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Cœur d'humain (PV Ehvan)

Invité
Mer 02 Aoû 2017, 15:25
Le printemps prenait lentement place au royaume d'Opale. Les arbres bourgeonnaient ça et là, les fruitiers donneraient abondamment cette année semblait il. Les fleurs commençaient à éclore timidement, tandis que la température se faisait plus clémente. Après l'automne cette saison était la préféré de Caelan. Les couleurs y étaient moins présentes, moins hypnotiques, mais les délicieux parfums qu'il sentait tout autours de lui, comme autant de brume savoureuse, compensait cela bien aisément.
Le jeune garçon allait avoir sept ans sous peu. Son entrée à la tour approchait dangereusement. L'annonce de la dissolution de l'ordre d'Emeraude ne l'avait néanmoins pas touché outre mesure. Mage semblait être une voie tout aussi honorable que celle des chevaliers pour Caelan. Le problème à dire le vrai était pour lui de quitter les siens et particulièrement Cèdre. Leur lien ne souffrait nulle distance bien sur et pourtant l'enfant sentait déjà le manque des parties de chasses au clair de lune, des simples instants partagés en toute sérénité. La vie en communauté ne lui inspirait aucune confiance. Son père avait bien sur inculqué à son rejeton les règles de politesse et de bien séance en vigueur chez les humains, mais Caelan les avaient toujours, du haut de son jeune âge, trouvé profondément inutile. Pourquoi abuser de convenance quand il suffisait de dire les choses haut et claire pour être compris et le plus souvent exécuté.
Le lien de meute permettait à l'enfant une compréhension totale de Kahliss et Cèdre. Tout était simple, naturelle, aucun besoin de mots ou de faux semblant. Être loup était bien plus aisé en ce sens. Penser à dormir, chasser, manger, se protéger, sans songer au lendemain bien trop lointain. Une vie douce en somme. Caelan aurait put tout autant choisir celle-ci. Maudit orgueil qui l’empêchait de gâcher ce potentiel que d'autres et lui même avait sentit : la magie. Des humains, le seul qui avait grâce aux yeux du petit garçon n'était autre que son père Ehvan. Lui était différent en cela qu'il faisait partit de la meute. Aucun lien mystique ne les unissait sinon une profonde complicité. L'amour des livres et des savoirs en tout genre, Caelan avait reçu cela en héritage du nomade.
Ce jourd'hui, le garnement, comme à l’accoutumé, explorait les bois avec son compère. Ils avait laissé au matin Kahliss au campement encore toutes deux dans les bras de Morphée. Le jeune garçon adorait bien sur sa sœur, bien qu'encore jeune pour qu'elle soit pour lui réellement intéressante. Lui désirait quelqu'un avec qui jouer et chasser. L'heure viendrait, il fallait seulement être patient. Ehvan lorsqu'ils étaient ensemble laissait son fils découvrir seul son environnement, tout du moins l'avait il à l’œil mais sans ce montrer. Le nomade avait à cœur de laisser une certaine liberté à sa progéniture pour ainsi, lui permettre d' apprendre par l'essaie et l'expérience.
Caelan errait au grès de ses pas tout occupé à contempler la foret. Un bruit le prit soudainement par surprise, dans le lointain. Ce n'était pas Ehvan, lui ne faisait pas un tel raffut et l'odeur ne correspondait pas. L'enfant leva le nez attentif: un inconnu, il en était certain. Il ne reconnaissant ni la senteur, ni la manière de se mouvoir. Un sentiment de danger accabla les deux louveteaux, il fallait fuir.
Courant dans la direction ou il avait laissé son père, Caelan fit bien vite entravé dans son déplacement. Il finit d'ailleurs sa chute sur le sol, s'égratignant de fait. Le visage contre terre, l'enfant jura contre sa maladresse et entreprit de se relever, mais force lui était de constater qu'un piège avait immobilisé ses pieds. Il essaya de s 'en défaire mais en vain, d'ailleurs cet ouvrage ne lui était pas inconnu, Ehvan en faisait des semblable parfois. Le jeune garçon entreprit donc de couper le filet dans lequel il s'était honteusement laissé prendre. A ses côtés Cèdre jappait pour l'encourager. Toutefois, l'auteur du méfait approchait, les deux compères le sentait. Le loup se mit alors près de son ami, disposé à le défendre en attitude d'attaque, crocs visible et pattes avant légèrement repliées.  
Caelan lui agrippait son couteau, l'homme avançait lentement. Encore peu visible des deux, car camouflé par les fourrés, il avançait toutefois sans difficultés aucunes

** que lui as tu fait ignorante petite chose?  **

L'enfant se pétrifia, il venait d'entendre ce cris immonde dans sa tête. Il ne cessait pas d'être répété comme une ritournelle maudite. Il avait une sensation de souillure. On lui imposait cette présence mentale par la force. Caelan était démuni, impuissant.  Cèdre sentant le mal-être de son comparse, s'était mis à grogner désormais franchement.
Le petit garçon ne désirait qu'une chose désormais : son père, aussi sans s 'en rendre compte l'appela t'il par le biais de la télépathie.


*** Papa ! Papa ! Papa ! Papa ! Papa***
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Jeu 03 Aoû 2017, 08:01
Le soleil se levait juste à l'horizon, mais Ehvan avait déjà les yeux grands ouverts. Le jeune homme n'avait jamais eut besoin de beaucoup dormir pour se sentir reposer, sans doute était ce là l'un des stigmate de la vie au grand air. Comme il était encore tôt, il demeura cependant installé comme il l'était, profitant des bruits de la forêt au petit matin. À son côté, le nomade percevait la respiration régulière de Kahliss, et un peu plus loin, il pouvait deviner Caelan en train de s'agiter. Se levant sans réveiller sa compagne, Ehvan alla poser une main rassurante sur la tête de son garçon. Cela sembla l'apaiser, aussi le jeune père entreprit il de remettre du bois dans le feu. Sans doute avait il fait trop de bruit, car bientôt, c'est un Caelan ensommeillé qui vint s'appuyer contre lui. Avisant l'heure encore bien matinale, et les premiers rais de soleil transperçant les frondaisons, Ehvan proposa une petite sortie à son fils. Cette proposition parut le réveiller tout à fait, aussi se prépara t il prestement et en silence. Kahliss s'était retournée au milieu de ses couvertures, signes qu'elle ne dormait plus que sur une seule oreille. Le jeune homme avait beau la savoir plus qu'apte à se défendre elle même, il n'aimait guère la laisser seule, surtout depuis qu'il avait apprit qu'elle était à nouveau enceinte. Enfin, il ne serait pas bien loin, et il avait lui même installé plusieurs pièges autour de leur bivouac pour se garder de tout danger. Ses talismans étaient vraiment bien pratiques, et parfois Ehvan se prenait à regretter de n'en avoir pas apprit davantage de son mentor.

Pour l'heure en tout cas, il était temps d'aller prendre l'air. Son arc à l'épaule, le nomade entendait bien ramener avec lui un lièvre ou deux. En cette saison, ils grouillaient dans les sous bois. Marchant quelques pas devant lui, ou plutôt sautillant, Caelan avançait joyeusement au milieu des fourrés. Leste, le jeune garçon faisait des sauts de cabri tout en semblant parfois à deux doigts de choir. Un jeune faon ne se serait pas déplacé avec plus d'élégance. Cela amusa Ehvan. Enfin, il se fit bientôt lui même plus discret, étant devenu par la force de la pratique un chasseur plutôt habile. De son côté, son fils avait adopté une démarche presque courbée, comme s'il imitait son loup. Non non, comme sa mère le lui avait apprit – voilà qui convenait mieux au nomade.
Un bruit attira son attention, et ce dernier peu à peu s'éloigna de la sente qu'ils suivaient jusque là. Il n'avait plus Caelan dans son champs de vision direct, mais il le savait tout près, tout comme il savait que son fils serait apte lui aussi à faire face à nombre de situations qui auraient été délicates pour un enfant moins débrouillard. De tout manière, Ehvan jugeait que l'expérience était la meilleure façon d'apprendre !

Avançant comme une ombre parmi les ombres, Ehvan était posté à l'arrière d'un chêne séculaire. Son arc en main, il avait encoché une flèche, et avait un beau lièvre bien gras à quelques pas sur sa gauche. Élevant son arme, le nomade était occupé à viser précautionneusement l'animal quand...

** Papa ! Papa ! Papa ! Papa ! Papa**

Son sang ne fit qu'un tour. Abandonnant dans l'instant sa proie, Ehvan se mit à courir. Il ne savait pas pourquoi il devinait quelle direction prendre, mais en revanche, ce dont il était certain, c'était qu'il trouverait Caelan au bout du chemin. Il ne s'était pas éloigné outre mesure de son fils, pourtant le temps qu'il mit à le rejoindre fut à son goût encore bien trop long.
Le nomade déboula dans la clairière où se trouvait son rejeton comme une flèche. Il avait entendu Cèdre grogner avant de le voir. Comme toujours, où se trouvait le loup, se trouvait également Caelan. En face d'eux, se tenait un homme. Ehvan ne stoppa sa course que lorsqu'il se fut placé entre l'individu et son fils. L'arc toujours bandé, il avait également pu voir du coin de l’œil que Cae avait saisit son couteau pour se défaire du piège dans lequel il était prit. Le nomade salua la présence d'esprit de cet enfant. Reportant son attention pleine et entière sur le gredin qui avait osé empêtrer son précieux rejeton de la sorte, le nomade affichait une mine mauvaise qui lui était somme toute peu coutumière. Lui faisant face se trouvait un homme d'allure grossière : sous ses hardes sales on devinait pourtant une face humaine. Plissant les yeux, il vint à Ehvan une sensation de déjà vu. Il connaissait cet homme là...

- « Est ce une nouvelle habitude que de prendre des enfants dans tes chausses trappes Cérès ? »

Le dénommé Cérès demeura un temps immobile, si bien qu'Ehvan en vint presque à douter de sa mémoire. Le sauvageon avait après tout rabattu une capuche sur son crâne, et une barbe imposante et négligée lui mangeait une grande partie du visage. Pourtant, un sourire apparu bientôt au milieu de cette pilosité hasardeuse.

- « Oh la la ! Sans ce gamin, qui je suppose est le tiens, je ne t'aurais probablement pas reconnu mon garçon ! » Fidèle à son souvenir, la voix de Cérès était éraillée, et avait le timbre presque laborieux que qui passe des mois sans prononcer un mot. « C'est amusant, tu as une allure d'adulte, mais tu garde la même aura qu'à l'époque. » reportant son attention sur Caelan, Cérès changea brusquement à la fois de sujet et de ton : « Vas tu donc finir par te dépêtrer de ce piège gamin ? »

Ehvan ne chercha pas à retenir son froncement de sourcil. Il avait souvenance du caractère bougon du vieil ermite, mais il lui fut difficilement supportable de voir Caelan en faire les frais. Le nomade ne se serait pas montrer aussi susceptible pour lui même, mais de cela il n'avait pas conscience. Baissant les yeux vers son fils, il l'interrogea du regard : avait il besoin d'aide ?
De son côté, Cérès avait porté sin regard sur Cèdre. Une infinie tristesse pouvait se lire dans les yeux du vieil homme, sans que le nomade puisse en comprendre la raison. Certes, l'ermite avait toujours eut des visions bien à part, mais tout de même. Quand Caelan se fut dégager, il sauta bien vite sur ses pieds, et adopta une pose digne, le nez bien en l'air et la tête haute. Il lança à son tours un regard interrogatif à son père. Posant une main sur son épaule, Ehvan expliqua donc :

- « Je t'ai souvent raconté qu'enfant, je fouinais souvent en forêt, à la recherche de plantes et de simples pour l'apothicaire du village. Lors d'une de ses sorties, j'ai fais la connaissance de Cérès. » d'un mouvement de tête, il désigna le vieil homme en face de lui. « A partir de là, il n'était pas rare que je vienne traîner dans ses pattes. Ce qu'il avait à m'enseigner était hautement plus intéressant que ce que je pouvais apprendre à la ferme avec les autres ». Par les autres, il entendait le reste de sa fratrie. Changeant d'interlocuteur, Ehvan ne pu tout à fait cacher la touche d'acidité dans sa voix : « Ainsi, tu vis toujours ici ? » devant l'absence de réponse de Cérès, le nomade poursuivit : « Peu importe. En revanche, je suis curieux de savoir ce qui t'as pousser à... t'intéresser à Caelan ? »

Il n'avait pas remarqué que l'attention de l'ermite, loin de se focaliser sur le jeune garçon, était plutôt centrée sur un Cèdre qui se faisait discret, se plaçant lui aussi derrière Ehvan...
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Jeu 17 Aoû 2017, 16:28
S'il n'avait été si fier Caelan aurait sans doute pleuré. Dans son esprit la question de l'indésirable demeurait et l'enfant avait toute les peines du monde à ne serait ce que rester immobile.  Cèdre quand à lui, inquiet ne cessait de grogner contre l'inconnu. Celui-ci venait de blesser le petit garçon d'une manière que les deux compères ne comprenaient guère. Une chose était toutefois certaine : il venait de s'en prendre à la meute. Aussi ne méritait il aucune pitié.
Piteusement Caelan essaya bellement de faire bonne figure et surtout de rassurer un Cèdre soucieux.** Je vais bien mon frère**
Rien de plus qu'un chuchotement misérable.
La tête rousse avait une respiration laborieuse, il s’évertua donc à se concentrer pour remédier à cela, délaissant pour l'heure le piège qui l'entravait encore. Inspirer, expirer, lentement. Un mouvement en respiration abdominal, comme lorsque lors de la méditation. Ehvan lui en avait appris les bases. Après plusieurs mouvements, le rythme cardiaque de Caelan commença à se calmer, à devenir plus régulier.

Quel ne fut pas le soulagement du garçon lorsqu'il vit son père arriver. Il lui aurait sans doute sauter dans les bras, si seulement il avait put se mouvoir.
Papa était désormais là. Tout irait pour le mieux, il allait régler cela prestement et Cèdre et moi reprendrons notre chasse là ou elle c'était arrêtée.
L'enfant tentait vaillamment de se rassurer pour garder une certaine contenance face à l'inconnu.
Retrouvant une énergie nouvelle, Caelan s'attela à couper les cordages qui retenaient ses membres. Il aurait sans doute pensé à utiliser ses crocs, si cela n'avait pas était ses jambe qui fussent emprisonné.
Ehvan arc bandé protégeait son rejeton. L'enfant n'avait que rarement vu une telle expression sur le visage de son père. Ce n'était pas de la colère, pas vraiment, de l'indignation? Le petit garçon ne savait pas vraiment.
Il reporta alors son attention sur L'inconnu, celui-i avait un petit quelque chose qui avait poussé l'enfant à fuir. Une certaine aura de … danger. D'allure excentrique, il était vêtu de fourrure et autre peaux de bête qui faisait de sa stature une forme floue et indistincte. Caelan n'avait jamais détalé devant personne et pourtant cet individu avait réussi cet exploit et l'enfant voulait déterminer pourquoi, curiosité maladive oblige.

- « Est ce une nouvelle habitude que de prendre des enfants dans tes chausses trappes Cérès ? »

Ainsi l'homme à la pilosité hasardeuse était connu d'Ehvan. Rien de bien extraordinaire à cela, après tout ils étaient sur les terres de l'enfance du nomade. Pourtant l'enfant ne put retenir un froncement de sourcil tant cet être lui paraissait désagréable. Plus encore sa propension à ne pas quitter Cèdre des yeux piquait au vif Caelan. Que leurs voulait-il à la fin ?  

- « Oh la la ! Sans ce gamin, qui je suppose est le tiens, je ne t'aurais probablement pas reconnu mon garçon !  C'est amusant, tu as une allure d'adulte, mais tu garde la même aura qu'à l'époque. »

Ainsi Cérès connaissait suffisamment le vagabond pour se permettre pareil familiarité. Il n'était pourtant visiblement pas homme à faire grand acte des civilités. Il reporta alors son attention sur Caelan. Décidément ses yeux mettait réellement le garçon mal à l'aise. Tout contact ne serait ce que visuel fut il avec Ceres était une intrusion insupportable au futur élève.

« Vas tu donc finir par te dépêtrer de ce piège gamin ? »


Le ton était bourru et la réplique acerbe. L’interpellé toisa l'ermite avec autant de superbe que ça posture le lui permettait. Pour qui se prenait il ? Après tout il était seul responsable de la situation délicate ou se trouvait désormais le jeune garçon.
Caelan capta le regard interrogateur de son père et lui répondit d'un discret signe de tête. Tout irait bien, il se débrouillerait seul pour venir à bout de ce chausse trappe de malheur.
A force d'acharnement sur ses liens, et sa hargne aidant, il finit finalement à se libérer triomphant. Il ne manqua d'ailleurs pas de toiser l'indésirable, de toute sa suffisance. Une fois chose faites Caelan se mit alors instinctivement à cajoler Cèdre, tout deux bien à l’abri derrière Ehvan. Le visage enfouis dans le cou de l'animal, une main dans son pelage, il aurait était délicat de déterminer lequel des deux consolait l'autre. Toujours désarçonné, Caelan cherchait le contact rassurant de son compère. Il voulait partir, mettre le plus de distance entre eux et ce satané individu. Ses jambes refusaient toutefois de le porter plus que quelques mètres. Aussi restait il là quasi immobile. Lorsque sa respiration fut moins laborieuse, l'enfant se leva et alla se placer près de son père. Non un loup ne fuyait pas, il partait à l'affrontement fort et fier. Ils était ensemble une meute. Ils allaient faire front. Il interrogea du regard le nomade. Pourquoi avait il était entravé ainsi et pourquoi l'homme devant eux semblait il si intrigué par Cèdre ?

- « Je t'ai souvent raconté qu'enfant, je fouinais souvent en forêt, à la recherche de plantes et de simples pour l'apothicaire du village. Lors d'une de ses sorties, j'ai fais la connaissance de Cérès. A partir de là, il n'était pas rare que je vienne traîner dans ses pattes. Ce qu'il avait à m'enseigner était hautement plus intéressant que ce que je pouvais apprendre à la ferme avec les autres ». Reportant son attention sur l'homme « Ainsi, tu vis toujours ici ? Peu importe. En revanche, je suis curieux de savoir ce qui t'as pousser à... t'intéresser à Caelan ? »

Ainsi cela expliquait leur relation, mais pas l’intérêt de l'homme pour les deux louveteaux. Encore une fois Ceres reporta son regard sur Cèdre sans mot dire. Le loup c'était placé derrière son comparse comme pour chercher à se soustraire à cette vue. L'enfant ne le comprenait que trop bien. L'homme était trop déroutant, trop insidieux pour n'avoir que de nobles intentions. De quoi se mêlait-il après tout ? Cèdre ne lui appartenait pas. Cèdre n'appartenait à personne. Il n'avait aucun droit sur lui.

Une sensation croissante de mal être s'emparait doucement de Caelan allant même jusqu'a une sensation proche de la douleur. Il voûta le dos sous l'attaque, qu'il n'identifia pas immédiatement. Sa respiration était accélérée, douloureuse et son regard fixe. Derrière lui il sentait Cèdre éprouver le même malaise. C'était lui qu'on avait attaqué, mais pour une raison relatif à leur lien, cela les affectaient tout deux. Les secondes s’égrainèrent et cela sembla une éternité aux deux compères. Caelan essaya de se concentrer sur son ami, il devait recouvrer ses esprits pour être en mesure de le protéger. Tombé à genou, il avait la vue brouillée et avait l'étrange impression d'avoir les oreilles emplies de coton. Il entendait la voix d'Ehvan, mais aucun mot ne semblait se détacher de cette impression de flou. Il aurait aimé lui expliquer, le rassurer, lui désigner Ceres comme coupable. Mais toute son attention était concentré à essayer de rester conscient. Son chant de vision n'était que des couleurs sans forme véritable. Tout cela semblait irréel. Même son odorat et son toucher semblait affectés

** Frère...douleur...**

Un chuchotement dans l'esprit de Caelan, une supplique, une complainte. Cèdre.
L'enfant s'exhorta au courage et tendit son esprit vers le lien qu'il connaissait si bien. Il plaça toute sa volonté dans ce geste.  Cèdre avait mal, il avait peur. Il fallait agir, maintenant.
Avec lenteur, maladresse, le petit garçon tendit le bras vers l'endroit où il sentait son comparse et gauchement trouva enfin la fourrure de son ami. Il se sentait ensuqué, mais n'arrivait pas à se délivrer de ce fantôme d'emprise qu'il ressentait. Ça n'avait était qu'un bref instant et pourtant, l’empreinte infâme de Ceres demeurait.  Cèdre, il fallait qu'il se concentre sur lui, Cèdre avait besoin de lui.

** Je sais mon frère, je suis là**

Caelan avait sommeil, il aurait aimé s'allonger là et simplement dormir. Il sentait son esprit s'engourdir, mais pourtant tachait de rester aussi vigilent que possible. Sans le savoir vraiment, il redoutait une nouvelle attaque.
Ainsi sentit il quelque chose se mouvoir dans son esprit. Il savait que ça n'avait rien à y faire. Une présence indésirable. Une forme indistincte, que son imagination essayait d'interpréter, à qui donner une forme. Ceres ce ne pouvait être que lui. Ehvan n'aurait jamais rien fait qui aurait put blesser Caelan.
L'enfant se concentrait sur cette présence pour essayer de la repousser, aider en cela par Cèdre.
Brusquement l'indésirable céda, comme à regret une chose avait motivé son départ, mais le petit garçon ne parvenait pas encore tout à fait à reprendre ses esprits.
Toujours agenouillé dans l'herbe, une main dans la fourrure d'un Cèdre gémissant, il pleurait en silence
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Sam 19 Aoû 2017, 11:20
Le vieil ermite n'avait jamais été un modèle d'éloquence, mais de là à répondre laconiquement à Ehvan comme il le faisait, il y avait un monde. Non, le nomade se doutait bien que l'attention de Cérès était retenue ailleurs, et a en juger par la manière qu'il avait de fixer Cèdre, la réponse était toute trouvée. Il n'était certes pas commun de voir un louveteaux ainsi apprivoisé, mais cela n'avait rien d'absolument extraordinaire non plus. Il devait y avoir autre chose... Sans doute Ehvan se trouvait il plus acerbe que d'ordinaire. Il aurait dû vraisemblablement trouver agréable de recroiser la route de vieil ermite après toutes ces années, ce dernier lui ayant après tout été très sympathique dans son enfance. Pourtant, faire preuve de rudesse envers son fils avait instantanément fait passer Cérès du stade de connaissance appréciée à celui de marginal douteux dans l'esprit du nomade. Le jeune homme tâcha de ne pas trop s'en formaliser, mais les faits étaient là.  

Alors qu'Ehvan en était à se demander comment mettre fin à cet entretient devenu gênant, il avisa du mouvement du côté de Caelan. Le garçonnet avait porté ses mains à sa tête, se repliant sur lui même, soustrayant la vue de son visage à son père. Le nomade s'agenouilla au chevet de l'enfant, prenant garde, plus ou moins consciemment, à ne pas tourner complètement le dos à Cérès.

- « Caelan, que t'arrive-t-il ? »

Au départ, Ehvan, s'il ne savait pas quelle mouche venait de piquer son fils, n'était pas inquiet outre mesure. Cependant, en se penchant vers lui, il pu distinguer qu'un masque de douleur s'était peint sur le visage juvénile du garçonnet.
Le saisissant aux épaules, le nomade porta en premier lieu son attention sur les jambes de l'enfant. Caelan venait d'essuyer une chute, peut être s'était il blessé à ce moment là. En un rien de temps, l'état du garçon fut inspecté. Depuis le début de sa paternité, Ehvan était devenu vraiment doué au jeu de découvrir ce qui pouvait affecter son petit. Pourtant cette fois, il ne semblait rien y avoir d'anormal. L'expression de Caelan pourtant ne pouvait être le fruit d'une simulation : il souffrait, cela ne faisait aucun doute...

- « Répond moi ! Qu'as tu ? Caelan ? » Ehvan voulait conserver un ton neutre, mais toute trace de quiétude avait disparue.

Le nomade avait beau essayer d'attirer l'attention de l'enfant, d'obtenir une réponse à ses interrogations, ce dernier semblait inaccessible. Ehvan ne se voulait pas laisser envahir par l'inquiétude, pourtant l'insidieuse sensation était bien présente. En général, l'Opalien n'était pas quelqu'un d'inquiet. Même les bêtises de Caelan il les mettait au rang d'expériences enrichissantes sans en concevoir d'inquiétude. Cette fois pourtant, il se sentait impuissant à venir en aide à son fils, et il s'agissait bien là d'une chose qui le mettait hors de lui. Il ne comprenait pas ce qui était en train de se passer, lui qui n'aimait rien mieux que savoir à quoi il était confronté. À cours de ressource, le jeune homme songea à emporter son enfant avec lui pour rejoindre Kahliss : elle saurait faire usage de magie. Car il ne pouvait s'agir que de cela, Ehvan en était persuadé. Et s'il avait lu beaucoup à ce sujet, le nomade ne savait pas guérir autrui par des sorts.  

Un couinement attira l'attention du nomade. Le loup s'était lui aussi affaissé sur ses pattes, et n'était très visiblement pas dans son état normal. À côté de lui, Caelan tendit une main pâle vers le loup, tâtonnant un moment dans le vide jusqu'à l'atteindre. Là, il s'accrocha fermement au pelage de la bête. Non, cela n'avait rien de rassurant... levant un regard anxieux vers Cérès, l'expression du nomade changea alors du tout au tout. Le vieil ermite n'avait pas bougé d'un iota, et il était extrêmement concentré. Une goutte de sueur perlait à son front, là où son teint bistre avait viré au cramoisi. Il n'en fallut pas davantage à Ehvan pour supposer Cérès l'auteur du mal être de son fils, quelle que fut la raison ou la méthode employée. Se levant d'un bond, le jeune homme vint saisir le vieillard par le col sale de sa chemise, l'élevant du sol de quelques centimètres. Provoquer la colère du placide Ehvan n'était pas une mince affaire, vraiment. Pourtant, voilà qui était chose faite.

Cérès, bien que brinquebaler, n'en demeura pas moins fixé sur Cèdre. Ehvan secoua rudement le vieil homme, sans une once de pitié pour son âge. Cela ne changea pourtant rien à la situation, Caelan étant maintenant presque avachi au sol, s'accrochant à son loup comme si sa vie en dépendait. Avec un grondement, le nomade reporta son attention sur la marginal.

- « J'ignore ce que tu fabrique, mais tu va cesser immédiatement... »

En l'absence de réponse autre qu'un froncement de sourcil qui ne lui était pas destiné, Cérès ne laissait guère le choix de ses actions à Ehvan. Le jeune homme n'avait pas davantage de temps à perdre aussi lâcha-t-il l'homme au sol, toujours sans le moindre ménagement. L'homme ne réussit pas même à se réceptionner sur ses jambes tant sa conscience était absorbée par Cèdre.
Ehvan avait le sens des priorités. Et Caelan était en tête de liste. Aussi le nomade n'eut il pas le moindre remord lorsqu'il donna un violent coup de pied dans le ventre de Cérès alors même que le vieil homme était à terre. Un cri étouffé échappa au marginal, mais son regard ne cilla pas. Ehvan porta donc un nouveau coup, similaire au premier. Cette fois, un craquement écœurant lui répondit, et avec lui, un regard de Cérès. Ainsi il n'avait rien fallut de moins que lui briser une côté pour qu'enfin il cesse son petit manège.

Ehvan gagna immédiatement le chevet de son fils. Le visage de ce dernier se détendit visiblement devant lui, quand bien même des larmes mouillaient encore ses yeux. Une furieuse envie de pendre Cérès par les pieds saisit le jeune homme aussi vite qu'elle l'abandonna. Le misérable s'était roulé en boule et toussait à grand bruit. Ehvan le toisa en fonçant les sourcils.

- « Qu'était ce que ceci ? »

Le nomade était partagé entre l'envie d'emporter Caelan loin d'ici, et sa curiosité. Il fallait qu'il sache ce qu'il venait de se passer. Pareille chose ne devait jamais se reproduire, ne devait plus jamais lui échapper de la sorte...
Cérès soufflait comme un bœuf, et une pâle lueur s'alluma dans sa main, qu'il appliqua contre l'endroit où devait logiquement se trouver sa côté brisée.
Se levant d'un bond, Ehvan laissa le petit où il était, recroquevillé tout contre Cèdre, et, dégainant le couteau qui jamais ne quittait sa ceinture, il avança à grands pas vers le vieillard. Là, il le fit rouler sur le dos pour le voir avant d'appliquer sa lame sur la gorge de Cérès.

- « Je veux savoir. » il était absolument catégorique et son visage impassible avait quelque chose de dérangeant.

- « Combien de fois déjà t'ai je entendu dire cela... » la réponse vaseuse du vieillard s'acheva dans une quinte de toux.

Avec un énième foncement de sourcil, et toujours avec une certaine brusquerie, le nomade releva d'autorité le vieil homme, l'adossant à un grand chêne tout proche. Il s’accroupit face à lui, bien décider à tirer cette histoire au clair, exigeant et inflexible...
Anonymous
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Lun 28 Aoû 2017, 13:33
Le monde recommençait à enfin tourner rond. Caelan parvenait doucement à distinguer les formes dans son champs de vision, et les bruits lui revenaient aux oreilles avec plus de clarté. Cèdre également semblait déchargé d'un poids. Secouant la tête, il vint se blottir contre l'enfant, qui ne bouda pas son plaisir à enfouir à nouveau son visage dans le pelage de son ami. Il se sentait à nouveau entier, enfin lui même, capable de réfléchir et d'agir selon sa propre volonté.
Ehvan était là également s'assurant que son fils se sentait mieux, le futur élève le rassura d'un sourire éteint. Le temps leurs seraient nécessaire, mais ils se remettraient tout deux de cette mauvaise expérience. Cèdre ne bougeait plus, refusant purement et simplement de s'éloigner ne serait ce q'un peu de Caelan
Que c'était il passé au juste ? De la télépathie vraisemblablement. Pourtant la sensation qui en avait résulté était glaçante, désagréable, presque douloureuse. Sans en être certain, l'enfant songeait que ce ne devait pas en être toujours ainsi. Ce qu'il avait put lire au sujet de transmission mentale ne parlait pas de mal être, mais d'une certaine connexion. Sans doutes proche de celle qu'il entretenait avec Kahliss et Cèdre, rien avoir donc avec ce qu'ils venaient d’expérimenter avec Ceres. Son expérience récente, démentait cela avec force. Le vielle homme c'était imposé dans l'esprit du loup et fort de l'aide de Caelan, les deux compère avaient lutté ensemble contre l'assaillant, en vain malheureusement. Ils allaient devoir apprendre à puiser dans leur lien, pour s'en servir comme d'une arme.
Tâtonnant dans l'esprit de son comparse le petit garçon y cherchait une blessure, une trace de l’événement. L'esprit demeurait embrouillé, mais pas la signe de malheur. Caelan était soulagé, lui même se sentait mieux, plus alerte.
Se levant avec une lente prudence, il se remis sur ses pieds, accompagné par Cèdre.
La scène qui se déroulait devant lui eut fait penser Caelan à un rêve, mais le sang qui s'écoulait de la bouche du marginal ne laissait planer aucun doute. C'était bien la réalité.

- «Je veux savoir.»

La mine dure, les traits tirés et impassibles, Ehvan aurait put faire peur, si en face de lui cela avait était autre que son fils. Son père avait défendu la meute, il avait fait ce qu'il devait faire. Même si pour cela il avait dut se montrer cruel, qu'importait. Désormais Cèdre et lui était en sécurité. L’Hermite avait  l'air de souffrir se tenant désormais les côtes. Ce n'était que justice, il n'aurait guère dut s'attaquer ainsi au loup. Personne ne s'en prenait à lui impunément. Caelan n'ignorait toutefois pas que son père ne défendait autre que son précieux rejeton. Le louveteau n'avait jamais était une priorité pour Ehvan.
Pour l'enfant toutefois, c'était tout autre, rien n'avait plus d'importance que les siens. Le lien qu'il partageait avec son ami et sa mère était pour lui primordial. Caelan c'était construit avec Cèdre, ils avaient évolué ensemble, grandissaient intimement lié.
- « Combien de fois déjà t'ai je entendu dire cela... » 

L'enfant ne voyait que le dos de son père, et le corps allongé de Ceres. La voie enraillée et laborieuse ne manquait pas d'acidité.
Ehvan sembla réagir et plaqua le marginal avec force contre un arbre. Celui-ci reporta son attention presque instantanément sur Cèdre

L'enfant était courbé, ses mains effleurant le sol dans une posture clairement d'attaque. Qu'il n'ose ne serait ce que recommencer son infamie.
A son côté, crocs découvert, poil ébouriffé, Cèdre donnait une version lupine de son compère. La même lueur de défi dans le regard, une attitude assumé de prédateur, même posture.
Cèdre était plus que son frère, c'était son miroir, son reflet et en cet instant tout ceci était parfaitement clair. Caelan avait tendance à brimer ce genre de comportement devant Ehvan, ,'en aillant pas lui-même une vision pleine, mais en pareille situation Cèdre était en danger, il fallait agir, immédiatement.

Avançant avec lenteur, les deux comparse grognaient parfaitement symétrique, autant dans leur déplacement que dans leurs attitudes. Ils ne faisait qu'un, deux face d'une même pièce.
La scène aurait put être comique si elle n'avait pas était si parfaitement exécuté . Qui était loup ou enfant, la question pouvait se poser. En fermant les yeux les distinguer était impossible.

Se trouvant désormais au côté de son père l'enfant de s'adressa qu'au marginal.

- « Ne recommence pas, jamais! » 

Cèdre grognait toujours et Caelan montrait toujours crocs. Il avait menacé la meute, il fallait sévir.
Puis centrant son attention sur Ehvan il essaya de lui répondre sans quitter Ceres des yeux. Il avait vu la lame sur sa nuque, mais n'en faisant pas grande affaire. Le nomade ferait bien du vielle homme ce que bon lui semblait.

- « Il est entré dans la tête de Cèdre. C'était douloureux, mais désormais nous nous sentons mieux. Merci papa.»
Anonymous
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Mar 12 Sep 2017, 04:39
Même ainsi maintenu contre l'arbre par le regard fixe et intransigeant du nomade, Cérès reporta son attention sur le loup. Il n'avait visiblement que faire du jeune homme qui lui faisait face, mais au moins laissait il Caelan en paix. À première vue... tant qu'il ne comprenait pas par quel mécanisme le vieillard avait agit, Ehvan ne serait pas satisfait. Il lui fallait absolument avoir en main toutes les cartes, car il devait comprendre, il en avait besoin... et pour cela, il lui fallait des explications aussi précises et complètes que possible de la part du marginal sur ce qu'il venait de se produire.

Ehvan eut cependant toute les peines du monde a rester concentrer sur Cérès, car du coin de l’œil, il pouvait apercevoir son fils. Le nomade savait que son enfant avait de nombreux réflexes lupins, ce qui été bien logique aux vues de la nature de sa mère. Cela étant, si Ehvan n'avait jamais été dérangé par le fait de voir son rejeton hurler à la pleine lune ou préférer la viande crue à quoique ce soit d'autre, il était toujours un peu plus délicat pour lui de le voir agir très exactement comme Cèdre. Si l'enfant avait voulu imiter sa mère, sans doute Ehvan ne se serait pas questionné de la sorte. Mais c'était un animal véritable, et non un humain métamorphosé, qu'il prenait pour modèle. En général, il n'y avait pas de quoi s'inquiéter, cependant, à son côté, le nomade pouvait percevoir les grondements mêlés du loup et de son fils, ce qui était un peu plus perturbant pour le jeune homme. Cèdre et Caelan étaient ridiculement dissemblable et pourtant presque identiques en cet instant. C'était là tout ce qui chiffonnait le plus le nomade... car il lui était aisé de remarquer les traces du loup sur son fils. Il ne percevait en revanche pas du tout les marques de l'humain sur Cèdre...

Quand l'enfant fut rendu aux côtés de son père, il gronda plus qu'il ne parla à l'adresse du  marginal :

- « Ne recommence pas, jamais ! »

Le loup accompagnait ses paroles de grondements rauques. Ehvan étrécit les yeux, mais chassa de ses pensées son sentiments de malaise naissant : Caelan n'était pas un enfant ordinaire, c'était son enfant et celui de Kahliss. Son ascendant animal lui serait une force, et non pas un retard quelconque. Quand l'enfant s'adressa à lui, il avait évacué - pour y repenser plus tard - toute trace de réflexion a ce sujet.

- « Il est entré dans la tête de Cèdre. C'était douloureux, mais désormais nous nous sentons mieux. Merci Papa. »

Rentrer dans la tête ? Un sondage de l'esprit ou de la télépathie ? Si Ehvan aimait lire, il n'en était pas mage pour autant. Ses connaissances étaient donc celles qu'il avait pu glaner dans des livres, n'ayant jamais reçu de véritable enseignement magique. L'art des talismans que lui avait apprit Voyageur n'avait rien de commun avec ce qui se pratiquait dans les Ordres après tout.
En tout cas, Ehvan n'avait jamais particulièrement relevé que des inspections de l'esprit causaient de la douleur... il restait trop de flou sur cette situation, ce qui était prodigieusement agaçant pour le nomade. Avec un soupir, il s'assit sur le sol devant Cérès, dont il éloigna sa lame. Le vieil homme avait passé sa vie dehors, il ne serait pas impressionné par une dague et un regard hargneux. De toute manière, c'était une vraie tête de mule, même s'il eut été plus aimable de parler de fort caractère. Combien de fois avait il envoyé Ehvan sur les roses lorsque ce dernier n'était qu'un enfant ?

- « Cérès sérieusement... »

Alors qu'il commençait à parler, il fut surprit lui même par l'acidité de sa voix. Il avait beau se raisonner quand à la nature de vieillard bourru de Cérès, le marginal n'en avait pas moins blessé son fils, cela il ne pouvait simplement l'oublier.

- « ...je ne sais pas ce que tu as fais, mais il doit y avoir une raison non ? »

Il avait un temps eut une certaine confiance en ce vieillard, eut égard à leur passé commun. Confiance qui avait été balayée d'un revers de main par ses dernières actions. En revanche, il aurait été très rassurant pour Ehvan de savoir que Cérès n'avait pas agit dans le seul but de blesser un enfant... et la situation ne pouvait décemment ne se résumer qu'à cela ?
Anonymous
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Lun 25 Sep 2017, 09:01
Ehvan avait pris place au côté de Cérès éloignant sa lame du cou du marginal.

- « Cérès sérieusement... je ne sais pas ce que tu as fais, mais il doit y avoir une raison non ? »

Bien sur les actions de l'ermite tenaient toujours leurs origines d'une raison, connue le plus souvent par lui seul. Celle qui l'avait poussé à agir ainsi était simple : la curiosité et l'envie de porter aide à Cèdre. Ce loup n'était pas à sa place ainsi lié à un enfant. Ce gamin avait perverti l'innocence animal avec des pensées bien trop humaine. Il avait tenté d'établir un lien télépathique avec lui, comme il entretenait avec la tête blonde. Cerès devait manquer de pratique, il n'avait pas parvenu à ses fins. A dire le vrai son évaluation de la situation c'était avérée caduc. Les deux esprits étaient trop lié, ils c'étaient défendus quand il avait pris d'assaut le louveteaux.
Quel âge avait il exactement ? Ce qui unissait les deux compères semblait ancré profondément, pourtant le loup ne semblait pas âgé de plus d'un an. Impossible.
L'enfant l'avait appelé Cèdre, un nom pour un animal sauvage. Ridicule.

- «  Il y en a une en effet. Quel âge a ce louveteau? »

Caelan fut piqué au vif par la question, de quoi se mêlait se vieillard ? Pourquoi témoigner une telle attention à Cèdre ? Que cherchait il ?
La curiosité était un trait qu'il avait hérité de son père. Il voulait savoir, comprendre pour agir en toute connaissance de cause. Cèdre et lui ne risquaient sans doutes plus rien, s'il ne savait guère de quoi il en était, comment pourrait il s'en défendre ? C'était là logique implacable.

- - « Cèdre a quatre ans »

La surprise fut visible sur les traits de Cérès. Il posa un regards plein d'étrange regrets sur le loup. Ses doutes étaient fondés, il ne savait vraiment comment tout cela étaient possible, mais les deux avaient un lien inéluctable qui semblait retarder la croissance du loup.
Comment Ehvan avait-il put laisser faire pareille corruption ? S'en était il seulement rendu compte ? Le marginal devait comprendre ce qui était là à l’œuvre, il était trop tard pour Cèdre, le retirer de l'emprise de son petit acolyte reviendrait à abréger sa vie. S'il arrivait à savoir pourquoi pareil lien c'était tissé, peut être parviendrait il à ce que telle infamie ne se réitère pas.

- « Pourquoi ce nom Cèdre ? »

La question interloqua l'enfant. Cèdre, il l'avait nommé ainsi pour qu'elle raison déjà ? La première image que le loup et lui avait partagé était également la première que le loup avait vue en naissant. Il avait ouvert les yeux à l’abri d'un grand arbre, un Cèdre. Il l'avait appelé ainsi parce que c'était le nom qu'il s'était choisi, ou que sa mère avait choisi pour lui, le loup ne se souvenait plus très bien.

- - «  Parce que c'est le sien ! »

Le susnommé se rapprocha davantage de son ami. Il sentait le danger qu'incarnait Céres. Il n'avait pas que de nobles intentions, il les avait blessé son frère et lui.

- «  D'accord mais dit moi gamin, comment l'as tu choisi ? »

La curiosité rongeait le vieil homme. Ses questions ne devaient pas être trop précise pour ne pas alerter Ehvan . Il était malin, s'il comprenait ce qu'il essayait de déterminer, il éloignerait son fils. Il voulait savoir à quel point l'homme était loup et le loup homme.

Caelan réfléchit à la question posé, puisant dans son lien avec son comparse pour y trouver réponse, la mains dans la fourrure immaculée.

- - «  Je ne l'ai pas choisi. Cèdre ou peut être sa mère, nous ne savons plus vraiment. Nous étions jeune, les souvenirs sont flou»

L'enfant ne s'exprimait jamais au singulier pour exprimer ce qu'il ressentait. Cérès s'en était déjà fait la remarque plus tôt, c'était d'ailleurs ce qui l'avait mis sur cette étrange voie. Il ne se sentait pas seul. Littéralement son esprit était intrinsèquement lié à celui de l'animal.
Il reporta alors son attention sur le nomade répondant enfin à la question qui lui avait été posé.

- «  J'ai voulu établir une connexion télépathique avec le louveteau, mais tout ne c'est pas déroulé comme je l'avais prévu. Je ne pouvais savoir que son esprit était déjà envahi à tel point que je ne peux déterminer ce qui appartenait à l'origine au loup ou à l'enfant. »
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Mar 26 Sep 2017, 11:44
S'il sembla écouter la question du nomade, Cérès ne lui répondit pourtant pas immédiatement. À dire le vrai, il ne lui répondit même pas du tout. Il regardait toujours Cèdre, et il affichait un air tout à la fois songeur, triste, et lointain. Le vieil homme perdait il la raison ? Son âge le lui aurait permit à tout le moins, et Ehvan se posa honnêtement la question. Le vieillard qu'il avait sous les yeux n'avait que peu en commun avec le souvenir qu'il avait de lui. Certes on parlait là de souvenirs d'enfant, mais tout de même. Le jeune homme poussa un énième soupir alors qu'il se demandait ce qu'il allait bien pouvoir faire de Cérès. Si le marginal perdait en effet la raison, il ne pouvait décemment pas le laisser seul au milieu des bois. Pourtant, c'est une question du vieil homme qui troubla bientôt les pensées du nomade.

- «  Il y en a une en effet » ah il revenait à la raison ! Ehvan se redressa, désireux de connaître les motivations de Cérès. « Quel âge a ce louveteau ? »

Ehvan resta un instant interdit : de quoi parlait il ? Il n'y avait pas le moindre lien entre ce qu'il venait de faire et l'âge du loup ! Le nomade tourna la tête vers son fils – peut être la question revêtait elle un sens qui lui échappait, et Caelan serait lui au moins en mesure de lui expliquer.  

- « Cèdre a quatre ans. »

Non, décidément, le lien échappait à Ehvan. Il reporta son attention sur le vieil homme qui semblait surprit par la réponse qui venait de lui être faite. Mais pourquoi donc ?

- « Pourquoi ce nom, Cèdre ? »

Le nomade nageait en pleine confusion. Jamais il ne s'était trouvé à ne rien comprendre à ce point de ce qui se jouait devant lui. La curieuse sensation de ne pas parler la même langue que les deux autres lui troubla l'esprit. Il n'était question que d'un louveteau, pourquoi donc en faire si grand cas ?

- «  Parce que c'est le sien ! »

Caelan répondit comme si c'était l'évidence même. En effet, Ehvan ne s'était jamais questionné sur le pourquoi du nom du loup. Ce dernier se tenait tout proche du jeune garçon, ombre blanche qui ne le quittait jamais.

- «  D'accord mais dit moi gamin, comment l'as tu choisi ? »

Mais pourquoi donc un tel acharnement sur le loup ? La lubie du vieil homme confinait à la folie aux yeux d'Ehvan, et l'inquiétude du jeune homme quand à l'état mental du marginal s'intensifia. C'était après tout la seule explication plausible quand à ce qu'il c'était passé depuis qu'ils avaient croisé sa route.

- «  Je ne l'ai pas choisi. Cèdre, ou peut être sa mère, nous ne savons plus vraiment. Nous étions jeune, les souvenirs sont flous. »

Cette dernière réponse étonna Ehvan plus que les autres. Il savait son fils très attaché à son loup, comme on peut l'être à un animal de compagnie que l'on côtoie depuis l'enfance. Il n'y avait là rien d'étrange. D'autant que l'enfant avait toujours eut un lien particulier avec les loups, eut égard à la particularité de sa mère. Le nomade ne voyait pas en quoi cela pouvait perturber Cérès, pas au point du moins qu'il se permette de les attaquer comme il l'avait fait. Alors qu'Ehvan s'imaginait déjà entrain de devoir trouver un stratagème quelconque pour conduire le vieillard au village le plus proche, Cérès se tourna vers lui.

- «  J'ai voulu établir une connexion télépathique avec le louveteau, mais tout ne c'est pas déroulé comme je l'avais prévu. Je ne pouvais savoir que son esprit était déjà envahi à tel point que je ne peux déterminer ce qui appartenait à l'origine au loup ou à l'enfant. »

Le vieillard perdait définitivement l'esprit. Voilà établir un lien télépathique avec un louveteau ?

- « L'heure est grave vieil homme si tu confond un enfant et un loup. Je suis inquiet pour toi » en parlant, Ehvan se releva souplement. Cela fait, il tendit une main secourable à Cérès : « aller, viens avec nous, je te raccompagne au village. Tu fera ce que tu veux ensuite. »

Il n'était après tout pas question de le garder avec eux. Ehvan voulait mettre les voiles à présent : ayant mit toute cette histoire sur le dos d'un début de démence chez le vieux marginal, sa curiosité était satisfaite. Il fallait vraiment être sénile pour confondre un garçon, surtout Caelan, et un animal.
D'autant que le nomade éludait avec application les réponses que son fils avait faites à Cérès.
Anonymous
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Dim 01 Oct 2017, 06:14
- « L'heure est grave vieil homme si tu confond un enfant et un loup. Je suis inquiet pour toi . Aller, viens avec nous, je te raccompagne au village. Tu fera ce que tu veux ensuite. »

Caelan porta un regard surpris sur son père. Lui n'avait rien remarqué d'étrange dans le discours de Cérès, mais après tout Ehvan le connaissait de longue date, il était bien plus à même de juger de l'état du vieil homme. C'était son père il savait tout, connaissait tout, il ne pouvait donc se tromper, s'il pensait le marginal souffrant ce ne pouvait qu'être le cas.

L'homme maugréât de mauvaise grâce, mais ne fit pas mine de résister davantage à la proposition du nomade.
C'était peine perdue, il connaissait Ehvan, ce jeune homme pouvait se montrer incroyablement borné lorsqu'il ne voulait pas voir. Amusant qu'un érudit se refuse à se questionner sur des interrogations dont les réponses le gênait grandement.
Il ne voulait pas voir ce qu'était son fils, soit Cérès n'y pouvait rien et c'était le loup qui le préoccupait à dire vrai.
Une peine sincère le submergeait à chaque occasion ou son regard se posait sur l'animal. Avait il encore de cette innocence sauvage qui caractérisait son espèce en temps normal ?
Un loup avait une vision au jour le jour, chasser, manger, dormir, voilà qui devaient être ses préoccupations.
Pourtant l'ermite en avait perçut de tout autre chez Cèdre. L'esprit de meute, le respect de son alpha, mais également l'instinct de protéger son frère, sa profonde affection pour celui-ci, l'appréhension de le voir bientôt s'éloigner... Des craintes, des désirs beaucoup trop humains. Ce n'était pas là faits normaux, pas dans le bon ordre des choses.
Il percevait également les traces qu'avait laissé le loup sur cette enfant semi- sauvage.
Il n'aspirait qu'a chasser, vivre libre et avec son ami.
Un cœur de loup dans un corps d'humain, un esprit humain dans une enveloppe lupine. C'était ce qui définissait le mieux ce qu'il avait sous les yeux, triste réalité sur laquelle il ne pouvait intercéder, il était trop tard...

Ehvan, Caelan et Cèdre menaient la marche pour retourner jusqu'au village. Cères traînant le pas, les suivants bon grès, mal grès. Les compères avaient retrouvé tout de leurs tempéraments joyeux. Ils s'amusaient à courir en tout sens pour toucher l'autre, dans un jeu follement divertissant.
Cérès profita de cette diversion pour fausser compagnie au nomade, à son fils et au loup.
Aucun d'eux ne fit mine d'ailleurs de le rattraper, et il continuèrent jusqu’à retrouver Kahliss.

Cette aventure resta gravée longtemps dans l'esprit de Caelan, notamment les dires de Cérès sur le lien entre lui et Cèdre le firent se questionner souvent. Ehvan avait dit qu'il ne s'agissait là que des divagations d'un vieil homme, son fils avait cherché à le croire, mais si la vérité s'avérait toute autres?
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