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Rire, colère et livres, un mélange désastreux (Pv Ismaëlle)

Invité
Mar 18 Juil 2017, 10:05
La bibliothèque n’est habituellement pas un de mes endroits favoris, mais il fallait admettre que parfois, c’est le meilleur endroit pour se cacher. Comme le bruit était interdit, l’agitation l’était tout aussi systématiquement. Cette règle va m’éviter une colère digne de ce nom. Je n’avais pas pu m’empêcher de faire un coup bas à cette fille en particulier, il faut dire que notre relation n’était pas la meilleure du coin. Aucun de nous n’était capable de se supporter assez longtemps pour rester courtois… et sérieusement, je n’ai aucune envie d’être courtois avec elle en particulier. J’aurais aimé ne jamais la rencontrer… vraiment… je ne suis pas obsédé par elle, une chance, mais son comportement et… sa race me fait grincer des dents. Comment une humaine pouvait-elle se croire importante ?

On peut croire que j’en fais tout un plat, ce n’est pas possible d’être si mesquin et méchant vis-à-vis d’une jeune fille. Oui, ce n’est pas gentil, mais comme tous les enfants, je peux me montrer méchant. Alors, comme j’avais le moral à terre, le soleil étant caché sous d’épais nuage rendant impossible son observation, j’avais décidé de me remonter le moral avec une petite blague qui ne ferait mal à personne. Oh, sa fierté en souffrirait peut-être, mais au moins, elle ne serait pas blessée. Je ne l’aime pas, mais je n’ai aucune envie d’être à l’origine d’une blessure, alors je préfère attaquer son ego. Une petite blague ne faisait pas mal et c’était de la pratique, non ? Après tout, il faut toujours être au courant de son environnement.

J’avais choisi de faire une blague en lien avec sa coiffure, elle semblait tenir à ce qu’elle soit parfaite en tout temps, alors… devoir subitement se promener avec une coiffure plutôt rigolote… et quelque peu odorante va certainement la rendre furieuse. C’est pour cela que j’avais choisi d’aller à la bibliothèque. Les confrontations publiques n’étant pas mon point fort, elle serait obligée de garder un volume acceptable en m’accusant. Dommage que je n’avais pas… hum, c’est quoi le mot ? Ah, alibi ! Je n’avais pas d’alibi, je n’avais pas encore trouvé la façon d’être à deux endroits en même temps… et je ne vais jamais intégrer mes amis dans un coup foireux. Après tout, si j’étais pris sur le fait, j’allais avoir beaucoup de problèmes et je ne veux certainement pas qu’ils aient des ennuis.

Alors, je suis assis bien tranquille entouré de bouquins d’histoire, de géographie et d’autres sujets dont je n’arrivais même pas à comprendre le concept. Le but, faire croire que j’avais étudié toute la matinée. Mon frère m’a toujours dit d’équilibrer mes journées. Les disciplines mentales étaient toutes aussi importantes que les disciplines physiques. Comme il est mon idole, je l’ai écouté et à chaque jour, je prenais le temps d’étudier un sujet en particulier. Ces derniers temps, c’était l’histoire, je m’étais rendu compte que je ne connaissais pas tant l’histoire d’Irianeth et… ma géographie frôlait la catastrophe. Maintenant, je peux au moins énumérer quelques événements clés de l’histoire d’Irianeth et situer au moins quelques endroits sur une carte. Ce n’était pas parfait, je n’ai pas une mémoire parfaite. Il me faut du temps avant de mémoriser. Au moins, je comprends les concepts assez rapidement.

Lentement, un sourire naquit sur mon visage en remarquant le temps écoulé. Oh, c’était le moment tant attendu, allait-elle prendre le temps de se mettre à nouveau présentable ou allait-elle foncer directement le trouver ? J’ai une sérieuse envie d’aller voir, mais c’est risqué, qui sait ce qu’elle pouvait faire, furieuse ? Je n’avais pas envie de le découvrir. C’est dommage que je rate tout le spectacle. Au moins, je vais pouvoir me satisfaire aisément lorsqu’elle viendrait me trouver. Elle avait toujours des réactions amusantes… en fait, les humains en général avaient toujours des réactions amusantes.

- Ça va être drôle, dis-je tout bas en tentant vainement de me concentrer sur le bouquin d’histoire.

L’attente va certainement me rendre nerveux, alors vaut mieux que je passe le temps en tentant d’étudier. J’aurai moins l’impression que les secondes s’écoulent à l’infini.
Hors-jeux:
Anonymous
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Sam 22 Juil 2017, 18:11
On ne le dira sans doute jamais assez : Ismaëlle aimait sa routine. Rien ne lui plaisait mieux que de se lever toujours à la même heure, et de suivre ensuite ses rites habituels. Oui, il était plaisant pour la jeune fille de savoir exactement ce à quoi elle allait être confronté au cours de la journée. Pour elle, l'imprévu était un ennemi à dompter, rien d'autre.

Il se pose un problème cependant lorsque l'on suit toujours rigoureusement le même parcours chaque jour : on en devient prévisible, et cela, Ismaëlle ne l'avait pas encore apprit...

Ce jour là, tout avait très bien commencé selon les critères de la jeune fille. Levée à l'aube, Ismaëlle s'était préparée avec son zèle coutumier. Elle était ensuite partie rejoindre sa crique sur la plage pour ses immuables exercices matinaux. Voilà plusieurs années maintenant qu'elle s'imposait pareil rythme au quotidien, pourtant, sa carrure demeurait encore bien trop frêle à son goût.
Cet entraînement l'ayant laissé le front emperlé de sueur et les habits gris d'un mélange de poussière et de sable, la fillette avait, comme systématiquement après chaque entraînement, reprit le chemin de ses quartiers, histoire d'arranger un peu sa mise. L'étape suivante de sa journée était une halte à la bibliothèque. Elle avait en effet prévu d'étudier un peu avant l'heure du déjeuner. Ensuite, elle irait très probablement retrouver Auriane et Andras, ses éternels comparses.

Une journée comme celle ci ne se pouvait voir interrompue par un désagrément quelconque. Du moins, était ce là la pensée d'Ismaëlle. Mais une fois encore, à suivre chaque jour le même chemin, elle en devait plus que lisible. Certes, personne n'avait de raison particulière de lui en vouloir : n'étant qu'une quidam parmi tant d'autre, elle n'était une menace pour quiconque. Pourtant, si elle n'avait pas d’ennemi mortel, il se trouvait à la forteresse des êtres avec qui la fillette ne parvenait tout simplement pas à s'entendre. Il y avait Imaé bien sûr, la Chevalière s'étant attirée les foudres indéfectibles de la jeune Espoir lors de cette fameuse séance d’entraînement. Nul doute que cette rivalité à sens unique devait faire une belle jambe la mentor d'Ismaëlle.

Si Imaé occupait indiscutablement la tête de la liste des personnes abhorrées par la jeune fille, elle était depuis peu talonné par un autre odieux personnage. Ismaëlle avait mauvais caractère, se n'était un secret pour personne. Elle parvenait cependant à faire des efforts pour ceux qu'elle appréciait ou dont elle pensait avoir besoin. En revanche, ceux qui n'étaient personne, et qui en sus commettaient l'impardonnable erreur de courroucer la fillette s'attiraient de façon tout à fait permanente les foudres de cette dernière. Parmi ceux là donc, se trouvait un affreux petit démon. Un arrogant qui semblait se prendre pour la huitième merveille du monde, un dénommé Axel. Ayant le don de trouver ses propres défauts absolument impardonnables chez les autres, Ismaëlle n'avait pas tarder à prendre le garçon en grippe. À plusieurs reprises déjà, les deux en étaient venu à s'invectiver à qui mieux mieux. Autant dire que la fillette ne pensait certes pas pouvoir lui en vouloir davantage, puisqu'il l'exécrait déjà au plus haut point.

Pourtant, lorsqu'elle ouvrit la porte de sa chambre, elle comprit qu'elle s'était trompée. Elle l'avait détesté. À présent, elle rêvait de l'écharper ! Le malotru avait eut recours à un piège vieux comme le monde : un seau plein d'eau de mer simplement posé sur la tranche de la porte d'entrée de la chambre de la fillette. En poussant la porte, le seau était tombé, se déversant intégralement sur le crâne d'Ismaëlle. Elle détestait l'eau de mer. Elle hurla en passant sa main dans ses cheveux : il y avait également placé des algues !

Bien évidement, il n'était pas question d'apparaître ainsi en public. La jeune Espoir passa un certain temps à remettre de l'ordre dans sa tenue. Changer de vêtements fut simple. Débarrasser ses cheveux de leur puanteur marine s'avéra plus compliqué. Elle eut beau y consacrer du temps et de l'application, lorsqu'elle quitta de nouveau sa chambre, elle avait l'affreuse impression que l'odeur la suivait encore.  
Ismaëlle avait adorée disposer d'une chambre pour elle seule lorsqu'elle avait débarquée sur le continent noir. Elle avait en revanche beaucoup moins appréciée que la-dite pièce ce trouve au milieu des quartiers des élèves. Chacun pouvait y avoir accès. Enfin, sauf si elle n'avait pas omit d'en verrouiller la porte en partant... fulminant et pestant tout son saoul, elle en venait à accuser la terre entière, sauf bien sûr son propre oubli.  

Pour l'heure cependant, elle n'était pas en état de retenir une leçon de vie. Furieuse, elle se mit en quête d'Axel. Ce ne pouvait être que lui, personne d'autre n'aurait osé commettre pareil affront au grand jour. Comme une furie, elle traversa le quartier des élèves, mais également la salle d'entraînement, les diverses cours du palais... il fallait qu'elle retrouve l’impudent et qu'elle lui fasse payer ! Elle le trouva là elle ne s'y attendait pas.
À moitié dissimulé derrière un rempart de livres poussiéreux, le misérable était visiblement plongé dans la lecture d'un ouvrage d'Histoire. Ismaëlle s'approcha de lui à pas feutrés, imaginant déjà mille vengeances.

- « J'accuse … ! » commença-t-elle sur un ton rendu suraigu par la colère. Elle fut vertement ramenée à plus de calme par une nuée de regards désapprobateurs. « Je sais très bien, espèce de cancrelat, que tu es responsable ! » l'accusation était bien moins dramatique ainsi chuchoté, mais Ismaëlle n'avait pas vraiment le choix. Il était a parier qu'Axel s'était justement planqué à la bibliothèque pour contrarié encore davantage la fillette !

D'ordinaire très pâles, les joues d'Ismaëlle étaient rougies, et ses sourcils si arqués qu'ils en venaient presque à se toucher. La fillette avait rarement parut aussi visiblement en colère. Ses cheveux d'ailleurs, étaient encore humides d'avoir été lavés précipitamment.
Anonymous
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Jeu 27 Juil 2017, 01:15
L’attente me tuait, littéralement. Entouré de ces vieux bouquins, j’essayais tant bien que mal d’essayer de ne pas rigoler. Il ne fallait certainement pas que je subisse moi-même le courroux des autres personnes dans la bibliothèque sinon… ça ne m’aiderait pas. Je commençais à perdre patience quand je lus un passage intéressant concernant Irianeth. Mon attention, déjà si volatile, s’arrêta sur un mot. Esclave. Les humains furent, à un certain moment, des esclaves de l’Empire. Ça, c’est le genre d’information qui m’intéresse. C’est donc concentré comme je le suis rarement que je fus interrompu de ma lecture passionnante par… la cible de ma dernière farce, Ismaëlle. Sa voix suraiguë m’informa de sa colère.

- Cancrelat, ce n’est pas gentil, répondis-je tout bas avec le sourire. Alors, qu’ai-je donc fait pour te rendre si misérable ma douce Ismaëlle ?

Mon frère avait fait une énorme erreur, il avait osé m’apprendre le sarcasme. J’en usais à profusion… contre ma cible numéro un. Bon, je n’avais pas été gentil, de l’eau mer et des algues, ça ne fait jamais bon mélange dans une chevelure, mais la faute n’incombait pas seulement à moi, elle incombait aussi à Ismaëlle. Être si prévisible.

- Qu’importe, le simple fait que tu sois misérable améliore considérablement ma journée, mais dis-moi, d’où vient cette odeur ? J’espère que ce n’est pas de toi, il est inconcevable qu’une jeune fille si bien élevé puisse porter si piètre odeur en lieu si sacré.

Peut-être que grand frère avait fait plus d’une erreur finalement. Il n’aurait peut-être pas dû m’apprendre à lire et à écrire, cela aurait certainement évité le débordement littéraire, débordement qui se déroulait plutôt exclusivement en présence d’Ismaëlle. Ça avait certainement le don de l’énerver. J’aimais faire mon innocent, je ne mentais pas nécessairement, le sourire moqueur quasi constant sur mes lèvres empêchait toute confusion. Je savais que j’étais coupable, elle savait que j’étais coupable, à quoi bon le cacher ?

- Eau de mer et algues, est-ce une nouvelle sorte de savon ? J’espère que tu ne prends pas la peine d’écouter les commérages des couloirs. J’ai entendu dire que l’eau de mer et les algues rendaient les cheveux soyeux, mais que l’odeur était plutôt désagréable. Tu ne l’as pas essayé tout de même ? demandai-je en feintant l’horreur.

Je devrais peut-être dire à mon frère de cesser de m’apprendre des choses… et peut-être qu’il faut que je cesse de blâmer mon frère pour tout. C’est moi qui utilise mal ses enseignements, pas lui qui enseigne mal. Bah, il était temps de cesser de jouer…

- Tu sais, le rouge te va si bien, dommage que tu sembles l’éviter comme la peste, fis-je en souriant.

Et j’étais sincère… Bon, j’adore le rouge, alors il va bien sur tout le monde. Pourtant, le rouge des joues d’Ismaëlle lui donnait un air plus vivant. Ça rendait son teint plus beau, plus émotif, moins impassible.

- Alors, oui, je suis probablement coupable de tout ce que tu m’accuses. Cela ne change pas, tu es ma cible favorite, alors, faut bien que je te fasse un peu pâtir , dis-je tout à fait sérieusement. Cependant, tu te trompes en croyant que je suis le seul coupable, tu l’es tout autant que moi.

Il était temps de lui faire une petite leçon, ça tombe bien, nous sommes dans la bibliothèque, lieu sacré du savoir depuis la nuit des temps. Alors là, exagération, tu peux quitter mes pensés.

- Pourquoi es-tu coupable ? Voyons.

Je mis doucement la main sur mon menton en faisant semblant de réfléchir.

- Chaque matin, tu vas t’entrainer sur la plage pendant quelques heures dans l’espoir d’acquérir une carrure que tu n’auras jamais. Par la suite, tu arrêtes dans ta chambre, dans le quartier des élèves, dans le but de te rendre présentable pour la suite de ta journée, tu te rends ensuite à la bibliothèque pour étudier pendant quelques heures avant de partir rejoindre tes amis, Auriane et Andras, me suis-je trompé ? Ah oui, aujourd’hui, par mégarde, tu as oublié de verrouiller ta porte de chambre.

La prévisibilité quand tu nous tiens… C’était une belle leçon que je venais de lui donner, valait mieux qu’elle l’apprenne de moi qu’elle l’apprenne de nos probables futurs ennemis. Cette petite farce allait peut-être lui sauver la vie un jour… hum… à bien y penser, j’ai peut-être mal… non, même si elle est une humaine, elle a choisi Irianeth ce qui la rend techniquement plus intelligentes que ceux d’Enkidiev et par conséquent, elle mérite plus de vivre qu’eux, alors, non, je n’ai pas mal pensé.

- Alors, pourquoi es-tu autant coupable que je suis, moi, scélérat, qui aie placé un seau de cette horrible eau visqueuse au-dessus de ta porte ?

En y pensant bien, elle avait fait plus qu’une erreur.

- D’abord, tu es trop routinière. Heureusement que tu n’es pas indispensable pour l’empire, il serait beaucoup trop aisé de t’assassiner si cela était le cas. Ensuite, oublier de verrouiller sa porte, vraiment. Dois-je vraiment prendre le temps d’expliquer ? Je suis sûr que tu peux t’imaginer des centaines de scénario beaucoup plus horrible qu’un sceau d’eau glacé sur la tête. Et l’erreur la plus mortelle, la plus insensée et celle qui me prouve que tu es d’une stupidité sans égale, tu n’es pas consciente de ton environnement !

Oui, je m’étais exclamé, peut-être un peu trop fort aux goûts des autres au vu les regards qu’ils m’ont lancés, mais sérieusement, qui n’était pas conscient de son environnement ? Il ne fallait surtout pas qu’Auriane lui ait parlé de notre première rencontre… ça allait être catastrophique… pour moi.

- Savais-tu que les humains avaient été, à un certain moment dans l’histoire, esclaves de l’empire ?

C’était un brusque changement de sujet, mais je ne pouvais pas l’empêcher. C’était une information en or massif, une information qui me rendait incroyablement joyeux et sérieusement, je devais lui planter sous le nez. C’était plus fort que moi. Pour une humaine qui se prenait pour une reine, savoir que sa race avait été esclave pendant un certain moment ramènerait certainement ce joli rouge sur ses joues. Et mon sourire moqueur, celui-là même que je lui réservais personnellement, celui qui étirait mes traits depuis que j’avais levé la tête de mon bouquin, allait certainement l’énerver davantage.
Anonymous
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Ven 28 Juil 2017, 11:00
- « Cancrelat, ce n’est pas gentil. Alors, qu’ai-je donc fait pour te rendre si misérable ma douce Ismaëlle ? »

Elle ouvrit la bouche et la referma plusieurs fois. Voilà qu'elle n'avait même plus les mots pour exprimer son mécontentement !

- « Qu’importe, le simple fait que tu sois misérable améliore considérablement ma journée, mais dis-moi, d’où vient cette odeur ? J’espère que ce n’est pas de toi, il est inconcevable qu’une jeune fille si bien élevé puisse porter si piètre odeur en lieu si sacré. »


Par réflexe, elle porta sa main à ses cheveux, avant de se reprendre brusquement. Si elle avait été seule, elle serait repartie sur le champs pour se laver à nouveau. Mais pas question de montrer à ce vermisseau combien sa pique l'atteignait, quand bien même de rouges, ses joues passèrent à cramoisies, la trahissant complètement. Le ton pompeux d'Axel, ton dont usait pourtant fréquemment Ismaëlle, augmentait encore – si se fut possible – la colère de la fillette.

- « Eau de mer et algues, est-ce une nouvelle sorte de savon ? J’espère que tu ne prends pas la peine d’écouter les commérages des couloirs. J’ai entendu dire que l’eau de mer et les algues rendaient les cheveux soyeux, mais que l’odeur était plutôt désagréable. Tu ne l’as pas essayé tout de même ? »

Il se moquait d'elle. À aucun moment il ne fit la moindre tentative pour se défaire de l'accusation d'Ismaëlle. Faignant un air outré, il exaltait la mauvaise foi et la raillerie.
Se tenant debout, dans une pose raide, les mains crispées, Ismaëlle avait déjà occis cet avorton au moins cent fois en pensées !

- « Tu sais, le rouge te va si bien, dommage que tu sembles l’éviter comme la peste. »


Remuant le couteau dans la plaie, il continuait de la prendre de haut. Voilà, il était mort cent et une fois. Et jamais Ismaëlle ne porterait le moindre vêtements rouges – inutile de dire qu'elle était bien loin de penser à l'armure des Chevaliers en se faisant cette promesse.

- « Alors, oui, je suis probablement coupable de tout ce que tu m’accuses. Cela ne change pas, tu es ma cible favorite, alors, faut bien que je te fasse un peu pâtir. Cependant, tu te trompes en croyant que je suis le seul coupable, tu l’es tout autant que moi. »

Comment, par tout les Dieux réunit pouvait il avoir un tel toupet ! Sa faute à elle ? Ismaëlle ne pouvait guère que bouillir sur place : si elle avait prononcé le moindre mot, c'eut été un feulement fort peu discret. Et il lui était pour l'heure tout bonnement impossible de s'exhorter au calme. Elle pouvait sentir la chaleur de sa colère enfler en elle, forge bouillante ou elle préparait sa répartie à venir.
Si la colère de la jeune Espoir était une forge, chacun des mots d'Axel en était le soufflet : attisant encore un peu plus la rage de sa condisciple, il poursuivait ses élucubrations :

- « Pourquoi es-tu coupable ? Voyons. » en parlant, il adopta une pose pensive. « Chaque matin, tu vas t’entraîner sur la plage pendant quelques heures dans l’espoir d’acquérir une carrure que tu n’auras jamais. Par la suite, tu arrêtes dans ta chambre, dans le quartier des élèves, dans le but de te rendre présentable pour la suite de ta journée, tu te rends ensuite à la bibliothèque pour étudier pendant quelques heures avant de partir rejoindre tes amis, Auriane et Andras, me suis-je trompé ? Ah oui, aujourd’hui, par mégarde, tu as oublié de verrouiller ta porte de chambre. »

Chacun des mots du garçon était autant de braises nouvelles dans le cœur d'Ismaëlle. Comment pouvait il savoir tout cela ? C'était impossible ! Cela ne se pouvait ! Une petite voix venimeuse murmura dans un coin de sa tête « Je t'avais prévenu, il ne faut pas sortir de la maison, tu va avoir des problèmes... dehors, tout n'est qu'une succession de problème ! » - Ismaëlle s’ébroua : depuis combien de temps maintenant les paroles de sa mère n'étaient elles plus venu la hanter ? Il n'était pas temps que cela reprenne...
Axel savait tout. Absolument tout. Cela fit horreur à la jeune fille. Elle aimait sa routine, ce ne pouvait être une habitude néfaste ! Non ? Elle n'était pas très douée pour se remettre en question. Un frisson parcouru son échine. Si un gamin comme le démon avait pu rassembler autant d'informations sur elle si aisément, combien d'autre savait ses habitudes ?

- « Alors, pourquoi es-tu autant coupable que je suis, moi, scélérat, qui aie placé un seau de cette horrible eau visqueuse au-dessus de ta porte ?  D’abord, tu es trop routinière. Heureusement que tu n’es pas indispensable pour l’empire, il serait beaucoup trop aisé de t’assassiner si cela était le cas. Ensuite, oublier de verrouiller sa porte, vraiment. Dois-je vraiment prendre le temps d’expliquer ? Je suis sûr que tu peux t’imaginer des centaines de scénario beaucoup plus horribles qu’un sceau d’eau glacé sur la tête. Et l’erreur la plus mortelle, la plus insensée et celle qui me prouve que tu es d’une stupidité sans égale, tu n’es pas consciente de ton environnement ! »


À mesure qu'il parlait, il haussait le ton. Dans la bibliothèque, on se remit à fixer les deux énergumènes bruyants qui avaient visiblement choisit de régler leur compte au mauvais endroit.
En ce qui concernait les paroles d'Axel, Ismaëlle se fut volontiers boucher les oreilles pour ne plus entendre ses sornettes. Qui donc était il pour se permettre ainsi de lui faire la leçon ? Elle occulta bien inconsciemment ses propres erreurs de la journée. Elle faisait vraiment des efforts inhumains pour ne pas sauter à la gorge de ce crétin... il avait beau être plus grand qu'elle, Ismaëlle s'entraînait après tout avec un demi-démon et une demie-berserk !
Toujours plus courroucée, elle se repliait peu à peu sur elle même...
Elle ne se serait jamais cru capable d'une telle colère, et pourtant, ajoutant à ses hauts faits, Axel en remit une couche. Changeant brusquement de sujet, il déclara :

- « Savais-tu que les humains avaient été, à un certain moment dans l’histoire, esclaves de l’Empire ? »

Il était tout sourire en disant cela. Si elle avait daigner baissé les yeux, Ismaëlle aurait pu voir le livre d'Histoire ouvert sur le bureau où Axel s'était installé. Mais centrée sur elle même, elle ne le remarqua pas. Elle était littéralement hors d'elle. Une foule de répartie et d'insultes se bousculait dans sa tête, mais elle ne réussit guère qu'à hurler :

- « LA FERME CRETIN ! »

Hum... cela manquait clairement de panache, mais Ismaëlle se sentit plus maîtresse d'elle même une fois dit.
Comme l'on pouvait s'y attendre, elle s'attira de nouveau regards, l'un en particulier d'un scribe quelconque. Ismaëlle fixa l'homme un moment, elle n'avait pas l'intention de partir. Puis reportant son attention sur Axel, elle reprit, s’approchant un peu plus du démon à chaque mots :

- « Oui je le savais, contrairement à toi, j'ouvre des livres depuis longtemps maintenant. Mais figure toi que malgré cela, il est toujours ici davantage d'humains que de démon ! Si ton île te manque tant, retourne y, tu ne manquera à personne ici ! »

Une nouvelle salve de regards réprobateurs leur fut adressée. Dominée par sa colère, Ismaëlle prenait de moins en moins garde à ses paroles...

- « Oui je sais ! Je parle trop fort ! Vous n'avez qu'à attendre ! » fixant une nouvelle fois Axel, plus rien ne pouvait arrêter son volubile débit de parole : « Enfin, je suppose que tu passe trop de temps à me suivre pour lire davantage qu'une page de temps à autre ! » en parlant, elle s'était saissit d'un livre, qu'elle commença à élever au dessus de sa tête... « Sache que je n’oublie pas, rien, jamais ! Et sache aussi que je ne pardo... »

Le livre lui fut ôté des mains, et quelqu'un venait de la saisir par le col de sa chemise. Ismaëlle ignorait qui était cette personne, mais il avait l'air beaucoup trop sûr de son bon droit pour ne pas être un minimum important. Ce qui conforta la jeune Espoir (au moins un peu) fut de voir qu'Axel était lui aussi mit cavalièrement à la porte de la bibliothèque. Quand Ismaëlle toucha à nouveau terre, elle se retint de justesse de tambouriner à la porte. À la manière qu'un chat en colère, tout le monde ne prenait pour son grade ! Le tapis devant l'entrée reçu un coup de pied tout à fait féroce, avant que la blanche ne fasse volte face, se retournant d'un bloc vers Axel :

- « Tu es fier de toi ? Silence ! Je le vois bien ! »
dans un geste précipité, elle ôta l'un des gants qui couvraient ses mains, et le lança en direction du démon. Le morceau de cuir atterrit mollement à terre, Ismaëlle ayant eut la présence d'esprit de rester à quelque distance de son abhorré condisciple. Ce n'était pas exactement ce qu'elle avait prévu, mais le geste de défi restait le même. « Tout détestable que tu es, je te défi ! »

Elle n'avait pas la moindre idée de quel défi elle pouvait bien lui lancer, mais elle ne voyait guère comment réagir autrement. Se sentant offensée comme rarement elle l'avait été, son sang n'avait fait qu'un seul tour, et une fois n'étant pas coutume, elle avait parlé bien avant de peser ses mots...

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Lun 31 Juil 2017, 13:21
Me cacher à la bibliothèque aurait été une idée géniale… si ma cible n’avait pas été Ismaëlle. Ma dernière phrase semblait avoir brisé sa dernière once de retenue. Son cri, bruyant et furieux, avait certainement attiré l’attention de tous les occupants de la bibliothèque y compris du bibliothécaire. Penaud, j’articulai des excuses. Ça n’allait certainement pas changer la décision du bibliothécaire, mais peut-être que je pourrai, durant la journée, revenir étudier tranquille grâce à ce sujet qui semble anodin au premier regard.

Écoutant à peine la diatribe de ma cible, je baissai les yeux sur mes livres d’histoire… et dire que je venais de trouver un sujet intéressant. Alors, pendant qu’Ismaëlle m’insultait de crétin, sous-entendait que j’étais un imbécile sans culture, je me contentai de ramasser mes notes. Il était hors de question que je les oublie et je savais, rien qu’en voyant l’homme s’occupant de la bibliothèque que j’allais probablement être mis dehors en compagnie de la très détestable Ismaëlle.

Je venais de finir de noter la page du dernier bouquin que j’étudiais avant l’arrivée de ma très haïssable comparse quand je la vis être levée du sol tel un chaton. Je dus me retenir de rire surtout en voyant le regard sévère de l’adulte. Sans une, ni deux, je ramassai mes notes et me levai. Ça ne servait à rien de rendre plus en colère l’autre homme surtout qu’en tant qu’élève, la bibliothèque était l’un des lieux que je devais me retrouver le plus souvent malgré moi. L’homme me laissa passer devant lui, probablement de peur de que je désobéis, et nous mena, Ismaëlle et moi, hors de la bibliothèque.

L’état d’Ismaëlle aurait été probablement amusant à regarder si je n’étais pas si occupé à classer mes notes selon mon point de départ. À sa nième accusation, je répondis un :

- Hum ?

Je n’avais pas du tout suivi ce qu’elle avait dit, trop occupé à classer mes notes selon ce que j’avais vu en premier. Ayant fini ma besogne, je levai enfin la tête pour voir un gant atterrir sur le sol. Clignant brièvement les yeux de confusion, je regardai enfin Ismaëlle. La colère, non, la rage débordait d’elle par vagues. Oh, je savais que je l’avais insulté, blessé son immonde petite fierté d’humaine, mais je ne m’attendais certainement pas à si peu de maitrise de soi.

- Tout détestable que tu es, je te défie !

Et là, je ne pus me retenir de rire. Ce rire était tellement sincère qu’elle allait certainement devenir dix fois plus offensée qu’elle l’était actuellement, mais comment ne pas rire : une humaine, chétive en plus, vient de défier un démon masculin, jeune, mais possédant certainement les caractéristiques de sa race. Je la dépassai déjà en hauteur, j’étais, après tout, l’un des enfants les plus costauds du coin.

- Désolé, dis-je en tentant de juguler mon rire. Mais la situation est trop hilarante.

Et je repartis de plus bel à rire. Elle n’avait certainement pas réfléchi avant de me défier, cela, j’en étais certain. Mon rire continua pendant une minute ou peut-être deux, mais je réussis à reprendre mon calme.

- Alors, tu me défies, fis-je, souriant. As-tu oublié que je suis un élève et toi, un espoir ?

Dis ainsi, il n’y avait pas tant de différence, mais en fait, les deux rangs étaient entièrement différents. Un espoir ne suivait pas de cours à proprement parler. Il avait des mentors pour l’entrainer, le préparer à devenir membre d’un des trois ordres, mais il ne suivait pas nécessairement tous les cours que je devais suivre. Notre éducation, bien que semblable, était quelque peu différente. J’avais des obligations, je devais m’entrainer, étudier et suivre les cours. Un espoir n’était pas obligé de le faire et même, certains cours leur étaient interdits à cause de leur trop jeune âge.

- Mais oublions ça, quel est ton défi ? Et j’imagine que nous devrions prendre la route du Colisée ? Si cela ne te dérange guère, je vais faire un détour vers ma chambre, j’ai quelques notes à aller porter d’abord. Alors, on se retrouve au Colisée ?

De toute façon, qu’elle le veuille ou non, j’allais faire un détour par ma chambre. C’était juste poli de l’informer et la politesse était une notion importante. C’était maman qui me l’avait appris… et comme frère avait le même caractère que maman, je ne voulais certainement pas revivre cet événement en question. Disons qu’elle n’avait pas eu besoin de me le dire deux fois.
HRP:
Anonymous
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Lun 11 Sep 2017, 11:09
Axel n'écoutait même pas, insolent jusqu'à la dernière minute, préférant trier ses notes que de prêter attention à la jeune Espoir. Peut être cela participa-t-il a majorer encore davantage sa colère ? À bien y penser, Ismaëlle n'avait jamais été hors d'elle à ce point, du moins pas aussi visiblement. Même lors de sa « rencontre » avec Imaé, elle n'avait pas explosé de la sorte. Sans doute, à bien y réfléchir, n'avait elle tout simplement pas osé, quand bien même elle n'avouerait jamais rien de tel...

Pire encore fut la colère de la jeune fille quand elle reçu pour toute réponse à son défi un éclat de rire. Son visage s’empourpra toujours plus – si tant est que cela fut encore possible – alors qu'elle rentrait la tête dans ses épaules, tendue comme la corde d'un arc, les poings crispés et les traits tirés.

- « Désolé, mais la situation est trop hilarante. »

Il n'essaya même pas de masquer son hilarité en parlant. Comment diable pouvait il prendre un défi autant à la légère ! La jeune fille était dans un tel état de rage qu'elle ne réalisait pas totalement à quel point la situation était, effectivement, tout à fait hilarante. Axel se chargea donc aimablement de le lui rappeler. Enfin, non sans avoir lutter un moment pour retrouver un calme tout relatif.

- « Alors, tu me défies. As-tu oublié que je suis un élève et toi, un espoir ? »

En effet, elle n'y avait pas vraiment pensé. En vérité, elle n'avait pas pensé à grand chose, se laissant stupidement gouverner par la colère née de sa fierté piétinée. Il n'y avait vraiment rien de mieux pour l'atteindre que de la railler ainsi...
Elle ne répondit cependant pas immédiatement à Axel, car petit à petit, elle prenait conscience de la situation dans laquelle elle s'était fourrée, elle, la par ailleurs si prudente Ismaëlle.
Trop têtue pourtant pour le reconnaître, elle laissa un rictus fleurir sur ses lèvres : ainsi, il se pensait bien plus avancé qu'elle sur la voie de leurs études ? Certes, elle n'avait pas d'obligation en ce qui concernait les cours ou ce genre de chose. Elle n'en recevait pas moins l'enseignement de mentors. Thaïs lui avait offert une lame double en même temps qu'elle lui avait apprit à s'en servir. Assurément, Ismaëlle était bien trop sûre d'elle même en ce domaine, mais elle ne put guère s’empêcher de songer qu'elle n'était pas à ce point sans défense. Même les exercices imposés par Imaé, aussi durs fussent-ils, lui avaient apporté : elle était toujours aussi petite, mais dernière cette carrure chétive se cachait une endurance tout à fait respectable pour une enfant de son âge. Plus tard peut être serait elle fière d'avoir survécu à l'enseignement de la Chevalière. Plus tard encore peut être admettrait elle avoir été parfaitement cernée par cette femme, et entraînée en conséquence. Enfin, voilà qui n'était pas près d'arriver.
Toujours était il qu'en l'instant présent, elle se contenta de regarder Axel avec hauteur lorsque ce dernier reprit :

- « Mais oublions ça, quel est ton défi ? Et j’imagine que nous devrions prendre la route du Colisée ? Si cela ne te dérange guère, je vais faire un détour vers ma chambre, j’ai quelques notes à aller porter d’abord. Alors, on se retrouve au Colisée ? »

Vraiment ? Ranger ses notes était pour lui la priorité ? N'en avait il donc pas assez de prendre ainsi Ismaëlle de haut ? Elle lui aurait sauté au visage dans l'instant si elle l'avait pu. Au lieu de cela, elle baissa la tête, et lui lança un regard mauvais au travers du rideau de ses cils translucides.

- « Et bien soit ! Je t'attendrais là bas. » elle avait parlé sur un ton faussement calme, qu'elle voulait inquiétant. Nul besoin de préciser qu'aux vues de la crise qu'elle venait de piquer, et de son allure, il n'y avait bien qu'elle pour se croire intimidante.

Comme Axel disparaissait pour aller ranger ses notes, elle même prit la direction de sa chambre au pas de charge. Elle voulait passer par ses appartements pour se munir de sa lame double, traditionnellement accrochée au dessus de son lit. Elle avait cependant dans l'idée de faire vite, histoire d'être la première arrivée au Colisée. Attendre son ennemi arme au poing était tout à fait théâtrale, et les dieux savent à quel point cette enfant aimait se croire l'héroïne de quelques épopées fantastiques.

Marcher à vive allure permit cependant à Ismaëlle de réfléchir, chose dont elle avait jusque là était bien incapable, compagnie du démon détesté oblige. alors qu'elle courrait presque, elle en vint à considérer la taille de son adversaire. Sa taille, mais aussi son âge, et surtout la désinvolture avec laquelle il avait relevé son défi sans le plus petit sourcillement. Y avait il un sens caché à cela ? Pourquoi diable était il a ce point en confiance ?

Alors qu'arrivé dans sa chambre, elle décrochait son arme, voilà que le doute prit peu à peu la place que la colère avait jusque là occupée dans l'esprit de la jeune fille. Dire qu'Ismaëlle était de nature prudente eut été un euphémisme : elle se méfiait en permanence de tout et surtout de tout le monde. Sa rage l'avait à ce point aveuglé qu'elle en était venu à lancer un défi à un condisciple... même elle pouvait à présent se rendre compte que c'était là quelque chose d'absolument stupide...
Elle avait certes déjà affronté d'autres jeunes lors de duels amicaux, mais elle avait toujours pu réclamer un temps mort lorsqu'elle en avait eut assez. Lors d'un défi, rien de tel ne se pouvait accorder... comment allait-elle pouvoir s'en sortir sans dommage ? Voilà ce qui obnubilait à présent la jeune Espoir...
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Ven 15 Sep 2017, 18:11
Il n’y a pas à dire, Ismaëlle était d’une arrogance sans limite. Vraiment, elle venait littéralement de détruire le mot intimidation avec sa piètre tentative. Comment pouvait-elle espérer intimider quand elle ressemblait davantage à un chaton en colère qu’à un loup ? Même moi, je savais que je ne pouvais pas espérer intimider autrement qu’avec ma taille. Je n’avais tout simplement pas le caractère ni l’attitude qui criait danger. Même abaisser mon ton de voix ne changeait absolument rien à ma capacité à me rendre intimidant. Frère disait que c’était parce que j’avais le visage d’un enfant espiègle avec ce petit sourire en coin et ces yeux rieurs. Même la couleur unique de mes pupilles ne changeait rien alors… comment Ismaëlle pouvait-elle essayer de se rendre intimidante ? À coté d’elle, j’étais un maitre !

C’est en retenant un nième éclat de rire que je pris la direction de ma chambre. Je n’habitais pas avec mon frère, malheureusement. J’habitais dans les dortoirs avec tous les élèves, ça ne m’empêchait pas de me rendre chez mon frère dès que je pouvais… ou plutôt dès que j’ouvrais l’œil. Ah, les joies d’être un lève-tôt. Toujours le premier debout… et après Ismaëlle se demandait comment je pouvais connaître son horaire. Difficile de la rater quand elle se levait à l’heure que je me trainais dans mon dortoir pour panser mes plaies et ma fierté. Grand frère ne se retenait guère dans notre entrainement matinal…

Mes pieds s’arrêtèrent devant la porte de ma chambre. Par habitude, je regardai mon environnement. Non, il n’y avait pas de seau d’eau, pas de fil, pas de tarte ou quelque objet servant à me blaguer. Oui, Ismaëlle n’a pas pris le temps de se venger ou de préparer un nième coup. Avec le temps qu’elle avait pris pour me rejoindre dans la bibliothèque, je me devais d’être prudent.  En fait, comme mon frère me le dit assez souvent : « on n’est jamais assez trop prudent ». Depuis mon arrivée dans la forteresse, cette phrase avait pris un sens totalement loufoque. Habituellement, on avait tendance à voir ce genre de comportement venant d’adulte expérimenté particulièrement paranoïaque, mais avec tous les coups que je subissais de la part d’Ismaëlle, j’avais pris l’habitude de toujours observer mon environnement. Ismaëlle était utile pour une chose, qui savait ?

Déverrouillant la porte, j’empoignai la poignée et délicatement, j’ouvris la porte. Si elle avait réussi, par je ne sais quel moyen, d’entrer dans ma chambre, elle pouvait très bien m’y piéger. Heureusement, elle n’avait pas réussi. Souriant, je me dirigeai vers mon bureau pour y ranger mes notes. Il était hors de question que je me presse pour cette humaine. Ma besogne faite, je sortis, verrouillai la porte et pris la direction du Colisée. Je n’avais pas d’armes à proprement parler. Ce n’est pas comme si les dirigeants offraient des armes aux recrues, recrues dont ils n’étaient pas certains qu’elles allaient réussir leur formation. J’allais donc devoir utiliser les armes mises à notre disposition dans les aires d’entrainements. Je comptai prendre une épée même si j’espérais que nous allions utiliser les armes de formation et non pas des vrais. Je n’avais aucune envie de tuer accidentellement Ismaëlle. Certes, on ne m’en voudrait probablement pas, merci à l’attitude de l’empire vis-à-vis des faibles, mais je n’avais pas envie d’être à l’origine de la mort d’une enfant plus jeune que moi, qu’importe si elle m’avait énervé.

Le Colisée me prit plusieurs minutes à atteindre. C’est en l’atteignant que je me rendis compte d’un détail que j’avais complètement oublié.

- J’espère qu’elle ne prendra pas trop de temps, grand frère n’aime pas les retards, me dis-je en soupirant.

J’entrai dans le Colisée et bifurquai immédiatement vers la section des armes. J’empoignai deux épées de formation, un semblant d’espoir avant de prendre une véritable épée. Elle était légère, parfais pour moi. Elle me permettrait d’agir avec vitesse. Je n’étais pas le plus rapide, mais je ne laissais pas ma place non plus. Faisant quelques moulinets avec mon poignet pour réchauffer mes muscles, je me décidai à entrer dans l’arène. Ismaëlle n’était pas encore arrivée ce qui, en soi, ne m’étonna pas. J’espérai juste qu’elle ne s’était pas dégonflée, vraiment. Si c’était le cas, elle pouvait dire adieu à tous ses moments de paix. On ne défiait pas quelqu’un pour lâchement ignorer le défi, ça ne se faisait pas… enfin, de mon avis.

- Bon, j’ai quinze minutes pour lui mettre la raclée de sa vie, me dis-je en m’adossant à un mur. Grand frère peut bien patienter quelques minutes…

Je ne me croyais pas… génial. Soupirant, je fermai les yeux et laissai mes sens s’élargir. Je n’étais pas doué en magie, mais en me concentrant, je pouvais ressentir mon entourage. C’était plus facile les yeux fermés… et au moins, je ne me ferai pas prendre au dépourvu par Ismaëlle à son arrivée.
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Dim 17 Sep 2017, 07:27
Dans sa chambre, elle suspendit son geste, ne décrochant pas son arme du mur. Allons bon, voilà qu'elle hésitait. Certes, avoir la lame double avec elle lui donnerait de la contenance, mais elle ne voulait pas non plus influencer Axel sur un combat purement physique, pas plus qu'elle ne souhaitait un affrontement véritable, ayant tout de même dans l'idée de survivre à ce défi. En temps que personne défiée, le démin devait normalement avoir le fin mot de l'histoire quand à la nature du duel après tout...

Ismaëlle n'en revenait toujours pas du coup de sang qu'elle venait d'avoir. Voilà qu'après avoir été prévisible, elle se montrait en outre impulsive... plus rien n'allait comme il convenait décidément.
Comme il n'était pas question d'attendre indéfiniment dans sa chambre, elle laissa finalement la lame double à sa place, et partie en direction du Colisée.

Elle avait voulu arriver en première, pour pouvoir toiser Axel. Mais force était de constater que s'il elle avait bien courut jusqu'à ses quartiers, encore sous le coup de la colère, elle se trouvait maintenant à marcher d'un pas infiniment plus mesuré. Elle n'admettrait sous aucun prétexte avoir peur de la suite des événements, pas plus qu'elle n'avouerait avoir songé à plusieurs reprises à tourner les talons. Elle avait même fait le tour des excuses possibles qu'elle aurait pu opposer à ce duel. Mais sérieusement, après l'avoir lancé, même Ismaëlle pouvait se rendre compte qu'il n'était pas question de renoncer. Elle gagna donc le Colisée...

[à partir d'ici, l'action se déroule au Colisée]

Fort heureusement, à mesure que la jeune Espoir s'approchait du bâtiment, elle pu constater qu'il n'y avait guère que quelques groupes de soldats disparates venu s'y entraîner. Elle avait déjà connu le lieu bien plus bondé. Cela n'était pas pour lui déplaire, bien au contraire.
Après un très rapide tour d'horizon, elle aperçu Axel. Il l'attendait (et au moins eut elle la satisfaction de lui avoir fait perdre un peu de son temps), adossé nonchalamment à l'un des murs de l'arène. À ses pieds traînaient deux épées de bois, visiblement du matériel d'entraînement. Ismaëlle du se faire violence pour masquer tout signes de soulagement sur son visage. À la place, elle affecta plutôt une mine qui se voulait froide et hautaine, sans avoir besoin de forcer son talent pour ce dernier point. Des armes d'entraînement signifiaient qu'il n'avait pas l'intention de demander un combat trop sérieux. Mais Ismaëlle se demandait si elle avait vraiment ses chances pour le battre à l'épée... bien sûr, elle avait déjà eut cette arme entre les mains (son mentor adoré y avait veillé) pourtant, elle était bien plus à son aise avec le maniement d'une lame double, arme qui compensait pas sa taille son propre manque d'allonge. Peut être pouvait elle tenter de lui proposer une autre manière de s'affronter ? Avec un peu de chance, il ne serait pas au courant qu'il était censé avoir le dernier mot quand à la nature du défi. Cette pensée fit sourire Ismaëlle : si elle arrivait à gruger Axel, elle n'aurait finalement rien perdu de sa journée.

- « A l'épée, comme c'est original... » elle parlait en haussant vaguement un sourcil. « à la place, je te propose un exercice d'adresse ! »

L'occasion de pouvoir taper sur le démon avec une épée en bois se présenterait à nouveau, l'Espoir s'en fit la promesse. Mais pour l'heure, elle avait besoin de mettre toutes les chances de son côté.
En désignant d'un geste du menton quelques mannequins inoccupés dans un coin du Colisée, elle ajouta :

- « Et pourquoi pas un défi de visée ? Dix couteaux de lancer chacun, celui qui parvient le mieux à cribler sa cible l'emporte ? »

Les poings sur les hanches, elle tachait d'avoir l'air sûre d'elle. Il fallait absolument qu'Axel suive son idée...
HRP:
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Lun 18 Sep 2017, 18:04
Ismaëlle prenait son temps, c’était à la fois frustrant et exaltant. Exaltant parce que plus qu’elle prenait son temps, moins que j’aurai à me retenir lors de l’affrontement. Il était hors de question que je fasse attendre grand frère indéfiniment. Je commençais à m’impatienter quand mes sens m’avertirent de son approche. Ouvrant les yeux, j’attendis qu’elle se rapproche. Son expression était froide et hautaine, une expression qui allait vite disparaître de son visage, foi d’Axel !

- À l’épée, comme c’est original… à la place, je te propose un exercice d’adresse !

Croyait-elle vraiment que je n’étais pas au courant des règles concernant le duel ? Vraiment, pour une fille qui se disait érudite, elle venait littéralement de montrer le contraire.

- Et pourquoi pas un défi de visée ? Dix couteaux de lancer chacun, celui qui parvient le mieux à cribler sa cible l’emporte ?

Je ne répondis pas, préférant hausser un sourcil. Se croyait-elle vraiment dans son droit ou tentait-elle désespérément d’éviter un affrontement direct ? Ceci dit, la deuxième option semblait plus comme elle, mais ici, j’avais l’avantage. Comme j’étais celui défié, j’avais le dernier mot… comme elle avait refusé de spécifier en quoi elle me défiait.

- Tu as perdu le droit de décider du défi le moment où tu as oublié de spécifier en quoi tu me défiais, fis-je en souriant. Et je n’ai nullement l’intention de choisir un défi de visée bien que…

Une idée me vint, un sourire plus prédateur prit place sur mes traits. Laissant en plan Ismaëlle, j’allais chercher deux couteaux de lancer, je n’étais pas très doué, mais j’étais capable de faire une démonstration d’adresse. Toujours avec ce sourire, je revins avec les armes et pris place devant les cibles. Ismaëlle se croyait plus adroite que moi, c’était probablement le cas dès que l’on parlait de lancer plus de deux armes. Ma concentration médiocre ne me permettait pas de tirer dans la cible à plusieurs reprises, je m’ennuyais trop vite.

Je regardai brièvement Ismaëlle de haut avant de redonner mon attention à ma cible. Le premier couteau se ficha à l’emplacement du cœur humain. Il y avait des heures et des heures de pratique pour réussir ce coup. Et le second se planta entre les deux yeux de la cible, combiens de fois avais-je dû recommencer avant de réussir cet exploit ? Je ne m’en souviens pas, tout ce que je me souviens, c’est que j’avais pratiqué jusqu’à ce que je l’aie pratiquement les yeux fermés. Comme je ne pouvais guère tenir ma concentration pour lancer plusieurs couteaux, je m’étais concentré sur mes deux premiers tirs.

Me retournant vers l’humaine que j’exécrais le plus sur tout Irianeth, je lui offris un sourire hautain avant de prendre la parole.

- Comme tu vois, j’ai maitrisé l’art du lancer de couteaux.

Le mensonge se déversa hors de mes lèvres comme une vérité indubitable. Avec la démonstration que je venais de faire, elle ne pouvait pas discuter. La réalité, c’est que j’étais loin de l’avoir maitrisé, mes deux seuls lancés précis étaient les premiers. Les autres… et bien, aucun n’avait tendance à toucher le mannequin. Comme mon attention était volatile, mon esprit s’éloignait toujours lors de cet exercice. Durant la pratique, frère avait fini par placer du feu à la hauteur des mannequins comme il avait découvert que j’étais plus efficace à la lueur des torches que durant la journée, merci à ma fascination pour le feu. Le problème, c’est qu’au combat, je n’avais pas cet appui…

- Alors, je préfère un bon vieux combat à l’épée. J’ai de l’énergie à dépenser et comme il est préférable que je n’utilise pas mes pouvoirs magiques sans un adulte pour éteindre mes flammes, il n’y a pas grande activité auquel nous sommes « égales », fis-je en rajoutant des guillemets à égales à l’aide de mes mains. Physiquement, je te bats dans tous les domaines. Désolé, chère, mais les démons sont supérieurs aux humains physiquement et rien ne peut changer ce fait. Magiquement, je risque de déclarer un incendie… désolé, je suis pyromane.

J’avais un énorme sourire en disant ce dernier mot, j’adore le feu alors quand je l'utilisais, ça avait une tendance à mal finir.

- En adresse, tu as pu voir par toi-même. Avec l’arc… je ne suis même pas sûr qu’il y ait un arc à ta taille, riais-je. Et encore moins si tu es effectivement capable de tirer la corde. À la lance, je préfère éviter de me donner davantage de porter sur toi.

Sur ces mots, je m’approchai des armes de formations avant de lui lancer. Si elle n’était pas capable de l’attraper, ce n’était pas mon problème.

- Ah, j’oubliais, tu préfères les armes de formation ou une véritable épée ? m’enquis-je en me retournant. Moi, je préfère l’épée de formation, j’aimerais éviter de te tuer par accident.

Toutes mes paroles avaient pour but de l’énerver et chacune d’entre elles allaient probablement atteindre leur cible sans aucun problème. Un adversaire énervé était un adversaire mort et comme je savais que ma présence lui était insupportable, je savais qu’elle allait s’énerver.

- Tu es vraiment trop prévisible, fis-je en prenant position.

Je pouvais pratiquement goûter sa fureur, je souris de toutes mes dents.

- Le combat commence quand tu es prête.

Il faudrait peut-être que j’arrête de tourner le couteau dans la plaie…
HRP:
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Mar 19 Sep 2017, 08:01
HRP:


Axel haussa un sourcil pour toute répartie, paraissant grandement amusé par la situation. Ismaëlle pour sa part se renfrogna : voilà qui ne laissait présager de bon...
Les soupçons de la jeune fille se confirmèrent bien vite quand le démon s'exprima ainsi :

- « Tu as perdu le droit de décider du défi le moment où tu as oublié de spécifier en quoi tu me défiais. Et je n’ai nullement l’intention de choisir un défi de visée bien que… »


Bien que ? Qu'avait il en tête ? La recrue se prit a espérer que, piquer au vif, Axel accepte finalement les conditions qu'elle proposait. Avec un peu de chance, sa fierté pouvait après tout le pousser à de telles erreurs. Enfin, le sourire torve qu'il affichait n'avait rien de très rassurant pour autant...
Quand il disparu dans une réserve d'arme toute proche, Ismaëlle cru la partie gagnée : elle s'était longuement entraînée au lancé de projectiles. Très longtemps... le démon n'aurait aucune chance...
Pourtant Axel ne reparu qu'équipé de deux couteaux. Voulait il donc le jouer en un coup ? Il ne fit pourtant pas mine de vouloir laisser l'Espoir participer, car c'est seul qu'il s'avança en direction des mannequins. Mais à quoi jouait il ? Ismaëlle ouvrit à plusieurs reprise la bouche pour lui demander ce qu'il pouvait bien fabriquer, mais elle se retint à chaque fois de justesse. Non, le mieux était encore de le laisser faire, l'immaculée pourrait toujours s'illustrer par la suite... Elle ne lui fit même pas l'honneur de réagir lorsqu'il se retourna un bref instant pour la regarder de haut. Qu'il fasse, la jeune fille était bien décidée à attendre son heure pour mieux l'écraser...

Enfin, elle n'en manqua pas moins de s'étrangler lorsque le démon lança finalement les deux armes qu'il était allé quérir. La première se planta très exactement au niveau du cœur, le seconde atterrit au beau milieu du front de bois du mannequin.
La lutte fut rude dans l'esprit d'Ismaëlle pour ne pas hurler son mécontentement. La contrariété et le désappointement ne s'en lisait pas moins clairement sur son visage lorsqu'elle lâcha un souffle de dédain de pure forme quand Axel se retourna vers elle.

- « Comme tu vois, j’ai maîtrisé l’art du lancer de couteaux. » en parlant, il ne s'était pas départi de son air hautain. « Alors, je préfère un bon vieux combat à l’épée. J’ai de l’énergie à dépenser et comme il est préférable que je n’utilise pas mes pouvoirs magiques sans un adulte pour éteindre mes flammes, il n’y a pas grande activité auquel nous sommes « égales ». Physiquement, je te bats dans tous les domaines. Désolé, chère, mais les démons sont supérieurs aux humains physiquement et rien ne peut changer ce fait. Magiquement, je risque de déclarer un incendie… désolé, je suis pyromane. » Il n'avait pas l'air désolé le moins du monde. La colère d'Ismaëlle quand à elle avait crue tout au long du discourt du démon. «  En adresse, tu as pu voir par toi-même. Avec l’arc… je ne suis même pas sûr qu’il y ait un arc à ta taille. Et encore moins si tu es effectivement capable de tirer la corde. À la lance, je préfère éviter de me donner davantage de porter sur toi. »

Allons bon, voilà qu'Ismaëlle se découvrait des envies de meurtre. La railler sur sa taille était d'une facilité déconcertante, mais d'une efficacité proprement ahurissante. Ne voulait elle pas devenir Chevalière après tout ?
Elle avait perdue sa pose pédante, et se trouvait maintenant contractée et ramassé sur elle même. À cet instant, il eut était aisé de la croire capable de sauter à la gorge du démon sans autre forme de procès. Ce qui n'était, au passage, probablement pas une option inenvisageable dans son esprit.
Elle le suivit des yeux alors qu'il s'éloignait pour aller récupérer les épées factices qu'il avait préparé avant l'arrivée de la recrue. Négligemment, Axel en lança une en direction de la jeune fille, dont elle faillit manquer de se saisir.

- « Ah, j’oubliais, tu préfères les armes de formation ou une véritable épée ? Moi, je préfère l’épée de formation, j’aimerais éviter de te tuer par accident. »
se retournant vers elle, affichait encore son infecte petit sourire satisfait. « Tu es vraiment trop prévisible. » ajouta-t-il alors qu'il affectait une posture de offensive, l'épée au poing. « Le combat commence quand tu es prête. »

Une fois encore, elle songea à lui intimer le silence, à lui rappeler combien il ne valait pas mieux qu'elle mais... non, il n'apprendrait pas de cette façon. Il avait visé bien trop juste pour blesser Ismaëlle, donc en un sens, il avait raison sur un point : elle était prévisible. Cela lui retournait l'estomac de l'admettre, mais même la jeune fille pouvait parfois faire preuve d'un rare éclat de bon sens.
Soit. Sa colère ne l'ayant menée à rien un peu plus tôt dans la journée, autant changer de technique... Elle devait donc le prendre par surprise. Elle songea un instant à lui envoyer un rayon incendiaire. Non, sa nature devait le rendre insensible à ce genre d’offensive. Elle voulu alors employer la lévitation pour faire revenir à elle les couteaux qu'il avait lancé un peu plus tôt, avant de les abandonner toujours fichés dans le mannequin de bois. Voilà qui ne manquerait pas de lui remettre les pieds sur terre...

Et puis, sortie de nulle part au milieu de tout les tourments qu'elle rêvait d'infliger au garçon, un autre raisonnement émergea. Elle ne voulait pas gagner en traître, cela gâterait le goût de son triomphe. Non, elle voulait le battre à la loyale, lui montrer à lui, mais aussi au reste du monde tout entier, qui elle était.
Elle était minuscule ? Oui, c'était indéniable. Alors, elle compenserait cela en étant la plus rapide...

Comme elle réglait son conflit interne de la sorte, elle inspira profondément, les yeux clos, avant de fixer son regard nacré sur le démon. Bien, il allait voir qu'on ne sous estimait pas la jeune fille sans risque...
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Lun 25 Sep 2017, 21:57

Le silence s’éternisait entre nous deux. Mes derniers mots planaient dans l’air, attendant un signal invisible qui me signifierait qu’elle était enfin prête au combat. C’est un éclat dans son regard qui me donna le signal que j’attendais. Il y avait une détermination, une dureté qui n’était pas présente quelques secondes plus tôt. Elle avait choisi de me donner une leçon à la loyale pour montrer qu’elle était bien plus douée que je ne l’étais.

Je me décidai donc à attaquer, j’allais augmenter ma force progressivement, hors de question de lui fouler le poignet ou pire, de lui casser parce qu’elle s’était crue capable de bloquer les coups d’un jeune démon. Mes premiers coups étaient à peine dignes d’un enfant de bas âge, je la jaugeais… j’essayai surtout de lui faire perdre la raison, la colère était un tel spectacle sur ses traits pâles, mais… c’était ennuyant.

Après avoir fait durer les échanges pendant une minute de plus, je changeai subitement mon rythme. Fini les attaques de bambins, mes coups prirent de la vitesse et ma force augmenta. Je sentais la lame d’Ismaëlle commencer à trembler sous les coups, il semblait que la force physique n’était pas l’un de ses points forts. Dommage, c’était ce qui me caractérisait… outre ma vivacité. On pourrait s’attendre à ce quelqu’un qui privilégie la force ne soit pas vif, mais ce n’était pas mon cas. J’avais toujours été vif probablement causé par mon trop-plein d’énergie.

Il n’était donc pas véritablement étonnant lorsque le rythme des coups s’accéléra. Pour une fois, ce n’était pas moi qui cherchais à mettre fin au combat le plus rapidement possible, Ismaëlle semblait s’en charger d’elle-même. C’est vrai qu’avec sa petite taille, la vitesse devait être son point fort. Le problème, c’est… que j’étais suffisant rapide… peut-être pas le plus rapide, mais je ne laissais pas ma place. En fait, on semblait être d’une vitesse similaire si je me fiais au rythme qui s’était établi.

Décidement, je m’ennuyais, elle n’était pas mon frère. Avec lui, je devais toujours donner mon cent pour cent… et là, j’étais encore juste en échauffement. Je n’avais même pas chaud ! Et elle n’avait même pas réussi à me toucher une fois… Grimaçant, je rejetai son arme, la forçant à reculer.

- Ne me dit pas que c’est vraiment tout ce que tu as ? me plaignis-je, déçu. Et dire que j’espérais au moins m’échauffer avant d’aller m’entrainer avec mon frère !

Retenant à grande peine une moue, je lui jetai un regard glacial. Elle était en train de me faire perdre mon temps, temps que je pourrais utiliser à meilleur escient qu’un défi qu’elle n’était même pas capable de tenir. Frustré, je repartis à l’assaut. Ma frustration pouvait se faire sentir dans mes coups, je sentais sa lame flanchée à chaque coup que je lui administrai. Un dernier coup horizontal envoya l’arme en bois se planter dans le sol à quelques mètres de sa portée. Déçu, je me reculai et pointai l’épée incriminée.

- Qu’est-ce que tu attends ? Va la chercher. Je veux au moins rendre ce défi un brin intéressant… et surtout, être un minimum échauffé pour l’entrainement avec grand frère. Au moins, lui, il sait se battre !

Bon, quand j’étais frustré, je devenais vindicatif. Et surtout, j’espérais que la colère allait me montrer d’autres capacités que sa piètre maitrise de l’épée. De sa position, je pouvais deviner qu’elle était davantage habituée au maniement d’une double lame. Ses mouvements laissaient souvent des ouvertures que l’usage d’une double lame camouflait, mais comme elle avait une simple épée de formation, ces ouvertures habituellement cachées me permettaient d’attaquer directement dans sa garde.

- Bon, j’ignore s’il y a des doubles lames de formation, j’imagine que non, mais comme une épée n’est certainement pas ton arme, va te chercher une double lame.

Bon, la probabilité qu’il y ait effectivement une double lame de formation était nulle, une chance que j’avais pris la peine de trainer une vraie épée. Cette fois-ci, j’espérais qu’elle serait un peu plus douée qu’elle ne l’avait été avec le morceau de bois…

HRP:
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Lun 02 Oct 2017, 08:59
HRP:

Axel attaqua le premier. Bien. La jeune Espoir avait très envie d'avoir un aperçu des capacités de son adversaire. Étant élève alors qu'elle même n'était encore qu'espoir, ils n'avaient jamais eu l'occasion de s'affronter de la sorte, du moins pas aussi directement. Ismaëlle se doutait bien qu'elle ne ferait pas le poids sur le plan physique, bien qu'elle pouvait tirer avantage de son apparence. Elle était petite, cela elle ne pouvait le nier. Elle ne s’en exerçait pas moins quotidiennement avec un demi démon et une demie berserk en plus de ses exercices avec ses mentors.

C'était d'ailleurs à son entraînement qu'elle attribua la facilité déconcertante avec laquelle elle parvenait à se défaire des attaques d'Axel. Au début tout à fait ravie de pouvoir rivaliser avec lui, elle en vint vite à douter : il n'était pas vraiment possible que ce soit là toute l'étendue du talent du démon, si ? Certes Ismaëlle aimait à se penser la créature la plus parfaite du monde entier (le niveau de narcissisme de la jeune fille, lui au moins, ne souffrait nulle concurrence), mais tout de même. Ce ne pouvait être aussi simple.

L'espoir se renfrogna, et augmenta elle même la force de ses coups. L'épée n'était pas son arme de prédilection, mais elle savait s'en servir. Elle tachait donc d'employer tout un panel de bottes, ayant dans l'idée d'ouvrir une brèche dans la défense d'Axel pour mieux y frapper. Pourtant, elle eut beau feinter, frapper de taille et d'estoc, le garçon paraît la moindre de ses offensives. Certes, ses propres attaques étaient risibles, mais Ismaëlle n'arrivait tout de même pas à le toucher sérieusement...

Les coups du démon allèrent bientôt crescendo, et cela confirma la théorie d'Ismaëlle : il ne donnait pas pleine mesure à ses attaques. Qu'avait il ? Des remords ? Non ce n'était pas son genre. Il prévoyait un mauvais coup ? Voilà qui lui ressemblait bien davantage. L'espoir décida de rester sur ses gardes : elle ne savait pas ce qu'il avait en tête, mais il fallait assurément s'en méfier comme de la peste.  

Subitement, les offensives d'Axel se firent plus précises, plus rapides aussi, mais surtout plus puissantes. Ismaëlle, qui avait beau se douter qu'il se tramait quelque chose dans la tête de son adversaire, n'en fut pas moins déstabilisée. Elle s'était adaptée au rythme des précédentes attaques, et le changement opéré par le démon n'était pas pour jouer en la faveur de la jeune fille. Elle essuya comme elle le pouvait les coups, mais sa propre lame tremblait sous la lutte. Elle faisait plus d'une tête de moins qu'Axel après tout. Bornée pourtant, elle refusa d'abandonner, refusant de céder du terrain.

Voulant suivre le rythme, Ismaëlle s'appliqua également davantage. Elle mit toute sa science dans ses attaques, mais surtout, elle mettait à profit le seul avantage que lui octroyait sa petitesse : la légèreté. Elle sautait d'un pied sur l'autre, ne restant jamais au même endroit trop longtemps. Cela avait pour but de perdre au moins un peu son adversaire. Combattre en donnant le tournis n'était sans doute pas une méthode de combat très institutionnelle et elle manquait assurément de panache, mais il fallait bien qu'Ismaëlle utilise les cartes qu'elle avait en main.

La demoiselle faisait vraiment appel à toutes ses capacités, et elle était assez fière de parvenir à tenir tête au démon, éludant avec application le fait qu'elle n'avait pour l'heure pas réussit à lui porter le moindre coup qu'il n'ai paré aisément. Il n'avait même pas le visage rougit par l'effort, ce qui était un comble, lui qui criait pourtant sur tout les toits à quel point c'était là sa teinte favorite.
Bientôt, il exécuta un geste plus vif mais surtout beaucoup plus brusque que les précédents, et auquel Ismaëlle ne s'attendait vraiment pas. L'attaque la laissa d'ailleurs désarmée, son épée d'entraînement ayant été arrachée de ses mains, elle gisait à présent à ses pieds.
Axel lui était toujours en possession de la sienne, et avec une moue de mécontentement, il fit reculer l'espoir. En parlant, il afficha un regard froid absolument aux antipodes de ses pupilles écarlates :

- « Ne me dit pas que c’est vraiment tout ce que tu as ? Et dire que j’espérais au moins m’échauffer avant d’aller m’entraîner avec mon frère ! »


D'un coup de pied, Ismaëlle ramena son épée dans sa main, cela avant qu'Axel ne finisse de se plaindre. Ce fut d'ailleurs une grande idée, car il attaqua à nouveau dès qu'il eut terminé, et ses coups étaient plus violents encore que ceux précédemment échangés. Le dernier notamment désarma une nouvelle fois la recrue, quoique plus brusquement. Son épée décrivit un arc impressionnant et atterrie bien trop loin d'elle pour qu’elle puisse a nouveau s'en servir.

- « Qu’est-ce que tu attends ? Va la chercher. Je veux au moins rendre ce défi un brin intéressant… et surtout, être un minimum échauffé pour l’entraînement avec grand frère. Au moins, lui, il sait se battre ! » Ismaëlle ne se souvenait pas avoir déjà eut à ce point envie de frapper quelqu'un. Pourtant, il poursuivit sur la même voie : « Bon, j’ignore s’il y a des doubles lames de formation, j’imagine que non, mais comme une épée n’est certainement pas ton arme, va te chercher une double lame. »

Une lame double de formation ? Cela devait se pouvoir trouver. Mais Axel semblait persuadé du contraire. Enfin, en cet instant, Ismaëlle n'avait vraiment pas envie de n'être armée que d'une lame émoussée.
Elle mit une fraction de seconde avant de se décider à aller chercher l'arme. Elle n'avait absolument pas envie de suivre une commande de ce crétin, mais elle avait plus envie encore de pouvoir lui taper dessus efficacement. Elle fila donc comme un éclair à la remise d'arme la plus proche. Focalisée sur son seul objectif, elle balaya les râteliers des yeux, avant de stopper son regard sur une lame double. Cette dernière était de moindre qualité que la sienne, mais cela suffirait amplement. Et ce n'était pas là une arme factice.
Faisant la route inverse plus vite encore que le chemin allé, elle fut de retour en un instant, toute fatigue oubliée. Il ne restait que sa colère, bouillant furieusement dans son crâne.

De retour face à Axel, elle se stoppa un court instant. Avait il toujours une arme d'entraînement en main ? Elle n'y fit pas vraiment attention, se contentant de lui sauter dessus avec un cri de rage.
Sa lame double les permettait des attaques plus rapide, car même si l'arme pesait davantage, Ismaëlle pouvait user de l'effet de balancier caractéristique de cette lame. Elle récolta bien quelques blessures de la part du démon, mais elle n'en avait cure. Elle était hors d'elle. La dénigrer de la sorte, comment osait il ? Elle avait fait trop de chemin pour être considérée comme une gamine faiblarde par le premier crétin venu. Il allait voir !

Ismaëlle ne sut tout à fait évaluer la durée du combat. Il n'existait alors plus rien d'autre pour elle que son adversaire : il s'agissait de frapper plus vite qu'il ne frappait lui même, de prendre le moins de dégâts possibles... comme il était exaltant d'évacuer sa colère ainsi ! Elle avait l'impression grisante de n'être qu'à deux doigts de lui porter un coup sérieux... quand quelque chose bloqua son arme.
L'espoir eut bon tenter de récupérer sa lame double par tout les moyens, une poigne ferme la lui arracha finalement des mains. Ce n'est qu'à ce moment qu'elle prit la pleine mesure de son souffle court, de la sueur dans son dos. Elle aurait voulu continuer pourtant, et sans doute sa fierté l'aurait empêcher de s'arrêter avant un bon moment.

- « Qui ose... » elle voulu protester contre celui qui se mettait en travers du chemin, et son début de phrase contenait toute sa frustration d'avoir été interrompu. Pourtant, elle n'eut pas l'occasion de terminer sa plainte...
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Mer 04 Oct 2017, 22:46

Ismaëlle partit à la vitesse de l’éclair vers la remise d’arme la plus proche. Je dus me retenir de sourire en changeant d’arme, je l’avais mis efficacement en colère. Il était temps que le véritable affrontement débute. Lorsqu’elle revint, elle s’arrêta un instant, hésitait-elle ? Non, elle me sauta dessus avec un cri de rage mélodieux à mes oreilles. Comme je me doutais, l’épée ne faisait point ressortir les capacités d’Ismaëlle, la lame double par contre…

Bloquant les attaques d’Ismaëlle, je me permis de sourire en sentant le combat monter d’un cran. Une double lame était redoutable quand bien maniée… et même si Ismaëlle était douée, il n’en restait pas loin qu’elle ne maitrisait pas encore tout à fait son arme de prédilection. Moi non plus sois dit en passant, mais une épée était largement plus aisée à contrôler qu’une double lame. L’effet de balancier dont elle se servait pour augmenter la force de ses coups et sa vitesse laissait des trous dans sa garde. Trous que j’utilisais à mon avantage.

Pour un garçon robuste, j’étais assez agile même si je préférais nettement le bloque à l’esquive, mais contre une double lame, je n’avais guère le choix. Bloquer me rendait partiellement vulnérable à la deuxième lame. Sans étonnement, elle réussit à me faire quelques coupures très, mais très superficielle. Entre nous deux, il était clair qu’elle était celle qui s’en sortait le moins bien. J’avais évité les coups mortels, mais les coupures que je lui avais faites étaient quand même plus sérieuses que les miennes.

L’échange d’armes avait à peine duré cinq minutes, mais déjà, son souffle était court, la sueur glissait le long de son visage. J’étais beaucoup plus en forme qu’elle, ma dernière frappe se fit nettement plus sentir. Je sentis sa poignée affaiblir, je venais probablement de lui fouler le poignet sans le vouloir. Grimaçant, j’abaissai ma force, je ne voulais pas la blesser sérieusement, juste lui faire comprendre qu’elle n’était qu’un insecte aisé à piétiner à mes yeux. Ma force amoindrie… et ma réticence à la blesser lui donnèrent l’avantage qu’elle attendait, mais avant qu’elle puisse en profiter, une main attrapa son arme. Je retins un soupir de soulagement, je n’aurais pas apprécié recevoir une lame dans les côtes…

Levant les yeux, mon regard tomba dans celui incandescent de mon frère. La déception et la colère faisaient rage dans ses pupilles, nul doute que mes prochains jours soient l’enfer. Retournant mon regard sur Ismaëlle, l’idiote se débattait toujours pour récupérer sa lame, je déglutis. J’étais dans le trouble et pas qu’un peu.

- Qui ose...

Elle n’avait pas osé ? Si, elle avait osé. Retenant une grimace, je levai les yeux vers mon frère… elle avait osé.

- J’ose , dit-il d’une voix si froide que Shola devait maintenant ressembler davantage à une plage qu’à un pays enneigé face à cette froideur. Car tu sembles déterminer à tuer mon petit frère.

Que personne ne vienne me dire que mon frère n’était pas surprotecteur. Elle ne m’aurait pas tué, juste salement amoché… maudite morale. Je n’avais aucune honte à l’humilier, mais à la blesser volontairement… non, surtout que l’on était loin d’être égal.

- Va rerser les mesar, Axel, m’ordonna-t-il brusquement. (Va serrer les armes, Axel)

Sur ces mots, il me jeta la double lame que j’attrapai adroitement. Il était plus qu’en colère, frère tombait rarement dans notre langue maternelle… et bien jusqu’à que je le mette suffisamment en colère pour que ça se produise. Je dois dire que c’est tout un exploit. Alors, voulant clairement éviter de rester dans les parages plus que nécessaire le temps qu’il se calme, je ramassai les armes de formations, les deux lames et les deux couteux de lancer à la vitesse de l’éclair. Prendre mon temps aurait l’effet inverse. Entrant dans la remise d’arme, je rangeai les armes à leur place, hors de question que j’énerve encore davantage grand frère. En sortant, j’aperçus mon frère adosser calmement au mur, le même mur où j’avais attendu Ismaëlle plus tôt. Définitivement, j’allais avoir droit à tout un sermon. Mon frère, calme ? C’était mauvaise signe. Alors, m’approchant tel un chiot, je m’arrêtai à quelques pas en face de lui juste à côté d’Ismaëlle. J’étais nerveux, très nerveux. Je changeai mon poids de jambe, essayant vainement de rester immobile, mais l’énergie nerveuse ne me le permettait pas. Ce ne fut donc pas étonnant que je commençai à jouer avec mes manches tout en gardant mon regard dans celui de mon frère. Il détestait lorsque je baissai les yeux.

Je le vis prendre une longue respiration, probablement pour se calmer. Son regard écarlate, le même que le mien, s’arrêta sur l’humaine que je détestais le plus. Je dus retenir un minuscule sourire en voyant le dégoût dans le regard de mon frangin. Même lui n’arrivait pas à se défaire de notre éducation, c’était bon à savoir. Ses cheveux aussi bruns que les miens bien que d’une teinte plus foncé tombèrent sur ses yeux alors qu’il cachait habilement son avis sur Ismaëlle. Grand frère dépassait le plus grand soldat du Colisée d’au moins une tête et c’était sans compter que personne ne pouvait l’ignorer, sa carrure ne le permettait pas… nul doute qu’Ismaëlle se sentait intimider face à ce géant.

- Axel.

Il voulait des explications... génial…

- Je suis désolé ?

Le regard glacial m’informa que ce n’était pas ce qu’il voulait. De toute façon, avec l’hésitation que j’avais fait preuve, il n’aurait jamais accepté mes excuses.

- Pouvez-vous m’expliquer pourquoi je vous trouve en train d’essayer de vous entretuer ?

Je me tus. Brusquement, avant qu’Ismaëlle puisse même tenter de répondre, je lui envoyai ce message :

**[Ismaëlle] Ne répond pas, c’est un piège ! **

J’espérais qu’elle avait reçu le message et que ma brusquerie suffirait à la faire taire. Dommage qu’elle ne pourrait pas me répondre. Mon bouclier magique me protégeait efficacement contre les tentatives de communication… et au vu du statut et de l’âge d’Ismaëlle, elle ne réussirait pas à le passer.

- Aucun ?

Sa colère se fit plus visible et je dus me mordre la lèvre pour éviter de me recroqueviller comme un enfant. Frère était intimidant, tellement intimidant que la zone commençait lentement à se vider. Les quelques soldats présents se dirigeaient vers la sortie et même s’ils essayaient de montrer qu’ils étaient parfaitement à l’aise, la tension de leur muscle informait quiconque de leur envie de déguerpir. Un démon en colère n’était pas un spectacle que les gens voulaient voir. C’était dans ces moments que l’on se rappelait pourquoi un démon était dangereux.

Des flammes naquirent brusquement à côté de frère. Je le regardai fermer les yeux et prendre une profonde respiration, elles s’éteignirent d’elle-même.

- Bien, comme aucun de vous ne veut répondre…

Danger… danger, danger ! Voilà ce que mon esprit me criait alors que je me forçais à rester le plus immobile possible. La voix froide de mon frère retentit à nouveau, cette fois-ci, on pouvait aisément deviner que nous allions passer un mauvais quart d’heure.

- Axel, ton comportement est déplorable. Je ne t’ai guère élevé et entrainé pour que tu intimides cette chétive gamine mal élevée. Utiliser de véritables armes ?

Je partis pour répondre, mais il leva la main, me coupant efficacement.

- Ne répond pas, n’ose pas répondre. Je peux supporter tes milles et uns coups contre Ismaëlle, jusqu'alors rien n’a été dangereux pour sa santé, humiliant, certes, dangereux non, mais je ne peux laisser passer ce combat, me sermonna-t-il. Et toi, ne te crois pas innocente, rajouta-t-il brutalement à l’intention d’Ismaëlle. Ta piètre maitrise de soi est la raison pourquoi votre altercation s’est rendue si loin.

Ne répond pas… ne répond pas… ne répond pas… pitié, ne répond pas ! Fiouf, elle n’a pas répondu.

- Axel, tu ne peux pas te permettre d’accepter les défis, surtout pas les défis de cette enfant. Tu es un démon, ta force physique est nettement supérieure à la sienne et cela même si tu n’as pas encore commencé ta véritable croissance. Heureusement, elle n’a qu’une foulure au poignet et quelques coupures, assez profondes, mais peu dangereuses. Je ne puis guère te laisser continuer ainsi. Pour le prochain mois, tu seras sous ma surveillance et aucune activité lucrative ne te sera permise. Non, n’ose même pas contester ma décision. Maman aurait été beaucoup plus sévère que je suis.

Mordant ma lèvre inférieure, je détournai les yeux, boudeurs.

- Quant à toi, j’avertirai tes mentors de ton manque complet de maitrise de soi. Je suis certain qu’au moins une d’entre elles se fera une joie de t’apprendre à te maitriser. Je ne puis guère vous traiter comme les garnements que vous êtes et vous donnez la fessée que vous méritez tous les deux, je crains que je suis beaucoup trop furieux pour pouvoir contrôler ma force.

Au moins, mes fesses ne souffriront pas…

- Cependant, vous allez vous excuser l’un à l’autre… adéquatement. Votre comportement était indigne de vous.  

Le mot « adéquatement » me fit grincer des dents, frère lisait mes pensées. Soupirant, je me tournai vers Ismaëlle et offrit mes excuses les plus sincères et les plus formelles que je pouvais.

- Gente damoiselle, veuillez excusez mon comportement ultérieur. Je crains que j’aie dépassé les limites de la bienséance.

Mes excuses s’accompagnèrent d’une révérence forcée. Frère savait se montrer persuasif. Je sentais son regard sur ma nuque. Me relevant, je tournai mon regard vers mon frère.

- Jeune fille.

L’avertissement était clair dans sa voix, Ismaëlle finit par s’excuser, difficilement.

- Bien. Maintenant, comme vous avez de l’énergie à dépenser, courez jusqu’à ce que je vous ordonne d’arrêter. La moindre protestation et je m’assure que vous ne serez plus capable de marcher lorsque vous quitterez le Colisée.

Le regard écarlate de mon frère était sadique… il allait nous faire courir jusqu’à ce que l’on s’effondre… Grinçant des dents, je me mis à courir, j’espérais qu’Ismaëlle se tairait… je ne voulais guère imaginer ce que mon frère pouvait nous faire subir pour nous punir… Frère était d’une imagination sans limite quand il s’agissait de me torturer avec des entrainements interminables.


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Sam 07 Oct 2017, 05:00
- « J’ose » il y eut un blanc. Ismaëlle leva lentement les yeux. Et quelle ascension son regard dut il suivre pour enfin parvenir à un visage résolument fermé. Son cœur manqua un battement et son souffle resta coincé dans sa gorge. « Car tu sembles déterminer à tuer mon petit frère. »

Il s'agissait donc de l'aîné d'Axel, immanquablement celui qu'il citait si souvent. C'était surtout sa carrure qui frappa Ismaëlle. Il était grand. Bien plus que tout ceux dont elle avait pu croiser la route au cours de sa courte vie. Elle avait l'habitude de devoir lever le nez pour parler à ses interlocuteurs, mais certes pas à ce point. En tout cas, il y avait clairement un air de famille entre ses deux là.
Toujours était il qu'il avait la main ferme sur la lame double de la recrue, et qu'elle aurait été bien en peine de la lui reprendre, quand bien même elle aurait été assez stupide pour tenter la manœuvre. Elle déglutit péniblement, figée sur place. Il lui paraissait soudain d'une importance capitale de ne pas faire le moindre geste stupide. Elle avait peur,  même si elle ne l'aurait avoué pour rien au monde.

Le démon déclara alors quelque chose que la recrue fut en peine de saisir, visiblement à l'adresse d'Axel. Cela provoqua une preste réaction chez ce dernier : il rassembla toutes les armes utilisées plus tôt avec une célérité appliquée avant de disparaître en direction de l'armurerie la plus proche.

Sans plus de lame double à laquelle se raccrocher, Ismaëlle avait fermement croisé ses bras sur sa poitrine. Et pour la première fois de sa vie, elle regrettait la présence d'Axel. Même avoir à supporter sa personne semblait préférable à la recrue que de rester en tête à tête avec son démon de frère. Ce dernier justement s'éloigna tranquillement pour se placer contre le mur de l'arène, exactement comme l'élève s'était tenu en attendant Ismaëlle un peu plus tôt. Elle ne le quittait pas des yeux, l'atmosphère était lourde, et elle avait surtout très envie de mettre le plus de distance possible entre elle et lui à présent.

Comme l'affrontement avait prit fin, elle pouvait se rendre compte du nombre non négligeable d'égratignures qu'elle avait récolté lors du combat. Elle se sentait poisseuse et pleine de poussière, et pire que tout, un élancement sourd se faisait sentir dans son poignet droit. La douleur était  supportable, elle jugeait donc qu'elle n'avait rien de cassé, mais tout de même, il s'agissait de sa main directrice, elle devait donc s'en occuper. Pourtant, même sachant cela, il ne lui vint pas à l'esprit de tenter de fausser compagnie aux deux démons. Elle craignait des conséquences pires encore si elle tentait de s'esquiver maintenant.

Au bout de ce qui lui parut une éternité, Axel fut de retour. Il s’arrêta à côté d'elle, mais se fut uniquement pour se mettre à se dandiner d'un pied à l'autre ou tirer nerveusement sur ses vêtements. En d'autres circonstances, Ismaëlle aurait franchement rit de le voir aussi inquiet. Cependant, la menace qu'il semblait craindre planait sur elle également, donc il n'était pas question de baisser sa garde. Menace qui justement posa ses yeux écarlates sur elle, et le regard qu'il lançait au travers du rideau de ses cheveux sombres était clairement inquiétant. À quelques distances, il avait l'air presque moins impressionnant. Ismaëlle essayait elle de se rassurer ? Immanquablement.

- « Axel. » le ton était cinglant, sans appel. Il fut difficile à l'espoir de ne pas sursauter, même si ce n'était pas son prénom qui venait d'être prononcé ainsi.

- « Je suis désolé ? » Axel n'en menait pas large non plus. Maigre consolation cependant.

- « Pouvez-vous m’expliquer pourquoi je vous trouve en train d’essayer de vous entre-tuer ? »


C'était clairement une question rhétorique. Ismaëlle déglutit une nouvelle fois, baissant résolument les yeux. Elle devenait soudain très attentive à l'état de ses bottes.

**[Ismaëlle] Ne répond pas, c’est un piège ! **

Le message télépathique d'Axel lui parvint avec brusquerie.
Comme si elle en avait l'intention ! La prenait il pour une idiote ? Oui, et ce n'était pas nouveau, mais ce n'était pas vraiment le sujet. Ismaëlle se garda donc bien de tout commentaire, à l'un comme à l'autre des deux démons.

- « Aucun ? » le géant se rappela à leur attention. Comme s'il était possible de l'oublier.

Ismaëlle réalisa alors seulement que le Colisée était bien calme. Trop calme pour un lieu d'entraînement. Tout les soldats qui échangeaient des passes d'arme un peu plus tôt était entrain de déserter le lieu. On ne pouvait que les comprendre vu l'ombre que venait de jeter le frère d'Axel sur l'endroit mais tout de même : allaient ils donc laisser la recrue à son sort ?

L'attention d'Ismaëlle fut prestement ramenée sur le-dit frère lorsqu'une énorme gerbe de feu naquit soudainement à son côté. La fillette pouvait percevoir la chaleur de la langue de flamme depuis là où elle se tenait. Il n'allait quand même pas sérieusement les immoler non ? Elle recula d'un pas sans bien s'en rendre compte, car cela tenait davantage du réflexe que de quoique ce soit d'autre. Le feu s’éteignit aussi vite qu'il s'était allumé, mais la menace d'en faire reparaître planait dans l'air comme un reste de fumée...

- « Bien, comme aucun de vous ne veut répondre... » un ange passa « Axel, ton comportement est déplorable. Je ne t’ai guère élevé et entraîné pour que tu intimides cette chétive gamine mal élevée. Utiliser de véritables armes ? » Axel ouvrit la bouche pour répliquer, mais un geste de son frère arrêta toute velléités de réparties chez l'élève. « Ne répond pas, n’ose pas répondre. Je peux supporter tes milles et uns coups contre Ismaëlle, jusqu'alors rien n’a été dangereux pour sa santé, humiliant, certes, dangereux non, mais je ne peux laisser passer ce combat. »

Ah, peut être se contenterait il de faire la morale à Axel ? L'idée était plaisante. Ismaëlle n'aimait pas vraiment être dépeinte comme une gamine chétive et mal élevée, mais si cela pouvait faire passer un mauvais quart d'heure à Axel, soit.
Il fallait en effet reconnaître cela à l'espoir : elle n'essayait pas d'attendrir ses vis à vis ou d'inspirer leur pitié. Jouer sur le fait d'être sous estimée oui, mais pas se faire passer pour une pauvre créature sans défense. Peut être n'avait elle pas encore compris qu'elle pouvait jouer ainsi de son physique ? Enfin, ce n'était pas la question actuelle.

- « Et toi, ne te crois pas innocente » un hoquet de surprise échappa à la jeune fille quand le démon reporta brutalement son attention sur elle. « Ta piètre maîtrise de soi est la raison pourquoi votre altercation s’est rendue si loin. »

Que... comment ? En pensée, Ismaëlle rappela vertement au démon que son cadet avait été le premier à lancer les hostilités dans la journée, cela en piégeant sa chambre ! Un attentat pareil ne pouvait être laissé impuni ! Enfin, la contestation ne franchit pas la limite des pensées de l'espoir : on ne provoquait pas un démon adulte à moins d'être fort stupide, à fortiori lorsque l'on faisait la taille de la recrue.

- « Axel, tu ne peux pas te permettre d’accepter les défis, surtout pas les défis de cette enfant. Tu es un démon, ta force physique est nettement supérieure à la sienne et cela même si tu n’as pas encore commencé ta véritable croissance. Heureusement, elle n’a qu’une foulure au poignet et quelques coupures, assez profondes, mais peu dangereuses. Je ne puis guère te laisser continuer ainsi. Pour le prochain mois, tu seras sous ma surveillance et aucune activité ludique ne te sera permise. Non, n’ose même pas contester ma décision. Maman aurait été beaucoup plus sévère que je suis. »

Sa punition annoncé, Axel détourna le regard. Eheh il allait passer un mois entier à payer son affront. Voilà qui était fort plaisant à Ismaëlle.

- « Quant à toi, j’avertirai tes mentors de ton manque complet de maîtrise de soi. Je suis certain qu’au moins une d’entre elles se fera une joie de t’apprendre à te maîtriser. »

Voilà qui était nettement moins plaisant... Imaé - il ne pouvait s'agir que d'elle dont parler le frère d'Axel - ne serait pas tendre. Elle ne l'était jamais de toute façon. Ismaëlle serra encore davantage ses bras contre elle. Voilà qu'elle allait devoir affronter le courroux de la Chevalière par la faute de ce crétin d'Axel !
Rouge de colère, c'est à peine si elle entendit la menace que le démon fit planer sur les postérieurs...

- « Cependant, vous allez vous excuser l’un à l’autre… adéquatement. Votre comportement était indigne de vous. »  

Quoi quoi quoi ? La demande fit lever le nez à Ismaëlle. Qu’exigeait donc encore le géant ? Ne les avait il donc pas déjà suffisamment tourné en ridicule ? Il était plus facile pour l'espoir d'être en colère que d'avoir peur. De toute façon, il était trop tard pour faire demi tour.

- « Gente damoiselle, veuillez excusez mon comportement ultérieur. Je crains que j’aie dépassé les limites de la bienséance. » déclara Axel, accompagnant ses paroles d'une révérence maladroite.

Ça s'était la meilleure ! Enfin, le démon semblait n'en pas penser un mot, mais c'était normal après tout.

- « Jeune fille. » la rappela à l'ordre l'aîné.

Elle devait se plier à l'exercice elle aussi ? Elle tourna la tête vers le démon, ayant vaguement dans l'idée de décliner. Cependant, quand elle croisa l'implacable regard cramoisi, elle abandonna toute chance de s'en tirer sans s'excuser aussi. Plusieurs inspirations laborieuses plus tard, elle finit par s'excuser également.

- « Je vous présente mes plus plates excuses pour m'être laissé emportée élève Axel. Je gage que cela ne se reproduira plus. »


Le ton était norme et plat, et lorsqu'elle entama elle aussi de s'incliner, le résultat fut raide. Cependant, Ismaëlle avait assez bien masqué son manque de conviction – sinon son manque d'entrain – découvrant qu'elle pouvait parfaitement dire des choses dont elle ne pensait pas un mot...
Elle n'avait cependant pu se résoudre à s'excuser clairement d'avoir défié Axel, cela aurait été ridicule.

- « Bien. Maintenant, comme vous avez de l’énergie à dépenser, courez jusqu’à ce que je vous ordonne d’arrêter. La moindre protestation et je m’assure que vous ne serez plus capable de marcher lorsque vous quitterez le Colisée. »

Courir maintenant était sans doute un moindre mal. Ismaëlle aurait de beaucoup préféré qu'il lui soit permit de mettre les voiles, mais au moins, occupée à courir sous la surveillance du démon, elle n'avait pas encore à craindre la réaction de ses mentors lorsque cette histoire parviendrait à leurs oreilles...

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