Ametsey adorait les attributions. Ces jours de fêtes et de changement ne cessaient de l’émerveiller. Et puis, tout avait lieu cette année en fin de matinée, de telle sorte que le banquet, qui faisait suite à de longues et interminables minutes de discours et d’annonces de la part de chaque chef des différents ordres. Ah, le banquet ! La nourriture, de manière générale, était le pêché mignon du sorcier, chose qui avait failli lui coûter sa place dans l’ordre, il y a de cela bien longtemps, lorsqu’il avait lui-même réalisé son examen. Il avait vaincu sa faiblesse, cela dit, et créait maintenant des épreuves pour les jeunes recrues impériales. Une tâche honorable pour laquelle il s’appliquait avec grande précision. Et aujourd’hui, il voyait ses efforts payer. Debout, derrière Amée, chef du comité d’Examen d’Irianeth et grande amie, Ametsey attendait, comme tout le monde, les discours des chefs. Cette année, la sorcière Amaryllis avait l’honneur de commencer. Un sourire mesuré, qui ne parvenait guère à dissimuler sa grande satisfaction, trônait sur ses lèvres. La puissante magicienne était ravie du résultat de l’examen. Trois recrues étaient prêtes à devenir apprenties. Trois. Quand aux adoubements, elle avait l’honneur d’accueillir deux nouvelles têtes dans son ordre. Ametsey était tout aussi ravi que sa supérieure, il partageait son sourire et sa bonne humeur. L’ordre gagnait cinq membres. Et en ces temps de guerre, c’était loin d’être négligeable. Les gradins du Colisée étaient remplis de membres de l'Empire qui témoignaient de leur impatience dans un joyeux brouhaha. Les chefs des trois ordres, comme toujours, dominaient l'assemblée des sorciers, des chevaliers et des seccyeths. Et ce fut sous les rayons d’un soleil discret, mais bien présent, qu’Amaryllis prit la parole, d’une voix claire, amplifiée par sa magie. Personne ne pourrait prétendre l’ignorer.
- Citoyens de l'Empire, sorciers, seccyeths, chevaliers ; soyez les bienvenus pour cette nouvelle cérémonie ! Comme vous le savez tous, les dernières années ont été marquées par la guerre, et si nos victoires sont remarquables et apportent une nouvelle preuve indéniable de l'immense puissance impériale, nous n’oublions pas nos frères et sœurs tombés au combat. Honorons-les, quelques instants.
Ametsey, comme beaucoup de ses collègues sur cette estrade dressée au milieu du Colisée, baissa un instant la tête, gardant le silence, toutes ses pensées dirigées envers ceux qui étaient tombés. Et il y en avait, beaucoup. Trop. La guerre ne faisait de cadeau à personne, personne. Le sorcier reposa son regard sur Amaryllis, qui releva la tête avec une expression. Son expression grave se fit de nouveau plus détendue, signe que l'heure était venu de passer aux adoubements.
- A présent, il est temps d’élever au rang de sorcier deux apprentis. Ils ont appris à devenir des sorciers accomplis au cours de ces cinq dernières années. Forts de leur formation, ils peuvent maintenant voler de leurs propres ailes. @Hannah, ta formation auprès de @Gédéon à fait de toi une jeune sorcière prometteuse. Fais honneur à ton rang et ton ordre.
Ametsey observa la fée remettre à sa toute nouvelle consœur les attributs qui montraient à tous son nouveau rang de sorcière. Il se souvenait de chacune des recrues qu’il voyait passer dans ses cours, et il était toujours très ému de les voir atteindre leur but.
- @Gédéon a aussi permis à l’apprenti @Andreas d’évoluer et d’obtenir, aujourd’hui, son rang de sorcier.
@Lorem, ton apprentissage auprès de @Nashoba t’a apporté force et détermination. Fais-en bon usage pour les années à venir.
Les deux jeunes hommes reçurent chacun leur tour leurs nouveaux attributs associés à leur nouveau rôle dans la société d’Irianeth, avant de quitter l’estrade à la suite de leur sœur d’arme. Ametsey était fier de ces jeunes sorciers qu’il avait participé à former.
- A présent, accueillons la nouvelle génération sur l’estrade. @Phriën, @Phyllis et @Mephilia, rejoignez-moi ! @Phriën, ta détermination a enfin payé. Ton examen maintenant obtenu, je suis persuadée que @Hayshi saura mettre en valeur tout ton potentiel.
@Phyllis, c’est @Gédéon qui s’occupera de te former pour les années à venir. Il ne fait aucun doute qu'avec son expérience, il saura faire de toi une sorcière extraordinaire.
@Mephilia, après avoir prouvé ta valeur lors de la guerre contre la Confrérie, ta résilience et ta loyauté lors de ton examen, tu pourras apprendre beaucoup des immenses savoirs de @Jean-Bernadette. Ne néglige aucune leçon, le chemin vers la grandeur est long et semé d'embûches.
Amaryllis reprit la parole, une dernière fois, le regard aussi brillant que le soleil, timide, de ce milieu de journée.
- Joncina va prendre la suite, dit-elle, de sa douce voix de Fée, avant de laisser sa place à la chef de l’ordre des seccyeths.
Cette dernière était arrivée à l’heure, pour une fois. Même en avance, le sorcier l’avait croisée avant même le début de la cérémonie d’Attribution. Cette curieuse ponctualité, ne semblait toutefois pas avoir réveillé trop de qualités cachées chez la Midjin. Cette dernière battit des cils, l'air vaguement absent.
- La... suite ?
Amaryllis lui accorda un sourire indulgent. Depuis le temps, tout le monde avait l'habitude de l'étourderie de la midjin. Cette dernière ne mit que quelques instants à retrouver ses esprit.
- AH OUI ! Oui, ahem. Chers amis ! Nous avons le plaisir d’accueillir Nathan... Je veux dire Nathali-@Nathaleigh au sein de notre grande famille ! Félicitation pour ta détermination lors de la dernière guerre et bon vent !
Ametsey eut un petit sourire aux lèvres, Joncina n’était vraiment pas douée avec les prénoms... Et pourtant, elle était une chef d’exception, cela, personne ne pourrait jamais lui retirer. Il fallait la voir à l'oeuvre pour comprendre de quel leadership et de quelle détermination étaient capable la midjin.
- L’ordre des seccyeths à l’immense joie d’accueillir plus de nouveaux visages. Tout d'abord, @Ashkan...
Joncina eut un petit sourire compatissant à l'égard du jeune homme. Elle savait ce que le demi-elfe avait eu à subir durant son examen, Ametsey savait que la chef n'avait rien manqué de sa fausse attribution, au cours de laquelle la fausse Joncina l'avait soumis à une humiliation cuisante. Il était temps, à présent, de chasser ce traumatisme une bonne fois pour toutes de l'esprit du garçon.
- Ton parrain @Uthred a tenu à ce que je te dise ici, devant toute cette assemblée, combien il est fier de toi. Sache que l'ordre des seccyeths est tout aussi fier de te compter dans ses rangs. Tu as réussi ton examen avec brio, et tu auras la chance de t’améliorer aux côtés de @Nathaleigh. Je compte sur vous deux pour vous entendre et faire preuve de maturité au cours des cinq prochaines années.
Et c'était bien le but de la manœuvre, Ametsey n'était pas dupe. Il en avait même discuté avec elle. Joncina comptait sur le fait que Ashkan et Nathaleigh, obligés de se supporter durant des années, soient forcés de collaborer et de faire la paix. C'était un pari risqué, qui pouvait porter ses fruits... ou s'avérer désastreux.
- @Khanrell...Ton cas n'a pas fait l'unanimité. Les penchants égoïstes dont tu as fait la démonstration pendant l'examen ont laissé un goût amer aux seccyeths du Comité. L'empathie et la fraternité sont des valeurs fondamentales pour notre ordre et notre rôle est de protéger la population tanieth. Je n'attends pas de toi que tu te métamorphoses complètement en cinq ans, cependant, il va falloir faire des efforts si tu veux devenir seccyeth. Comme tu l'auras compris, nous validons ton passage en tant qu'apprentie, mais tu seras surveillée de près au cours de ta formation. Il reviendra à @Meryl Aesha la tâche de t'aider à t'améliorer. Je compte sur elle pour t'insuffler l'esprit de notre ordre.
Ayant terminé, Joncina jeta un dernier regard plein d'attentes à Khanrell avant de s’éloigner du devant de l’estrade. Bien qu'elle n'aima pas avoir à faire des remontrances, et cela se voyait à son expression gênée, cette Attribution restait très réjouissante pour l'ordre seccyeth. A chaque lustre, l’ordre prenait de l’importance. Une grande victoire pour Joncina, et pour l’empire ! Ce fut finalement au tour de Bahal, chef des chevaliers d’Irianeth, de prendre la parole. Cette dernière se fit quelque peu désirer. Le Démon n’était pas content - encore moins que d'habitude, et il n'était pourtant pas quelqu'un de particulièrement solaire au naturel... Ametsey, comme tous les membres présents, pouvait le voir à son visage fermé, et son regard plissé. Trop peu de chevaliers étaient adoubés aujourd’hui. Un seul, pour être exact.
- @Jean-Neige, @Uthred, rejoignez-moi sur l’estrade. Jean-Neige, tu as fait preuve d’un grand courage pendant la guerre, et j’ose espérer que cela n’est pas la seule et unique chose que tu auras apprise d'Uthred, dit-il en posant un regard sévère sur le jeune hybride, avant de se tourner vers le Perlois. Chevalier, je vous laisse vous charger de votre écuyer.
Des applaudissements nourris saluèrent le tout nouveau chevalier d’Irianeth, alors que son ancien maître descendait péniblement les quelques marches de l’estrade. Bahal reprit la parole.
-@Eykeira, tu commenceras ta formation en tant qu’écuyère de @Ylvä. Puisse sa force et son intelligence t’apporter les armes nécessaires à ton futur rôle au sein de l’Empire.
Et Bahal n’ajouta rien, se murant dans un silence borné, illustration palpable de sa mauvaise humeur. Ametsey devait bien reconnaître que le chef des chevaliers avait tout de l'enfant boudeur, quand il s'y mettait... Amaryllis soupira et secoua légèrement la tête avant de reprendre la parole - puisque ce cher Bahal ne semblait pas disposé à sortir de son mutisme.
- Nous en avons maintenant terminé ! Profitez tous de cette journée de festivités !
Avec le reste de la foule, Ametsey applaudit, ravi de voir ce qui allait arriver par la suite : le buffet. Le sorcier au ventre aussi rond qu’un petit pain se tourna vers Amée.
- Encore un cycle terminé, soupira-t-il, presque nostalgique..
- Et le début d’un autre, répondit la sorcière, le regard brillant, avant d’inviter son ami à aller manger.
Rang Classique : Guide d'aventuresNombre de messages : 1244 Rôle : Représentation physique des Animateurs
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Invité
Lun 24 Fév 2020, 15:52
Nate
TOUT LE MONDE
「 A NEW CYCLE 」
Nathaleigh est féminin aujourd'hui.
Cinq années venaient déjà de s'écouler. Un lustre entier avait filé à toute allure, sans que Nathaleigh ne s'en aperçoive réellement... Il fallait avouer que les années aux côtés de @Yahmé avaient été bien remplies, culminant lors de la guerre pour Turquoise. Le front sur lequel le duo avait été déployé avait été, malheureusement, perdant face aux forces de la Confrérie.... Mais ce léger contre-temps n'avait pas entamé le moral de Nathaleigh. La guerre lui avait appris d'une façon bien féroce les apprentissages qui lui manquaient encore à l'époque... Et maintenant, quelques années plus tard, la Seccyeth s'en trouvait plus aguerrie. Forte de sa formation aux côtés de sa nouvelle famille, rompue aux combats suite à la guerre, son regard brûlait d'un feu nouveau.
Fièrement campée sur le dos de Gaston, le dos droit et l'allure fière, Nathaleigh avait longuement fixé Yahmé et Kaliyah. C'était leur dernier voyage ensemble en tant que maître et apprentie... Cette dernière migration vers Pikay devait compter. Nate n'avait pas parler plus qu'à l'accoutumée lorsque Yahmé l'avait rejoint, toisant son ancienne maîtresse avec un sourire en coin. La jeune femme avait attendu que le voyage ne commence paisiblement pour enfin démontrer les idées saugrenues qu'elle avait gardé dans un recoin de son esprit. Gaston et Nate avaient échangés un regard presque complices, les deux se souriant avec un sourire carnassier.
Oh ça, Yahmé et Kaliyah allaient se souvenir de leurs apprentis favoris. Évidemment que Gaston et elle étaient leurs favoris.
Kaliyah et Gaston volaient l'un à côté de l'autre, se laissant porter par les vents cléments du continent noir. C'est dans cet apparent calme que Nate et son dragon décidèrent d'envoyer une légère gerbe de flamme dans la direction de leurs compagnes d'enseignement, générant un nuage de fumée si épais que les cheveux, si blancs de Yahmé, adoptèrent une couleur aussi sombre que la suie... Provoquant l'hilarité totale de l'apprentie. Bon dieu que @Neelam avait eu une influence désastreuse sur Nathaleigh.
La suite du voyage avait été rythmée par les chamailleries, bonne-enfants, des deux Seccyeths, permettant aux nombreux kilomètres les séparant encore de Pikay de passer un peu plus rapidement. Les deux Seccyeth c'était posés au port d'Ivern, seul espace assez dégagé pour permettre aux deux dragons de se poser sans occasionner trop de dégâts... Enfin, surtout à Gaston. Kaliyah avait cette chance de posséder une stature plus... Fluette, que l'imposant mâle. Leur chemin s'était séparé ici, Nathaleigh allant retrouver la chaleur de la demeure familiale des Watzefück pour les jours précédant l'attribution. Le manoir avait été si silencieux durant l'absence de tout les « Jean-enfants » que de les avoir ainsi tous regroupés durant quelques jours semblait rendre de sa superbe à l'imposante demeure. Les cris étaient de retour... Les explosions aussi. La fratrie semblait surtout heureuse d'être enfin tous ensemble, même si cela n'était que pour une soirée.
Nate se tenait fièrement face à l'estrade du Colisée, le regard ne lâchant pas les chefs des Ordres. Vêtue de son habituelle armure, sa longue hallebarde fermement accrochée à son dos, la jeune femme ne pouvait retenir son sourire satisfait. Enfin, les années d'apprentissage et d'acharnement allaient payées. L'attribution débuta sur les chapeaux de roue, Nate sifflant bruyamment pour acclamer tour à tour @Andreas et @Lorem, applaudissant son frère et son ami de toujours avec fougue. Lorsque Amaryllis annonça que @Jean-Bernadette allait avoir un apprenti durant ce lustre, la Seccyeth éclata d'un rire nerveux. Merde, c'était vrai ça... Ils pouvaient maintenant avoir des apprentis. Qui serait assez fou pour leur donner des apprentis, à eux ? Ils s'étaient suicidés à l'examen. Ils étaient un groupe de jeunes adultes totalement ravagés... Clairement, il faudrait être suicidaire pour leur confier l'éducation de quelqu'un. Lorsque Joncina prit alors la parole, Nathaleigh c'était approchée de l'estrade, rejoignant la cheffe de l'ordre pour procéder à son attribution. La fierté pouvait se lire sur son visage, alors qu'un sourire amusé étirait ses lèvres. Il y a cinq ans, Nathaleigh avait bien failli mettre le feu lorsque Joncina avait écorché son nom. Mais aujourd'hui, elle s'en fichait. Après tout, à la maison, à Tivecca, tout le monde la connaissait comme Nate... Et c'était suffisant. Du haut de l'estrade, Nate avait verrouillé son regard avec celui de @Yahmé, hochant légèrement la tête dans un « merci » silencieux.
En quelques secondes, elle était devenue Seccyeth. En quelques secondes, elle avait enfin réussi ses objectifs. Nathaleigh avait atteint son but... Et ce fut en quittant l'estrade qu'elle put enfin exploser de joie. Au cœur de la foule, une explosion se fit entendre alors que Nate levait les bras au ciel.
- F*CK YEEEEEEEES.
… Mais sa joie retomba bien vite. Wait. What. Ashkan voulait devenir Seccyeth ? Nathaleigh se tourna à nouveau vers l'estrade.
- …. WAIT. WHAT THE HELL ?!
Ashkan allait devenir Seccyeth. Et c'est elle qui allait devoir l'entraîner. EXCUSE YOU ?! Joncina était tombée sur la tête ? Elle avait mangé quelque chose d'avarié ? Son dragon avait grillé ses derniers neurones ? Nate toisait la midjin avec incompréhension, des étincelles qui n'annonçaient rien de bon crépitant au bout de ses doigts gantés. Cette nouvelle la rendait folle de rage, si bien qu'elle n'avait même pas fait attention à la suite de l'attribution, manquant les félicitations de Jean-Neige.
Le regard parme de la Seccyeth parcourait la foule, Nathaleigh évitant soigneusement la marée humaine en cherchant son... Apprenti. Ugh. Elle allait le réduire en cendre ce morveux. Enfin, son regard accrocha la lumière caractéristique que dégageait @Ashkan. Cette foutue lumière. La Seccyeth se planta devant son apprenti sans prévenir, une légère fumée émanant de ses mains. Elle allait devoir le supporter durant cinq ans. Elle allait clairement le tuer à la tâche.
Son regard scanna l'adolescent de haut en bas, un rictus frustré soulevant le coin de ses lèvres. Ils avaient bien changés tout les deux. Ils n'étaient plus les deux recrues qui se tapaient joyeusement dessus à la forteresse. Ils n'étaient plus les deux gamins qui se lançaient des piques sans cesse. Ils étaient désormais un jeune homme et une jeune femme dans la fleur de l'âge. Apprenti et maître.
- You look like shit.
Ni bonjour, ni de comment ça va, les formalités et les politesses n'avaient jamais fais parties de l'attitude de Nathaleigh. Ses yeux se plissèrent alors qu'elle inspirait profondément. Comment on gère un apprenti ? Comment on peut collaborer avec quelqu'un que l'on déteste de toutes ses tripes ?
- Seccyeth mpf ? On va voir si t'as les guts qu'il faut pour ça.
Nate retenait du mieux qu'elle le pouvait les nombreuses insultes qui lui venaient à l'esprit. Joncina, bien que paraissant totalement dingue, avait jugé qu'elle était capable de gérer Shitkan. L'Ordre des Seccyeth avait eut tellement peu de nouveaux membres ces derniers lustres qu'elle n'avait pas le droit de faillir à la tâche. Elle le devait bien à sa famille. Nathaleigh contracta ses mâchoires alors qu'elle écrasait les flammes et les étincelles dans ses paumes en serrant les poings. Les années avec Yahmé l'avait aidé à trouver un certain calme. Elle devait maintenant l'utiliser.
- J'espère que l'Examen a pas grillé tes derniers neurones, t'en aura besoin pour les cinq prochaines années. 'Fin, seulement si tu veux réussir. Comment se passera ton entraînement futur dépendra de toi. Agis en con et je serais encore plus conne que toi. J'ai pas de temps à perdre avec des incapables.
Nathaleigh parlait sans lâcher Ashkan des yeux, l'air totalement neutre. Elle ne faisait qu'exposer des faits et des vérités, il était libre de le prendre personnellement s'il le souhaitait.
- Ta formation commence dès demain avec un premier défi : tu devra rejoindre le plateau de Lissen, seul. Ton voyage débutera demain matin au lever du soleil. Tu me rejoindra au port d'Ivern aux premiers rayons de la matinée, je te fournirais une monture sur laquelle voyager. Tu as le reste de la journée et la nuit pour te préparer à ce voyage qui durera bien 20 jours.
Le regard de Nathaleigh c'était fait dur alors qu'elle refrénait son sourire. Ce défi, Yahmé lui avait donné il y a cinq ans exactement... Nathaleigh n'avait pas été capable d'accepter immédiatement, ses mains étant encore brûlées de son examen. C'était le lendemain de l'attribution qu'elle avait relevé le défi. Elle en payait encore les conséquences aujourd'hui, la peau de ses mains n'ayant pas l'occasion de cicatriser durant les jours de voyage.
- Tu chargera ce que tu peux sur ton cheval. Je m'occuperais d'emmener le reste de tes affaires à Tivecca. Si tu es en retard, ton apprentissage s'arrêtera immédiatement. J'tolère pas les feignasses.
Nate marqua une courte pause, laissant le temps à Ashkan d'enregistrer l'information. Elle avait tellement envie de l'étrangler. Elle avait tellement envie de le brûler là, tout de suite. Ou peut-être devrait-elle le donner à manger à Gaston ? Quoique... Non, ce mec était clairement pourri de l'intérieur, son dragon méritait mieux que ça en guise de quatre heure.
- Si t'as pas de questions, tu peux dégager.
Pitié, qu'il n'ait pas de questions, elle ne le supportait déjà plus. Le simple fait qu'il respire était déjà de trop.
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Mar 25 Fév 2020, 21:13
La fin d'un cycle, le début d'un autre
(1580-01)
Bon, Khanrell n’avait pas la grosse tête au point de prétendre que son examen avait été facile, pour une bande de femmelettes mal baisées, les organisateurs de ses tests avaient même été non seulement originaux, mais plutôt cruels. Sauf que comme rien n’égalait la cruauté de la Rose Brûlante, celle-ci n’en gardait pas le moindre traumatisme, seulement un désir violent de faire bouffer ses génitoires au génie qui avait penser à la noyer. Mais chaque chose en son temps, elle avait terminé, et réussi, cela était évident avant même qu’arrive les attributions. Très imbue d’elle-même et pleine d’une confiance débordante, la rouquine était revenue sur un bateau (qui, par la grâce des Dieux, n’avait pas coulé pour la noyer) avec la conviction qu’elle avait brillé à la hauteur des attentes de ces têtes pensantes qui croyaient pouvoir mener le monde.
Eh bien non. Que ce fut parce qu’ils détestaient seulement sa personne, ou parce qu’ils adoraient faire valoir des points stupides même lorsque leur argumentation n’avait pas le moindre sens, les membres du comité de l’examen avaient décidé qu’elle avait échoué sa seconde épreuve, celle consistant à déchiqueter des fées. D’abord confuse, Khanrell demanda quel membre tranché avait déplu à Franken, et avait même suggéré (de bon cœur) d’aller lui en procurer un autre sur le champ… ce n’était, apparemment, pas ça le problème. Bientôt, la Rose Brûlante sentit naître en elle la colère qui était sa meilleure (et pire) compagne, devant l’absurdité des propos qu’on vomissait devant elle. L’une des évaluatrices en particulier semblait prendre un malin plaisir à lui expliquer en quoi elle n’avait rien saisi de l’épreuve, sur un ton exécrable qui donna envie à la tueuse émérite de faire rouler sa tête au sol. Disons qu’elle ne supportait pas l’attitude «supérieur» que certains semblaient s’emparer si tôt qu’un petit titre planait au-dessus de leur tête.
Alors un bon membre de l’Ordre des Seccyeths devait être un demeuré qui se mutilait de façon extrême pour épargner la souffrance à des moins que riens? Mais qu’est-ce qu’ils avaient donc dans le crâne ces Tanieths! Khanrell aimerait bien rencontrer une personne, UNE SEULE, qui aurait agi différemment d’elle, juste pour constater de ses propres yeux à quel point l’idiotie existe. Voir qu’on exigeait d’elle un sacrifice qu’aucun être sensé commettrait dans les circonstances qui lui avaient été présentées à elle. Franchement, d’accord, elle aurait pu être moins amusée par la situation et plus compatissante mais… seigneur, on demandait à une démone de son calibre de torturer des créatures fragiles, à QUOI ils s’attendaient au juste? Qu’elle pleure toutes les larmes de son corps en effectuant sa sanglante besogne? Ils l’avaient pourtant vue, dans toute sa splendeur, sur le champ de bataille. Ils savaient de quel bois elle se chauffait et que la compassion ne faisait pas partie de son registre d’émotions. S’il fallait devenir une mauviette pour être un Seccyeth, disons que la brillance de l’Ordre venait de perdre tout un éclat à ses yeux vermeils.
Mais même en pointant l’incroyable idiotie de leur évaluation, Khanrell n’eut droit pour toute réponse que celle que rend les touts puissants à leurs sujets lorsqu’ils n’ont plus le moindre argument et veulent simplement clore le sujet en restant sur leur position, même si celle-ci n’a aucun sens. En gros, on lui avait dit que la décision leur revenait à eux, point, en lui faisant bien sentir que son opinion n’était pas demandée. Eh bien, ils n’allaient pas tarder, ceux-là, à découvrir qu’il ne faisait pas bon jouer les têtes brûlées avec une Rose Brûlante. Bouillante de colère, elle ignorait encore comment elle avait réussi à ne pas incendier tout ce beau monde, mais se promettait que ce n’était que partie remise. Elle aurait toute une longue vie pour leur montrer leur erreur ignorante.
Parce qu’elle devenait apprentie tout de même, ayant seulement été menacée d’être «surveillée» pendant sa formation pour s’assurer qu’elle se collerait davantage à la vision de l’Ordre. S’il espérait la voir devenir une petite fleur délicate et généreuse, ou offrir sa vie contre celle d’autrui, ils allaient être amèrement déçus. Et elle allait s’assurer qu’ils voient bien quel genre de monstre elle était, mais surtout, combien ils avaient besoin d’avoir ce monstre-là dans LEURS rangs, et non dans ceux de l’adversaire.
Le jour de l’attribution, la démone à l’air grave dévisagea tout le long de leur insipide discours les membres du comité de l’examen, avec l’air de tueuse qui la caractérisait si bien. Sans afficher la moindre réaction d’intérêt aux adoubements et attributions d’autrui, elle ne manqua pas de remarquer qu’on l’avait gardée pour la fin. Comme si c’était nécessaire, il fut même spécifié devant tous qu’elle serait surveillée pour ce qu’ils avaient le culot de considérer comme des défauts, alors que ça ne faisait partie que de l’instinct de survie élémentaire de tout mercenaire qui se respecte. Néanmoins, si elle contracta la mâchoire et serra les poings, Khanrell parvint à ne pas réagir à l’affront public, ayant déjà vomit dans leur gueule tout ce qu’elle pensait de leur analyse bidon simplement destinée à la faire chier. Quelqu’un, quelque part, n’aimait clairement pas sa gueule.
Toutefois, son expression neutre depuis le début de la cérémonie, même lors du moment solennel de respect envers des pairs qu’elle ne connaissait pas, fit vite place à un amusement plutôt évident en apprenant le nom de son Maître. Voilà qui prouvait une fois de plus l’idiotie de ceux qui étaient à la tête de toute cette organisation. Si on avait vraiment voulu l’emmerder ou la faire lâcher, il lui aurait fallu lui imposer la désagréable présence de Neelam, qu’elle ne tolérait qu’ivre… et encore. Mais non, elle aurait plutôt le plaisir de partager la compagnie de la splendide Meryl, pour qui elle éprouvait déjà une certaine forme d’amitié (pour ne pas dire qu’elle adorait son petit cul). Le sourire ravi qui peignit son visage avait un petit quelque chose d’inquiétant, du genre «je vous prépare un coup que vous n’êtes pas près d’oublier», et elle fut soulagée que l’attribution des Chevaliers se fassent rapidement et que l’annonce des festivités soit lancée, prenant un pas rapide pour rejoindre la jolie violette qu’elle avait repéré dans les spectateurs depuis longtemps déjà.
-Eh bien, je ne prétendrai même pas être fâchée de me retrouver encore en ta compagnie, susurra-t-elle, une lueur charmeuse dans le regard. Pendant un instant, j’étais persuadée qu’ils auraient le culot de me coller ton ancien maître au derrière, et je n’étais pas sûre… qu’elle y survive. Oh, mais attends, maintenant, j’imagine que je dois retourner au vouvoiement courtois, bien que tu sois ma cadette? rigola-t-elle en mimant une ridicule courbette de nobliaux. Milles excuses, Maître, vous me pardonnerez mes manquements à l’étiquette, j’espère? Dans le cas contraire, je tolérerai les punitions physiques, tant qu’elles me seront prodiguées par votre délicieuse personne.
Pour Aesha, seulement pour elle, Khanrell pouvait, peut-être, essayer d’être empathique. Mais que les autres aillent se faire foutre. S’il le fallait, elle les baiserait elle-même.
Codage par Libella sur Graphiorum
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Mer 26 Fév 2020, 10:00
永遠 の 皇帝
∆ Feat. Empire ∆
Un jour de fête. La liesse populaire était à son paroxysme. L’Empire avait remporté le dernier grand conflit. Aujourd’hui, la majeure partie de l’ancienne Turquoise était baptisée Saphir et appartenait aux tanieth. Tous semblaient ravis. Tous sauf un. Vêtu de sa plus belle tenue d’apparat et de sa couronne, l’Empereur assistait à l’évènement l’air morose. Tout cela n’était pas assez. Silencieux, il se tenait aux côtés de la garde impériale. Avec attention, il écouta les chefs des différents ordres.
Deux sorciers rejoignaient l’Ordre, notamment Nashoba, le bâtard qu’il avait eu avec Neelam. Jamais il n’avait conversé avec lui et il n’y tenait pas particulièrement. Le jeune homme n’avait pas eu la décence de s’illustrer à Turquoise. Au nom de quoi aurait-il envie d’apprendre à connaitre un misérable planqué ? En revanche, la fée Mephilia avait tout son respect. Elle avait combattu à ses côtés. Bien qu’elle n’ait pas toujours brillé, son aide avait permise la capture du prince Royale. Cette femme avait largement sa place au sein de l’Empire, bien plus que d’autres. La savoir aux ordres de Jean-Bernadette le satisfaisait amplement. La noble ferait un excellent professeur, il n’en doutait pas.
Virent ensuite les seccyeth. Entre tous, c’étaient ceux qui avait le plus déçu l’Empereur. Leur participation à la guerre avait été dérisoire et il ne s’étaient absolument pas distingués. Un autre, ou une autre, de ses bâtards était sur le devant de la scène. Nathaleigh, un individu au pouvoir singulier et maître du plus grand dragon qu’ait jamais vu Cybard. Pourtant, les rapports indiquaient qu’il n’avait pas été d’une grande aide sur le front chargé de stopper les renforts. Il avait été porté à la connaissance du souverain qu’il avait perdu inutilement son temps à luter contre un unique chevalier de Jade. Soldat qui n’avait même pas été tué de ce qu’il savait. Quelle honte. Malgré tout, il devenait officiellement seccyeth.
Khanrell, la séduisante démone, qui était de surcroit son amante, avait l’immense honneur de devenir apprentie de la Fraternité. Cela n’avait de toute manière fait aucun doute pour Cybard. Tout comme Mephilia il l’avait vu combattre en personne et Joncina aurait été bien stupide de lui refuser l’entrée chez les siens. L’empathie et la fraternité, lui reprochait-elle ? Absurdités ! Seuls comptaient les résultats et force était de constater que de ce côté là les dompteurs de dragons avaient encore du travail à faire. Mieux valait que la démone ne soit pas évincée s’ils ne voulaient pas subir le courroux de l’Empereur.
Gardant le meilleur pour la fin, ce fut au tour de Bahal de prendre la parole. Même aujourd’hui, alors qu’il était son souverain, Cybard gardait pour son ancien maître un immense respect et une confiance absolue. Nul autre ne pouvait diriger l’Ordre aussi bien que lui, il en était persuadé. Jean-neige devint chevalier. cela était une bonne chose, mais le fait qu’il soit le seul rendant le demi-démon furieux et il avait bien du mal à s’en cacher. L’Empereur le comprenait et avait lui aussi du mal à accepter cet état de fait. Fort heureusement, Ylvä, dont il avait une haute opinion, s’occuperait de former la jeune Eykeira. Il espérait que la femme au teint halé soit en mesure de tirer le meilleur de cette dernière. Cybard en était conscient, les chevaliers avaient toujours eu sa préférence. Comment l’en blâmer en connaissant son passé ?
Quand se conclut le discours, l’homme au crâne chauve observa l’assemblée réunie au sein du Colisée. L’heure du festin était venue ? C’était ce qu’ils croyaient. Jusqu’alors silencieux, le dirigeant de l’Empire était bien décidé à faire une allocution. Malgré tout respectueux, il attendit que les jeunes gens à l’honneur aient eu le temps de se communiquer entre eux. D’un pas assuré, Cybard monta sur l’estrade avant de jeter un coup d’oeil à Gildric qui fit sonner les cors pour ramener le silence. Après s’être assuré de l’attention générale, il croisa les bras dans le dos.
« Chers citoyens de l’Empire, membres des Ordres et soldats de la grande armée Tanieth. Je vous vois en ce jour rire et festoyer. J’entends glorifier nos victoires, notre succès lors de la dernière campagne et l’indéniable supériorité qui serait la nôtre, dit-il en jetant un regard noir à Amaryllis. À vous tous, je pose cette question. Êtes-vous aveugles ?! hurla le souverain. Comment pouvez-vous seulement vous satisfaire de si peu ? Notre victoire n’a été que partielle ! Notre armée si puissante, forte de ses dragons et ses magiciens de talent, n’a pas été en mesure de prendre l’entièreté de Turquoise. Une simple défaite et nous avons été stoppés. Les jadois ont balayés les forces commandées par le chevalier Uthred, en qui j'avais pourtant toute confiance, avant d’arrêter notre avancée. Comment osez-vous y voir là le signe de notre toute puissance ? Avez vous l’impression d’avoir vengé l’Impératrice Zero ?!? continua-t-il de psalmodier avant de faire une pause. J’attends bien plus de vous tous et sachez que dès lors je ne tolèrerai plus la médiocrité. Battez vous pour la gloire véritable de l’Empire, donnez moi le meilleur de vous même et cessez de vous reposer sur vos piètres acquis ! La guerre est loin d’être terminée. »
Son discours incendiaire terminé, L’empereur se retourna et descendit lentement l’estrade. Accompagné de la garde impériale et quelques courtisans, il prit le chemin de la sortie. Cette fête était une véritable supercherie et il ne comptait pas y rester plus longtemps. Mieux valait pour les membres de l’Empire qu’ils commencent à se montrer dignes ou bien il n’aurait d’autre choix que de les mener vers la gloire parla manière forte. Sans jeter un regard derrière lui, l’homme quitta le Colisée pour retourner derrière les murs de sa forteresse.
ciitroon
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Jahël
Jeu 27 Fév 2020, 14:50
La peau de Jahël sentait la rose sucrée. Il s’en était rendu compte il y a de cela fort longtemps, environ un an après l’attribution du lustre 2… tout simplement car il avait eut pas un mais une écuyère. Et avoir une fille squattant sa chambre et parsemant ses produits et ses affaires un peu partout, au bout d’un moment, cela devenait logique que Jahël se mette à utilise ces produits. La véritable question était : cette odeur le dérangeait-il ? Il savait de source presque sûr que une odeur de fleur était généralement attribuée à des femmes. Il trouvait cela d’ailleurs plutôt ridicule, d’attribuer des odeurs et des couleurs à un genre. De ce fait, utiliser des produits de femme ne le dérangeait absolument pas – il aimait particulièrement les produits pour la peau au vu de sa sensibilité au soleil – quant au fait d’être considéré comme une femme pour cause de telles actions… eh bien, notons seulement que les traits de visage de Jahël pouvaient parfois lui donner des airs féminins, alors il était plutôt habitué. Et s’en fichait. Pour lui, le genre avait autant d’intérêt qu’une poche de sable dans le désert.
Aujourd’hui était un grand jour : celui de l’adoubement de son écuyère, Néphaëlle. Première écuyère à survivre jusqu’à l’adoubement – elle était aussi assez particulière pour pouvoir survivre à approximativement tout. Jahël n’était pas mécontent de ces 5 années à devoir gérer une fille. Il y avait des choses comme les menstruations féminines et la pudeur qu’il avait du apprendre à faire avec. Il faut dire que Jahël était ce qu’il était. Comme pour lui le genre n’avait que peu d’importance, il avait commencé par traiter la jeune femme comme un garçon. Ce fut un apprentissage pour Néphaëlle comme pour lui, donc… En cette occasion, Jahël lui avait fait un cadeau. La torture d’un prisonnier à Pikay. Oh, c’était un prisonnier condamné à mort qui avait déjà dis tout ce qu’il avait à dire. Il n’était encore dans les cachots que pour attendre le jour de sa mort, et aussi pour divertir les bourreaux en secret, sans doute. En tous les cas, il lui offrit cet homme pour qu’elle puisse s’amuser autant qu’elle le voulait avec – et il n’y a aucunes connotations sexuelles dans cette phrase. Comme il fallait tout de même le faire survivre pour qu’il puisse se faire pendre en place public, Jahël avait tout de même prévu un guérisseur magique afin de maintenir en vie l’énergumène. Autant dire qu’après cela, ils furent tout deux couverts de sang… et furent obliger de se laver rapidement avant l’attribution qui allait commencer très prochainement. Ils se lavèrent dans la chambre de Jahël où il possédait une baignoire payée de sa poche. Il y a de cela plusieurs années on lui avait fait bien comprendre que laver le sang de ses victimes dans le bain des Chevaliers où tout le monde pouvait aller n’était pas une bonne idée. Alors il s’était acheté une baignoire… que des servantes étaient obligées de remplir et vider. C’était plus économique que de devoir vider et re-remplir les grands bains des Chevaliers. C’est donc après un rapide bain qu’ils coururent jusqu’au Colisée, arrivant juste à temps pour le commencement.
Autant dire que les deux premiers discours furent d’un ennui mortel pour Jahël. Son regard et son attention avaient dérivé dès le moment où Amaryllis avait commencé à parler. Il n’écouta absolument rien de ce qui s’annonça, ne regarda même pas les nouveaux apprentis ni les nouveaux adoubés. Il ne se concentra qu’une fois que ses oreilles captèrent la voix grave de Bahal, reconnaissable entre toutes. Comme d’habitude, on commença par adouber les écuyers du lustre précédent. C’est avec un grand sourire que Jahël assista à l’adoubement de Néphaëlle, elle-même extatique bien que déçue de ne plus pouvoir partager la même chambre que son ancien maître. Allez savoir pourquoi, Jahël ne fut que peu surpris de constater qu’il y avait peu d’écuyers attribués pour le lustre 3. Il avait déjà constaté qu’il y avait une nette préférence pour l’ordre des Sorciers. L’ordre des Chevaliers faisait pâle figure face à eux. Malgré tout… Jahël s’en fichait un peu, du nombre. Après tout, ce n’était pas cela qui faisait la force.
Les festivités commençaient, tout se passait bien. Tous les nouveaux apprentis s’extasiaient auprès de leur maître – ou presque tous – certains se dirigeant déjà vers les buffets pour se remplir la panse. Jahël lui s’était d’ailleurs tout naturellement dirigé vers quelques victuailles alléchantes en compagnie de Néphaëlle qui semblait toujours vouloir le suivre à la trace. Chose qui ne le dérangeait guère. Et puis, alors qu’il commençait à mettre plusieurs choses dans sa bouche sans mâcher tout de suite, remplissant ses joues tel un écureuil sentant l’hiver arriver, ils furent tous interrompus par la venue de l’Empereur sur l’estrade. La bouche pleine, des miettes un peu partout, le silence dans l’assemblée, Jahël tenta de faire le moins de bruit possible dans sa mastication difficile de ses aliments alors que Cybard prenait la parole. Le chevalier tenta d’écouter le plus attentivement possible le discours de Cybard tout en mangeant lentement. Son esprit était perturbé. D’un côté il se délectait du gout de ce qu’il avait dans la bouche, de l’autre il était déconfit, surpris et surtout décontenancé par les paroles de l’Empereur. Ce n’est qu’à la fin de son discours relativement violent que Jahël réussit à avaler son dernier bout de nourriture, dans un grand bruit de déglutition suivant le silence de la fin de son discours.
Les sourcils froncés, il y avait plusieurs choses qu’il ne comprenait pas dans le comportement et les paroles de l’Empereur. Son regard se porta sur une Néphaëlle tout aussi surprise que lui. Ce n’était pas elle qui allait répondre à ses questions. Et puis son regard se porta sur Uthred. L’Empereur n’avait pas été tendre avec lui. Mais ce n’était pas vraiment ce point qui l’amena à vouloir aller voir son confrère. C’était plus qu’avec son âge vénérable, il allait sans doute pouvoir répondre à ses questions et ses interrogations, comme le faisait Eredin. C’est donc d’un pas résolu, alors que Cybard partait et que quelques murmures commençaient à s’élever dans la foule, que Jahël se dirigea vers le vieux Chevalier. Sur le moment, l’homme regardait ailleurs, peut-être perdu dans ses pensées ? Alors Jahël dut tirer un peu sur sa manche, presque timidement, pour faire remarquer sa présence. D’ordinaire assez joyeux et insouciant, c’est un visage déconcerté et mal à l’aise que lui offrit Jahël quand il posa son regard sur lui.
« Hmmm… » Il se balança légèrement d’un pied sur l’autre, sa main tenant toujours la manche du Chevalier, le regard déviant. « Il y a plusieurs choses que j’ai du mal à comprendre. » finit-il alors par lâcher. Et ce fut le début de la fin. « Pourquoi l’Empereur n’en parle que maintenant ? N’aurait-il pas mieux valu débrieffer tout le monde quelques jours après la guerre ? Vu que, aujourd’hui est censé être un jour important pour les nouveaux adoubés et les nouveaux attribués, je trouve ça dommage de casser un peu le moral, en plus il me semble avoir lu un jour dans un livre qu’un bon commandant doit avoir un discours plus encourageant et moins moralisateur pour motiver ses troupes à faire meilleur, tu penses quoi toi ? L’Empereur il a raison d’être si en colère ? En plus… je pense qu’on s’éloigne un peu de ce qu’est l’Empire à la base non ? Je veux dire, conquérir pour se venger, c’est tout de même différent de conquérir pour réunir et évoluer. Après, est-ce que c’est normal de vouloir faire la guerre pour venger la mort de quelqu’un ? La mort, c’est la mort, enfin, moi si je fais la guerre et tue des gens, c’est car j’en ai envie, et puis, je saurais pas vraiment qui venger en fait, enfin, les gens meurent tous les jours, d’ailleurs tu te rapproches de ta date d’expiration aussi non ? Ce serait triste, enfin, oui, c’est triste quand quelqu’un de proche meurt, après, les assassinats et tout ça, c’est, hm, du « quotidien » un peu, surtout quand on a une couronne sur la tête, j’avais lu dans un livre que y’avait eut déjà pas mal de royautés un peu partout victimes d’assassinat, du coup, on devrait être habitué non ? En plus, si on regarde ce qui s’est passé à la guerre, le groupe qu’on a combattu avait l’air mieux organisé. J’ai lu le rapport des guerres de chaque front, et ça avait l’air que le groupe qu’on a eu avait quand même eu le temps de mieux s’organiser que les autres, et puis, nous on a du traverser Fal, c’est moche Fal, j’aime pas Fal, en plus j’ai eu des brûlures du soleil après, c’était douloureux et chiant, je veux plus aller à Fal, en plus après on avait super soif et j’avais chaud et je transpirais et j’aime pas trop quand je transpire car il fait trop chaud, et du coup je me dis que ça devait aussi être le cas pour les autres soldats, et que du coup, ça a contribué à ce qu’on réussisse pas à prendre tout tout Turquoise, mais, je pense, je pense qu’on a quand même fait du bon travail, après tout, hm, on a arrêté leur progression, parce que, sinon, ils auraient pu venir en aide aux autres, et on aurait p’t’être pas gagné autant de terrain, voir même pas du tout, je trouve qu’il aurait mieux valu saluer le fait qu’on a réussi à les tenir à distance malgré nos conditions, tu ne trouves pas ? »
Jahël s’arrêta de parler. Chose incroyable. En fait il s’est arrêté car il commençait à avoir le visage un peu trop rouge pour cause de manque d’oxygène, et devait prendre quelques inspirations s’il devait continuer. Précisons qu'il n'avait toujours pas lâché Uthred, au cas où celui-ci viendrait à vouloir s'enfuir pour échapper à ses questions.
« Enfiiiin bref… tout ça pour dire que je comprends pas trop le discours de l’Empereur ni pourquoi il le fait maintenant. Tu peux m’expliquer ? »
Jahël
Rang Classique : ChevalierNombre de messages : 816 Rôle : Chevalier d'Irianeth
Plus sur le personnage Âge: 43-48 ans [L5] Race: Humain
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Ven 28 Fév 2020, 10:49
( la fin d'un cycle )
L'attente après l'examen avait été longue et pénible. Je n'aurais pas su dire combien de temps s'était écoulé entre la fin de l'examen, lorsque je ne sais trop qui m'avait empoigné par derrière, jusqu'au moment où nous – les recrues – avions eu le droit de regagner le bateau pour aller à la maison. Peut-être c'était t-il passé des heures, des jours, je ne saurais trop le dire. Tout ce que je me rappelais de ce temps entre les deux était la douleur qui ne cessait pas. Ma gueule de bois combiné aux effets des éclairs bleutés que je m'étais prise quelques fois lorsque j'étais coincée dans l'eau trop rose de ce pays de merde m'avaient rendue amorphe, percluse de douleur, et j'avais toutes les difficultés du monde à suivre quoi que ce soit. J'avais réussi à me rendre au bateau, ou peut-être quelqu'un m'y avait conduit. J'avais vomi une partie du voyage en mer, même si je n'avais plus rien à vomir. L'on m'avait forcé à manger et à boire, mais j'avais tout recraché.
La simple odeur de ce qu'on m'avait fichu entre les mains me rappelait ce que j'avais dû cuisiner, et ce repas …. J'avais fermé les yeux et serré les dents. Je revoyais encore la tête du nourrisson, le sang qui coulait et coulait, et qui ne voulait pas s'arrêter. Je revoyais dans un brouillard les viscères et la peau, les muscles et les os. Les organes qui coulaient et tombaient de la table jusqu'au sol. Fort heureusement pour moi, je n'avais jamais vu ses yeux. L'enfant était resté endormi et n'avait ni pleuré, ni chigné, ni même remué. Il avait été vivant, mais endormi, potentiellement drogué. Cela ne rendait absolument pas la chose plus facile à digérer et à accepter, mais cela était tout de même moins terrible que si le petit avait crié, pleuré, remué, s'il n'avait que serait-ce agit comme un bébé vivant et normal; là, je ne sais pas comment j'aurais pu affronter l'après. Son inertie m'avait aidé, en quelque sorte. Et c'était détestable, dégueulasse.
Arrivée à Irianeth, j'avais simplement suivi les autres lorsque tous avaient commencé à débarquer du bateau pour retrouver la terre ferme. Dans un brouillard, les yeux plein des démons – au sens propre comme au figuré – que j'avais du affronter, je m'étais rendue à ma chambre dans un automatisme que je ne comprenais pas. J'y avais pris des vêtements, les premiers que j'avais pu trouver, et je m'étais rendue à la salle d'eau la plus reculée que je puisse trouver. Une fois dans la salle enfumée et chaude à souhaits, l'eau claire et calme se changea devant mes yeux en une eau rose fushia. Était-ce réel? Était-ce mon imagination? Comment savoir? J'avais de légers flashs orangés et violets devant mes yeux, et je ne comprenais plus rien. L'examen était fini, pourtant. Je pouvais presque entendre son rire et ses paroles tourbillonner dans ma tête.
- Lamentable, tu es lamentable.
Non. Non, non. NON. Pas encore …. Une vive douleur aux genoux et un changement de hauteur face à ce qui se trouvait devant moi me fit comprendre que j'étais tombée à genoux sur la pierre tiède et humide de la salle des bains. Mon front était posé sur la pierre, la tête entre les mains et la respiration hachée, j'essayais de me contrôler, de couper cette voix hors de ma tête, j'essayais de ne plus avoir aussi mal. C'était sans doute des douleurs imaginaires …. Enfin, j'espérais. J'osais réellement espérer que la douleur allait un jour se tarir. Mordant ma lèvre jusqu'à avoir le goût de sang dans ma bouche, les yeux fermés, j'essayais de respirer le plus que je pouvais, même si je n'y arrivais aucunement.
- Tu n'as pas ta place ici ….
Un gémissement piteux franchit la barrière de mes lèvres maltraitées et le goût métallique du sang dans ma bouche se mélangea à celui, salé, des larmes qui coulaient enfin. Des larmes que j'avais retenues pendant tout ce temps, pendant toute la durée de cet examen de malheur. Je pleurais comme probablement jamais je n'avais pleuré, mais aucun son ne sortait. Les larmes coulaient aussi aisément que le sang avait coulé du corps du bébé lorsque j'avais commencé à couper. J'avais envie de hurler, j'avais envie de sentir autre chose contre ma peau que cette douleur sourde qui pulsait dans mon corps sans jamais s'arrêter. J'avais envie de me laver, de frotter et frotter jusqu'à ce que ma peau soit propre, tellement propre, trop propre. Mais j'avais peur d'aller dans l'eau. Et si je restais prise? Et si je coulais? Et si je n'arrivais plus à me maintenir à la surface?
Sans plus réfléchir, sans trop comprendre ou même savoir ce que je faisais, avant que je n,en décide autrement, je me levai brusquement et, faisant fi de l'étourdissement qui me prit, j'arrachai les vêtements abîmés et sales, avant de me rapprocher de l'eau et de m'y laisser couler. Je restai sous l'eau sans respirer jusqu'à ce que je ne puisse plus faire autrement que de sentir mes poumons prêts à exploser par manque d'air. Alors seulement je remontai à la surface et entreprit de me laver, et frotter, frotter et frotter, jusqu'à ce que ma peau fasse mal, jusqu'à ce que mon cuir chevelu fasse mal, jusqu'à ce que mon corps ne devienne que douleur à force de frotter et laver. Peut-être que j'allais pouvoir enlever d'autres saletés; celles qui n'étaient pas physiques. Peut-être. J'avais gardé les yeux fermés, parce que c'était mieux que de voir l'eau changer constamment de couleur. Je sortis et me séchai et enfilai des vêtements propres avant de sortir de la salle d'eau et aller m'effondrer dans mon lit, la tête bourdonnante des injures de Violette, du sang, des flammes, de la Brume. Je m'endormis au doux son des insultes de la sorcière qui tournaient en boucle dans mes pensées.
***
Je m'étais réveillée en milieu de matinée. Je ne savais pas combien de temps j'avais dormi, mais ça n,avait pas été reposant. Trop d'images et de son, trop de couleurs et de rires déplaisants. J'avais machinalement passé des vêtements que je portais normalement en tant que recrue et sorti hors de ma chambre sans trop regarder où j'allais. Aujourd'hui allait être l'attribution et l'adoubement, si j'en croyais l’effervescence qui faisait s'animer la forteresse. Marchant sans but dans les couloirs indéfinis, je tressai rapidement mes cheveux blancs sans trop faire attention à rien. Au moins, je n'avais plus de flash violets et orangés. C'était mieux que rien. J'avais toujours mal partout, et j'avais froid. Oh, pas physiquement, mais il y avait cette froideur qui semblait venir de l'intérieur, et m'entourer tout à la fois. Frissonnant violemment en entendant un rire froid quelque part dans la forteresse, je fermai les yeux une seconde et respirai lentement, espérant me calmer. Lentement, je pris le chemin du Colisée, là où tout allait se dérouler.
Les quelques rayons du soleil réchauffait l'atmosphère, mais j'avais toujours froid. L'odeur de nourriture qui planait dans l'air me donnait la nausée et la joie ambiante qui régnait me donnait envie de hurler et de retourner me cacher, pour ne plus ressortir. Je me mis le plus que je pouvais dans un coin où peu de gens étaient, là où c'était sombre et éloigné de tous. Là où personne ne pouvait voir mes mains trembler. Je n'écoutai pas un seul mot de toute la cérémonie, enregistrant vaguement mon nom lorsqu'il fut prononcé, ainsi que le fait que j'avais réussi.
- Phriën, ta détermination a enfin payé. Ton examen maintenant obtenu, je suis persuadée que Hayshi saura mettre en valeur tout ton potentiel.
Enfin. Puis, le nom de mon maître fit son chemin jusqu'à mon cerveau et je tournai la tête dans la direction générale des gens. J'allais devoir bouger et aller à sa rencontre. Mais bouger était douloureux. Tout faisait mal, physiquement, et non physiquement. J'avisai les cheveux bleus facilement reconnaissable de mon désormais maître et je me dirigeai vers elle, n'ayant pas d'énergie pour avoir de réelles émotions ou pour ressentir quoi que ce soit face au fait que j'avais enfin passé cet examen de merde après la deuxième fois. Mon regard se posa sur elle, la fixant d'un regard vide, droit dans les yeux, l'espace de quelques secondes, avant de détourner les yeux et fixer le vide devant moi. Pourquoi était-elle entourée d'un halo blanc? Peut-être le soleil? Peu importe. Aucune expression sur mon visage, un vide dans mes yeux, juste le néant de ce que j'étais qui la regardait sans la voir réellement. J'étais là, à ses côtés, mais c'était tout. Je n'avais pas envie d'être là, pas envie de ressentir quoi que ce soit, pas envie de montrer quoi que ce soit, je n'avais pas envie de rien. Pas même de la saluer ou de me présenter. Quoique …. J'avais surtout envie de hurler, de ne plus rien entendre, de ne plus penser, ne plus réfléchir, ne plus voir ces flashs de ce qui c'était passé.
J'étais physiquement là et c'était ce qui comptait, non? Peut-être n'étais-je pas si lamentable finalement. Peut-être avais-je enfin ma place ...
( Pando )
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Ven 28 Fév 2020, 11:25
La fin d'un cycle, le début d'un autre | 1580-01
Si elle était présente de corps, l’esprit de la midjin déambulait encore parmi les plantes fantastiques du royaume de Fées. Elle rêvait une fois de plus aux découvertes incroyables qu’elle y avait faites en compagnie de Lorem. Elle avait envie de rire simplement à repenser à ce gigantesque champignon mauve qu’ils avaient vus peu de temps après leur débarquement du bateau. C’est sans doute à cause de ces souvenirs agréables elle avait revêtu une robe fantaisiste haute en couleurs et que sa chevelure était un arrangement spectaculaire de tresses et de mèches bouchées remontées en un chignon élaboré. L’élégance était tout de même de mise pour une journée aussi importante que la graduation des apprentis et l’attribution des recrues.
Hayshi fut ramenée à l’ordre - pour ne pas dire la réalité - par la voix familière de la sorcière Amaryllis. Un sourire serein se dessina sur le visage de la jeune sorcière de 25 ans. Elle adorait les cérémonies d’attribution qui revenait à tous les lustres. Elle gardait un excellent souvenir du moment où elle-même avait monté le dernier échelon il y avait cinq ans déjà. Elle épia les recrue et les apprentis, amusée de noter les différentes expressions que chacun arborait. Elle sourit à @Lorem, son compagnon lors de sa récente expédition en Enkidiev. C’était là un grand moment pour lui et ses comparses.
Un silence respectueux tomba sur la foule réunie afin d’honorer les victimes de la guerre. La demoiselle à la peau bleutée envoya une prière à Parandar lui demandant de bien s’occuper de ses compatriotes ayant trépassé. Elle espérait que l’avenir serait plus clément pour les siens, voire pour tout le monde. Les conflits n’avaient rien de plaisant pour quiconque.
Le coeur de Jude se gonfla de fierté lors de la graduation de sa cousine @Hannah. Elle était très heureuse pour la qucspasseribus, et ce, malgré leur relation tendue par moment. Elle applaudit sans la moindre gêne, faisant de même lorsque vint le tour de Lorem. Voilà de magnifique additions à leur ordre! Il n’y avait pas l’ombre d’un doute dans son esprit qu’ils feraient de grandes choses de leurs carrières.
La noble aux origines partiellement diamantoises nageait toujours dans un bonheur exquis lorsque vint le temps d’accueillir les recrues sur la scène. Il faut dire qu’elle se laissait emporter par l’engouement des gens présents… À un point tel qu’il lui fallut un moment pour enregistrer qu’on venait de lui attribuer une apprentie. Ah bon? Vraiment? On lui faisait cet honneur? Elle masqua rapidement la surprise de sur son visage délicat. Elle tut également la nervosité naissant en elle, un rappel de toutes ses insécurités et les problèmes qu’elle n’avait pas encore réglés, puis se concentra sur le positif de la situation. Elle avait adoré son expérience avec Lorem, alors pourquoi pourrir ses pensées de doute? D’autant plus que la magnifique Phriën n’était pas une adolescente, mais bien une jeune femme qui devait avoir un âge similaire au sien. Elle hocha donc de la tête en direction de celle se retrouvant dès lors sous sa tutelle en guise de salutation à distance.
Harrison attendit la fin des discours des chefs de tous les ordres avant de se déplacer, question d’être polie envers ses supérieurs et tous ceux impliqués dans la cérémonie. Elle rejoint ensuite son apprentie en affichant l’air le plus confiant et chaleureux qu’elle était en mesure de simuler malgré son léger stress. « Enchantée, Phriën. C’est tout un honneur de te rencontrer. Je suis Hay… » La jeune femme devant elle ne semblait pas partager l’euphorie du reste des gens présents. Judith avait tendu les mains afin de prendre celles de sa compagne entre les siennes, question de lui offrir un peu de réconfort tout en continuant sa présentation, mais cette dernière se déroba à ce toucher de façon assez expéditive, pour ne pas dire catégorique. C’était comme si Phirën venait soudainement de sortir d’un quelconque songe et que le contact physique avec son maître n’était pas le bienvenue.Hayshi ne comprenait pas la soudaine rigidité de son interlocutrice. Elle était sous le choc, ça va sans dire. D’accord… Elle eut un moment de malaise, mais ravala aussitôt sa gêne. Les demoiselles passeraient les cinq prochaines années ensemble, alors elles avaient avantage à apprendre les limites de l’autre assez vite. La guérisseuse se fit une note mentale de limiter les contacts avec son apprentie à l’avenir. Son but n’était pas de la rendre inconfortable ni de l’offusquer d’une quelconque manière. « Pardon. » balbutia-t-elle, puis elle s’éclaircit la gorge. « Je suis Hayshi T. Coudasaïe. »
Na’aril était-elle en train d’avoir une faiblesse ou était-ce l’angle dans lequel elle se trouvait qui faisait en sorte qu’elle voyait un halo de lumière autour de sa cadette? Elle pencha subtilement la tête pour voir si cela ferait une différence, car le soleil n’était pas si fort aujourd’hui… Mais non, c’était toujours là. Qu’est-ce que… Oh. Ooooh. La prise de conscience de ce que représentait cette lumière la frappa de plein fouet. Elle avait de la difficulté à respirer, tout à coup. Était-ce éthique de former son… son… Non, elle n’arrivait pas à formuler le mot, et ce, même si ce n’était qu’en pensée. Elle adresserait le problème avec la principale concernée ultérieurement. Ce n’était ni le lieu, ni le moment pour avoir cette discussion.
- Que dirais-tu d’aller discuter davantage autour d’un bon repas, hmm? La sorcière avait retrouvé, du moins en surface, cet entrain qui la caractérisait si bien. Elle espérait que de la nourriture ferait du bien à son apprentie, ne pouvant se douter du contenu de l’examen que cette dernière venait de subir. Elle guida Phriën au buffet, la laissant choisir sa nourriture. Elle salua ses cousines Hannah et @Yahmé avant de trouver un endroit plus tranquille pour s'asseoir. Commençons par des choses simples, dit-elle lorsque la jeune femme au teint chocolaté vint la rejoindre. Aucune salutation, ni même un regard dans sa direction… Y avait-il quelque chose qu’elle devrait savoir? Avait-elle commis une autre bourde à part que d’essayer de lui prendre les mains? Était-ce la réputation des Na’aril qui la rattrapait une fois de plus? Peu importe le cas, elle se devait de rester professionnelle. Pour tes accommodations…
La demoiselle azurée fut interrompue par l’empereur qu’elle n’avait pas vu monter sur l’estrade. Elle serra la mâchoire, ayant un mauvais pressentiment. Si les premiers mots de Cybard étaient ce qu’il y avait de plus normal pour l’occasion, elle voyait sur son visage - même de loin - que quelque chose le dérangeait. Elle ne fut donc pas surprise lorsque le discours pris une tournure amère, pour ne pas dire emplie de rancoeur. Elle laissa planer le silence afin d’assimiler tout ce qui venait d’être balancé aux représentants des trois ordres d’Irianeth. Elle savait que tout le monde avait fait son possible pour cette guerre et qu’il était impossible de gagner toutes les batailles… C’est pourquoi elle ne prit pas trop les remontrances à coeur.
- Où en étions-nous? fit-elle afin de briser la glace. Elle espérait qu’en initiant la conversation, cela permettrait à Phriën de se mettre à ses aises et que cela l’encouragerait à participer. Ah oui! Je ferai préparer une chambre pour toi dans notre maison. Sache que ma mère, Michie, en est la propriétaire. Nous avons une gouvernante, ainsi que du personnel. Ils savent se faire discrets, ne t’en fais pas. Nous regarderons ensemble si tu as besoin de quoi que ce soit. Pour ce qui est de ta formation elle-même, sache qu’il y aura beaucoup de voyagement… Nous visiterons fréquemment Tivecca, la cité des seccyeths, car je m’occupe de soigner les dragons. Nous ferons aussi plusieurs excursions sur le continent d’Enkidiev. N’hésite donc pas à me faire part d’endroits que tu aimerais visiter. Enfin, mes pouvoirs sont principalement la guérison et le contrôle de la glace. J’aimerais bien connaître les tiens, ainsi que toute attente que tu as à mon égard ou à ta formation.
Jude se permit de prendre une bouchée, mais se sentait mal de continuer son repas. Son apprentie l’ignorait. Elle ne croyait pas que c’était méchamment, mais il y avait clairement quelque chose qui la tourmentait. Elle se pencha pour s’assurer de croiser le regard de la jeune femme devant elle.
- Veux-tu que nous partions? Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour toi? Tu sais, je suis peut-être ton maître… mais je m’intéresse à plus que juste ta formation. Je veux que tu sois bien et que tu n’hésites pas à me parler. Ce qui se dit entre nous restera entre nous… Et je ne te jugerai sur rien. Alors, s’il-te-plaît, parle-moi. Je ne peux pas t’aider si je ne sais pas ce qui te trouble.
Les deux dernières années avaient été compliquées. L’après-guerre avait été compliquée. Uthred n’avait plus les muscles, l’énergie ou la souplesse de sa jeunesse, et ses petits exploits à Turquoise avaient mis longtemps à se faire oublier. Et certains demeuraient encore. Lui qui avait réussi à récupérer un genou comme neuf il y a presque dix ans, après une blessure violente, n’était plus aussi optimiste cette fois-ci. L’écuyer de Jade avait fait du bon travail et après tous les soins auxquels il avait eut le droit, Uthred boitait encore. Bien évidemment, cela ne restait maintenant plus qu’une gêne constante, qu’une vraie douleur. Il pouvait encore se battre à l’épée et monter à cheval, contre les avis d’Aesc, certes, mais il pouvait et ne se privait pas. Il avait repris ses activités quelques mois après la guerre, et avait été en mesure de récupérer bien rapidement son écuyer auprès de lui. Sa condamnation forcée à Pikay l’avait cependant fatiguée. Le train rapide de la ville, vraie fourmilière de l’empire, n’avait pas aidé à son rétablissement. Il avait donc passé, avec Jean-Neige, les quelques mois précédant l’attribution à Perle. Le chevalier avait ainsi été en mesure d’affiner l’éducation de l’écuyer. En plus des cours d’équitations, d’escrimes et de magie, le rouquin avait appris au jeune homme quelques notions qui lui permettrait par la suite de naviguer sans trop d’erreur dans le monde qu’il l’attendait. Car être un chevalier signifiait bien plus que de taper comme un sauvage avec une longue épée en acier. Les responsabilités qui accompagnaient le titre n’étaient pas toujours bien comprises de tous. Les membres de l’ordre de chevalerie devenaient presque des nobles à part entière et avec cela suivait les soirées mondaines et autres dîners officiels. Et puisqu’Uthred ne faisait jamais rien à moitié, il avait mis un point d’honneur à apprendre tout cela à Jean-Neige et l’avait même emmené, pour l’occasion, à un diner organisé par le Gouverneur de Perle. Et tout c’était merveilleusement bien passé. Parce que Jean-Neige était un bon apprenti, vif et attentif, et Uthred avait cette patience unique qui en faisait un bon maître.
Le maître et son apprenti était rentré quelques jours avant le jour de l’attribution afin de parfaire les derniers détails du grand jour. Uthred avait put discuter avec le comité – avait été profondément énervé de l’épreuve final à laquelle avait eu le droit Ashkan, mais s’était plié à la bonne volonté du Comité, comme toujours. La veille de jour J, il avait laissé à Jean-Neige sa soirée en compagnie de sa famille. Ils s’étaient mis d’accord pour se retrouver au petit matin, le lendemain. Libre de la moindre responsabilité, le chevalier s’était vêtu chaudement avant de rendre visite à l’aile des recrues. Il salua les plus jeunes, discuta quelques minutes avec les servantes chargées de s’occuper des plus petits et trouva Ashkan dans un coin.
- Ash, on va faire un tour ! Un dernier, avant le grand jour ! dit-il, avant de poser tout un tas de question au jeune homme, l’enlevant à son activité sans lui demander son avis, bien certain qu’il ne serait pas contre la petite escapade que son Parrain allait lui proposer.
Il mena le demi-midjin vers les écuries des chevaliers. Les lieux étaient gigantesques et les montures de l’ordre avaient le droit au même confort que leur cavalier. Car le bien-être des chevaux de guerre étaient primordiales pour le bon fonctionnement d’une armée. Lors de son retour de Perle, Uthred avait ramené avec lui un lot de jeunes chevaux à destination de l’armée impériales. Le troupeau avait été amené dans une ferme à l’extérieur de la ville ou les palefreniers et autres spécialistes seraient en mesure de les dresser à la mode de l’empire. Et au sein même de la capital, l’éleveur avait ramené une petite surprise à Ashkan.
- Je ne sais pas si tu n’en auras peut-être plus très longtemps l’usage, mais regarde donc. Troisième boxe à gauche. Dit-il, le ton mystérieux, l’air tranquille.
Dans ce box, se trouvait un jeune cheval pas très grand, mais trapus. Son corps était d’un gris franc et ses extrémités, aussi sombres qu’une nuit sans étoiles. Le cheval que montait jusqu’à maintenant Ashkan était sur la pente descendante, et de moins en moins à la hauteur des frivolités du jeune homme. Aussi Uthred avait-il cru bon de faire plaisir à son filleul. Il avait offert une monture à Ylvä, lors de son adoubement, et Jean-Neige avait eut l’occasion aussi de repartir avec son double à quatre jambes. C’était à présent à Ashkan et Uthred espérait que cela allait lui faire plaisir. Le chevalier le laissa découvrir sa surprise qui devait être déjà sellée et prête à l’aventure, avant de retrouver sa propre monture. Un cheval noir au poil brillant, qui avant remplacé depuis quelques mois sa monture officielle, morte à la guerre. Une douloureuse perte, mais parfois inévitable et qui faisait malheureusement partit du « jeu ». C’était assez triste à dire, mais Uthred s’était habitué à ce genre d’évènement, et si ce n’était jamais une partie de plaisir, il s’en remettait bien plus rapidement que lorsqu’il était plus jeune.
- C’est un fils de Blue Boy, précisa-t-il au jeune Midjin, lorsque celui-ci le retrouva enfin dehors, les rênes de l’équidé en main. Et il tiens de son père, tout aussi dissipé que lui à son âge. Vous vous entendrez bien, il faudra que tu lui trouve un nom.
Comme il l’avait toujours fait, Uthred avait aidé Ashkan à grimper sur sa nouvelle monture. La recrue n’était plus le petit gamin qu’il avait été, mais il pouvait bien accorder à son parrain ces derniers gestes paternels, n’est-ce pas ? Uthred aimait à le croire. Il emmena par la suite Ashkan à l’extérieur de la ville. Le Chevalier était protégé du froid par une multitude de couche, et seul son visage était à la merci des morsures de l’hiver. Quant à Ashkan, il n’avait aucunes difficultés avec le bas mercure de cette fin de journée. Et dire qu’une fois que le soleil s’en serait allé, tout serait bien pire ! Uthred en frissonna d’avance, mais avança néanmoins. Sans crier gare, il lança même sa monture à vive allure, créant volontaire une course surprise contre son filleul. Tête au vent, son corps en équilibre, il laissa peu à peu sa monture allonger sa foulée et éclata d’un rire clair et agréable. Qu’il était bon d’être en vie ! Mais son genou se rappela à lui, malgré l’amélioration de son état, et Uthred laissa Ashkan gagner de bon cœur. Sur le chemin du retour, ils marchèrent côte à côté, leur monture respective les encadraient, oreilles dressées, marchant à la hâte en direction de l’écurie.
- Sache, Ashkan, que peu importe ce qui se passera demain, je suis fier de toi, avoua-t-il, avant de prendre la recrue dans ses bras, dans une étreinte bourrue et un peu maladroite, mais honnête et tendre. Ashkan était bien la seule famille qui restait au chevalier, et de savoir qu’il allait partir – du moins l’espérait-il – pour Tivecca, son vieux cœur se serra. Uthred avait eu l’occasion de discuter avec Joncina, mais ne dévoila rien de plus à son filleul. Ils laissèrent leurs cheveux à l’écurie et passèrent la soirée ensemble autour d’un bon repas chaud, comme une vraie famille. Un petit moment d’insouciance qui mit du baume au cœur au chevalier, et qui lui permit de commencer la journée d’attribution avec apaisement et tranquillité.
Le réveil fût difficile, sa chevauchée de la veille se rappela à lui, et les muscles de ses jambes lui firent bien comprendre qu’il n’avait bientôt plus l’âge pour se genre de chose. Alors que le soleil pointait à peine le bout de son nez, Uthred s’était rendu au bain des chevaliers, bien décidé à se prélasser longuement avant le début de journée. Il retrouva ensuite Jean-Neige, dans les appartements qu’ils partageaient depuis maintenant cinq ans. Il adressa un large sourire à son écuyer, il ne parvenait toujours à se faire à l’idée que les plus jeunes grandissaient et devenaient des adultes. Ylvä, Jean-Neige, Ashkan dans quelques années... Et lui vieillissait, doucement, certainement sans qu’aucuns cheveux blancs ne viennent clairsemer sa chevelure rousse. Une chance..
- Eh bien Chouquette ! Le réveil a été difficile ? Ta journée auprès de ta famille s’est bien passé ? demanda-t-il, avant d’attraper une petite boîte en bois, qu’il tendit au jeune homme. Tiens, pour ton petit déjeuner, un peu de sucre ne te feras pas de mal, avoua-t-il, laissa au chevalier en devenir se nourrir de bonnes chouquettes encore chaudes du matin.
Le petit homme dont avait hérité Uthred il y a de cela cinq ans avait bien grandi. Il avait gagné en muscle et en force, physique comme mental. Le chevalier était fier de lui, et il ne manquerait pas de lui dire.
- J’ai fait mettre tes habits d’apparat sur ton lit, dit-il alors, avant de lui-même s’éclipser pour s’habiller. Il ne portait jusqu’à présent qu’une serviette autour de sa taille et une tunique blanche. Il ne souhaitait pas faire peur aux personnes qu’il pouvait croiser sur sa route au retour des bains.
Il enfila alors ses habits des grands jours, tous neufs – puisque sa dernière attribution s’était terminée dans le sang et la poussière de la forêt interdite – et qu’il avait légèrement pris du ventre depuis le mariage impérial que leur avait offert l’empereur. Oups. Mais le chevalier rentrait encore dans son armure d’apparat, et c’était bien ce qui comptait, il pouvait remercier les lanières en cuirs de son attirail, qu’il régla rapidement. Depuis le temps, il avait l’habitude, il n’en était pas à sa première fois. Il retrouva Jean-Neige une petite demi-heure plus tard, prêt pour cette journée. Son épée était attachée autour de sa taille, ses bottes étaient cirées. Il était temps. Dans un long soupir, pour se donner du courage pour cette journée, il indiqua à son écuyer qu’il était temps de partir. Ils firent un détour par l’aile des recrues, pour s’assurer que tout se passait bien. Et qu’Ashkan était prêt. Il prit la peine de remettre le col de la tunique du Midjin en place, avant de lui assurer, dans un gros sourire, de profiter de cette journée et subtilement, lui fit promettre d’éviter les Hommes-Lézards.
Et arriva le temps des discours. Sous un soleil timide d’hiver, Amaryllis commença le siens, appelant tour à tour les nouveaux sorciers et les apprenties. Aux de Jean-Neige, Uthred observa tout cela sereinement. Cette journée promettait d’être une belle journée, il en était certain. Il pouvait déjà sortir la douce odeur du buffet, tandis que le soleil chauffait sa nuque, malgré l’air frais du début de journée. Vint ensuite au tour de Joncina et de l’ordre des Seccyeths. Il manqua de verser sa petite larme. Ashkan avait réussi, évidemment. Il était le fils de son père, le fils de sa mère, et le filleul de son parrain. L’annonce de son maître cependant, laissa Uthred quelque peu perplexe. Mais cela ne pouvait pas qu’être une mauvaise chose, n’est-ce pas ?
** Félicitation, Ash, félicitation !** dit-il, dans l’esprit de l’apprenti Seccyeth, avant d’assister à la suite des attributions, et de monter à son tour sur l’estrade.
Il attrapa l’armure qu’on lui tendit, et l’ajusta à la silhouette de Jean-Neige, le couvant d’un regard dans lequel brillait une certaine émotion. Il lui tendit ensuite son épée, celle des chevaliers. Un honneur et une responsabilité.
- Tu feras un merveilleux travail, Chevalier Jean-Neige ! assura-t-il, un sourire étirant ses lèvres, et il prit le nouvel adoubé dans ses bras, tout en murmurant quelques mots que le Blanc serait le seul à entendre. Bravo, Chouquette. Et je serais là pour toi, toujours, quoiqu’il arrive, précisa-t-il, avant d’accorder une petite tape amicale sur l’épaule du jeune homme. Il se retint avec grand mal d’ébouriffé la chevelure coiffée de son ancien écuyer.
Il descendit à la suite de Jean-Neige, les quelques marches qu’il avait à franchir, avant de reporter son attention sur l’estrade. Ylvä se retrouva avec sa première apprentie. Une bonne chose, selon Uthred. Les deux jeunes femmes allaient beaucoup apprendre d’elles. Excellent.
Uthred laissa Jean-Neige retrouver ses amis et écouta les derniers mots d’Amaryllis. Il s’apprêta alors à se diriger vers le buffet, lorsque l’empereur apparu sur scène. Le chevalier écouta, déconfit, les paroles du souverain. Cybard en vint même à hurler et Uthred se retrouva un instant confus et perdu. Quel était-donc ce cinéma ? N’avaient-ils pas eut l’occasion de débriefer de la fin de la guerre ? Et ces mots, tranchants comme l’épée du chevalier, percèrent le cœur du rouquin. Sa défaite lui revint en tête, aussi fraîche que si elle s’était déroulée hier. Et la culpabilité refit son apparition, vicieuse et perfide. Avait-il vraiment perdu par sa faute à lui ? Le rouquin à la jolie moustache baissa un instant la tête, se détachant du reste et du discours de son souverain. Il fit quelques pas en arrière lorsqu’on lui attrapa la manche de sa tunique. Il leva son regard vert et croisa celui de Jahël. Son frère d’arme ne semblait pas plus confiant sur ce qui venait de se passer que lui. Il se balançait d’un pied un l’autre, et mis un certain temps avant qu’un flot de questions ne s’échappent de ses lèvres. Et Uthred écouta chaque mot de l’ancien écuyer d’Eredin avec une grande attention. Les paroles de Jahël était comme une bouffée d’air frais après le discours de l’empereur. Il ramena les propres pensées du chevalier sur terre. Lui aussi avait lu les autres rapports. Il avait discuter avec ces compagnons d’armes. Et s’il ne pourrait jamais se défaire de son sentiment de culpabilité, il avait fait ce qu’il avait pu. Il s’était battu jusqu’au bout mais les forces de son groupe et les siennes n’avaient pas été suffisantes. Uthred avait perdu beaucoup d’homme, beaucoup trop. Le chevalier a la chevelure blanche s’arrêta un instant, avant de reprendre, plus succinctement. Uthred poussa un long soupir, avant de répondre à Jahël.
- Pour comprendre réellement ce qu’il viens de se passer, il faudrait aller voir ce qui se passe dans la tête de notre empereur, mais je tiens bien trop à la mienne pour faire cela, même si ma date d’expiration se rapproche dangereusement, avoua-t-il, adressant un petit sourire désolé à Jahël. Et peut-être qu’il n’y a rien à comprendre. Peut-être que la perte de l’impératrice l’a bien plus chamboulé que nous l’avions pensé. Et..
Uthred s’arrêta un instant. Il avait lui-même perdu quelqu’un de cher à son cœur, son épouse et un fils, mort-né. Les mois qui avaient suivis avaient été un véritable cauchemar, mais il s’était de sa tristesse. Il avait vaincu les ombres qui l’avaient menacé. Et si l’empereur n’y était jamais parvenu ? Et si cette guerre n’était que le premier pas de vengeance de Cybard ? Uthred passa une main sur son visage, avant de soupirer de nouveau.
- Je pense qu’il nous faut profiter de cette journée, Jahël, nous verrons demain. L’empereur est parti, et cela nous laisse de quoi profiter encore pour aujourd’hui, répétât-il.
Et peut-être qu’il allait partir, lui aussi. Quitter les festivités, et retrouver Cybard pour.. Discuter ? Si cela était possible. S’il en avait vraiment envie. Car les mots du souverain résonnaient de nouveau dans l’esprit du soixantenaire. Il ne se rendait même pas compte que Jahël le tenait toujours du bout de sa tunique. Uthred avait l’esprit ailleurs, perdu.
Hrp:
Désolée, pas désolée, c'est long. Mais voilà un résumé.
Uthred a passé la veille de l'attribution avec @Ashkan, et lui a offert un cheval (photo). Il retrouve @Jean-Neige le lendemain matin et lui offre des chouquettes. Il est fier et content. Et puis complètement perdu et dépité lorsqu'il assiste au discours de @Cybard. Il est presque soulagé des questions de @Jahël, n'est cependant pas capable de lui répondre, et lui dit qu'il faut profiter. Il se tâte à aller discuter avec @Cybard.
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Ylvä
Sam 29 Fév 2020, 14:09
Les bras croisés, un sourire satisfait sur le visage et la jambe qui tressaute dangereusement, Ylvä observe ses armes parfaitement alignées et rangées chacune à la place qui lui a été choisie avec soin et Anor. Oui, parce que depuis qu'elle a reçu cette adorable boule de poils, elle profite peut-être un peu trop de ses manies pour se décider. Donc si elle hésite entre mettre sa nouvelle arme à droite ou gauche de l'armure complète, alors elle joue un instant avec son chien et voit de quel côté il va en premier. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle s'est amusée à afficher un petit panneau en bois avec noté « agencé par Anor » dans la pièce, pile devant la porte.
« Anor, lâche ma jambe avant que je ne tombe. J'ai besoin de mes deux jambes pour rejoindre le Colisée avec Sam. Même que j'en ai besoin pour accueillir Sam qui ne va pas arriver, alors oust ! Lâche ma jambe et va manger ton tronc d'arbre. Anooor »
Le chien lâche finalement le pantalon de sa maîtresse et accourt jouer avec son bâton favoris. De son côté, Ylvä vérifie une dernière fois que chaque chose soit à sa place. Ce n'est que Samaël qui vient la chercher pour qu'ils rejoignent ensemble le Colisée où seront annoncé, et acclamés, les écuyers et apprentis ayant réussis leurs années d'apprentissages avant de passer aux recrues ayant réussies l'examen et mérités de devenir écuyer ou apprenti. Son regard se voile un instant en se souvenant que la guerre à prit la vie de bien trop d'apprentis, écuyers, chevalier, sorciers et seccyeth. Bien trop de monde qui auraient dû pouvoir fêter le début d'un nouveau cycle, mais ainsi vont les choses et il n'est pas l'heure de pleurer les morts, mais de fêter les vivants !
De nouveau souriante, elle attrape sa ceinture et à tout juste le temps de la serrer correctement que les oreilles d'Anor se redresse encore plus qu'elles ne le sont déjà et qu'il s'arrête de mordiller son bout de bois pour adopter une position d'alerte. En grandissant, la boule de poil s'est montrée parfaite pour signaler les présences les entourant au point qu'Ylvä compte parfois trop sur lui et se détend totalement. Enfin, principalement lorsqu'elle est chez elle ou au cœur de l'empire qu'est Pikay. Qui irait lui chercher des noises dans la capitale ? Personne de sobre ou de censé, donc pas nécessaire d'être en hypervigilance. L'autre avantage d'avoir Anor à ses côtés, c'est qu'elle toujours lorsque c'est Sam qui arrive. En plus d'être en alerte, la queue de l'animal s'agite dans tous les sens avant qu'Anor ne se mette sur ses quatre pattes pour trottiner jusqu'à Daug et pratiquement lui rentrer dans les pattes. Oh, Anor est très affection envers Samäel, mais le jeune chien va toujours coller joyeusement l'immense chien noir avant de s'occuper des humains.
Cette fois, en revanche, Anor est obligé de piétiner devant la porte jusqu'à ce qu'Ylvä lui ouvre pour qu'il se faufile jusqu'à Daug. Par moment, la chevaleresse se demande si le chien de Sam n'a pas juste envie que le jeune chien lui fiche un peu la paix. Peut-être autant que Sam aimerai qu'Yl lui laisse de l'air. Elle lui attrape justement le poignet en souriant largement pour le traîner derrière elle et le faire rentrer. Le saluer ? La base ? Pas le temps ! Elle doit lui montrer les lieux !
« Viens, viens, viens et regarde ! T'as vu, il y a de la place ! Difficile de comparer une petite maison à la chambre qu'elle utilisait à la forteresse. Lui laissant à peine le temps de respirer et de regarder, elle le traîne jusqu'à sa chambre Et j'ai de la place pour dormir ! Je n'ai pas besoin de partager mon lit avec un arc ou deux, voire un bouclier. Mais j'ai vite changer le bouclier de place que je me suis cognée dessus en dormant. Son ancienne chambre n'était pas en bazar au point de devoir utiliser le lit comme meuble, simplement qu'elle possédait beaucoup trop de choses par rapport à la place qu'il y avait. Et le bureau... est un vrai bureau ! Je peux écrire dessus. J'écris pas beaucoup plus, mais si l'envie m'en prend je peux ! »
Ylvä dessine bien plus qu'elle n'écrit, mais la connexion ne s'étant pas encore faite dans son cerveau, elle n'a pas encore assimilé qu'elle pouvait également dessiner sur le bureau. Peut-être qu'un jour elle réalisera la chose, quand elle prendra le temps de se poser pour réfléchir.
« Et regarde ! Je peux enfin ranger mes armes et autres accessoires, étant cité comme accessoires tout ce qui est pièces d'armures et schéma de baliste, sans que ça envahisse tout ! J'ai même encore de la place pour en rajouter. Peut-être qu'après l'attribution j'irai faire un tour dans une armurerie pour voir s'ils ont quelque chose de nouveau. Je pensais aussi m'attaquer aux armures et accessoires pour chevaux, mais pour ça je crois qu'il serait plus sympa si j'avais un genre de mannequin de cheval, tu ne pense pas ? Je pourrais demander à Uthred, il aurai peut-être quelque chose comme ça dans son élevage... même si je ne vois pas à quoi ça lui servirait. Tu as de ses nouvelles ? Depuis qu'il est allé à Perle avec Jean-Neige je n'ai pas eu l'occasion de le voir, il s'est remis complètement de ses blessures tu crois ? Il va pas annoncer qu'il quitte l'ordre à cause de ses blessures, pas vrai ? Tu crois que Bahal serait capable de l'obliger à se retirer s'il l'estime trop blessé ? J'espère que non, je ne pense pas qu'Uthred soit prêt à partir en retraite, on a encore tous besoin de lui et il a encore beaucoup à apporter. Elle secoue la tête en faisant voltiger involontairement ses tresses, Ouaip, le mettre en retraite serait la pire idée possible. Par contre, je suis vraiment curieuse de voir quel chevalier sera Jean-Neige. Et Ash...
Coupé par un Sam toujours aussi patient, peut-être trop patient par moment mais ça convient très bien à son ancienne apprentie, qui lui rappel l’événement de la journée, Ylvä s'empourpre légèrement et lui offre son plus beau sourire contrit avant de quitter la pièce et de verrouiller la porte. Elle ne s'inquiète pas des vols, mais mieux vaut prévenir que guérir. Elle jette un coup d’œil sur le coin d'Anor qui est principalement composé de bois que le chien ramène régulièrement ainsi que de son panier tressé et bourré de couverture, mais elle s'éloigne bien vite de la zone pour ne pas être tentée d'allonger la visite au risque de rater les adoubements et attributions.
Sur le chemin pour rejoindre le Colisée, Ylvä parvient enfin à parler de façon plus mesurée et à laisser plus de temps à son pè... Sam de répondre au lieu de l'obliger à guetter les moments où elle reprend sa respiration. Une fois arrivé, ils zigzaguent pour rejoindre la jeune et fringuant chevalier Uthred en compagnie de son écuyer, presque aussi jeune et fringuant que son maître bien sûr. S'il était compliqué pour Ylvä de ne pas noyer Sam sous un flot de paroles depuis leur départ, il lui est encore plus difficile de le faire maintenant qu'ils sont à quelques minutes seulement du début. Elle aurai tellement de chose à lui dire et à lui demander. S'il se souvient de son attribution et de son adoubement, si Bahal à toujours été d'une humeur massacrante, si Daug était dur à dresser et s'il n'a pas envie de partir un jour à la recherche de l'entrée de la tour. Est-ce que lui aussi est toujours aussi hésitant à partir à Fal ? Est-ce qu'il ne serait pas possible d'un jour mettre Akim hors de Fal à l'aide des trois ordres ? Aquila, où est-elle actuellement ? Est-ce qu'elle a eu raison de se faire autant de tresse ou non ? Penses-t-il un jour quitter la chambre qu'il occupe dans la forteresse ? Est-il au courant du nombre de recrues rejoignant l'ordre des chevaliers ? Et mille et une autre questions et remarques qu'elle se retient de prononcer, même si certaines ont tout de même fusées malgré ses efforts. Elle essaie de moins parler, mais déjà qu'elle est bavarde, mais lors de situation comme celle-ci elle a encore plus envie de de parler.
- Citoyens de l'Empire, sorciers, seccyeths, chevaliers ; soyez les bienvenus pour cette nouvelle cérémonie ! Comme vous le savez tous, les dernières années ont été marquées par la guerre, et si nos victoires sont remarquables et apportent une nouvelle preuve indéniable de l'immense puissance impériale, nous n’oublions pas nos frères et sœurs tombés au combat. Honorons-les, quelques instants.
L'ouverture n'est pas celle qu'Ylvä imaginait, mais il elle admet qu'il est important d'honorer ceux tombés au combats et ne pouvant être là, alors, comme tout le monde, elle garde le silence et accorde ses pensées pour les défunts. Quelques instants plus tard, les adoubements et attribution commencent et ce sont les sorciers qui ouvrent le bal. Si elle ne connaît que peu de sorciers adoubés, elle connaît la fée Mephilia qui les rejoints comme apprenti. Apprenti de Jean-Bernadette. Mephilia et Jean-Bernadette affiliées pour les cinq prochaines années. Si Ylvä veut en voir une, alors elle risque de voir les deux. Bizarrement elle n'est pas sûre que ça soit une bonne idée ça. Les seccyeth prennent la suite avec une Joncina étourdie. Combien de personnes ce sont arrêté sur ce trait de caractère sans se méfier et ont finit par se prendre la correction de leur vie ? Sûrement beaucoup. Elle ne connaît pas vraiment Nathaleigh, en revanche elle connaît son apprenti et elle plaindrait presque la nouvelle seccyeth de l'avoir. Avoir Ashkan est assurément une terrible épreuve. Un peu comme l'examen qui n'a visiblement pas été tendre avec lui pour qu'Uthred ai demandé que Joncina lui dise quelques mots.
**[@Ashkan] Bien joué, Péritio ! Essaie de ne pas te faire manger par les dragons trop vite.**
Après la légère remontrance de Joncina pour la nouvelle apprentie, Bahal daigne prendre la parole avec sa joie de vivre habituelle. Si elle n'était pas trop craintive à son sujet, elle lui rendrait régulièrement visite pour lui apprendre à sourire à la vie. Sans surprise l'écuyer d'Uthred se fait adouber, par contre elle est surprise du peu d'écuyer attribué. Juste une que Bahal à attribué à Ylvä en louant ses compétences... Bahal qui loue les compétences de quelqu'un c'est plutôt rare à sa connais... MAIS C'EST ELLE YLVA !
« SAM ! J'ai ma première écuyère ! Il n'y a pas à dire, si quelqu'un peut faire concurrence à Joncina sur le temps de réaction, ça doit bien être elle. Tu crois vraiment que je vais être à la hauteur ? J'ai une écuyère, Sam ! Elle lui secoue presque le bras tant elle est ravie d'avoir une écuyère,Je vais pouvoir entraîner quelqu'un comme tu m'a entraîné. Sa.. HA ! MON ECUYERE ! »
Venant de pleinement saisir la situation, peut-être un peu -beaucoup- grâce à Sam qui lui a signalé qu'elle était déjà à oublier son écuyère sur l'estrade qui ne devait sûrement pas savoir qui était cette Ylvä. Confuse, mais toujours souriante, elle se déplace dans la foule pour se rendre plus visible et se signaler à le jeune fille absolument pas souriante. Comment ça pas souriante ? Comment ça elle ne sourit pas largement pendant son attribution ?! Mais enfin, c'est jour de fête et le second pas, non le troisième pas si on compte l'examen, avant son rêve ! Ah oui, l'examen. Peut-être qu'elle a encore quelques reste de cette série d'épreuves, ou peut-être qu'elle sourit autant que Bahal.
Lorsque l'écuyère et le maître sont enfin l'une en face de l'autre, Ylvä rayonne toujours malgré la grise mise de la demoiselle et ne peux s'empêcher de la prendre dans ses bras pendant quelques secondes. Calmer sa joie ? Oui, oui, un jour, peut-être. Elle guide ensuite la jeune fille dans la foule pour rejoindre Samaël et Anor qui renifle l'adolescente sous toutes les coutures.
« Enchantée Eykeira, j'espère que tu n'a rien contre les chiens ? Anor me suit partout, enfin là il est resté vers Daug et... elle s'arrête en réalisant qu'elle a peut-être oublié de commencer par le début, même si actuellement elle n'est plus trop sûre de savoir ce qui pourrait être considéré comme un début. Reprenons, je suis Ylvä et je vais donc m'occuper de toi pendant les 5 prochaines années et... peut-être que je parle un peu trop parfois. Ensuite, Anor, c'est ce chien elle désigne un jeune chien beige et blanc avant de montrer un grand chien noir, Quant à lui c'est Daug et son maître c'est Sam qu'elle désigne également qui a dû me supporter comme écuyère. Honnêtement, je ne sais pas lequel de vous deux s'en sort le mieux. Est-ce qu'il est mieux de me supporter comme écuyère ou comme maître ? Elle se tourne vers Sam pour l'interroger du regard avant de... repartir dans à parler.J'habite hors de la forteresse, mais pas trop loin non plus, dans une maison. Tu aura ta propre chambre, elle contient le strict minimum alors si tu as besoin de plus on te trouvera ça. Je t'ai déjà demandé si tu avais quelque chose pour les chiens ? Anor n'est pas autorisé à aller dans ta chambre, mais si toi tu as envie de le laisser entrer alors c'est comme tu veux. Tu as des notions côté armes ? Lesquelles ? Et en magie ? Elle avise le regard de Sam et se reprend rapidement Tu sais pas, oublie mes questions, on aura tout le temps de s'occuper de ça plus tard. Pour le moment, on va se contenter de... de quoi, hein ? De quoi il faut se contenter quand il y a mille et une choses à dire ? »
Elle n'a pas le temps de trouver de quoi il faut se contenter que la voix de l'empereur s'élève et elle n'a pas l'impression que c'est pour féliciter tout le monde. Et effectivement c'est loin d'être son but. Pourquoi ce jour-ci et pas un autre ? Pourquoi ne pas laisser tout le monde se réjouir au moins aujourd'hui ? Pourquoi en vouloir à Uthred qui a fait ce qu'il a pu ? Se remémorant la guerre, ses morts et les massacres causés, qu'elle à causé elle aussi, elle se recule jusqu'à buter contre Sam comme pour se réconforter un peu par sa présence. Dans le même temps, elle pose une main sur l'épaule d'Eykeira dans un geste aussi protecteur que réconfortant. Elle aurai préféré prendre la jeune fille dans ses bras pour la ''protéger'' plus efficacement contre les mots de l'empereur, mais ignorant comment elle ressent les étreintes et lui en ayant déjà imposé une, elle préfère rester plus légère pour cette fois. L'idée d'imaginer la jeune fille participer à une guerre alors qu'elle n'est pas du tout préparer, l'idée de gâcher son jour par des mots aussi tristes et violents, la peine beaucoup.
« Eykeira, ne t'y trompe pas, la guerre n'est pas histoire de vengeance. Les paroles de l'empereur ont pour but de nous encourager à toujours nous améliorer. Certaines personnes sont simplement moins explicites que d'autres. »
Loin d'elle l'envie de lui mentir, mais il ne lui semble pas correcte de lui enseigner que les guerres sont histoire de vengeance et qu'Uthred est aussi faible que Cybard laisse à penser. Parlant d'Uthred.
**[@Uthred]La perte de ce front n'est dû à une soit-disant faiblesse de votre commandement, tout puissant que peut être l'empire, ce n'est pas pour rien que la confrérie résiste depuis tout ce temps, pas vrai ?**
Elle lui aurai bien dit ça oralement, mais le chevalier s'est fait assaillir par un Jahël et sa pluie de questions. Pour une fois que ce n'est pas elle qui en fait pleuvoir.
« Bon, je disais donc que les entraînements ne débuteront que demain matin. Tu peux faire ce que tu souhaites du reste de la journée, retrouvons-nous simplement à l'entrée du Colisée lorsque le soleil commencera à se coucher pour que je puisse te guider jusqu'à la maison. Si tu veux que l'on rentre plus tôt pour que tu puisses déposer tes affaires et fuir l'agitation de l'attribution c'est possible aussi, à toi de me dire ce que tu préfères. Et... »
Au secours, à l'aide. Ylvä lève les yeux vers la montagne contre laquelle elle s'est réfugiée pour se protéger des paroles de l'empereur pour y chercher quelques informations. Est-ce qu'elle est entrain d'oublier de dire quelque chose à Eykeira ou tout roule ? Elle se plante totalement ou elle se débrouille pas trop mal ?
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Ylvä
Rang Classique : ChevaleresseNombre de messages : 274 Rôle : Chevaleresse d'Irianeth
Plus sur le personnage Âge: 42 - 46 ans | L7 Race: Humaine
Miya
Lun 02 Mar 2020, 12:51
1580 - Mois 1, à Pikay
L'attribution était arrivée. Il s'agissait toujours d'un événement très festif que j'appréciais particulièrement. La mienne avait eu lieu il y a maintenant 10 ans. Cela me laissait un peu nostalgique. L'événement aurait lieu en fin de matinée, ce qui me laissait presque la moitié de la journée pour me préparer.
Comme toujours, je suis dans les premières personnes à se lever dans la Forteresse, presque en même temps que les serviteurs. Évidemment aujourd'hui, tout le monde est bien plus occupé que d'habitude. Je commence ma journée par nourrir mes petits protégés. Je fais le tour des ruches et des prisons de verre qui décorent ma chambre à chaque recoin. Je m'installe ensuite à mon bureau pour lire des lettres qui sont entreposées là depuis plusieurs semaines. Je les ouvre et les lis pour ensuite les mettre sur une autre pile.
Quand j'ai enfin terminé ces quelques travaux, j'enfile des vêtements me permettant d'aller jusqu'aux bains. Aujourd'hui je compte me faire belle et resplendir dans ma tenue d'apparat. Je passe un long moment à me détendre dans les bains et à me laver. Quand j'en sors enfin, la moitié de la matinée a déjà filé. Lorsque je retourne dans ma chambre, je me coiffe en remontant impeccablement mes cheveux en un chignon. Aucun petit cheveu ne dépassera. Je termine coiffure en y mettant ma plus belle broche.
Finir de me préparer et enfiler ma tenue d'apparat seule me prend facilement le reste de la matinée. Je finis par me diriger vers le Colisée dès que je suis prête. Quand j'arrive, de nombreuses personnes sont déjà là. J’aperçois de nombreux visages familiers mais je ne cherche pas à tenir compagnie à une personne en particulier. Quand enfin arrive l'heure du discours, je pousse un soupir de soulagement face à l'attente.
Après un moment de silence aux victimes de la guerre de ces dernières années, les sorciers entrent en scène. Je reconnais @Hannah et @Nashoba qui deviennent tous deux des sorciers accomplis. Je suis certaine que ces deux-là deviendront un jour des pointures dans leur domaine. Les nouveaux apprentis sont annoncés, à ma grande surprise, la petite @Phyllis que j'avais tant entraîné devient apprentie. Je trouve que cela lui correspond au vue de ses capacités magiques, mais je trouve dommage de devoir gâcher ses autres compétences qui auraient pu faire d'elle une future Chevaleresse.
Viennent ensuite les Seccyeths, mais aucun nom ne m'intéresse. Après tout, je n'ai presque aucune connaissance dans cet Ordre bien éloigné géographiquement. Viens enfin le tant attendu tour des Chevaliers. Les écuyers devenant Chevaliers sont bien peu. Beaucoup n'ont pas survécu à ces 5 années. Je reconnais Néphaëlle lorsqu'elle monte sur l'estrade. L'ancienne écuyère de Jahël semble heureuse de son adoubement et je ne peux m'empêcher d'avoir un petit sourire en observant cette « rivale ».
Je m'apprête à aller me chercher à manger, ne m'intéressant guère aux futurs écuyers. Après tout, j'ai bien fait comprendre que je n'en souhaitais aucun. Les premières années après mon adoubement, certains professeurs avaient tenté de me faire donner des cours. Les résultats avaient été tellement désastreux que l'on ne m'a plus jamais imposé une telle chose. Et puis mon nom est prononcé. Cela me fait sursauter sur le moment. Quelqu'un m'a attribué un écuyer ? Bahal était-il malade ? Non, cela n'était pas son choix, il savait qu'un écuyer ne me convenait pas. Alors pourquoi ? Ma colère était palpable, et l'écuyer que l'on m'avait choisit allait malheureusement en faire les frais.
Avant que le buffet ne soit ouvert, l'Empereur fit un discours. La guerre loin d'être terminée ? Heureusement ! Que j'y envoie le morveux que l'on m'a donné y mourir ! Une fois Cybard parti et la tension dissipée dans la salle, je me rue vers l'écuyer. Celui-ci est plus grand que moi mais je l'attrape quand même par le col et le fait me regarder droit dans les yeux.
« Toi ! Crois-moi, tu ne vas pas m'aimer du tout ! Je ne t'aime déjà pas. Ces 5 années seront un horrible cauchemar pour toi ! N'espère pas que je retienne ton prénom ou ton nom. Tu n'es rien, absolument rien. A partir de maintenant, tu seras Vaisselle, et je ne t’appellerai que comme cela. Ce soir, je veux que tu sois dans la cour de la Forteresse dès que le soleil commence à toucher l'horizon. Sois en retard et tu subiras la douleur la plus intense que tu n'ai jamais connu ! Maintenant je vais profiter du festin, si je te vois près de moi, crois moi que je vais te tuer immédiatement. Disparais, je ne veux pas te voir avant ce soir ! »
Je m'éclipse ensuite dans la foule aussi rapidement que je suis apparue. Je me dirige vers le buffet et attrape un verre que je bois cul-sec. Je regarde alors autour de moi qui peut me divertir. J’aperçois @Jahël au loin en train de discuter avec le doyen des Chevaliers. Peut-être que je pourrais aller provoquer Néphaëlle pour me défouler ? Finalement je me venge sur de la nourriture. Que celui qui m'accoste tente de m'amuser !
[Résumé HRP : Miya est énervée d'avoir un écuyer. Elle l'a appelé Vaisselle, et maintenant elle cherche de la compagnie pour se détendre et passer un bon moment. N'hésitez pas à l'accoster, mais n'oubliez pas de me taguer !]
Dernière édition par Miya le Jeu 19 Mar 2020, 12:06, édité 1 fois
Miya
Rang Classique : Sans rôle pour l'instantNombre de messages : 440 Rôle : Chevaleresse d'Irianeth
Plus sur le personnage Âge: 39-44 ans [L5] Race: Hybride
Invité
Ven 06 Mar 2020, 09:47
La fin d'un cycle, le début d'un autre | 1580-01
Déjà cinq ans qu’elle était seccyeth… C’est fou comme le temps passe vite! Qu’elle ne voit pas ce dernier filer lui confirmait qu’elle avait choisi la bonne vocation. D’ailleurs, Hélios n’avait pas manqué de lui rappeler qu’ils étaient officiellement partenaires et en service depuis tout ce temps tandis qu’ils volaient en direction de Pikay la veille des attributions. Le petit colosse à écailles fut particulièrement nostalgique… Ainsi que rêveur, se demandant s’ils auraient enfin la chance de former une recrue. L’hybride n’était pas dupe… Elle savait très bien que son dragon espérait être aux petits oignons avec la plantureuse @Khanrell. La rouquine lui avait tapé dans l’oeil.
En ce qui concernait Meryl Aesha, elle était plutôt neutre. Elle serait honorée si on jugeait bon de lui attribuer un apprenti, certes, mais elle comprendrait si on ne lui faisait pas cet honneur aujourd’hui. Elle avait encore beaucoup d’années de carrière devant elle et la chance de former quelqu’un viendrait tôt ou tard. Il était plus important pour elle que de bons jumelages soient faits afin d’assurer la pérennité de la fratrie. Et ce n’était pas comme si elle ne pourrait pas continuer de côtoyer l’ancienne mercenaire même si elle n’en devenait pas le maître. Les deux femmes étaient en bons termes, quasiment au point de l’amitié, alors ce n’était pas si fou comme idée.
La jeune femme violacée ne manqua pas de trouver @Neelam parmi la foule et de lui serrer l’épaule d’une main. « Pas trop pompette, ce matin? » C’était quand même une question légitime si on pensait à l’état dans lequel avait été la démone lors de sa rencontre avec Orel. « Penses-tu gagner à la loterie des apprentis cette année? Je n’ai pas entendu parler d’hybride voulant devenir seccyeth ce lustre-ci... » plaisanta-t-elle. Neelam avait eu cette drôle de chance d’avoir deux apprenties aux origines partiellement insecte une à la suite de l’autre. « Sinon, il reste toujours notre amie à la chevelure enflammée. Qu’en penses-tu? Crois-tu qu’elle a une chance? » La seccyeth d’expérience était sans doute la meilleure placée pour se faire un avis sur la possibilité que Khanrell joigne leurs rangs. Meryl devait toutefois admettre être un peu curieuse de savoir si la mercenaire avait réussi son examen. Elle haussa des épaules, salua son ancien maître et se trouva un endroit tranquille pour assister à la cérémonie.
L’hybride baissa la tête le temps d’honorer les guerriers perdus à Turquoise, prenant une minute de silence pour eux, puis elle porta attention au discours de la cheffe des sorcières. Chaque gradué était un potentiel allié de plus sur le champ de bataille et c’était pour cette raison qu’elle faisait un effort pour noter les nouveaux visages et les noms. Elle croisa ensuite les bras tandis que ce fut le tour des recrues. Il y avait bon nombre d’entre eux qui visaient à gonfler les rangs des sorciers. Meryl ne pouvait qu’espérer que la nouvelle cohorte de seccyeth serait aussi abondante. La fratrie en avait besoin.
Elle se redressa lorsque vint le temps pour Joncina de poursuivre la cérémonie. Bien qu’elle avait beaucoup de respect pour cette femme, elle la trouvait un peu tête en l’air. Encore une chance qu’elle était une excellente guerrière. C’était ce qui importait le plus en bout de ligne. N’empêche que la jeune femme mauve se permit de s’imaginer à la tête des seccyeths un instant et comment elle se présenterait autrement lors de rassemblements comme celui auquel elle assistait aujourd’hui. Elle revint à la réalité lorsque la première apprentie gradua et elle applaudit chaudement, esquissant un sourire en coin en constatant qu’un jeune lui était déjà attribué.
Arriva alors le moment que la guerrière aux pupilles verticales attendait réellement : ce qui advenait du sort de Khanrell. Cette dernière avait partiellement réussi son examen et l’hybride ne fut pas sans manquer l’usage des mots : « égoïsme », « efforts » et « surveillée ». Voilà de quoi lui donner des réserves sur le futur de l’hybride dans leur ordre… Ce qui n'était pas la meilleure chose considérant qu’elle venait d’être nommée en tant que son maître. Parfait, elle prit une note mentale des points à améliorer. En même temps, maintenant qu’elle y pensait, leur jumelage était plutôt logique. Elle était d’une loyauté sans faille envers la fratrie et elle plaçait la coopération bien au-dessus de son avis personnel des gens. Elle salua la rouquine d’un bref hochement de tête, signe qu’elles discuteraient plus tard… quand les attributions seraient terminées.
**[@Neelam] Eh bien, tu t’es sauvée du mentorat! Et c’est moi qui se retrouve avec notre amie mercenaire. Cheers, comme dirait nos amis midjins! **
**[Hélios] Tu vas être content, mon beau, nous avons un apprenti. **
**[Meryl] Alors, est-ce que c’est notre belle Khanrell? Dis-moi que c’est elle!**
Meryl le savait, son dragon n’espérait que ça! Eh bien, elle avait l’intention de le faire languir. Qu’il se pose des questions en attendant qu’elle revienne auprès de lui.
**[Hélios] Tu verras qui nous avons en temps et lieu, cher. Prends ton mal en patience d’ici là. **
**[Meryl] Vilaine fille, vilaine! **
Il était maintenant temps pour les chevaliers de voler la vedette de la cérémonie. La montée de son ami Jean-Neige sur l’estrade eut tôt fait d’illuminer le visage de Meryl Aesha. Celle-ci était contente que son camarade puisse enfin revêtir le titre de chevalier. Il avait travaillé suffisamment fort pour le mériter sans l’ombre d’un doute. C’était un grand jour pour lui.
**[@Jean-Neige] Félicitations! Je suis fière de toi. N’oublie jamais que je suis là si tu as besoin de quoi que ce soit… et que personne d’autre n’a la droit de styler mes cheveux! Profites bien de cette journée, tu l’as mérité. **
Le sourire de la seccyeth disparu aussi vite qu’il était apparu lorsque son regard sombre se posa sur la nouvelle écuyère du nom d’@Eykeira. Elle n’était pas aveugle, elle voyait très bien la lumière blanche autour de l’adolescente. C’était donc elle que les dieux avaient choisis pour la compléter? C’était un étrange choix, mais les divinités devaient bien avoir une raison… Elle prit une grande inspiration. Elle trouverait bien une excuse pour aborder Eykeria, mais aujourd’hui n’était pas le jour où cela se produirait… Car maintenant que la cérémonie était terminée, Orel avait sa propre apprentie dont elle devait s’occuper.
Khanrell ne tarda d’ailleurs pas à faire son apparition. Elle semblait plus que satisfaite de son attribution. La guerrière violacée n’en était pas mécontente non plus, pour dire vrai. Elle ne retint pas son rire face à l’évocation de ce qui aurait pu arriver si la démone avait été jumelée à son mentor pour la préparer à l’examen. « Oh, elle y aurait survécu… et toi aussi, mais ça aurait été une combinaison explosive. Ça, ça ne fait aucun doute. C’est notre pauvre cité de Tivecca qui n’y aurait peut-être pas survécu. » L’ancienne mercenaire marqua un point quant à leur différence d’âge. Il restait encore à voir comment serait leur dynamique avec ce changement dans leur relation. « Garde tes courbettes pour les occasions spéciales. Le vouvoiement n’est pas nécessaire quand il ne s’agit que de nous deux, quoique ça t’aiderait sans doute à marquer des points auprès de Joncina et des autres évaluateurs si tu l’utilisais en leur présence. L’appellation de maître, quant à elle, est à utiliser en tout temps. Amitié ou pas, la hiérarchie est importante. » Elle roula des yeux au commentaire sur les châtiments corporels, mais son sourire en coin trahit son amusement. « Allez, profitons un peu de ce buffet! »
Les deux femmes profitaient allègrement de la nourriture lorsque l’empereur entreprit de prononcer un discours aucunement flatteur pour les seccyeths… ni pour aucun autre ordre, honnêtement. L’expression de Meryl Aesha se rembrunit. Elle qui visait l’excellence dans tout ce qu’elle entreprenait n’aimait pas particulièrement se faire rappeler ses lacunes. Elle prit une grande inspiration par le nez, ne voulant pas laisser les paroles du souverain ruiner le moment. Elle y vit toutefois une occasion d’aborder l’importance du travail d’équipe à Khanrell.
- Peut-être pas la meilleure façon de remonter le moral à ses troupes… Or, l’Empereur ne se trompe pas sur toute la ligne. Nous pouvons toujours nous améliorer, faire mieux que la veille et apprendre de nos erreurs. C’est pourquoi je te dis immédiatement que nous travaillerons sur les lacunes mentionnées par Joncina. Elle envoya un sourire compatissant à son apprentie. Ne me fais pas cette tête, je ne suis pas là pour te taper sur les doigts et te dire que tu es une mauvaise fille… Quoique je ne crois pas que tu haïrais ça… Je ne te demanderai pas non plus ce qui s’est passé durant ton examen. Mais il est important de travailler sur ton sens de la collectivité et de coopération. Être seccyeth n’est pas comme être mercenaire à ces égards… En même temps, je ne crois pas qu’on pouvait s’attendre à ça de toi considérant la façon dont tu t’es jointe à nous. Ce serait insensé que de penser qu’une mercenaire entretiendrait une confiance aveugle envers des inconnus, ça vaudrait ta mort dans la vraie vie. Il faut te donner une chance de t’habituer à une autre façon de faire, d’apprendre à connaître les gens d’ici et à leur faire confiance. Je sais que tu es déterminée à devenir seccyeth, alors je ne suis pas trop inquiète. Enfin, pour aujourd’hui, contentons-nous de nous amuser. Les leçons commenceront demain. Elle leva son verre. Santé! Et à l’Empire!
Les probabilités de survie d’un jumelage entre Neelam et Khanrell semblaient plutôt faible à son avis à elle, au vu des désastres qu’avaient résulté ses tentatives de s’en faire une amie et alliée, mais la rouquine n’interrompit pas Meryl dans ses tergiversations, reconnaissant effectivement que c’était surtout pour autrui, et non pour les deux démones, qu’il valait mieux les séparer. La fougueuse ne masqua même pas son soulagement de pouvoir se permettre plus de familiarité avec Aesha que ce qui était normalement imposé, leur amitié naissante lui laissant du large à ce sujet. Un petit sourire au coin des lèvres, elle se permit tout de même une remarque ironique.
-Avec plaisir, maîtresse, abusa-t-elle en jouant sur le sens du mot, faisant assurément rouler une seconde fois des yeux la belle violette, laquelle avait déjà failli se fouler un œil quand son apprentie masochiste avait mentionné son intérêt pour les punitions physiques.
Juste comme elles se rendaient au buffet pour se servir dans un silence complice, les nouvelles jumelées furent surprise, comme tout le reste de l’assemblée, par le discours peu flatteur de l’Empereur. Hors, si beaucoup se rembrunirent, certain murmurant même des propos probablement aussi peu agréables à l’encontre de leur dirigeant, Khanrell, elle, souri d’amusement en voyant la fureur de son amant. Elle devait probablement être l’une des seules dans la foule à ne pas se sentir directement visée par la colère de @Cybard, n’ayant eu aucune influence sur l’Empire au moment des faits, pris allégeances pour eux qu’après la guerre. De son côté, ce petit spectacle n’avait fait que l’émoustiller, et le sourire vague sur ses lèvres s’élargit lorsqu’elle décida de le lui manifester avant qu’il ne disparaisse complètement de sa vue.
**[Cybard] Vous êtes encore plus séduisant lorsque vous êtes en colère, Votre Altesse Impériale** lui susurra-t-elle mentalement, mi-figue mi-raisin, en abusant de l’étiquette d’usage autant pour éviter de le faire exploser, son volcan semblant déjà sur le bord de la fusion, que pour le doux rappel des propos échangés ce fameux soir où ils avaient… appris à se connaître.
Son plaisir s’assécha toutefois bien rapidement alors que Meryl, partiellement en accord avec le discours de Cybard malgré tout, lui signala qu’elle travaillerait en priorité sur les lacunes soulignées par leur Cheffe. Déjà, la violette réagissait à la moue de dédain emplie de colère que lui jeta Khanrell, le regard brillant de flammes dangereuses, tirant juste sur les bonnes ficelles pour calmer son propre volcan avant l’irruption. Normalement, elle aurait souri à la nouvelle allusion aux punitions charnelles, mais celle-ci ne suffit qu’à apaiser, temporairement, un éclat qui mourut dans l’œuf.
-Tu es sûre de ne pas vouloir savoir? grommela la nouvelle apprentie lorsque son maître lui affirma qu’elle ne lui demanderait pas ce qui s’était passé à son examen pour se mériter de tels reproches. Eh bien je vais te le dire quand même, maître, pour que tu saches d’où vient ma colère à l’égard de ses imbéciles d’évaluateurs à la tête enflée trop imbus d’eux-mêmes pour comprendre quoi que ce soit de sensé.
La démone soupira bruyamment et leva les yeux au ciel en remplissant sa bouche de vivres délicieuses et chaudes pour s’empêcher de grogner d’autres bêtises et s’efforcer d’écouter ce que Meryl avait à dire. Lorsqu’elle eut terminé ses explications, Khanrell prit le temps de finir de mâcher, pour des raisons pratiques évidemment, mais cela lui permit aussi de réfléchir avant de verser le venin qu’elle portait toujours après sa dernière rencontre avec le comité d’évaluation.
-Contrairement à ce que nombre des tiens semble croire, et ne t’inquiète pas je t’exclus, je ne suis pas stupide, je savais ce qui m’attendait en mettant de côté ma liberté, et je l’ai fait en toute connaissance de cause. Par ambition plus que par loyauté, certes, mais en sachant très bien que je devrais… apprendre… la co-lla-bo-ra-tion… articula-t-elle péniblement en mimant une envie de vomir. J’étais prête à ça. Mais pas à me priver d’un pied, d’une main et de ma langue afin d’épargner pareils tortures à de parfaites inconnues. Mes amants m’en auraient bien trop tenu rigueur si j’avais commis pareil sacrilège, de toute façon… roucoula-t-elle en tentant de ramener le sujet sur une note moins sérieuse pour faire baisser la dangereuse pression dans sa tête. Bref, je ne reconnaîtrai avoir «échoué» cette épreuve ridicule que le jour où un membre de n’importe quel des trois Ordres sera capable de me regarder dans les yeux et m’affirmer sans mentir qu’il aurait pris le «meilleur choix» à cet examen. Et encore-là, cet individu deviendra à jamais stigmatiser dans mon esprit comme étant fou à lier.
Finalement, Khanrell consentit à se prendre une coupe pleine d’un liquide aussi vermeille que celui qui coulait dans ses veines et le cogner contre celle de sa vis-à-vis, toute colère latente ayant quitté son regard.
-Déterminée est mon second prénom, ne le savais-tu pas? roucoula-t-elle avec un amusement évident. Santé à toi, ma chère maître, santé à nous.
L’Empire n’aurait qu’à bien se tenir, il n’était pas dit qu’on balayait Khanrell de l’échiquier du pouvoir comme un vulgaire pion, parce qu’un vrai dragon peut se déplacer sur toutes les cases, dans tous les sens, et envoyer valser les impies à des milles à la ronde. Mais la belle Meryl avait au moins saisi la partie la plus importante de cette attribution : s’amuser aujourd’hui, penser et travailler plus tard. En fait, c’était même la règle qui avait régit presque toutes les soirées de l’ancienne mercenaire.
(Je considère ma participation à ce RP comme étant terminée, donc si vous interagissez avec Khanrell, merci de me taguer!)
Codage par Libella sur Graphiorum
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Lun 09 Mar 2020, 15:21
La fin d'un cycle, le début d'un autre
Eykeira avait peu de souvenirs de son retour du royaume des Fées. Elle avait dû boire différentes concoctions afin d’accélérer la guérison de ses blessures et réduire la douleur, ce qui avait eu pour effet de l’endormir. De retour à Pikay, elle avait été prise au lit plusieurs jours de suite, les blessures à son épaule et le bas de son dos étant sévères. Durant cette période, elle n’avait eu rien d’autre à faire que réfléchir. Ce dont elle se serait passée.
Malgré elle, son examen lui revenait constamment en mémoire, en particulier les deux dernières épreuves. Celle avec ses parents avait été affreuse, mais celle avec son maître… Elle ne voulait pas y penser, s’en rappeler. Mais prise dans son lit, elle n’avait aucun moyen de s’en sauver. Eykeira savait que l’examen, ce qui s’y était passé, n’était pas réel, mais ce qu’elle y avait ressenti l’était. Elle ne pourrait jamais oublier leur regard de ses parents, l’amour qui s’y trouvait. Pendant un moment, elle avait eu ce qu’elle avait toujours désiré. Mais elle ne regrettait pas d’avoir choisi l’empire. Il l’avait accepté et, pour cela, elle y serait toujours loyale.
Ses parents faisaient partie de son passé et, normalement, elle ne les reverrait plus. Ils ne pourraient plus la blesser. Espérer qu’ils découvrent un amour pour elle était stupide et ne mènerait qu’à la déception et la douleur. Et ça ne s’appliquait pas seulement à ses parents, mais à toutes ses présentes et futures relations. Si ses propres parents avaient été incapables de l’aimer, personne ne le pourrait. Sa cinquième épreuve le lui avait prouvé. L’amour n’était qu’une illusion. Tôt ou tard, on l’abandonnerait. Ce qu’elle ne devrait jamais oublier durant les cinq prochaines années, si elle avait bien passé l’examen. Peu importe qui serait son maître et ce qui se passerait durant son apprentissage.
***
Ey enfila sa tunique, grimaçant de douleur. La plupart de ses blessures étaient cicatrisées, mais celles de son épaule, où l’épée de l’elfe l’avait transpercé de bord en bord, et de son dos, où une flèche s’y était plantée, la faisaient encore souffrir. Elle devrait faire attention durant les prochains jours, auquel cas elle risquait de rouvrir ses blessures. Eykeira passa un peigne dans ses courts cheveux blancs et jeta un dernier coup d’œil dans le miroir, s’assurant qu’elle était présentable. Elle posa la main sur la poignée de la porte de sa petite chambre. L’idée de s’enfuir et de ne jamais revenir lui passa par l’esprit. Ce qu’elle repoussa aussitôt. Avec un peu de chance, elle aurait un maître qui ne s’intéressait pas à elle, qui se contenterait de lui enseigner, sans plus. Elle prit une profonde inspiration, puis tourna la poignée.
Peu de temps après, Eykeira arriva au Colisée et dû monter sur l’estrade. N’aimant ni les foules ni être le centre de l’attention, son regard se posa partout sauf sur les visages des spectateurs. Le souvenir de sa troisième épreuve, trop semblable à la situation actuelle, lui tira une grimace. Heureusement, l’attribution commença peu après. Que ça finisse le plus vite possible.
À un moment, Ey aurait juré avoir vu une femme dans la foule entourée d’une lumière blanche. Eykeira plissa des yeux afin de mieux voir, mais la femme disparut aussi vite qu’elle l’avait remarqué. Elle s’était trompée, n’est-ce pas ? Il s’agissait d’une illusion d’optique, il ne pouvait en être autrement. Ey refusait de croire qu’elle venait de voir son âme sœur.
Son attention revint sur l’attribution lorsque son nom fut prononcé. Elle avait passé l’examen, elle était officiellement écuyère. Sa joie disparut aussi vite qu’elle était venue lorsque le nom de son maître fut prononcé. Par Sveter, elle n’était pas certaine de pouvoir supporter de rencontrer Ylvä. Cette fois-ci, elle pensa plus sérieusement à s’enfuir. Elle n’eut pas le temps de se décider. Une fois descendue de l’estrade, une jeune chevaleresse s’approcha d’Ey et la serra dans ses bras. Jamais, de toute sa vie, qui que ce soit ne l’avait touché ainsi. Un sentiment agréable mélangé à de l’horreur et de l’étonnement l’envahit. Elle ne savait pas comment réagir dans ce genre de situation. Elle ne bougea pas et attendit que la chevaleresse la lâche. La femme lui prit la main et, toujours sous l’effet de la surprise, Eykeira se laissa tirer par la main.
Elle reprit conscience de son environnement lorsqu’un chien — un chien ? — se mit à la renifler. Elle réalisa qu’elle se trouvait en présence d’un autre chevalier et deux chiens. Mais qu’est-ce que des chiens faisaient ici ? Ylvä prit alors la parole et Eykeira essaya réellement de suivre ce qu’elle disait, mais son discours était si disparate que lorsque la chevaleresse se tut, Ey ne savait pas quoi répondre. Ce qu’elle n’a pas le temps de faire de toute façon, car la voix de l’empereur s’élève. Pendant son discours, Ey flatte distraitement la tête d’Anor. Elle adore les animaux et, grâce à sa présence et celle du second chien, elle se sent plus à l’aise en compagnie des chevaliers.
Eykeira sursaute lorsque l’empereur se met à hurler. Elle ouvre de grands yeux, surprise. Est-ce là vraiment l’homme qu’elle a rencontré dans un couloir de la forteresse quelques années plus tôt ? Le doute pénètre en elle à la suite de ses paroles. Comment peut-elle être à la hauteur des attentes de l’empereur ? Rien que pour l’examen, bien qu’elle l’ait passé, elle en était sortie prise au lit, incapable de bouger des jours durant. Lorsque la main d’Ylvä se posa sur son épaule, Eykeira sursauta, mais ne fit aucun geste pour s’en dégager. Elle décida qu’elle n’aimait pas les contacts physiques — cela créait en elle des sentiments complexes qu’elle préférait ignorer —, mais elle ne voulait pas insulter la chevaleresse.
Ylvä lui expliqua son interprétation des paroles de l’empereur. Ey ne comprenait pas pourquoi l’empereur voulait venger feu l’impératrice Zéro. Si ses parents étaient tués, Ey n’aurait pas le désir de les venger. Et elle était d’accord que l’empereur désirait que ses sujets s’améliorent, mais il ne semblait pas être prêt à pardonner la défaite. Défaite qui n’en était pas une selon Eykeira. Ils avaient tout de même gagné la majorité du territoire de Turquoise.
Ylvä reprend la parole. Cette fois-ci Eykeira enregistre ce qu’Ylvä lui dit. Une maison. Elle ne vivra plus dans la forteresse, entourée d’une multitude de gens. Ce dont elle n’a pas réussi à s’adapter depuis qu’elle est recrue. Eykeira en est reconnaissante à la chevaleresse. Ce ne sera pas facile de garder ses distances, mais Ey ne peut détester Ylvä pour cela alors qu’elle lui offre de vivre dans une maison en compagnie d’un chien. Jamais elle n’a vécu avec un chien et l’idée l’enchante. Elle a toujours aimé les animaux, et maintenant qu’elle y pense, elle aime particulièrement les chiens. Ils sont loyaux et ne jugent pas.
Ey n’a pas à réfléchir, elle sait ce qu’elle veut faire, mais elle hésite à le dire. Elle ne veut pas imposer son choix à son maître, mais celle-ci lui a posé la question et Ey ne veut pas lui mentir.
-Je voudrais aller à la… votre maison.
Le mot est étrange dans la bouche d’Eykeira. Elle a vécu avec ses parents durant les premières années de sa vie, mais est-ce que la ferme était sa maison ? Et la forteresse ?
-Mais si vous voulez rester ici, maître, vous n’avez qu’à m’indiquer comment me rendre. Ou je peux attendre dans la bibliothèque de la forteresse et vous rejoindre au coucher du soleil, si vous préférez.
Eykeira espéra avoir parlé assez fort. Normalement, elle n’avait pas de problème avec sa voix, mais celle-ci semblait faible tout à coup.
Uthred ne repoussa pas Jahël. Savoir si cela surprenait ce dernier allait être difficile. L’esprit de Jahël pouvait s’avérer très difficile à comprendre et à lire par moment – pour ne pas dire la majorité du temps, bien qu’il ait l’impression d’avoir des pensées simples et primitives. En réalité ses pensées étaient un entremêla de plusieurs pensées s’entrechoquant les unes aux autres, son esprit réfléchissant à plusieurs choses à la fois sans que cela ne lui donne de mal de tête, cherchant parfois des réponses dans sa bibliothèque de connaissance intérieur. Ou rangeant des questions sans réponses dans d’autres compartiments. Alors, le comportement d’Uthred envers Jahël avait effectivement fait remonter des pensées tout comme il réfléchissait aux paroles que le vieux Chevalier lui fournissait. Jahël ne s’arrêtait que rarement sur un sentiment ou un ressentiment, sauf lorsqu’il ne comprenait strictement rien à une situation ou à des paroles. Car malheureusement, son esprit, bien qu’étant aussi large que la plus grande bibliothèque du monde, était aussi diminué dans la compréhension des actes humains. Cependant, ce qui le rassura fut que son confrère semblait ne pas comprendre lui-même ce qui se tramait dans la tête de l’Empereur. Aller s’aventurer dans sa tête était effectivement risqué au vu de la hiérarchie bien que ce fut une chose très tentante pour le chevalier blanc. Il pouvait s’avérer très utile pour arracher des vérités dans la tête des personnes, on avait parfois fait appel à lui sur des prisonniers. Le seul problème étant que cela allait de pair avec la douleur. Et, bien que très peu mature dans sa tête, Jahël savait pertinemment que s’il faisait mal à l’Empereur, il se ferait couper la tête. L’idée de mourir… ne lui procurer aucun sentiment. Pas de peur, pas de joie. Ah, si, une certaine frustration quand même, car il n’avait pas spécialement envie de mourir maintenant, il voulait continuer à s’amuser, à combattre, à se mettre des défis pour augmenter ses capacités. Mais dans un autre sens, s’il venait à mourir… cela le laissait de marbre. Car à ses yeux, la mort n’était qu’un pas. Lui qui infligeait la mort et la souffrance un nombre incalculable de fois, il pouvait l’attester. C’était aussi pour cela qu’il avait du mal à comprendre autant de colère dans la mort de l’Impératrice. L’Empereur la rejoindra bien assez tôt, après tout.
Profiter de la journée… Jahël ne savait pas tellement quoi répondre à cela. Il était bien trop frustré de ne pas comprendre le comportement de l’Empereur pour songer à s’amuser. Un entraînement avec Néphaëlle peut-être ? Il l’avait repéré en de multiples reprises à ne jamais rester bien loin du duo. Le chevalier soupira alors qu’il lâchait la manche d’Uthred
« Je ne suis pas assez discret dans l’invasion mentale pour aller dans la tête de l’Empereur sans me faire repérer. Hm. Je ne sais pas ne pas faire mal, à vrai dire. » Avouer à voix haute ne pas être capable de faire quelque chose donnait un coup fort dans la fierté de Jahël. Il a toujours été quelqu’un qui apprenait vite. Que ce soit dans le combat, dans la magie, ou dans les connaissances générales. Il estimait être capable de tout… enfin, plus maintenant. Cela le gênait. Et cela se voyait sur son visage. « Mais je ne crois pas pouvoir comprendre non plus ce que je verrais dans sa tête. Je dois être… insensible, je crois. A la mort. » Son regard dévia vers un point imaginaire. « Enfin, c’est triste quand c’est un proche, mais après, je ne comprends pas pourquoi mon comportement devrait changer. Comprendre les autres… » Il soupira, défaitiste. « C’est vraiment épuisant. »
Il fit alors un sourire désolé à l’intention d’Uthred alors qu’il commençait à faire un pas en arrière, démontrant clairement qu’il avait l’intention de partir.
« Enfiin bref. Désolé du dérangement. Profites bien de la journée ! »
Il se retourna pour partir, perturbé comme jamais auparavant d’être en capacité de reconnaître qu’il y avait des choses qu’il n’arrivait tout bonnement pas.
Jahël
Rang Classique : ChevalierNombre de messages : 816 Rôle : Chevalier d'Irianeth
Plus sur le personnage Âge: 43-48 ans [L5] Race: Humain
Invité
Jeu 19 Mar 2020, 12:05
Pourquoi Neelam était là déjà ? Ah, oui, l’attribution. Du regard, elle observait la foule d’un regard presque vide. Complètement vidée, sans énergie, comme un cadavre ; ce sont autant d’adjectifs qui iraient à merveille à l’allure que donnait Neelam en cet instant précis. Ouais, clairement, elle n’était pas au mieux de sa forme. Mais… a-t-elle déjà été au mieux de sa forme lors de l’attribution ? C’était une bonne question. Aussi étonnant que cela puisse paraître, elle avait toujours été là. Toujours été présente. Mais jamais dans de bonnes conditions. Il y a eu des moments où elle était fortement irritable, pour une raison obscure, d’autres moments où elle était un peu trop… amicale… avec beaucoup trop de personnes. Et puis, il y avait, évidemment, les moments où elle se retrouvait complètement bourrée dans l’attribution. Ah ça, @Yahmé et @Meryl Aesha s’en souvenaient parfaitement. Et là, qu’elle était son excuse pour être en si mauvaise forme ? Après tout, depuis le temps qu’on la connaissait, on avait très rarement vu Neelam tomber malade – et quand elle était malade, aussi rare ces moments furent-ils, c’était généralement de bonnes grosses maladies qui la clouaient au lit sans pouvoir en profiter comme elle le faisait habituellement. Mais, non, elle n’était pas malade, fort heureusement. Elle était simplement….
En lendemain de cuite. Oui, Neelam, comme à son habitude, était arrivée à Pikay la veille histoire de ne pas être trop en retard, à vol de dragon. Et comme elle s’ennuyait ferme dans la forteresse, c’était tout naturellement qu’elle est allée chercher distraction et plaisir dans un bar. Ah, elle en a eut plein le gosier, c’est sur, et vous n’avez pas envie de savoir ce qui avait bien pu y entrer ! Sauf que contrairement à son habitude, elle ne resta pas toute la nuit à se souler et… à se souler. Elle rentra à une heure relativement descente – ce devait être environ 3h avant que le soleil ne se lève ? – ce qui, au vu de sa constitution forte bien que visuellement faible, lui a permit de bien décuver avant le moment de l’attribution. Non sans avoir l’habituelle fatigue, la tête lourde et douloureuse, et bien d’autres choses de douloureux d’ailleurs. C’est donc bien avec un visage fermé et l’envie de dormir – et de gerber – que Neelam se tenait là, bras croisé, dans l’attente du commencement et de la fin de cette attribution. Elle pensait qu’on la laisserait tranquille, comme approximativement durant toutes les attributions où le peuple avait finit par se rendre compte qu’il ne valait mieux pas être dans l’entourage de Neelam afin d’éviter les problèmes – et le harcèlement – sauf que ce ne fut pas au gout de l’une de ces anciennes apprenties. Meryl, au contraire de Yahmé, vint la voir pour discuter. Neelam dut bien l’admettre, elle ne put retenir un sourire aux premières paroles de son ancienne apprentie. En effet, elle mieux que quiconque connaissait l’addiction à la boisson de son ancien maître… et aussi l’étrange coïncidence sur le fait qu’elle ait du entrainer deux hybrides deux lustres de suite.
« Mah, j’commence à me lasser des hybrides, un peu de variété serait pas de refus ! » commença Neelam en plaisantant, avant que Meryl ne se mette à passer à un tout autre personnage. Khanrell. Aussi étonnant que cela puisse paraître, la démone avait laissé un souvenir fort dans l’esprit de la Seccyeth. C’était surtout son côté insubordonné et un peu trop fier qui a retenu l’attention de Neelam, le genre de personne qui n’avait pas pour habitude qu’on lui dise non. « S’il n’en avait tenu qu’à moi… » Le sourire qu’arbora Neelam en cet instant, était loin d’être chaleureux. « Je ne la ferais pas passer. Trop à l’écart du mental d’un Seccyeth. » La démone soupira avant de donner une tape sur l’épaule de Meryl. « Mah, heureusement je ne suis ni chef ni membre du comité d’examen ! »
Et Neelam s’éloigna, les mains jointes derrière sa tête d’un pas nonchalant. Elle semblait beaucoup moins épuisée et inabordable qu’au début de cette attribution, sans aucun doute que cette petite discussion avec Meryl lui avait quelque peu remonté le moral. Néanmoins, elle arborait toujours dans son regard un je-ne-sais-quoi qui disait qu’il valait mieux ne pas l’emmerder. Elle s’assit dans un coin, toujours d’une manière nonchalante et presque irrespectueuse, alors que les chefs commencèrent leur discours. Comme à son habitude, Neelam ne s’attarda que sur le discours de sa chef dans le cas éventuel où elle recevrait un apprenti, mais comme il n’y avait pas d’hybride ce saut-ci, elle était libre de ses mouvements. Elle avait tout de même noté le jumelage entre Khanrell et Meryl, chose à laquelle elle eut d’ailleurs un petit message télépathique de la violette.
** Bon courage avec ton amie. **
Non, il était clair que cela n’allait pas être l’amour fou entre Khanrell et Neelam, a contrario de ce qui semble être avec Meryl vu comme elle avait senti sa joie d’être jumelée avec la démone. Fera-t-elle l’affaire pour lui apprendre les choses ? Allez savoir. Neelam ne pouvait être en position de juger. Bras croisés, jambes croisées, adossée à sa chaise, Neelam s’était endormie.
HRP : si vous voulez interagir avec Neelam, taguez moi !