Une rencontre pendant un voyage (Pv Béatrice)

Béatrice allait bon train. Elle avait trouvé son chemin grâce à cet inconnu rencontré à un embranchement. Bien que leurs échanges fussent quelque peu tendus, surtout dans les premiers temps, cette première rencontre c’était tout de même bien déroulé. Cela lui avait permis de savoir d’innombrable chose sur son Royaume natal, et de mieux connaitre les chemins qui parcouraient tout le Royaume. Elle avait décidé de bifurquer vers le Royaume de Jade avant de se diriger plus vers le Sud. L’inconnu lui avait brièvement expliqué le chemin à prendre. Il avait été tout de même sympathique, compte tenu de son attitude. Béatrice, en y repensant, n’en était pas vraiment fière. Elle se promit d’essayer d’être plus joviale à l’avenir, mais elle savait que sa méfiance l’emporterait sûrement sur sa jovialité. Cette pensée lui fit rappeler son jeune frère qu’elle avait laissé derrière elle. C’était la seule personne qui la comprenait parfaitement et avec qui elle pouvait se sentir elle-même. Encore une fois, même si cela devenait répétitif, elle se promit de le revoir bientôt.

Elle parcourait donc les chemins traversant le Royaume de Jade. C’était un si beau Royaume, surtout en cette saison. Les champs de riz étaient en pleine moisson. Les paysans du Royaume s’y affairaient du matin au soir sans relâche. Béatrice trouvait leur travail admirable, d’autant plus que cela lui rappelait son propre Royaume. En effet, le Royaume de Diamant où elle était né était réputé pour son agriculture prolifère. Les paysans travaillaient la terre si durement que leur récolte était souvent trop grande pour eux seuls, ce qui leur permettaient de faire du commerce avec les Royaume voisin. Béatrice avait essayé pendant un été d’aider ces fermiers, mais elle n’était pas faite pour ce genre de corvée. La jeune brunette préférait les livres et les histoires, et de loin.

C’était donc sur ces chemins inconnus que Béatrice cheminait tout en rêvassant sur son passé. Elle marchait droit devant, perdu dans ses pensées, le regard fixé sur le sol. En outre, elle ne regardait pas vraiment où elle allait ; Elle se contentait de marcher tout droit en suivant le chemin que ses yeux apercevaient à ses pieds. C’est ainsi qu’elle ne se rendit pas compte qu’elle se dirigeait tout droit vers un petit groupe de chevalier, à priori puisqu’ils portaient leurs habits reconnaissables entre milles, d’un vert émeraude profond et décoré de plusieurs pierres précieuses. Elle ne les remarqua seulement que lorsqu’elle se trouvât enfin à leur hauteur et que les sabots d’un cheval blanc entra dans son champ de vision, la faisant sortir de ses pensées. Elle releva la tête pour enfin réaliser qui se tenait devant elle. C’était la première fois qu’elle voyait des chevaliers d’émeraude de sa vie. Ayant lu dans des livres leur apparence particulière, elle avait reconnu leur tenu immédiatement. Elle savait qu’elle n’avait pas à avoir peur d’eux ; Après tout, l’Ordre d’Émeraude existait pour protéger le peuple d’Enkidiev des invasions ennemis… Cependant, cela ne changeait rien au fait qu’elle ne savait pas comment réagir. C’est ainsi qu’elle resta planté bêtement au milieu de la route, bloquant leur passage…

Le son d’une voix masculin sortit Béatrice de sa torpeur. Bien malgré elle, elle eut des frissons en entendant cette voix qui lui rappelait de mauvais souvenirs. Cependant, elle contînt sa répugnance et sa peur en essayant de se raisonner. Il s’agissait d’un chevalier d’Émeraude qui lui adressait la parole, après tout.

- Bonjour, moi c'est Sergei, je suis chevalier d'Émeraude. Mais que faite vous donc ainsi planter au milieu du chemin ?

La jeune femme avala sa salive et prit une bonne respiration avant de s’incliner, tout en répondant au Chevalier Sergei.

- Bien le bonjour, Chevalier Sergei. Je suis une humble voyageuse. Je vous prie d’excuser mon comportement, vous m’avez pris de court.

Béatrice essayait tant bien que mal de rester polie. Il lui était difficile d’y arrivé du premier coup, surtout avec un étranger. Elle avait pris l’habitude de mettre une sorte de barrière invisible entre elle et le monde, comme si elle voulait s’en détacher volontairement. C’est pourquoi on sentit une certaine froideur dans ses paroles automatiques. Elle détourna le regard du personnage qui lui faisait face, sur son cheval. Celui-ci en profita pour mettre pied à terre, et se dirigea vers une parcelle plus ombragée. Le bruit que firent ses mouvements attira l’attention de la jeune femme et elle le suivit du regard, perplexe. Que faisait-il ? Béatrice leva un sourcil, perplexe. Il ne lui était pas souvent arrivé lors de ses interminables marches que quelqu’un s’arrête lorsqu’il la croisait.

- Qu’est-ce qui vous amène par ici, si je puis poser la question ?

Bien sûr, Béatrice était intriguée. Cette question, à son grand étonnement, était sortie de sa bouche sans qu’elle n’y prenne garde. Elle porta une main à ses lèvres, les yeux écarquillés de honte. Elle s’inclina pour s’excuser.

- Je vous prie encore de me pardonner, ce n’est probablement pas de mes affaires. Je vous dérange peut-être, je ferais bien de repartir…

Elle se gratta la tête, gênée. C’était la première fois qu’elle se sentait mal à l’aise. Du moins, de cette manière. Elle ne savait pas comment l’expliquer. Elle se gratta la tête, et sembla sur le point de repartir…