vers sa gauche et passa doucement le revers de son index sur la peau tendue. « Ce serait dommage de percer cette si jolie gorge... » chuchota-t-elle. « Si tu me réponds, tu évacueras naturellement ce petit présent et nous n'en reparlerons plus. » Et, comme il avait du mal à se délier la langue, elle se concentra sur la germe qu'elle sentait en lui et l'activa doucement. Après quelques secondes, il commença à s'agiter. « Aller, parles. » insista-t-elle. Il ne dit rien. Puis il y eut un bruit de gargouillis dégoûtant et il se mit à bouger frénétiquement. Elle relâcha sa prise en grimaçant, la plante avait probablement percé quelque chose qu'il ne fallait pas. Elle allait devoir peaufiner son pouvoir... elle soupira et recula avec un air de dégoût. Il suffoquait. Elle se tourna vers Izékielle. « Dois-je le laisser mourir? » Comme elle lui signifiait qu'il y en avait d'autres, Liani haussa les épaules et ne s'occupa même pas d'abréger ses souffrances. Elle était frustrée. Elle avait échouée. Elle n'avait rien obtenu de lui.  

Dans un élan, elle s'assura que le chêne saisisse les trois autres solidement, puis amassa des glands qu'elle équeuta rageusement pour les manger - elle avait faim. « Dois-je continuer? » demanda-t-elle finalement à son maître, en se servant sa part de repas - ne s'étaient-ils pas arrêter pour cela? Elle était visiblement irritée. Mais il n'était pas difficile de faire varier ses humeurs, qui ne connaissaient aucune réelle logique. L'échec avait un goût amer, mais Izékielle ne semblait pas perturbée par la perte du prisonnier. Elle semblait même s'y être attendue, mais peut-être se trompait-elle. Cela signifiait-il qu'elle avait une deuxième chance pour se reprendre? Il n'y avait rien qui lui faisait plus plaisir que de percevoir la satisfaction de son maître, de savoir qu'elle avait bien agit.