Amée et son équipe s’était plus que jamais appliqué pour la réalisation de cet examen. Ils n’avaient pas mis longtemps à trouver un lieu pour le tenir. Leur choix avait été évident : Fée. La toute nouvelle colonie de l’empire – fraîchement passé de simple protectorat à région à part entière de l’empire – offrait une multitude de possibilité quant aux épreuves des recrues et futur grand de ce monde. Et puis, il asseyait définitivement la domination Tanieth sur cette région du continent. Une chose qui pour certain aurait dû être fait bien plus tôt. La sorcière, elle, ne s’intéressait pas à la politique. Elle était simplement ravie d’avoir ce terrain de jeu. Cette année encore, tous les membres du comité s’était surpassés. Et si le fonctionnement de l’examen était foncièrement similaire – un grand nombre de maître de l’illusion avaient été recrutés pour l’occasion ! - il fallait s’attendre à quelques changements. Il n’y avait d’abord aucune date précise. Personne ne savait ce qu’il en était. L’examen allait-il se passer de nuit ? De jour ? Les deux ? Les recrues pouvaient poser autant de question qu’il le souhaitait, l’équipe enseignante garderait le silence jusqu’au bout. A quoi bon gâcher la surprise ? L’inattendue, la surprise et la découverte c’étaient ce qui permettait un examen réussi.
Pour ajouter au mystère de cette fin de lustre, les organisateurs de l’examen avaient décidé d’enlever les recrues, une par une et ceux quelques jours avant leur examen. Où qu’ils soient dans l’empire, les prétendants s’étaient vu mettre un sac en toile sur leur visage ou bien assommé avant d’être emmené au palais royal de Fée. Sous l’autorité de l’empire, une dépendance du palais royal de Fée avait été mobilisé pour la bonne réalisation de l’examen. Les recrues allaient passer chacun leur tour et n’attendait jamais plus de jours entiers avant de commencer. En revanche, l’attente après l’examen pouvait être longue puisqu’il fallait que chacun ait terminé pour prendre un bateau pour Irianeth.
Lorsqu’était venu le temps de leur examen, une porte jusque là invisible s’ouvrait sur la petite chambre qu’ils occupaient, et une petite fée aux cheveux bleus les guidait jusqu’à de gigantesque porte en fer qui dénotaient avec la nature du royaume.
- Bienvenue, recrue ! Voilà le temps de ton examen. Tu seras évaluée durant cinq épreuves représentant cinq qualités indispensable à ton entrée dans les ordres impériaux. Tu rencontreras quelques personnes durant ton aventure, n’oublie pas qu’il n’est jamais de bon ton de tuer un membre important de la société Tanieth. A ton tour, maintenant, de prouver ta valeur, ton courage et ta loyauté !
Amée, le visage impassible, bouge alors sa main droite et ouvre à l’aide de la magie ces deux grandes portes en fer forgée, perdue au milieu de la forêt de Fée. Une porte qui mène à votre examen.. ou aux enfers, selon votre vision des choses.
Un MP va être envoyé aux recrues se présentant à l’examen afin de vous communiquer vos épreuves, puisque personne n’a les même ! N’oubliez pas, si vous avez la moindre question : Samaël, Aquila et Syf sont là pour y répondre ! De plus, vous avez jusqu'au 19 février pour compléter votre examen.
◊ Animatrice ◊
Sveter
Rang Classique : Guide d'aventuresNombre de messages : 1244 Rôle : Représentation physique des Animateurs
Plus sur le personnage Âge: Éternel Race: Céleste
Invité
Jeu 23 Jan 2020, 21:25
Première épreuve
(1579)
Lorsqu’elle avait perçu la présence dans son dos, il était déjà trop tard. Khanrell n’eut le temps que de se retourner à moitié avant qu’un puissant coup ne lui fracasse le crâne et qu’elle sombre dans l’inconscience, n’ayant même pas eu le temps d’apercevoir son agresseur. Ce n’était pourtant pas son genre de se faire avoir de cette façon, soit l’individu avait fait usage d’une magie particulière pour étouffer ses sons, ou alors il… non, c’est sur… Il avait usé de magie, il n’y avait pas d’autres options!
Lorsqu’elle s’était réveillée, c’était pour découvrir qu’elle était larguée sur un navire en partance pour Enkidiev. Croyant à tort qu’une personne n’appréciant pas la présence d’une ancienne mercenaire dans un prestigieux Ordre d’Irianeth ait décidé de la déporter, la rouquine se leva prestement pour rager contre sa condition, mais se rendit compte avec beaucoup de retard que le coup qu’elle avait reçu sur la tête l’avait beaucoup secoué, et elle avait maintenant une migraine si incroyable qu’elle peinait à se tenir sur ses pieds. De plus, cette expérience lui avait malencontreusement fait découvrir qu’elle souffrait du mal de mer! Même maugréer contre son sort lui était trop pénible, ne supportant même plus le ton de sa propre voix, elle resta tranquille et silencieuse pour le reste du voyage, qui ne s’éternisa heureusement pas.
La destination étant Fées, Khanrell fut surprise, mais soulagée, d’apprendre qu’elle avait été enlevée non pas pour l’empêcher d’atteindre ses ambitions, mais parce qu’il était temps pour elle de passer l’examen. Cela avait beaucoup plus de sens, en fait, parce que si quelqu’un avait voulu se débarrasser d’elle, avec la subtilité qu’il ou elle avait eue… il aurait été plus brillant de simplement la tuer. Bref, si la tueuse à gages avait habituellement fort peu de patience et détestait qu’on la laisse poireauter pendant des jours, elle ne s’offusqua toutefois nullement de l’isolement dans la chambre où on l’avait laissée au palais. Au contraire, la jeune femme mit plutôt à profit le temps dont elle disposait pour se reposer et reprendre des forces après ce long voyage, mais aussi s’assurer que sa tête ne lui causerait pas de soucis. Après tout, elle ne voulait pas être victime d’étourdissements lorsqu’elle commencerait à combattre. D’ailleurs, qui allait-elle devoir tuer? La hâte d’être mise au défi écrasait aisément toute forme d’anxiété qu’elle aurait pu ressentir. Il y avait trop longtemps qu’elle n’avait pas fait couler le sang…
Elle était donc parfaitement remise sur pieds lorsqu’une porte magique s’ouvrit, prenant la belle par surprise alors qu’apparaissait une fée aux cheveux d’azur. S’empressant d’enfiler sa tenue habituelle de combat et attacher ses armes à leur place, la Rose Brûlante suivit sa guide jusqu’à d’étranges portes au milieu de nulle part dans la forêt féérique. La fée lui annonça que le temps de son examen était arrivé et qu’il lui faudrait désormais traverser cinq épreuves qui serviraient à évaluer si elle possédait les qualités requises pour intégrer un Ordre. La petite mise en garde sur les meurtres de personnes importantes n’échappa absolument pas à Khanrell, qui se permit un sourire en coin en achevant d’attacher solidement sa longue chevelure rouge sur le dessus de sa tête afin qu’ils ne l’encombrent pas. Quel genre de monstres allait-elle avoir le loisir de trancher en franchissant ses portes? Son sourire devint bientôt carnassier lorsqu’elle avança vers celles-ci, prête à en découdre rapidement avec ce qui se cachait de l’autre côté.
(ಠ o ಠ)¤=[]:::::> ψ(▼へ▼メ)~→
Assise inconfortablement sur une pierre, le menton appuyé dans sa paume, les coudes sur ses genoux, Khanrell soupira bruyamment en roulant une énième fois des yeux. S’ils continuaient à l’emmerder autant, elle risquait de se fouler un œil, ou encore qu’un de ses globes oculaires reste coincé dans son orbite. Mais qu’est-ce que c’était que cette épreuve à la con?! Où était-elle censée prouver sa bravoure, ses compétences ou sa loyauté en faisant office de garde du corps pour une princesse superficielle, un cuisinier dément et une vieille sénile à moitié aveugle? Déçue, la Rose Brûlante donna un coup de pied dans un caillou à ses pieds en se demandant bien dans quoi elle s’était fourrée. Décidément, on se moquait d’elle. Non, l’épreuve n’était pas destinée à tester son courage ou sa force, mais bien sa P-A-T-I-E-N-C-E. Et quiconque connaissait un peu Khanrell savait qu’elle n’en avait pas, du tout, le moins du monde.
D’abord, il y avait eu la blonde imbue d’elle-même qui ne lui avait même pas laissé ouvrir la bouche avant de lui faire savoir qu’elle se fichait bien d’elle, ce qui fit d’autant plaisir à l’ancienne mercenaire qu’elle se fichait elle aussi de cette satanée princesse qui l’avait déconcentrée dans sa contemplation des lieux. Puis, il y avait eu cette prise de bec entre le cuisinier et celui qui semblait être son marmiton, le premier hurlant si fort qu’il priva à nouveau la belle rousse de son admiration des papillons géants qui voletaient autour du campement. Bien qu’elle aurait dû trouver amusant de voir le cuistot se faire transformer en sandwich d'idiot par son supérieur, elle n’arriva qu’à les trouver agaçants. Mais ce n’était rien à côté de la Mère Grand complètement perdue, qui n’avait même pas réussi à identifier son sexe malgré sa poitrine généreuse et qui cherchait les lunettes qu’elle portait au bout du nez. Soupirant pour la millième fois au moins depuis l’attribution de sa première épreuve, la jeune femme ne put s’empêcher de se demander si elle arriverait à ne pas se suicider avant la cinquième et dernière.
Détaillant toujours le détestable trio, Khanrell n’arrivait pas à croire en sa malchance. D’abord elle ne croyait pas que cette garce pouvait être une princesse : avec un tel caractère, elle aurait été empoisonnée bien avant. Et impossible que la vieille sénile soit la mère de l’Empereur, ils n’avaient rien en commun. On se moquait d’elle, tout simplement, mais elle irait tout de même au bout, rien que pour leur faire regretter de douter d’elle. Heureusement, Jépadydé n’était plus si loin et elle serait bientôt débarrassée de ce trio épouvantable. Si toutes les épreuves étaient aussi faciles, bien qu’agaçantes, elle les terminerait les dix doigts dans le nez.
Maintenant que tout le monde était au lit, ou presque, la plantureuse rouquine pouvait enfin profiter du calme et du silence de la nuit pour voguer dans ses pensées pleines de dragons et de morts sanglantes. Ce qu’elle avait hâte que tout ce protocole soit terminé pour qu’elle puisse enfin être sacrée apprentie Seccyeth et commencer les choses sérieuses! La fraîcheur étonnante de la nuit fit naître un léger brouillard qui ne l’inquiéta pas au premier abord, jusqu’à ce que quelqu’un d’autre qu’elle, plus conscient de sa réelle signification, hurle l’avertissement à tout le campement :
-LA BRUME!
Khanrell sursauta en entendant le cri, constatant effectivement que ce qui n’était d’abord qu’un «léger» brouillard commençait à envahir les environs… de façon trop rapide et opaque pour être naturel. Il lui fallut quelques secondes pour se souvenir qu’une zone du Royaume de Fée était effectivement assiégée par un brouillard hallucinogène mortel, mais celui-ci était censé se retreindre à son petit secteur et ne plus embêter le reste du territoire féérique! Or, elle ne se trouvait pas dans la région normalement touchée, non?
Non?
Toutes les autres personnes du campement se mirent à courir dans tous les sens, et si la meilleure idée qui venait à l’esprit de la demi-démone à cet instant était de fuir sans demander son reste, elle se fit violence pour se rappeler qu’elle était en pleine épreuve de l’examen d’Irianeth, et qu’on lui avait chaudement recommandé qu’aucune personne d’importance ne soit tuée pendant celles-ci. Or, la Princesse Pich et la mère de l’Empereur étaient certainement des personnes d’importance !!! De toute évidence, les escorter n’était pas sa réelle épreuve… c’était ce brouillard qui l’était.
Naturellement rapide, Khanrell fut la première à rejoindre les chevaux laissés à l’écart du campement pour brouter et en prendre deux avant que les autres ne se les arrachent pour fuir comme des lâches. Puis, elle hurla de se réveiller vers la tente de ses protégés, donnant des coups de pied dans la toile alors qu’en émergeait le Chef cuisinier bougon. Heureusement, les claques qu’elle lui ficha pour le réveiller suffirent à lui faire prendre conscience de l’urgence de la situation. Malgré la résistance de la princesse, la demi-démone la ramassa comme une poche de patates en la portant sur son épaule, et la lança de travers sur sa monture. Puis, elle aida Ghordon Ram'Saï à offrir un traitement similaire, quoiqu’un peu plus délicat, à la vieille carcasse de Mamie Jianna.
L’instant suivant, ils montaient tous les deux derrière leur protégé et lançaient leurs montures au galop. Déjà, les effets de la brume se faisaient sentir, Khanrell se sentait fortement étourdie et percevait des choses étranges. Quoi que, brouillard hallucinogène ou pas, le Royaume des fées était déjà étrange. Les arbres se mirent à tendre leur bras-branches vers eux comme pour les intercepter et freiner leur course vers la sécurité, comme si la forêt tentait de les retenir pour qu’ils meurent dans cette horrible brume. Des animaux d’ordinaire mignons et innocents sortirent des bois en adoptant une attitude de prédateurs, leurs dents démesurément longues montraient une bouche déjà ensanglantée de l’hémoglobine de leur dernière victime, et leurs yeux plus grands que nature étaient rougis et exorbités.
Faisant de son mieux pour éviter les obstacles et les animaux qui tentaient de la bouffer, la tueuse jetait régulièrement des regards derrière elle pour s’assurer que l’autre monture, surmontée par ses deux autres protégés, s’en sortait aussi bien. Malheureusement, moins doué qu’elle en équitation, Gordon réagissait souvent en retard, et c’était davantage l’instinct de survie animal de son cheval que son propre talent qui avait évité sa mort certaine. À deux reprises, Khanrell dû le sortir d’une fâcheuse situation, gaspillant deux précieux couteaux de lancer. La première fois, ce qui aurait dû être un mignon lapin blanc, mais qui avait désormais huit pattes à ses yeux et une voix caverneuse à ses oreilles, avait sauté peu naturellement d’un arbre pour atterrir sur la tête d’une Mamie Jianna fortement paniquée. Son couteau avait sifflé avec tant de justesse que l’animal immaculé s’était effondré au sol, n’emportant qu’un seul cheveu de la vieille. Celle-ci lui avait hurlé de nombreuses insultes en croyant que l’ancienne mercenaire avait attenté à sa vie, mais la rouquine était trop occupée à lancer son second couteau, cette fois-ci pour arrêter le mouvement d’une branche qui aurait désarçonné à la fois le Chef cuisinier et la mère de l’Empereur, pour écouter celle-ci.
Lorsqu’elle avait rapporté son attention vers l’avant et sa propre sécurité, c’était pour découvrir que la pimbêche de princesse avait quitté sa position inconfortable… pour une autre. Elle faisait désormais dos à la route, et donc face à Khanrell, ce qui tenait de l’exploit d’équilibre. Mais pire encore, sa tête avait pris un angle inhabituel, son sourire carnassier fit frissonner même la demi-démone, qui était pourtant une experte en la matière, et ses yeux désormais noirs semblaient la détailler jusqu’au fond de son âme. Des paroles inintelligibles se mirent à sortir alors de sa voix fluette, pendant que sa tête faisait quelque trois-cent-soixante degrés sur ses épaules, sans aucune logique possible. La rouquine hurla, assomma celle qu’elle croyait possédée d’un coup de pommeau sur le crâne, et l’a tint dans ses bras tout au long de leur fuite pour qu’elle ne tombe pas.
Allez, si on la faisait échouer parce que la princesse avait une sale ecchymose sur le crâne et qu’il manquait un cheveu à la mère de l’Empereur, c’était qu’Irianeth ne méritait pas sa splendide personne!
Même lorsqu’ils eurent atteint la sécurité à l’approche du village de Jépadydé et que le brouillard fut entièrement disparu, Khanrell ressentait pourtant encore ses effets. Tout le monde avait des têtes étranges et disproportionnées, des créatures horribles et des plantes difformes émergeaient de terre pour ricaner avec des voix d’outre-tombe, et le sol tanguait constamment sous ses pieds. Pourtant, on la déchargea normalement de ses trois fardeaux, et la dirigea vers sa prochaine épreuve, qui semblait se dérouler à l’intérieur même du palais de Fées. Se sentant comme sur le bateau qui l’avait menée jusqu’au continent d’Enkidiev, le mal de mer reprit la demi-démone, victime de cette hallucination trop forte que le monde était en constant mouvement autour d’elle, et elle vomit à trois reprises avant d’atteindre sa prochaine destination.
Codage par Libella sur Graphiorum
A1:
Fée est un territoire dont la faune et la flore sont décidément bien étranges. Créatures et fleurs de cristal cohabitent dans la plus parfaite harmonie avec une végétation dense, où les champignons géants prennent rapidement la place des arbres minéraux. Les insectes ont la taille d'oiseaux et il vous semble même avoir aperçu un prédateur, semblable à certains présents sur Irianeth, ayant la taille d'une guêpe.
Plongé.e dans vos observations de votre environnement, vous n'avez pas entendu la petite troupe qui s'approche de vous de bons pas. Votre mission du jour arrivait enfin ! Une jeune blonde ne vous laisse pas la chance de les saluer avant de vous alpaguer.
- Tututu, pas le temps pour les présentations, l'Altesse que je suis souhaite quitter cette... Jungle, le plus rapidement possible !
Ses paroles dégoulinent de dégoût et sa voix est bien trop haut-perchée pour ravir vos tympans. La fluette blonde réajuste la couronne à sa tête avant de soulever sa robe, continuant d'avancer vers votre campement sommaire.
- Du poulet ?! IL EST SI CRU QU'IL POURRAIT ENCORE TRAVERSER TOUT LE CONTINENT D'ENKIDIEV EN BATTANT DES AILES !!!
Le cri vous fit sursauter, alors qu'un homme d'âge mûr s’époumone sur l'un des commis de cuisine.
- Vous ne méritez pas de vous faire appeler cuistot, vociféra-t-il en plaquant deux tranches de pain sur les joues de son compagnon d'infortune, QU'EST-CE QUE VOUS ETES ?! - Un sandwich d'idiot, Chef... - PLUS FORT. - UN SANDWICH D'IDIOT, CHEF.
Les étranges compères s'éloignent à la suite de la potiche blonde. Vous soupirez enfin. Bon sang, cette mission d'escorte allait être plus compliquée que prévu... C'est alors que quelque-chose, ou peut-être quelqu'un, tire légèrement le bas de votre tunique qui dépasse de votre armure.
- Excusez moi mon cher jeune homme... Jeune femme... ? Ohlalala, Mamie Jianna n'y voit décidément rien sans ses lunettes...
L'adorable grand-mère qui se tient devant vous semble chercher ses dîtes lunettes dans son petit sac de voyage, alors que ces dernières se trouvent déjà sur le bout de son nez. Vous n'osez cependant pas l'interrompre dans ses murmures.
- ll faudrait que je demande à mon p'tit Cycy-chou... Oh, je vous ai parlé de Cycy-chou ? Mon p'tit bouchon a connu une telle ascension ! Empereur qu'il est devenu mon p'tiot ! Ahlalala ; la vieille semble essuyer une larme au coin de ses yeux fatigués par le temps, il a grandi si vite...
S'aidant de sa canne, la vieille femme s'éloigne de vous pour gagner son couchage. Vous voilà donc affublé.e d'une potiche, d'un cuisiner colérique et de la mère du grand Empereur d'Irianeth... Livrez à vous même, au plein milieu de Fée. Votre mission ? Simplement les aider à traverser le territoire, les mener en sûreté au village de Jépadydé. Le tout en étant, évidemment, responsable de leur intégrité physique.
La situation pouvait-elle être pire ?
Évidemment.
Alors que vous étiez au plein milieu de votre tour de garde, le paysage autour de vous semble devenir flou. Un voile recouvre peu à peu les environs... Et une peur, panique, vous prend aux tripes. Vous quittez d'un bond votre assise.
- LA BRUME !
C'est la panique dans le petit campement alors que toutes âmes dans le camp s'éveillent à l'unisson. Les possibilités sont limitées : courir & survivre ; ou rester & mourir.
Avec les vies de la douce Princesse Pich, du délicieux Ghordon Ram'Saï et de la charmante Mamie Jianna pesant sur vos épaules, quel choix avez-vous ?
Invité
Invité
Invité
Ven 24 Jan 2020, 21:54
Deuxième épreuve
(1579)
Attention, cette épreuve contient des scènes de violence pouvant ne pas convenir aux coeurs sensibles. Vous êtes avertis.
Le corps de Khanrell tremblait d’épuisement. Sa première épreuve aurait dû être facile, mais avait viré au cauchemar avec la Brume, et maintenant, son système était affaibli par les vomissements qui l’avaient prise d’assauts lorsqu’elle rentrait au Palais. Toujours sous les effets des hallucinogènes causés par le brouillard magique, la jeune femme avait l’impression de marcher sur un sol instable, constamment en mouvement, comme si la terre, et même le plancher du château, était houleuse. Ayant le mal de mer, la rouquine se sentait justement comme sur un navire, mais en dix fois pire, puisque tout autour d’elle bougeait et prenait des allures tantôt effrayantes, tantôt totalement ridicules. Quand ce n’était pas les murs qui se déformaient pour l’attirer vers des portes trompeuses, qui ne laissaient entrevoir qu’un ciel étoilé et un vide total, c’était les chandeliers qui la poursuivait en émettant des rires carnassiers, ou une petite araignée inoffensive qui se transformait en espèce de clown à huit pattes velues, chaussant d'étranges bottines à roulettes, son poil désormais orangé et jaune vif et ses yeux fixant toutes les directions à la fois.
Pourtant, les gens qu’elle croisait avaient l’air de trouver toute la situation parfaitement normale. À moins qu’ils ne fussent que des hallucinations, eux aussi? D’ailleurs, était-elle vraiment dans le sous-sol du palais? Comment y était-elle arrivée? C’était probablement une autre illusion forcée par la brume qu’elle avait inhalée malgré elle. Soudain, elle débarqua dans ce qui lui semblait être le laboratoire secret d’un fou furieux, avec ses taches de sangs séchés et les bouts d’humanoïdes qui y traînaient dans un fouillis sanglant. Sans même broncher devant la violence de la scène, Khanrell eut un léger sourire sur ses lèvres. Cette hallucination-ci lui plaisait bien, elle n’avait absolument pas le moindre problème avec des corps démembrés. Sauf que ce n’était pas vraiment une hallucination. En fait, les effets du brouillard s’estompaient déjà, mais l’absurdité de la scène lui laissait croire qu’elle était toujours sous leur influence.
La cuve remplie d’un liquide si jaune et lumineux qu’il est d’évidence magique, les trois fées ligotées sur des tables d’opérations qui la suppliaient en silence, puisque leur bouche était retenue ouverte par des instruments métalliques, ne les laissant que gémir piteusement sans pouvoir articuler le moindre mot. Sadique, la démone leur adressa un petit coucou de la main, avec un air innocent comme une enfant, avant de prendre une expression cruelle. Même sans savoir ce qui se passait ici, ça lui plaisait déjà. Celui qui semblait être leur bourreau, armé d’un couteau de boucher, se tourna alors vers l’ancienne mercenaire, semblant bien heureux de la voir apparaître, comme s’il l’attendait. Sans pouvoir démasquer ses traits derrière son casque de chien désagencé à son uniforme rose et blanc, le sorcier se présenta après lui avoir reproché son retard. Khanrell haussa un sourcil agacé et fit une grimace haineuse, se retenant de lui signaler que ce n’était plus elle qui contrôlait ses déplacements depuis qu’elle avait été cognée sur la tête alors qu’elle se trouvait encore sur Irianeth, mais ça aurait été bien inutile. Et puis, Franken Staïne était assurément celui sur qui reposait sa prochaine épreuve, il valait mieux ne pas l’offenser tout de suite.
-Ouais, j’avais cru comprendre, grommela-t-elle tout de même en jetant une œillade intéressée vers ce qui semblait être les futures victimes de Face-De-Chien. Je ne suis pas du genre à m’attacher à qui que ce soit, ce ne sera pas un souci, ajouta-t-elle dans un haussement d’épaules presque blasé, se demandant avec pertinence quand le plaisir allait commencer.
Eh bien, bientôt, visiblement. Franken Staïne choisit cet instant pour lui expliquer qu’il avait besoin de quelques ingrédients, qu’elle devra visiblement lui fournir, pour sa prochaine «expérience». Lorsqu’il s’avance vers elle, Khanrell fronce les sourcils en remarquant pour la première fois les cicatrices qui entourent ses poignets… Non, pas des cicatrices, cela ressemblait davantage à une couture bâclée qu’à une plaie mal fermée. Toujours convaincue d’être sous les effets hallucinogènes de la brume, elle se contenta de secouer la tête comme pour en chasser ses folies et tourna enfin son regard vers la direction qu’il lui pointe comme étant la source de sa prochaine expérience. Dans un coin sombre de la pièce où elle n’avait pas encore porté son attention, la demi-démone découvrit, non sans une certaine surprise, des créatures qui n’avaient d’humanoïde qu’une vague apparence tant elles étaient difformes, et qui adoptaient des comportements presque effrayés, roulées en boules (enfin, autant que faire se peut avec leur forme étrange) et jetant des regards perdus autour d’elles.
Un léger rire s’échappa de la gorge de Khanrell, pas le moins du monde effarouchée par la demande du sorcier pour lui procurer les membres dont il avait besoin. Au contraire, elle commençait enfin à trouver son examen intéressant et dans ses cordes. Torturer et faire boucherie sur des personnes vivantes, ça lui plaisait bien, elle avait déjà hâte de les entendre hurler de façon démentielle. Ces futures victimes s’agitaient déjà sur le plan de travail, du mieux qu’elles le pouvaient malgré les sangles qui les retenaient, en gémissant de peur, et le sourire carnassier de la demi-démone ne leur donna rien pour les rassurer.
-Avec plaisir, monsieur Staïne, s’empressa-t-elle de répondre en attrapant le vieux couteau rouillé qu’il lui tendait, non sans montrer une moue dédaigneuse au sujet de l’arme. J’ai donc libre choix de faire boucherie comme je le veux? Mais dites-moi, je ne peux pas prendre mes propres couteaux? Celui-ci est… bon, bon, d’accord, ce n’est pas grave, ça fera juste plus mal, plus longtemps, tant pis pour elles.
Au pire, leurs plaies allaient se corrompre à cause de l’insalubrité de l’outil de torture et elles mourraient dans la pire des souffrances. Après tout, ce n’était pas vraiment le problème de Khanrell, hein? D’une voix de conspirateur, Franken l’informa qu’elle pouvait choisir de se fournir uniquement sur une seule fée pour épargner les autres, mais la mercenaire secoua la tête à la négative.
-Non, la pauvresse risquerait alors de s’évanouir avant la fin du jeu, et ce sera moins amusant. De toute façon, ce serait bien injuste pour elle, et comment est-ce que je choisirais la malchanceuse? Vaut mieux toutes les démunir de façon équitable. Eh oui, j’ai un certain sens de la justice moi! ricana-t-elle en faisant tournoyer cruellement son arme de boucherie entre ses doigts, tout en s’approchant de ses victimes terrorisées. Alors, une volontaire pour commencer? demanda-t-elle sur un ton banal aux jeunes femmes comme si elle parlait de la pluie et du beau temps. Allez, vous m’avez bien entendue, vous allez toutes y passer et vous ne pouvez pas vous défendre, alors je vous laisse choisir, quelle partie de votre corps vous manquera le moins? Je commence par celle qui veut perdre son pied, qu’elle cligne des yeux trois fois pour signaler son intérêt. Aussi bien en finir au plus tôt, vous ne pensez pas?
Soudain, Franken Staïne ajouta quelque chose, l’interrompant dans ses encouragements pour forcer les fées à l’aider à choisir. Non, mais, il la prenait pour qui? Voir qu’elle allait sacrifier un pied, une main et sa langue pour sauver des fées inconnues! Le rire étonné de Khanrell glaça assurément le sang de ses futures victimes, alors qu’elle jetait un œil incrédule vers le sorcier. Quelle belle Seccyeth elle ferait avec deux moignons! Ce qu’il fallait être débile pour dire un truc pareil, enfin! Sa seule restriction lors du lancement de son examen était de ne tuer personne d’importance. À ce qu’elle savait, ces fées n’étaient pas des princesses, des sorcières ou des chevaleresses, alors… elle pouvait en faire boucherie autant qu’elle voudrait. De toute façon, elles n’étaient pas destinées à mourir, seulement à être torturée, et il n’y avait eu aucune règle énoncée sur la torture lors des explications d’Amée alors… Sans même prendre la peine de répondre au Sorcier, son expression non verbale faisant le travail pour lui donner sa réponse, la sadique rouquine ramena son attention sur son nouveau jeu, prête à relever l’épreuve avec brio. Sifflotant, elle glisse la lame de son couteau rouillé sur la chaire à nue des pieds de chacune des fées, attendant de voir si l’une d’elles clignerait trois fois de suite des paupières. Les trois froussardes ne firent que gémir.
-Allez, qu’une se manifeste pour perdre son pied, sinon je vous les tranche les six, je vous donne cinq secondes pour vous décider. Quatre… trois… commença-t-elle jusqu’à ce que, finalement, celle de l’extrême droite gémisse bruyamment, agite ses pieds et cligne frénétiquement des paupières. Bon, sage décision! En voilà une qui tient à sa langue ou à ses mains. Peut-être es-tu barde dans la vie? Oh, ce serait chouette que tu me chantes une chanson pendant ma besogne, ça donnera de l’ambiance!
Sur ces mots, elle planta sa lame rouillée cruellement dans la cheville gauche de sa victime, qui hurla et pleura en même temps, aussi fort qu’elle le pût malgré les instruments qui lui étiraient cruellement la bouche. Le sourire carnassier de Khanrell ne la quitta plus à cet instant. Son couteau était vraiment mauvais, et il lui fallait forcer inutilement, sciant plus que tranchant, pour détacher finalement le membre du corps de la fée, faisant couler beaucoup trop de sang pour rien. Ça aurait été beaucoup plus propre si on lui avait permis ses propres armes, lesquelles auraient pu trancher l’os d’un seul coup… Tant pis. De toute façon, les plaintes occasionnées étaient tout simplement de la musique à ses oreilles.
-Comme tu chantes bien beauté! Voilà ta récompense, lui susurra-t-elle avec malice en enflammant la paume de sa main libre, cautérisant la plaie de la première fée, qui s’évanouit alors après un dernier hurlement de douleur. Boonnn, et un pied pour Monsieur Staïne… on reprend le jeu. Laquelle de vous deux n’a pas besoin de sa main?
Cinq minutes plus tard, la fée de gauche avait subi le même supplice, perdant la main gauche et chantant sa détresse tout au long du processus, sans jamais perdre conscience, même après que le feu de la demi-démone lui eut brûlé la chaire pour cesser l’écoulement de son sang. Elle continuerait donc de pleurer faiblement pour le reste de la séance, et aurait le plaisir d’assister à la torture de la troisième. Tendrement, comme si elle s’apprêtait à caresser une enfant, Khanrell retira à la fée de gauche son écarteur buccal, puisqu’elle n’en aurait pas besoin, et lui tapota gentiment la joue, comme pour la féliciter d’avoir si bien agi.
Sur sa table de torture, la fée du centre s’agitait comme une possédée, tirant de toutes ses forces sur ses sangles, hurlant du mieux qu’elle le pouvait malgré l’engin métallique qui déformait son visage si délicat. Dommage, elle avait assurément la plus jolie voix des trois, constatait-elle avec un certain retard. Hochant les épaules avec un ennui certain, la Rose Brûlante repoussa une mèche de cheveux folle qui était tombée de son chignon, constatant qu’il était collant de sang visqueux. Aucunement dégoûtée, elle s’approcha de sa dernière victime, s’installant à la tête de celle-ci, prenant son temps pour la regarder bien dans les yeux pendant qu’elle paniquait et suppliait sans mots. L’outil d’écartement buccal l’aidant, Khanrell n’eut aucun mal à empoigner solidement la langue devenue sèche à force d’être exposée à l’air ambiant, et la trancha en seulement trois coups, un miracle considérant l’inefficacité de l’outil. Lorsqu’elle eut achevé sa tâche, la dernière fée n’était plus capable de hurler, la bouche remplie de sang, elle peinait à respirer. Se fichant qu’elle survive ou non puisqu’elle avait été trop lâche pour être volontaire à offrir une autre partie de son corps, l’ancienne tueuse à gages ne se donna même pas la peine de cautériser son moignon de langue.
-Et voilà pour monsieur, livraison express de langue. C’est tout, j’ai réussi l’épreuve? demanda-t-elle avec un enthousiasme qui ne collait pas avec la situation actuelle.
Un grand sourire sanguinaire fendit le visage de l’aspirante Seccyeth lorsque Staïne la félicita pour son maniement du couteau. Dire qu’il n’avait rien vu de ses véritables capacités, quel gaspillage! Toutefois, son expression changea vite en interrogation lorsqu’il affirma qu’elle était une horrible personne de torturer ainsi de jeunes filles innocentes, comme s’il était désormais du côté des demoiselles effarouchées, et que ses «enfants» n’avaient pas apprécié.
-Mais… c’était ce que vous aviez demand… commença-t-elle avant de s’interrompre en percevant du mouvement dans le fond de la pièce.
Les formes étranges pas tout à fait humanoïdes vues plus tôt s’étaient mises en mouvement et s’approchaient d’elle, se lançant à l’assaut pour l’attaquer sauvagement. Étrangement, elles semblaient désormais beaucoup plus nombreuses qu’il n’y avait paru au début, et leur groupe ne cessait de grandir. Lançant par terre son couteau rouillé pour prendre ses propres armes, Khanrell commença à se défendre, enfonçant ses lames de dagues dans… rien du tout. Ses mains passaient au travers des corps difformes sans rien toucher, et les monstres fondirent sur elle en la plaquant au sol, la griffant et la mordant de toute part. Hurlante, déboussolée par cette attaque aussi subite qu’inattendue, la demi-démone s’enflamma de tout son corps pour faire partir les créatures, mais rien ne semble les affecter. Bientôt, elles ne se contentent plus de lui arracher les cheveux de la tête et trancher sa chaire de leurs ongles sales et acérer, mais elles tirent aussi, à plusieurs, sur ses membres, l’écartelant jusqu’à ce que ses muscles et sa peau cèdent soudainement et qu’ils parviennent à les arracher. Ses hurlements de souffrance cessent alors de résonner dans le laboratoire, alors qu’elle perd conscience, trop follement en douleur pour supporter la torture.
Lorsqu’elle reprend connaissance, la demi-démone se redresse vivement, paniquée et le cœur battant la chamade. Étrangement, elle ne sent pas la moindre douleur dans ses membres, outre la fatigue musculaire suite à sa première épreuve. Tous ses membres sont en place, sa chevelure rouge est entière et impeccable, et elle ne porte pas la moindre trace de blessure. Pourtant, les souvenirs de sa souffrance sont bien réels. Avait-elle rêvé tout cela? Était-ce une véritable épreuve ou un simple rêve, vite transformé en cauchemar?
Codage par Libella sur Graphiorum
A3:
Vous marchiez le plus tranquillement du monde et vous ne comprenez pas bien comment vous vous êtes retrouvée ici. Qu’est-ce que c’est d’ailleurs ? Un sous-sol ?
Bientôt, vous débouchez sur ce qui s’apparente le plus à un laboratoire, sans fenêtre. Le sol sous vos pieds est un damier de dalles noires et blanches souillé de tâches brunâtres à moitié effacées, que vous reconnaissez comme du sang séché. Il y a d’ailleurs des restes vaguement identifiables qui s'étalent un peu partout sur le sol. Devant vos pieds, un bout d’oreille, et là-bas, au fond, ce qui ressemble vaguement à un globe oculaire. Un bras entier traîne sur votre gauche, près d’une immense cuve transparente contenant un liquide jaune intense et fluorescent.
Vous n’êtes pas seule. Sur votre droite, trois jeunes fées ont braqué sur vous leur regard implorant, retenues par des liens en cuir à des tables d’opération. L'une a les cheveux bleus coupés courts, et les autres, des boucles rouges et vertes. Leurs mâchoires sont grandes ouvertes, coincées par des tiges métalliques. Elles sont terrorisés, vous le sentez. Au fond de la pièce, un homme semble occupé à sélectionner des outils sur un plan de travail. Il se retourne soudainement vers vous, un immense couteau de boucher rouillé en main. Grand et particulièrement svelte, il porte un tablier blanc souillé de sang par-dessus son costume rose. Son visage est recouvert d’un casque en bronze intégral représentant une tête de chien.
-Ah ! Ma très chère Khanrell, s’écrit-il d’une petite voix enjouée, je vous attendais plus tôt. Vous êtes en retard ! Tout le monde est toujours en retard dans ce pays... Je me présente, le sorcier Franken Staïne. Je vois que vous avez déjà fait connaissance avec nos invitées. Ne vous attachez pas trop. Elles ne sont pas ici pour longtemps.
Il avance vers vous et vous remarquez les coutures entre ses mains et ses poignets. Est-il seulement humain ?
-Vous vous demandez sans doute, chère amie, ce que vous faites ici. Vous allez m'aider à faire un choix très complexe... Voyez-vous, j'ai besoin de quelques... ingrédients pour le bien de ma prochaine expérience.
Vous les remarquez enfin – ont-elles toujours été là ? Dans un coin de la pièce, effacées, craintives, des créatures humanoïdes difformes, cousues, de véritables patchworks humains de membres différents.
-Oh, rien de bien sorcier. Je ne demande qu'une main, un pied et une langue. Vous allez m'assister, voulez-vous ? Que faut-il prendre, et sur qui ?
Du doigt, il pointe les trois jeunes fées qui secouent la tête frénétiquement en gémissant derrière leurs bouts de métal. Sans crier gare, il vous tend le couteau.
-Vous savez, ajoute t-il d'une voix plus grave, presque confidentielle. Vous n'avez pas à toutes les abîmer.
Oui, ce sera bien à vous de faire tout le travail. Le choix, la découpe, Franken vous laisse carte blanche sur toute la ligne. Peut-être vous rebellez-vous, peut-être cherchez-vous à lui faire du mal. Sachez-le bien, rien de ce que vous pourrez faire n'aura le moindre impact sur son corps ou son attitude. Autant se battre avec de l'air. Staïne est intouchable, et il ne vous laissera pas partir tant que vous n'aurez pas exécuté votre macabre besogne. Il n'y a plus d'entrée, ni de sortie, bien entendu. Vous ne libérerez pas d'avantage les trois fées. Vous resterez coincée là si vous n'obtempérez pas. Adios votre carrière sur Irianeth...
-Bien sûr, cela n'a pas forcément à venir... d'elles.
Ce n'est pas un rêve, vous avez bien entendu. Vous pouvez choisir de tout récupérer... sur votre propre corps. Jusqu'où va votre bonté d'âme ? Existe t-elle seulement ? Allez donc découper les fées si le cœur vous en dit. Après tout, qui se soucie de ce royaume ou de ses habitants ?
Vous l'avez fait. Il y a eu des pleurs, il y a eu des cris, des gémissements, mais vous l'avez fait. Vous avez joué les bouchers. Le sang a giclé sur votre visage, sur vos cheveux. Franken Staïne vous applaudit.
-Bravo ! Bravo ! Quel maniement du couteau ! Ah, je suis en admiration ! Mais vous savez quoi ? Vous êtes une horrible personne, ma chère Khanrell. Mutiler des jeunes filles innocentes de la sorte... Mes enfants n'apprécient pas, vous savez.
De fait, ils vous entourent, les êtres difformes, les monstrueuses créations. Elles grognent et râlent comme des animaux. Il vous semble que leur nombre augmente à chaque seconde. Leurs yeux brûlants vous fixent et toute votre force, tous vos pouvoirs ne les empêchent pas de vous plaquer au sol. Leurs ongles labourent votre peau, leurs mains arrachent vos cheveux, leurs dents mordent et meurtrissent profondément votre chair. Sans crier gare, on vous arrache un membre ou deux. La douleur est cuisante. Elle va durer jusqu'à ce que vous vous évanouissiez.
A votre réveil, vous êtes à l'extérieur, allongée au beau milieu de la forêt. Votre corps est entier et il va bien. Était-ce seulement un rêve morbide ? Vous ne le saurez jamais.
Invité
Invité
Invité
Sam 25 Jan 2020, 11:49
Troisième épreuve
(1579)
Il est souvent difficile de savoir si on est victime d’une illusion ou pas, à Fées. Khanrell était carrément en train de perdre la tête avec toutes ces épreuves qui n’étaient, la plupart du temps, même pas réelles. Elle avait vécu la souffrance d’être martyrisée par des monstres sanguinaires, être amputée et avait cru mourir, pour se réveiller ensuite en parfait état, sans la moindre séquelle, sans avoir la certitude que tout cela s’était bel et bien déroulé. Avait-elle réellement passé cette seconde épreuve ? La jeune femme ne savait même plus combien il lui en restait à accomplir, et personne ne se donnait la peine, bien sûr, de l’aider à faire le point. Elle resterait assurément dans l’ombre jusqu’à ce qu’on lui apprenne son succès ou son échec. Mais l’échec était impossible, inadmissible, intolérable! Le dragon était la seule destinée acceptable pour l’ancienne mercenaire, et elle l’obtiendrait, ou perdrait la vie en essayant.
La seule chose qu’elle savait avec assurance, c’était qu’elle devait désormais rentrer au château de Fées. Comment en était-elle si certaine? Pas la moindre idée, personne ne lui avait donné de consigne, mais elle s’y dirigeait avec la confiance que c’était là que résidait sa prochaine épreuve. Toute la forêt incroyablement magique du Royaume tenta de la tuer dans le processus. LITTÉRALEMENT. Les animaux extraordinaires qui y résidaient cachaient un potentiel meurtrier qu’on ne pouvait pas deviner en les regardant, et même les plantes se mettaient de la partie, comme si la forêt elle-même possédait une âme propre et en contrôlait toute sa faune et flore pour obtenir son dû. Lutter contre les bêtes n’avait pas été simple, au contraire, il s’était agi de combats sanglants et risqués, mais vaincre les plantes carnivores par le feu l’avait fortement amusé. Certes, c’était un peu dangereux de flamber toute la forêt, mais elle avait été chanceuse et ça n’était pas arrivé. Après tout, qui ne tente rien n’a rien!
Apparaît finalement devant elle le château, il l’appelle, elle doit s’y rendre, c’est impératif et puissant. Et puis, elle a tellement mérité le repos qu’il lui promet, non? Pourtant, un gouffre profond la sépare de cet objectif de rêve. Était-il là depuis toujours? Elle ne se rappelait pas… Le trajet qu’il lui restait à parcourir pour se rendre à sa chambre l’enragea. Il lui faudrait faire preuve d’une grande agilité et d’un équilibre important pour passer sur les quelques piques escarpés qui traversaient le vide devant elle, car où qu’elle regarde, il ne semblait y avoir nul autre passage pour atteindre son objectif. Partout à l’horizon, que ce soit à sa gauche ou sa droite, le gouffre n’en finissait plus, finissant par entourer si bien le château qu’il n’y avait qu’une solution possible : traverser.
De toute façon, elle n’allait pas rester dehors, les bras ballants, à ne rien faire. Le château était juste là, sous ses yeux, illuminés comme pour l’attirer vers lui. C’était bien plus qu’une envie de se reposer, Khanrell ressentait le besoin impératif de se rendre à sa destination. Elle sauta donc agilement sur la première plateforme disponible sans la moindre misère. Confiante en son agilité, la demi-démone ne craignait pas de tomber, ses bottes souples étaient munies de semelles lui assurant une bonne prise au sol… Enfin, lorsque celui-ci était sec. Juste comme elle avait cette pensée, la belle rousse fut inondée par une averse aussi torrentielle qu’imprévisible. Alors qu’il n’y avait que quelques nuages dans le ciel la minute d’avant, la pluie s’abattait désormais sur elle dans un déluge impossible, et ce en quelques secondes seulement. Levant ses yeux rouges de colère vers le ciel, la démone trempée perçut la silhouette d’une qucspasseribus la surveillant et grommela des insultes à son attention, qu’elle n’entendit certainement pas dans le vacarme de l’eau qui fracassait le sol.
La rage se fit puissante chez la démone, qui détestait être trempée plus que quoi que ce soit au monde. Non seulement son pouvoir pour se réchauffer ne suffirait pas à la garder au sec dans une telle averse, mais le niveau de difficulté de son épreuve venait de s’élever d’un cran. Car c’était bel et bien une épreuve maintenant, elle en était persuadée, sinon ce fichu oiseau de malheur ne l’aurait pas volontairement inondée. Elle n’avait donc pas le choix de poursuivre sa traversée malgré tout, sachant que si elle rebroussait chemin pour s’abriter en attendant le retour du beau temps, elle échouerait. De toute façon, son désir de rejoindre sa destination était trop fort, fondamentalement ancré dans son être de façon surnaturelle, elle aurait bien été incapable d’y résister avec toute sa volonté.
La prise de ses pieds sur la pierre n’était plus aussi solide qu’auparavant et il lui fallait maintenant beaucoup de force dans ses jambes pour se garder ancrée au sol, mais pire encore, la moindre faille dans un bond risquait de lui faire perdre le contrôle de son ballant et la voir plonger dans le gouffre. Jusqu’à maintenant, elle n’avait pas encore porté attention à celui-ci, mais alors que le danger se faisait plus réel, la jeune femme se pencha prudemment pour regarder sous ses pieds. Certes, elle n’avait jamais souffert de vertige, mais le fait de ne pas être capable de discerner le fond n’avait rien de rassurant. S’agenouillant pour s’assurer une meilleure stabilité, Khanrell fouilla dans son sac, rempli d’équipement de survie, pour trouver une longue corde solide qu’elle testa de ses mains avant de se montrer satisfaite. Elle en noua une extrémité à sa taille, et fit un nœud coulant à l’autre pour s’en servir comme d’un lasso. Il ne lui fallut que deux essais pour réussir à s’accrocher à l’un des pics rocheux non loin d’elle. Il ne lui restait qu’à espérer que la pierre n’était pas trop friable et que son plan de secours fonctionnerait.
Les premiers éclairent illuminèrent alors le ciel devenu noir d’orage, et la foudre se mit à frapper autour de la rouquine, comme pour la presser d’agir plus vite. Vraiment, ils lui rajoutaient ça en plus? Khanrell voulu tester une dernière fois la solidité de sa corde lorsqu’un éclair s’écrasa à ses pieds, faisant tant éclater la plateforme sur laquelle elle se tenait qu’elle du rapidement sauter sur la prochaine. Son saut fut toutefois mal calculé dans l’urgence de la situation et la femme ne devait sa survie qu’à la chance, alors qu’elle s’était plutôt agrippée par les mains sur le bord de la seconde plateforme. Se hissant difficilement du bout des doigts, elle trouva la sûreté de peine et de misère, juste à temps pour éviter d’être éclatée par un autre coup de foudre, qui fragilisa la structure de son perchoir. Sachant qu’un prochain ne tarderait pas à lui imposer le même traitement, la démone s’arma de deux couteaux, un dans chaque main, espérant qu’ils puissent lui servir de crampon si elle devait encore utiliser ses mains pour grimper.
À la septième plateforme, la foudre choisit (comme si elle avait une volonté propre) de frapper plutôt le pique qui était attaché à la corde de sûreté de la rouquine. Celui-ci, plus fin que les autres, s’écroula pour chuter lourdement dans le gouffre, emportant avec lui l’excédent de corde qui reliait Khanrell à une stabilité approximative. Juste avant qu’elle ne suive le tout dans le néant, la jeune femme usa de ses deux couteaux pour arrêter sa chute sur la plateforme de laquelle elle était tombée. Désormais suspendue par les bras contre la paroi de pierre devant elle, les pieds dans le vide, il était évident qu’elle ne pourrait pas rester dans cette posture longtemps. Le poids du pic au bout de sa corde était considérable et lui comprimait les côtes. Abandonnant la sécurité relative de sa corde avec déception, la démone n’eut d’autres choix que de la couper. Pour se faire, elle sécurisa sa position grâce à de fines entailles dans le roc où elle posa ses pieds, libéra une de ses mains pour donner un rapide coup de couteau sur sa corde, qui se coupa aisément, et entreprit l’ascension vers sa plateforme, retrouvant avec soulagement le sol sous ses pieds. Il ne lui fallut pas une seconde de plus pour sauter sur la prochaine, bien qu’elle se savait désormais sans plan de secours, elle était aussi encore plus pressée d’en finir, avant de mourir électrocutée, ou perdue au fond du gouffre. Il ne lui avait pas échappé qu’elle n’avait jamais entendu le pic, pourtant lourd, tomber au sol, témoignant de l’impressionnante profondeur de ce vide.
Quelques sauts parfaitement calculés plus tard, Khanrell remercia son agilité naturelle et son grand instinct de survie. Certes, les plateformes s’étaient souvent écroulées sous ses pieds, mais elle s’en était sortie avec l’endurance qu’elle possédait toujours soit en se suspendant par les bras avec ses couteaux, ou en sautant si vite qu’elle ne tombait pas. La roche glissante lui avait certes donné du fil à retordre, mais en utilisant ses lames, elle avait pu diminuer les glissades qui arrivaient forcément aux atterrissages. Leur tranchant était peut-être fichu désormais, et il lui en faudrait des neufs, mais ils lui avaient assurément sauvé la vie.
Bouillante de colère malgré le froid de la pluie qui lui glaçait les os, c’est une démone au regard de feu qui pénétra enfin le château, non sans hurler de nombreuses imprécations de haine contre l’imbécile qui l’avait trempée. Ce qu’elle détestait être mouillée!
Codage par Libella sur Graphiorum
C3:
Fée est un royaume dont l'environnement est véritablement impitoyable. Quand la faune n'essaie pas de vous tuer... C'est flore qui s'y met ! Après avoir, tant bien que mal, échapper de peu à finir dans l'estomac – ces plantes ont-elles seulement un estomac ?- d'une dizaine de plantes carnivores, vous voilà au bord du gouffre. En face de vous, votre objectif : le confort et la chaleur du château de Fée. Vous étiez invité.e après tout, il est normal que ce dernier vous tende les bras ! Entre vous et ce dit objectif ? Le vide. Enfin... Quelques pic rocheux semblent s'étendre dans le vide, prenant par moment la forme de plate formes bancales et escarpées.
La faille dans le sol est profonde et large et il vous est impossible de véritablement en juger la taille. Tournant votre tête à gauche et à droite, tentant de chercher comment contourner cette plaie béante dans le sol, vos espoirs sont rapidement réduits à néant. Aussi loin que porte votre vision, il vous est impossible de voir la fin de cette entaille. Vos yeux se portent à nouveau sur le château de Fée que la lumière éclaire plus loin... Et cette vision vous appelle. Elle vous presse. Vous devez y aller, et cela le plus vite possible.
Peut-être est-ce ce besoin, irrépressible, de courir vers le château qui vous pousse à bondir sur la première plate forme. Ou peut-être pas. Cela a peu d'importance aux yeux azuréens de l'ombre qui vous observe depuis de longues minutes déjà. Ses ailes déployées, planant dans les airs en profitant des courants chauds, Aquila vous tient soigneusement à l’œil. Le soupir que la femme ailée pousse ne peut être qu'annonciateur de bien des soucis...
… Pour vous.
Le temps c'était subitement couvert alors qu'une pluie torrentielle s'abat soudainement sur le canyon. Les roches, déjà escarpées, deviennent à présent si glissantes. Un seul faux pas, un seul faux mouvement et vous vous dirigez vers les abysses de ce gouffre sans fond. La foudre passait si proche de vous qu'elle peut, à tout moment, vous percuter de plein fouet. A peine avez-vous eu le temps de digérer cette pensée qu'un éclair s'écrase avec force sur votre plate forme, forçant votre saut, désespéré, vers la suite du chemin.
Avez-vous envie de découvrir ce qui vous attend au fond du gouffre ? C'est bien ce que je pensais.
Invité
Invité
Invité
Sam 25 Jan 2020, 11:54
Quatrième épreuve
(1579)
Bon, eh bien, ça avait été facile finalement! Khanrell était déjà apprentie Seccyeth! Bizarre, elle ne gardait aucun souvenir de ses dernières épreuves, mais qu’à cela ne tienne, on lui avait maintenant fourni de l’équipement, dont l’uniforme de l’Ordre, dans lequel elle se pavanait, fièrement montée sur son bel étalon. Non non! Un vrai étalon, un cheval, pas un homme, heh… Enfin, pas cette fois-ci. Bref, son dragon était aux premiers soins auprès de midjins qualifiés après qu’il se fut blessé en combattant des Chevaliers de Jade, et maintenant, la rouquine devait se contenter d’une monture ordinaire, mais ce n’était pas grave, puisque sa mission consistait à traîner dans une taverne.
Traquer des gens importants dans des lieux malfamés, c’était vraiment l’une de ses plus grandes forces… D’abord, car elle adorait les lieux malfamés! Ensuite, parce que l’espionnage avait fait partie de sa vie d’avant, et qu’elle se sentait donc à son aise dans la discrétion et la manipulation. D’ailleurs, elle connaissait bien cette taverne pour y avoir souvent traîné, un coup de chance! Cherchant sa cible des yeux, Khanrell s’avance de son pas lent et calculé vers une table, juste parfaitement banale pour ne pas attirer l’attention. Pour ne pas avoir l’air louche, elle cacha ses vêtements de l’Ordre sous sa vieille cape noire, fidèle alliée, mais essai d’avoir l’air d’une cliente ordinaire. Ce qui lui réussit très bien, d’ailleurs, lorsqu’elle commande au tenancier une bonne bière pour… oui oui, pour son déguisement! Pas parce qu’elle voulait se saouler au boulot! JAMAIS elle n’aurait osé pareil sacrilège, pfff…
Alors qu’elle voulait passer inaperçue, elle fut toutefois dérangée par… ah non, pas encore elle! Sans même se retourner, Khanrell avait déjà reconnu la voix qui l’avait interpellée derrière elle et avait grincé des dents. Vraiment! C’était la seconde fois qu’elle lui nuisait en mission! Cette fois-ci, elle allait l’écorcher vive si elle l’empêchait de mettre sa main sur la cible qu’elle traquait. Victoria, ou Vicky, quel que soit son vrai nom, s’approcha alors avec un air presque déçu au visage en découvrant qu’elle avait «changé d’équipe». Agacée, la démone leva les yeux au plafond, risquant de se fouler un œil. Elle n’avait théoriquement pas changé quoi que ce soit, elle en avait juste choisi une, elle qui n’en avait jamais possédé.
-Tu m’déranges sale peste, dégages… grommela-t-elle entre ses dents en jetant de subtils coups d’œil autour d’elles pour être surs que sa cible ne repérerait pas l’autre rouquine, laquelle n’était pas très très discrète et attirait l’attention sur leur table, à laquelle elle s’était tout bonnement assise malgré son ordre clair.
Khanrell avait toujours sus que cette femme n’était qu’une imbécile avec une noix à la place de la cervelle, mais en avoir la preuve était tout simplement décourageant. Qu’est-ce qu’elle ne comprenait pas au fait qu’il ne fallait pas déranger quelqu’un en mission, cette ratée du crime? Elle avait l’air de bien s’amuser, probablement trop consciente qu’elle dérangeait la belle démone, ses grands yeux terriblement verts brillants de malice. Bien que toujours attirée par la beauté frappante de Vicky, la nouvelle apprentie seccyeth était bien trop fière de son appartenance à l’Ordre des dragonniers pour être un tant soit peu attirée par l’offre qu’elle lui fit. Jadis, une passe d’argent facile et rapide lui aurait certainement fait plaisir et elle serait sautée sur l’occasion à la seconde, puis aurait assassiné sa partenaire à la fin pour garder toute la mise, mais…
-Tu veux rire? éclata-t-elle, oubliant toute subtilité, son visage sérieux et colérique s’étant transformé en un sourire moqueur. Moi, travailler avec toi? J’ai déjà eu un avant-goût de ton incompétence, non merci, connasse!
Se retenant pour ne pas éclater de rire devant l’absurdité de la situation, Khanrell secoua la tête d’un air découragé. À part en tant que maîtresse, Vicky ne valait pas le coup comme partenaire… Et encore, c’était une bonne prise, mais au point de tout lâcher pour elle? Jamais de la vie!
-C’est vrai que t’as un beau cul, chérie, mais au point d’abandonner mon dragon? T’es malade. Et ouais, je suis maintenant chez les Seccyeths, et ouais, ça paie assez bien. Mais ce n’est pas la couleur de l’or qui m’a attiré vers ce choix ma beauté, mais bien celle du feu, et ça, malgré ta chevelure de flammes, il n’y a rien que tu puisses faire pour me le donner… susurra-t-elle en lui attrapant violemment la main qui caressait la sienne, serrant sa paume de ses longs ongles acérés dans la volonté de lui faire du mal. Et si tu t’avises encore de ruiner une de mes missions, garce, je te flagelle, et ça ne sera pas pour ton plaisir sexuel, seulement pour le mien… grommela-t-elle dans une promesse pleine de haine avant de la relâcher rapidement pour quitter leur table.
Voilà que sa cible quittait les lieux maintenant! Avait-elle été repérée par la faute de Vicky? Décidément, elle allait lui faire la peau! Désolée de ne pouvoir finir sa bière, Khanrell prit rapidement une longue gorgée pour se redonner des forces, et détala des lieux pour suivre sa cible à la trace… Toutefois, dès qu’elle mit le pied hors de la taverne, elle découvrit non pas qu’elle était en pleine ville…
Mais bien de retour dans la forêt de Fées. Son uniforme de l’Ordre disparut, elle portait toujours son équipement habituel, et elle savait maintenant qu’elle était toujours sous examen, et non une réelle apprentie Seccyeth. Un long cri de rage sortit de sa poitrine, et bien qu’elle était plutôt satisfaite de sa réaction à cette stupide épreuve de loyauté, certaine de l’avoir réussi, elle avait tout de même de sacrées envies de meurtres!
Codage par Libella sur Graphiorum
D3:
La petite taverne dans laquelle vous pénétrez vous est familière. N’est-ce pas là que vous avez passé la plupart de votre temps, lorsque votre ancienne vie ? Vous appartenez maintenant fièrement à l’ordre impérial des Seccyeths. Une chance et un véritable honneur ! Cette mission, pourtant, vous devez la réaliser à pied. Votre dragon, blessé lors d’un combat contre la confrérie, n’est pas encore rétablis et vous n’avez eu d’autre choix que d’emprunter un cheval de l’écurie royale pour arriver jusqu’ici, après avoir confié votre compagnon ailé à une personne digne de confiance. Et vous voilà ici, à traquer une personne pour l’empire. Une personne d’importance. Vous ne voyez pas trop ce qu’une personne si importante viendrait faire dans un endroit mal famé comme celui-ci, mais vous n’êtes pas là pour vous poser des questions. La loyauté presque aveugle que demande l’empire s’applique à tous, Seccyeth comme chevalier. Politique comme citoyen. La méritocratie mise en place par les anciennes générations de dirigeant ne permet aucune exception, et il faut ainsi être prêt à tout pour espérer monter en société.
Vous vous avancez dans l’établissement et vous asseyez à l’une de ses tables en bois marquées par le temps et par les choppes servies ici. Le tavernier viens prendre votre commande et lorsqu’il repart, votre tranquillité est mise en péril par la voix d’une jeune femme.
- Oooh, voilà une belle apparition, souffle-t-elle.
Vous ne pouvez la voir, mais vous reconnaissez la créature. Vicky. Vicky.
- J’ai entendu dire que tu avais changé d’équipe, siffle-t-elle, un semblant de regret dans sa voix. L’empire te paies bien, j’espère ?
La rouquine s’avance alors et s’assoie en face de vous. Son regard vert brille d’une lueur d’amusement et une petite moue s’installe sur son visage.
- C’est dommage que tu travailles avec les rouges.. J’ai un superbe contrat avec une récompense que tu mettras quelques années à accumuler. Et ce vieux fou pense que cette mission est compliquée, alors que non. Une aubaine. Une opportunité qu’il ne serait pas judicieux de refuser.
Les lèvres de la mercenaire s’étirent alors dans un joli et dangereux sourire. Le bout de ses longs doigts viennent frôler le dessus de votre main et regard clair se pose dans le vôtre.
- On pourrait refaire équipe, comme avant, souffle-t-elle finalement.
Une mission indépendante, cela pourrait être amusant ! Pas d’empire, pas de rapport à faire. Seulement l’argent et l’adrénaline. L’aventure et l’indépendance ! Que cette idée était tentante !
Invité
Invité
Invité
Sam 25 Jan 2020, 14:31
Cinquième épreuve
(1579)
Le cœur au bord des lèvres, Khanrell se retenait de ne pas vomir encore par-dessus bord. Cette fois-ci, ce n’était pas son imagination qui lui faisait croire que le sol tanguait sous ses pieds, elle était vraiment à bord d’un bateau. Sa prochaine épreuve requérait qu’elle se déplace par la voie des mers. Elle n’avait toujours aucune idée de sa destination ni de ce qui serait attendu d’elle une fois arrivée, mais elle avait déjà hâte que ça se termine. Qu’elle ait son dragon, et qu’elle ne remette plus jamais les pieds sur un fichu navire. Sa seule motivation à cet instant était justement de penser que, une fois ce calvaire terminé, elle n’aurait plus qu’un seul moyen de transport, et ce serait par la voie des airs.
La route était terriblement longue pourtant, comme pour ajouter à son calvaire, lui faire perdre espoir de se rendre sur les lieux de son épreuve. Aurait-elle lieu à Irianeth? Sinon, pourquoi avait-il fallu qu’elle prenne le chemin marin plutôt que simplement celui de la terre? Grommelant contre son calvaire, avec cette mer qui ne voulait toujours pas se calmer, comme si elle savait qu’elle transportait sur son dos une démone qui ne demandait rien de moins que remettre les pieds sur la terre ferme. L’eau se jouait d’elle, moqueuse, avait essayé d’échouer l’embarcation un peu plus tôt, et aurait réussi, si leur capitaine n’avait été aussi compétent et solide pour guider son navire. Quelques minutes plus tard, la vigie avait crié en annonçant que la terre était en vue, et Khanrell s’était détendue, certaine que tout allait maintenant s’arrêter. Pourtant, le doute planait toujours sur sa destination. Bien que le voyage lui avait semblé éternel, elle restait convaincue qu’ils ne pouvaient pas être déjà arrivés sur le continent noir… Où se rendait-elle donc?
Le soulagement de la Rose Brûlante ne dura que peu de temps, car le marin en haut du nid-de-pie annonça bientôt aussi la présence de deux navires pirates qui fonçaient sur eux. Immédiatement, Khanrell tenta de se redresser et s’arma de ses deux dagues pour participer à la défense du bateau, mais elle ne se faisait pas d’idées : le sol instable sur ses pieds ne la laisserait jamais se battre convenablement, ses nausées l’étourdissaient et son estomac vide l’affaiblissait, elle ne ferait certainement pas long feu contre un assaut soutenu. Elle n’avait pourtant pas l’intention de se cacher, elle se battrait contre leur assaillant, coûte que coûte, elle n’était pas une lâche. Un coup d’œil vers le vieux chauve moustachu à la barre lui confirma qu’ils ne pouvaient plus fuir…
Mais elle ne se battit jamais. Les intentions des pirates n’étaient pas de les piller, mais de les détruire. Les canons des pirates pointèrent vers eux, et l’attaque commença. Lorsque la Rose Brûlante comprit qu’ils s’apprêtent à couler, elle tente de rejoindre les autres marins, lesquels se bousculent pour prendre les radeaux de secours, déjà presque tous mis à l’eau avec un nombre minime de passagers, laissant les retardataires, dont faisait partie Khanrell, avec le seul choix de plonger pour leur survie.
-Enfoirés! hurla-t-elle à l’attention des froussards qui déguerpissaient déjà en la laissant à bord, et que le bateau se mit à vibrer sous les assauts des boulets de canon.
Qu’elle saute maintenant ou attende que le navire explose sous ses pieds ne changerait assurément rien à son espérance de vie : Khanrell, en bonne démone, ne savait absolument pas nager, n’ayant jamais voulu se mouiller assez pour apprendre. Le mât principal près duquel elle se trouvait explosa, en même temps que l’eau commençait à s’infiltrer sur l’embarcation, qui descendait lentement vers la mer, tout en tremblant toujours des chocs répétés de l’assaut pirate. Regardant d’un air paniqué autour d’elle pour trouver une planche de bois assez grande pour qu’elle s’y accroche et qui lui permettrait de flotter, la Rose Brûlante met le pied dans un trou qu’elle n’avait pas remarqué, probablement causé par l’un des projectiles ennemis, et se tordit la cheville en tombant dedans. Dans sa chute, elle s’emmêle l’autre pied dans la chaîne de l’ancre, qui l’entraîne aussitôt vers les profondeurs de la mer.
‿︵‿︵‿︵‿ヽ(°□° )ノ︵‿︵‿︵‿︵
L’inspiration prise avant de couler n’avait pas été assez profonde, Khanrell manquerait très rapidement d’oxygène et elle le savait. Le froid qui l’envahit était la chose la plus désagréable qu’elle eut jamais vécu, alors qu’elle était entièrement immergée dans ce liquide qu’elle haïssait de tout son être. Elle ne pouvait pourtant pas se permettre de céder à la panique, bien que son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine et que l’envie de mourir se faisait plus grande à mesure qu’elle se rapprochait du fond de la mer, tirée par la cheville.
Se sommant au calme pour ne pas dépenser inutilement son peu d’oxygène en se débattant stupidement pour remonter à la surface contre la puissance de l’ancre, l’ancienne tueuse se mit à réfléchir à toute vitesse. N’ayant rien d’autre sous la main, elle tenta de déloger la chaîne nouée autour de sa cheville grâce à ses deux dagues, mais elle était trop serrée et bien entortillée autour de son membre, et la force lui manquait pour la défaire. De toute façon, le tranchant de ses armes ne pouvait quand même pas fendre une chaîne de métal. Sentant sa gorge lui brûler alors que l’air commençait cruellement à lui manquer, Khanrell peinait de plus en plus à empêcher l’eau d’entrer dans ses voies respiratoires, et commença à se noyer. Assurément la mort la plus atroce qu’elle aurait pu s’imaginer, l’énergie du désespoir la possède subitement, et elle tente d’activer son pouvoir sur le feu.
Que peut faire le feu, dans l’eau? Rien du tout! L’eau éteint le feu, et c’est justement ce qui cause tant de souffrances aux démons qui sont en contact avec ce liquide. Pourtant, il ne lui reste aucune chance, alors la démone concentre toute son énergie magique vers sa cheville prisonnière, tentant de l’enflammer. Si aucune flamme ne paraît, elle peut tout de même discerner la fumée que cause l’eau en éteignant son feu magique à mesure qu’elle le produit. Bientôt, l’eau autour de Khanrell est entièrement grise de fumée, et sa cheville lui brûle, tant la chaleur qu’elle y prodigue elle-même est intense. Jamais auparavant son propre feu ne l’avait tant brûlé, mais à cet instant, c’était loin d’être une agréable sensation de chaleur qu’elle ressentait… La chaire de son pied la faisait terriblement souffrir, la chaleur qui s’en dégageait étant bientôt si insoutenable qu’elle hurla de douleur, avalant une grande goulée d’eau salée et froide par le fait même et perdant le peu d’oxygène qui lui restait.
Lorsqu’elle frappa à nouveau sa cheville de sa lame pour tenter de la libérer, toutefois, la chaîne se fracassa. Le brutal écart de température entre l’eau et la chaleur corporelle de la démone avait si bien fragilisé le métal qu’il s’était fendu, et Khanrell sentit le poids qui la tirait irrémédiablement vers le fond disparaître. Même en ne sachant pas nager, la rouquine eut l’intuition de battre, aussi fort qu’elle le put, des bras et des jambes, retrouvant bientôt la lumière du soleil qui frappait contre la surface de la mer. Avant de l’atteindre, elle se sentit sur le point de succomber, ses poumons remplis d’eau la tuaient de souffrance, et elle avait perdit connaissance lorsque l’air vint enfin caresser son visage.
Elle ne sut jamais combien de temps s’était écoulé lorsqu’elle s’éveilla en vomissant toute l’eau qu’elle avait avalée dans sa noyade. Étrangement, elle se retrouvait allongée sur une plage, comme si le courant l’avait ramené vers la côte. Un rapide coup d’œil autour d’elle lui permit de constater qu’elle était toujours sur le territoire de Fées. Pourtant, il y avait des heures qu’elle s’en était éloignée, c’était impossible, la terre en vue par la vigie ne pouvait tout de même pas être l’endroit dont elle provenait, non?
Non?
Épuisée et cherchant toujours difficilement son air, Khanrell sombra à nouveau dans l’inconscience, évanouie sur la plage, ses deux chevilles endolories, l’une tordue et l’autre à la chair brûlée, ne parvenant pas à l’empêcher de rêver de dragons…
Codage par Libella sur Graphiorum
E3:
Voilà des heures que vous êtes sur ce bateau… Des heures que vous naviguez sur ce batiment impérial. Et malgré tout ce temps passé sur le pont principal, vous ne parvenez pas à vous faire aux oscillations de la mer. Tantôt calme, tantôt tumultueuse… Vous êtes passé par tous ce que la mer est capable de vous offrir. Un vrai enfer ! Vous avez bien failli vous échouez, il y a une heure de cela, mais le capitaine du bateau – un vieux marin au crane dégarni et à la moustache bien taillée – a tout fait pour que tout se passe bien. Quel homme ! Vous êtes à présent à moins d’une heure de la côte. A ce rythme-là, vous dormirez sur la terre ferme ce soir, enfin ! Cela rend votre traversée un peu plus supportable. Enfin, qui sait ce qui peut arriver ? Dans ce monde, il ne faut laisser de côté aucune possibilité, et vous allez bientôt vous en apercevoir…
Le marin placé en haut du nid-de-pie beugle ces quelques mots jusqu’à ce que le capitaine attrape sa longue-vue et constate l’arrivée imminente d’un bateau pirate. Non. Pas un.. Deux bateaux ! Des navires aussi gros que celui sur lequel vous êtes. A la vitesse ou ils vont, il vous est impossible de fuir. Votre seule option : vous battre ! S’ils vous en donnent l’occasion. Lorsque le capitaine – déjà bien pâle – deviens livide, vous comprenez que vous êtes mal barré. Ces pirates ne sont pas la pour vous piller. Ils sont là pour vous tuer et ceux, sans exception. Et c’est quand vous apercevez les batteries que vous comprenez, que vous êtes sûre, que ça sent le roussi. Alors vous faites tout ce que vous pouvez pour vous échapper. Mais les radeaux sont pris par les mousses – bien plus rapide et à l’aise que vous sur le pont. Rapidement, un bruit sourd vous détruit les tympans, et lorsque le boulet arrive, il percute le mât du bâtiment sur lequel vous vous trouvez, et manque de peu de vous toucher. Si vous l’avez échappée cette fois, la suite ne laisse plus aucune chance. Alors qu’une pluie de boulet détruit le bateau de la proue à poupe, l’eau commence à monter. De l’eau froide, presque gelée. Un vrai bonheur. Le navire commence à couler. Autour de vous, c’est la débandade, la panique.
Alors que vous semblez trouver un moyen de vous en sortir, vous tombez dans un trou fait par un tir, et tombez dans l’eau. La chaîne de l’ancre s’enroule autour de votre cheville et vous êtes tirée vers le bas. A travers l’eau, vous pouvez voir les rayons du soleil. A la surface, vous apercevez quelques chaloupes qui s’éloignent. Il vous est impossible de les rejoindre. Vous coulez, doucement, au fond de l’océan. Personne ne viendra vous sortir de là, ni les dieux, ni les hommes.
Vous êtes foutue.
Invité
Invité
Invité
Mar 28 Jan 2020, 16:14
Aussi surprenant que cela puisse paraître et malgré un échec sur le front, Mephilia avait finalement eu le feu vert de l’Empereur lui-même afin de passer l’examen qui déciderait si oui ou non, elle rejoindrait l’Ordre des Sorciers. Elle était nerveuse, plus que nerveuse. En même temps, qui ne le serait pas après s’être fait enlevé de la sorte ? La rosette avait été terrorisée, avant de comprendre que cette mise en scène faisait partie de l’examen. Dans quoi donc s’était-elle fourrée ? Elle qui n’a eu aucune formation directe de l’Empire s’était mis en tête de passer l’examen… Et pour quoi, finalement ? Elle commençait à regretter son choix, et ce ne serait pas la dernière fois. L’image d’Ash et d’Ylvä l’apaisa. C’était pour eux. Tout cela, elle le faisait pour eux. Pour rester à leur côté.
Un autre point négatif pesait sur le cœur de la rosette. L’endroit de l’examen, elle ne le connaissait que trop bien. Pour l’avoir fuit. Et voilà qu’elle y était à nouveau. Sa seule échappatoire était la réussite… ou la mort. Après quelques jours qui parurent des années, surtout confinée dans cette chambre avec pour seule compagnie ses doutes et ses angoisses, une autre fée fit son apparition, ouvrant ainsi la porte du destin de la rosette.
Observant les portes, l’estomac noué et la gorge sèche, Mephilia prit une grande inspiration avant de s’y engouffrer. Et ainsi l’enfer commença, ainsi la fée allait traverser quelque chose qui la changerait à jamais… Qu’allait-elle perdre sur ce sinueux chemin ?
BO – La forêt maudite:
B0: Fée est un territoire dont la faune et la flore sont décidément bien étranges. Créatures et fleurs de cristal cohabitent dans la plus parfaite harmonie avec une végétation dense, où les champignons géants prennent rapidement la place des arbres minéraux. Les insectes ont la taille d'oiseaux et il vous semble même avoir aperçu un prédateur, semblable à certains présents sur Irianeth, ayant la taille d'une guêpe.
Plongé.e dans vos observations de votre environnement, vous n'avez pas entendu la petite troupe qui s'approche de vous de bons pas. Votre mission du jour arrivait enfin ! Une jeune blonde ne vous laisse pas la chance de les saluer avant de vous alpaguer.
- Tututu, pas le temps pour les présentations, l'Altesse que je suis souhaite quitter cette... Jungle, le plus rapidement possible !
Ses paroles dégoulinent de dégoût et sa voix est bien trop haut-perchée pour ravir vos tympans. La fluette blonde réajuste la couronne à sa tête avant de soulever sa robe, continuant d'avancer vers votre campement sommaire.
- Du poulet ?! IL EST SI CRU QU'IL POURRAIT ENCORE TRAVERSER TOUT LE CONTINENT D'ENKIDIEV EN BATTANT DES AILES !!!
Le cri vous fit sursauter, alors qu'un homme d'âge mûr s’époumone sur l'un des commis de cuisine.
- Vous ne méritez pas de vous faire appeler cuistot, vociféra-t-il en plaquant deux tranches de pain sur les joues de son compagnon d'infortune, QU'EST-CE QUE VOUS ETES ?! - Un sandwich d'idiot, Chef... - PLUS FORT. - UN SANDWICH D'IDIOT, CHEF.
Les étranges compères s'éloignent à la suite de la potiche blonde. Vous soupirez enfin. Bon sang, cette mission d'escorte allait être plus compliquée que prévu... C'est alors que quelque-chose, ou peut-être quelqu'un, tire légèrement le bas de votre tunique qui dépasse de votre armure.
- Excusez moi mon cher jeune homme... Jeune femme... ? Ohlalala, Mamie Jianna n'y voit décidément rien sans ses lunettes...
L'adorable grand-mère qui se tient devant vous semble chercher ses dîtes lunettes dans son petit sac de voyage, alors que ces dernières se trouvent déjà sur le bout de son nez. Vous n'osez cependant pas l'interrompre dans ses murmures.
- ll faudrait que je demande à mon p'tit Cycy-chou... Oh, je vous ai parlé de Cycy-chou ? Mon p'tit bouchon a connu une telle ascension ! Empereur qu'il est devenu mon p'tiot ! Ahlalala ; la vieille semble essuyer une larme au coin de ses yeux fatigués par le temps, il a grandi si vite...
S'aidant de sa canne, la vieille femme s'éloigne de vous pour gagner son couchage. Vous voilà donc affublé.e d'une potiche, d'un cuisiner colérique et de la mère du grand Empereur d'Irianeth... Livrez à vous même, au plein milieu de Fée. Votre mission ? Simplement les aider à traverser le territoire, les mener en sûreté au village de Jépadydé. Le tout en étant, évidemment, responsable de leur intégrité physique.
La situation pouvait-elle être pire ?
Évidemment.
Alors que vous étiez au plein milieu de votre tour de garde, le paysage autour de vous semble devenir flou. Un voile recouvre peu à peu les environs... Et une peur, panique, vous prend aux tripes. Vous quittez d'un bond votre assise.
- LA BRUME !
C'est la panique dans le petit campement alors que toutes âmes dans le camp s'éveillent à l'unisson. Les possibilités sont limitées : courir & survivre ; ou rester & mourir.
Avec les vies de la douce Princesse Pich, du délicieux Ghordon Ram'Saï et de la charmante Mamie Jianna pesant sur vos épaules, quel choix avez-vous ?
Le décor n’avait pas changé. Ce paysage idyllique et féerique donnait des nausées à Mephilia. Ce territoire qui l’avait vu grandir, elle ne le supportait plus. Mais au moins avait-elle le loisir de devoir penser à autre chose lorsque sa mission arriva… A peine la blondinette ouvrit la bouche que Mephilia se demanda si elle ne préférait pas rester ici à ne rien faire. Mais évidemment, Sveter ne voyait pas les choses sous cet angle. Ainsi donc, la rosette allait devoir escorter une princesse peste, un vieux cuistot toujours fâché tout rouge et… LA GRAND MERE DE L’EMPEREUR ?????! Le sang de la fée ne fit qu’un tour. Heureusement que son teint était déjà pâle, ainsi personne ne le remarqua. La rosette sorti la carte de son sac. Le vilage de Jépadydé se trouvait à quelques heures du campement à vol d’oiseau. Ce n’était pas la mer à boire bien sûr, si elle pouvait faire taire ces… humains ? Choses qui hurlaient sans cesse pour tout et rien. Seule la mémé était calme. Mais lente. Si lente.
Alors que la jeune nouvelle recrue s’apprêtait à lever le camp, le paysage changea du tout au tout et une brume épaisse envahit les lieux. Impossible…
- Tout le monde écoutez moi ! Laissez tout ici et avancez tout droit ! La brume ne doit pas vous toucher sinon… vous mourrez...
A cette annonce, tous se ruèrent sur les chevaux, laissant Jianna, Pich, Gordon et Mephilia sur le carreau. La princesse hurlait de rage mais était de toutes façons trop occupée à ramasser ses robes, pestant qu’elles soient sales puisqu’elles étaient tombés dans la boue.
La brume se formait de plus en plus densément et progressait à vue d’oeil. Malgré tout, Mephilia devrait avoir le temps de mettre son plan à exécution. Elle se souvenait d’avoir lu dans des livres qu’une espèce géante de colibri existait non loin de là, seulement elle n’avait pas vraiment le temps de les trouver… Heureusement, elle n’eut pas à le faire car bientôt des hordes d’animaux sauvages arrivèrent, affolés, et à leur tête se trouvaient les fameux colibris. D’un bond, Mephilia se projeta dans les airs, en arrêtant plusieurs, tentant de les calmer en profitant de sa nature féerique. Elle ne réussit qu’à en arrêter un seul, mais il serait suffisant pour elle et ses trois… acolytes. Dans de rapides allés-retours, la rosette fit monter Gordon puis Jianna sur la nouvelle monture et lui ordonna de filer vers l’est. L’oiseau hocha la tête et prit son envol. Son dos était large, ainsi même sans selle, les cavaliers ne risquaient pas de tomber, ils pouvaient même se loger dans les plumes azurées de l’animal pour se protéger du vent.
Quant à la princesse, elle refusait catégoriquement de bouger. Elle hurlait qu’elle ne partirait pas d’ici tant que ses robes n’étaient pas impeccables. Mephilia essaya de la raisonner mais comprit vite que rien n’y ferait, alors elle opta pour une solution. De sa main, elle envoya un papillon blanc sur Pich, la paralysant totalement, ce qui la fit s’étaler dans la boue au passage. La fée la prit sur son épaule, non sans esquisser un léger sourire, voyant clairement dans le regard de la blondinette qu’elle le paierait plus tard, mais elle s’en fichait. Elle prit son envol après avoir ramassé une épée au sol et rejoignit bientôt le colibri qui avait déjà avancé. Elle posa la princesse entre les plumes, et s’assura que tous allaient bien. Un regard en arrière lui permit de voir qu’ils progressaient bien plus vite que la brume et elle soupira de soulagement.
La rosette s’attendait à ce que la sortie de paralysie de Pich soit bruyante et colérique, mais il n’en fut rien. Il semblait qu’elle avait le vertige et toute la fureur avait disparu de ses yeux, laissant place à de la peur et un brin de… reconnaissance ? Tout en bas, l’on pouvait voir les victimes du brouillard devenir de plus en plus folles, ne plus être maîtresses d’elles-même… puis s’écrouler sans vie avant d’être engloutis dans la masse brumeuse. La fée sentait son coeur se serrer. Même si elle ne vivait plus ici, son lien avec la nature et cet environnement restait fort et elle ne pouvait pas le couper. La perte de chaque plante, chaque animal, se ressentait, et pesait lourd ; très lourd.
Au bout d’une heure, la fatigue se fit ressentir chez son ami ailé, qui perdait en vitesse alors que la brume semblait infatigable, et gagnait de plus en plus de terrain. Bientôt, ils eurent l’impression que le paysage derrière eux s’effaçait à peine ils l’eurent dépassé. Heureusement, grâce à son expérience sur le front, Mephilia avait apprit de tous nouveaux sortilèges, et créa un gigantesque papillon, non sans mal, rouge et blanc. Ce dernier se posa sur la trompe du colibri, l’invitant à aspirer son essence vitale, ce qu’il fit sans hésiter. La rosette eut un vertige alors que l’oiseau reprenait sa course de plus belle, avec une célérité qu’il n’avait sûrement jamais connu.
- Regardez là-bas, le village ! s’écria Gordon.
La vue trouble, Mephilia sentit le poids sur ses épaules s’alléger mais ce fut de courte durée. En effet, la contrée de Jépadydé était connue pour ses rapaces, particulièrement les faucons pourpres. Leur cri glaça le sang du colibri, ne sachant que trop bien ce qui l’attendait ; un combat qu’il ne gagnerait pas. L’oiseau azuré se cambra, manquant de faire tomber ses hôtes. Mephilia tenta de le rassurer, mais il n’écoutait rien. Pris entre deux fers, la fée devait réfléchir et vite. Elle se saisit alors de son épée, se plaça devant le colibri et lui promit de ne laisser aucune serre l’approcher.
- Attention !
Entendit-elle juste à temps alors qu’un rapace fondait droit sur elle. Elle se retourna et vola vers lui aussi à toute vitesse, percutant l’animal. Les deux furent sonnés un court instant, la rosette peut être un peu plus longtemps que le faucon. Toujours est-il qu’après être sorti de sa confusion, la fée s’engagea dans un combat aérien, faisant reculer le faucon et avancer le colibri. Il ne restait pas longtemps avant d’atteindre le village, elle devait tenir bon encore un peu. La rosette réussit à esquiver la plupart des attaques, mais fut obligée d’intercepter un coup de patte, lacérant son bras et faisant tomber son épée. La douleur était vive mais supportable bien qu’elle ne puisse plus se servir de ce bras pour le moment. Heureusement, il lui restait la magie. D’un geste, elle envoya un papillon jaune en plein dans les yeux du faucon, l’aveuglant temporairement. Il rate son assaut et elle en profita pour lancer sur lui un papillon blanc de taille moyenne, le plongeant dans un sommeil éphémère, suffisant pour le faire descendre à pic et bientôt rejoindre son épée au sol. Mephilia battit ensuite des ailes et reprit place sur le dos du colibri, essoufflée.
Quelques instants plus tard, le colibri se posa à l’entrée du village, laissant descendre la princesse et le cuisinier, la fée s’occupant de porter Jianna et de la poser délicatement au sol, non sans grimacer puisqu’elle la porta seulement d’un bras. Jetant un regard en arrière, elle remarqua que la brume disparaissait progressivement. Au moins avait-elle réussi à escorter ces gens sans lourdes pertes, les personnes les plus importantes étant arrivées à destination. Ils entrèrent alors, la fée s’assurant que ses « protégés » soit bien mis en sûreté. On lui prodigua des soins rapides sur son bras, qui stoppèrent l’hémorragie et referma doucement les plaies. Cependant la douleur elle, serait encore là un moment…
Invité
Invité
Invité
Mar 28 Jan 2020, 16:16
C1- Recrues agitées:
C1: Vous vous avancez dans les couloirs du palais impérial. Ces murs, vous ne les connaissez pas, parce que vous n’avez pas été recru. Pourtant, leur usure, leur décoration, simple et raffinée, vous parait rassurant. Ils transpirent d’une énergie jeune et vigoureuse, pétillante et malicieuse. Plus aucun doute, vous êtes dans l’aile des recrues ! Chaque porte du couloir mène à une salle dédiée au confort et à la formation des futurs puissants de l’empire. Vous apercevez trois jeunes à travers une porte entrebâillée qui lisent calmement. Vous souriez, ce petit moment de calme vous permet de vous reposer un peu, et autant dire que cela ne vous fait pas de mal ! Vous avancé encore un peu, rêveur, observant à droite à gauche, croisant le chemin de jeunes recrues. Et puis, au bout du couloir, un sorcier vous fait de grand signe de la main. Vous vous approchez, et vous demandez un instant comment son bras peut encore rester accrocher à son cœur. L’homme doit bien avoir quatre-vingts ans passés, voire peut-être plus. Avec cette tête-là, c’est un miracle qu’il tienne encore debout !
Lorsque vous arrivé à sa hauteur, vous ne pouvez pas passer à côté de sa fatigue. Elle vous saute au visage comme un renard saute sur un lapereau. L’endroit semble tranquille, que lui arrive-t-il !? Vous n’avez pas le temps de poser votre question, que l’homme commence à parler, réellement épuisé.
- Ah, vous êtes là. Enfin, ce n’est pas trop tôt. Il y a toute une bande de recrue qui attendent votre enseignement. Il parait que vous êtes la meilleure dans votre domaine. Il ne faut pas toujours croire tout ce qu’on entend, mais enfin !
Sa voix est morne et blasée. Il semble prêt à s’allonger dans son lit pour ne plus jamais se relever. Qu’est-ce qui peut bien l’avoir mis dans cet état ?
- Aller. Soyez courageuse. Ferme mais juste. Ils vous attendent. De vrai terreur. La crème de la crème. On aurait envie de les tuer, soupire-t-il, une petite lueur danse dans son regard quelques secondes, avant de s’évanouir. On ne peut pas, cela dit. Oui, c’est interdit. On ne fait pas ce qu’on veut, mais c’est la vie, que voulez vous. J’ai bien proposé une petite semaine au cachot, mais là non plus, ce n’est pas autorisé.
Un long soupir s’échappe des lèvres du sorcier en face de vous.
- Aller. Bon courage.
Après ce dernier encouragement, il ouvre la porte en bois à côté de laquelle vous vous trouvez et là, le calme disparait.
Complètement.
Des cris vous parviennent aux tympans. Le calme à laissé la place à la pagaille et au bazar. Ce sont pourtant bien des êtres humains devant vous. Une quarantaine au total, entre huit et treize ans ! La crème de la crème ! Rapidement, vous vous retrouvez seule devant la troupe d’enfant. De vrais enragés ! Et pourtant, il vous faut les calmer.
Sans les tuer. Et leur donner un cours. Sans les tuer. Et sans vous tuer.
La calme de l’endroit contrastait intensément avec la situation quelques instants auparavant. D’ailleurs, cet endroit était familier à la fée. Non pas qu’elle y passait de longues années comme toutes les autres recrues, seulement elle en avait beaucoup entendu parler de par Ashkan et Ylvä alors Mephilia savait qu’elle se trouvait dans les couloirs de la forteresse. Marchant droit devant, sans trop savoir où aller mais se disant que de toutes évidences, ce n’est pas en restant sur place qu’elle trouverait des réponses, la rosette tomba sur trois recrues, leur petit nez plongé dans un bouquin d’alchimie. Un sourire étira ses lèvres alors que son regard pâle se posa sur un vieil homme… qui apparemment l’attendait. Surprise, Mephilia pencha la tête sur le côté. Comment ce vieux chnoque à l’allure si fatiguée et prêt à se décomposer à chaque instant peut-il encore tenir debout ? Qu’à cela ne tienne, la rosette écoute quand même ce qu’il a à dire. Elle devait faire un cours ? Depuis quand était-elle devenue professeure ? Depuis quand était-elle reconnue comme la meilleure dans son domaine ? D’ailleurs de quel domaine parlait-on ? La confusion se lisait aisément sur le visage féerique de la nouvelle professeure mais le sorcier ne sembla pas remarquer ou s’en soucier, partant s’allonger dans son lit. Se réveillerait-il seulement un jour ?
La rosette s’avança donc vers la salle de classe, ouvrant les portes en grand et… Le spectacle qui s’offrit devant elle lui fit perdre tout son sourire. COMMENT diable allait-elle pouvoir retenir l’attention de toutes ces piles électriques ? Comment gagner leur confiance quand rien n’est préparé et qu’un cours doit être donné ? Le vieux les avait qualifié des meilleurs, la crème de la crème avait-il souligné. Alors peut être que Mephilia s’en faisait pour rien… La fée aux ailes bleutées s’avança en direction du tableau, ouvrant la bouche afin de se présenter… mais une craie s’y enfonça, provoquant une toux et une hilarité générale. Ainsi notre chère « prof » comprit pourquoi le sorcier avait précisé qu’on ne pouvait PAS tuer les recrues. Expulsant le morceau de craie et essayant de garder une contenance, la fée forma un gros papillon blanc. Tous observèrent malgré eux avec une certaine curiosité. L’insecte virevolta dans toute la salle, répandant derrière lui une légère poudre. En un instant, le calme redevint maître dans la salle, les recrues toutes paralysées, pouvant simplement écouter et regarder, pendant les prochains instants.
- Bien, voilà qui est mieux. Je suis Mephilia, et aujourd’hui c’est MOI le maître de ces lieux. Je vais vous enseigner une sorte de magie féerique… en effet, je vais vous donner deux, trois conseils sur des sorts oniriques !
Elle claqua des doigts, l’effet du papillon se dissipant. L’agitation reprit vite la place qu’elle occupait avant, comme si ça n’avait servi à rien. L’avantage, c’est qu’elle avait réussi malgré tout à capter l’attention de quelques uns, ce qui est un bon début… Quand on a jamais été prof.
- Qui ici peut me donner la définition d’onirique ? - Qui ici n’en a rien à faire ? Rétorqua un élève, levant la main et bientôt suivi par une autre ribambelle.
Cela n’allait pas être facile. Mephilia avait bien quelques idées derrière la tête mais avant de jouer la carte de l’intimidation, elle voulait tester celle de l’interaction. Comment intéresser ces sauvages? La fée pouvait comprendre qu’avoir des cours toute la journée était ennuyant, seulement… ils étaient la pour ça. Toujours est-il qu’elle voulait trouver un moyen de rendre ça divertissant et intéressant.
- Toi, viens par ici.
Dit-elle en pointant du doigt le midjinn du premier rang. Il regarda tout autour, espérant qu’elle avait demandé à quelqu’un d’autre, avant de céder sous le regard rosé insistant posé sur lui. Mais il refusa catégoriquement… Ce geste fut suivi une nouvelle fois de rigolade et moqueries, la fée perdant patience face à tant d’insubordination et de manque de volonté. Alors elle se servit de sa fraîche expérience sur le front. La salle devint alors sombre, et Mephilia recréa le champ de bataille qu’elle avait vécu. Les alliés qui tombaient au combat, les blessures que l’on pouvait subir, l’horreur de la GUERRE, du front… Ce qui les attendrait un jour ou l’autre. Elle avait rendu l’illusion plus vraie que nature, reproduisant chacun des élèves et la mort certaine qui les attendait. Bien sûr, l’illusion ne dura pas plus de quelques minutes, car avec tant de choses générées, il était impossible de la garder intacte un long moment. La fée préférait une illusion courte mais crédible. Lorsque la salle reprit sa lumière et son apparence habituelles, le calme régnait en maître, tous profondément choqués par ce qu’ils avaient vus.
- Voilà ce qui vous attend, si vous continuez de vous moquer de votre enseignement. Vous ne serez pas éternellement des enfants. Les cours que vous l’on disposent, servent à quelque chose. A faire de vous des gagnants mais surtout… Des être vivants. Après chaque mission. Et cela sera impossible si vous continuez de faire fuir vos professeurs sans raison. Nous sommes l’Empire. Nous n’avons pas d’autre choix que de REUSSIR. Vous vous croyez malins avec vos réflexions, mais elles ne vous seront d’aucune aide lors de vos expéditions.
Mephilia avait prit une voix et un ton qui ne lui ressemblait pas. Mais cela avait fait son effet, et elle avait touché une corde sensible ; celle du patriotisme. Elle put alors dispenser son cours comme elle l’entendait, malgré quelques turbulences, aucunes des recrues ne voulait décevoir l’Empire ou échouer. Elle leur apprit donc à ériger des barrières mentales pour résister à des sorts de sommeil ou de paralysie, s’aidant de ses papillons pour lier la théorie à la pratique. A la fin des deux heures, elle se sentait épuisée, mais heureuse d’avoir pu contribué un peu à la formation des héros de demain. Lorsque la salle de classe fut vide, une douleur sourde lui vrilla la tête et elle tomba au sol.
Dernière édition par Mephilia le Mar 28 Jan 2020, 16:21, édité 1 fois
Invité
Invité
Invité
Mar 28 Jan 2020, 16:18
A1 - Quittes ta prison dorée:
A1: La violente douleur au coin de votre crâne vous tire d'un sommeil profond et sans rêves. Où êtes-vous ? Vous essayez en vain de vous souvenir des derniers événements, mais votre tête vous lance bien trop pour vous laisser le luxe de réfléchir.
L'endroit autour de vous semble étrangement... Familier. Une fée, plus âgée, semble chanter tout doucement plus loin en étant penchée au dessus de corbeilles de fruits et de différents nectars. Son compagnon est plus loin, entrain d'essayer de tresser les cheveux d'une jeune fille, mais cette dernière ne semble pas véritablement coopérative... L'évidence vous frappe finalement.
Seriez-vous de retour dans cette demeure familiale que vous avez quitté il y a si longtemps ? Autour de vous, le foyer est plein de vie. Les fées s’agitent dans la joie et la bonne humeur, vos deux jeunes sœurs sont fidèles à elles-même : elles rient et bougent sans jamais s'arrêter, leurs petites ailes papillonnant en les faisant à peine décoller du sol. Vos parents dressent la table pour se préparer au petit-déjeuner, vous accueillant à leurs côtés comme si vous n'étiez jamais partie de cette maison. Comme si vous n'aviez jamais vu le monde extérieur. Comme si votre curiosité n'avait jamais été assouvie.
« Tu ne dois pas être trop curieuse.» D'où vient cette voix ? L'angoisse s'incruste alors peu à peu en votre cœur. Tout ceci est trop beau pour être vrai. Tout ceci, vous l'avez quitté. Dans ce quotidien aux apparences si normales, quelque chose attire finalement votre attention. Vous ne pouvez rien apercevoir au delà des fenêtres de la maisonnée. Aucune lumière ne filtre sous la porte d'entrée.
Votre mère et votre père tournent leurs yeux, si vides de sens, vers vous. Penchant leur tête sur le côté, un sourire carnassier étire maintenant leurs lèvres. Ils vous retiennent. Vous n'avez pas d'autre choix que de les affronter. Mais comment faire, alors que votre magie semble vous faire défaut ?
Vous qui aimez tellement les rêves, êtes-vous vraiment en mesure de vous réveiller ?
Lorsqu’elle ouvrit les yeux, le mal était toujours là, la faisant grimacer. Elle se releva difficilement, se sentant alors comme la fois où elle avait quitté Syf et Haiko… La tête comme un choux-fleur. Aucun souvenir de la nuit passée, ni même de la journée d’avant. Son bras lui faisait étrangement mal également, elle y jeta un œil et remarqua des lacérations sur celui-ci, sans se souvenir d’où elles venaient. La rosette regarda finalement partout autour d’elle, comme si elle connaissait déjà cet endroit. Ces murs dorés, ce lit bleuté… Affolé, elle courut hors de la pièce, découvrant les mêmes escaliers qu’elle avait maintes et maintes fois monté et descendu. En bas de ceux-ci se trouvaient Oritel et Marianne, ainsi qu’Edea et… Qui était cette enfant ? S’était-elle absenté si longtemps qu’elle n’était même pas au courant que ses parents avaient eu un troisième enfant ? La panique saisit soudain la gorge de Mephilia. Depuis quand était-elle rentrée ? Pourquoi personne n’était surpris de la voir ici ? N’était-elle finalement jamais partie ?
« Papa… maman… ? »
Dit-elle d’une voix tremblante, comme tout son corps. Les intéressés se retournèrent, leur regard vides se posant sur leur fille. Quelque chose n’allait pas… « Tu ne dois pas être trop curieuse » hurla une voix dans sa tête. Elle se la prit alors entre les mains. Tout ceci n’était pas réel. Ce n’était pas possible.
« Je ne comprend pas… je suis partie il y a si longtemps déjà … ! - Partie ? Tu n’es jamais partie mon trésor, on serait morts de chagrin autrement. »
Alors qu’elle essayait de courir vers la sortie, Oritel et Marianne lui saisirent chacun un bras, la ramenant sur une chaise et l’y attachant. La rosette tenta bien de s’envoler, mais il semblait que ses ailes ne lui répondirent pas, pas plus que ses pouvoirs. Elle chercha Edea du regard, la suppliant de l’aider, de leur dire, de leur faire comprendre… Mais la jeune blonde était simplement heureuse d’être avec sa grande sœur et ne se montrait pas très coopérative.
« Pourquoi… pourquoi ma magie ne fonctionne pas… ? sanglota-t-elle - Quelle magie ? Lui rétorqua alors sa mère, un sourire mauvais aux lèvres. Oh oui, celle dont tu as rêvé. Tu n’as toujours pas trouvé ta vocation car tu souhaites rester ici pour toujours. Tu ne veux pas nous laisser. Tu ne veux pas être trop… CURIEUSE. »
Les larmes ne cessaient de couler sur les joues de Mephilia. Si plus tôt, ses souvenirs était flous, tout maintenant lui revenait en tête. Sa fuite, sa découverte du pouvoir de métamorphose, ses aventures, sa rencontre avec Syf, Ylvä, Ashkan… La guerre… Tout ceci était trop réel, trop… Frais dans la mémoire de la fée pour que tout n’ait été que songe… Pourtant, elle était là, assise au milieu de la maison qui l’avait vu grandir, sans pouvoir voler, sans pouvoir manifester ses papillons… Sans pouvoir se réveiller… ? Alors que son regard se perdait dans le vide, un détail étrange attira l’attention de la rosette. Pas une once de lumière ne filtrait à travers la fenêtre et quand bien même nous étions la nuit, l’astre lunaire brillait toujours dans cette contrée de Fées. Et si tout ceci n’était qu’un cauchemar ? Ce genre de cauchemar dans lequel on ne peut jamais agir… Mais pourquoi en rêver maintenant ? Cependant, Mephilia voulait en avoir le coeur net. Alors elle posa une question, dont la réponse l’aiderait sûrement à se sortir de sa torpeur.
« Est-ce que la Reine Aurore est toujours sur son trône d’or ? Se risqua la fée aux ailes bleutées. - Bien sûr, mais je doute qu’elle y reste encore longtemps. Elle est bien trop mauvaise et stupide… »
Il n’en fallut pas plus à Mephilia pour reprendre du poil de la bête, essayant maintenant de trouver comment s’échapper de cette… illusion ? Elle tenta de se rappeler comment elle se réveillait autrefois, lorsqu’elle avait tout étudié sur le sommeil et les rêves. Mais rien à faire, cela ne revenait pas. Et ses parents commençaient à être de plus en plus monstrueux, commençant à lui faire du mal, pour la punir de sa curiosité. Malgré la douleur, la rosette se concentra autant qu’elle le put, et hurla ces mots :
« Vous êtes des illusions ! Rien de ceci n’est réel, quelqu’un se joue de ma vision! »
Suite à ces mots, le décor s’obscurcit à nouveau, plongeant la rosette dans un sommeil profond et, une nouvelle fois, sans rêve.
Dernière édition par Mephilia le Mar 28 Jan 2020, 16:22, édité 1 fois
Invité
Invité
Invité
Mar 28 Jan 2020, 16:21
D1 - Mephilia, la non-apprentie Sorcière:
D1: Vous aviez réussi. Vous aviez fais vos preuves. Vous étiez désormais une sorcière. L'ordre vous avait tendu les bras, vous accueillant avec tout les honneurs que vous méritiez. Ces cinq dernières années avaient été si chargées... Entre vos cours, les missions et les nombreux voyages aux côtés de votre maître, vous n'aviez pas vu le temps passer ! Maintenant, le quotidien de cette fonction vous rattrapait enfin. Installée dans votre confortable routine, la vie était douce.
Trop douce.
Votre quotidien si parfait devait bien changer à un moment. En cette belle matinée de la saison chaude, vous avez reçu une lettre. Une missive portant le sceau impériale, rien que ça ! Sorcière Méphilia, vous êtes convoquée à Pikay dans les plus brefs délais. Le Maréchal Conrad de Pikay vous attendra sur place. L'angoisse qui vient de percer votre cœur était inexplicable. N'aviez-vous toujours pas été une apprentie modèle ? N'étiez-vous pas une sorcière remarquable ? C'est la boule au ventre que vous avez pris la route, gagnant la capitale sans attendre.
Conrad de Pikay est un homme taciturne. Son regard inquisiteur vous a scruté l'espace d'un instant avant de lâcher un soupir, vous jugeant de toute sa hauteur. Sans vous dire un mot au delà de brèves salutations, il vous a pressé de le suivre, prenant la direction des cachots de Pikay. L'humidité ambiante vous glaçe le sang et l'odeur, par Parandar, quelle odeur ! Le renfermé, les excréments, tout ceci vous souleve le cœur. Le maréchal vous accompagne jusque devant une cellule plongée dans les ténèbres, soupirant à nouveau en vous regardant.
- Faîtes le bon choix, Sorcière Méphilia. Vous faîtes face à une traîtresse.
Sa voix est étonnamment douce pour un homme de sa trempe alors qu'il s’éloigne, vous laissant seule face à cette cellule de ténèbres. Lentement, deux petites mains viennent attraper les barreaux si froid de la porte.
- Méphilia... ?
Cette voix... Vous la connaissez si bien.
- C'est toi, grande sœur ?
Une tête blonde est alors visible aux rayons des torches proches. Des yeux azurs vous scrutent au travers des barreaux de sa cellule. Edea se trouve juste là, enfermée dans les cachots de la capitale.
- Je t'ai enfin trouvé grande sœur...
La tristesse et les larmes rendent sa voix si faible, la brisant par instant.
- Méphilia, il faut que tu m'aides, je t'en supplies... Ils vont me tuer, Méphilia ! C'était pas ça le rêve que je t'avais demandé, Méphilia !
Les sanglots se font alors entendre. Pauvre petite fée, piégée ainsi dans les profondeurs de Pikay.
- J'ai fais une bêtise Méphi... Je voulais tellement te retrouver que j'ai pas pensé aux conséquences... Ils vont me tuer pour ça grande-sœur ! Aide moi, pitié...
Ses yeux vous fixent, vous pressant de vous approcher alors que sa main, rachitique, se tend vers vous.
- Ils m'ont déjà coupé les ailes... Pitié, les laisse pas me couper la tête... Aide moi à sortir d'ici... Méphilia... !
Ainsi donc, votre plus jeune sœur se tourne vers vous pour s'échapper. Dans un élan désespéré pour survivre, vous êtes son dernier espoir.
Face à face avec vos regrets, qu'allez-vous faire ? Faîtes le bon choix, Sorcière Méphilia.
Le chemin avait été long, sinueux, plein d’obstacles… Et de pertes. Mais le résultat était là. Mephilia portait la livrée des SORCIERS de l’Empire. Tout ce chemin et toute cette souffrance n’avait pas été vains. Elle était désormais reconnue comme une personne responsable et talentueuse, bien loin de l’élève turbulente et maladroite qu’elle fut jadis. Ses expériences l’avait renforcée, changée, transformée… oh bien sûr, quelque part sommeillait encore cette jeune fée imprudente et pleine de vie et de spontanéité, mais elle la gardait précieusement enfermée lorsqu’elle représentait l’Empire – donc quasiment tout le temps.
L’astre solaire brillait de toute ses forces, rendant la chaleur presque insupportable. L’on toqua à la porte, apportant à la rosette une missive portant le sceau impérial. Immédiatement, Mephilia s’empressa de l’ouvrir. On la convoquait à Pikay. Le ventre noué, la fée se demandait finalement si elle n’avait pas foiré quelque part, sa vie étant bien trop… parfaite ? Depuis quelques temps. Prenant le strict minimum (quelques potions, du poison, ses parchemins...), elle se rendit donc à la capitale aussi rapidement qu’elle le put.
Elle salua avec les plus grandes distinctions le maréchal Conrad, qui se contenta des simple salutations et la somma de le suivre dans les cachots, ce qu’elle fit sans attendre. Il lui était déjà arrivé d’y descendre pour disons… Soutirer des informations dont on avait besoin pour l’Empire. Mais chaque fois, l’odeur et… l’atmosphère lui soulevaient le cœur. Quand bien même elle faisait partie des rangs impériaux, il y a bien des choses auxquelles elle ne s’était pas encore habitué, et auxquelles elle ne s’habituerait probablement jamais. Silencieuse, elle suivit le maréchal jusqu’à une cellule et ne lui dit rien de plus que de faire le bon choix, lui tendant une clé. Sa voix était étonnamment… réconfortante, contrastant énormément avec le regard qu’il lui avait lancé à son arrivée.
Ainsi donc, la rosette avait à faire avec une traîtresse. Généralement, ce n’est pas elle que l’on venait chercher pour ce genre de cas. Curieuse, elle s’avança vers la cellule, avant qu’une voix ne lui glace le sang. Edea. C’était Edea. Sa sœur, sa propre sœur se trouvait dans une geôle de l’Empire, pour l’avoir trahi. Le monde s’effondra autour de Mephilia. Elle avait toujours rêvé secrètement qu’Edea la rejoigne, mais jamais elle n’avait pensé que ce serait dans ces circonstances…
« Mephilia, il faut que tu m'aides, je t'en supplies... Ils vont me tuer, Mephilia ! C'était pas ça le rêve que je t'avais demandé, Mephilia ! »
En totale aphasie, la fée observait sa jeune sœur se débattre et supplier son aînée de faire quelque chose. Le temps s’était arrêté. Les informations se bousculaient dans sa tête. La situation était pourtant simple, mais elle refusait tout bonnement d’y croire.
« J'ai fais une bêtise Mephi... Je voulais tellement te retrouver que j'ai pas pensé aux conséquences... Ils vont me tuer pour ça grande-sœur ! Aide moi, pitié… »
Elle aurait aimé être la parfaite grande sœur. Celle qui ne perdrait pas la face et qui rassurerait Edea en un clin d’oeil, comme elle l’avait toujours fait. Mais elle en était incapable. Son coeur se brisa en même temps que la voix de la blonde. Que pouvait-elle faire ?
« Ils m'ont déjà coupé les ailes... Pitié, les laisse pas me couper la tête... Aide moi à sortir d'ici... Mephilia...! »
Son désespoir était déchirant. Cette situation était déchirante. L’état dans laquelle ils avaient laissé Edea était déchirant. Pourquoi, pourquoi avoir fait appel à elle ? N’avait-elle pas assez prouvé sa fidélité à l’Empire ? N’avait-elle pas prêté serment ? N’avait-elle pas risqué sa vie pour l’Empire ? Un mélange de haine et de grande tristesse secouait Mephilia qui tomba à genoux devant la cellule. La gorge nouée, parler lui demander un effort phénoménale. Qu’allait elle faire ? Qu’allait-elle dire ? Jamais, jamais Edea et elle ne pourrait fuir et vivre une vie normale après ça. Jamais Mephilia ne pourra vivre une vie normale après de choix. Mais quel choix avait-elle ? Trahir l’Empire n’était pas permit. Obéir ou mourir, tel était le crédo. « Faites le bon choix ». Cette phrase tournait en boucle dans son esprit. Les larmes coulèrent alors silencieusement sur ses joues alors qu’elle posa ses mains sur celles glacées de sa cadette.
« Je suis désolée Edea… Désolée pour tout ça. Désolée d’être partie sans rien dire et de t’avoir fait souffrir. Je n’ai pas été une bonne grande sœur je le sais. Mais je vais me rattraper. Promets moi d’être toujours sage… Et laisses moi noircir cette page. »
Edea hocha la tête, l’espoir se rallumant dans ses yeux, ce qui déchira encore plus le coeur de la rosette. Mais elle n’en montra rien, alors même que son coeur semblait se briser en des milliers de morceaux. Pour une fois, pour une dernière fois, elle serait une grande sœur exemplaire. Elle sortit de son sac une plume et un parchemin, noircissant ce dernier des moments les plus heureux qu’Edea et elle-même avait vécu ensemble. Un cadeau d’adieu. Lorsqu’elle eut fini, elle frotta le parchemin de ses doigts et un papillon rosé s’en extirpa, avec grâce, se dirigeant vers Edea et caressant sa joue, ses cheveux, se posant enfin sur son nez.
« - Qu’est-ce que tu fais Mephilia… ? » - Je vais nous sortir de là, répondit-elle simplement, d’un ton rassurant. »
La rosette rappela à Edea combien elle l’aimait et qu’elle tenait à elle, alors qu’elle déverrouillait la cellule. Combien sa vie à ses côtés avait été heureuse même si elle avait préféré voir le monde de ses propres yeux, pendant qu’elle rejoignait sa soeur. Elle avait choisi consciencieusement ses derniers mots. Elle ne lui ferait pas la moral sur la conséquence de ses actes car elle n’aurait pas à les vivre. Mephilia prit Edea dans ses bras et cette dernière, heureuse de voir une issue, ne fit pas attention au papillon blanc qui répandit sa poudre dans la cellule et elle s’endormit, peu à peu, bercée par la douce voix de Mephilia et ses caresses dans le dos. Un sourire étira bientôt ses lèvres lorsque les rêves émit du parchemins traversèrent son esprit. A ce moment, Mephilia sortit la fiole de poison de son sac, penchant la tête d’Edea en arrière, introduisant doucement le liquide dans sa bouche. En proie à un sommeil et à un rêve artificiel, Edea ne sentirait rien. La fée tremblait, reposant la fiole au sol, serrant le corps dont la vie fuyait peu à peu contre elle, pleurant à chaudes larmes et hurlant. Elle avait fait le « bon » choix, aux yeux de l’Empire. Finalement ce choix, elle l’avait surtout fait pour sa sœur. Sauver sa peau n’avait pas une once d’importance à ce moment, mais Mephilia ne pouvait pas se résoudre à condamner Edea à une vie de fuite dont la seule issue serait la mort, car l’Empire vous retrouve toujours, où que vous soyez, et elle le savait plus que quiconque. Mephilia vivrait avec ce fardeau toute sa vie, ces dernières paroles ayant été des mensonges pour qu’Edea parte sans s’en rendre compte… Une plaie béante dans sa poitrine, Mephilia ne put se résoudre à lâcher le corps maintenant sans vie de sœur, s’effondrant de désespoir. Quelque chose venait de se briser. Et ne se réparerait jamais.
Invité
Invité
Invité
Mar 28 Jan 2020, 16:24
E1 - Show must go on:
E1: Vous allez bien. Vous ne vous êtes même jamais sentie aussi bien. Aussi sereine... aussi en paix avec vous-même... Vos yeux parcourent ce paysage à couper le souffle. L'herbe mauve et tendre est une caresse sous vos pieds nus – vous n'avez pas hésité à retirer vos chaussures dès votre arrivée. Quant aux arbres de cristal, si colorés et transparents, monuments de verre s'élevant au dessus de votre tête... avez-vous jamais rien vu de plus ravissant ? L'air est bon et dégage autour de vous un parfum printanier. Le ciel est entièrement bleu, presque trop bleu, mais quoi de plus agréable ? Tout est si calme, si parfait... d'une beauté presque irréelle. Ils sont là aussi, vos chers papillons. Légers et gracieux, ils volent autour de vous. C'est votre magie qui produit de si belles petites choses...
Il y en a pourtant un qui semble perdre de son éclat... il est devenu noir. Bien sûr, vous savez produire des papillons noirs, mais enfin, ce n'était pourtant pas le cas ici, vous n'êtes en rien responsable de cette couleur et il n'y a que vous dans cet endroit... Vous remarquez qu'un deuxième papillon s'assombrit. Le ciel lui-même ne vire t-il pas au gris ? L'herbe se rétracte sous vos pieds, rêche et sèche. De mauvaises ondes vous envahissent. Vos papillons sont tous noirs à présent, vous avez entièrement perdu leur contrôle. Ils se ruent sur vous, semblent fondre au contact de votre peau, sur vous en un liquide collant, noir et brûlant. Vous remarquez que votre corps s’abîme à leur contact. Des cloques apparaissent sur la peau lisse et douce, grossissent, grossissent, se gorgent de sang, de pue jaune et explosent... Un par un, les arbres éclatent en milliers de morceaux de verre. Ce n'est pas vraiment votre souci premier... Les papillons sont de plus en plus nombreux, ils vous assaillent. Les cloques continuent d'apparaître alors qu'ils semblent vous mordre. Ce n'est pas possible et pourtant, leurs trompes se sont transformés en deux rangées de dents pointues. Certains s'accrochent à un endroit et commencent à vous grignoter, lentement, ils arrachent votre peau par petits bouts. Ils sont si nombreux... si nombreux que maintenant ils vous recouvrent entièrement et vous les sentez, oui, vous les sentez attaquer votre chair abîmée par les cloques. Deux d'entre eux se posent sur vos paupières et creusent de leurs pattes, creusent jusqu'à détruire la couche productrice, atteindre vos yeux. Et ils creusent encore. Vous êtes en plein cauchemar. Il est certain que rien ne va et vous ne pouvez pas vous défendre. C'est maintenant de grands morceaux de peau qu'ils parviennent à arracher sur votre corps, à plusieurs. Ils fondent toujours à vue d’œil et coulent comme de la cire brûlante sur votre peau et même informes, même à l'état de simple tâche, ne s'arrêtent pas.
Il va falloir vous calmer si vous voulez espérer vous sortir de là. Il va falloir respirer profondément et vous concentrer. Êtes-vous capable de discerner le réel de l'irréel ? Et si tout cela n'était qu'une illusion ? Si c'était votre propre magie qui se retournait contre vous ? Vous pouvez réinventer les règles, après tout, vous en avez les pouvoirs. Utilisez votre esprit, attaquez. L'adaptation est la clé.
Allongée dans l’herbe, Mephilia observait le ciel azur, vierge de tout nuage. Comme à son habitude lorsqu’elle est rêveuse, elle laisse s’échapper des papillons incolores, manifestations sans risque et sans effets de sa magie. Alors que le calme semblait être seul maitre de ces lieux, un papillon vira au noir. Intriguée, Mephilia se releva. Ce n’était pas elle qui l’avait crée, sans parchemin, elle ne pouvait pas le faire. Elle regarda à gauche, à droite, mais Ylvä n’était pas là. Reportant son attention sur les papillons, elle remarqua que plusieurs s’assombrissait… Tout comme la lumière. Le ciel devint noir, la végétation se mit à mourir et d’un coup, les papillons passèrent à l’attaque. Se désagrégeant en liquide sombre et brûlant. La panique s’empara de la rosette. Et ses pires souvenirs lui revinrent en mémoire. Son pire souvenir. Edea… Elle avait tué Edea et maintenant sa magie, sa nature féerique se retournait contre elle.
La rosette observa son bras. Des cloques le recouvrait à mesure que les papillons fondaient sur elle… ou se fondaient en elle ? La douleur était insupportable, si bien qu’elle hurla, sans que personne ne puisse l’entendre ou l’aider. Etait-ce là sa punition pour avoir menti à sa sœur ? Pour ne pas l’avoir sauvé ? Etait-ce ce que Parandar avait décidé pour sa fin ? Elle ferma les yeux, des larmes traçant des sillons dans le liquide noirâtre et poisseux. Mais bientôt, elle ne put plus fuir la réalité. Ses paupières avaient été à leur tour dévorées, forçant la fée à voir la réalité en face. A assumer ses actes.
La douleur physique n’était finalement rien en comparaison aux tourments qui l’assaillaient. Pourquoi se battre ? Qu’avait-elle à présent ? Inspirant profondément une fois, deux fois, trois fois, la fée mit toute son énergie dans son papillon arc-en-ciel. Il se divisa en deux et bientôt, des silhouettes lumineuses apparurent. Celles d’Ylvä et d’Ashkan. Le coeur de la fée se serra. Elle voulait les voir une dernière fois. Elle DEVAIT les voir une dernière fois. Leur silhouettes se décomposèrent bientôt en de multiples papillons lumineux, et Mephilia se métamorphosa en caméléon – enfin semi caméléon – courant après les papillons pour les gober un à un. Chacun d’eux semblait remplir la fée d’une énergie nouvelle. Sa peau se régénérait, petit à petit. Lentement mais sûrement, Mephilia reprit peu à peu le contrôle d’elle-même. C’était SA magie. Elle en était la MAITRESSE. Et non l’inverse. Alors, les papillons retrouvèrent leur trompes et leur couleurs vives. Le décor reprit son apparence féerique et des portes s’ouvrirent au loin. Mephilia en sorti et se retrouva exactement là où elle était avant que tout commence. Dans sa chambre provisoire à Fées.
Brisée physiquement, mentalement, elle s’effondra simplement dans son lit, espérant trouver un sommeil salvateur et sans cauchemars. Cet examen lui avait enlevé bien plus qu’elle ne pensait, et qu’allait-elle avoir en retour ? Elle le saurait bientôt…
Invité
Invité
Invité
Jeu 30 Jan 2020, 01:37
Réveillée par des bras l’obligeant à se lever et un sac enfilé sur sa tête, Eykeira s’était débattue, attaquant ses ravisseurs grâce à la fleur enroulée autour de son poignet. Ses derniers souvenirs étaient ceux d’une intense douleur à la base de son crâne suivie d’un trou noir.
Elle n’était revenue à elle que bien plus tard, le roulement d’un bateau berçant son hamac. Personne ne voulut lui indiquer ni où ils allaient ni pourquoi.
Maintenant, elle se retrouvait enfermée dans une petite chambre. Tout cela n’avait aucune logique, sauf si… Son examen. L’instant suivant, une porte apparut et une fée entra, confirmant ce qu’Eykeira avait compris. Elle mena la recrue jusqu’à une énorme double porte en fer qui s’ouvrit sur une étrange forêt, sur son futur. Eykeira inspira, puis s’avança.
B0:
B0: Fée est un territoire dont la faune et la flore sont décidément bien étranges. Créatures et fleurs de cristal cohabitent dans la plus parfaite harmonie avec une végétation dense, où les champignons géants prennent rapidement la place des arbres minéraux. Les insectes ont la taille d'oiseaux et il vous semble même avoir aperçu un prédateur, semblable à certains présents sur Irianeth, ayant la taille d'une guêpe.
Plongé.e dans vos observations de votre environnement, vous n'avez pas entendu la petite troupe qui s'approche de vous de bons pas. Votre mission du jour arrivait enfin ! Une jeune blonde ne vous laisse pas la chance de les saluer avant de vous alpaguer.
- Tututu, pas le temps pour les présentations, l'Altesse que je suis souhaite quitter cette... Jungle, le plus rapidement possible !
Ses paroles dégoulinent de dégoût et sa voix est bien trop haut-perchée pour ravir vos tympans. La fluette blonde réajuste la couronne à sa tête avant de soulever sa robe, continuant d'avancer vers votre campement sommaire.
- Du poulet ?! IL EST SI CRU QU'IL POURRAIT ENCORE TRAVERSER TOUT LE CONTINENT D'ENKIDIEV EN BATTANT DES AILES !!!
Le cri vous fit sursauter, alors qu'un homme d'âge mûr s’époumone sur l'un des commis de cuisine.
- Vous ne méritez pas de vous faire appeler cuistot, vociféra-t-il en plaquant deux tranches de pain sur les joues de son compagnon d'infortune, QU'EST-CE QUE VOUS ETES ?! - Un sandwich d'idiot, Chef... - PLUS FORT. - UN SANDWICH D'IDIOT, CHEF.
Les étranges compères s'éloignent à la suite de la potiche blonde. Vous soupirez enfin. Bon sang, cette mission d'escorte allait être plus compliquée que prévu... C'est alors que quelque-chose, ou peut-être quelqu'un, tire légèrement le bas de votre tunique qui dépasse de votre armure.
- Excusez moi mon cher jeune homme... Jeune femme... ? Ohlalala, Mamie Jianna n'y voit décidément rien sans ses lunettes...
L'adorable grand-mère qui se tient devant vous semble chercher ses dîtes lunettes dans son petit sac de voyage, alors que ces dernières se trouvent déjà sur le bout de son nez. Vous n'osez cependant pas l'interrompre dans ses murmures.
- ll faudrait que je demande à mon p'tit Cycy-chou... Oh, je vous ai parlé de Cycy-chou ? Mon p'tit bouchon a connu une telle ascension ! Empereur qu'il est devenu mon p'tiot ! Ahlalala ; la vieille semble essuyer une larme au coin de ses yeux fatigués par le temps, il a grandi si vite...
S'aidant de sa canne, la vieille femme s'éloigne de vous pour gagner son couchage. Vous voilà donc affublé.e d'une potiche, d'un cuisiner colérique et de la mère du grand Empereur d'Irianeth... Livrez à vous même, au plein milieu de Fée. Votre mission ? Simplement les aider à traverser le territoire, les mener en sûreté au village de Jépadydé. Le tout en étant, évidemment, responsable de leur intégrité physique.
La situation pouvait-elle être pire ?
Évidemment.
Alors que vous étiez au plein milieu de votre tour de garde, le paysage autour de vous semble devenir flou. Un voile recouvre peu à peu les environs... Et une peur, panique, vous prend aux tripes. Vous quittez d'un bond votre assise.
- LA BRUME !
C'est la panique dans le petit campement alors que toutes âmes dans le camp s'éveillent à l'unisson. Les possibilités sont limitées : courir & survivre ; ou rester & mourir.
Avec les vies de la douce Princesse Pich, du délicieux Ghordon Ram'Saï et de la charmante Mamie Jianna pesant sur vos épaules, quel choix avez-vous ?
Elle aimait les forêts et celle des fées n’en faisait pas exception. Les plantes, les animaux, les insectes, tout était fascinant. Elle aurait voulu passer la journée à identifier et observer toutes ces incroyables plantes, mais elle dut reposer son attention sur le camp. Pour sa première épreuve, sa mission était de protéger une princesse, qu’Eykeira aurait volontiers assommée, un cuisinier, qui parlait trop fort, et la mère de l’empereur. De l’empereur ! Si elle échouait, l’empereur ne lui pardonnerait jamais.
-LA BRUME !
Eykeira se leva d’un coup et se retourna. Elle était là, la brume. Elle ne l’avait jamais vu, mais la connaissait de réputation. Et elle n’était pas la seule, tous dans le camp se mirent à courir dans tous les sens afin d’échapper à une mort certaine.
Eykeira cria à ses protégés de fuir. Deux sur trois obéirent. Le cuisinier s’élança et mamie Jianna suivit, mais très lentement. La princesse tenta de courir, mais tomba à genoux après deux pas.
-Tes talons hauts, retire-les ! cria Eykeira.
-Quoi ? Et marcher nu-pieds dans… le gazon ? Jamais de la vie !
Par Sveter ! Eykeira jeta un coup d’œil derrière Pich, la brume allait lui toucher les pieds. Elle leva son bras et la fleur enroulée autour de son poignet s’allongea jusqu’à entourer la taille de la princesse. Eykeira s’élança à la suite de Ghordon et Jianna. Une autre plante, enroulée autour de sa cheville, s’allongea à son tour et attrapa la mère de l’empereur. Cela ne ralentit pas la cadence de la recrue, les plantes supportant le poids des deux femmes. Mais sa magie, son énergie ne tiendrait pas longtemps.
Elle devait trouver… Elle ressentit ce qu’elle cherchait à sa droite, fuyant la brume. Eykeira cria au cuisinier, quelques mètres devant elle, de l’attendre et elle laissa tomber ses passagers sur le sol (Pich un peu plus durement que Jianna).
Elle se retourna et leva les bras. Lorsque l’animal devint visible, Eykeira utilisa les plantes autour d’elle pour l’arrêter et l’immobilier.
-Vite, cria Eykeira. Je ne pourrais pas le retenir longtemps !
Et la brume se rapprochait. Le cuisinier courut vers la bête et aida la princesse ainsi que mamie Jianna à monter sur l’animal géant—un croisement entre un ours et un loup au pelage bleu. Eykeira grimpa à la suite de Ghordon. Elle relâcha sa prise sur les plantes et la bête s’élança, la brume juste derrière eux.
Quelques minutes plus tard, ils étaient en sécurité, mais l’animal commençait à se rebeller. Eykeira utilisa sa fleur afin d’entourer le cou et la tête de l’animal, l’obligeant ainsi à lui obéir. Une éternité plus tard de plaintes incessantes (la princesse) et de grognements (le cuisinier), ils atteignirent leur destination. Ils descendirent de l’ours-loup et, une fois libéré, l’animal s’enfuit dans la forêt.
La recrue regarda ses protégés disparaitre dans le village. Elle allait devoir faire face à la deuxième épreuve bientôt. En cas de combat, elle ne pourrait pas se fier à sa magie pour l’aider.
Invité
Invité
Invité
Mar 04 Fév 2020, 00:03
A6:
A6: Cet endroit est un cauchemar éveillé. Vous ne savez pas dans quelle zone de Fées vous vous êtes égarée pour vous retrouver aussi perdue. Le sol sous vos pieds est parfaitement plat, sans accro, rien que de la poussière à perte de vue, grise, insignifiante. Cela fait des heures que vous marchez dans le même décor qu’est ce paysage entièrement vide, ce ciel presque blanc, sans nuance. Il n’y a rien à voir, nulle part. Vous ne ressentez aucune forme de vie. Est-ce à cela que ressemblent des limbes ? Il n’y a pas un bruit, pas un son. Le silence est assourdissant à vos oreilles, jusqu’à ce que…
-Hey jolie… blonde ? Comment qu’on dit pour les cheveux blancs ? Jolie blanche ? Jolie… tête de poudreuse ? J’en connais une qui a trop joué dans la poussière de fées quand elle était petite… Je veux dire, c’est super blanc, tes cheveux, quand même !
Vous avez beau vous retourner dans tous les sens, il n’y a personne, rien d’autre que cette voix qui semble directement pénétrer votre esprit.
-Je veux dire, j’ai le poil blanc aussi, mais c’est normal pour une brebis. Cela dit, je ne suis PAS n’importe quelle brebis ! Je suis… tiens toi bien… une brebis espion ninja ! Je sais, t’es trop impressionnée, hein ? Je fais cet effet aux gens , en général. Ils adooooorent que je leur montre mes nunchakus ! Je viens de Jade et j’étais un grand ami d’Hirohiko… J’ai même fait quelques câlins ave le Kenshin, si tu vois ce que je veux dire. Mais tu saiiiiiiiiiiiiiiis, on finit par se lasser… Les jadois sont pas très drôles, ils sont tous tellement guindés… Honneur par ci, honneur par là… mais on s’en balance de l’honneur ! Même leur riz est fadasse, alors que franchement, ce n’est pas censé être leur spécialité ?! J’arrêtais pas de leur dire de forniquer un bon coup, que ça les aiderait, mais ils n’écoutent pas ! Tous puceaux les mecs ! Jusqu’à trente balais ! Enfin, à part le Kenshin, du coup… Béhéhéhéhéhé, ce qu’on se marre !
Etes vous en train de devenir folle ? Qu’est-ce que cette voix ? Est-ce une hallucination sonore ? Ou est-ce qu’une brebis espion ninja venue de Jade est vraiment en train de vous parler par télépathie ? Vous n’en avez vraiment aucune idée… Mais par les dieux, ce qu’il peut vous faire mal à la tête… Prend-t-il seulement le temps de respirer ?
- Et que dire du climat ? Tellement humide ! C’est les rizières, ça ! Ça me faisait friser le poil, quelle histoire ! Tu as déjà essayé d’avoir l’air professionnel avec des frisotis ? Ça fait vraiment négligé ! Comme mon coiffeur le dit toujours, de beaux poils demandent le plus grand soin ! C’est un peu comme pour l’espionnage, il faut être minutieux pour ne pas se faire repérer. Je t’ai déjà parlé de cette mission à Rubis ? Ah, c’était un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître ! Rubis, en ce temps-là, accrochait ses lilas jusque sous ses fenêtres. A cette époque, j’étais un infiltré qui posais nu pour une couverture ! C’était après que j’aie décidé de rejoindre l’empire…
La voix continuait, encore et encore, elle ne s’arrêtait jamais, ne vous laissait pas même le loisir d’entendre vos propres pensées. Réelle ou pas, elle ne vous laissait pas une seconde de répit. Par où aller, quand tout, partout, est absolument identique et surtout, privée du moindre point de repère ? Comment savoir si on tourne en rond ? Il va falloir avancer, marcher pendant des heures encore, qui paraissent s’étirer sur des jours, sans que rien ne change, jusqu’à ce qu’enfin, peut-être, vous sortiez de ce lieu maudit. Cette voix… cette biquette… qui qu’elle soit, elle vous parlera encore et toujours jusqu’à la folie douce. Peut-être existe-t-elle. Peut-être que vous entendez juste des voix. Allez savoir…
Eykeira marchait depuis des heures sous un ciel blanc, ses pas soulevant des nuages de poussière. Elle avait délaissé derrière elle la forêt des fées et, avec elle, toute trace de vie. Ce qui était impossible, car peu importe où elle se trouvait, il y avait toujours de la vie. Visible ou non, elle la détectait grâce à sa magie. Et pourtant, elle ne ressentait rien en ce moment. Le monde était vide, mort.
Sa magie s’était éveillée quelques années plus tôt et, avec sa venue, avait comblé en partie sa solitude. Ce sentiment était revenu au galop dès qu’elle était entrée dans cet affreux endroit et, plus le temps passait, plus cela empirait. Et ce silence — rien à l’exception du froissement de ses vêtements et du claquement de ses bottes sur le sol — n’arrangeait en rien les choses. Eykeira ne pensait qu’à une chose : sortir au plus vite.
— Hey jolie… blonde ? Comment qu’on dit pour les cheveux blancs ? Jolie blanche ? Jolie… tête de poudreuse ? J’en connais une qui a trop joué dans la poussière de fées quand elle était petite… Je veux dire, c’est super blanc, tes cheveux, quand même !
Eykeira tourna sur elle-même, mais ses yeux ne firent que lui confirmer ce qu’elle savait déjà. Rien, nulle part. Peu importe qui lui parlait — probablement par télépathie —, il était trop loin pour qu’elle puisse le voir ou le ressentir. Ou cet endroit l’avait rendue folle et elle imaginait des voix afin de se sentir moins seule. — Je veux dire, j’ai le poil blanc aussi, mais c’est normal pour une brebis. Cela dit, je ne suis PAS n’importe quelle brebis ! Je suis… tiens toi bien… une brebis espion ninja ! Je sais, t’es trop impressionnée, hein ? Je fais cet effet aux gens, en général. Ils adooooorent que je leur montre mes nunchakus ! Je viens de Jade et j’étais un grand ami d’Hirohiko… J’ai même fait quelques câlins ave le Kenshin, si tu vois ce que je veux dire. Mais tu saiiiiiiiiiiiiiiis, on finit par se lasser… Les jadois sont pas très drôles, ils sont tous tellement guindés… Honneur par ci, honneur par là… mais on s’en balance de l’honneur ! Même leur riz est fadasse, alors que franchement, ce n’est pas censé être leur spécialité ?! J’arrêtais pas de leur dire de forniquer un bon coup, que ça les aiderait, mais ils n’écoutent pas ! Tous puceaux les mecs ! Jusqu’à trente balais ! Enfin, à part le Kenshin, du coup… Béhéhéhéhéhé, ce qu’on se marre !
Elle croyait de plus en plus que ce n’était pas son imagination, mais quelqu’un déblatérant des stupidités pour l’énerver. Eykeira n’était pas né sans créativité, mais de là à créer une brebis espion ninja… Mais réelle ou non, elle n’arrêtait pas de parler. Pas une seconde, pas même pour respirer. Si elle continuait ainsi sans jamais s’arrêter, Eykeira deviendrait folle.
Le besoin de bouger monta en elle, irrésistible. Elle choisit une direction au hasard et s’élança. Elle courut longtemps. Combien de temps s’écoula, elle ne le savait pas, mais elle ne trouva pas cette affreuse brebis. Le lien télépathique ne s’amenuisa pas. Ce qui voulait dire qu’elle l’imaginait ou subissait une illusion. Eykeira s’arrêta et cria de frustration. Elle ne pouvait rien faire contre une illusion. Serait-elle prise dans cet enfer pour le restant de ses jours ?
Elle se courba, les mains sur les genoux, à bout de souffle. Elle inspira et expira à plusieurs reprises avant qu’elle ne se calme. Pourquoi perdait-elle patience ainsi, cela ne lui ressemblait pas. Cet endroit la rendait à fleur de peau, la poussait à bout. Pourtant, ce n’était rien comparé à sa vie avant le village. Comment avait-elle pu croire que c’était l’enfer ? Son passé était l’enfer. Elle écouterait cette voix pour le restant de ses jours plutôt que de retourner vivre avec ses parents.
Et si son épreuve était de marcher des heures, des jours, des mois, dans ce monde de gris et de blanc, elle le ferait. Elle n’abandonnerait pas. Jamais elle ne l’avait envisagé et jamais elle ne le ferait. Si elle échouait, elle repasserait l’examen autant de fois qui lui serait nécessaire pour devenir un membre de l’ordre.
Elle le devait à l’empire, pour l’avoir sauvé d’une vie de souffrance et de solitude. Et elle le devait à elle-même afin de se prouver qu’elle le méritait, qu’elle ne serait pas une source de malheur pour l’empire.
C’est à ce moment qu’elle réalisa que la voix s’était tue. Et là-bas, tout au loin, elle remarqua une tache verte. Lorsqu’elle discerna des champignons géants et des plantes de pierre précieuse, elle ressentit l’énergie qui les animait, la vie qui grouillait dans la terre. Cachée derrière un arbre, elle sentit la présence d’un mammifère. Le monde n’était plus vide. Elle n’était plus seule.
Invité
Invité
Ashkan
Mar 04 Fév 2020, 11:44
La tête recouverte d’un sac, Ashkan gesticulait avec forces, jouant des jambes et des coudes pour se dégager. Son ravisseur poussa un soupir contrarié et lui asséna un violent coup de poing histoire d’envoyer l’asticot dormir dans les bras de Morphée. L’adolescent se réveilla au royaume des Fées pour découvrir que l’heure était venue de passer son examen. Le sourire aux lèvres, sûr de lui, Ashkan s’avança crânement vers les portes de fer, écoutant d’une oreille distraite le discours d’Amée. Une fois le blabla de convenance terminé et les portes ouvertes, le demi-elfe s’élança dans la forêt de Fées...
A1:
A1: Fée est un territoire dont la faune et la flore sont décidément bien étranges. Créatures et fleurs de cristal cohabitent dans la plus parfaite harmonie avec une végétation dense, où les champignons géants prennent rapidement la place des arbres minéraux. Les insectes ont la taille d'oiseaux et il vous semble même avoir aperçu un prédateur, semblable à certains présents sur Irianeth, ayant la taille d'une guêpe.
Plongé.e dans vos observations de votre environnement, vous n'avez pas entendu la petite troupe qui s'approche de vous de bons pas. Votre mission du jour arrivait enfin ! Une jeune blonde ne vous laisse pas la chance de les saluer avant de vous alpaguer.
- Tututu, pas le temps pour les présentations, l'Altesse que je suis souhaite quitter cette... Jungle, le plus rapidement possible !
Ses paroles dégoulinent de dégoût et sa voix est bien trop haut-perchée pour ravir vos tympans. La fluette blonde réajuste la couronne à sa tête avant de soulever sa robe, continuant d'avancer vers votre campement sommaire.
- Du poulet ?! IL EST SI CRU QU'IL POURRAIT ENCORE TRAVERSER TOUT LE CONTINENT D'ENKIDIEV EN BATTANT DES AILES !!!
Le cri vous fit sursauter, alors qu'un homme d'âge mûr s’époumone sur l'un des commis de cuisine.
- Vous ne méritez pas de vous faire appeler cuistot, vociféra-t-il en plaquant deux tranches de pain sur les joues de son compagnon d'infortune, QU'EST-CE QUE VOUS ETES ?! - Un sandwich d'idiot, Chef... - PLUS FORT. - UN SANDWICH D'IDIOT, CHEF.
Les étranges compères s'éloignent à la suite de la potiche blonde. Vous soupirez enfin. Bon sang, cette mission d'escorte allait être plus compliquée que prévu... C'est alors que quelque-chose, ou peut-être quelqu'un, tire légèrement le bas de votre tunique qui dépasse de votre armure.
- Excusez moi mon cher jeune homme... Jeune femme... ? Ohlalala, Mamie Jianna n'y voit décidément rien sans ses lunettes...
L'adorable grand-mère qui se tient devant vous semble chercher ses dîtes lunettes dans son petit sac de voyage, alors que ces dernières se trouvent déjà sur le bout de son nez. Vous n'osez cependant pas l'interrompre dans ses murmures.
- ll faudrait que je demande à mon p'tit Cycy-chou... Oh, je vous ai parlé de Cycy-chou ? Mon p'tit bouchon a connu une telle ascension ! Empereur qu'il est devenu mon p'tiot ! Ahlalala ; la vieille semble essuyer une larme au coin de ses yeux fatigués par le temps, il a grandi si vite...
S'aidant de sa canne, la vieille femme s'éloigne de vous pour gagner son couchage. Vous voilà donc affublé.e d'une potiche, d'un cuisiner colérique et de la mère du grand Empereur d'Irianeth... Livrez à vous même, au plein milieu de Fée. Votre mission ? Simplement les aider à traverser le territoire, les mener en sûreté au village de Jépadydé. Le tout en étant, évidemment, responsable de leur intégrité physique.
La situation pouvait-elle être pire ?
Évidemment.
Alors que vous étiez au plein milieu de votre tour de garde, le paysage autour de vous semble devenir flou. Un voile recouvre peu à peu les environs... Et une peur, panique, vous prend aux tripes. Vous quittez d'un bond votre assise.
- LA BRUME !
C'est la panique dans le petit campement alors que toutes âmes dans le camp s'éveillent à l'unisson. Les possibilités sont limitées : courir & survivre ; ou rester & mourir.
Avec les vies de la douce Princesse Pich, du délicieux Ghordon Ram'Saï et de la charmante Mamie Jianna pesant sur vos épaules, quel choix avez-vous ?
>
Les pieds d’Ashkan sur le sol ne faisaient aucun bruit alors qu’il faisait les cent pas. C’était comme s’il marchait sur un nuage ou dans un rêve. Ses yeux parcouraient l’environnement qui l’entourait. Un petit couinement près de ses bottes lui fit baisser la tête. Une mouche grosse comme un poing venait de happer une araignée. Ah wé...Haussant les épaules, Ashkan reprit son observation. Il ne savait pas comment mais il savait pourquoi il était là. Escorter des individus jusqu’au village de Jépadydé, le tout en veillant à ce qu’aucune blessure ne vienne ternir leur précieux popotin. Bon. Ça ne devrait pas être trop compliqué. Ah beh, voilà que la personne à protéger contre vents et marées fit son apparition. Une jeune fille, blonde, toute de robe meringue vêtue. Ses yeux bleus regardaient vers le ciel dans un mépris évident et son nez était plissé en une grimace dégoûtée. Alors qu’Ashkan allait la saluer et se présenter, elle leva le doigt. Sa voix, au timbre similaire à celui des garçons dont le paquetage viril aurait été écrabouillé, résonna.
- Tututu, pas le temps pour les présentations, l'Altesse que je suis souhaite quitter cette... Jungle, le plus rapidement possible !
Le jeune demi-elfe résistait de toutes ses forces à l’envie de lui faire un croche-pied innocent alors qu’elle soulevait sa robe pour rejoindre le campement. Mais parce qu’en chassant le naturel il revenait au galop, l'adolescent s’apprêtait à lui lancer une injure midjin bien sentie lorsqu’un beuglement le fit sursauter.
- Du poulet ?! IL EST SI CRU QU'IL POURRAIT ENCORE TRAVERSER TOUT LE CONTINENT D'ENKIDIEV EN BATTANT DES AILES !!!
Sous les yeux ronds d’Ashkan, un cuistot engueulait salement son commis de cuisine en le transformant en sandwich d’idiot. Le demi-elfe suivait du regard le dénommé Ghordon Ram'Saï qui faisait avancer son commis avec des coups de pieds au derrière, quand il sentit quelque chose – ou plutôt quelqu’un - lui tirer la manche. Une vieille dame à la peau si plissée qu’on pourrait craindre qu’elle s’effrite le regardait avec un sourire avenant.
- Excusez moi mon cher jeune homme... Jeune femme... ? Ohlalala, Mamie Jianna n'y voit décidément rien sans ses lunettes…
Jeune femme ? Jeune femme ?! Avait-il la trogne de Jean-Neige Watzefück pour qu’on le confonde avec une fille ? Mais bordel de merde, c’était quoi ce trio d’abrutis finis à coup de pelle ?! Eh bien manifestement la vieille était la mère de l’Empereur. Fallait-il en conclure que l’homme était son cuisinier personnel et la princesse sa nouvelle fiancée du moment ? Après Lily-Anna qui était déjà jeune, fallait croire qu’il allait bientôt les prendre au berceau. Ashkan regarda autour de lui dans l’attente d’un quatrième gugusse. Mais non, manifestement la matriarche impériale était la dernière. Soupirant de toute la force de son souffle, il se dirigea vers le petit campement.
La nuit commençait à tomber. Ashkan était resté tantôt debout assis tantôt accroupi près des tentes où se trouvaient les couchages de ses protégés. Hors de question de s’asseoir sur le sol. D’ici à ce que la terre s’ouvre au contact de son postérieur et l’avale, il n’y avait qu’un bout de fesse à poser. Quant aux tabourets disponibles, qui savait s’il s’agissait vraiment de tabourets...A Fées, il ne fallait se fier à aucun élément du décor. Première règle. Le jeune demi-elfe effectuait son tour de garde, scrutant attentivement avec sa vision perçante le décor devenu étrangement flou lorsqu’un hurlement retentit.
- LA BRUME !
Ashkan fit volte-face vers l’origine de ce cri. Une fée partie se soulager les entrailles arrivait au triple galop en pointant du doigt le fin mais si dangereux brouillard qui avançait vers eux.
- Putain de bordel de merde ! Lâcha Ash.
Ça ne prit pas trente secondes avant que les effets de cette brume lui reviennent en mémoire. Du côté des fées, tout le monde semblait s’être réveillé y compris ses trois protégés qui sortirent des tentes en traînant de la patte.
- C’EST QUOI CE BORDEL ?! beugla le cuisinier fâché d’avoir été tiré de son sommeil. - Qui hurle comme ça...se plaignait Princesse. - Je ne vois pas ce qu’une prune a de si dangereux, commenta Mamie Jianna.
Ashkan leva les yeux au ciel. Ils devaient décamper. Le demi-elfe devait les escorter à Jépadydé. Vite. Mais comment les mener à bon port ? Porter Mamie Jianna sur son dos était évident mais comment faire avec les autres ? Comment s’assurer que Princesse ne trébucherait pas sur sa robe et que le chef cuisiner ne s’occuperait pas de ramasser des champignons qu’il verrait délicieux en ragoût ? Le cerveau d’Ash tourbillonnait sur lui-même. Heureusement qu’il était de ceux que l’adrénaline dynamisait et non paralysait. Il y avait bien des chevaux là, à quelques mètres. Mais bon, aller s’en saisir pour les voir se transformer en citrouilles, non merci. Finalement, il se tourna vers le trio.
- Bon, dit-il du ton sec de celui qui n’a pas le temps de tergiverser. Je vais me transformer en loup et vous allez grimper sur mon dos. En vous serrant bien il devrait y avoir la place. - QUOIIIII ?! Je vais pas grimper sur un loup ! pleurnichait Princesse. Et ma robe de haute-couture ? Elle vient tout droit des ateliers de Jan’Pol Ghotier ! Je vais la froisser sur le dos de cette...cette affreuse bête !
Ashkan ravala l’insulte qui lui brûlait les lèvres. La tentation était grande de lui hurler d’aller se faire foutre mais elle faisait partie de sa mission. Bon gré mal gré, il devait la sauver.
- Madame… - Mademoiselle !
Urgh.
- Je vous prie de monter rapidement. Sinon, cette brume va...va bouffer votre robe. - Ma robe ?! s’écria la princesse avec un haut le coeur. - Votre robe, confirma Ashkan.
Princesse claqua dans ses mains.
- Aller coco, transforme-toi fissa que je grimpe sur ton dos !
Mamie Jianna secoua la tête et recula d’un pas.
- Ah non non non, hors de question que je monte sur un furet, je déteste ces affreuses bêtes ! Sales ! Poilus !
Arrivé aux limites de sa patience, Ashkan attrapa la vieille dame sous le bras, la mit sur son dos en faisant attention de ne pas trop la briser et se transforma. Les vêtements se volatilisèrent tandis que son nez s’allongeait en museau, ses jambes et ses bras devenaient pattes, sa peau se couvrait de longs poils noirs. A l’avant, Mamie Jianna glapit en resserrant ses jambes autour des flancs d’Ashkan. Rassemblant sa robe autour d’elle, Princesse ne perdit pas de temps avant de monter en amazone derrière mamie Jianna. Le cuisinier ne se fit pas plus prier. Une fois sur le dos d’Ashkan il lui tâta le fessier en chuchotant.
- Hhm...braisé ce serait délicieux…
La Brume se rapprochait et déjà Ash sentait sa tête tourner. Il était temps de filer. Il s’élança. Avec ses quatre imposantes pattes, il allait beaucoup plus vite que s’il était resté sous sa forme de bipède. Le trio sur son dos hurlait en s’accrochant à ses poils si fort qu’il lui faisait mal. Hormis ce détail, la situation semblait sous contrôle. Quand ce fut le drame.
- Au secouuuuuuuuuuurs !
Princesse Pich venait de perdre l’équilibre et de s’écraser par terre dans une roulade. Les fées qui avaient réussi à échapper à la brume passaient sur elle en voletant, insensible à son sort. Ashkan freina et fit volte-face. Il hésitait. Il avait sur son dos deux personnes sur trois. La vie de princesse Pich valait-elle la trois vie, la sienne et celle des deux autres ? Après tout, la mère de l’Empereur allait être sauvée. N’était-ce pas le plus important ? Regarder vers la brume. Regarder vers la lumière, là, cette échappatoire qui était tout près. Le village de Jépadydée n’était pas loin. En quelques bonds de fenrir il y arriverait.
* This fucking bitch ! *
La mâchoire du loup se referma sur le bras de Princesse. Il la tira en arrière, suffisamment pour se redonner un peu d’avance. Il fallait agir extrêmement vite, chaque seconde comptait. La princesse remonta sur son dos, aidée par le cuisinier. Mais la brume était là, juste derrière. Un léger voile avait pénétré la truffe d’Ashkan. La tête lui tournait, il perdait l’équilibre. Non..il n’allait pas échouer à la première épreuve...impossible ! L’adolescent secoua la tête, retrouvant ses esprits, et s’élança à nouveau vers l’avant. Il se fiait à son instinct, ignorant les faux trous causés par la brume et évitant le terrain qui semblait plat. Enfin, il atteignit l’enceinte du village de Jépadydé. La Brume semblait avoir disparu. Cuistot et princesse descendirent du fenrir sans le remercier et se dirigèrent vers le centre du village. Ashkan s’allongea pour laisser descendre Mamie Jianna avant de se retransformer.
- Oh mille fois merci ! La vieille dame considéra, toujours sans ses lunettes, le corps nu d’Ashkan, juste avant que ses vêtements réapparaissent…jeune fille !
Mais au moins, Ashkan avait appris une chose. L’importance de chaque vie.
Ashkan
Rang Classique : SeccyethNombre de messages : 98 Rôle : Seccyeth
Plus sur le personnage Âge: 31 - 36 ans [L6] Race: Elfe-Midjin
Ashkan
Mar 04 Fév 2020, 14:08
A2:
Une douleur lancinante à la tête se rappelle à vous lorsque vous ouvrez vos yeux. Il vous est impossible de reconnaitre l’endroit où vous êtes, et pourtant, il n’y a aucun doute sur votre localisation. Des vieilles pierres vous entourent et seule une grille en fer forgée viens brisé l’alignement bancale des pavés. Un silence de mort règne dans les lieux jusqu’au moment où vous tenter de bouger. Là, le bruit métallique de chaines vous surprends. Vous vous rendez bientôt compte que vous êtes attachés, mains au mur, avec une capacité restreinte de mouvement. Vos geôliers ne sont pas là pour vous tuer, pas encore, ils vous ont ainsi laisser la possibilité de bouger. Et puis, cette liberté toute relative pourra vous permettre de vous familiariser avec Joe. Joe, c’est le maître des lieux, l’expert ! Celui qui parle au mur et aux rats, celui qui, installé sur un lit de paille douillet, vous racontera tous les secrets de ce lieu que vous ne connaissez pas encore. Ou peut-être pas, car Joe est là depuis longtemps, trèèès longtemps, trop longtemps, peut-être, pour être d’une réelle aide. Joe n’est qu’un squelette, mangé par les rats et faisant maintenant parti des meubles. Peut-être, tout de même, qu’il a laissé quelque chose derrière lui, un héritage pour toutes les personnes chanceuses qui passaient après lui. Allez savoir ! Joe est si mystérieux !
Si, par hasard, vous parvenez à vous échapper – franchement, on vous le souhaite ! – vous pourrez partir à l’aventure et explorer ces nombreux couloirs humides et dégageant une odeur de moisissure. Le luxe.. Au détour d’un virage, BAM, vous tombez sur un garde. Son visage s’assombri, vous n’êtes plus en mesure de bouger et rapidement, son épée vous transperce, lentement. Votre sang s’écoule sur les pierres froides du sol et vous vous écroulez par terre.
Une douleur lancinante au niveau du cœur vous tire d’un sommeil empli de cauchemar. Vous ouvrez vos yeux, apercevez ces mêmes pierres, noter le même bruit métallique lorsque vous tenter de bouger et surtout, le charmant crâne de Joe, au loin. Comment est-ce possible ? Ce n’est pas Joe qui va vous l’expliquer – et nous non plus ! Lorsque vous vous remettez de vos émois, vous voilà de nouveau dehors, dans ces mêmes couloirs. Mais, une nouvelle fois, vous croisez un garde. Il vous transperce l’abdomen. Vous mourrez. Et recommencez à votre point de départ. Encore, et encore, et encore ! Ne cherchez pas de pattern, il n’y en pas. Ne cherchez pas de sortie, il n’y en a pas non plus. Ou peut-être que si ? Ou peut-être que non ? Après tout, Joe l’aurait très certainement trouvé, non ?
Aïe...il lui semblait que son crâne était pris dans un éteau serré au maximum. Ashkan ouvrit les yeux, battant faiblement des paupières pour éviter que la lumière agresse ses pupilles. Sauf qu'il n'y avait aucune lumière ou presque...l'endroit où il se trouvait était faiblement éclairé par des torches. Il n'y avait aucun bruit et à bien y réfléchir, Ash se demandait si la voix horripilante de Princesse ne lui manquait pas. Non. Quand même pas. L'adolescent tenta de se redresser mais un tintement métallique lui fit baisser les yeux. Il était enchaîné au mur. Son premier réflexe fut de regarder autour de lui, voir s'il était tout seul. Pas complètement. Il sursauta en apercevant un squelette. Là depuis des années, probablement. Yikes ! Fallait se dégager de là. Par réflexe, Ash tira vaguement sur ses chaînes. Il était prisonnier. Pas besoin de tortiller du c*l pour chier droit, le demi-elfe savait comment s'en libérer. Il plissa les yeux, se concentrant intensément. Les chaînes commencèrent à geler. Après plusieurs minutes exposées au froid glacial, elles pouvaient être brisées. Ash n'attendit pas la saint-glinglin avant de tirer dessus. Les chaînes se rompirent mais elles étaient toujours attachées au poignet du demi-elfe. Bah, au moins il n'était plus collé au mur. Il salua Joe – eh non, ce n'était pas pour cette fois qu'il allait finir comme lui ! - et quitta la cellule.
Un dédale lui faisait face. Il lui fallait traverser des couloirs tout en moisissures mais hormis l'odeur répugnante, ça ne devrait pas être trop compliqué. Le principal risque était de se perdre, évidemment. Enfin, qui ne tentait rien n'avait rien et Ash fonça sans réfléchir à l'assaut du labyrinthe. A droite, à gauche, encore à gauche puis à droite. Le demi-elfe manqua de percuter un garde. Ce dernier fronça les sourcils et dégaina sa lame. Ash tenta de faire demi-tour mais il ne pouvait plus bouger un seul orteil. Il ne pouvait même pas lever les bras dans un fol espoir de se protéger et pu à peine serrer les dents lorsque le garde enfonça lentement son épée dans sa poitrine. Le sang s'écoula de la plaie à une vitesse effarante et Ash s'écroula, perdant conscience. Pour se réveiller dans la cellule, avec la même douleur lancinante mais cette fois au coeur et les mêmes foutues chaines aux poignets. Qu'est-ce que c'était que ce merdier ? Avait-il foiré l'épreuve ? Il regarda à nouveau autour de lui. Le squelette était toujours là avec son éternel sourire moqueur. Les chaînes le maintenaient toujours contre le mur. Non, il devait sortir. Il ne pouvait pas rester ici. Le même manège recommença. Gel ; couloirs. Ash tenta un autre chemin mais se retrouva une fois de plus devant le garde. Et le manège continua. Sang ; évanouissement. Pour se réveiller à nouveau dans la même cellule.
- No ! grommela Ashkan. Fuck this shit, I'm out !
Se libérant de ses chaînes, il tenta un troisième chemin différent mais ce foutu garde était encore sur son passage ! Et encore une fois, il ne pouvait même pas espérer se défendre ou même l'esquiver. Dès lors qu'il croisait son regard, il ne pouvait plus bouger. Lorsque l'adolescent se réveilla pour la quatrième fois dans sa cellule, il prit le temps de réfléchir tandis que le gel dévorait ses chaînes. Ok. Il avait une idée.
A nouveau, il croisa la route du garde et à nouveau, il ne pouvait pas bouger. Son corps non...son esprit oui ! Le demi-elfe plissa les yeux et gela le sol sous les pieds de l'homme juste avant qu'il sorte son épée. Le garde glissa, patina dans un curieux ballet. Il tombait, tentait de se relever, tombait à nouveau. Ashkan ne resta pas là à le regarder. Il se transforma en fenrir et prit ses pattes à son cou, la truffe rivée sur le sol à la recherche d'une quelconque odeur pouvant le guider. Son ouïe encore plus fine l'aidait à entendre le moindre bruit, son instinct de survie encore plus développé. Il sembla tourner en rond pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce que... La sortie était là. Droit devant. Trottinant de toute la vitesse de ses quatre pattes, Ash la rejoignit, pas fâché de l'avoir trouvée.
Mais au moins il avait appris une chose. La persévérance.
Ashkan
Rang Classique : SeccyethNombre de messages : 98 Rôle : Seccyeth
Plus sur le personnage Âge: 31 - 36 ans [L6] Race: Elfe-Midjin