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[Examen] It's time to show what I've got ! [TERMINE]

Invité
Jeu 27 Juil 2017, 13:25
La nervosité. Je haïssais la nervosité. Les mains moites, l’incapacité à rester assis plus de quelques minutes. Je n’étais pas nerveux parce que je craignais quelque chose, j’étais nerveux parce que j’étais impatient de me tester. Ici, en ce jour, mon avenir se jouait. Ça ne servait à rien de craindre l’échec. Il fallait avancer, tête haute, fier de ce que nous sommes et c’était ce que j’allais démontrer aujourd’hui. J’étais un démon, je n’avais pas à craindre la mort, les démons étaient notoirement difficiles à tuer. Ce n’était pas un examen qui allait avoir raison de moi.

Déterminé, j’attendis patiemment que l’on appelle mon nom. Heureusement pour moi, j’étais le premier. Je n’aurais pas à subir la longue attente dans cette salle sombre. Malheureusement, cela ne me restait pas beaucoup de temps pour me préparer mentalement ou pour tenter de déterminer quels seront mes adversaires. Le manque de temps n’était pas si horrible que ça, frère m’avait appris à réagir dans toutes sortes de situations, même quand il était impossible de savoir ce qui nous attendait.

Expirant lentement, je me dirigeai, droit et fier, vers l’homme. Était-il censé être intimidant ? Peut-être pour les autres, mais j’étais né parmi une race intimidante. Et sérieusement, frère l’était beaucoup plus que ce type. Frère en colère faisait fuir le plus courageux des hommes… je crois que c’est à cause du feu qu’il produit dans ces moments-là. J’étais peut-être un peu biaisé, frère est quand même l’homme que j’idole, alors… personne ne lui arrive à la cheville.

On me donna le choix d’une arme. Comme j’ignorais quel genre de créature j’allais affronter, j’optai pour une simple épée. C’était l’arme la plus polyvalente que l’on pouvait trouver. Une grande épée faisait plus de dommages, mais elle ralentissait son porteur. Contre une créature rapide, c’était un désavantage. Une lance pouvait aider à mettre la distance, mais encore là, comme toutes armes, elle avait ses défauts. L’épée était un peu plus polyvalente, ayant, certes, moins de portée, mais elle pouvait s’adapter à presque toutes les créatures et surtout, presque toutes les situations… en espérant qu’aucune créature aérienne n’avait été choisie pour cette épreuve.

En entrant dans le colisée, les hurlements de la foule retentit. Parfois injures y étaient même lancés, mais je n’avais d’yeux que pour mon environnement. J’étais prêt et rien n’allait m’empêcher d’atteindre mes objectifs. Concentré comme jamais je ne l’avais été auparavant, je fis un signe de tête signifiant par ce même geste que j’étais fin prêt pour l’examen. Rien n’allait me déconcentrer, il était temps de mettre ce que j’avais appris à l’œuvre, il était temps de montrer pourquoi les démons étaient la race supérieure. Il était hors de question de laisser tomber mon frère si près du but et surtout, d’humilier la meute d’Irianeth. Je faisais partie d’une race fière et forte… et il était mon devoir de la représenter.

Bien ancré sur le sol, regard absolu de concentration, je l’attendais ou les attendais. Je n’avais aucune idée de ce que pouvaient prévoir les examinateurs. Allaient-ils envoyer les trois créatures ? Trois contre un ne serait pas du jeu, encore plus en sachant que nous ne devions pas tuer la troisième créature, mais nous étions à Irianeth et Irianeth était rarement prévisible. Au moins, ça rendait la vie intéressante.

Arme à la main, sortit de son fourreau depuis le moment où je l’avais empoigné, c’était le moment tant attendu, le moment où mon destin se jouait… Aujourd’hui, je vaincrai, peu importe les difficultés.


Dernière édition par Axel le Ven 11 Aoû 2017, 13:08, édité 1 fois
Anonymous
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Sveter
Jeu 27 Juil 2017, 18:46
Le premier combattant fut appelé. La foule était en effervescence. C’était le premier, celui qui allait subir, c’était le crash-test. C’était comme s’il était un cobaye dont on attendait de voir les résultats. Il allait être celui qui dira si cet Examen était intéressant, s’il était amusant, s’il était spectaculaire, et surtout, s’il était efficace. Le tout d’un bon Examen était à la fois de pouvoir amuser les foules, mais aussi et surtout le fait de permettre aux Recrues de montrer ce qu’elles valent, et d’avoir des résultats plus que satisfaisant. Allait-il être un NPD (nourriture pour dragon), un Bouffon, ou un Génie ? Yannir était lui-même en effervescence. Il avait hâte de voir si son Examen allait porter ses fruits, s’il était doué pour ce qu’il faisait. Il avait vraiment très hâte
Axel fut donc appelé à combattre. Un démon, le peuple d’Irianeth en avait entendu parler. En même temps, ce n’était pas spécialement discret des démons qui arrivaient sur les terres du continent, surtout qu’en général cela suscité pas mal de mouvements parmi les soldats et l’Elite pour les jauger et éviter qu’ils ne soient une menace. Alors bien entendu, ils connaissaient ne serait-ce que de vu le jeune Axel. Mais ils ne connaissaient pas ses capacités. En effet, bien qu’ils craignent et respectent les Démons les plus âgés présents sur l’Île, les plus jeunes devaient clairement prouver qu’ils étaient bien de la trempe des Démons. Autant dire qu’il y avait beaucoup de pression sur les épaules d’Axel, moins que sur celles des recrues dont les ascendances sont connues et reconnues, mais il en avait plus que pour les Recrues « inconnues ». L’Examen avait aussi pour but de les faire connaître auprès du public, ils ne pouvaient que saisir l’occasion.
La foule se perdit donc largement dans les insultes et les remarques désobligeantes, voir même étaient-ils un peu trop enthousiastes dans leur rôle, peut-être justement car Axel était le premier. L’un d’entre eux jeta même une peau de banane sur la tête du garçon une fois que celui-ci se fut stabilisé, ce qui ne put qu’arracher un sourire moqueur à Yannir. Le calme fut difficile à faire revenir, et il perdit plusieurs minutes à tenter d’élever la voix pour annoncer le début de la bataille. Cela l’agaça quelque peu, mais il recouvra bien rapidement son calme et son plaisir lorsqu’il put enfin avoir l’attention de tous.

« Que le combat commence avec le Chapardeur ! »

Aussitôt dit, aussitôt la créature s’engouffra dans l’arène à une vitesse fulgurante. Il ne s’arrêta qu’à quelques centimètres du visage de l’enfant, le regardant droit dans les yeux avec une insistance déroutante. Cet échange de regard ne dura qu’une demi-seconde avant que la créature ne s’enfuît rapidement pour mettre de la distance entre eux dans des petits cris stridents. De part son hyper-vitesse, il pouvait aisément combler la distance qui le séparer d’Axel, alors ce n’était pas une complication pour le Chapardeur de mettre un peu de distance avec son adversaire. Cela avait aussi pour but de jauger de ses facultés d’adaptation et de concentration.
Le Chapardeur bougeait fréquemment d’endroit, observant son adversaire sur toutes les coutures. Il aimait bien à plusieurs reprises se rapprocher de lui pour l’effleurer avant de reprendre de la distance, se moquant bien de ses réactions et trouvant ce petit jeu amusant.
Et puis, sortant les griffes et avec une plus grande rapidité qu’auparavant, il passa à l’action, commençant à le taillader à plusieurs endroits : les bras, le dos, ou encore les jambes. Les blessures étaient petites, peu profondes, ne saignant qu’à peine. Il sembla donc passablement inoffensif, jusqu’à ce qu’au fur et à mesure ses plaies deviennent plus profondes et plus sérieuses. Combien de temps Axel mettra-t-il à mettre au point une stratégie pour battre la créature ?
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Ven 28 Juil 2017, 09:52
Il faut le dire franchement, la foule était vicieuse. Les spectateurs aimaient bien nous rendre la vie plus compliqué… ou nous humilier, mais pour le dire franchement, ça me passait par-dessus la tête. Aucun d’eux, aucun de ces spectateurs ne comptait, ils n’étaient rien à mes yeux. Pourtant, j’avoue ne pas avoir apprécié le coup de la peau de banane, mais… peut-être que ça me serait profitable. L’enlevant de sur mon crâne, je la laissai tomber au sol. Je me fis cependant une note mentale, une pelure de banane pouvait être glissante si tu avais le malheur de mettre le pied dessus… je ne comptai certainement pas m’humilier de la sorte, mais je pouvais toujours l’utiliser contre l’une des créatures.

La créature en question était un Chapardeur. Qu’avais-je donc retenu sur cette créature ? Vitesse. Pourquoi vitesse ? Ah… pour ça. Les yeux globuleux de la créature n’étaient pas très beaux, c’est le seul constat que je pus faire avant qu’elle s’éloigne aussi vite qu’elle était venue. Donc, je me retrouvai confronté à une créature rapide… très, mais très rapide. Une créature qui était tellement rapide que l’on pouvait à peine la distinguer lorsqu’elle courait.

La réaction intelligente serait de couper son terrain de jeu de moitié. Si mon dos était protégé, je pourrais prévoir davantage ses mouvements. L’avantage, c’est qu’elle me laissait du temps pour réfléchir, son petit manège me donnait le tournis alors je préférais prendre le temps de réfléchir. Elle n’avait pas encore attaqué… ce qui pouvait être une bonne chose et une mauvaise chose. Elle me jaugeait, mais je ne m’en faisais pas ou plutôt, ça ne m’inquiétait pas. Mon esprit faisait des heures supplémentaires pour trouver une solution et plus qu’elle me donnait de temps, plus je pourrais mettre en place un plan.

Bon, la vitesse n’était pas mon point fort, ce n’était pas non plus mon point faible. J’avais un bon temps de réaction, merci à mon tempérament turbulent. Tempérament qui commençait à ressortir si j’en croyais les tics de mes mains. Celle tenant la poignée de l’épée se resserrait et desserrait d’excitation. Hum, je n’étais peut-être pas si sain d’esprit que ça… être excité alors que sa vie est en jeu, je suis sûr que ce n’est pas recommandé… Concentration, il faut se concentrer.

Le Chapardeur finit par se lasser et… Ouch, ça allait faire mal si je ne finissais pas ce combat rapidement. Il était rapide… et il griffait. Bon, les blessures n’étaient pas sérieuses, heureusement… et les démons étaient endurants, mais il ne fallait pas que ce combat prenne trop de temps.

Tentant d’esquiver quelques griffures en contorsionnant mon corps, mon regard baissa brièvement sur le métal de ma lame. Un sourire carnassier prit place sur mes lèvres, il était le temps de passer à l’action, mais avant, j’avais besoin de feu. Je n’étais malheureusement pas capable de créer du feu à volonté, mais comme j’étais surexcité, je pourrai certainement amplifier une étincelle. Griffe, vitesse et métal. Un excellent combo pour créer des étincelles. La friction des griffes du Chapardeur sur le métal devrait être suffisamment élevé pour provoquer une ruée d’étincelle, à partir de là, le feu serait à mes côtés.

Je me décidai enfin de bouger autrement que pour esquiver. Mes genoux fléchirent légèrement, je plaçai ma lame de façon à pouvoir bloquer. Le Chapardeur était derrière moi, me tourner ne servirait à rien, je ne ferais que perdre mon équilibre. Il fallait qu’il vienne devant moi. Une expiration plus tard, j’avais une nouvelle entaille quelque part sur mon corps.

C’était maintenant que tout se jouait. Je ne pouvais pas rater ma chance, je devais absolument deviner où qu’il allait frapper et créer ces étincelles. Le temps semblait ralentir, mais je savais que ce n’était que l’adrénaline. Je n’avais qu’une chance… et elle était là !

Le son strident de griffes sur le métal me fit sourire, les étincelles produites par cette friction aléatoire rendit mon sourire plus carnassier… car, j’avoue, j’ai réagi sans savoir où attaquait la créature, mais il semble que la chance me souriait parfois. Mes yeux rouges se centrèrent sur les étincelles, l’excitation, l’adrénaline et surtout ma fascination intense pour tout ce qui pouvait produire du feu me permirent de rendre flammes ces étincelles.

Je n’étais pas magiquement fort, problème de concentration, mais le feu m’avait toujours fasciné et c’était bien la seule capacité magique qui me causait le moins de problème. Mon contrôle s’était nettement amélioré durant ces cinq dernières années d’études, il n’était pas encore parfait, mais je pouvais encore et toujours réussir à le manipuler jusqu’à une certaine mesure… et cette mesure consistait à créer un rond de flamme autour de moi en laissant une seule voie d’attaque. Le feu n’était pas très grand, il n’avait pas besoin d’être grand, j’avais juste besoin de jouer sur les instincts de la créature. Après tout, il y a une chose que je sais concernant le feu, c’est qu’il signifie danger pour la plupart des créatures. Le Chapardeur ne devait pas faire exception à la règle. Je sentais ses yeux globuleux sur moi alors que je prenais une position moins défensive. Je n’étais plus la proie, cette bête l’était et j’allais la faire cramer le plus douloureusement possible, foi d’Axel.

La pelure de banane, qui miraculeusement avait été évité durant ce bref moment d’attaques, me fit songer à un plan. Oh, toute personne qui avait vu mes yeux s’arrêter sur la pelure comprendrait. Les plans les plus simples étaient parfois les plus efficaces… et maintenant que j’avais couvert mon dos de flamme, je pouvais me concentrer sur le Chapardeur. Allait-il aller au-delà de ses instincts et m’attaquer en passant dans mon élément naturel ? Ou allait-il se contenter de suivre la voie que je lui avais tracée ? Son prochain mouvement serait-il intelligent ? Ou instinctif ?

La peau de banane paraissait innocente, au milieu de la seule voie possible, mais elle était dangereuse. À haute vitesse, mettre le pied sur une peau de banane n’était pas conseillé. La perte d’équilibre subite devrait me permettre d’attaquer les jambes avec ma lame. Le feu me servirait principalement de protection, mais je ne pourrais pas l’utiliser très longtemps, la chaleur restait tout de même un inconvénient… et ma concentration plutôt médiocre ne m’aiderait certainement pas à le tenir très longtemps.

Alors, mon plan allait-il réussir ou échouer ? Et s’il échouait, qu’allais-je donc pouvoir faire ?

J’étais en position, prêt à attaquer ou à me défendre et surtout prêt à profiter d’une opportunité. Mes yeux glissèrent brièvement sur les flammes et je dus me mordre la lèvre pour ramener mon attention, ce n’était pas le temps d’être fasciné.
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Sveter
Ven 28 Juil 2017, 18:37
Ce qui était certain, c’était qu’à défaut d’avoir de l’intelligence, cet Axel avait de la ressource. Ou bien n’était-ce seulement car c’était un Démon ? Après tout, les démons avaient une certaine forte affinité pour le feu, et il ne serait pas étonnant de les voir agiter cet élément dangereux dès qu’ils en ont l’occasion. Du simple combat à la cuisson de sa nourriture. Yannir était quasiment certains que la plupart du peuple d’Irianeth pensait que les Démons vivaient comme des êtres primitifs en faisant cuire leur viande avec leur feu comme des primates. Pour avoir côtoyé bien malgré lui l’Alpha, il savait très bien que ce n’était pas le cas, cependant il y avait bien des choses qui étaient vrais, comme le fait qu’ils aimaient beaucoup utiliser le feu.
C’est pourquoi, au lieu de couvrir son dos en se plaquant contre un mur comme le ferait n’importe qui, il profita d’une attaque de la créature pour créer des étincelles et allumer un feu pour se protéger le dos. Ce qui était certain c’était que le peuple en fut émerveillé, et quelques acclamations satisfaites s’élevaient du public tandis que le Chapardeur, désarçonné, ne savait pas trop comment réagir. Contrairement aux Mym’etys, les Chapardeurs n’ont pas été entrainés, de ce fait ils sont régis par leurs instincts d’animal. Tuer, se nourrir, se protéger. C’était des chasseurs, cependant ils ne pouvaient qu’avoir une réaction d’animal basique en étant confronté à du feu. Puisque, aussi étonnant que cela puisse paraître, le feu, ça brûle.
Le Chapardeur tenta à multiple reprise de s’approcher d’Alex, mais à chaque fois, avant qu’il ne réussisse à l’atteindre, son instinct finissait par prendre le dessus et il s’éloignait rapidement en poussant des couinements plaintifs. Il n’aimait pas ce retournement de situation, c’était certain. Commençant légèrement à paniquer en plus de s’impatienter, le Chapardeur reprit ses mouvements de départ : à savoir faire des tours autour de la Recrue, s’arrêtant à plusieurs reprises, mais gardant une bonne distance. Le vent que cela créa ne fit qu’alimenter les flammes, faisant d’autant plus peur à la créature. Au bout d’un moment, elle finit par jeter de la terre sur Axel pour tenter d’éteindre le feu, amusant par la même occasion le public dont quelques éclats de rire parvenaient aux combattants.
Et puis ce qui devait arriver arriva. Alors que le Chapardeur faisait à nouveau des tours pour retourner la terre et lui permettre d’avoir des réserves à balancer sur la Recrue – à force il allait bien finir par l’enterrer vivant – concentré dans sa tâche il en oublia la présence de la peau de banane. Alors que son pied se posait sans délicatesse sur la peau de banane, Axel saisira-t-il cette chance malgré la poussière de terre soulevée ?
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Sam 29 Juil 2017, 15:22
La donne avait changé, le Chapardeur n’était plus le prédateur et il ne semblait pas aimé ça. Sur ce terrain, j’étais devenu le prédateur, celui qui chassait. Sous le coup de l’excitation, mes flammes augmentèrent brusquement avant de reprendre leur taille initiale. Le feu comme protection était une bonne idée. Pour le moment, la chaleur ne m’atteignait guère, mais je savais que je ne pourrai pas le maintenir très longtemps sans devoir m’éloigner des flammes. Être immunisé contre le feu ne m’immunisait malheureusement pas contre la chaleur et le feu… et bien, ça devenait hyper chaud à long terme.

Les couinements plaintifs de la bête me firent sourire, elle avait peur et la peur, c’était un élément qui provoquait les erreurs. Il s’avançait et reculait, ne sachant pas réellement comment réagir. Enfin, jusqu’à ce qu’il décide de soulever la terre et m’enterrer avec. Oh, l’idée était bonne pour une créature, la terre, techniquement, pouvait éteindre le feu. Le seul problème, c’est qu’avec son hypervitesse, le Chapardeur attisait mes flammes. Le feu, malgré être contrôlé, restait un élément assez indocile. Parfois, il était préférable de le laisser faire ce qu’il voulait faire. Alors, malgré l’augmentation constante de chaleur, je laissai le vent provoqué par les mouvements attiser mes flammes.

Au moins, grâce à cela, je n’avais pas à me concentrer pour empêcher la terre de l’éteindre. Je devais juste maintenir ma concentration pour faire tenir les flammes. Sans bois ou torche ou autre chose pour le faire maintenir en vie, je devais le soutenir et ça pouvait devenir épuisant. Alors, j’espérais largement que le manège de la créature se termine rapidement.

Elle me tournait autour… en me faisant prendre un bain de poussière. Je sentais la poussière s’immiscer dans mes vêtements. La terre s’engouffrer dans ma chevelure, j’avais dû fermer les yeux pour éviter d’en recevoir dans les yeux et maintenant, seuls mes autres sens me disaient où était cette bête que je voulais faire disparaître le plus rapidement possible. J’essayai d’éviter de tousser.

Tellement concentré sur la terre que je recevais que je manquai réellement de rater la seule chance que j’avais. C’est en ouvrant les yeux complètement par hasard que je me rendis compte de la proximité de la créature avec la peau de banane. Ignorant complètement la poussière, je me préparai. Oh, après l’attaque, j’allais certainement tousser de la terre, c’était certain, mais là, je ne devais pas échouer, pas si près du but. Mon plan avait fonctionné et je ne devais pas être la seule raison de son échec.

Alors, lorsque le Chapardeur mit enfin pied sur la peau de banane, j’étais prêt. Je savais où j’allais frapper, je savais que j’allais la toucher. Tout ceci se passa en quelques secondes à peine. Le Chapardeur mit pied sur la peau et j’attaquai. Ma lame entra en contact avec la chair de la créature et seule ma force physique plutôt phénoménale pour un garçon de onze ans me permit de tenir ma position. Heureusement, ma lame était effilée, tellement bien effilée que mon seul problème fut l’élan de la créature. Elle coupa la chair comme du beurre et je sentis les os. J’ignorais où précisément que j’avais frappé, mais je savais une chose, la créature venait de perdre un membre. Avais-je coupé la jambe, le pied ou encore sa taille ?

Le Chapardeur n’eut aucune chance, perte d’équilibre dû à la banane couplé avec la perte d’un membre. Elle alla s’écraser à haute vitesse sur le mur du Colisée. L’impact fut tellement puissant qu’un nuage de poussière s’éleva et je ne pus me retenir de tousser. Franchement, j’avais de la terre partout.

Caché au milieu du nuage de poussière, j’ignorais si le Chapardeur était mort… ou seulement inconscient, mais comme je ne percevais plus aucun mouvement, j’éloignai les flammes de mon corps et baissai leur intensité. De toute façon, j’étais trop occupé à tousser pour aller voir l’état de la créature.
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Sveter
Dim 30 Juil 2017, 15:17
La stratégie de la créature aurait pu être bonne s’il avait réfléchi un peu plus – mais de toute manière ces créatures n’étaient pas réputés pour leur grande intelligence même si des fois ils pouvaient s’avérer étonnant. De ce fait, la tactique de mettre de la terre sur le feu pour l’éteindre était une bonne chose s’il n’y avait pas son hyper-vitesse pour attiser les flammes avec le vent qu’il provoquait. Il avait conscience de comment, mais n’avait pas conscience de lui-même. Yannir était quasiment certain que pour les Chapardeurs, leur hyper-vitesse était parfaitement normale et qu’il ne se rendait pas compte du vent qu’il provoquait ou encore des traces au sol. Lorsqu’il soulevait la terre, c’était majoritairement par ses griffes, mais aussi grâce à ses pattes.
Il finit par se prendre les pieds dans la banane, et Axel réussit à saisir l’occasion pour frapper la créature malgré la poussière de terre gênant sa vision. La créature était tellement occupée à se faire un tas de terre qu’elle ne pensa pas à se méfier de la Recrue, et c’est ainsi qu’elle fut projetée contre un mur avec un bras amputé. Le choc engendra des exclamations de surprise dans le public, mais il fallut attendre que la poussière redescende pour voir l’étendu des dégâts.
Axel était là, toujours debout, mais surtout en train de s’étouffer avec la terre qu’il avait respiré. Quant au Chapardeur, il était inconscient par terre, son sang giclant de son bras. Dans l’incapacité de poursuivre le combat, il ne fit aucun doute que la Recrue était vainqueur. La foule applaudit avec force et enthousiasme tandis que des Sorciers arrivaient pour se saisir du corps inerte de la créature. A peine étaient-ils partis que la grille s’ouvrit à nouveau dans un grincement strident, et le premier Barbouzar de cet Examen s’avança avec un air noble dans l’arène. Découvrant ses dents, il lâcha un grognement sourd alors que son museau reniflait l’air pour capter l’odeur de sang et de transpiration de la Recrue. Ses grognements s’intensifièrent, excités. Il ne voyait pas le feu bien qu’il sentait une source de chaleur, et cela ne l’effrayait pas le moins du monde. Faisant bien deux fois la taille de l’enfant, le Barbouzar ne semblait craindre absolument rien ni personne tandis qu’il se mettait en position de combat. Grattant le sol un instant avec sa patte, il finit alors par charger l’enfant, la gueule ouverte prête à mordre l’enfant ou bien à le blesser avec son dard paralysant.
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Lun 31 Juil 2017, 14:51
Mon dernier mouvement mit fin au premier combat, c’est ce que je réalisai lorsque je pus enfin cesser de tousser cette horrible poussière. Quelques sorciers étaient en train de sortir la créature inconsciente de l’arène. Je profitai de ce bref moment de répit pour analyser mon état physique. Sur mes bras, j’avais quelques éraflures peu sérieuses, c’était à peine si elles avaient fait verser le sang. Sur mes jambes, rien de très alarmant de ce que je pouvais déduire. Parfois, une griffure était un peu plus sérieuse qu’une autre, mais encore là, rien qui ne méritait un traitement médical. Pour ce qui est de mon dos, je savais que la plus sérieuse blessure s’y trouvait, mais encore là, rien qui méritait réellement un traitement médical, heureusement.

En sommes, je m’en étais sorti en bonne forme physique pour la deuxième créature. Le bruit d’une grille que l’on relève me fit lever les yeux. Il était déjà le temps du deuxième combat. Et… c’était un Barbouzar. Qu’avais-je retenu sur ces créatures ? Sens, force et engourdissement. Pourquoi avais-je choisi ses mots-clés ? Pour la force, c’était facile, la créature faisait bien deux fois ma taille, alors je ne me posai pas de question. Sens ? N’était-il pas aveugle ? Oui, il l’était, il se fiait à l’odorat… oh merde.

Ma transpiration et mon sang… en plus du sang du Chapardeur allait certainement exciter cette créature. Et malheureusement, j’avais raison. Le Barbouzar me chargea, je me jetai sur le côté pour l’éviter. Une belle petite roulade me sauva ainsi la vie. Grinçant légèrement des dents, j’observai mes alentour le plus rapidement possible. Je devais créer une odeur plus forte que la mienne, juste pour mélanger la créature.

Je me jetai à nouveau sur un côté, esquivant de justesse la bête quand j’aperçus le bras du Chapardeur. L’odeur de chair brûlée ! C’était l’une des odeurs les plus fortes ! J’aurai bien aimé faire complètement disparaître mon odeur avec de l’eau, mais dans cette arène, il n’y avait pas d’eau. Et ça m’étonnerait que ma chance aille jusqu’à faire pleuvoir. Lançant une boule de feu le plus rapidement possible vers le membre décapité du Chapardeur en utilisant le feu à ma disposition, je me jetai à nouveau sur le côté. Heureusement que les roulades me permettaient aisément de me relever.

Mon cercle de flamme était resté à ma position de départ. Il avait nettement affaibli à cause de mon manque de concentration… il faut dire que les charges répétées du Barbouzar étaient quelque peu plus importantes que maintenir un feu qui, malheureusement, me servirait pratiquement à rien dans ce combat. Jetant un regard vers le bras brûlant, j’éteignis les flammes qui ne me servaient pas. Il était beaucoup plus facile de tenir un feu qui avait quelque chose pour se nourrir qu’un feu sans rien pour le maintenir.

Lentement, l’odeur de chair brûlée prit le dessus, c’était une odeur complètement révoltante et je me doutais que le public ne l’aimerait pas et je comptai là-dessus. Les clameurs de dégoût du public m’aideraient probablement à bouger sans trop être perçu et j’espérais certainement que l’odeur de chair brûlée devienne tellement insupportable pour la bête qu’elle aurait du mal à me situer.

Je ne pouvais pas me permettre de courir tel un poulet sans tête dans l’arène. Je devais trouver une solution et pour cela, j’avais besoin de temps. Et ce temps, je ne l’avais pas. Le Barbouzar chargeait dès qu’il le pouvait. Peut-être que l’odeur allait être la distraction que j’avais de besoin… mais pour le moment, je devais commencer à combattre, je ne pouvais pas être sur la défensive éternellement.

Évitant l’unième charge du Barbouzar, je me mis en position. Je risquai d’avoir des blessures, mais je comptai sauter à la dernière minute… et pas vers le côté. Le Barbouzar me chargea à nouveau. Et j’attendis. Je voyais la gueule s’ouvrir pour me mordre quand je me décidai de me jeter vers le sol. Je visai une patte. Ma lame entra brièvement en contact avec la patte droite de l’animal, mais pas suffisamment pour que la blessure soit dangereuse, énervante, mais pas dangereuse. Ce mouvement ne fut pas sans risque et surtout pas sans blessure. Je sentis le dard faire une longue blessure sur mon bras gauche. J’avais évité la morsure…

Je crois que j’aurai préféré la morsure. C’est la seule chose qui me vint à l’esprit quand je compris enfin pourquoi j’avais retenu le mot «engourdissement». Le dard avait la capacité à créer un engourdissement et par conséquent, je venais littéralement de perdre l’usage d’un bras pendant dix minutes. Il n’était pas paralysé, mais j’aurai quelque peu de difficulté à le bouger comme je le veux. Les picotements commençaient déjà à remonter le long de mon bras. C’est sans compter mon propre sang qui commençait à suinter de la blessure. Heureusement, ce n’était pas trop profond, malheureusement, je devais empêcher l’écoulement sanguin et ce, le plus rapidement possible. Dommage que je sois invulnérable au feu, c’était l’un des moyens les plus rapides pour empêcher l’écoulement du sang…

Bah, pour le moment, je ne pouvais rien faire. La blessure ayant été fait en longueur, je n’avais pas suffisamment de tissus à ma disposition pour juguler le sang. Et je ne comptai certainement pas me retrouver nu au beau milieu d’une arène. Encore plus, sans protection. Au moins, elle n’était pas mortelle et même si le sang coulait, ce n’était pas suffisamment profond pour que cela devienne une hémorragie. J’avais encore le temps. Probablement qu’à la fin des affrontements, je serai étourdi, mais pour le moment, ce n’était pas urgent… et comme un démon, je n’avais aucun pouvoir de guérison… et en plus, ceux-ci ne fonctionnaient pas sur moi. Alors, il n’y avait pas grand-chose que je pouvais faire.

L’odeur de chair brûlée me ramena subitement de mes pensées. L’odeur était totalement révoltante et la grimace sur mon visage était plus qu’expressive. En espérant que je n’endurai pas cette odeur pour rien.
HRP:
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Sveter
Mar 01 Aoû 2017, 14:05
Axel semblait très agile puisqu’il arrivait à multiple reprise à éviter les charges répétitives de l’animal par le biais de galipette. Le public commençait sérieusement à s’ennuyer et cela se ressentait dans leur humeur générale lorsque la Recrue décida de faire une chose plutôt inattendu : il brûla le bras du chapardeur qu’il avait arraché, le bras que les Sorciers avaient oublié de récupérer. L’odeur de brûler envahit très rapidement l’espace, incommodant tous les spectateurs.

« Beuuurk ! » fit plusieurs d’entres eux, ne faisant qu’exprimer leur dégout et donc n’appelant pas le fameux Ecuyer dénommé Beurk.
« Vas chier ! »
« Saleté de Démon ! »
« NPD ! »

Cette dernière insulte revenant régulièrement parmi le public. Elle signifiait « Nourriture pour Dragon », qui serait l’équivalent de « bouffon » ou encore « recalé ». Ou tout simplement souhaitaient-ils que la Recrue finisse en nourriture pour Dragon, ce que Yannir songeait très fortement alors qu’il couvrait son nez du mieux qu’il pouvait avec un tissu.
Ce qui était certain, c’était que cela déplaisait aussi à la créature. En effet, le Barbouzar émit plusieurs grognements mécontents et énervés alors qu’il se frottait le nez avec sa patte, comme s’il était gêné par quelque chose. Grattant le sol avec véhémence, la créature prit le temps de se concentrer sur l’odeur de transpiration d’Axel avant de le courser avec rage. Il sembla d’ailleurs presque réussir à croquer un bout de Démon, ce qui malheureusement pour le public (lâchant des « oh » déçus) n’était qu’une feinte pour frapper la créature à la patte, non sans être lui-même blessé. Le Barbouzar en fut d’autant plus énervé en sentant une petite douleur à sa patte, mais cela ne l’empêchera pas de charger sa proie.

Enervé, le Barbouzar se mit alors sur ses pattes arrière comme pour imposer le respect face à sa stature à sa proie, mettant de ce fait son cœur gros comme la tête d’Axel en évidence malgré lui (visible comme greffé sur la peau de l’animal), et lâcha un autre hurlement terrible avant d’à nouveau revenir à 4 appuis. L’odeur de brûlé avant empli ses narines, l’odeur d’Axel devenait de plus en plus diffus, la créature avait donc plus de mal à savoir où était sa cible. Se repérant par ses oreilles, il eut une idée approximative avant de foncer à nouveau vers lui.
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Mar 01 Aoû 2017, 16:34
Parfois, j’avais les idées tordues. L’odeur de brûlé avait effectivement atteint le but que je voulais, mais il n’y a pas à dire, de la chair qui brûle, c’est tout à fait horrible pour l’odorat. Le public semblait tout à fait d’accord avec mon constat comme les insultes pleuvaient sans cesse. La plus terrible semblait être NDP ou encore saleté de démon, pas très imaginatif à mon humble avis. Il y avait beaucoup plus d’insultes que l’on pouvait lancer sans tomber nécessairement dans les plus faciles. Ah quoi bon insulter quelqu’un si on ne savait pas le faire ? Ça faisait comme maintenant, la personne ignorait royalement ce qui se passait. L’attitude du public ne m’atteignit pas, la seule chose dont j’avais besoin, c’était la fierté de mon frère et rien d’autre. Peut-être aussi celle des sorciers, je ne voulais pas être éternellement un élève après tout.

Retenant un haut-le-cœur à l’horrible odeur, je me concentrai à nouveau sur la bête et dût retenir un sourire sauvage. Le Barbouzar venait de me montrer son point faible, probablement dans le but de m’intimider, dommage que j’étais quelque peu concentré sur la foule. Et sa prochaine charge prouva effectivement que j’avais eu raison sur le Barbouzar, cependant, au lieu de me jeter au sol comme la dernière fois, je n’eus qu’à courir quelques pas de côté pour l’éviter ce qui semblait énerver la bête. Avec son odorat rendu plus ou moins inutile, il devait se fier aux bruits ce que le public ne se gênait pas de faire. Par conséquent, il n’était pas précis avec ces charges.

J’allais en profiter, bon avec un bras d’engourdi, ça allait être compliqué, mais je devais commencer à blesser sérieusement cette créature. Et j’avais un temps imparti de dix minutes. Suffisant de temps pour l’abattre et suffisant de temps pour récupérer l’usage complet de mon bras pour la dernière créature.

À la prochaine charge, je fis face, il était temps de montrer la force des démons et cesser de se montrer couard. Alors, je décidai de bloquer la charge avec mon bras valide. La force brutale de l’attaque me fit reculer de plusieurs mètres avec la créature, mais au moins, j’étais resté suffisamment solide pour ne pas être propulsé à l’arrière. La force pure exercée sur mon unique bras était beaucoup trop forte pour que je puisse tenir plus d’une minute. C’est pourquoi que je lâchai subitement en tournoyant de côté. La bête, en perdant subitement la résistance, manqua de faire un face à face avec le sol. Ma lame frappa brièvement le museau avant de plonger brutalement dans son épaule. Cette blessure était beaucoup plus sévère que l’autre à long terme, mais cette fois-ci, je comptai réellement tuer la bête. Son cœur était situé sur son ventre, je devais trouver un moyen de l’atteindre. C’est la seule pensée qui me vint lorsque je me stabilisai, la bête en face de moi.

Tout cela c’était joué en moins d’une minute. Je n’avais pas fait l’imbécile, la bête était beaucoup plus forte que je ne l’étais pour le moment. Tout ce qui m’avait intéressé, c’était de l’arrêter et de l’attaquer et ce, le plus rapidement possible. Force contre force, j’allais perdre et douloureusement. Déjà que le choc s’était fait sentir tel une décharge électrique au travers de mes os, cette tactique, je n’allais pas pouvoir la mettre à l’exécution plusieurs fois. D’une part, le Barbouzar ne se ferait pas prendre deux fois, ces bêtes étaient quand même munies d’intelligences et l’intelligence d’un chasseur… ce qui était techniquement plus dangereux qu’une simple intelligence animale. D’autre part, je n’avais pas envie de finir le bras cassé sous l’impact.

Changeant subitement de tactique, je ramassai une roche qui trainait pendant que la bête tentait de me situer. Et puis, brusquement, je la jetai dans la direction opposée que j’étais. J’allais essayer d’attaquer son dos. Le bruit de la roche eut l’effet escompté. Après tout, une roche qui frappe sol pouvait être signe de saut, de course et bien d’autres mouvements. Et comme prévu, la bête se tourna brutalement vers la source, prête à fondre sur sa cible.

Je profitai du moment pour courir vers elle. Oh, le bruit de pas allait certainement attirer son attention, mais heureusement, la distance n’était pas si élevée entre nous. Elle se tourna brutalement, croc dehors alors que j’arrivais devant elle. Au vu des dents, instinctivement je me jetai au sol. Je passai à quelques millimètres de la mort, mais réagissant sur des instincts de combat, je frappai la gueule de la bête avec ma lame. Malheureusement, comme j’avais des instincts, la bête aussi en avait, alors, comme moi, elle esquiva la mort au dernier moment, mais une longue coupe vint lui offrir une horrible cicatrice sur le côté de sa tête. Grondant de rage et de douleur, elle prit sa distance me permettant de me relever. Rapidement, je repris position. Il était hors de question que je lui permette une ouverture… et surtout, je venais de trouver le moyen d’abattre la créature.
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Jeu 03 Aoû 2017, 07:24

Axel passa enfin à l'action, pour le plaisir des yeux de certains spectateurs. Cependant, la majorité d'entre eux restait dubitatif et haineux, n'appréciant vraiment pas le coup du bras brûlé dont l'odeur persistait encore dans l'arène. Donc autant dire qu'actuellement la Recrue se faisait plus d'ennemi qu'autre chose durant cet Examen - tant mieux, se disait Yannir, lui même n'appréciant pas cette tactique si peu élégante. Il hésitait même sur le fait de lui retirer une bonne partie des points, au risque de le faire recaler, rien qu'à cause de sa technique foireuse. Cela passera très certainement pour de l'abus de pouvoir, mais Yannir doutait qu'on lui en tienne rancune - à moins que l'Impératrice ne décide de le virer.
Dans tous les cas, la recrue avait donc décidé de passer à l'action, tentant même de faire un rapport de force avec la créature. Même si c'était un démon, à son âge, c'était stupide. Un démon adulte pouvait tenter de rivaliser par la force - et encore ! - mais pas à un si jeune âge. Cependant, cela avait le don d'énerver d'autant plus la créature ainsi que de lui faire perdre ses repères. Mais le coup de grâce fut certainement lorsqu'Axel usa de fourberie pour tromper l'animal et ainsi mieux pouvoir le blesser.
Le barbouzar ne résonnait plus. Il n'était plus que régis par son instinct animal, c'est pourquoi, de rage, il se mit sur ses pattes arrières pour tenter d'intimider son adversaire, et hurla à pleins poumons.
C'était peut-être le moment d'en finir ?



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Ven 04 Aoû 2017, 15:08
Parfois, mes idées pouvaient être géniales, d’autres fois… complètement stupides. Attaquer de front cette créature faisait partie de mes plus stupides idées. En tout cas, c’était ce que les muscles de mon bras me disaient. Par contre, mes tactiques semblaient avoir un effet intéressant sur la créature. Il s’énervait. On pouvait penser que c’était une mauvaise idée d’énerver une créature aussi puissante qu’un Barbouzar, mais l’énervement était en fait une tactique tout à fait valable. Un humain ou une créature en colère ne raisonnait plus en combat et pour moi, c’était bon signe.

C’est donc complètement enragé que je regardai le Barbouzar dévoilé son ultime point faible. Dommage que je n’avais pas d’arme à distance tel un arc ou une lance… bon, avec l’arc, j’aurai probablement raté ma cible, mais la lance aurait été un bon choix. Et… mon bras gauche était encore engourdi à cause de ce dard de malheur.

Mon prochain mouvement fut encore plus stupide qu’attaquer la créature de front. Je lançai mon unique arme vers la créature et ouvris ma paume. Je n’étais pas doué avec la magie, mais même avec cet handicape, j’étais capable de lancer un rayon incendiaire. Il n’avait pas besoin d’être puissant, juste de toucher sa cible.

Mon épée se ficha quelques centimètres au-dessus du cœur… et mon rayon le frappa de plein fouet. Oh, le Barbouzar était déjà en train de redescendre sous la douleur provoquée par mon épée, mais le rayon était quelque peu plus rapide comme il fut lancé quelques secondes après l’épée.

Je regardai la bête tombée, morte, sur le dos. Avec un calme que je ne ressentais pas, j’allai reprendre mon épée. Malgré mon bras gauche engourdi, je crois qu’il restait cinq minutes ou quelque chose du genre à cet engourdissement, j’étais prêt pour la dernière créature. Et celle-là, je devais rapidement la vaincre, après tout, le sang suintait encore de la blessure faite à mon bras gauche, moins rapide que tout à l’heure, mais le sang n’était pas encore complètement coagulé.
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Lun 07 Aoû 2017, 16:26
La créature était morte malgré un combat inégal. Le démon avait tenté de rivaliser par la force, chose assez stupide et vaine. Malgré la stratégie plus que douteuse, Yannir devait tout de même saluer son courage et ses initiatives pour obliger la bête à montrer son point faible. Contre un animal lambda, se mettre sur ses pattes arrières pour rugir aurait tout de suite fait son effet, et l’animal n’aurait certainement pas eu l’intelligence de s’attaquer à son cœur bien en évidence seulement dans cette position, puisque le reste du temps les poils le cachait à merveille.
Sauf qu’Axel, jusqu’à preuve du contraire, n’était pas un animal, et le Barbouzar n’avait pas suffisamment d’intelligence pour se dire que son action de « force » n’aurait pas l’effet escompté, et qu’au contraire la Recrue en profiterait pour attaquer son point faible. Il fut mit K.O. en un tour de main sous les acclamations de la foule, à la fois surprise, ravie, et déçue de ne pas voir Axel se faire déchiqueter dans un geyser de sang et de tripes. D’ailleurs, il y avait bel et bien quelques hués parmi le public.

Très rapidement, les sorciers surveillants usèrent de lévitation pour faire sortir la créature, et quelques secondes plus tard, comme dans un empressement certainement du au fait que c’était la première Recrue à passer sur le billard, les grilles s’ouvrirent à nouveau, et le Mym’etys en sorti, couvert d’une armure résistante et légère, armée d’une épée à double lame recourbée. Le Mym’etys est une créature capable de prendre l’apparence de l’être le plus cher au cœur de la personne désignée dans un instinct tout d’abord de survie, et pour cela ils usent d’une forme de sondage d’esprit qui leur est propre. Cependant, du fait du bouclier mental du jeune homme, le Mym’etys ne réussit pas à obtenir les informations dès le début, de ce fait, dans un premier temps, il garda une allure étrange. A la fois humanoïde et animal, il était difforme, légèrement plus grand qu’un adulte standard, et pas franchement menaçant si ce n’est qu’il était répugnant.
Ce n’est que deux minutes plus tard qu’il réussit, à force de forcer l’esprit d’Axel, à se saisir des informations. Durant ces deux minutes, il garda une distance raisonnable, faisant tourner son arme dans ses mains, jaugeant le garçon des pieds à la tête. Et puis, d’un coup, son apparence se troubla, et deux secondes plus tard se tenait face à la Recrue une femme aux longs cheveux bruns ondulés, avec de grands yeux rouges caractéristiques des démons et un sourire maternel. Des vêtements avaient même fait leur apparition, soit une longue robe blanche – il lui serait mal venue d’être complètement nue, surtout que cela voudrait dire qu’Axel avait déjà vu sa mère sans vêtement.

Sans plus attendre, et sans se départir de son sourire si maternel et rassurant, le Mym’etys fonça droit sur Axel, engageant lui-même le combat.
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Mar 08 Aoû 2017, 01:08
Les acclamations de la foule me laissaient de marbre, un peu comme les quelques huées qui pouvaient être entendues. Il semblait que plusieurs civils voulaient voir des combats sanglants, voire même la mort d’une recrue. Dommage que je n’envisageais pas d’être cette recrue. Pour ce combat, je n’étais pas dans ma meilleure forme. L’affrontement avec le Barbouzar n’avait pas été horrible, mais pourtant, c’était cette créature qui m’avait infligé la plus grave de mes blessures. Le Chapardeur s’était contenté de me couper à divers endroits et aucune de ses coupures n’égalaient la sévérité de la coupure sur mon bras gauche. Heureusement, celui-ci était encore engourdi ce qui signifiait que je ne ressentais pas la douleur pour le moment.

Pourtant, la fatigue commençait à se faire ressentir. Ce n’était pas énorme, je m’étais déjà senti plus épuisé que maintenant, mais cette fatigue signifiait maintenant qu’il me serait plus difficile de me concentrer sur le combat. Le grincement métallique me ramena brusquement à la réalité. La grille était en train de s’ouvrir. Mon regard tomba sur une créature horrible. En tout cas, elle ne gagnerait pas le concours de beauté, ça c’était certain. C’était un Mym’etys. L’une des rares créatures que je m’étais assuré de pouvoir reconnaître et surtout, de pouvoir identifier. J’avais pris cette résolution en comprenant qu’elle prenait la forme de la personne qui était chère dans le cœur de son adversaire et ce, dans le but de tromper l’ennemi. Ce que je ne comprenais pas, c’est pourquoi qu’elle avait choisi de rester… Ah, mon bouclier mental.

Je retins la réaction instinctive de me frotter les tempes en sentant les tentatives de sondage de la créature. Elle allait certainement réussir. Mon bouclier mental me protégeait contre les attaques mentales, mais ce n’était qu’une protection, je ne pouvais pas repousser ces attaques. Je grinçai brusquement des dents en grimaçant de douleur alors que je mettais une pression sur mon front dans le but d’endiguer le mal de tête qui commençait à se faire connaître. Au moins, le Mym’etys gardait ses distances. Je me mordis brusquement la lèvre lorsque mon bouclier tomba et que le Mym’etys eut enfin accès aux informations qu’il voulait. C’était les deux pires minutes de ma courte vie, ça, c’était certain. J’ignorais ce qu’était de la torture, mais je crois sincèrement qu’une attaque mentale était l’équivalent.

Ces deux minutes me donnèrent l’un de ces maux de tête. Je plissai des yeux, la lumière devenant un peu plus pénible. En fait, la moindre sensation devenait pénible. J’allais devoir terminer ce combat rapidement.

La forme du Mym’etys se brouilla.

- Maman.

Le mot m’échappa avant que je puisse m’en empêcher. Intellectuellement, je savais que ce n’était pas ma mère, mais il était tout de même choquant de se retrouver face à une femme que je savais morte et surtout, une femme que j’aimais de tout mon cœur. Encore plus choquant quand ladite femme commençait à m’attaquer avec un sourire que j’identifie avec la sécurité.

Je sentais la colère gonfler à l’intérieur de moi, le Mym’etys avait choisi la bonne apparence pour cm’énerver. Je dus me forcer à prendre quelques respirations relaxantes entre les attaques de la créature. Je ne devais pas m’énerver, je ne devais pas me mettre en colère, un combattant en colère ne réfléchissait plus. Je ne devais pas me montrer aussi stupide que le Barbouzar. Ce n’était pas ma mère. Malgré le sourire, malgré l’apparence, je ne devais pas oublier que je faisais face à un Mym’etys, que ma mère était morte depuis maintenant cinq ans.

Lame contre lame, je m’efforçai de repousser la créature en retenant une grimace. Le sourire rendait l’affrontement pire qu’il ne l’était. Ce sourire ramenait des souvenirs joyeux, remplis d’amour et de bonté, le retrouver sur le visage d’un être qui songeait à me tuer était l’équivalent d’une douche et froide en plus. Le sourire était certainement la chose la plus difficile à faire face. Il me rappelait tellement maman que je tentais de regarder partout sauf là.

Bloquant un coup plutôt vicieux de la part de la créature, je me concentrai enfin sur le combat. Je devais passer outre l’apparence de la créature et me concentrer sur mes attaques. Bougeant ma lame de façon à l’attaquer latéralement, je retins un sourire en le voyant bloquer. Repoussant sa lame, je m’abaissai le plus vite que je pouvais pour lui faucher les jambes avec un coup de pied bien placé. Ce fut un échec cuisant, mais au moins, la bête avait reculé. Me relevant en profitant de la rotation fournie par mon coup, je parai à nouveau une attaque. Le Mym’etys n’allait pas par quatre chemins, il comptait m’éliminer assez rapidement si je me fiais à ses attaques continuelles. Heureusement que ce n’était pas son point fort. Chacun de nous avait récolté notre part de coupure tout au long de l’échange de coups. Et j’avais du mal à blesser le Mym’etys. À chaque nouvelle coupure, je m’excusais à ma mère. Oh, ce n’était pas elle que je blessais, je le sais, mais c’est difficile de blesser quelque chose qui est littéralement sa copie.

Une sensation douloureuse ramena brusquement ma concentration sur moi. Serrant les dents, je forçai la créature à s’éloigner à l’aide d’un coup puissant. L’engourdissement de mon bras gauche disparaissait, mais ce n’était pas sans douleur. La blessure commença à battre au rythme de mes battements de cœur et comme j’étais en plein combat, c’était loin d’être lent. Au moins, j’avais enfin récupéré l’usage de mon bras gauche.

Le Mym’etys repartit à l’assaut et je recommençai la danse. Esquive, bloque et attaque s’enchainait selon la situation. Parfois, j’évitais l’attaque, cette tactique me permettait de profiter des diverses ouvertures dans la garde de la créature. Parant un coup latéral, j’ouvris subitement ma main gauche et visai les jambes, un rayon incendiaire frappa brusquement le sol. J’avais ciblé les jambes, mais le Mym’etys avait été formé et par conséquent, l’avait évité en se reculant brutalement.

Cette fois, je m’élançai à l’attaque. Je comptai augmenter la force de mes coups pour profiter des diverses ouvertures. J’avais surtout envie de finir ce combat le plus rapidement possible. Il était hors de question de perdre si près du but.

Esquivant la double lame de mon ennemi actuel, je ripostai avec un coup de pied dans son côté. Comme je ne pouvais pas tuer la créature, je devais éviter tout coup mortel et un coup de lame dans un côté sans défense la tuerait probablement. Ce coup fut suffisant pour lui faire perdre son équilibre. Hors d’équilibre, la créature était une cible plus facile. Mon rayon incendiaire frappa l’une de ses jambes. Quels étaient les dommages causés ? Cela restait à déterminer, mais j’étais certain qu’elle n’était pas hors d’état de nuire, ni même handicapé. Mes rayons incendiaires n’étaient pas très puissants comme j’essayai d’être le plus précis possible.

Je ne pus profiter du bref moment de répit comme j’avais complètement omis la double lame. La seconde lame m’entailla le côté gauche. Perte d’équilibre plus double lame, ça ne faisait pas bon ménage. Je reculai en me mordant la lèvre sous la douleur tout en serrant mon côté blessé avec mon bras blessé. Sérieusement, est-ce que ces bêtes s’étaient passé le mot aujourd’hui ? On attaque le côté gauche ou quelque chose du genre. Ne pouvaient-elles pas changer de côté de temps en temps ? Il me semble que ça changerait le mal de place. En plus de cela, je me tapais l’un de ses maux de tête et chaque mouvement l’empirait. Et c’était en oubliant la douleur brûlante dans mon bras gauche. Le pire là-dedans, c’est que je n’avais absolument aucune capacité de guérison, je ne pouvais même pas soulager un peu ma douleur.

En tout cas, la foule devait être plutôt joyeuse, ce combat s’annonçait quelque peu plus sanglant que les deux autres. Le Mym’etys et moi-même venions de mutuellement se blesser. Je venais de le ralentir, ça, c’était certain. Je devais maintenant trouver un moyen de déloger sa double lame et de le mettre hors d’état de nuire avant de subir trop de blessures.
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Mar 08 Aoû 2017, 09:06

Lorsque la créature prit l'apparence d'une séduisante jeune femme, il y eut quelques commentaires appréciateurs de la bonne chaire parmi le public - surtout sachant que quelque temps auparavant, la créature avait une allure des plus horribles. Cependant, ses commentaires furent bien rapidement remplacés par de fortes moqueries lorsque le jeune homme, perturbé par la vision de la jeune femme, lâcha un "Maman" presque adorable.

« Oh le pauvre bichou ! » lâcha une femme, mûe par son instinct maternel.
« Eh bah alors va lui faire un câlin ! » ricana un homme non loin.
« T'vas t'mettre à sucer t'pouce tant qu't'y es ? » fit un autre, mesquin.
« C'est le petit bébé à sa maman ça ! »

Cependant les commentaires se tarirent dès lors que la créature passa à l'action. Elle en avait reçu l'ordre, c'est bien l'unique raison pour laquelle il osait faire le premier pas. Mais, il ne faudrait pas oublier que les Mym'etys étaient indéniablement plus doués pour se défendre que pour attaquer.
Le combat commença, et Axel ne perdit pas de temps à répliquer malgré son trouble - trouble que Yannir apprécia tout particulièrement de voir. Très certainement que les combats avec les Mym'etys seront les meilleurs pour tout le monde. Enfin, peut-être pas pour la Recrue. Ils échangèrent donc quelques passes d'arme, jaugeant de la capacité à combattre l'un de l'autre, tentant des percées ici et là, se blessant minimement à quelques reprises. Le tout tenait le public en haleine, suivant le combat avec une très grande attention.

Temps mort. Le Mym'etys fut touché à sa jambe par un rayon incendiaire, Axel fut touché au flan gauche par l'arme vengeresse de la créature. Ils se regardèrent en chien de faïence tandis que le public exprimait, durant cette sorte d'entracte, leur satisfaction. L'avantage que possédait le Mym'etys, malgré sa jambe blessée dont la douleur le lançait par saccade (il mettait plus de poids sur sa jambe saine), c'était qu'il était bien moins épuisé que le garçon qui lui, du subir deux combats précédemment. Le visage de la mère de la recrue se couvrit d'une certaine tristesse dès lors qu'elle fut blessée physiquement par son fils, comme déçue de l'attitude de son enfant.

Changeant de stratégie, le Mym'etys blessé décida de tout miser sur sa défense. Ne laisser aucuns autres coups le blesser, et profiter uniquement des ouvertures que laisseraient le garçon. Gardant donc ses positions, le Mym'etys fit des moulinets avec son arme dans une posture défensive, attendant que la Recrue ne vienne l'attaquer.

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Ven 11 Aoû 2017, 13:11
Ce combat n’allait pas être facile, les cris appréciateurs de la foule étaient un bon indice. Après tout, les civils aimaient bien les combats qui mettaient en mal les recrues. Nous étions dans une sorte d’entracte, plus rien ne se passait. Je me tenais à quelques mètres de la bête prenant l’apparence de ma mère. J’essayai d’éviter de regarder son visage, la tristesse sur celui-ci était un défi que je ne voulais pas faire face. Mon regard se maintenait sur les pieds de la créature et il fallait toute ma discipline pour ne pas lever mes yeux vers ceux de l’illusion.

Je pris une profonde respiration. Inspirer. Expirer. Je retirai subitement mon bras de ma blessure au flanc. La douleur était intense, mais rien n’allait m’empêcher de terminer cet examen. Alors, me forçant à garder des respirations stables et profondes, je me dépêchai d’arracher une part de ma tunique - je devais arrêter l’écoulement sanguin - pour la nouer autour de ma taille. Une fois cette besogne faite, je me concentrai sur la bête. Elle avait pris une position défensive et semblait privilégier sa jambe saine en plus de faire quelques moulinets avec son arme. Je devais le forcer à bouger. Après tout, peu importe la formation du Mym’etys, la douleur n’était pas quelque chose de facile à ignorer encore plus pour une créature qui privilégiait la défense sur l’attaque.

Décision prise, je commençai à faire des cercles autour de la créature. Je tentai quelques attaques pour la forcer à bouger. La créature les bloqua tous. Il fallait que je la force à attaquer et à sortir de la défense. C’était mal parti. Le Mym’etys n’était pas une créature agressive. Après quelques autres passes d’armes infructueuses, je décidai de changer brusquement de direction. Profitant de l’effet de surprise, je réussis à lui entailler brièvement le coude. J’allais devoir être imprévisible pour réussir à le toucher.

Reprenant mes cercles concentriques autour de ma cible, je tentai d’autres attaques avant de subitement tenter de faucher les jambes de la créature. Malgré la blessure à sa jambe, le Mym’etys l’évita maladroitement. Je me relevai avec une petite surprise. À peine debout, je lui jetai la terre que j’avais ramassée à la figure avant d’attaquer brusquement et de lui lancer un rayon incendiaire. Ma lame glissa sur sa lame avant d’entailler brusquement son avant-bras tandis que mon rayon incendiaire frôla la jambe blessée. Cette double attaque ne fut pas sans mal puisque comme ma lame glissa, la sienne aussi. Par conséquent, je me retrouvai avec une entaille assez conséquente sur mon bras.

Serrant à nouveau les dents, je crois que c’est le truc que j’ai fait le plus souvent dans cet affrontement, je m’éloignai du Mym’etys. Il était plus facile de distinguer ma mère du Mym’etys si je me forçais à qualifier mon adversaire par son nom ou par ses qualificatifs. Il fallait que je trouve comment le vaincre sans finir en charpie.

Plissant les yeux, je me décidai de cesser de réfléchir. Mon mal de tête empirait et mes tactiques fonctionnaient à moitié. J’allais lui voler son arme et tant pis si je recevais une nième blessure. Je devais faire disparaître cette double lame de malheur. Sans elle, le Mym’etys devenait beaucoup moins dangereux.

C’était probablement l’une des décisions les plus stupides que j’avais décidé de prendre, mais qui tentait rien n’avait rien. Alors, je repartis à l’assaut, mais cette fois-ci, il n’y avait pas de tactiques d’émises, je tournais toujours autour de mon ennemi, je devais quand même profiter de mon avantage. Comme un signal invisible, je cessai brusquement de tourner pour entrer dans la garde du Mym’etys. À cette distance, il était beaucoup plus difficile d’ignorer l’apparence de la créature. Je me secouai la tête pour me ramener les idées en place en tentant d’ignorer le tambour qui avait décidé de commencer à jouer dans mon cerveau.

Le Mym’etys tenta de profiter de l’énorme ouverture dans ma garde, mais j’étais trop près et ma main attrapa enfin la lame incriminée. La double lame était une belle arme, mais elle avait un défaut, c’était sa longue poignée. Proche, il m’était donc facile d’atteindre ma cible. Bien sûr, cette stratégie était risquée et la longue entaille que me fit la créature en était la preuve, mais j’avais maintenant la lame en main. Donnant un coup de pied puissant à… la créature, oh qu’il était difficile de se rappeler que ce n’était pas ma mère, je la repoussai le plus loin possible de moi. Heureusement, j’étais plus solide que la créature. Propulsée vers l’arrière, elle lâcha finalement son arme.

Double lame en main, je l’éloignai de mon corps évitant de me blesser à nouveau. L’entaille était plutôt profonde et faisait une longue ligne fine sur mon torse. Heureusement que mes vêtements m’avaient protégé du plus gros de la blessure.

Je profitai du temps de répit pour prendre quelques respirations, la sueur me coulait le long des tempes et mon corps se transformait en concentré de douleur. Le moindre mouvement me rappelait les deux autres combats que j’avais déjà subis et mon mal de tête, celui-ci. Maintenant que j’avais désarmé la bête, je devais la mettre hors d’état de nuire… et ce, sans la tuer. Cependant, la première priorité était de me débarrasser de la double lame sans que la bête puisse la récupérer. Je n’avais aucune envie d’avoir subi une autre blessure pour absolument aucune raison.
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