Je veux apprendre à combattre ! [PV Nerk]

Par une belle fin d'après-midi, le petit Arthur, ayant terminé ses cours, se rendait au château d’Émeraude. Il allait attendre sa jumelle Lana, dont les cours finissaient plus tard. Décidant qu'il serait dommage de ne pas profiter pleinement du temps radieux d'automne qui s'offrait à lui, le jeune métamorphe prit sa forme animale. Il ressemblait à un gros chat, mais son pelage blanc tacheté de noir mettait en évidence le fait qu'il n'en était pas un. Peu de personnes auraient su donner son nom exact, c'est-à-dire une panthère des neiges .

Arthur choisit de prendre un petit passage très peu emprunté, reliant le château et la Tour des mages. Il s'agissait d'un petit sentier non pavé, qui était la plupart du temps boueux et à vrai dire assez impraticable pour les humains. Il n'avait quasiment aucune chance de croiser quelqu'un. Arthur le traversa au pas de course. Sentir le vent dans son pelage, la vitesse sous ses pattes et humer la multitudes d'odeurs qui s'offraient à lui était véritablement grisant. Sous cet aspect, il se sentait totalement libre et invulnérable.

A l'approche du château, il dut cependant reprendre forme humaine avec regrets. Passant les portes du château, il déclina son identité. Les gardes le laissèrent passer, tout en lui faisant remarquer son aspect peu avenant et son visage maculé de boue. Mince, il avait encore oublié que se balader en panthère des neiges le laissait généralement dans un état de saleté et de débraillement avancé.
Il savait qu'en passant dans la grande cour, il y avait sur le côté droit, un petit puits apparemment peu utilisé. Il y ferait une halte pour se débarbouiller avant de rejoindre Lana. Se dépêchant de traverser la cour, qui heureusement était déserte, il rejoignit le puits de pierre. L'enfant remonta le petit seau rempli d'eau. Avisant son reflet dans le récipient, il se rendit compte de la réalité de son état. Il avait des traces de boue sur l'ensemble de son visage, jusque dans son cou et ses cheveux étaient en bataille. Il s'empressa de faire disparaître la saleté de son visage, tout en grimaçant à cause de la froideur de l'eau, se lava les mains et les bras, puis remit un peu d'ordre dans ses boucles brunes indisciplinées. Contemplant à nouveau son image, il fut satisfait de son apparence.

Il allait entrer dans le château, mais s’aperçut qu'il lui restait encore pas mal de temps avant que Lana ne sorte de son cours. Évidemment, il avait couru tout le long du chemin ! Il ne pouvait pas entrer, puisqu'il avait déjà reçu plusieurs brimades de la part de servantes qui voyaient d'un mauvais œil un gamin traîner, voire même un chevalier une fois, qui l'avait pris en train de parcourir le château alors qu'il n'aurait pas dû se trouver là. On lui avait alors dit de n'arriver que quelques minutes avant la fin du cours et d'attendre à la porte de la salle, sinon de patienter dehors. Il alla alors s’asseoir sur l'un des bancs présents dans la cour.  

C'est alors que du coin de l’œil, il vit une silhouette s'animer. Il devait s'agir d'un adolescent au vue de sa taille. Devant un mannequin de combat, il enchaînait les coups, les techniques, les ripostes...
Qu'il aurait aimé savoir faire comme lui ! Une petite voix dans sa tête lui disait que s'il apprenait à combattre et à se défendre, il pourrait continuer à protéger sa sœur Lana. Surtout que lui n'aurait pas d'apprentissage des techniques de combat ou du maniement des armes à la Tour. Que perdrait-il à essayer de le convaincre de lui montrer deux- trois choses ?

Mais comment l'aborder ? L'autre devait faire au moins deux têtes de plus que lui et avoir quasiment le double de son âge ! Se levant de son banc, l'enfant s'approcha de l'inconnu, jusqu'à se retrouver  cinq mètres derrière lui. Trop absorbé par ses mouvements, il ne semblait pas s'être rendu compte de sa présence. Arthur resta encore à l'observer un petit moment, fasciné par ses enchaînements et l'apparente fluidité de ses gestes. Ne résistant pas à l'envie d'avancer encore, l'enfant se rapprocha à nouveau. Comme hypnotisé par l'inconnu, il ne fit pas attention à l'endroit où il mettait ses pieds et trébucha sur une pierre qui se trouvait sur son chemin, s'étalant de tout son long. Pour rester discret, c'était raté. Sa dignité aussi en prenait un coup et jamais un personne n'accepterait de d'aider un élève si maladroit à avoir des compétences en combat.