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| Je suis ton père ! [RP Yelirann] |
| | InvitéMar 25 Avr 2017, 05:36 C'était une journée comme les autres : Ismaëlle s'était levée avant le soleil, s'était apprêtée, avait empaqueté ses affaires, sa lame double très soigneusement roulée dans une étoffe de lin, pour finalement prendre la direction de la plage. La fillette n'aimait toujours pas l'océan, mais depuis qu'elle s'y était entraîné pour la première fois, elle avait fait d'une petite crique de la plage son repère personnel. Enfin, son repère personnel, et celui d'Andras. Les deux enfants avaient établi ce repère en commun, ils s'y retrouvaient notamment pour fomenter leurs flamboyantes réussites futures. La jeune aimait l'endroit, notamment car elle y était à l’abri des regards – la plupart du temps. Après tout, en dehors d'Andras, personne ne l'avait jusque là découvert lorsqu'elle s'y rendait. L'endroit était calme, et constamment balayé par un vent marin tout à fait agréable.
Alors que ses pieds rencontraient à peine les premiers galets, Ismaëlle avisa du mouvement au loin. Deux inconnus faisaient les cents pas sur le chemin qu'elle devait suivre pour gagner sa place forte. Elle se renfrogna, inspira, puis se fit violence **Place, je passe !** se répétât-elle avec une application louable. Se faisant aussi grande que le lui permettait sa petitesse – et sa mauvaise foi – elle reprit sa route la tête bien haute. Cependant, s'étant avancé, elle pu cesser cette petite interprétation : l'un des individus n'était autre que Kelen. Un sourire enfantin fleurit sur le visage de la fillette, et elle se surprit à presser le pas pour rejoindre son protecteur.
Arrivée à sa hauteur, il n'y eut pas d'effusions de joie, mais Ismaëlle était vraiment joyeuse à l'idée de retrouver Kelen. Elle avait beau faire mine d'y être insensible, vivre quasiment seule et livrée à elle même au palais impérial était une rude épreuve pour une enfant aussi jeune. Et puis, Kelen ne la venait jamais voir sans lui apporter quelques menus présents. Cependant, ce jour là il n'avait visiblement pas fait le voyage seul, ce qui n'était pas dans ses habitudes. En outre, la jeune Espoir ne connaissais pas l'homme à son côté. Ce dernier ne daignât même pas lui accorder un regard quand Ismaëlle eut rejoins les deux hommes. Il était absorbé par la contemplation d'un océan que la fillette trouvait bien morne et peu digne d'un tel intérêt. Intérêt qui aurait d'ailleurs du lui revenir. Enfin, peut être était il simple d'esprit. Décidant d'adopter une attitude similaire à celle de l'inconnu, elle fit en sorte de l'ignorer avec superbe. Ou au moins d'essayer.
- « Kelen ! Je ne m'attendais pas à te trouver ici ! Y a-t-il une raison particulière à ta venue cette fois ? »
Elle n'eut pas à forcer son talent pour adopter un ton enjoué. En parlant, elle s'était adressée à Kelen seul, mais du coin de l’œil, sa curiosité ne pouvait que la pousser à détailler l'inconnu. Il était certes beau de visage, surtout parce que ses cheveux arboraient une splendide teinte banche, de pâles mèches folles s'échappant de sous sa capuche. Ismaëlle se renfrogna : qu'avaient-ils donc tous à imiter sa chevelure de neige ? Enfin... le reste du visage de l'inconnu n'était que peu visible car dissimulé sous un masque. Le tout aurait sans doute était inquiétant, mais Kelen avait amené cet homme avec lui, il n'y avait donc pas risque. Normalement.
C'est lorsque l'inconnu daigna enfin interrompre sa contemplation de l’océan qu'Ismaëlle pu découvrir le deuxième élément saisissant de son physique: ses yeux très clairs, d'une couleur similaire à celle du ciel nuageux maussade qui surplombait justement la place ce jour là...
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| | | | InvitéMar 25 Avr 2017, 10:46 Kelen avait insisté, lourdement insisté. Yelirann était depuis peu à Cristal et attendait patiemment l'assassin. Celui -ci avait d'ailleurs été clair, son élève devait être près à le suivre sans discuter, comme lorsqu'il était encore son mentor. L'argenté était doué pour cela, obéir sans poser aucune question, enfin lorsque les ordres lui convenaient, bien entendu. Yelirann c'était donc préparé en conséquence, son épée et autres armes prêtes à l'emploi, sa capuche rabattu sur son visage, celui ci camouflé par son masque. Carapace qui le protégeait de tout, en tout temps. Lorsque Kelen arriva, Yelirann le suivit donc docilement jusqu'à la mer. Ainsi ils allaient navigué, le jeune homme en ressentit une joue tout enfantine. Rien ne l'exaltait autant que l'océan, rien qui ne se fume pas, tout du moins. C'est donc avec un certain empressement que la traversée commença. Au vu du temps passé en mer et de la direction qu'il semblait prendre, il ne pouvait y avoir qu'une destination à se voyage : Irianeth. Pourquoi l'emmener ainsi sur ce territoire ? Une mission ? Peu probable Kelen n'avait sur lui aucune arme visible. L'investigation de Yelirann s’arrêta toutefois là, Kelen lui donnerais plus amples information lorsqu'il pensera cela nécessaire, avant il n'en dirait mot. C'est donc dans un silence paisible que le voyage se déroula. Une fois arrivée Kelen sembla décider à se montrer plus loquace. Ils quittèrent tout deux le port et errèrent quelques peu dans les rues de l'empire. Le jour s'élevait à peine, et les passants s'avéraient rare. Tout en continuant sa route, Kelen interpella son élève
- « Bien la discrétion est comme toujours de mise. »
Le ton se voulait badin, mais une certaine tension couvait sous la surface. Yelirann semblait se maîtriser remarquablement bien et Kelen doutait sérieusement qu'il ne puisse arriver un jour à davantage de normalité. Il était donc grand temps d'avouer bien des choses au jeune assassin. Lorsqu'ils furent tout deux arrivé près d'une plage, le sérieux dont faisait preuve Kelen était palpable
- « Yelirann, regarde moi »
Il prit le jeune homme par les épaules s'assurant ainsi toute sa concentration. Kelen plongea dans le regard délavé de l'argenté
« Concentre toi sur mes paroles. Yel tu es mon fils. Je ne t'abreuverais pas de long discours, je sais que tu t'en lasserais bien vite. En te prenant sous ma protection je voulais voir quel homme tu étais et aussi étrange que cela me parasse aujourd'hui, d'une certaine manière je suis fier de toi. Je sais qui tu es et en ce titre je ne te demande rien, seulement fait moi confiance pour la suite d'accord ? »
Son père ? Oui, il y avait une certaine logique à cela. La filiation donnait souvent aux individus un sentiment d'appartenance qu'il chérissait et protégeait. Kelen ne devait pas en cela être différent. C'était donc en raison de ce lien qu'il avait pris soin de lui, qu'il lui avait enseigné ses savoirs, intégré à la guilde pour le protéger... Ainsi, c'était il conduit comme un père ? Yelirann n'en savait rien, tout cela était pour lui des plus flou. Cela changeait il quelque chose au fond. Enel, avait toujours était un être dont Yelirann se sentait proche, non son absence de sang en commun avec lui ne changeait rien. Être attentif, Kelen requérait son attention pleine et entière
- « Yelirann, j’attends une réponse »
Une réponse... La confiance, Kelen voulait savoir s'il obtenait celle de son fils. Yelirann avait il confiance en lui ? Sans doute autant qu'il lui était possible d'avoir confiance en autrui.
- « D'accord, je te fais confiance »
Kelen reprit donc sa route et ralentit quelques peu le pas à l'approche d'une petite silhouette. Il savait pouvoir trouver Ismaëlle sur la plage, la petite s'y entraînant régulièrement. Depuis sa naissance il gardait sur elle un regard bienveillant, Yelirann ne pouvant le faire lui même. Ainsi, Kelen avait une certaine connaissances des habitudes de la petite. Un instant il sembla hésiter et se retourna d'un bloc vers l'assassin.
« Je ne te demanderais pas de faire preuve de gentillesse, je sais que ce ne serais qu'en pure perte, mais Yelirann ce n'est qu'une enfant alors essaie de faire preuve de … considération »
Devant l'air hébétée et interloqué du jeune assassin son aîné se vit forcer d'ajouter
- « oui, bon fais de ton mieux ce sera suffisant, j'en suis sur... j'espère... peut être... Tout ira bien... Haut les cœurs ! »
Visiblement Kelen essayait de s'exorter au courage, du point de vu de Yelirann ça ne paraissait pas très concluant, mais il saluait toutefois l'effort. Un peu en arrière, Yelirann lui emboîtaient le pas docilement. La mer était un élément fascinant. Elle recouvrait une bonne partie des terres immenses et indomptable, seuls corsaires et pirates osaient s'y aventurer. Les mers étaient elles en définitif qu'une seule et unique étendue d'eau ? Pourquoi en ce cas la faunes et la flores marines variait sensiblement d'Irianeth à Enkidiev était ce dut au seul fait des variations de températures ? A leurs hauteurs la petite silhouette s’arrêta et interpella Kelen
- « Kelen ! Je ne m'attendais pas à te trouver ici ! Y a-t-il une raison particulière à ta venue cette fois ? »
Pour ce qui était de sa venu, en effet il avait une raison de poids. Comment cette enfant accepterait la nouvelle de son ascendance? Sans doutes mal, il n'y avait pas vraiment de bonne manière de présenter la situation. Dans pareil cas l'honnêteté brute est souvent la meilleure option. Kelen se plaça donc à hauteur d'Ismaëlle lui tendant un petit paquet, sachant pertinemment que le présent obtiendrait toute l'affection de l'enfant. Il recelait quelques fumigènes qu'elle appréciait ainsi qu'un petit bracelet de perle de facture honorable et une aumônière en cuir qu'il avait déniché sur le marché de Jade. Des présents plus conséquent qu'a l'accoutumé, mais l'assassin espérait ainsi adoucir un peu la peine de sa petite fille.
- « Tiens, voilà pour toi princesse, j'espère que ça te plaira. »
Il la gratifia d'une légère tape sur l'épaule témoignant de fait de sa maladresse avec les enfants. Il n'était à la vérité pas très doué pour cela, lui qui n'avait même pas élevé Yelirann. Il essayait d'ailleurs sans doute aujourd'hui de racheter sa faute avec Ismaëlle. Autant dire qu'il avait fort à faire. Kelen reporta alors son attention sur un Yelirann distrait. Se relevant il se planta devant son fils.
- « Yelirann, j'ai besoin que tu m'écoutes »
Puis se ravisant, décida qu'il était plus prompt de commencer par Ismaëlle. L'enfant était en pleine contemplation de ses présents, il patienta donc qu'elle ai terminé.
- « Princesse, j'ai une nouvelle à t'annoncer. » Il risqua un regard vers Yelirann pour s'assurer qu'il avait son attention pleine et entière, il l'avait il poursuivit donc « Il s'avère en réalité que je suis ton grand père petite, pour ton plus grand bonheur sans doute. »
Un peu d'humour était toujours bon à prendre et il lui en faudrait une dose conséquente pour affronter cette journée.
- « je te présente également mon fils, Yelirann »
Il était donc désormais temps qu'ils réfléchissent par eux même et en tirent leurs propres conclusions .
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| | | | InvitéMar 25 Avr 2017, 18:34 Un sourire mi-figue mi-raison se peignit sur le visage de Kelen en réaction à la question d'Ismaëlle. La fillette nota également un plis soucieux barrant le front de son protecteur, chose rare. Oui, il se tramait vraiment quelque chose d'inhabituel... Enfin, la jeune Espoir n'enquêta guère davantage, car Kelen justement, ayant mit un genoux en terre pour se trouver à la hauteur de la fillette, lui tendait un paquet. Elle avait beau s'y attendre, c'est avec une joie immense qu'elle s'en saisi. Elle n'aimait rien mieux que les cadeaux !
- « Tiens, voilà pour toi Princesse, j'espère que ça te plaira. »
Emballés dans une chute de soie se trouvaient différents petits paquets, chacun protégés par un papier fin et gris. Ismaëlle offrit son plus beau sourire à Kelen et ce dernier la gratifia d'une tape affectueuse sur l'épaule. Elle sautilla quelques instants sur place, avant de finalement s'accroupir au sol, posant religieusement son nouveau trésor parmi les galets de la plage. De son épaule elle fit également glisser son sac et sa lame double, qu'elle laissa soigneusement près d'elle. Il n'était guère coutume pour Kelen d'affubler l'enfant du terme de « Princesse », mais naturellement, le surnom plu beaucoup à Ismaëlle et ses rêves de grandeur. En d'autres circonstances, sans doute eut elle interrogé son protecteur plus avant sur cet élan soudain d'affection, mais c'étaient ses présents qui accaparaient pour l'heure toute son attention. L'une des choses les plus amusantes au moment de recevoir un cadeau était bien évidement de le déballer. C'est donc avec une minutie tintée d'un empressement contenu que la fillette découvrit les cadeaux de son visiteur. L'inconnu aux cheveux blancs quant à lui s'était vu pour relégué dans un coin obscur de l'esprit de la jeune Espoir.
C'est avec un bonheur qui n'avait rien de feint qu'elle découvrit en premier des fumigènes miniatures : dans les fins réceptacles de terre cuite, était compressées des feuilles d'une essence apte à produire une fumée dense et épaisse dès que l'on y mettrait le feu. Ismaëlle adorait les fumigènes ! Elle se plaisait grandement à se rendre invisible au milieu des volutes opaques, tout comme elle aimait les voir se tordre sous les effets de l'air qu'elle déplaçait en se mouvant parmi elles. Sa curiosité étant plus pressante encore que son ravissement à la vue des fumigènes, elle poursuivit son déballage avec application. Le deuxième paquet contenait un bracelet d'argent serti d’élégantes perles nacrées, et Ismaëlle ne pu que trouver ce présent ravissant tant les sphères ivoirines lui rappelaient la couleur de ses cheveux. Elle le passa bien vite à son poignet, dont le bijoux soulignait la finesse. Sans doute l'eut elle observer pendant des heures encore si un troisième paquet n'avait pas attendu que d'être découvert. Ce dernier justement était plus volumineux que les autres, aussi la fillette l'avait elle sciemment gardé pour la fin. Il s’avéra renfermer une aumônière tout à fait charmante. En cuir clair, elle était brodée d'un fil d'une teinte à peine plus pâle, avec des motifs floraux adorables. Nul besoin de dire que ce présent se vit prestement et soigneusement accrocher à la ceinture d'Ismaëlle. Les fumigènes y trouvèrent tout naturellement place. Comme l'attention de la fillette était toute entière absorbée par ses cadeaux, c'est d'une oreille on ne peut plus distraite qu'elle perçue vaguement la discussion de Kelen et de son invité surprise.
- « Yelirann, j'ai besoin que tu m'écoutes... »
Yelirann ? Elle connaissait ce nom ! Sans doute une coïncidence. Ismaëlle chassa la déplorable idée qui venait de germer dans son esprit pour s'abîmer à nouveau dans la contemplation de ses nouveaux trésors. Au bout d'un certain temps, elle finit par percevoir que le silence s'était fait autour d'elle, et qu'elle n'entendait plus guère que les sons de la mer toute proche. En levant les yeux, elle pu s'apercevoir que Kelen l'observait. Il requérait son attention. Sans doute pouvait elle la lui accorder, après tout, l'homme venait de s'attirer l'affection de la petite pour un certain temps avec ses présents.
- « Princesse, j'ai une nouvelle à t'annoncer. »
À nouveau ce surnom. Il plaisait à Ismaëlle. Elle tourna vers Kelen un visage charmant et souriant, la tête légèrement penchée sur le côté en signe d'interrogation, ses yeux à la couleur incertaine franchement plantés dans ceux de son protecteur. Ce dernier lança un regard à l'homme qui l'accompagnait. Encore. Il hésitait. De plus en plus étrange. L'inconnu suivait à présent lui aussi la discussion. Une fois certain de son auditoire, Kelen reprit.
- « Il s'avère en réalité que je suis ton grand père petite, pour ton plus grand bonheur sans doute. »
Son grand père ? Mais Melisende avait fui sa famille, et coupé court à tout contact avec eux de peur d'être retrouvée par...
- « Je te présente également mon fils, Yelirann. »
Ismaëlle sauta sur ses pieds si prestement qu'elle faillit être jetée à terre par l'instabilité du sol de galets sur lequel elle se trouvait. Elle venait enfin de comprendre. Toute sa vie, sa mère lui avait apprit la peur, la peur en générale, mais surtout celle qu'elle se devait d'entretenir envers un individu bien particulier. Un individu qui attentait déjà aux jours d'Ismaëlle avant même sa naissance ! Cet homme était la quintessence du danger, le monstre de ses cauchemars d'enfant, celui qu'il fallait redouter entre tous !
La fillette ne su jamais pendant combien de temps elle demeura tétanisée sur place, comme frappée par la foudre. Livide, elle en oublia de respirer, comme elle en oublia de fuir. Et puis son cœur finit déraisonnablement par s'apaiser. Lentement bien sûr, n'oublions pas qu'elle se trouvait face à la personnification même de tout les maux de son existence ! Mais Yelirann n'était pas immense et large comme un bœuf, il n'avait pas les yeux rouges d'un démon, ni les crocs d'un loup. Il n'était qu'un homme comme tant d'autre, peut être même avait il l'air encore plus absent et donc plus sot que la moyenne. Oui, il n'y avait là rien qu'Ismaëlle devait redouter.
- « Que... »
Plus qu'une question, c'est une simple syllabe qui parvint seule à franchir les lèvres pâlies de la fillette. Rien qu'un gémissement à la vérité, même la pompeuse Ismaëlle ne trouvait pour une fois pas les mots pour dire combien elle était perdue. Elle avait peur. Peur pour sa vie, car on ne peut jamais oublier ce qui nous a été inlassablement répété depuis notre plus tendre enfance par une mère, aussi paranoïaque fut elle. Peur qu'on la voit avec cet homme aussi, un simple roturier à l'air ahuri. Peur de tout ce qu'elle pouvait encore ignorer si même Kelen qu'elle pensait son allié lui avait tut leur filiation durant tant d'année...
- « Y a-t-il autre chose que je doive savoir maintenant que je suis visiblement digne d'être prise au sérieux ? »
Un bravade éhontée. Quoi mieux que de se montrer hautaine pour cacher combien elle était perdue ? Du haut de ses neuf ans, c'est bellement qu'Ismaëlle décida de lutter.
Dernière édition par Ismaëlle le Dim 30 Avr 2017, 17:31, édité 1 fois
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| | | | InvitéJeu 27 Avr 2017, 15:51 La réaction d'Ismaëlle ne se fit pas attendre et elle manqua de peu de choir en se relevant. Cherchait elle à fuir ? Si tel était le cas, Kelen ne chercherait pas à la retenir. Il n'y avait pas de bonne manière de réagir à cette annonce, l'enfant faisait seulement comme elle le pouvait. Kelen l'accepterait et veillerait à ce que Yelirann en face autant. Ce dernier d'ailleurs était en pleine réflexion. L'enfant sous ses yeux était la petite fille de Kelen? En ce cas, pourquoi la présenter à Yelirann ? Ce n'était en soit pas l'idée la plus judicieuse qui soit, il n'était pas vraiment ce qu'on pouvait considérer comme une personne de confiance. D'aucun le considérait même comme franchement dangereux et ils avaient en cela parfaitement raison. Kelen le connaissait pourtant, il n'ignorait en rien « les travers » de son fils et les acceptaient même remarquablement. Seul un idiot l'aurait présenté sciemment à une enfant et Kelen était tout sauf stupide. Il devait donc avoir une excellente raison pour l'exposer ainsi, aujourd'hui. Si cette petite chose était la petite fille de Kelen, où était ses parents ? Combien l'assassin avait lui même d'enfant ?Une minute l'esprit de Yelirann se figea. Le temps parût se suspendre et son cœur manqua même un battement. Il reporta alors son entière attention sur l'enfant. Sa chevelure de neige rappelait à s'y méprendre celle du jeune homme, lorsque les yeux de l'espoir d'Irianeth se posèrent sur l'argenté, celui-ci fronça légèrement les sourcils. Ce regard il le connaissait, pour dire vrai il l'adorait même, mais habituellement il n'agrémentait pas cette petite frimousse, mais celle de Yennefer, sa petite sœur révérée. Autre chose attira particulièrement l'attention de Yelirann, dans la chevelure de neige de l'enfant était dissimulait une barrette, qu'il reconnaissait sans pour autant l'identifier clairement. C'était là un coup d'éclat de Kelen, il avait longtemps hésité à présenter Yelirann à sa fille. Une idée l'avait toutefois poussé à franchir le pas. Yennefer était la seule pour qui il ressentait une réelle affection. Par un heureux coup du sort, Ismaëlle lui ressemblait elle tenait tout particulièrement ses yeux si particulier de sa tante.Comme tout ce qui approchait sa sœur semblait maculé de sa grâce aux yeux de Yelirann, son père avait donc eût cette saugrenue mais non moins brillante d'offrir un bijou à sa petite fille. L'artefact était un accessoire que Yennefer adorait tout particulièrement. Une barète en bois joliment ornée de petite perles et agrémentées de fines arabesques.
« Que... »
La petite semblait ne pas avoir les mots, il lui fallait du temps, simplement du temps. Yelirann semblait subjugué par la contemplation de sa fille. Il n'esquissait pas le moindre geste ni pour fuir, ni pour attaquer Ismaëlle. C'était une bonne chose, sans doute. Kelen n'avait pas exclu l'hypothèse que Yelirann attenterai à la vie de sa fille, il l'avait déjà fait par le passé c'était donc une possibilité entièrement imaginable. L'assassin était donc près à agir en conséquence. Ils attendirent tout deux de longues minutes que la petite soit simplement prête à s'exprimer. Kelen dans une contemplation anxieuse de le petite et Yelirann dont l'esprit était repartit dans ses éternels vagabondage.
« Y a-t-il autre chose que je doive savoir maintenant que je suis visiblement digne d'être prise au sérieux ? »
De la colère . Yelirann était capable de reconnaître l'émotion qui submergeait l'enfant, sans toutefois ne rien ressentir. Il avait conscience que se découvrir ainsi une enfant aurait dut faire naître quelque chose en lui, mais il n'y avait rien, seulement le néant. Il le savait c'était ainsi depuis toujours. Il sentait un Kelen soucieux, tendu à ses côtés. Lui tenait à cette enfant, c'était indéniable, il se souciait d'elle. Le visage fermé, le corps légèrement voûté vers l'avant, Kelen était près à agir sur le seul ordre de la petite fille. Quel âge avait-elle au juste ? Une dizaine d'année semblait il. Comment s'occuper d'une enfant ? Et pourquoi le faire ? Pour Kelen … La réponse s'imposa naturellement à Yelirann, mais après tout il ne lui devait rien. C'était étrange les sentiments, visiblement ce n'était pas toujours agréable. A en voir Ismaëlle cela pouvait même être franchement douloureux. Cette gamine avait besoin d'un père, mais l'assassin ne pouvait l'être tout simplement. Il n'en avait simplement pas la capacités, même si tel avait été son désir le plus chère, il ne l'aurait put Subitement une pensée s'imposa à lui. Kelen le connaissait il savait qu'il était incapable de ressentir la moindre émotion, ce n'était donc obligatoirement pas pour cela qu'il l'avait fait quérir. En quel but alors ? S'il ne pouvait être son père, peut être pouvait il lui en donner une image satisfaisante ? Jouer un rôle, cela Yelirann en était parfaitement capable. Il l'avait fais si souvent en contra, il était même doué en cela. Après tout pourquoi pas, si l'enfant y trouvait son compte et qu'il n'en coûtait rien à l'assassin? Sa décision prise, il se dirigea lentement vers Ismaëlle mettant un genou à terre à la manière de Kelen, pour se trouver à la hauteur de l'enfant. D'un geste il défie son masque et s'adressa à sa fille.
- « Ta colère est légitime. Tu as raison, nous aurions pût te dût prévenir avant, nous aurions dut le faire. Il arrive parfois que même les adultes fasse des erreurs, ce n'est malheureusement pas l'apanage des enfants. Quel est ton nom petite ? Kelen et moi sommes là aujourd'hui autant en profiter non ? Qu'a tu envie de faire en ce jour particulier? »
Yelirann c'était exprimé de d'une voix calme, posée. Il reflétait à la perfection les émotions qu'il percevait sur le visage de Kelen: considération, empathie, inquiétude... Tout cela ne lui appartenait pas, mais au fond qu'importait. Ce n'était qu'un masque, celui des émotions de Kelen, mais se serait suffisant, il le fallait il n'était pas capable de plus. Comme on se reflète dans le reflet d'une rivière, Yelirann reflétait sur sa propre personne les sentiments qu'il attribuait à Kelen. C'était le mieux qu'il puisse faire pour Ismaëlle. Peut être que cela s’avérerait suffisant, sans doutes pas pour créer un lien tangible, mais tout du moins pour montrer à cette enfant d'où elle venait. Après tout un point de départ est indispensable pour se construire, non ? Il avait lu ça quelque part. Il lui offrait l'histoire de ses origines, ça il le pouvait, oui c'était tout à fait dans ses capacités. Il n'avait qu'à jouer un rôle comme dans ses contrats, il serait simplement celui que la situation exigeait.
« Ismaëlle est une future élève d'Irianeth des plus prometteuse. Elle vit au château et veut devenir chevalière »
Kelen venait de fait d'expliquer à Yelirann que sa fille ne lui demanderait rien, qu'elle n'avait en rien besoin qu'il s'occupe d'elle. Bien, il pouvait donc continuer à jouer son rôle. Le sourire de Kelen recélait toute la fierté qu'il ressentait pour sa petite fille, il respectait son courage du haut de ses neuf ans Yeirann percevait fierté, considération et déférence, soit il feindrait donc les même émotions.
« Impressionnant ! Tiens pour t'aider dans ta quête, j'ai observé que Kelen t'en avais offert tout à l'heure. ceux là ont été élaboré par mes soins, ce qui en fait un gage de qualité certain. »
Les fumigènes offert plus tôt avait eût l'air de ravir l'enfant, ceux que lui proposais Yelirann était d'une qualité encore supérieur élaboré. Ils offraient une opacité maximum, la densité du nuage qu'ils provoquaient était honorable et leur odeur des plus neutre. Pas là présent que l'on offre à une enfant, mais l'effort était honorable. Les mains tendus en une offrande, Yelirann attendait patiemment la réaction de sa fille.
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| | | | InvitéDim 07 Mai 2017, 13:15 Il y avait trace de larme dans ses yeux, et comme un désagréable trémolo dans sa voix. Elle en concevait grande honte, mais qu'y pouvait elle ? Elle s’ébroua tachant de faire au moins bonne figure face à cette situation qui décidément s'acharnait à la dépasser De son côté, Yelirann fit un pas vers l'enfant. Ismaëlle ne pu totalement dissimuler son propre mouvement de recul, davantage réflexe que fruit de sa volonté. Elle ne voulait pas que l'on devine sa panique, quand bien même rien n'était plus visible sur son visage juvénil. Devant elle, son « père » s'agenouilla comme l'avait fait Kelen quelques instants plus tôt. Il en profita pour ôter son masque, et Ismaëlle pu découvrir qu'il était encore moins effrayant qu'elle avait pu l'imaginer, rien n'égalant en effet l'imagination sans borde des cauchemars d'une enfant.
De corpulence normale, Yelirann était taillé comme qui a une activité physique régulière. Non, il n'avait vraiment rien de terrifiant. Il avait même un visage assez harmonieux, qu'Ismaëlle aurait pu trouvé beau – si elle avait eu un temps soit peu d'objectivité – en cela qu'il lui rappelait sa propre figure. Enfin, peut être sa face balafrée recelait quelque chose d'inquiétant avec sa cicatrice. Dangereusement près de la paupière, sous l’œil, il se trouvait une marque en forme de demi soleil où la peau était brûlée, vraisemblablement le stigmate d'une explosion. Les pupilles elles étaient claires au point d'en paraître délavées, tout comme la chevelure blanche. Ce visage incolore paraissait aussi plus jeune qu'il ne l'était, Ismaëlle savait donc à présent d'où elle tenait son air enfantin, quoique ce ne fut pas à cela qu'elle était occupée à réfléchir.
- « Ta colère est légitime. Tu as raison, nous aurions pût te dût prévenir avant, nous aurions dut le faire. Il arrive parfois que même les adultes fasse des erreurs, ce n'est malheureusement pas l'apanage des enfants. Quel est ton nom petite ? Kelen et moi sommes là aujourd'hui autant en profiter non ? Qu'a tu envie de faire en ce jour particulier ? »
Voilà qu'il se mettait à parler. Ismaëlle du se faire violence pour l'écouter tant ses oreilles bourdonnaient et son esprit virevoltait. Il avait vraiment l'air de se soucier d'elle, quoique, elle pouvait percevoir une différence infime, sans doute sans fondement, entre l'empathie de Yelirann et celle de Kelen. Justement, c'est vers ce dernier qu'elle jeta un regard.
- « Ismaëlle est une future élève d'Irianeth des plus prometteuse. Elle vit au château et veut devenir chevalière »
Kelen avait l'air étrangement sur les nerfs. Enfin, le terme était sans doute un peu fort, l'homme ayant toujours l'air alerte et tendu. La tension qui se dégageait de lui ne l'avait pourtant pas empêché de sourire en annonçant le nom et les projets de la fillette. Plus tard, Ismaëlle y repenserait avec plaisir – plus tard.
- « Impressionnant ! » s'exclama Yelirann.
Ismaëlle sursauta légèrement, au point de pouvoir espérer que personne ne s'en soit aperçu. Il était impressionné ? Rien d'étonnant à cela pourtant : qui ne serait fier de se découvrir un rejeton en bonne voie pour atteindre les hautes sphères de la société impériale ? Avec son calme, revenait les réflexes de la jeune Espoir.
- « Tiens pour t'aider dans ta quête, j'ai observé que Kelen t'en avais offert tout à l'heure. Ceux là ont été élaboré par mes soins, ce qui en fait un gage de qualité certain. »
Acheter Ismaëlle et la flatter était objectivement une excellente façon de s'attirer sinon son affection au moins un peu de sa considération. En parlant, Yelirann avait sortit de ses propre sacoches de ceinture de petites sphères de terre cuite, qu'il tendit à la fillette. Elle accepta les présents avec néanmoins un brin moins d'enthousiasme que ceux de Kelen : elle était certes aisément manipulable, mais pas au point de s'en montrer inconsciente – pas complètement tout du moins. Ayant reçu les fumigènes, elle les découvrit infiniment plus lourds dans sa petite main. Impossible de les confondre avec ceux de Kelen, il ne s'agissait pas là d'un jouet pour enfant, mais bien d'une arme. Faire de la fumée une armée ? L'idée était séduisante. Ismaëlle la rangea dans un coin de son esprit tout comme elle entreposa soigneusement ses nouveaux fumigènes dans son aumônière neuve. Yelirann avait l'air d'attendre quelque chose, il la regardait avec une certaine curiosité, à la manière dont on observe une créature terriblement inhabituelle. Ismaëlle avait toujours aimé se sentir unique.
- « Je... vous... tu sais donc maintenant à quoi je me destine. Toi, à quoi occupe tu ton temps ? Où vis tu ? Reviendras tu ici ? »
Ismaëlle avait voulu faire preuve de son éloquence coutumière, mais à circonstances exceptionnelles, réactions exceptionnelles : elle était troublée plus qu'elle même ne l'avait pensée, mais qui aurait pu le lui reprocher ? Elle avait hésiter notamment à tutoyer Yelirann, mais même s'il devait s'agir là de son père, il n'en avait pas moins faillit à jouer son rôle, aussi la fillette pouvait elle sans doute cette familiarité. Enfin, ce qui embêtait davantage la fillette était le spontanéité avec laquelle les questions avaient coulées à la suite les unes des autres. Elle qui avait voulu en apprendre plus sur son géniteur se retrouvait à avoir l'air d'une gamine curieuse et perdue, questionnant déjà la possibilité d'une future visite.
Sans laisser le temps à Yelirann de répondre, et pour cacher sans doute son agacement face à sa propre faiblesse, elle reporta son attention sur Kelen, car il restait tout de même bon nombre de question auxquelles elle n'avait pas encore obtenue de réponses qu'elle était pourtant en droit d'attendre.
- « Pourquoi ne m'avoir rien dit ? »
Sans doute le monde assistait il là à l'un des rares éclats de sincérité d'Ismaëlle. Voilà qu'elle voulait vraiment savoir. N'avait il pas voulu qu'elle s'attache à lui ? Était ce une épreuve pour jauger de ses capacités ? À bien y réfléchir, c'est une pointe lointaine d'amertume qui l'habitait : on l’avait laissé seule dans un palais trop grand pour elle, alors que des personnes de son sang existaient bel et bien sans la vouloir tuer. Il y avait en effet là de quoi se sentir abandonner. En grandissant elle y repenserait. Pour l'heure, la fillette était simplement obnubilé par ses questions.
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| | | | InvitéMer 10 Mai 2017, 15:19 - « Je... vous... tu sais donc maintenant à quoi je me destine. Toi, à quoi occupe tu ton temps ? Où vis tu ? Reviendras tu ici ? »
Yelirann reporta son attention toute entière sur Kelen pour savoir désormais ce qu'il était bon de faire. Il avait perçu l'hésitation dans la voix de l'enfant. Désormais il n'avait aucune idée de comment se comporter avec sa fille, mais Kelen lui semblait très à son aise dans son rôle de grand père. Le mentor regarda son fils avec bienveillance l'encourageant silencieusement à se confier à Ismaëlle, espérant qu'il ne s’inventerait pas une identité loufoque. Il devait la rassurer, elle semblait avoir peur de perdre le père qu'elle venait tout juste de retrouver. L'argenté offrit à nouveau un sourire presque tendre à sa progéniture fraîchement découverte. Yelirann voulu répondre, mais l'espoir ne lui en laissa guère le temps, portant son regard inquisiteur sur Kelen
« Pourquoi ne m'avoir rien dit ? »
Elle s'exprimait avec une pointe d'amertume dans la voix, qui blessa sincèrement le vieil assassin. Il avait essayé de faire au mieux, mais bien sur son stratagème avait eût des failles. La principale semblait être de n'avoir dit mots sur ses origines à Ismaëlle. Il devait néanmoins s'assurer que Yelirann ne serait pas une menace pour elle. C'était désormais chose faites. Il n'en ferait rien, Kelen y avait veillé. Son grand père s'approcha d'elle à son tour, dépassant même de fait Yelirann. Il remit un genou à terre devant elle humblement. Cherchant ses mots, il mit quelques minutes à lui répondre
- « Princesse, Yelirann a raison. Parfois les adultes font des erreurs, ne te dire mots sur tes origines, en était une. Je devais toutefois m'assurer que celle-ci ne pouvait en rien te nuire. Vois-tu nous ne somme pas ici en terre alliées. Il fallait donc que je prenne des précautions particulières. Quand à ton père, il risque ici bien plus que moi. Vois tu sur Enkidiev je suis bien peu de choses, pour lui par contre il en est tout autres. Je ne peux pour l'heure rien te confier de plus, tu le comprendra aisément j'en suis certain. »
Kelen avait sous entendu que l'argenté était quelqu'un d'important sur le territoire ennemi. Ce n'était pas tout à fait vrai, mais après tout qu'importait. Ismaëlle avait besoin de rêver, voilà qui était chose faite. Elle en tirerait les conclusions qui l'arrangerait. En outre, c'était une raison tout à fait concevable, cela aurait tout à fait put être le cas. La réalité était toute autre, mais comment dire à une enfant qu'en réalité il la protégeait de son père, son propre fils? Non c'était simplement inconcevable pour Kelen. Après tout il était vrai que la guilde étant profondément neutre, Irianeth n' était pas un domaine où ils étaient accueillis en amis, bien au contraire. Le mensonge n'était donc pas tout à fait complet. Yelirann posa un regard amusé sur son père, ainsi c'était lui qui pour une fois enjolivait la réalité. Le jeune homme entreprit toutefois de répondre à sa fille
- « Je n'ai pas réellement de demeure, je vis ou le vent me porte en somme. J'aime à découvrir le monde qui nous entoure, essayer de le comprendre. Je parcours aussi les territoires pour tenter de … les assainir... J'imagine que l'on peut considérer que je pourchasse les méchants pour les empêcher de nuire. Je ne peut toutefois t'en dire plus pour les raison évoquées par Kelen. J'aime également réaliser des artefacts comme ceux que je t'ai offert. Tu m'en confiera tes impressions. » Se rapprochant un tant soit peu de sa fille, il plongea son regard dans le sien, comme il l'aurait fait avec Yennefer, si elle avait tenu de tel propos. « Je reviendrais si tu en a envie Ismaëlle, je ne prétend pas rattraper le temps perdu, mais je suis là désormais. Tu peux compter sur moi.»
Jetant un regard à un Kelen qui en réponse hocha imperceptiblement la tête. Yelirann faisait exactement ce que son père attendait de lui. Il faisait preuve de considération, elle était vaine certes, mais c'était là tout ce dont il était capable. L'important étant qu'Ismaëlle se sente bien, qu'importait le moyen au fond. Jamais elle ne saurait que Yelirann n'était qu'une vaste usurpation. Elle n'était qu'une petite fille, elle avait besoin d'un père et l'assassin était le sien. Bon gré, mal gré, il en était ainsi. Nul ne pouvait changer cela. Il lui apporterait le sentiment d'appartenance et de sécurité qui semblait lui faire pour l'heure, défaut. L'attention de Kelen, elle n'était pas feinte, il éprouvait une réelle tendresse pour sa petite fille. C'était d'ailleurs là ce qui l'avait poussé à agir. Yelirann quand à lui essayait de se montrer le plus agréable possible. Il voulait faire au mieux, ne désirant pas vraiment faire de mal à l'enfant. Kelen lui avait confié une mission, il la porterait à terme.
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| | | | InvitéDim 21 Mai 2017, 17:17 C'est avec une certaine hésitation que la fillette ne lui connaissait guère que Kelen vint à nouveau se placer à sa hauteur. Il s'octroya d'ailleurs un temps de réflexion avant de répondre. Naturellement, Ismaëlle buvait ses paroles.
- « Princesse, Yelirann a raison. Parfois les adultes font des erreurs, ne te dire mots sur tes origines en était une. Je devais toutefois m'assurer que celle-ci ne pouvait en rien te nuire. Vois-tu nous ne somme pas ici en terre alliée. Il fallait donc que je prenne des précautions particulières. Quand à ton père, il risque ici bien plus que moi. Vois tu sur Enkidiev je suis bien peu de choses, pour lui par contre il en est tout autre. Je ne peux pour l'heure rien te confier de plus, tu le comprendra aisément j'en suis certain. »
Il fallut un certain temps à Ismaëlle pour décortiquer tout ce qu'elle venait d'entendre. Kelen reconnaissait avoir fait une erreur en ne lui parlant pas de leur lien. Bien, si lui se trompait, elle devait avoir raison. Et Parandar sait que cette fillette aimait avoir raison. Elle relégua au loin ses craintes : si même Kelen faisait des erreurs, où donc allait le monde ? Ensuite, que ses origines lui nuisent ? Faisait-il référence à l'histoire de Mélisende ? Yelirann avait-il vraiment souhaité sa mort ? Elle se refusa à poser la question par peur de la réponse. Enfin, peut être avait il craint plutôt que ses origines la privent de l'enseignement impérial. Voilà qui était plus compréhensible : dans une société élitiste comme l'était celle d'Irianeth, nul doute que les piètres origines d'Ismaëlle gagnaient à être tues. Ce qui retint également l'attention de la fillette fut le sous entendu de Kelen : ne venait il pas de confier à mi-mot que Yelirann était une personne d'importance sur Enkidiev ? Voilà une information prompte à enflammer l'imagination d'Ismaëlle. Inventer à ce père qu'elle se découvrait juste une vie secrète et ô combien importante était si aisé pour la jeune fille ! Elle ne vit pas le regard mi-étonné mi-amusé que l'argenté lança à son mentor, ce qui était sans doute bonne chose. Elle ne fut ramenée à la conversation présente que quand Yelirann s'adressa à nouveau à elle, entreprenant de répondre à ses questions lui aussi :
- « Je n'ai pas réellement de demeure, je vis où le vent me porte en somme. J'aime à découvrir le monde qui nous entoure, essayer de le comprendre. Je parcours aussi les territoires pour tenter de … les assainir... J'imagine que l'on peut considérer que je pourchasse les méchants pour les empêcher de nuire. Je ne peut toutefois t'en dire plus pour les raison évoquées par Kelen. J'aime également réaliser des artefacts comme ceux que je t'ai offert. Tu m'en confiera tes impressions. »
Aussi vite qu'elle était montée, la fraîche admiration d'Ismaëlle pour Yelirann disparue. Vivre où le vent le portait ? Quelle manière élégante de dire qu'il était sans terre ni toit ! Puis, repensant à un mensonge qu'elle avait déjà utilisé, Ismaëlle se souvint s'être un jour inventé un père puissant magicien errant. Pourquoi ne pas appliquer cela à Yelirann ? Trop haut personnage, il se voyait contraint de se ne fixer nulle part pour conserver sa chère liberté. Voilà qui était un scénario tout à fait plaisant ! La jeune Espoir décida qu'il lui convenait de croire à cette fable. Si en plus l'argenté était une sorte de justicier, cela ne pouvait que donner davantage de panache à son histoire. Comme il s'approchait à nouveau d'elle, Yelirann reprit son discourt :
- « Je reviendrais si tu en a envie Ismaëlle, je ne prétend pas rattraper le temps perdu, mais je suis là désormais. Tu peux compter sur moi. »
Voilà bien tout ce que le cœur d'enfant d'Ismaëlle avait besoin d'entendre. Elle pouvait compter sur quelqu'un. Il se trouvait dans ce monde des alliés pour lui venir en aide. Elle n'était pas seule. Elle même fut surprise autant que presque vexée du soulagement qui l'emplit lorsqu'elle réalisa cela. Était elle donc si aisé à amadouer ? Elle tacha de se persuader que non, et c'est sans s'en rendre vraiment compte qu'elle passa une main légère sur l'aumônière toute neuve pendue à sa ceinture.
- « Je... suppose qu'il me serait plaisant que tu revienne parfois... »
Elle avait dit cela en détournant le regard, en espérant que cela ne sonne pas comme la prière d'une enfant esseulée. Elle avait le plus grand mal à soutenir le regard nuageux de Yelirann. Il avait une manière de la fixer lorsqu'il lui parlait qui était tout à fait déroutante. Ismaëlle évitait en général tout contact visuel prolongé, car cela la faisait se sentir presque vulnérable. Elle avait toujours peur que ses yeux la trahissent. Enfin, ce n'était sans doute pas en s'abîmant dans l'observation des galets de la plage qu'elle ferait avancer les choses. Enfin, elle ne savait de toute façon plus vraiment quoi faire. Passer le choc de cette rencontre, elle se sentait presque bête de n'avoir rien à dire. Elle tourna donc son changeant regard vers Kelen, une moue interrogative au visage. Lui seul semblait vraiment à son aise après tout.
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